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Citations de Bernadette Pécassou-Camebrac (142)


Quand on a été heureux dans les jeunes années de sa vie, on porte le bonheur en soi, et le pays d'où l'on vient vous reste éternellement dans le cœur. Aucun autre jamais ne peut prendre sa place. (122)
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Mais les femmes étaient peu admises en ces lieux et tout ceci était affaire d'hommes. Or, en ce matin d'hiver 1856, trois d'entre elles scrutaient le ciel: Sophie Paillé, bien emmitouflée dans une splendide pelisse, qui se rendait à la boutique de son mari où elle se distrayait en vendant des pralines; Antoinette Peyré qui levait le nez régulièrement vers l'azur depuis la fenêtre de son atelier tout en cousant la crinoline de Sophie; Marie Abadie, enfin, qui lorgnait la blancheur inquiétante du ciel tout en entassant dans une carriole les maigres biens de la famille Soubirous que le riche propriétaire Rivière jetait à la rue puisqu'ils ne pouvaient plus payer leur loyer.
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Il s'est vite aperçu que le système des castes fonctionnait ici sur le même principes que celui des classes sociales en Occident. On se fréquence quand on est de la même caste. La différence, c'est qu'en France on fait semblant de croire que depuis la Révolution il n'y a plus de barrières de classes, alors qu'ici on le revendique clairement.
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Il m'écrit que le dernier convoi vient de lui livrer deux mortes, et il a même constaté des viols ! Les femmes étaient dans un état épouvantable. Mais une fois encore, il ne faut rien dire. ça nuirait au recrutement ! Le gouvernement Montravel a bien joué, pendant des années il fait une propagande du diable, vanté les beaux mariages de la Guyane et les pauvres filles y ont cru. Tu parles ! Si elles savaient ! Un convoi remplace l'autre et rien ne change. Elles partent au casse-pipe, ça ne finira jamais.
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Décidément, on pense toujours au pire alors que ce sont les petites histoires qui nous créent des problèmes.
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Fini de caser le dortoir des pauvres sous les salons des riches ! Tout le monde a le droit d'avoir de l'espace dans sa cabine, de la lumière, et de profiter de la vue de l'océan. Sur le France, il y a du luxe pour tous !
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- Tu pleures ? Et tu crois que ça va t'aider? Qu'on va te plaindre ?
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Il avait toujours fait son devoir mais, sans que personne le sache, il avait toujours dû lutter contre lui-même. Le problème d'Orkatz, c'était de rêver. Il suffisait d'une lumière dans la nuit plus bleutée que les autres, d'une lune dorée ou d'une neige blanche autour d'un visage de femme bouleversée pour que l'imaginaire en lui l'emporte sur le réel. Louise l'avait compris, la puissante beauté des choses de la terre avait eu, dès l'enfance, raison de l'enracinement d'Orkatz. Les frontières n'existaient pas pour lui, il était un homme de l'univers total et il venait de rencontrer une femme dont il ne pouvait imaginer maintenant qu'elle disparaisse de sa vie.
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Il suffisait de changer de colline pour changer son regard sur la mer et il y avait, loin d'ici, sur des continents inconnus, des peuples qui n'avaient pas de maisons et qui n'en avaient aucun besoin. Ils faisaient des huttes de feuilles et les abandonnaient. La nature les recouvrait alors et le cycle recommençait indéfiniment. Il y avait aussi des maisons de glace avec des Esquimaux qui y réchauffaient leurs familles et les protégeaient du froid. Le monde était immense, comment deviendrait-il quand tous ces peuples bougeraient et qu'ils vivraient à la même heure ?
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On ne voulait d'elles ni sur terre, ni sur le navire. On ne voulait d'elles nulle part. La violence des échanges qui venaient d'avoir lieu les avaient glacées et elles remontaient les unes derrière les autres, trempées, dociles maintenant.
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Le hussard regardait le travail d'Antoinette, touchait les étoffes, vérifiait les coutures, montrait les boutons : "Voyez, Antoinette, vous cousez les tissus entre eux avec soin, vous fermez méticuleusement avec des boutons pour que les vêtements que vous créez protègent du froid ceux qui les porteront. Nous, les vêtements, on les déchire sur les champs de bataille et après, on est à moitié nus dans le froid...c'est dur la guerre. Je n'auris pas cru, mais...quand on y est...Ma première vraie guerre c'était en Crimée, il y a deux ans, en 1854. On pourrissait dans la boue, pour survivre on dépouillait les cadavres, pour manger on courait après leurs chevaux qui trainaient, égarés. Même moi j'ai appris là-bas à voler les morts...Ils étaient si raides à cause du froid qu'on était obligés de leur casser les os...Ces gestes-là, le craquement que cela fait, on ne l'oublie jamais.
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- En vacances ! Allons donc ! Je ne travaille jamais autant que dans ces périodes estivales. C'est le moment idéal pour cultiver mes relations, cher Léonce, je suis partout où il faut être. Et vous appelez ça des vacances !
Non, croyez-moi, je suis fatigué de tous ces potins, de ces mesquineries de cour, de ces repas auxquels il faut assister sous peine d'être exclu du cénacle. Toutes ces petites choses finissent par devenir de véritables tyrannies, on vit toujours ce qu'on n'a pas envie de vivre en se disant que c'est justement pour arriver à vivre ce que l'on veut. C'est un cercle vicieux dont on ne sort pas.
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-Surtout ne bougez pas ! Restez comme vous êtes. Il se mit à crayonner avec une frénésie décuplée tout en parlant aux dames en crinoline
- Fantastique ! Voyez, mesdames, c'est le destin qui envoie ces pauvresses ! Nous faisons toujours des croquis de paysages. Nous oublions trop les autochtones qui disparaissent totalement de nos dessins. Ces femmes rendront le croquis vivant et elles donneront de l'animation aux pierres du château.
- Mais, mon cher, répliqua une dame, en jetant un coup d'oeil méprisant à Lucile et à sa mère qui patientaient en plein soleil sous une chaleur de plus en plus étouffante, les gens de pays soont pour la plupart affreux, sales et ils ont les traits grossiers. Comment voulez-vous réussir quelque chose de beau avec ça?
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Au quartier général, Pierre de Lancre multiplie arrestations et condamnations. La troublante Lina lui apporte une aide inespérée, et Jean d’Espaignet n’étant plus dans ses pattes, il avance sur une terre de plus en plus soumise. Non seulement personne n’ose émettre la moindre réticence ni réclamer son indulgence, mais des individus de toutes conditions et de tous âges lui livrent de nouvelles victimes. La délation gangrène les familles les plus unies. On accuse pour tout et n’importe quoi. Pour se protéger, pour éloigner la mort, pour de vieilles rancœurs, d’anciens conflits.
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Contrarié par l’esclandre de la femme, Pierre de Lancre comprend qu’il va devoir affronter une succession de problèmes. Ici, tout le monde se connaît. Les uns interviendront pour une raison familiale, les autres par amitié, tous réclameront de la clémence et c’en sera fini du succès de la mission. De Lancre n’en est que plus déterminé à ne pas céder, car il a les passe-droits en horreur. La société est pourrie par toutes ces lâchetés humaines, toutes ces faveurs qui placent partout des incapables. L’illégitimité le révulse. Seuls comptent le mérite et les diplômes. Il oublie que lui-même a bénéficié d’un atout qui ne tient ni à sa volonté ni à son mérite, mais à la fortune de sa famille.
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La « marque du diable », la plus irréfutable des preuves. Celle que l’on trouve en enfonçant une aiguille dans le corps du suspect jusqu’à trouver une zone insensible. Ou moins douloureuse. Ce qui n’est pas difficile, il suffit de commencer par les parties les plus sensibles pour qu’ensuite le détenu hurle moins fort.
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La grand-mère d’Amalia l’avait mise en garde : « Quand les hommes ont peur, ils s’accusent d’actes particulièrement sordides. C’est comme ça depuis la nuit des temps, (…) ».
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Et il [le père Etchegoin] raconte qu’il a observé d’étranges allées et venues la nuit sur le chemin qui longe la rivière frontalière, connue pour être un repaire de contrebandiers et de trafiquants de toutes sortes. Derrière cette mission de sorcières, il soupçonne des enjeux secrets. Pour lui, l’indépendance des habitants de ce pays ne plaît pas en haut lieu. La chasse aux sorcières est un bon moyen pour rétablir l’ordre.
– Henri IV veut nous mettre au pas !
Amalia l’écoute perplexe. Comment en quelques jours à peine cette affaire de sorcières a-t-elle pu prendre une telle ampleur ? Les gens parlent trop. Nombreux sont ceux qui échafaudent des hypothèses insensées. Les épidémies, les cultures détruites par les terribles cataclysmes des dernières années ont durement touché les familles, et les sorcières viennent à point nommé. Elles portent sur leurs épaules le poids de tous les malheurs. Or pour Amalia ce ne sont que des inventions. Seule la nature est toute-puissante et mérite qu’on y fasse attention.
(…)
La nature donne la vie et la reprend, Amalia l’accepte et les accusateurs de sorcières ne sont que des hommes dont il vaut mieux ne jamais croiser le chemin. Mais aujourd’hui, après avoir entendu le père Etchegoin, elle s’inquiète. Ce n’est pas la première fois que des clans et des familles s’accusent mutuellement de sorcellerie, mais c’est la première fois qu’un roi envoie une troupe de juges et d’hommes armés pour régler les choses.
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Sur mer comme sur terre, les femelles corrompent les hommes. Elles sont le meilleur atout du diable.
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Augustine perd un peu la tête, mais Aimée a lu elle aussi l’incontournable Malleus Maleficarum. Ce livre a fait naître en elle de nouvelles peurs, bien plus terrifiantes que les petits génies des croyances païennes qui ont bercé son enfance. Même les vieilles pierres du château l’inquiètent. Le Malleus est très clair, la main du diable est partout.
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