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Critiques de Charles Dantzig (204)
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Traité des gestes

Pour un traité ( si je reprends la définition de Wikipédia), ouvrage à but pédagogique qui traite de façon exhaustive un sujet, avoir une aussi jolie couverture, avec ce dessin aux teintes pastels et tout en rondeur, donne envie de s'y plonger, et donc de l'ouvrir, de casser délicatement du plat de la main le papier plus épais qui le recouvre et de découvrir son contenu. Je vous ferai grâce de ce geste cliché qui consiste à porter un doigt à sa bouche, de l'humecter subrepticement avec la langue pour revenir sur la première page afin de la tourner plus facilement, bien que lecteur compulsif, que je ne l'ai jamais fait. Ai-je écarquillé les yeux ( geste d'émerveillement, d'intérêt), froncé les sourcils ( geste d'ennui), tordu la bouche ( geste d'agacement), caressé mon nez ( geste interrogatif), éprouvé légèrement le lobe de mon oreille ( geste de bien être) durant ma lecture ? Je ne vous le dirai pas, mais je vous laisserai le deviner.

Ce " traité des gestes" ( oui, sans majuscule à "traité", petite coquetterie bien inoffensive de l'auteur comme pour chacun des titres de chapitre de tous ses livres ) ne peut qu'intéresser le lecteur curieux. Avec pertinence, un humour parfois corrosif, une grande culture et un regard particulièrement aigu sur le comportement de nos contemporains ( mais aussi d'êtres, modèles, écrivains de l'antiquité jusqu'au siècle dernier), Charles Dantzig ausculte, dissèque, interprète, annote tous les mouvements ou l'immobilité d'un corps (qui est en quelque sorte un geste négatif), tous ces gestes qui sont " le lien universel entre toutes les créatures du monde" . La promenade avec cet entomologiste du genre humain s'avère passionnante, même si parfois son érudition peut apparaître intimidante. Il a tout traqué, des mimiques de ses voisins de table au restaurant, aux rares descriptions de gestes dans la littérature depuis l'antiquité en passant par les expressions dans la peinture et la photographie, faisant des rapprochements, des corrélations donnant à son propos toute la profondeur nécessaire.

Mais ce qui pourrait passer pour un inventaire un peu rébarbatif , se révèle aussi, un portrait assez cinglant de notre époque autant friande d'images que de gestes. Impertinent quand il s'agit de décrypter les gestes des contemporains qu'il rencontre, Charles Dantzig, écrit sans ambages ce qu'il ressent, avec une fausse bonhommie réjouissante et un certain savoir-vivre ( ainsi, il cite des personnes sans doute connues de lui ou du public en leur octroyant des pseudonymes assez hilarants comme Rirou le Dauphin ou Vipère-Qui-Avale-Des-Couleuvres). Et puis, autre bon point ( ce que je fais maître d'école !), ce " traité des gestes" permet à Charles Dantzig de faire aussi un autoportrait plutôt sympathique de sa personne ( le contraire aurait pu paraître étonnant), mêlant sa vie à son essai, le rendant ainsi extraordinairement vivant et humain. Moi qui n'avais jamais rien lu de lui, que je ne connaissais que comme un nom qui apparaissait régulièrement dans les pages " culture " des journaux, j'ai pu aussi me faire ainsi un petite idée du personnage.

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Un film d'amour

C'est pour moi le livre le plus déchirant jamais écrit sur les mères quand elles détestent leur fils. Celle-ci est un prodige d'égoïsme et de mépris. Et le pauvre petit Birbillaz est devenu un génie pour s'en échapper. Il s'est réfugié dans la passion du cinéma, est devenu un grand réalisateur et, jeune, beau, traînant son pauvre cœur après soi, pour parodier le vers fameux, il erre de France en Californie en passant par Rome où toutes les histoires d'amour se fracassent devant lui. Il réalise un film génial où c'est le père le monstre… Quelques références cinéphiliques un peu difficiles à saisir parfois. Superbement écrit, intellectuellement éblouissant, humainement bouleversant.
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Un film d'amour

Ce monsieur Dantzig. Un grand styliste.
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Un film d'amour

C'est l'histoire d'un jeune cinéaste de génie nommé Birbillaz (hommage à un personnage de Fellini) qui a disparu et que racontent tous ceux qui l'ont connu dans un documentaire télévisé. Un couple d'aristocrates romains, un antiquaire trop chic de la via Giulia (se passe beaucoup à Rome, dont il y a des portraits enchanteurs), une épicière qui n'a peur de rien, la fiancée, actrice vulgaire, la mère, odieuse d'indifférence… Et voici la valse des allusions, des faux semblants, des mensonges et des secrets dans un roman où brille la "patte" Dantzig, insolente, drôle et touchante à la fois. Un roman moins connu que "Dans un avion pour Caracas", mais que pour moi je préfère.
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