Camille Salomon

Parfois, sans raison, on choisit un livre à sa couverture ou à deux ou trois mots lus d’un œil sur la quatrième de couverture et hop, c’est une pépite !

Qu’est-ce qu’il était bon ce roman écrit par une toute jeune auteure française et que j’ai découvert totalement pas hasard.

Je me suis éclatée comme lorsque j’avais découvert « Le Paris des Merveilles » de Pierre Pevel, sans que ce soit une copie pour autant.

L’univers steampunk décrit par l’auteure est extrêmement riche et l’intrigue est palpitante.

L’auteure a une très jolie plume dont le maître mot est l’élégance, les mots coulent tous seuls, avec grâce.

Alors, parlons de l’histoire justement, il s’agit à la fois d’un roman policier avec des crimes atroces, d’une histoire où les forces du bien et du mal s’affrontent, sans que les méchants et les gentils ne soient forcément ceux qu’on croient, puisque dans cet univers les humains côtoient des Féeriques et des Maléfiques, mais il sera aussi question de tolérance, de différence et d’acception de l’autre, et on assistera même à un début de romance, sans que cela soit mièvre pour autant.

L’histoire se déroule à Paris en 1900, alors que l’exposition universelle va avoir lieu et le héros est un jeune policier pas très apprécié de sa hiérarchie.

Il va avoir l’occasion de rencontrer toutes sortes d’êtres fascinants, terrifiants, mystérieux ou envoûtants tels que des elfes, des magiciens, des ogres, des gobelins, des buveurs, ou des goules.

Et si vous êtes attentif, vous aurez même la chance de croiser un blob !

L’histoire est captivante, les personnages attachants, les descriptions de cet univers sont vivantes, bref, j’ai passé un excellent moment grâce à cette jeune auteure qui a un talent certain.

L’histoire se déroule à Paris, en 1900, alors que l’Exposition Universelle est en préparation et doit débuter dans les prochains jours. Toutes sortes de créatures vivent au sein de la capitale. On peut ainsi croiser des fées, des buveurs, des elfes mais aussi des êtres moins connus. J’ai vraiment été charmée par cette ambiance historique/steampunk/fantastique. L’auteure est parvenue à mêler ces trois genres de façon homogène pour créer un décor inédit et surprenant.



Cela peut sembler un peu idiot mais je n’aime pas trop quand les histoires se déroulent en France. Je préfère largement quand le récit prend place dans un autre pays et même encore mieux, dans un autre monde. Toutefois, j’ai réussi à oublier ce petit détail tellement j’étais transportée dans cet autre Paris absolument merveilleux.



Petit à petit, on découvre comment les créatures surnaturelles ont été intégrées au sein du peuple. Finalement, tout n’est pas si rose puisqu’ils n’ont pas tous les mêmes droits ni le même accès aux divers métiers. Il existe des clivages entre humains, féériques et maléfiques. Ceci permet d’apporter une première réflexion sur la différence et l’acception de l’autre quand il n’a pas la même culture ou la même apparence physique que nous. D’ailleurs, le sort réservé à certaines créatures à un moment donné du texte m’a beaucoup fait penser à la rafle du Vél’d’Hiv. Mais l’auteure aborde également de façon plus brève la place de la femme à la fin du dix-neuvième siècle.



Nous suivons principalement Octave Cinib, un auxiliaire à la Sûreté générale chargé d’enquêter sur le meurtre d’une prostituée. Malheureusement, cet acte semble être le point de départ d’une série de crimes macabres. Cette enquête policière apporte donc un autre aspect intéressant à cet univers déjà riche.



J’ai plutôt bien aimé le personnage d’Octave. Il possède une ouverture d’esprit que j’apprécie. De plus, j’ai l’impression que cette enquête lui a permis de se révéler et de devenir un autre homme. Le seul petit bémol selon moi est sa vie sentimentale. Octave s’était toujours interdit de tomber amoureux. Durant le récit, il effectue diverses rencontres et se perd un peu. Il tombe amoureux facilement comme un adolescent pourrait le faire. J’ai un peu levé les yeux au ciel face à ses sentiments envers une première femme puis pour une autre. Ceci reste un petit détail et n’a donc absolument pas gâché ma lecture.



Concernant l’enquête, je possédais, en tant que lectrice, certaines informations qu’Octave n’avait pas. Nous observons l’évolution de l’enquête en même temps que l’avancée des criminels dans leurs objectifs. Ceci apporte une certaine tension dans la lecture, me poussant à tourner les pages et à vouloir avancer le plus rapidement possible. De plus, même si nous avons une vision des deux parties, Camille Salomon parvient à nous surprendre par certaines révélations qui arrivent au fur et à mesure du récit.



Dans l’ensemble, j’ai trouvé que la plume de l’auteure était très agréable et accessible. Elle parvient à garder un bon rythme, alternant parfaitement les moments plus lents ou descriptifs avec les scènes d’action et les rebondissements.



J’ai aussi beaucoup aimé le fait que les personnages ne soient pas que noirs ou blancs dans cette affaire. Certains se rendent compte de leurs erreurs et sont prêts à faire le nécessaire pour changer les choses.



De même, je trouve que Griselda est une protagoniste très intéressante qui délivre de beaux messages. Elle décide de ne pas suivre le chemin qui est tracé pour elle mais de rester fidèle à ses convictions.



Il existe encore de nombreux personnages que je ne vais pas évoquer dans cette chronique mais j’ai vraiment apprécié les rencontrer.



A la fin de cette histoire, j’ai quelques questions qui restent en suspens. J’espère donc que l’auteure pourra écrire un tome 2 prochainement 😉



En bref, j’ai eu un coup de cœur pour le décor atypique de Symbiose où se mêlent avec brio histoire, fantastique et steampunk. Le rythme est bien dosé. On s’attache à certains personnages. Les messages délivrés sont forts.
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Ce roman jeunesse nous permet de découvrir une femme incroyable.



Destin méconnu que celui de Jeanne Barret. Et destin absolument extraordinaire. Née dans la campagne française, en Franche Comté, elle est la première femme connue à avoir fait le tour du monde.



Alors que la vie la destine à la vie de ferme ou à la domesticité, Jeanne découvre la botanique et rencontre Philibert Commerson, veuf et père d'un petit garçon. Avec Philibert elle va parfaire sa connaissance des plantes et des herbes. Rapidement la gouvernante et le botaniste font vie commune. Ils partent pour Paris.



Jeanne commence à s'habiller en garçon pour vivre librement. Sous ce costume elle va suivre Commerson dans l'aventure de Bougainville et embarquer sur L'Etoile, le second bateau de l'expédition. Pendant près de deux ans elle parviendra à cacher qu'elle est une femme. Sous ce déguisement elle va participer activement à l'exploration de la faune et de la flore partout où s'arrêtera l'expédition. Elle devra débarquer à l'Ile Maurice puis reviendra en France, bouclant ainsi son tour du monde.



Le roman jeunesse de Camille Salomon présente une héroïne résolument féministe. Jeanne choisit son destin, se bat tous les jours pour vivre ce destin hors norme. Femme amoureuse elle est aussi une aventurière d'une très grande force.



Le récit est fortement articulé autour de l'histoire d'amour entre Philibert et Jeanne. Mais il ne néglige pas pour autant la description d'une époque : la paysannerie et le Paris milieu du 19e siècle, la vie de marin, la rencontre avec les populations autochtones. On partage les questionnements, les étonnements, les doutes, les espoirs de Jeanne et de ses compagnons. On s'est ébahi comme elle et Philibert devant la flore qu'ils découvrent sur ces îles jusqu'alors inconnues d'Amérique du sud, de Patagonie, des îles du Pacifique. On découvre la tâche énorme pour le couple de botanistes pour identifier, cataloguer, protéger les spécimens ramassés.



Un très beau roman jeunesse pour découvrir un destin exceptionnel et une aventure qui ne l'est pas moins.



Merci à NetGalley et aux éditions Scrinéo pour cette découverte

Voici mon retour de lecture pour L'extraordinaire destin de Jeanne Barret : Une femme à la conquête du monde de Camille Salomon.

Bergère depuis son plus jeune âge, Jeanne Barret passe son enfance à parcourir les collines à la recherche de nouvelles plantes.

Jusqu'au jour où elle entre au service de Philibert Commerson, médecin et naturaliste : grâce à lui, elle découvre la botanique.

Mais quand Philibert est invité à rejoindre le navire de Bougainville qui s'apprête à faire le tour du monde, Jeanne n'a qu'un désir : suivre son amant et embarquer avec lui dans cette aventure !

Elle se travestit et devient alors Jean Baré, valet du docteur Commerson. Mêlée aux 120 hommes de l'équipage pendant deux ans, parviendra-t-elle à garder son secret ?

L'extraordinaire destin de Jeanne Barret : Une femme à la conquête du monde est un roman jeunesse historique captivant qui retrace la vie extraordinaire de cette femme.

J'ignorais qu'elle avait existé et été la première femme à avoir fait le tour du monde.

Avec elle, nous voyageons de l'Argentine au détroit de Magellan, en passant par Tahiti puis l'île Maurice.. tout en restant dans notre canapé.

J'ai trouvé son histoire fascinante. C'est rythmé, il y a de nombreux rebondissements et on ne s'ennuie pas une minute. Les enfants vont adorer.

Jeanne est une féministe avant l'heure, qui porte des pantalons pour la praticité, à une époque où les femmes n'en n'ont pas le droit. Et puis, ensuite, elle en porte un pour se travestir et pouvoir embarquer pour rester avec son homme.

On suit son histoire d'amour mais aussi sa découverte d'endroits méconnus à l'époque, par exemple L'île Maurice, la Patagonie. Les botanistes ont eu un travail fou pour répertorier toutes les espèces vivantes inconnues alors.

C'est fascinant.

J'ai totalement plongé dans ma lecture. Il me fût très facile de m'identifier à Jeanne, et d'être aussi émerveillée qu'elle et ses compagnons lors de leurs expéditions.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Camille Salomon, que je découvre avec cet ouvrage mais que je relirais avec plaisir.

L'extraordinaire destin de Jeanne Barret : Une femme à la conquête du monde est un excellent roman jeunesse que je vous invite à découvrir et note cinq étoiles :)

Encore un réel plaisir de lire un roman provenant des éditions Inceptio !



L’intrigue se découpe très clairement sur trois actes, bien qu’ils ne soient pas concrètement représentés (à mon plus grand bonheur). Ainsi, le premier acte déroule l’enquête avec les différents meurtres, les indices, les suspects et présente les personnages principaux. Le deuxième acte est plus complexe car il prépare le terrain au dénouement, tout en exposant les motivations de chaque personnage et leurs potentielles évolutions. Le troisième et dernier acte met en scène la conclusion de l’enquête. Toutefois, comme toute intrigue policière, il est important de rappeler que celle-ci est complexe à construire pour tenir le suspens tout au long du récit, sans en dire trop sur l’identité du tueur mais en délivrant assez d’indices pour permettre au lecteur de faire sa propre enquête. Or avec Symbiose, étant donné que le lecteur connaît le meurtrier dès le début du roman, cette difficulté est moindre.



Les péripéties s’enchaînent rapidement, selon un bon rythme. Cela est probablement dû aux changements de points de vue et de personnages, oscillant entre l’enquête d’Octave, les recherches scientifiques d’Anastase accompagnée de Griselda, et des plans de Raïzel. Ainsi, même dans les moments où l’enquête n’avance pas pour des raisons de vraisemblance, d’autres péripéties viennent tenir le lecteur en haleine. Ce dernier est omniscient car il connaît les projets de chaque personnage et peut donc voir venir les potentielles trahisons ou changements de mentalité. Cette avance qu’a le lecteur n’est pas gênante, même dans un récit policier, car le mystère réside dans la façon dont l’enquête se résoudra.



Pour l'univers, je m’étais interrogée sur l’utilité de coupler de la fantasy au récit policier. Évidemment, les deux ne sont pas incompatibles mais j’avais des doutes sur le fait que le surnaturel serve réellement l’intrigue au lieu de l’étoffer en la compliquant inutilement. Sur ce fait, je vous rassure tout de suite : non, le traitement de la fantasy n’est pas stérile. Mais je vais tout de même d'abord parler de l'univers réaliste pour ensuite discuter de cet univers surnaturel. Pour celui réaliste, je pense que Camille Salomon a dû faire énormément de recherches vu les détails effectivement vrais comme le nom du président Émile Loubet, l'exploitation des dirigeables, l'exposition universelle en 1900 ainsi que sa date d'inauguration et sa grande roue, et plein d’autres détails qui raviront les lecteurs passionnés de cette époque moderne. J’ai été également ravie par l’intrusion de la science et des recherches biologiques et mécaniques qu’effectuaient certains personnages. Caché sous le nom de symbiose, ces sciences se mêlent très bien à la magie.



Ce qui nous donne une transition toute trouvée pour parler à présent de l’univers surnaturel. Celui-ci est très large et expliqué à la va vite. Ce roman étant plutôt court pour traiter de la fantasy (environ 350 pages alors que la fantasy peut rapidement dépasser les 500 pages), c’est normal que tous les aspects qui intéressent un adepte de ce genre ne soient pas développés. Cependant, des bribes de l’histoire des créatures surnaturelles sont évoquées au fur et à mesure du récit, permettant ainsi d’étoffer ce parti pris de l’autrice pour un roman policier. Et c’est ainsi que je me suis retrouvée au milieu des elfes, des goules, des buveurs et tant d’autres. Même en ayant peu de temps pour les développer, Camille Salomon est parvenue à donner une identité propre à chaque peuple.



Au milieu de toute cette joyeuse bande, le roman peut se décrire comme une ode à la tolérance et à l’acceptation de l’autre, mise en scène par les différents peuples qui se côtoient à Paris, alors que les surnaturels ne sont pas acceptés dans les autres villes du monde. Cette tolérance est une problématique internationale mais aussi nationale, voire essentielle au sein de la capitale de la France. En effet, les Féériques sont certes acceptés comme des citoyens à part entière à Paris, mais les Maléfiques ne sont tolérés que la nuit, pour aucune raison valable sinon fondée sur des clichés. Un des points forts de ce roman est d’avoir su intelligemment mêler une intrigue policière à un message plus profond et générique.



Différents camps de personnages se forment au fil de la lecture. Nous ne sommes pas dans un récit policier où il y a les gentils enquêteurs d’un côté et les méchants meurtriers de l’autre, mais où le bien et le mal sont nuancés à travers de nombreux personnages, chacun ayant sa propre motivation. Chaque personnage présenté dans le roman a une utilité propre. Ce fait est d’autant plus important à souligner qu’il est rarement appliqué dans les romans. Il arrive régulièrement que l’auteur, emballé par son récit, crée une multitude de personnages qui desservent en réalité l’intrigue et l’univers car ils ne les développent pas de la bonne façon. C’est pourquoi les personnages de Symbiose me ravissent autant : aucun d’entre eux n’est là pour faire de la décoration, tous ont une personnalité propre et un objectif personnel à atteindre. Cela m’a d’ailleurs fait plaisir en constatant que tous les arcs de personnages se rejoignaient.



L'écriture de ce roman a la qualité de faire oublier qu'elle n'est qu'écriture. Le récit coule de lui-même et je me suis totalement prise à l'histoire, sans me poser de question. J’ai avalé le livre d’une bouchée, Camille Salomon parvenant à me tenir en haleine et à me donner envie de lire la suite, même à une heure avancée de la nuit. Ni trop plat ni trop complexe, le style de l’autrice nous embarque directement au milieu de son univers.



Points positifs :

– personnages très diversifiés

– points de vue et motivations nuancés

– intrigue complexe

– multiplicité des lieux



Points négatifs :

– Octave pressent la vérité trop facilement


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Une belle réussite pour ce roman qui m'a tout de suite attirée en raison de sa couverture et de l'univers mélangeant steampunk et fantastique.

J'ai beaucoup aimé cette histoire ainsi que les différents personnages : j'ai trouvé quelques longueurs dans la première partie (mais il faut bien planter le décor) mais l'intrigue gagne en intensité avec plus d'actions et de rythme dans la 2eme moitié.

J'espère qu'il y aura une suite.

"La cours des abysses" est clairement un hommage a Howard Phillips Lovecraft, c'est un exercice pas facile que de plonger dans le style et l'univers d'un auteur que l'on adore, un des maîtres des récits horrifiques tel que Lovecraft quand ce n'est pas lui qui l'a écrit, rassurez-vous avec "La cours des abysses" ça fonctionne, même très bien.

Ce roman fait la part belle au livre "Les cauchemars d'Innsmouth", on y retrouve l'ambiance glauque et désertée, les entités mutantes, et surtout l'angoisse, la folie, l'insalubrité.

La construction du livre, elle, est très originale et moderne, chaque partie est différente autant dans le contenu que dans la mise en forme. Nous allons du dialogue épistolaire entre deux des personnages principaux au dossiers de suivi psychiatrique d'une rescapée pour s'engouffrer finalement dans une quête étrange pleine de rebondissements.

La fin, elle, m'a vraiment convaincue.

Le seul petit défaut, qui pour moi n'en est pas un, bien au contraire, c'est que l'on nous parle d'un peu de romance, personnellement je n'en ai pas eu l'impression, ou alors vraiment une once et cela passe facilement, sans gêner le centre de l'intrigue.

J'ai beaucoup aimé aussi le personnage du docteur, la carte présente en début d'ouvrage et les divers rebondissements.

Si vous cherchez un livre horrifique a l'ambiance sombre et qui se lit assez vite, "La cour des abysses" est le récit qu'il vous faut.

Un thriller fantastique young adult que j’ai dévoré !!!



Cette sublime couverture exprime bien l’explosion sanglante et le déchainement de folie qui s’abat sur Moros-sur-mer, petite ville côtière d’une Bretagne fictive. Après l’explosion accidentelle d’une usine chimique, les habitants se mettent à dérailler, se laisser aller à leurs plus sombres travers. La folie gagne du terrain de jours en jours et on dénombre de nombreux morts : suicides et meurtres en série. Seuls les adultes sont touchés et une bande d’adolescents va lutter pour comprendre ce qui se passe et tenter de sauver leurs parents du chaos.



Un roman très original avec une touche de fantastique bien dosé qui ne prend pas le pas sur l’intrigue mais pousse à un questionnement bienvenu sur le comportement irresponsable des hommes face à la nature.



Les personnages sont attachants et le rythme effréné. On s’enfonce toujours plus dans l’horreur avec le châtiment infligé aux hommes par une nature qui crie vengeance…



A découvrir !!!

Paris 1900 en mode steampunk une nouveauté pour moi. Quand les parisiens côtoient le plus naturellement du monde féeriques et maléfiques il fallait oser ! J ai adoré cet univers et la re-découverte de Paris à cette époque. J'ai, comme eux, collé mon nez aux vitres de la morgue... J'ai suivi Octave dans les rue de la capitale, rencontré Raïzel au Moulin Rouge, assisté à l'ouverture de l'exposition universelle. Thriller addictif qui débute par une série de meurtres macabres et qui va nous emporter dans un univers mi-réel mi-fantastique. On se prend à y croire car la plume de l'autrice ne nous laisse pas de répit jusqu'à la dernière page où on laisse Raïzel dans le désert égyptien !!

Le style et la narration sont pleins de maladresses, les personnages sont soit clichés, soit caricaturaux, les ficelles sont épaisses comme des cordes et le scénario tient avec des bouts de chatterton. La tension est inexistante et au tiers du roman, le côté horrifique est toujours aux abonnés absents.

C’est plat et fade et ça manque cruellement de travail éditorial. Abandon à 30%.

Hyper-Héros de Yoan Perez et Camille Salomon.

Edition : BoD

Dernières Phrases de l’avertissement : « Hyper-Héros raconte l’enquête à travers un témoignage inédit des 4h04 de cette prise d’otage, sans censure, avec les moindres détails, au risque, peut-être de heurter votre sensibilité. »



En ouvrant, Hyper-Héros, je me retrouve, le 9 janvier 2015, 23 avenue de la Porte de Vincennes dans le 20 -ème arrondissement de Paris.

Je ne suis plus debout devant ma télé à ronger la peau de mes doigts jusqu’au sang en tentant de me persuader que « ce n’est pas possible, ce n’est pas possible ».

Yoan Perez et Camille Salomon, nous emmène à l’intérieur, quelques minutes avant que le terroriste pousse la porte à son tour. Quelques minutes où Yohan, Philippe, François-Michel et Yoav sont encore debout, quittent leur travail, se hâtent de faire les dernières courses car ce soir, c’est Shabbat.

Il ne reste que quelques minutes avant que cet homme empli de haine ne pénètre dans l’HyperCasher, en lisant ces lignes, je quitte mon statut de spectatrice choquée, les faits sont racontés par ceux qui étaient à l’intérieur. Chaque rafale de balles me fait sursauter, Chaque exécution me glace le sang, et lui avec froideur et détachement, tire…

Ils étaient cachés dans les chambres froides, espérant que le petit ne pleurerais pas, ils étaient dans les rayons recroquevillés pour se faire oublier.

Lassana Bathily n’a pas hésité à prendre de gros risques pour communiquer aux autorités les informations nécessaires à l’assaut, pour transmettre les clés du rideau métallique, il a fait preuve d’un sang-froid incroyable. Et puis il y’a cet homme coiffé d’une casquette qui a visiblement ouvré au plus près du terroriste. De si près que son implication à susciter de nombreuses interrogations. Qui est ‘il ? … Est- t ‘il complice, ou est-t ’il un héros ?

Yoan Perez et Camille Salomon nous propose d’écouter cet homme, nous raconter son passé pour comprendre son rôle exact dans l’issue de ces 4h04. Les auteurs nous invitent à disserter, ensuite avec quatre intellectuels afin de comprendre comment « se forge l’esprit des héros ».



Emma aime :

-La confiance de Yohan

-L’humain.

-Les héros


Lien : https://www.instagram.com/le..

C'est un livre que j'avais remarqué il y a quelques temps et que j'avais très envie de lire. Son résumé et sa couverture me plaisaient bien.



Symbiose entraîne le lecteur dans les rues d'un Paris en 1900, lors de l'exposition universelle. Ce Paris, un peu uchronique dans son genre, est peuplé d'humains, mas aussi de toute une série de créatures surnaturelles. Et dans le genre, je crois bien que c'est le roman le plus dense que j'ai lu sur ce point. C'est passionnant, ça grouille de partout, on rencontre au détour des pages des tas de créatures inconnues, saugrenues, originales. On est ici plus dans un univers magique que steampunk, léger et appliqué par petites touches. Pour ma part, j'ai bien aimé le rendu.



Seulement, quand des meurtres sordides commencent à repeindre les trottoirs en rouge, rien ne va plus dans Paris, sens dessus dessous. Octave alors est chargé de l'enquête, sous les ordres de son chef Clotaire (d'une bêtise à casser du sucre).



Polar assez classique au départ, entraînant, avec du suspense. L'ennui, c'est que ceci s'essouffle rapidement. Ca fait pouf. Et ça fait pouf car très vite, on connaît le meurtrier, et son mobile. Réduction du suspense à 0 pour ma part. Suivre Octave dans ses cheminements jusqu'au meurtrier n'est pas dénué d'intérêt, mais la tension propre au thriller s'est évaporée.



Par ailleurs, j'ai trouvé les personnages complètement invraisemblables, incohérent dans leurs comportements, creux. Ils changent d'avis en deux temps trois mouvements, les lavettes se transforment en héros intrépides à une vitesse hallucinante… L'évolution des personnages n'est pas crédible du tout. Enfin, les miracles in extremis pour sortir les héros de la mouise sont fréquents et concourent à cette impression d'invraisemblance.



De ce fait, si j'ai été passionnée par la première moitié du récit, l'ennui a fini par s'installer ensuite. L'illusion romanesque s'est complètement fissurée, et de trop nombreuses fois j'ai haussé les yeux au plafond. Surtout, cette seconde moitié m'a paru vraiment moyenne en terme de qualité : incohérences dans le récit, maladresses dans la langue et de trop nombreuses coquilles orthographiques ont complètement ruiné mon plaisir de lecture.



Pour conclure, c'est un roman prometteur, qui démontre une imagination extraordinaire et débordante. J'ai vraiment été passionnée par ce début de roman. Il y avait là matière à créer quelque chose de super, mais ça n'a pas tenu sur la longueur. Je suis par ailleurs surprise, et déçue aussi, d'avoir eu dans les mains un texte qui ne semble pas avoir été corrigé jusqu'au bout. C'est vraiment dommage.




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Symbiose est un roman steampunk dont le thème, un meurtre atroce dans un Paris revisité de l'Exposition Universelle de 1900, ne pouvait que me séduire. La cohabitation entre Humains et créatures féériques ajoute un plus à cet univers et la ville est plutôt bien décrite, avec ses lieux notables et les mœurs de l'époque. Malheureusement, le choix de la narration et des personnages peu crédibles m'ont fait lâché le livre en cours de route...



La suite sur mon blog :
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--- Mon tout premier roman Inceptionnel ---



Bien que je suive les éditions Inceptio sur les réseaux sociaux depuis un moment, je n’avais pas encore eu l’occasion de découvrir un de leurs titres. C’est désormais chose faite grâce à Camille Salomon qui m’a gentiment proposé son roman Symbiose en service de presse. Un grand merci à elle, ainsi qu’à la maison d’édition pour l’envoi !



En dépit d’une lecture en demi-teinte, je compte bien me pencher à nouveau sur les parutions de la maison d’édition, car je pense que ce one-shot n’était pas fait pour moi, tout simplement. En vérité, mes attentes n’ont pas été comblées. Laissez-moi vous expliquer cela plus en détail…



--- Un thriller fantastique, vraiment ? ---



Il est vrai que l’aspect fantastique est bien représenté. On pourrait même parler d’urban fantasy, puisque le Paris que nous présente l’auteure regorge de créatures en tous genres, bonnes ou mauvaises… voire les deux à la fois ! Ainsi, Féériques et Maléfiques côtoient quotidiennement les humains. Mais si les premiers sont relativement acceptés au sein de la société, ce n’est pas vraiment le cas des seconds qui souffrent de préjugés liés à leur nature. Je ne vous en dirai pas plus, mais sachez que cette partie de l’histoire est une belle réussite, accentuée par la plume délicate de Camille Salomon. J’ai adoré me balader dans ce Paris fantasmé des années 1900 afin d’en apprendre plus au sujet des fées, des sorcières, des vampires et bien d’autres encore !



Quant au steampunk, il apparaît par petites touches, mais ce n’était pas pour me déplaire. Certes, j’en aurais voulu davantage, néanmoins cela n’a pas terni mon plaisir de lecture.



En revanche, malgré un prologue très alléchant, j’émets un doute concernant le côté thriller. Le synopsis promet pourtant une enquête fastidieuse et donc, à mon sens, une bonne dose de suspense. Or, il n’y en a pas, puisque Camille Salomon nous offre les deux points de vue : celui des investigateurs et celui des antagonistes. Très vite, nous sommes informés du complot qui se cache derrière la série de meurtres à l’origine du récit. Alors, certes, il s’agit là d’un parti pris, et je le respecte. Seulement, il ne me convient pas.



--- Des rebondissements de toutes parts ---



Même si l’enquête passe vite au second plan, Symbiose est un formidable condensé d’action. Autrement dit, on ne s’ennuie pas ! Quoique… L’intrigue semble partir dans tous les sens et ce, en dépit d’un fil rouge présent tout au long du livre. Peut-être le rythme était-il trop soutenu ? En fait, j’ai trouvé que l’auteure ne prenait pas le temps de poser les bases de son histoire, ce qui m’a empêchée d’apprécier les différents points de vue et les nombreuses sous-intrigues, notamment celle de la sorcière, probablement la plus intéressante d’entre toutes !



En outre, et c’est probablement le plus agaçant, le héros semble obtenir des réponses très facilement, se hissant bien trop vite au rang de fin détective.



--- Le comportement incohérent des personnages, le cœur du problème ---



C’est le point qui fâche, selon moi. En effet, il m’était impossible de les comprendre et, par conséquent, de m’attacher à eux. Pour étayer mon propos, je vais d’ailleurs vous offrir quelques exemples, mais si vous ne souhaitez pas connaître certains détails de l’histoire, n’hésitez pas à passer au point suivant.



Commençons par Octave. Au début de l’histoire, il est un simple auxiliaire de Sûreté un brin timide, mais prometteur. Très vite cependant, il gagne en assurance, s’oppose à son supérieur, prend ses propres décisions et devient ce héros que l’on attendait. Le hic ? Sa transformation est bien trop soudaine pour être crédible. Et c’est sans compter sa fâcheuse tendance à s’amouracher des belles femmes, alors qu’il n’a, semble-t-il, jamais porté grand intérêt à la gent féminine.



Quant à la sorcière, l’auteure ne cesse de rappeler sa toute puissance alors que, dans les faits, on l’utilise comme simple main-d’œuvre.



Je pourrais également citer le chef de la Sûreté ; d’abord lubrique et coléreux, il fait ensuite preuve de délicatesse envers son auxiliaire et lui accorde toute sa confiance afin de boucler l’enquête. Bref, cela ne m’a pas paru très cohérent. Or, il s’agit là d’un problème que j’ai rencontré avec la majorité des personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires…



--- Un dénouement brouillon ---



À un moment donné – j’ignore quand exactement -, j’ai perdu le fil de l’intrigue. Je ne parvenais plus à identifier les motivations des personnages, ni à démêler leurs manigances, d’autant plus que certains ne révèlent leur vrai visage qu’à la toute fin. Dès lors, le récit a pris une direction qui m’a semblé nébuleuse. Résultat : mon intérêt pour le grand final a progressivement diminué. Je peux toutefois affirmer que ce dernier était un peu trop brutal…
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..

Si j'ai choisi ce roman, c'est pour sa couverture bleutée et pour son titre poétique. Mais pas que... C'est aussi et surtout, car j'ai vécu la même épreuve, presque la même perte, que Moïra. La jeune fille a perdu sa maman à 12 ans d'un cancer, moi, c'était mon papa. En classe de cinquième également. Étant donné que j'adore les ouvrages jeunesse, je ne pouvais donc pas passer à côté...



• Il m'est arrivé d'avoir les larmes aux yeux quelques fois lors de ma lecture, mais pas autant que je me l'étais imaginée. J'ai trouvé ce roman plutôt optimiste, rempli d'espoir et non larmoyant, malgré le sujet traité, la perte d'un être cher.



Les étapes du deuil sont ici représentés par les royaume des Sept Contrées. Moïra y sera emmenée par Smog (un monstre ténébreux mais tellement attachant) lors de son sommeil. Tout paraît si réel à la jeune fille, ce qui m'a tout de suite fait penser à une célèbre réplique de Dumbledore, quand Harry Potter lui demande, si sa rencontre avec lui se passe dans sa tête :

« – Bien sûr que ça se passe dans ta tête, Harry, mais pourquoi donc faudrait-il en conclure que ce n’est pas réel ? » (tiré du tome 7, Harry Potter et les reliques de la mort).



• C'est le deuxième roman jeunesse que je lis sur le thème du deuil d'un parent, mais je dois avouer que ma préférence va à celui-ci, ''Maman n'est pas une Étoile '' de l'auteure Camille Salomon. J'ai aimé sa plume et la façon dont le livre est agencé, des chapitres qui alternent avec le point de vue de la jeune fille Moïra, les écrits dans son journal, ses rendez-vous chez la psychologue, ainsi que le point de vue de Smog. Le tout bien entendu coupé en 7 parties, pour les 7 contrées, les 7 phases du deuil. Un très jolie récit initiatique que j'aurais aimé lire lors de mon adolescence, quand j'aurais été prête. Alors certes, je ne me suis pas toujours vu dans Moïra, ce qui montre à quel point nous sommes tous différent face à la perte, à la mort, mais c'est un roman que je ne peux que recommander, que vous soyez directement concerné(e)s ou non.



Le seul petit bémol selon moi, est la fin que j'aurais préféré peut-être un peu plus fourni. Un épilogue m'a manqué. Malgré cela, je garderais un bon souvenir de cet ouvrage, le sujet est à mon sens bien traité, d'une façon simple, accessible et teinté d'espoir.

Wahou !

Une plume merveilleuse, qui nous emmène avec finesse, détails, engouement, dans le Paris de 1900, tout en mêlant, Steampunk et créatures surnaturels. Une quête pour la justice, pour la vérité...

Des personnages attrayants, hauts en couleur, touchant même.

Bref, j'ai adoré. J'ai été happée par la plume de l'autrice et j'ai adoré du début à la fin !

Je me demande s'il n'y aura pas de suite aux aventures d'Octave et Victorine ? Melle Camille ?

Coup de cœur pour cet incroyable roman. J'ai adoré découvrir la vie de Jeanne. Elle était destinée à rester une simple bergère et elle à su s'affranchir de sa condition.

Malgré un prix à payer plutôt lourd, elle n'a rien lâché.



Bien sûr, le récit est romancé, mais il montre quelle place avaient les femmes dans la société française du 18 ème siècle. Jeanne est une héroïne féministe, qui se bat pour vivre libre.



On suit son combat et son voyage incroyable. J'ai aimé découvrir ce long périple autour du monde à bord du bateau. Le recit détaille les conditions de vie à bord, les escales, l'expédition. C'est assez incroyable de se souvenir que des hommes ont risqué leurs vies pour découvrir de nouvelles espèces végétales, animales, cartographiquer de nouvelles terres.



Jeanne s'émancipe au fur et à mesure du récit. Elle doit faire face à des choix difficiles, des comportements violents. Elle doit apprendre à survivre dans un monde résolument masculin.



Je ne connaissais pas du tout Jeanne Barret et je remercie l'autrice d'avoir écrit ce livre et de m'avoir permis de rencontrer Jeanne.



Je conseille vivement ce livre dès 14 ans.

Merci à NetGalley et les éditions Scrinéo pour cette lecture passionnante.



Nouvelle parution dans la collection Destinées, l'histoire de Jeanne Barret est une aventure à plus d'un titre.



Un exemple d''évolution sociale puisque la petite Jeanne, pauvre et sans éducation va apprendre et devenir une excellente botaniste aux côtés de Philibert Commerson, son compagnon.

Une histoire d'émancipation féminine aussi, car toute sa vie, Jeanne ne se conformera pas aux attentes et aux contraintes de son genre, ni concernant le mariage et encore moins la maternité.

Et enfin un récit complètement hors normes si l'on pense à ce que peut représenter un tour du monde en mer au milieu de 120 marins pour une femme travestie en homme, en 1767.



De cette incroyable vie, Camille Salomon a fait une roman historique fascinant qui se lit avec grand plaisir. Les moments les plus cruels sont évoqués avec subtilité mais non sans émotion. Jeanne existe à nouveau, avec une part de fiction certes, mais avec un tel élan vital que l'on est entièrement subjugué par le récit.

Cette lecture étonnante a été, pour ma part, une belle invitation à en découvrir plus sur une femme inspirante et une grande savante méconnue. Merci à Camille Salomon et Myrtille Vardelle pour ce roman passionnant et très agréablement illustré, qui sera disponible à partir du 19 octobre 2023.

Ce titre nous propose de suivre le destin de Jeanne Barret, compagnon du botaniste Commerson, qui prit part au tour du monde de Bougainville travestie en homme.

Il s’agit donc d’une biographie romancée qui peut avoir une vocation pédagogique. Mais au-delà de faire connaître l’histoire de cette femme, ce roman propose bien plus. Un récit d’émancipation, d’ode à la liberté à une époque où la femme n’est pas considérée comme l’égale des hommes. Donc oui, ce roman nous apprend des choses concrètes mais il amène aussi à réfléchir à la place de la femme dans l’Histoire.

Le tout est servi par des personnages attachants. On se prend d’affection pour la jeune Jeanne et on admire sa combativité. J’ai également apprécié la manière dont l’autrice nous dépeint Commerson. Comme un homme qui tient énormément à Jeanne mais qui ne peut lui offrir tout ce qu’elle « mériterait » selon lui. Avec le voyage, la distance s’installe mais le respect entre les deux ne faiblit jamais. Nous avons donc une histoire d’amour douce-amère, bien écrite, qui ne fait pas forcément rêver mais à laquelle on croit.

Ce roman est donc un bel hommage rendu à Jeanne Barret car il met en valeur ses combats, sa force, les obstacles qu’elle a dû surmonter pour être enfin libre en tant que femme vivant dans un monde d’hommes. L’histoire est racontée de manière à la rendre divertissante et pas pédante pour un sou. Car, on ne va pas se mentir, le genre historique n’est pas celui qui rencontre le plus de succès auprès du public adolescent. Et c’est encore pire quand il est abreuvé de détails. Mais ici l’autrice parvient bien à reconstituer l’atmosphère et les mœurs de l’époque sans que cela ne soit trop prégnant par rapport à son sujet principal : l’émancipation d’une femme.

Derrière ce titre doux et poétique, se cache une histoire des plus sombres autour d’une catastrophe écologique qui va transformer une petite ville sans histoire en terrain de jeu mortuaire d’une malédiction surnaturelle bien décidée à faire payer aux humains leurs obsessions et leur égoïsme. Si vous vous attendez à passer une soirée romantique sous un ciel rosée de l’éclat des derniers rayons du soleil, passez votre chemin, ici, les gouttes de pluie ont plutôt cette teinte pourpre qui s’écoule lentement des orbites sans expression des morts qui jalonnent votre chemin. Et face à cette odeur de mort et à ce silence qui précède les pires atrocités, préparez-vous à assister à l’oeuvre du voilé, ce mal né des vices de l’Homme qui vient hanter les esprits et frapper les corps pour le meilleur et surtout pour le pire.

L’idée de départ est d’actualité: une pollution nait de la décomposition toxique d’algues utilisées dans le cadre d’une activité industrielle illégale qui tourne à la catastrophe. La suite ne sera que déchéance et déchainement de violences dans cette petite ville portuaire où les adultes perdent peu à peu la raison, obnubilés par leurs pires vices. L’histoire et rythmée autour d’un groupe d’ados qui cherche à percer le secret de ces drames qui touchent leurs propres parents jusqu’à exacerber les névroses et provoquer de véritables crises de psychose et de démence. Le réel s’évapore derrière ce voile qui les attire pour mieux les massacrer. Il y a beaucoup d’actions, les héros n’ont pas de répit, l’auteure n’hésitant pas à sacrifier ses personnages jusqu’au dénouement final où la pluie rose se transforme en véritable bain de sang dans une célébration funeste de leur lente agonie.

J’ai apprécié ce côté horrifique et macabre, qui m’a rappelé certains romans de Stephen King, tout comme l’approche psychologique de l’auteure avec ces adultes complètement déconnectés du réel dont les comportements (eco)irresponsables sont cloués au pilori sur l’autel de la protection de la nature.

C’est très bien écrit, l’auteure développe parfaitement son scénario même si peu à peu le côté « bal des horreurs » et vengeance aveugle prend toute la place: j’ai compté les pages autant que les victimes dans une litanie qui semblait sans fin. La touche de fantastique apporte son originalité à l’histoire même si je m’attendais à un coté surnaturel et mystère plus présent.

Un bon roman pour les fans d’horreurs et de psychoses collectives, écrit de cette encre pourpre qui s’écoule lentement des corps maudits.