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Critiques de Carmen Posadas (87)
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Petites infamies

Les petites infamies pour le cuisinier Nestor Chaffino, ce sont ces infimes détails jamais révélés par les chefs, détails minimes mais importants, petites tricheries style un peu de menthe dans la mousse au chocolat (une tuerie) qu’il se propose de révéler au monde. Mais comme ils sont secrets, justement, ces secrets, il préfère faire croire à ses cuisiniers que les infamies, ce sont les adultères, pédophilie, meurtres pas trop graves, ou si, mortels quand même.

Grave erreur, nous apprenons sa mort dans chambre froide, congelé sur la Costa del Sol, « carrément idiot » commente Carmen Posadas.

Nestor avant de mourir a tout de même une pensée vers Adela, qui l’a contacté pour assurer un diner spécial. « Ah, que le temps est cruel sur les beaux visages » se dit-il, car dans les moments terribles les pensées s’évadent vers la plus totale banalité. »



Voilà , le ton est donné.

Le roman est drôle, caustique, cynique, ou plutôt naïvement cynique, grinçant comme une porte mal huilée (non, pas celle de la chambre froide, qui ne grince même pas.)

Le pédophile s’appelle Serafin, comme si la Providence avait annoncé de source sûre qu’il s’entourerait de chérubins.

De Providence, il en est question, une voyante prédit, nous, nous savons, mais l’intéressé lui, ne devine pas les chemins tortueux du destin et les coïncidences pas du tout fortuites, ou bien si.

Satire de la haute société madrilène, vue par un étudiant tchéque (comment s’y prendre avec une européenne, car même si « les prolégomènes de la conquête » sont les mêmes que dans son pays, certains codes lui échappent : « Brad Pitt ou un autre de ces acteurs capitaliste vous épie du haut de son poster… comme s’il voulait s’assurer que vous vous conduisiez en tout point comme un homme ».)

Satire du monde des collectionneurs, méprisant l’argent puisqu’ils en ont, ne dédaignant pas « le luxe, mais sans ostentation, le confort, oui, mais avec une touche de décadence bien méritée. », manipulant avec adresse la journaliste qui veut le coincer, (elles sont souvent bigleuses, gauchères, se dit-il, avant de lui mentir, et s’avouent proches parentes d’un peintre inconnu-« que d’inculture ! »)



Bien sûr , on lit, on rit, on veut en savoir plus sur les infamies , petites ou énormes, et puis, transformés en nouveaux Poirot, déterminer le responsable, soit une erreur mécanique , comme celle de l’ascenseur qui a vu se confronter deux époux qui n’avaient jamais eu l’expérience d’être si proches, et qui constatent que leur peaux se haïssent, soit un meurtre ? Bien que chacun ait un motif, qui ?

Et cependant, à la fin du livre, le rire s’éteint, la porte se referme en grinçant, et si j’essaie d’analyser, il manque une certaine tendresse, une dimension, une raison plausible à cette farce.

Je m’en suis voulue d’avoir ri, c’est un comble.

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Petites infamies

Petites infamies de Carmen Posadas m'a fait penser aux enquêtes d'Hercule Poirot que son auteur Agatha Christie installait souvent en huit-clos au milieu d'une brochette de suspects et dont le détective découvrait l'existence, les secrets honteux, les mobiles plausibles, au fur et à mesure de l'histoire pour finir sur la découverte du coupable. Ici, la possibilité d'un accident est maintenue, l'écheveau des existences est bien déroulé, mais ce roman policier a été rédigé par le destin qui inexorablement referme son piège sur des marionnettes humaines qu'il dirige pour arriver à ses fins. J'ai aimé le style de l'auteur même s'il s'agit d'une traduction, la version originale ne devait pas manquer de flamboyance ibérique. A contrario le début traine un peu pour ce genre de littérature.
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Petites infamies

Première lecture de 2018 et je dois dire que l'année commence très fort !



Carmen Posadas signe ici un roman vraiment très drôle autour du meurtre de Néstor Chaffino, un célèbre traiteur, retrouvé dans une chambre froide. "Il est incontestable que les fourneaux sont de bons alliés pour les confidences.Que devant un chaudron de sirop bouillant dans lequel flottent par exemple, des fleurs d'oranger ou peut-être aussi, des morceaux de potiron et autres délices,on finit par révéler à un ami ou à un maître ses secrets les plus intimes,comme le ferait un jeune barde en présence d'un druide."

Autour de lui gravitent ses employés et employeurs et tous, suite à plusieurs quiproquos ont une bonne raison de vouloir sa mort. Qui a donc fait le coup? Vous ne le saurez que dans les dernières pages et l'auteur m'a surprise car je ne m'attendais pas à cette fin....



L'intrigue est prenante, l'enquête également et puis le style hispano - sud américain est indéniablement là, avec sa petite pointe de folie qui donne au livre une note différente des romans policiers classiques. Bref c'est une excellent moment de lecture assuré.



Il y a longtemps que je veux découvrir un roman de Carmen Posadas et je ne suis vraiment pas déçue. Sa plume est vraiment agréable à lire et son écriture très acérée : pleine d'humour, d'ironie mais aussi de vérité. Elle sait trouver les mots justes:

"Les chambres de ceux qui sont morts jeunes sont le sanctuaire de leur absence, mais aussi le refuge de la lâcheté des vivants. Peu nombreux sont ceux qui se risquent à vivre avec les souvenirs et à les intégrer dans le présent. Seuls les plus forts sont capables de laisser la photo d'un enfant mort dans leur salon en s'exposant aux questions des inconnus et au poids de ce sourire juvénile immuable qui ignore le passage du temps. Nous vieillissons tous pendant qu'eux, parallèlement, rajeunissent, en nous faisant sentir coupables de ne pas avoir joui jusqu'à la dernière seconde de leur brève présence, de ne pas avoir deviné qu'ils pourraient partir, laissant tout à moitié chemin. Laissant non seulement inachevées leur vie et leur illusions, mais, ce qui est plus douloureux encore, laissant en suspens ce qui s'est passé le jour de leur mort, peut-être une discussion idiote dont nous nous rappelons tout juste quelques mots désagréables que nous regretterons toujours: «si je ne lui avais pas dit... si je ne lui avais pas fait...». Mais personne ne peut ressusciter les morts ni compléter leur destin.

Voila pourquoi beaucoup de gens préfèrent oublier ceux qui sont partis, sans pour autant les trahir, et les effacent ainsi de leur vie quotidienne, tout en les gardant présents dans un endroit de la maison : un petit sanctuaire coupable et à la fois rassurant, comme l'est la chambre d'Eddie Trías chez ses parents."



J'ai plusieurs roman de Carmen Posadas dans ma PAL et une chose est sur, c'est que je ne tarderai pas à les en sortir !


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Le ruban rouge

Permettez-moi, en premier lieu, de remercier Babélio et son opération Masse Critique ainsi que les éditions du Seuil.



Le Ruban rouge est un petit chef-d'oeuvre, et je ne mâche pas mes mots. En effet, au niveau de l'idée, je compare ce livre aux Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar. Carmen Posadas prend un personnage de la Révolution et du Directoire, Thérésa Cabarrus (qui jusqu'ici m'était inconnue, je dois l'avouer) et lui fait faire de fausses mémoires. L'exercice est loin d'être aisé, pour deux raisons: la première est qu'il faut être très bien documenté, notamment lorsqu'il s'agit d'une période historique. La deuxième est que ce personnage est plutôt haut en couleurs. En effet, Thérésa est connue pour avoir accumulé les amants. Un des derniers, Jean-Lambert Tallien, n'est pas des moindres. le danger était donc de n'être focalisé que sur la vie amoureuse de Thérésa. Or, Carmen Posadas réussit avec brio à nous faire oublier ceci, au profit des éléments historiques, nombreux et enrichissants.



Le narrateur est donc Thérésa. Nous sommes plongés directement dans ses pensées. Nous vivons à la fois L Histoire et son histoire. le tout est ponctué d'anecdotes sympathiques et véridiques, ce qui ne gâche rien. le style est vif, incisif, sans aucune fioriture, ce qui permet l'adhésion du lecteur.



Bref, je pense que vous aurez compris qu'il faut absolument lire ce livre.

Le seul petit bémol (il en faut bien un): quelques coquilles ou fautes sont encore présentes.
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Petites infamies

Surprenant roman que celui-ci! Roman policier pas vraiment certes il y a un mort mais est-ce un assassinat ? ne serait-ce pas tout simplement un banal accident domestique? C'est ce que pense la police quand elle arrive à la villa Les Lilas après la découverte du corps de Nestor Chaffino ,traiteur madrilène réputé, engagé par les Teldi , Ernesto richissime collectionneur et Adela son épouse. le corps de Nestor est retrouvé congelé dans la chambre froide , la porte s'étant malencontreusement refermée sur lui . ..

Mais qui est donc Nestor ? Carmen Posadas nous distille par bribes savamment orchestrées le contexte , le passé de tous ceux qui ont dormi à la villa Les Lilas cette nuit là et c'est qu'ils ont tous à leur actif un acte pas vraiment top , la petite infamie qui peut, si elle venait à être découverte, ruiner à tout jamais une réputation, une carrière ou un amour naissant.!,bref Nestor gêne et pas qu'un peu ! .. Les différentes pièces du puzzle vont se mettre en place , le dénouement ne peut que surprendre et c'est ce qui fait le charme sulfureux de ces Petites-infamies. Il est bon de noter aussi la qualité de la traduction de François Maspero !
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Petites infamies

Sous des allures de banal polar, ce roman se démarque. D'abord, le seul détective de l'histoire est le lecteur. Personne n'enquête sur la mort du chef-cuisinier. Même ceux qui sont réellement peinés accepteront la thèse de l'accident domestique. Ainsi, aucun quidam assoiffé de justice ne se lancera sur les traces du meurtrier éventuel de Nestor. C'est une originalité du roman.

Ensuite, à la fin, seul le lecteur aura toutes les solutions. Même Nestor, qui a presque tout deviné, ne sait pas tout.



Carmen Posadas fait quelque chose que j'aime beaucoup lorsque c'est bien fait: elle raconte l'histoire du point de vue de tous les personnages impliqués. Ils prennent tour à tour la parole. (Du moins, le lecteur navigue-t-il dans leurs pensées.) Outre le fait qu'on se sent plus proches des personnages, cette façon de faire prépare le dénouement.



Habituellement, je n'aime pas les retours en arrière. Par ailleurs, dans un roman à énigme, c'est une ficelle abondamment utilisée. Pourtant, ici, cela m'a plu, car cela permet de mieux assembler les pièces du puzzle, de collecter commodément les indices.

[...]

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Mon frère Salvador et autres mensonges

À travers les onze nouvelles qui composent ce recueil, et c’est ce qui en a fait pour moi toute l’originalité, Carmen Posadas explore les différentes incarnations et facettes du mensonge, qu’il s’agisse de cacher des choses ou de se les cacher à soi-même, de préférer vivre dans ses fantaisies, ou d’être prêt à tout pour préserver son image, pour ne nommer que celles-là.  Bien qu’elles n’aient pas toutes suscitées mon intérêt d’égale façon, je les ai trouvées agréables à lire et j’ai apprécié l’humour noir tout en finesse de l’auteure.  Certaines me resteront certainement en mémoire, en particulier Ça n’arrive qu’aux autres, La Brebis galeuse et L’homme de sa vie.
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Petites infamies

"Nestor Chaffino n'a aucun danger à redouter jusqu'à ce que se liguent contre lui quatre T."

Et ne voilà-t-il pas que l'angoissante prédiction faite par Mme Longstaffe, la voyante extralucide brésilienne, sosie de l'horrible Malcom d'Orange mécanique, se réalise pour le plus grand malheur de Nestor, chef cuisinier aux secrets indéniables (tout autant culinaires que d'alcôve) dont la légendaire moustache va finir aussi raide que le reste du corps.

"Clac!" Une main, tout sauf innocente,pousse la porte de la chambre froide, où l'indiscret traiteur du "Le murier et le gui" se trouve enfermé, sans issue de secours.

"Christ miséricordieux!"

Le voilà congelé, truffes en main!

Carmen Posadas romancière, auteur de livres jeunesse et scénariste espagnole à la plume ironique et mordante, épingle les défauts de chacun, leurs Petites infamies (d'où le titre....à moins que le terme ne possède un double sens!!), dans ce roman policier rondement mené. Si meurtre il y a et mobile, manque le chef d'accusation, ce fameux petit carnet où l'infâme Nestor est censé discréditer les uns et les autres.

Les personnages hétéroclites, hauts en couleurs, se croisent et se recroisent, le lendemain de la réception d'Adela Teldi et de son riche époux le marchand d'art Ernesto Teldi dans leur villa Les Lilas de Malaga, où se trouve la funeste chambre froide. Un ami: le magistrat veuf et homosexuel Séraphin Tous. Trois serveurs: Karel Pligh, le culturiste tchèque; Chloé Trias sa maîtresse "à la dégaine d'harré krishna famélique", femme-enfant traumatisée par la mort accidentelle de son frère,et Carlos, le jeune amant de la vieillissante Adèle, obsédé par un portrait de famille dont il est fou amoureux.

Chacun d'eux cache un secret et une bonne raison d'éliminer un indésirable curieux.

Qui est donc ce mystérieux T et quel est le mobile du crime?

Facile à lire, Petites infamies, nous met l'eau à la bouche rien qu'en lisant certaines de ses infamies chocolatées et se déguste comme un délicieux dessert au "café capucci".
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Juego de ninos

Luisa, auteur célèbre de thriller et maman d'Elba est en train d'écrire un livre sur le meurtre d'un enfant. Petit à petit Luisa se rend compte que ce qu'elle écrit lui renvoie à son propre vécu et que sa propre fille est en train de vivre la même chose. Un livre complexe où les mensonges sont roi et la fiction s'invite dans la réalité des personnages et vice versa.

L'auteur brouille les pistes en permanence et maintient son lecteur dans le brouillard jusqu'à la fin créant un questionnement d' où se situe la réalité.

Carmen Posada met en avant les dangers de franchir la mince frontière qui sépare la vérité du mensonge nous embarquant dans un thriller angoissant à travers le personnage de Luisa.
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Le bon serviteur

Vous croyez au diable ? Pas vraiment sûr de la réponse, pas vrai ?

Et bien ici, vous aurez tout le loisir de l’observer et d’en apprendre un peu plus sur celui qui possède bien plus qu’une seule appellation.



Inés Ruano est photographe. Elle parcourt le monde pour ses reportages, mais au niveau sentimental elle n’a aucune attache, enfin si celle d’un homme cinquantenaire marié et bien décidé à le rester. Aussi quand elle croise Martin Obes et tombe amoureuse et qu’en plus tout ce qu’elle entreprend connaît un vrai succès, elle se demande si tout cela est bien réel. D’autant plus que deux hommes viennent soudain lui demander de régler ses dettes, dettes qu’elle aurait concrétisées en vendant son âme au diable...



Des personnages étranges peuplent ce roman. D’abord l’érudit Paniagua au profil chevalin, ensuite madame Ruano mère, ensorceleuse de première classe, la petite Lili pâtissière cachée dans un sous-sol, Ro et Ka deux femmes en symbiose totale, Ignacio de Juan célèbre écrivain (amant d’Inès et personnage gonflé de son importance dont la description du boudoir réservé uniquement à ses oeuvres est un chef d’oeuvre et une peinture sublime d’égocentrisme)... sans oublier Walter, un chat bien particulier. Des personnages insolites sortis, dit-on, directement d’une émission télévisée... ou pas. A vous de voir ou de lire.



Roman intéressant donc, aux multiples rebondissements mais un peu trop bavard à mon goût. On se perd parfois dans tout ce bruit de réflexions plutôt redondantes et c’est dommage. Mais Carmen Posadas est une auteure que j’apprécie, ses histoires sont toujours très originales, et j’avais particulièrement pris plaisir à lire « Cinq mouches bleues » et surtout « Petites infamies ».


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Petites infamies

Un livre à la construction intéressante, qui n'est pas vraiment un polar classique mais pas non plus de la littérature "blanche".

Il y a un mort, Nestor Chaffino, célèbre traiteur madrilène retrouvé mort dans une chambre froide, et des mystères qui entourent sa vie mais surtout celles des personnes qui l'ont cotoyé.

L'auteure s'amuse à distiller les informations au compte-goutte et les découvertes se font petit à petit, au fil des allers-retours dans la vie des différents protagonistes.

Le plaisir n'est finalement pas dans la résolution de l'énigme mais dans la découverte du pourquoi et du comment et de l'évolution des personnages.

Le style est percutant avec des petites touches d'humour noir, l'imagination de l'auteure est riche, tout cela donnant une lecture agréable.

Un roman plaisant qui ne m'a toutefois pas emportée plus que ça, manquant peut-être un peu de passion...
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Petites infamies

Jolie plume ! La lecture m'a été vraiment très agréable, ce n'est pas si souvent ! (bravo aussi sans doute au traducteur, François Maspero.)

Carmen Posadas nous donne à lire un roman très limpide, malgré les nombreuses pièces du puzzle et l'imbroglio de cette "pseudo-intrigue".

Secrets d'Histoire, secrets de famille, petits secrets perso, petites hontes, inclinations non assumées, drames, passions, histoires d'amour, purs hasards ou coïncidences... tout cela tisse un canevas autour d'un chef cuisinier que l'on retrouve, dès les premières lignes en flash-back, mort dans une chambre froide... (Si je m'allonge, huhu, je vous parle pendant 2 heures de cette terreur des chambres froides quand j'étais gamine, sur le lieu de travail d'un membre de ma famille, quand j'allais en douce y piquer des petits pots de glaces...) (mais apparemment ma gourmandise était bien plus forte que cette angoisse d'y rester enfermée... hihi !)

Enfin bon tout ça pour dire que je suis vite entrée dans l'histoire, pour le coup. Brrrr...

J'ai donc pris plaisir à me fondre dans ce livre, qui n'est pourtant pas le genre de mes lectures, je n'aime pas beaucoup les intrigues. Cependant, la qualité et la fluidité de l'écriture, la narration un peu décalée, l'idée que le lecteur soit le seul connaisseur de toutes les différentes données, m'ont plutôt charmée.

Toujours aussi gourmande que durant mon enfance, il ne manquait pas grand chose pour que ce livre me délecte autant que l'évocation des fameuses truffes au chocolat ("au soupçon de gingembre" !) que le chef cuisinier était en train de ranger dans la chambre froide quand la porte s'est refermée... mais il m'en reste encore un bon p'tiot goût dans la bouche !
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Cinq mouches bleues

Il ne se passe pas grand chose dans ce roman mais je l’ai trouvé très intéressant.

L’introduction se déroule dans un restaurant chic à Madrid. Un sexagénaire déjeune avec sa nièce ; sept ans qu’ils ne s’étaient pas vus. Le narrateur nous explique pourquoi par petites touches.



Apres cette introduction où le narrateur se met à jour des derniers potins (il appartient à une classe d’expatriés uruguayens qui ont eu une jeunesse dorée mais qui sont ruinés), celui part quelques jours au Maroc. Là, dans un hôtel de curistes, il rencontre Carmen, une femme dont il a entendu parler (en mal) par sa nièce lors de ce déjeuner : la jeune femme, aurait assassiné son richissime mari (selon la rumeur).

Dans ce microcosme de gens riches (ou d’ex-riches) les coups bas sont nombreux sous des aspects policés.



J’ai aimé le ton de Carmen Posadas qui se moque d’une partie de la société madrilène et qui réussit à rendre ses personnages très vivants (des personnages sympathiques, d’autres franchement antipathiques et certains entre les deux)



Les narrateurs alternent et mon préféré reste Rafael Molinet, le premier par ordre d’apparition (et le plus présent) des personnages. Il m’a semblé à la fois très lucide et parfois totalement aveuglé : un très beau portrait.

On ne saura pas si finalement Carmen a « assassiné » son mari, là n’est pas le but de ce roman, l’essentiel est dans ce que chacun projette dans ce «présumé » meurtre...

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Petites infamies

Voilà un roman qui m’a enchantée. La plongée dans l’ambiance est immédiate puisque l’on assiste à l’enfermement de Nestor Chaffino, cuisinier-traiteur, dans une chambre froide, on ressent fortement toutes ses émotions et sentiments de claustrophobie, de peur, d’angoisse d’être enfermé dans une chambre froide au moins 30 degrés.

De plus, la scène racontée par le protagoniste principal a un ton très "culinaire" et m’a mis l’eau à la bouche (Vous prendrez bien un boudin au brocoli de bon matin ou des truffes en chocolat ? ).

Après ce premier chapitre qui nous met dans le bain(marie), l’auteur procède à plusieurs flash-back et présente tous les personnages que l’on a vu dans le premier épisode : d’abord le cuisinier mais aussi son adjoint, Carlos ; Karel le serveur tchèque, culturiste à ses heures qui m'a bien fait rire, puis Chloe, serveuse également, la seule fille de l'entreprise de Nestor. Chloe est un personnage qui m’a beaucoup plu et dans lequel je me suis reconnue (normal, c’était la seule fille me direz vous, mais pas que : ce personnage a une sensibilité que j’ai trouvé très réussie : peut être l’auteure y a t-elle mis plus d’elle-même que pour les autres personnages ?).



Les quatre  personnes travaillent donc ensemble pour le couple Teldi à qui appartient la maison sur la Costa del Sol. Une grande réception avec une trentaine d'invités...

Le cuisinier est à la fois sympathique (quand il écrit à son ami Antonio resté en Argentine, quand il conseille Carlos sur ses problèmes "existentiels") et très antipathique (dans ce que les protagonistes racontent de lui). Très ambigü, il a vécu en Espagne là où se trouve l’action principale mais aussi en Argentine pendant la dictature (comme les Teldi).

On se retrouve donc dans une maison où le cuisinier, détesté de quand même pas mal de monde, meurt. Accident ? meurtre ? ça va être tout  le propos de ce livre de remonter le temps pour voir quels sont les mobiles de chacun et qui a éventuellement tué le cuisinier.



L'auteure joue avec les codes : un peu de suspense saupoudré ici, un peu d'ésotérisme par là, une pincée de coïncidences pour le moins étranges,  elle laisse le lecteur croire qu'il a deviné ce qui s'est passé... donne plein de fausses pistes...bref, elle s'amuse et nous aussi ...



La fin m’a beaucoup plu, je ne m’y attendais pas du tout et pourtant en reprenant mes notes notamment page 39 tout était déjà écrit ! bravo l’auteure !
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Le ruban rouge

1794, la Terreur bat son plein. Les exécutoins se succèdent à un rythme soutenu. Parmi les condamnés, deux jeunes femmes se lient d'amitié et survivront grâce à la chute de Robespierre. L'une deviendra impératirce, l'autre sera une des femmes les plus adulées de la Révolution avant de devenir l'égérie du Directoire. Devenue vieille, Thérésa Cabarus raconte le destin extraordinaire qui a mené une jeune aristocrate espagnole à s'inscrire dans l'histoire de France.



Je ne sais pas trop ce que j'attendais en cochant la petite case devant ce titre lors de l'opération Masse Critique de Babélio, mais certainement pas à ça. Une romance historique m'aurait fait grand plaisir, un essai romancé m'aurait au moins intéressée, mais cette espèce de pensum indigeste m'a laissé un goût d'inachevé. Sans doute parce qu'après avoir lutté sur deux cent pages, j'ai jeté l'éponge. Carmen Posadas se flatte de brosser le portrait d'une femme hors du commun, prise dans les remous d'une époque de ruptures et de violence. Ça aurait pu être fascinant, ça se transforme en un cours d'histoire de France mal digéré. L'histoire des moeurs, le portrait de femme, tout cela est noyé dans des descriptions longues comme le bras de la situations politique et des intrigues de salon. Et alors même qu'il semble qu'elle ait joué un rôle important encore qu'effacé par son statut de femme, Thérésa est présentée, en tout cas sur la grosse moitié que j'ai lue, comme une jeune femme intuitive mais finalement peu intéressée par quoi que ce soit d'autre que ses futilités et son confort. Quiconque un tant soi peu familier avec l'histoire de la période n'apprendra rien de bien passionnant. Et alors que des mémoires pourraient se révéler enlevées et passionnantes, Carmen Posadas utilisant la voix de Thérésa ne parvient jamais à la rendre proche à son lecteur ou intéressante par le récit qu'elle pourrait faire des événements qu'elle a vécu. Ajoutons à cela que le style est pour le moins plat et que les dialogues ne sonnent jamais, ou du moins rarement juste, la coupe était pleine. Bref, on est dans un entre-deux qui rend le récit ennuyeux comme rarement. Pour être tout à fait franche, mes cours de licence étaient plus enthousiasmants.
Lien : http://leterrierdechiffonnet..
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Le témoin invisible

La grande histoire de la Russie et de la chute des Romanov, vue non pas par le petit trou de la serrure mais plutôt par les cheminées du palais

Un gamin de 15 ans Leonid Sednev a éte recruté par le palais impérial en qualité de Water-baby : il nettoie les conduits des poêles et les cheminées du palais du dernier des Tsar. A 91 ans, sur le point de mourir, il raconte les derniers mois de l'empire et les 6 ans qu'il a vécus au service du tsar et de sa famille. Il suivra la chute, l'exil et exécution de toute la famille impériale.

Il est témoin depuis des conduits de chauffage de la vie de la famille, de l'influence de Raspoutine, de son exécution, nous en apprend sur les commanditaires de son meurtre, il côtoie des agents secrets..

Un roman historique certes documenté qui m'a permis de découvrir cette auteur espagnole et une partie de l'Histoire que je connaissais mal, mais qui me laissera toutefois un souvenir et une impression mitigés...un gamin, personnage central du roman, trop omni-présent dans la vie de la famille pour être totalement crédible : il sait lire, connaît et cite Freud, analyste et commentateur politique, il nous fait part de la haine portée à la Tsarine du fait de ses origines allemandes et nous décrit les alliances et liens entre familles régnantes européennes ...on est en pleine première guerre mondiale... il observe la fille de la tsarine en train de masturber un blessé ... croise Raspoutine, accompagnant le tsar et sa famille en exil, il est celui qui les photographie pendant les derniers mois......

J'aurais aimé, qu'il garde d'abord son œil naïf de gamin pour nous faire vivre la vie de la famille tsariste et que le vieillard narrateur soit, avec la sagesse de l'âge et le recul du temps, plus analyste et historien...

Les deux visions sont trop imbriquées

L'histoire nous apprend que Leonid Sednev a réellement existé, cuisinier du Tsar, un autre livre lui a été consacré " The Kitchen Boy"

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Le ruban rouge

Chère Madame Tallien, divine Thérésa Cabarrus, célébrée Notre-Dame de Thermidor, de père français et de mère espagnole, sa vie fut un roman au goût de sang, de larmes et de fêtes sans fin. Le ruban rouge, cette pseudo "autobiographie", écrite par Carmen Posadas, raconte une époque agitée, la Révolution française, tout en brossant le portrait d'une femme qui, non contente de faire chavirer les coeurs, prit parti, frôla la guillotine de très près, connut la popularité et la haine, fut l'égérie du Directoire, le tout avant ses 26 ans. Si on a parfois l'impression de lire la Révolution pour les nuls, avec d'interminables pages sur la politique politicienne, on y apprend malgré tout des tas de choses sur les intrigues et les arcanes de cette période trouble. Et les portraits abondent, écrits d'une plume alerte et enlevée : Robespierre, Danton, Desmoulins, Tallien, Barras, Bonaparte et Joséphine, Madame Récamier, Talleyrand ..., ils sont tous là et ne sont guère ménagés : opportunistes, sanguinaires, vénaux etc. Un vrai roman historique et hystérique que ce Ruban rouge, souvent alourdi par un didactisme agaçant, du moins pour ceux qui possèdent déjà quelques lumières sur les événements révolutionnaires.
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Invitation à un assassinat

Olivia et Agata sont soeurs. La première a toujours été la plus belle et s'est mariée plusieurs fois avec des hommes aisés. Beauté et richesse lui ont permis de dominer le monde et d'être la plus odieuse des femmes. Puis vient un jour où son mari ruiné l'abandonne. Elle apprend aussi qu'elle est atteinte d'une maladie incurable. Elle sait que certaines personnes, pour des raisons différentes, souhaitent sa mort. Elle n'hésite pas à les convier sur le yacht de son ex-mari pour une virée un peu particulière. Pendant la soirée, chacun est mis à nu par Olivia qui n'hésite pas à dévoiler leurs secrets les plus profonds et dont ils ne sont pas les plus fiers. Le lendemain, elles est retrouvée morte. Accident, suicide ou meurtre ? C'est là qu'Agata intervient. Elle n'a rien à voir avec sa soeur : professeur sans richesse et un peu boulotte. Elle se met à enquêter.

La psychologie de chacun des éventuels meurtriers prend une grande place dans ce roman. Assez original aussi la comparaison de la narratrice avec d'autres romans, notamment ceux d'Agata Christie mais aussi avec Rebecca ou le troisième homme.

Une intrigue originale mais j'ignore si c'est l'écriture ou la traduction qui m'ont gênée ; dans tous les cas, je butais parfois sur les phrases et étais obligée de relire...
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Le témoin invisible

Ce roman raconte l'histoire de Léonid Sednev, marmiton du dernier tsar de Russie, dont on a perdu la trace dans la réalité après l'assassinat de la famille impériale. Ce personnage prend vie sous la plume de Carmen Posadas. Il est "le témoin invisible" qui assiste au déclin de l'Empire russe.



L'histoire commence en 1994 à Montevidéo en Uruguay. Leonid Sednev est un vieillard mourant qui écrit ses mémoires. Son récit débute par le rapport de Yakov Yourovski, commandant goélier qui a organisé l'exécution de la famille impériale russe.



Au début des années 1910, Léonid Sednev est engagé au palais impérial comme "water-babies". Il s'agit des domestiques chargés d'entretenir la tuyauterie et les cheminées du palais. Il est alors le témoin de la vie quotidienne de la famille impériale qu'il suivra ensuite dans la captivité, mais cette fois en tant que marmiton.



Carmen Posadas, par la voix de Léonid, nous donne un bel aperçu de la société russe au début du XXème siècle, des questions politiques et des usages de la cour. Le rôle politique de Raspoutine est largement développé ainsi que les relations qu'il entretenait avec la famille impériale et les nobles russes. L'entrée de la Russie dans la Première Guerre Mondiale, par le jeux des alliances, et la Révolution qui éclate en 1917 sont également abordées. La similitude avec la Révolution Française et le destin de Louis XVI et Marie-Antoinette est évoquée à plusieurs reprises.



Chaque personnage a le droit à une analyse psychologique approfondie, ce qui rapproche un peu plus le lecteur de la famille impériale. Grâce aux nouvelles avancées scientifiques, notamment sur l'ADN, Carmen Posadas donne quelques réponses aux mystères qui entourent la disparition des Romanov.



Ce roman a suscité mon intérêt car l'Histoire de la Russie et des tsars est passionnante. L'auteur est très bien documentée, elle a réussit à construire un roman de très bonne qualité autour de la grande Histoire.



Coup de cœur pour ce roman que je n'aurais jamais découvert sans Babelio et sans l'édition Seuil.



Merci aux éditions Seuil et à Babelio.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Invitation à un assassinat

Non ! Non ! Non ! C'est interdit ça !!! Ce livre est un énorme spoiler de plusieurs Agatha Christie (Némésis, le meurtre de Roger Ackroyd) et de Rébecca de Daphné du Maurier. Si vous ne les avez pas lus, et que vous projetez de le faire un jour, NE LISEZ PAS ce livre ! Je suis tellement dégoutée ! Peut-on retirer de son cerveau ce que l'on a lu ? L'auteure nous dit carrément qui est l'auteur du crime de Roger Ackroyd et nous dévoile toute l'intrigue de Rebecca, l'analyse des personnages etc. Ça n'est pas possible de faire cela, sincèrement quel manque de respect pour le lecteur, et pour les romancières des oeuvres !



Ensuite, non, on n'essaie pas de se mesurer à la reine Agatha, en présumant que son héroïne joue les Miss Marple !



C'est dommage parce que, sinon, le thème est original : organisation de son propre assassinat. Olivia, l'héroïne, dit s'inspirer d'Agatha Christie. Il est vrai que le début du roman fonctionne de la même façon qu'un roman de la reine du crime : inventaire des personnages / suspects à venir. Tout cela n'est pas sans rappeler "Dix petits nègres", évidemment, avec un huis-clos sur un bateau. Mais c'est un peu long à démarrer tout de même. Parlons un peu du personnage principal : elle est détestable cette Olivia ! D'ailleurs, même dans son plan, elle est infecte ;



On est loin d'Agatha Christie, mais c'était distrayant. Objectivement, cela aurait mérité un 3,5 mais je ne peux pas du tout valider les spoilers… donc 2,5 !



Edit du 10/02/20 : un an après, je reste tellement fâchée et il ne reste plus grand chose de ma lecture... "rétrogradage" à 2/5.



~ Challenge multidéfis 19 : titre sans lettre "e"

~ Plumes fém. 2019 : auteure hispanophone
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