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Citations de Bernard Maris (195)


La dissolution progressive, au cours des siècles, des structures familiales et sociales, l'effritement de tous les liens collectifs, la pulvérisation de la société en une multitudes de monades en chocs perpétuels les unes contre les autres, se heurtant désespérément et sans fin, font que nous nous percevons comme des particules isolées, soumises à la loi des chocs. (...)
Tout cela nous conduit à une dissolution généralisée et, tenez-vous bien, au meurtre et au malheur.
(p. 40)
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Autrement dit, nous nous percevons, au nom de l'économie, comme des atomes, autonomes et pensants; et ainsi vivent les personnages de Michel Houellebecq, dans une solitude absolue, la solitude de l'individualisme soi-disant rationnel.
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On ne saurait terminer un bref tour de piste du commerce international sans parler du Tour de France. Le Tour est une belle métaphore de la concurrence. Supposons qu'un coureur se drogue. Que font eles autres ? Ils se droguent aussi, tiens, car sinon, comment respecter la vraie hiérarchie des valeurs ? Que faire pour que le Tour ne soit pas celui des drogués ? Il faut susciter une loi pour tous, une protection garantissant l'absence de drogue et ne pas laisser le marché libre. A l'échelle de la concurrence internationale, la recherche des faibles coûts, de la main-d'oeuvre bon marché, le travail des fillettes en Chine 70 heures ou plus par semaine, sont à l'image du Tour de France des drogués. On pourrait imaginer une compétéition loyale où le droit du travail serait le même pour tous, où les enfants serianent protégés, où la qualification du travail, et non exclusivement son exploitation produirait la croissance. Le commerce "équitable" va dans ce sens, où l'on n'échange que des produits intégrant, dans leur conception, un minimum de droit social et de respect de l'environnement.
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travailleur... depuis que l'économie use du mensonge plus que de la violence pour le mener à son gré.
Il a plus d'indignation que de colère...il se conduit en débiteur conciliant et sollicite des délais de paiement auprès du système usuraire qui l'escroque.
Prisonnier d'un libre choix que lui imposent ses besoins programmés, il en arrive à ne concevoir l'indépendance qu'à l'intérieur d'un système tutélaire dont il redoute d'être exclu.
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Milton Friedman (prix Nobel 1976) est du genre Stigler mais en plus rigolo. Dans un article qui a fait un tabac dans la profession, il a avancé la thèse qu'une théorie ne devait pas être testée par le réalisme de ses hypothèses, mais par celui de ses conséquences. Autrement dit, peu importe de faire l'hypothèse que la Terre est plate, tant que ça vous permet d'aller où vous voulez à vélo... Vous pouvez même supposer que la Terre est creuse comme un bol, si vous sentez que votre vélo descend
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Ainsi le communisme ne serait qu'une mauvaise - ou bonne, peu importe - copie du christianisme, où les riches et les méchants sont exclus de la société communiste comme ils sont exclus du royaume de Dieu ? [...] On comprend mieux la haine qu'ont portée au marxisme et aux mouvements ouvriers presque tous les penseurs chrétiens depuis Joseph de Maistre qui voyait dans la Révolution française une manifestation satanique. [...]
La haine des fascistes fut-elle une haine de secte à secte ?
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Les obsèques de Mitterrand furent un grand moment français. La femme et la maîtresse partageant le deuil, les fils avoués et la fille cachée partageant les pleurs. Quand le vent fit voler le drapeau, les deux femmes se précipitèrent. L’ épouse gagna de justesse. Dans quel autre pays eût on pu voir cette scène de tolérance et d’intelligence ? … Les Etats-Unis : un pays où deux policiers tuent à bout portant un petit garçon de douze ans qui joue avec un pistolet en plastique. Je connais. J’ y ai vécu.
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Et si les maths étaient un instrument de terreur, un procédé d'exclusion de la populace, de l'opinion que l'on prépare en douce au bonheur économique ( flexibilité du travail, moins d'impôts pour les riches, privatisation des services publics, etc. ) " Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre ! " criait l'élitiste Socrate. " Que nul ne s'occupe de la Cité s'il n'est économiste ! " crient les experts. De fait, on met en équation une idéologie assez banale, que l'on appellera le " darwinisme social ", à laquelle Darwin ne croyait heureusement pas !
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Pourquoi les capitalistes veulent-ils plus d'argent ? Parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement, dit Marx, ils sont comme le cycliste sur son vélo condamné à pédaler pour ne pas tomber. Ce qui veut dire que le capital tombera. En attendant, pédale plus vite, tu as le progrès au cul !
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J'ajoute que les français inventèrent massivement, au XVIIIeme siècle, la séparation du sexe et de la reproduction. Encore un témoignage de politesse.
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J'ignore si tout ça finira par des chansons, mais chez nous, depuis Charlemagne, tout commence par une école.
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La civilisation commence lorsque l'homme domine ses pulsions.
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Il vaut mieux avoir tort avec la foule que raison contre elle.
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(...) l'engrenage de ce que l'économiste Jadig Baghwati a appelé la "croissance appauvrissante" : plus mon taux de croissance est fort, plus je m'appauvris. Par exemple, supposons que je veuille à tout prix favoriser l'industrie exportatrice de mon pays, pour faire rentrer des devises, afin de développer mon économie exportatrice, etc. En provoquant artificiellement la croissance de ce secteur (...) je mets les autre secteurs de l'économie en difficulté, en faisant grimper le prix des ressources intérieures. Ainsi le prix de l'essence, celui du pain, du travail falmbent-ils. Les autres secteurs (l'industrie textile en Inde, l'artisanat du fer en Afrique) se trouvent donc ruinés et me voilà obligé d'importer de la nourriture à bas prix, inférieur au coût de production de l'agriculture locale, vivrière. Les paysans abandonnent leurs champs. Pour nourrir cette population qui afflue dans les bidonvilles, j'emprunte. Les exportations de mon fameux secteur exportateur ne suffisent plus à couvrir les intérêts de la dette, je m'endette encore plus. Ma magnifique promotion d'une industrie exportatrice a ruiné le pays. Les surprofits du secteur exportateur cachent la ruine des autres secteurs. Personne ne le voit, car l'économie autarcique n'est pas comptabilisée, tandis que les exportations le sont. Jusqu'au jour où l'industrie exportatrice s'arrête à son tour, faute de pouvoir rembourser ses emprunts. Amusant, non ?
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Bernard Maris
... les mines antipersonnel créent des emplois
la destruction des forêts ça crée des emplois
la destruction des ressources maritimes ça crée des emplois
la guerre ça crée des emplois
les pesticides ça crée des emplois

... ça crée des emplois... personnellement, ça me bassine

Quand j'entends "ça crée des emplois" je sors ma Princesse de Clèves ou mon trio de Schubert, ou ce que vous voulez...

Inter - Captation dans l'émission CO2 mon amour - 10 01 2015
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Pourtant, peut-on échapper à l'économie? Existe-t-il un seul domaine social qui ne soit imprégné d'économie ? Le sport ? Le sexe ? La guerre ? [...] Quand on parle de sport ou de sexe, surgissent illico les aspects économiques du problème : salaires, ventes, marchandisation de la vie. Tout aspect de la vie des hommes en société a toujours un aspect monétaire et quantitatif ; mais désormais cet aspect est essentiel et tend à expliquer ou impliquer tous les autres. [...]
Les deux grands systèmes de pensée dont a accouché le capitalisme, à savoir le socialisme et le libéralisme, colorent tout des couleurs de la raison et de la quantité.
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D'où la question : la Grande Guerre a-t-elle homologué le massacre ? A-t-elle ouvert la porte à l'anéantissement des peuples ? Quelle limite pouvait exister après un conflit où les morts se comptèrent par millions ? Il est tentant de dire qu'après la guerre de 14, naquit la «guerre totale», non plus la guerre faite aux soldats, mais celle faite aux hommes, avec son déchaînement sur les populations, comme ce fut le cas sur le front de l'Est, ou dans les bombardements de Dresde et d'Hiroshima. Ce n'est pas exact. La guerre totale fut le fait des vaincus, et sans doute dut-elle plus à la rancœur, à la haine, à la peur et à l'humiliation qu'aux techniques permettant le massacre de masse (l'obus et la mitrailleuse). D'ailleurs ces «techniques», pardonnez l'expression, se révélèrent peu productives pour l'extermination de masse, et il fallut en inventer d'autres. La Grande Guerre reste une guerre classique. Le tribut payé par les civils n'est pas encore le plus lourd, et les blessures causées par la soldatesque sont encore faibles. Dans l'histoire des massacres, la Grande Guerre fut celui des soldats. On n'en dirait pas autant de toutes les guerres passées, où le pillage des villes, le rapt des femmes et le massacre des civils furent l'apogée des combats. Les massacres antiques furent massifs, avec pour seul outil l'épée et son fil, la Bible en témoigne. Pour reprendre une terminologie moderne, la Grande Guerre ne fut pas «sale».
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N'est-ce pas le devoir de l'écrivain de témoigner pour chacun de nous, qui sommes, chacun, un univers et le reflet du monde ?
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Toujours nous chercherons chez les écrivains, et particulièrement chez les romanciers, un fragment de la vérité de ce monde où nous sommes jetés et qui nous angoisse.

Prologue
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Les publicités des marques sont les acouphènes d'un monde violent qui n'est jamais muet. (p.36)
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