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4.5/5 (sur 21 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Bren McClain est consultante en communication.

Elle a grandi dans une ferme d’élevage de vaches à viande et de culture de céréales de 30 hectares à Anderson, en Caroline du Sud. Titulaire d'un BA d'anglais de l'Université Furman à Greenville, elle a enseigné pendant un an au lycée.

Après avoir été journaliste et reporter pour la radio et la télévision et responsable de la communication, elle a créé sa société de conseil, McClain Communications, en 1990.

Bren McClain est auteure d'un premier roman intitulé "Mama Red" ("One Good Mama Bone", 2017), qui a obtenu de nombreux prix dont le Willie Morris Award for Southern Fiction 2017.

son site : http://www.brenmcclain.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/BrenMcClainAuthor/
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mais sa raison de vivre ne vint qu'après : ses fossettes. Elles plongeaient dans ses joues comme un doigt dans la pâte des biscuits que Sarah adorait faire pour lui : farine, lard et babeurre dans un grand saladier, et ses doigts pour mélanger le tout. Elle imagina alors ses doigts plonger dans le creux de sa fossette comme une cuillère dans le gruau de maïs.
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Il avait son fidèle pistolet à crosse nacrée avec lui, coincé dans la ceinture de son pantalon. Il savait que ça pouvait tuer un cochon. Ça pouvait sûrement tuer quelque chose avec deux jambes.
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Quand le soleil parut, Sarah quitta les marches, retourna dans la maison, mouilla un chiffon et se lava le visage, les aisselles et les pieds. Sur la paillasse de la cuisine, elle prit sa boîte de lard vide et fit courir ses doigts à l’intérieur, espérant les recouvrir de quelques restes de graisse blanche. Elle mit les doigts sur ses ampoules et tamponna. Puis, dans un tiroir, elle prit deux torchons et alla dans sa chambre, s’emballa chaque pied avec et chaussa les bottes d’Harold, toujours près du lit. Sur elle, elle enfila une robe propre à carreaux verts et jaunes. Quant à la mèche rebelle qui s’était échappée de son chignon, elle la rattacha avec des épingles à cheveux.
Dans la cuisine, elle prit l’une des moitiés de biscuit à la saucisse dans le réchaud et la plaça dans l’assiette d’Emerson Bridge. Elle aurait mieux fait de l’attendre, de lui montrer qu’elle restait là pour lui mais elle avait besoin de vendre la robe.
Elle ramassa les chaussures qu’elle avait portées la veille et la couverture qui contenait toujours la robe bleue et Sarah sortit dans la cour et prit la direction de la maison de Mme Dobbins. Elle enlèverait les torchons de ses pieds une fois dans l’allée des Dobbins. Elle cacherait les torchons et les bottes d’Harold parmi les buissons de devant et les récupèrerait à son retour pour la maison.
Elle avait marché un peu plus d’un kilomètre et demi quand une voiture venant vers elle s’arrêta au passage. Sarah n’avait jamais vu ni un véhicule aussi joli, ni cette combinaison de couleurs, bleu ciel et blanc.
« Tiens, Mme Creamer, est-ce bien vous ? » dit la conductrice. C’était Mme Dobbins.
Sarah cachait ses pieds l’un derrière l’autre. « Je sais que je suis affreuse à voir », sa voix était rauque d’avoir appelé Emerson Bridge toute la nuit. Elle tendit la couverture à la femme. « J’étais en chemin pour venir vous voir.
– Tiens, j’étais en chemin pour venir vous voir aussi, ma chère », dit Mme Dobbins et elle invita Sarah à monter en voiture.
Elle était venue pour reprendre les biscuits. « J’allais tout vous raconter, m’dame, c’est vrai », dit Sarah en montant dans le véhicule. Elle lui donnerait la nourriture, demanderait pardon et espèrerait qu’elle voulait toujours la robe. Sarah ne sentit pas l’odeur des bonbons à la menthe.
Les sièges étaient en cuir bleu foncé. Sarah essaya de ne pas toucher le sol propre avec ses bottes. Elles étaient couvertes de boue. Les chaussures de Mme Dobbins étaient brillantes et d’une jolie nuance de jade.
Emerson Bridge devait être à la maison maintenant. Elle n’avait pas arrêté de le chercher du regard pendant qu’elle marchait.
Mais Mme Dobbins n’emmena pas Sarah à la maison. Elle tourna derrière l’église baptiste Nouvel Espoir et roula doucement le long du mur de l’église. « Il ne faut pas que Big LC m’attrape, vous savez », dit-elle.
Sarah posa sa main sur la poignée de la porte et la serra. « J’ai bien peur que Jésus ne me connaisse pas, m’dame. » Elle n’avait jamais été à l’intérieur d’une église.
« Je suis censée être en ville au salon de beauté », murmura Mme Dobbins, mais Sarah pensa qu’elle avait l’air d’en être tout juste sortie avec ses cheveux foncés, mi-longs et bouclés à la façon de Scarlett O’Hara dans ce film que Sarah avait vu, Autant en emporte le vent.
« Il avait faim », dit Sarah et elle regarda de l’autre côté du cimetière où Mattie était enterrée et où elle espérait que M. McDougald permettrait d’y mettre Harold.
« J’ai peur de vous devoir des excuses, ma chère. » La femme parlait désormais normalement.
Sarah regarda à nouveau vers elle.
« Vous avez fait une robe exprès pour moi et vous avez fait tout ce chemin pour me la porter hier et je n’y ai pas accordé toute l’attention que cela méritait. Où étaient passées mes bonnes manières ? »
Sarah sentit ses mains se détendre.
« Peut-on reprendre depuis le début ? Je suis venue vous demander cela. Et vous payer généreusement pour la robe. » Mme Dobbins sortit une enveloppe, blanche, du blanc le plus propre que Sarah ait jamais vu. Elle s’imagina que c’était une nappe, sur laquelle il y avait des assiettes bien garnies d’œufs brouillés et de saucisses et des bols débordant de gruau de maïs et de biscuits chauds.
Sarah prit l’enveloppe et tendit la couverture à la femme. Mme Dobbins la prit contre sa poitrine et la tint comme s’il s’agissait d’un objet de valeur. Sarah fit de même avec l’enveloppe et essaya de ne pas la serrer mais elle avait l’air épaisse. Pas aussi épaisse qu’un biscuit mais plutôt comme une saucisse fricadelle. Elle tint l’enveloppe sur ses genoux et prit une grande inspiration. « J’ai peur de vous devoir des excuses, moi aussi, Mme Dobbins. J’ai peur de vous avoir pris quelque chose hier. Un biscuit et une saucisse. Pour mon garçon. Je veux dire notre garçon. Je veux dire… le mien. » Une bouffée de chaleur parcourut Sarah et s’installa dans ses pieds, où elle sentit l’espace vide dans les bottes d’Harold. « Il avait faim. » Elle regarda à nouveau par la fenêtre. Elle se demanda s’il allait jamais revenir à la maison.
Mme Dobbins plaça sa main sur l’épaule de Sarah.
« Je vous paierai pour ça, m’dame – un dollar entier et je cuisinerai pour vous et je nettoierai pour vous, ferai votre repassage, viderai vos pots de chambre et ferai la poussière sur tous vos trophées. S’il vous plaît, pardonnez-moi. »
Sarah s’attendait à ce que la femme retire sa main, reprenne son argent et la fasse sortir du véhicule.
Mais la main de Mme Dobbins resta en place. « Voyons, Mme Creamer, tout cela n’est pas nécessaire. Cette nourriture est jetée dans l’auge des cochons. Ils mangent n’importe quoi. »
Sarah voulut la remercier mais elle ne pensait pas être capable de parler. Elle avait peur, qu’en ouvrant la bouche, de l’eau coule sans fin de ses yeux.
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Au plus profond de la nuit, à l'heure où les sons portent, un nouveau-né en pleurs repose sur la table de cuisine de Sarah Creamer. Il n'est âgé que de quelques minutes, toujours humide du sang de sa mère, avide de son lait. Mais elle n'entend pas ses cris. Elle n'est plus là.
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La mère vache quitta le troupeau sous un plafond de pénombre, alors que des points blancs et même blanc scintillant jaillissaient tout autour d’elle et au-dessus avec ordre et beauté. Elle traversa le pâturage. La lumière de la pleine lune éclairait son chemin mais elle n’en avait pas besoin pour y voir. Elle savait où elle allait. Elle avait déjà fait ce voyage une douzaine de fois sur cette terre familière.
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La mère vache quitta le troupeau sous un plafond de pénombre, alors que des points blancs et même blanc scintillant jaillissaient tout autour d’elle et au-dessus avec ordre et beauté. Elle traversa le pâturage. La lumière de la pleine lune éclairait son chemin mais elle n’en avait pas besoin pour y voir. Elle savait où elle allait. Elle avait déjà fait ce voyage une douzaine de fois sur cette terre familière. Les autres vaches ne la suivirent pas, même s’il était habituel qu’elles le fassent quand l’une d’elles décidait de bouger. Mais en ce petit matin, pour cette mère, aucune autre ne bougea.
Elle franchit la digue de terre qui retenait les eaux boueuses de la mare et prit le chemin du ruisseau, là où le courant avait, au fil des ans, profondément creusé et découpé la terre rouge et argileuse. Elle parvint à un endroit du rivage près d’un vieux thuya et tomba à genoux, se repliant à même la terre. Au début, elle garda la tête haute mais quan d la lumière faiblit, elle la baissa et capitula totalement.
La mère était venue mettre au monde l’un des siens.
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Pourquoi n'as-tu jamais répondu à ma lettre? Hein, Maman? Tu sais, quand il pleut à la fin de l'été, même une route goudronnée donne quelque chose, elle donne cette vapeur qui s'élève dans le ciel. Quelque chose, Maman. Par exemple un signe de tête pour dire que j'étais quelque chose.
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"J'ai dit qu'on ne voulait pas d'une chochotte à sa maman.
- Et j'ai dit que j'allais payer pour elle."
Il regarda son cou pour voir si elle allait fortement déglutir. Il avait appris à poser son regard là quand ses paroissiens parlaient de leurs problèmes et lui demandaient d'intervenir pour que le Seigneur Dieu tout-puissant les aide à les régler. Leur cou montrait s'ils étaient croyants ou non. S'ils déglutissaient, cela signifiait que leurs problèmes et leur foi en l'intervention divine étaient sérieux. Mais s'ils ne le faisaient pas, c'était qu'ils étaient dilettantes et fermés à toute aide potentielle.
Mme Creamer déglutit fortement.
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« Un frisson traversa le corps de Sarah. La maman vache s’était échappée pour retrouver son veau. Sarah avait pris son enfant. Elle recula d’un pas. Comment avait-elle pu faire cela? La vache fixait Sarah du regard avec de grands cercles d’un brun doux, accueillants et non réprobateurs. La vache se mit à mâcher, en rythme, lentement et sûrement. Sarah reconnaissait ce rythme. C’était celui de son bras, quand elle mélangeait un pot de gruau. C’était le rythme de l’amour. »
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« Tu as commencé à m’apprendre. Pour mon garçon. Je peux te le dire, ma fille? Je ne connais pas ton nom. Quel est ton nom? Le mien, c’est Sarah. Je suis ressortie pour te remercier. Ça fait six jours maintenant que je dois être sa maman pour de bon. Mais est-ce que je peux te dire quelque chose? Je ne sais pas comment être. Je voudrais ne pas murmurer, mais ces mots-là – être une maman – ils m’effraient. Je suis perdue, tu vois si toi et moi étions un long morceau de tissu, tu serais à un bout et moi carrément de l’autre côté de la terre, à essayer de me cramponner, à un pauvre bout de rien du tout. Car si toi t’es une bonne maman, moi je suis… Je ne sais pas comment être une maman. »
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