Citations de Bernard Maris (195)
un peu plus de salaire et tu travailles plus, un peu moins cher et tu achètes plus. Point. Or l'homme est un animal autrement complexe et intéressant. Personne ne travaille que pour de l'argent, personne n'a de comportement d'achat entièrement rationnel. C'est cette "indétermination fondamentale des motivations des producteurs comme des consommateurs, qui rend les théories économiques si hasardeuses et en fin de compte si fausses" dit Hélène
L'économiste est celui qui est toujours capable d'expliquer ex post pourquoi il s'est, une fois de plus, trompé.
La statistique est le masque mortuaire de "l'homme changé en argent et de l'argent incarné en l'homme".
Le capitalisme est le moment de l'extension infinie de l'aliénation par la dictature des objets. L'argent, équivalent général de tous les objets, est ce qui peut croître à l'infini.
Toujours l'homme aspire au bonheur, mais rarement il aspire au bien
Il n’y a pas moins machiste, plus respectueux des femmes que Miche Houellebecq. On n’écrit pas impunément à plusieurs reprises que la chose la plus proche de Dieu est le sexe de la femme – et les chrétiens y verront avec plaisir une réminiscence cachée de la mère de Dieu.
Sachant que le tourisme de masse devient la première marchandise importée ou exportée dans le monde, il importe de se positionner sur de nouveaux créneaux. Et parmi les nouveaux créneaux : le sexe, pour lequel, selon la veille loi de l’offre et de la demande, les pauvres fourniront la chair, et les riches l’argent.
Il ne s'agit pas de lutter contre la mort, mais de la nier, et d'abord de la cacher : la grande révolution du capitalisme est d'avoir laissé la mort aux médecins, les nouveaux sorciers. Elle n'existe plus. Son nom est maladie.
Au début du XXème siècle, aux Etats-Unis, les deux mille foyers les plus riches disposaient de revenus 300 fois plus élevés que la moyenne ; ces revenus étaient 60 fois plus élevés que la moyenne dans les années 50 et, à nouveau, aujourd'hui, l'inégalité est multipliée par 5. Retour à 1900 !
Tel un coucou, il s'installe dans tout ce qui est gratuit, lui impose des logos, des marques, des péages, et puis la revend.
Le capital est l'autre nom de la mort.
Que propose le socialisme ? S'enrichir personnellement, moralement, dans le malheur et l'ascétisme, nom polie de la pauvreté ? Tout ça pour ça ? Tout ça pour relire Montaigne, dont la lecture n'a jamais calmé ni une ardeur ni un désir ? Ou Pascal, qui n'a jamais diverti et encore moins fait reculer le goût du divertissement ? Tout ça pour "imaginer Sisyphe heureux" ?
Le socialisme est mort car il ne sait pas parler de la mort.
Le communisme prend modèle sur la jouissance dans la fusion des corps, le moment où les sexes disparaissent et où l'homme et la femme fusionnent dans le bonheur. Dans la fusion sexuelle disparaît la vieille division du travail et de l'exploitation primaire de la femme par l'homme. Le plaisir de l'autre est mon plaisir. Dans le communisme, la jouissance de l'autre est la mienne - alors que dans le capitalisme, le plaisir de l'autre est mon déplaisir.
La mise au travail des femmes a exigé l'invention du micro-ondes et du frigo : toute innovation ne sert qu'à accroître la productivité du travail.
L'épargnant, l'actionnaire, haute figure des libéraux, est un être méprisable pour Keynes. Le taux d'intérêt n'est pas la récompense de sa vertu, mais l'indice de sa peur.
On peut enfin se poser les vrais questions : de quoi parlent les économistes ? A quoi servent les économistes ? Qui t'a fait roi, l'économiste ?
Où est ta place ? Sur le pont ? Ou dans la soute, d'où tu n'aurais jamais dû sortir ?
A quoi sers-tu, l'économiste, quelle est ton utilité, toi l'apôtre de l'utilitarisme ?
En Russie,les imbéciles du FMI ont laissé détruire l'énorme capital social (éducation , santé) abandonné par le régime communiste au lieu de s'appuyer sur lui.
Les dirigeants socialistes se sont identifiés au progrès, c'est-à-dire à la densité du réseau autoroutier et au nombre de ronds-points par habitants. Quand on a passé quelques heures sur le périphérique, on a plus vite fait le tour du progrès que de Paris.
Jacques Attali, grand économiste s'il en est, définit un économiste comme "celui qui est toujours capable d'expliquer magistralement le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille." [...]
L'économiste se heurte et se heurtera à jamais au mur d'airain de l'incertain. D'ailleurs, s'il savait, s'il anticipait le futur économique mieux que d'autres, il serait milliardaire.