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Critiques de Calixthe Beyala (86)
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Comment cuisiner son mari à l'africaine

Préambule indispensable : je ne parle pas de l’auteur , dont j’ignore absolument la vie, je parle exclusivement de son livre, « Comment cuisiner son mari à l’africaine », dont je n’ai pas cherché à analyser plus loin que la pure et délicieuse lecture.

Non, je n’ai pas cherché non plus des trucs pour éliminer un conjoint, trucs que j’aurais pu négocier à mes copines mal mariées, je veux dire la plupart, grâce auxquelles j’aurai pu devenir très riche.

Enfin, je n’ai pas cherché (toujours pour mes copines,) non plus des remèdes, des onguents, « des herbes sataniques que les Africaines ajoutent aux ingrédients de la cuisine pour ensorceler les hommes », en échange d’un bon repas.



Les repas, oui, en revanche, parlons en.



Déjà, le titre nous provoque, et ce n’est pas terminé : l’héroïne du livre tombe raide amoureuse de Mr Bolobolo, raconte ses émois et cuisine pour lui.

Elle nous donne des recettes à chaque chapitre, non pas pour l’éliminer, mais pour déguster. Avec lui.

Seulement, voilà : si elle commence par le n’dolé, sorte d’épinard mâtiné d’oseille, donc reproductible dans nos contrées et d’ailleurs sûrement trouvable à Paris où Mlle Aissatou habite, par le manioc, de même, par les gombos, ces haricots tellement savoureux et que les grecs mettent en pots de verre, la chose se complique assez vite.

Antilope grillée, crocodile, tortue de brousse, porc-épic, mangues sauvages, feuilles fraiches de manioc, heuuuum, trop délectables…. Mais.

Vos n’avez qu’à prendre la Camair, nous dit Beyala, à Douala vous trouverez tous les ingrédients. Ben voyons.

Humour toujours, y compris dans les récits de l’émoi d’Aissatou, prête à tout pour conquérir le beau Bolobolo et persuadée que le coeur de l’homme passe par l’estomac.

Et invention d’une langue africanisée, pulpeuse, croquante, croustillante, à déguster si, à défaut, vous ne pouvez pas vous achalander à Douala.

Genre : « Ma gorge se doucine rien qu’à l’imaginer. Mon estomac crépite sous un enflammement de saveurs tropicales ».

L’amour lui fait redécouvrir « les senteurs couvées dans les touffeurs des arbres, les remugles des savanes et l’âpre sable des déserts », mais n’est pas à l’abri de ses « tourmentations » . Elle doit « architecturer une colonne d’air »quand elle le voit.



Aissatou est consciente de ce qui se passe dans le monde : « On assassine en Afrique. Des immigrés réclament des cartes de séjour en France. Trois policiers tuent courageusement dans le dos un adolescent basané. Les Etats-Unis tremblent des parties de jambes en l’air de leur président.

Mais, elle, elle est amoureuse arc-en-ciel.

Et quand elle a des ennemies/ rivales, elle les laisse « nager dans le lac de la méchanceté » et imagine un boa, caché dans un bananier : gagné, cuisiner à son homme un boa en feuilles de bananier (toujours grâce à Camair )et le voilà dans son lit.

Pour séduire il faut être impeccable, donc, elle nettoie son appartement, « les cafards donnent l’alerte à leurs proches : » Attention, notre colocataire tourne folledingue ! »

Alors, si j’ai un conseil à vous donner c’est de hacher finement oignons et ail, enlever les peaux des tomates et les écraser, le reste à votre convenance et si vous avez une rivale, c’est très simple : boa aux feuilles de bananiers …

Pour Aissatou, ça a fonctionné.

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Les honneurs perdus

Les honneurs perdus, c’est l’histoire d’une solitude et d’une quête. Saïda est née dans un bidonville (surnommé « Couscousville ») à la périphérie de Douala au Cameroun. Musulmane, elle grandit dans une famille aux préceptes religieux stricts, cantonnant la femme à ses fourneaux. Sa seule instruction se limite aux vagues « enseignements » de l’école coranique du coin, qui tient davantage de la garderie d’enfants que de la maternelle épanouissante. Saïda grandit donc, enfermée dans ses croyances, dans la maison parentale, dans la crasse et la misère, dans la tristesse plutôt que dans la joie, seule et vierge moquée par les femmes et méprisée par son père, elle qui aurait dû naître mâle. Alors que les filles de son âge flirtent, se marient ou quittent le taudis pour des horizons meilleurs, Saïda trime sans broncher, protégeant sa virginité comme un trésor dont elle rêve pourtant de se débarrasser dans les bras du Prince Charmant. Comprenant qu’elle ne trouvera ni son sauveur ni son eldorado dans cette Afrique misérable voire misérabiliste, elle décide de partir, à 40 ans passés. De Couscousville à Belleville, il y a un monde de différences, et pourtant la vie se révèle moins belle qu’espéré. Les (pauvres) émigrés sont malvenus dans la riche Europe, et à défaut de papiers en règle, leur situation est bien précaire. Saïda a quitté l’emprise de son père pour se retrouver sous la coupe de sa cousine Aziza, qui l’exploite puis la jette à la rue sans remords ni vergogne. Saïda parvient alors à s’imposer bonne à tout faire chez Ngaremba, jeune africaine noire, écrivain public idéaliste, qui organise chez elle quantités de réunions d’intellectuels africains dans le but de sauver le continent.

Au milieu de ces péripéties et coups du sort, Saïda garde le cap : elle cherche l’Amour, et préserve sa virginité pour Lui. Il lui aura fallu 50 ans pour le trouver, en y perdant un certain sens de l’honneur, puisqu’elle n’aura pas droit au mariage en bonne et due forme avant consommation. Il lui aura fallu 50 ans, mais Saïda va finir par devenir une femme libre. Il n’est jamais trop tard…

A l’image de Saïda, sorte d’anti-héroïne, les femmes, l’Afrique, les femmes africaines, sont au centre de ce roman. L’Afrique, continent esclave puis colonisé puis libéré mais désemparé, rêve de la lointaine Europe, ce miroir aux alouettes qui n’a que faire des immigrés.

L’auteur se moque bien des uns et des autres, de leur naïveté, de leur penchant pour la fatalité, ou de leur idéalisme de pacotille : missionnaires, ONG et intellos français gauchisants n’ont, à cet égard, rien à envier à l’élite black réunie chez Ngaremba, dans ce qui ressemble plus à des séances de radotage-agapes qu’à un think tank sur le sauvetage africain. Si la cause de l’Afrique semble perdue, celle des femmes l’est un peu moins, ou en tous cas l’auteur leur montre plus de tendresse. Sans les épargner, elle leur laisse une porte de sortie, quelque part entre solidarité et alphabétisation.

Conte de fées tragi-comique, entre fatalité et espérance, le roman est écrit dans une langue ironique, riche et vivante. Et pourtant l’histoire de Saïda ne m’a pas vraiment touchée, malgré sa force, sans que je sache expliquer pourquoi…

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Les honneurs perdus

"Les Honneurs perdus", est le cinquième roman de Calixthe Beyala .Cette dernière est une des figures les plus controversées de la littérature africaine contemporaine et la plus prolifique .Cette écrivaine camerounaise était accusée pour plagiat . Les Honneurs perdus est le récit d 'une fille nommée ,Saida Elle est née dans les années 1940 à Douala .Elle habite avec ses parents dans un bidonville appelé "Couscousville"par ses habitants .Sa naissance fut une grande déception pour sa famille musulmane car on aurait aimé qu 'elle soit un garçon .

Dans une société patriarcale à souhait la naissance d 'une fille est très mal vue et la famille de l 'enfant est frustrée . Saida vit avec ses parents , apprend et aide sa mère .Les années passent et la jeune fille n 'arrive pas à trouver chaussure à son pied .Cette situation qui dure rend ses parents plus frustrés encore.La famille n 'échappe pas aux quolibets des voisins qui désignent ,Saida ,comme "une vieille fille entre les vieilles ,Éternelle vierge des vierges" .Saida a quarante ans et toujours pas de prince charmant pour convoler en juste noces .Le père décède alors la mère décide que Saida doit quitter Douala pour Paris .

A Paris le hasard ne fut pas plus clément . Saida a essayé quelques travaux ménagers chez quelques voisines .La seule des femmes qui l 'ont aidée fut Ngaremba .Mais cette dernière frustrée de sa vie se suicida .Saida reste seule avec Marcel , un ex-clochard qu 'elle avait rencontré auparavant et avec qui elle perd sa virginité .

Saida a essayé de faire son chemin vers un avenir meilleur car elle est comme l 'Afrique un continent qui se cherche

toujours .



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Femme nue, femme noire

Voilà un livre que j’ai choisi pour sa couverture (et son auteur que je trouve assez agréable) et qui se révèle être, oh surprise, un livre érotique.

Irène Fofo, une jeune femme à peine sortie de l’enfance a deux passions : la kleptomanie et le sexe.

D’une belle plume, Calixthe Beyala nous entraîne au cœur d’un bidonville africain où règnent la misère, la violence et la dépravation.

Mais à travers ce tableau pessimiste pointe tout l’amour que l’auteur porte à l’Afrique et aux africains.

Un livre auquel je ne m’attendais pas du tout mais que j’ai lu d’une traite et plutôt bien aimé.

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Comment cuisiner son mari à l'africaine

Vous avez envie de rire, envie de dépaysement, suivez Calixthe Beyala dans Comment cuisiner son mari a l'africaine, dans le titre tout est déjà dit !



L'intrigue est plutôt simple, Mademoiselle Aïssatou tombe amoureuse de son voisin du dessous. Mais voila, ce monsieur est un coureur de jupons et ne fréquente que de très jolies filles. La jeune femme va donc ressortir les bonnes recettes de cuisine traditionnelles de sa maman pour le séduire. Et la le dépaysement est total, au menu : du crocodile, du boa, de l'antilope, du ngombo (ne me demandez pas ce que c'est je n'en ai aucune idée !), le tout servi avec des bananes planteur et du jus de gingembre.



Les chapitres sont courts et se terminent toujours avec la recette. J'en testerai peut-être quelques unes par curiosité mais sans aucun doute les plus simple et les moins extravagantes.



L'histoire est drôle, le personnage principale, nous fait beaucoup rire dans ses tentatives de séduction.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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La plantation

Le Zimbabwe, Robert Mugabe,… ça vous dit quelque chose ? Non ? Ça devrait pourtant, puisque ce pays d’Afrique australe, enclavé entre le Botswana, la Zambie, le Mozambique et l’Afrique du Sud, fait l’objet d’une actualité plutôt brûlante ; son nouveau dictateur venant d’être « élu démocratiquement à vie » (ah non, ce n’est pas lui, c’était l’autre) et que, comme toujours sur ce continent, cela ne se fait pas sans heurts.

Il est vrai aussi que le sujet passe plutôt inaperçu entre un énième reportage sur les Bleus et deux autres sur cette fichue canicule dont on ne voit pas la fin.

Et puis, vous me direz, l’Afrique, c’est loin…



Cynique, moi ? Non, c’est juste que j’essaie d’adopter le ton du roman de Calixthe Beyala.

Publié en 2005, La Plantation situe son action (si on peut parler d’action) au début des années 2000, date de la réforme agraire imposée par Mugabe. L’expropriation consécutive des propriétaires terriens blancs (pour la plupart des descendants des anciens colons britanniques) et la réquisition de leurs terres au profit des proches du Régime entraînèrent une crise économique en 2003, provocant famine et inflation et dont le Zimbabwe ne se remet toujours pas, si tant est qu’il le fasse un jour.



Avec un tel contexte politico-social, et le fait que « Pour la première fois, un grand écrivain noir se met dans la peau des Blancs colonisateurs », il y a matière à réussir « une fresque tumultueuse et passionnée […] un véritable Autant en emporte le vent africain […] » (dixit la quatrième de couverture)

Tout à fait. Sauf que je me suis ennuyée…

À plusieurs reprises, la tentation fut grande de laisser cette lecture de côté. Mais je m’y suis accrochée dans l’espoir de voir l’intrigue, brouillonne et sans réel fil conducteur, enfin démarrer ; les personnages, que je trouvais insipides au point d’être interchangeables, tant du côté des Blancs que des Noirs, acquérir du caractère et être motivés par autre chose que le fric et le cul, le cul et le fric. Et enfin, voir la consistance remplacer l’anecdotique, biais par lequel l’auteure a choisi de faire passer son propos, dont l’ironie ne m’aura pas échappé. Et quand, enfin, mes espérances sont en passe d’être comblées, le moment arrive de tourner la dernière page.



Reste la langue, riche, truculente, fleurie de mots qu’elle invente à défaut de les trouver.

Et les images aussi, évocatrices. Allez, juste une pour le plaisir : « Des jeux de soleil donnaient vie à l’ombre paisible de la journée, sans calciner l’offrande des fleurs. Les vagues de vent animaient les surfaces des fleuves sans en menacer les profondeurs ». (p.364)



Si j’avais interrompu ma lecture, ça aurait été le troisième abandon consécutif (!) Preuve, après tout, que le problème vient de moi, peut-être, …

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Amours sauvages

Comme le titre l'indique c'est une histoire d'amour sauvage. Un amour qui maque de langage ou d'expression. de même que les hommes offrent autour de Eve Marie de l'amour presque sauvage, de même que les deux terres, celle d'origine et celle d'accueil, ne lui offrent qu'un amour farfelu, acquis au prix d'un farouche combat.

Si la terre africaine est prise pour l'enfer mais la très chère France est le paradis, du moins, c'est ce que croyait Eve Marie, en fait elle s'est sentie prise au piège,. Le pays où l'on vante tout genre de métier aux bonnes rémunérations capable de vous faire oublier tous les martyrs de l'Afrique mais Eva Marie déchoit dans la profession de la prostitution, suurtout que son derrière proéminent offre de bons spectacle....

Puis le temps... toujours le temps... encore le temps passe....Elle se trouve vieillit... puis arrive le mariage avec un français.... où d'autres réalités vont se livrer à elle....

Un livre qui ressemble à un hymne aux sangs mêlés ou café au lait. On y trouve de l'humour, de la sévérité, de la tristesse, de la philosophie... enfin on y trouve un peu de tout...

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C'est le soleil qui m'a brûlée

Un cri de haine pour l'homme qui domine,ordonne,humilie,frappe,souille,viole; le cri d'Ateba Lèocadie Camérounaise; qui après s'être insurgée une première fois face aux violences faites à sa mère dans ce QG, "caveau" fangeux,où "la mort est délivrance", où la femme n'est rien qu'un sexe et un ventre à remplir; se retire parfois dans sa tête loin des stations "ragotar" et "cancan";lit des romans photos en espérant devenir écrivain, écrit aux femmes; cherche son père inconnu dans des pères impossibles;provoque ceux "qui sont tout ce qu'elle vomit"; "épouse les étoiles" jusqu'au point de non retour.

Un livre dur qui dénonce l'indicible. Une plainte désespérée.

Calixte Belaya, née au Cameroun, après des études en Afrique et en Europe s'est installée à Paris.

Elle a écrit de nombreux romans qui s'engagent pour l'Afrique et traquent les abus.

Maman a un amant (1993) :grand prix littéraire de l'Afrique;

Les honneurs perdus: grand prix de l'Académie française (1996) et La petite fille du réverbère :grand prix de l'Unicef.
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La plantation

Dans La Plantation, nous sommes au Zimbabwe ou Rhodésie et la communauté blanche se bat contre le diable, elle ne sait plus à quel saint se vouer! Traquée par les pouvoirs en place, ballotée par les terriens d'origines, elle est tourmentée par les revanchards noirs sous les injonctions du président à vie du pays.

Calixte Beyala, autrice africaine, s'infiltre dans la peau de blancs. pour nous relater les divers tracas qui sévissent dans leur communauté , Ce sont des fermiers qui ont hérité et occupent les plus grandes parties terres du pays. Le régime en place prône la restitution de toutes ces terres aux noirs, que les blancs aient l'amabilité de retourner chez eux avant qu'il ne soit trop tard.

Voici un paradoxe qui survient dans l'histoire. Demander à un noir américain dont les ancêtres ont été déportés de l'Afrique vers les Amériques pendant des siècles, de retourner en Afrique…. ???... Ce même paysage du noir américain s'affiche aux blancs fermiers de la Rhodésie…

D'un côté Calixte Beyala nous fait vivre autre chose de cette communauté où de temps en temps la joie vient les arracher à leur souci quotidien à travers des bals et dîners, la vie amoureuse ou sexuelle très mouvementées. .. Et de l'autre côté, un régime tyrannique qui s'installe peu à peu ‘'à vie''…
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Les honneurs perdus

Le début du livre est très marrant malgré le ton plus ou moins grave de Calixthe Beyala. On assiste à la naissance mythique d'un enfant. le père, averti depuis son poste de travail, crie du haut des toits que sa femme venait de mettre au monde un fils,, elle lui a donné un fils. Toute la ville est alertée comme s'il s'agissait d'une compagne de publicité. Les hommes, les femmes et les enfants sont en ébullition, ils forment une foule qui partage la joie de cet homme devenu père. Et quand il arrive chez lui, il apprend que sa femme ne lui a pas donné un fils plutôt une fille! Sacrilège! Il crie à la sorcellerie!!! c'est bien là le début d'un parcours périlleux d'une famille!

Calixthe Beyala est une camerounaise installée en France, par expérience elle parle de la difficulté des femmes africaine de pouvoir s'intégrer honorablement dans une société occidentale. L'un des thèmes illuste de cette l'autrice...
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Le roman de Pauline

Livre très vite lu et pas désagréable mais parfois trop cru à mon goût.



Pauline est une jeune fille de 14 ans qui vit à Pantin, un petit village de la banlieue de Paris. Malgré son âge avancé, elle est encore en classe de 6e en raison de sa dyslexie et des problèmes qu'elle rencontre dans son entourage familial. Métis de peau, celle-ci vit avec sa mère et son Frère Fabien, de deux ans son aîné. Son père, congolais d'origine est mort un an après sa naissance, enfin tout du moins le croit-elle. Son amoureux, Nicolas a beau lui promettre la lune et l'avoir demandé en mariage, il n'est pas pour autant capable de lui prouver son amour, que ce soit par des actes ou simplement des mots. Pauline se croit donc seule au monde, délaissée par sa mère qui n'a de cesse de l'insulter, négligée pas son frère et enfin trompée par celui qu'elle se borne à appeler son "fiancé".

Aussi, dans la banlieue, le seul moyen pour survivre est-il de se montrer plus dur que les auteur, jouer le rôle du "je m'en-foutisme" et surtout de ne pas laisser transparaître ses sentiments. Mais tout le monde a besoin d'aimer et de se sentir aimé. Grâce à sa professeure de Français, Mlle Mathilde, Pauline apprendra ce que sont les sentiments et osera affronter la réalité en face mais à quel prix ?



Comme je l'ai dit, bien que le sujet soit on ne peut plus intéressant, j'ai eu parfois un peu de mal avec le style de l'auteur que j'ai trouvé de nature souvent trop cru ; sans doute est-ce intentionnel pour montrer les blessures cachées de cette jeune fille, écorchée à vif par la vie et montrer au lecteur qu'il s'agit de son histoire à elle et non pas celui d'une ou d'un écrivain qui voudrait raconter ce que les jeunes banlieusards vivent au quotidien. Intéressant, à découvrir !
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Le roman de Pauline

Ce livre décrit le regard très réaliste que porte Pauline, 14 ans sur sa vie d'adolescente noire de banlieue, mais aussi sur ceux qui l'entourent et sur elle-même. Cette maturité précoce lui a fait comprendre que l'on n'existe qu'à travers les sentiments que les autres vous portent. En échec scolaire, en perte total de repères, elle souffre du manque d'amour maternel et tente de le compenser à travers le désir qu'elle suscite chez les hommes. Sa rencontre avec une professeure de français différente parviendra-t-elle à modifier son destin ?



En faisant quelques recherches sur l'auteure dont c'est ma première lecture, je découvre que Calixthe Beyala est une écrivaine dite "engagée" et qu'elle n'hésite pas à user de provocations. C'est tout à fait l'impression que m'a laissée ce roman. Si l'auteure a voulu choquer, c'est pleinement réussi. La lecture du résumé de la quatrième de couverture m'avait laissé espérer une histoire drôle et tendre. Ce n'est pas le cas. C'est une peinture très crue que nous fait l'auteure de la vie de cette jeune fille de 14 ans. J'aurais souhaité qu'elle s'étende davantage sur la prise de conscience de Pauline grâce à la lecture et sur son évolution positive, et moins sur son comportement avec les hommes qui l'entourent, même si je suis bien consciente que c'est le seul moyen d'exister qu'elle ait trouvé. Je n'accorde malheureusement qu'un 7/20 à cette histoire qui tourne plutôt à la caricature qu'à une mise en valeur.

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Seul le diable le savait

"Seul le diable le savait " raconté à la première personne, est un mélange de réalité, de rêves, de contes.

C'est cette forme autant que les thèmes - même la présence un peu choquante ou au moins inattendue d'un lesbianisme africain - qui fait de Calyxthe Beyala une nouveauté dans la littérature, anglophone aussi bien que francophone, de l Afrique occidentale.

Très peu d'oeuvres s'écartent d'une forme traditionnelle, souvent même d'une autobiographie à peine déguisée, Calixthe Beyala a peu de pair, personne à ma connaissance, parmi les femmes du Tiers Monde, en anglais ou en français.



https://books.google.fr
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Comment cuisiner son mari à l'africaine

Ce livre est savoureux. Comment une femme séduit un homme à l'aide de fumets de cuisine africaine.

Très très bon livre.
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Le Christ selon l'Afrique

C'est un réel plaisir de retrouver le style tellement caractéristique de Calixthe Beyala, toute sa verve, les images tellement colorées de l'Afrique et du Cameroun plus précisément.

Elle nous dépeint les débrouilles, les arrangements, les hypocrisies et surtout ici l'importance de la religion et de ses exagérations qui peuvent avoir de fâcheuses conséquences et parfois mener plus à la haine et au rejet qu'à l'amour et à la compassion. J'aurais d'ailleurs souhaité que la prolifération de ces "pseudos églises" y soit davantage approfondie.

Bref une lecture agréable qui nous apprend beaucoup sur le Cameroun et nous interroge sur une certain nombre de sujets.

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C'est le soleil qui m'a brûlée

Bon préparez-vous à avoir l'estomac qui se soulève et une grosse montée de fureur en vous !



Est-ce que j'ai aimé ce livre ? J'avoue avoir du mal à formuler ma réponse. J'ai été très surprise par le style de l'auteure. Cette avalanche de phrases, de figures de styles, cette prose poétique font qu'on est pris dans un tourbillon de mots, un martèlement constant. J'avais cette impression de faire des tonneaux dans une machine à laver. Je suis ressortie, hagard, et sans avoir tout compris... Et j'avoue ne pas trop aimer cette sensation. Cependant, le texte est beau. Des phrases qu'on a envie d'écrire sur un bout de papier sans en comprendre le sens.



Puis il y a ce personnage, Ateba. Qui est en lutte interne contre son entourage, contre le QG. Qui recherche sa mère dans toutes les femmes qu'elle croise. Qui n'a pas envie de se taire, de se mettre à genoux devant l'homme. Qui répond, qui joue. Elle se voit devenir une femme forte, une femme qui résiste la tête haute, une intellectuelle. Et elle cherche l'homme. Une dualité constante s'exerce en elle.



Un récit très perturbant, d'une violence inouïe, où la femme n'est qu'un objet dont le corps appartient à tout un village. Aucune notion de liberté individuelle, la virginité d'une jeune fille n'est pas la sienne mais celle de toute une communauté.



A lire !
Lien : https://labullederealita.wor..
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Femme nue, femme noire

La couverture de la version poche est très belle et assez envoûtante... J'étais donc d'autant plus déçue par le contenu. Je ne pense pas être particulièrement pudibonde ou coincée, j'aime quand les scènes érotiques voire pornographiques donnent la chair de poule, mais là non, c'est juste pas possible. Une invraisemblable histoire de bébé mort dans un sac à main volé par l'héroïne, des scènes de sexe juxtaposées qui lassent très vite, une jeune fille qui semble se réjouir de n'être qu'une magnifique poupée gonflable aux yeux d'hommes tellement ternes et honteux qu'on en deviendrait lesbienne... Bref, désolée mais là j'abandonne... Le résumé parle d'"une fable mélancolique (...) à l'humour corrosif"... On n'a pas lu le même bouquin!
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Le Christ selon l'Afrique

Dans un style très imagé et truculent, l'auteur nous dépeint une jeune femme luttant pour son indépendance au fil des pages. Son pays, le Cameroun, cherche aussi sa voie vers la démocratie et la décolonisation, face au capitalisme et à la religion omniprésente. C'est une perle, un roman rempli de poésie mais aussi cruel. La tradition n'est pas tendre avec les femmes. Une très belle découverte pour moi.
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Assèze l'Africaine

Itinéraire d'Assèze, petite fille Camerounaise, née d'une maman célibataire dans un village perdu dans la cambrousse africaine. Pas d'eau, pas d'électricité, pas de vêtements décents et pas de nourriture tous les jours.

A treize ans, Assèze va être recueillie par Awono et emmenée en ville pour veiller sur Sorraya, la fille d'Awono. Grande illusion et désillusion pour Assèze. La ville, c'est le paradis. La maison, un palais. Mais Sorraya n'est pas la soeur rêvée. Méchante, méprisante, Assèze ne vivra pas le bonheur là non plus.

Sorraya quitte le Cameroun pour poursuivre ses études à Paris. Assèze quitte le Cameroun quelques mois plus tard à la mort de son protecteur et se retrouve également à Paris.

Là, elle va devoir affronter les difficultés de la vie parisienne. Elle retrouvera Sorraya.

Un récit poignant qui nous décrit la misère de l'Afrique. C'est triste mais jamais ce livre ne nous donne l'envie de pleurer. Le texte est écrit de façon très colorée.
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Femme nue, femme noire

Le bandeau sur le livre mentionne... roman érotique africain... Au terme de la lecture, je m'interroge toujours et encore... pourquoi ajouter "africain"... Cela change quelque chose au fait que c'est érotique africain? L'érotisme africain est donc différent de l'érotisme japonais fait d'estampes? Ou de l'érotisme indien (illustré par les Arabes) du Kama Sutra?



Je ne suis pas choqué par des choses crues ou brutales. Rien dans le livre ne m'a dérangé. Cela dit, pour l'érotisme, on repassera... Ou alors, l'érotisme africain, c'est de la pornographie européenne... Ce livre est à l'érotisme ce que Patrick Sébastien est à la musique baroque, ou ce que O'Tacos est à la gastronomie française... Une sombre mystification.



En attrapant un livre érotique, je pensais le lire d'une main, comme dit Herbert Léonard dans un de ses tubes. Je m'attendais à avoir le bambou, le cyclope qui pointe de l'oeil... Et alors, et alors... ? Zorro n'est pas arrivé. Rien, que dalle, la Gaule est resté sagement dans la poche de son kangourou.



Au-delà de descriptions directes et explicites d'actes sordides, éclairés par une lumière littéraire blafarde, par un néon bourdonnant de mots supposés susciter l'émoi ou le dégoût du lecteur, il y a une tentative de propos militants. L'autrice aborde les maux de l'Afrique par la puissance évocatrice de mots durs comme autant de sexes dressés. La pauvreté, la misère, le sous-développement, l'entassement des corps, la perte du supplément d'âme dans les bidonvilles des banlieues africaines, l'espoir d'aller vivre à Saint-Denis , loin dans la France qui fait -encore- rêver... s'ils savaient, semble aussi dire Calixthe Beyala... voilà aussi le propos de l'autrice. Mais cela débande gravement car le sexe inutile prend le pas sur la colère sociale...



Personnellement, je pense que c'est dommage d'avoir adopté une telle approche, celle du sexe brutal et sauvage (que d'aucuns aiment accoler à la négritude, d'ailleurs). Car cela déforce (alors que les gars du livre défoncent...) le propos panafricain, identitaire, revendicateur du livre. Car il y a une (belle?) idée de l'Afrique dans ce roman. Hélas, cette Afrique pointe son micro-pénis derrière une avalanche de sperme et de foutre. Que de clichés, finalement... Et même au niveau du vocabulaire, je m'attendais à mieux... Jean-Claude Carrière dans Les mots pour la chose s'adressait à une actrice de films X pour lui apprendre la poésie des mots pour désigner les choses de la chose. Il y avait de la verge... euh non, de la verve et du style. Ici, il n'y a pas grand-chose. J'ai cru un instant faire un grand bond en arrière et lire ces nouvelles qu'on se lisait ados en feuilletant fébrilement Union ou un magazine du style.



L'Afrique méritait mieux. La trique aussi.
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