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Citations de Catherine Vidal (56)


Catherine Vidal
Dans une société dans laquelle des inégalités existent, la biologie peut être utilisée à des fins idéologiques. Il est plus simple d’expliquer celles-ci en disant « les hommes les femmes sont biologiquement différents par exemple dans leurs aptitudes à l’école » que d’accepter l’idée que ces inégalités sont dues à l’organisation de la société. C’est du fait de cette organisation, et non de la biologie, que les femmes s’occupent des enfants et soignent les personnes âgées tandis que les garçons sont ingénieurs et font de la politique. Si l’on explique ces différences par la biologie, cela veut dire qu’on évacue les raisons historiques, sociales et politiques. La société, et en l’occurrence les politiques qui l’organisent, ne sont dans cette optique pas responsables des inégalités hommes/femmes.
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Des expériences de psychologie montrent que la perception des conduites des bébés par des adultes dépend du sexe annoncé et non du comportement de l'enfant. Les garçons sont vus comme robustes et volontaires; les filles sont décrites comme fines et délicates, alors qu'il s'agit du même bébé, les expérimentateurs ayant maquillé l'identité des enfants en changeant de prénom et de pyjama.
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La question centrale de ce livre peut se résumer ainsi : existe-t-il des différences significatives dans les capacités intellectuelles, sociales émotionnelles, physiques entre les hommes et les femmes, et ceci quelles que soient l’époque et la société auxquelles ils appartiennent ? Et si de telles différences sont scientifiquement démontrées, sont-elles innées ou acquises ?
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Depuis les années 1990, de nombreux travaux menés en France, en Europe et en Amérique du Nord ont montré que les pratiques enseignantes contribuent à reproduire les stéréotypes sexués sur les capacités d’apprentissage des élèves. La croyance des maîtres dans la supériorité des garçons en mathématiques et dans celle des filles en littérature est décelée dès l’école primaire, alors même que les différences en performance sont inexistantes. Tout au long du cursus scolaire, les attentes des enseignants sont influencées par le sexe des élèves. Pour une majorité de professeurs, les garçons auraient spontanément plus de facilités pour réussir en maths, alors que les filles devraient déployer plus d’attention et d’efforts pour atteindre le même résultat.
Ces convictions des enseignants se reflètent aussi dans les interactions entre professeur et élèves. Dans la classe, les garçons sont davantage interrogés, guidés et félicités que les filles dans la réalisation des exercices de maths. Ces attitudes sont le plus souvent inconscientes et vont à l’encontre de la volonté des enseignants de traiter à égalité les filles et les garçons.
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Si l’on fait le bilan des travaux d’imagerie cérébrale sur les fonctions cognitives réalisés durant ces dix dernières années, on constate que, sur plus de dix mille études, seulement 2,6% ont montré des différences entre les sexes. La raison tient au fait que nous avons tous des cerveaux différents. En effet, le volume, la forme, le mode de fonctionnement varient tellement entre les individus d’un même sexe qu’il est impossible de dégager des traits propres à un cerveau masculin ou féminin. Un des grands apports de l’IRM est précisément d’avoir révélé à quel point le fonctionnement du cerveau est variable d’un individu à l’autre. C’est par exemple le cas lorsqu’il s’agit de manipuler en mémoire des représentations mentales pour résoudre un problème, comme dans le jeu d’échecs ou le calcul mental. Pour des performances égales, chacun de nous a sa propre façon d’activer ses neurones et d’organiser son raisonnement. De fait, les différences entre les cerveaux de personnes d’un même sexe sont tellement importantes qu’elles l’emportent sur les différences entre les sexes qui, en conséquence, font figure d’exception.
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Les nombreux cas cliniques de plasticité cérébrale apportent la démonstration que les capacités mentales ne dépendent pas directement de la forme du cerveau, ni de l’épaisseur du cortex. Il s’agit là d’une notion importante à considérer pour interpréter les études en IRM. Voir des particularités anatomiques dans le cerveau d’un individu ne permet pas de prédire son futur, ni d’expliquer son passé. C’est pourtant ce que soutiennent certains courants scientifiques, principalement nord-américains, qui cherchent à localiser dans le cerveau les zones du mensonge, du jugement moral, du comportement antisocial, etc. Prétendre que les techniques d’imagerie permettront un jour de lire dans les pensées relève avant tout du fantasme. Mais l’idée est séduisante, tout comme l’était la phrénologie au XIXe siècle, qui affirmait que les capacités mentales se reflétaient dans les « bosses » du crâne. L’idéologie sous-jacente est toujours celle d’un déterminisme biologique des aptitudes intellectuelles, qui seraient précâblées dans le cerveau et immuables. Dans cette vision, les comportements « hors normes » des enfants ou des adultes seraient le reflet d’anomalies spécifiques de circuits neuronaux. L’IRM permettrait de les détecter, pour ensuite les corriger grâce à des traitements pharmacologiques. Ces conceptions sont en totale contradiction avec les progrès des connaissances sur la plasticité du cerveau. L’être humain, de la naissance à l’âge adulte, ne se réduit pas à une machine cérébrale autonome programmée pour assurer des actions et des comportements. C’est dans la relation avec le monde et avec les autres que se forge la personnalité et que se structure la pensée. Si des troubles du comportement se manifestent, c’est d’abord dans le contexte familial, social et économique qu’il faut aller chercher pour comprendre les problèmes et aider la personne en souffrance.
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La première originalité du concept de rapports sociaux de sexe par rapport à d’autres conceptualisations (en termes de système de sexe / genre ou de mode de production domestique par exemple) réside dans le fait qu’il est construit explicitement en articulant de manière co-extensive et consubstantielle les rapports de classe, les rapports de sexe et les rapports de racisation
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Le clivage entre les sexes élaboré par les philosophes, théologiens, historiens et naturalistes des siècles passés est perçu par beaucoup comme le reflet d’une nature humaine éternelle.
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Là où les qualifications, les compétences, la formation, les savoir-faire, les connaissances des hommes sont reconnus et rémunérés collectivement, les qualifications, les compétences, les savoir-faire et les connaissances des femmes sont naturalisés et individualisés, considérés comme propres à la personne, et non comme acquis ou conquis. Ces «qualités» sont recherchées et mises en valeur par les employeurs parce qu’elles ne bénéficient pas de reconnaissance sociale et sont rémunérées à un niveau inférieur à celles des hommes. Les femmes qui savent coudre et faire la cuisine ou élever les enfants ne sont pas reconnues comme qualifiées. Leurs compétences, pourtant exploitées dans l’industrie électronique, les cuisines industrielles, le ménage dans les écoles ou chez des particuliers, le travail d’aide-soignante, d’aide à la vie quotidienne ou d’agent hospitalier, ne sont pas rétribuées. Elles continuent à être perçues comme dépourvues de qualification. Pourtant un des acquis importants des analyses déjà anciennes de Pierre Naville, comme des analyses féministes plus récentes, montre que la qualification n’a rien de substantielle. Elle est le résultat de ce qui se joue en permanence dans les rapports sociaux: aussi bien le rapport de classe que le rapport de sexe. Et c’est bien dans l’articulation entre ces deux rapports sociaux que les qualifications se définissent. En ce sens la qualification et son prix (le salaire) est un des enjeux principaux de la «dialectique croisée de ces deux rapports sociaux». Et la prise en compte de la dimension sexuée de l’enjeu est de ce point de vue essentielle.
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L’oppression des femmes résulte d’un fonctionnement systémique qui n’est en aucun cas réductible au système capitaliste
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construire des concepts nouveaux pour penser les rapports antagoniques entre la classe des hommes et celle des femmes
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dire que les valeurs qui fondent nos sociétés sont situées dans la nature, c’est mettre l’accent sur les servitudes de la pensée et pas sur sa liberté
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Prétendre que les inégalités entre hommes et femmes s’expliquent par un ordre biologique naturel, c’est ignorer l’histoire et nier la réalité. C’est la pensée humaine qui a construit des systèmes d’interprétation et des pratiques symboliques, constituant autant de manières d’organiser et de légitimer la primauté des hommes sur les femmes
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Faire évoluer l’image des maths et des sciences auprès des filles, c’est leur donner une liberté de choix sur le marché du travail et leur permettre d’accéder à des professions passionnantes, valorisantes et rémunératrices. Pour œuvrer à construire une société égalitaire, il est impératif de lutter contre les stéréotypes qui limitent les ambitions et les projets de vie, chez les filles mais aussi chez les garçons.
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Catherine Vidal
Au XIXe siècle, on pensait que les hommes étaient plus intelligents que les femmes parce qu'ils avaient un plus gros cerveau. Certes, les cerveaux des hommes pèsent en moyenne 1,350 kg contre 1,200 kg pour les femmes. Mais compte tenu des différences de carrure, aucun des deux sexes n'a proportionnellement un cerveau plus gros que l'autre. De plus, il n'existe aucun rapport entre le volume du cerveau et les capacités intellectuelles. Des exemples fameux sont les cerveaux d'Anatole France et d'Ivan Tourgueniev: le premier pesait 1 kilo et le second 2 kilos. Quant à Einstein, son cerveau pesait 1,250 kg!

-Hors-série Sciences et avenir n°169-
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Plus qu’un fait de nature, l’idéologie de la domination masculine, comme l’éternel féminin, procède de la culture, donc de l’Histoire.
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La difficulté à penser les hommes et le masculin comme un groupe et non comme une catégorie universelle.
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Catherine Vidal
C’est à l’analyse critique de cette théorie érigée en dogme que Rebecca Jordan-Young a consacré son ouvrage. En quoi la théorie est-elle fondée ? Quels sont les arguments scientifiques qui laissent penser que les cerveaux humains sont « précablés » par l’exposition à la testostérone pendant la vie foetale ? L’imprégnation précoce par la testostérone ou les oestrogènes induit-elle effectivement des tendances masculines ou féminines en termes de sexualité, de personnalité, de cognition et de comportements ?
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ces différences d’aptitudes, si elles existent à un instant t d’un itinéraire de vie, ne sont pas dues à des différences de capacités cérébrales présentes dès la naissance
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l’interaction avec l’environnement est la condition indispensable au développement et au fonctionnement du cerveau
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