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Critiques de Charles Dantzig (203)
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Pourquoi lire ?

Pourquoi lire ? A cette question très précise l’auteur nous fait une réponse qui tient dans soixante-seize paragraphes, courts mais explicites, correspondant chacun à des thèmes qu’il a expressément choisis pour la rédaction de cet essai. Pouvant revêtir une forme d’égoïsme, d’amour, de soumission, de pouvoir ou de haine, la lecture n’est jamais anodine et peut influencer les lecteurs selon leur état d’esprit du moment ainsi que les lieux où ils lisent, les écrivains et les thématiques abordées.

A grand renfort de références littéraires antiques ou plus contemporaines, Charles Dantzig nous confie ses coups de cœurs, comme ses coups de gueules, il nous conseille et nous met en garde contre l’informatisation galopante qui pourrait un jour réduire l’espérance de vie des livres jusqu’à leur disparition.

Son plaidoyer en faveur de la lecture, il nous le fait partager en déroulant, au fil des pages, ses points de vue qu’il argumente de manière claire, concise et précise, sans langue de bois. Par le biais d’une écriture simple et directe, facile et agréable à lire, on s’aperçoit très vite que le romancier est rompu à un exercice de style qui consiste à amener les lecteurs à le suivre, voire à le conforter dans ses raisonnements. Ainsi, afin d’étayer ses propos très personnels, quelquefois contradictoires et un peu excessifs, il donne généreusement de l’humour parfois grinçant, de la pensée, plus ou moins objective, et de l’esprit bien souvent critique.



Pourquoi lire ? En ce qui me concerne, je lis par pur plaisir mais aussi par curiosité mais en aucun cas par égoïsme… en ouvrant un livre, je me laisse porter par l’histoire puis je laisse tout doucement le charme agir…ou pas ! J’ai globalement apprécié cet ouvrage très intéressant, cependant, même si j’abonde dans le sens de certains raisonnements apportés par l’auteur, il reste des sujets sur lesquels je suis en total désaccord avec lui….



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Encyclopédie capricieuse du tout et du rien

Oserai-je faire le parallèle entre Charles Dantzig, le corridor de Dantzig et le Couloir du dancing de Bertrand Poirot-Delpech...? - «Vous n'allez tout de même pas repartir à la guerre pour un couloir de dancing ? Depuis des semaines, j'entendais de travers. Au lieu de Dantzig, le port polonais que Hitler avait annexé et pour lequel les Alliés renâclaient à mourir, j'entendais dancing, autre mot à la mode, chargé de mystère canaille, bruissant de tangos. - Dantzig, a rectifié mon père. Puis, songeur : - La guerre pour un dancing !. .. Pauvre bébé ! » - la tentation est forte, mais non, Charles dans sa liste des fleuves dans les villes, ne cite ni la Vistule ni Varsovie, Vistule que Balzac qualifiait de Loire du Nord dans son roman La Muse du département et qui se jette dans la mer Baltique à hauteur de la ville de Gdańsk - Dantzig autrefois - Aussi ai-je décidé, à partir d'aujourd'hui de Renommer Charles Dantzig, Karol Gdańsk, ce qui vous a une autre gueule !

Merci à ceux qui liront cette chronique désabusée...
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Proust Océan

Il faut sans doute avoir lu *A la recherche du temps perdu* pour savourer *Proust océan*. Je n'ai fait que le picorer, goûtant des passages telles des jolies pâtisseries.

Parfois, certains livres sont impossibles à lire tant ils sont intelligents - au point d'en être par moments inintelligibles. Trop, c'est trop !

Pourtant, des passages m'ont enchantée. Et puis, quelques lignes plus loin, la lumière s'est éteinte. Je ne comprenais plus rien, tout en me disant qu'en théorie je "devrais" comprendre.

Alors je me rassure en pensant que, certainement, il faut avoir lu *A la recherche du temps perdu* pour bien apprécier ce livre. Il incite d'ailleurs à lire la gigantesque oeuvre, tant on a envie de faire partie des personnes qui nagent dans cet océan magnifique.

Dommage, j'ai pas le temps, mais ça aurait été avec plaisir : j'ai déjà des mers, des lacs et des rivières sur lesquelles canoter.



Deux étoiles en moins pour tous les passages trop peu accessibles. Mais si vous êtes fan de Proust, vraiment, foncez, ce livre vaut pour vous largement 10 étoiles sur 5 !
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Paris dans tous ses siècles

Aujourd’hui je vais évoquer Paris dans tous ses siècles nouveau roman de Charles Dantzig. Il est notamment l’auteur d’Histoire de l’amour et de la haine. D’un naturel un peu précieux il s’exprime bien et est iconoclaste et fait partie de ces gens qui semblent avoir un avis sur tout.

Avec Paris dans tous ses siècles le romancier est ambitieux, il entend raconter une histoire dont la capitale française est l’héroïne avec des personnages qui se croisent, se jugent et se perdent. Victor est vieil écrivain dont l’inspiration est évanescente, il ne parvient plus à écrire et tarde à publier un nouveau roman. Les promesses demeurent factices et il noie son ennui et son désarroi dans des rencontres sans grand intérêt. Il fréquente beaucoup Gabrielle son amie galeriste avec laquelle il aime persiffler et débiner ses contemporains. Son fils Victorien est étudiant aux Beaux-Arts, il hésite dans ses amours et ses relations avec son père sont distendues et compliquées. La fille de Gabrielle, Irène, est également de la fête et des soirées. Dans le roman les animaux ont des prénoms humains ou surprenants (par exemple Guillaume le chien ou Xanax le félidé) et s’expriment avec un déroutant anthropomorphisme. En quelques phrases ils affirment des propos péremptoires et définitifs sur l’état de la ville et de ses habitants. Parmi les rôles secondaires figurent plusieurs gays (avec leurs interrogations existentielles récurrentes sans grand intérêt) et quelques escorts (garçons majoritairement brésiliens) en quête d’hommes prêts à les rémunérer. La chronologie est incertaine, des noms sont modifiés (la maire de la ville qui est exécrée), les protagonistes sont peu incarnés et l’identification à eux est difficile. Bien que Paris soit le personnage principal, la véritable fascination pour la ville ne transparait pas vraiment au fil des chapitres. Certes quelques déclarations d’amour à la cité, ses beautés et son architecture sont faites mais contrebalancées par les critiques et le sentiment nostalgique que tout était mieux avant. Paris est le temple de la mode et le jugement des uns sur les autres est omniprésent. Charles Dantzig est un dandy parisien, ici il apparait un peu prétentieux et pédant. Le lecteur le devine sous les traits du narrateur (mais lui publie Paris dans tous ses siècles roman qui manque de souffle et de verve) désabusé. La multiplication des bons mots et des citations ne fait pas un roman accompli et agréable à lire. L’hésitation entre classicisme littéraire et innovation langagière est incompréhensible, avec le sentiment de vouloir « faire jeune » pour « rester dans le coup ».

Paris dans tous ses siècles est un roman très inégal, le style hésite entre différentes formes et ne convainc pas. Les personnages sont peu attachants et finalement ce roman laisse un goût de fadeur et d’aigreur, en ne rendant pas l’hommage annoncé à la cité de Lutèce.

Voilà, je vous ai donc parlé de Paris dans tous ses siècles de Charles Dantzig paru aux éditions Grasset.
Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Paris dans tous ses siècles

De façon ébouriffante et déconcertante, Charles Danzig place la ville de Paris, intense et bruyante, au cœur de ce nouveau roman, Paris dans tous les siècles.



Pour ouvrir ce roman, une mouette nous introduit au-dessus de la capitale. Victor Vonnery s’installe dans la narration avec son teckel Guillaume.



Vieil écrivain, trop désabusé pour respirer la joie de vivre simple, Il déambule dans la nostalgie parisienne. Son chien donne aussi ses impressions philosophiques. Arrive très vite Gabrielle, amie du premier, plutôt, plus déjantée dans sa galerie d’art. Son animal est un chat qui s’appelle Xanax, non pas par son côté endormi, mais, justement, car il devrait en prendre ! Suivront leurs enfants, pour lui, un fils et pour elle une fille.



Seulement, le pari était ambitieux. Le savoir livresque de ce dandy littéraire qu’est Charles Dantzig est phénoménal. Les découvertes historiques y cohabitent avec des impressions de vie,  trop diluées, peut-être !



Bref, Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages de Charles Dantzig. C’est  dommage car j’attendais avec impatience de retrouver le charme de son précédent…,



Remerciements



Aux éditions Grasset et Babelio avec sa masse critique.



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Paris dans tous ses siècles

Paris sous toutes ses coutures : qui d’autre que Charles Dantzig, le dernier dandy de Saint-Germain-des-Prés, pouvait écrire cet extravagant roman de la capitale ? Sur un rythme endiablé, ponctué de chants divers (l’auteur parlant le pigeon, qui est à Paris le roi des animaux), Dantzig déambule de Montmartre à Denfert en collant aux basques de ses personnages [...].




Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Paris dans tous ses siècles

Après de nombreux autres livres, le voilà cette fois avec un roman à la forme ébouriffante, très désarçonnant, très libre, fantaisiste, où les animaux parlent, les mouettes font les loopings, où on entend le brouhaha des rues. Avec des personnages qui se croisent dans un Paris vivant, imprévisible : Victor, écrivain vieillissant, son amie Gabrielle, galeriste quinquagénaire, un escort brésilien, … Les animaux s’appellent Xanax ou Guillaume. Tous vivent à Paris, cette “capitale mondiale du jugement perpétuel”. Où Paris est un combat.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Paris dans tous ses siècles

Lire ce roman s'est se promener dans Paris en compagnie d' humains, d'animaux, se plonger dans son atmosphère, s'imprégner de son ambiance et supporter son climat, le froid, l'humidité et la canicule .

On y croise :

- Sept personnages principaux, Victor Vonnery, écrivain vieillissant, grincheux en manque d'inspiration, amateur de vodka, son fils Victorien, étudiant en art, son amie Gabrielle, galeriste,sa fille Irène, sa mère Isména et deux jeunes hommes le brésilien Wilson et le provincial Nathan.

- Deux animaux de compagnie Guillaume le teckel de Victor et Xanax le chat de Gabrielle, un éléphant qui cause une véritable catastrophe, des animaux philosophes qui donnent leurs avis en début de nombreux chapitres : oiseaux (moineaux, corbeaux, mouette..)rats, souris, lézard, insectes...

On déambule dans Paris : Place de la République (Nuit debout) , rue de Rennes, Saint-Germain des Près, le Luxembourg, Chaillot, Montmartre,les quais de Seine pour les bouquinistes, les Puces de Saint Ouen...

On pénètre dans certains établissements et appartements. Dans l'appartement de Gabrielle on assiste à un dîner donné après un vernissage dans sa galerie, caricature ou satire du milieu artistique/intello/bobo, sans doute l'un des meilleurs passages du livre.



liste non exhaustive......



Roman un peu surprenant mais intéressant.



Merci à Babélio et aux Éditions Grasset de m'avoir adressé ce roman.
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Paris dans tous ses siècles

Un tourbillon.

On sort de cette lecture l’esprit rempli de petites phrases insinuantes, de noms évocateurs mais aussi d’un mal être devant la comédie humaine qui s’y déroule.



Comédie d’une ville entre réalité et irréalité.

Ville musée où le passé demeure avec ses références littéraires et artistiques.

Ville que fouillent les touristes que les Parisiens ne voient plus.

Ville que les Parisiens ne parcourent plus.



Sauf Victor l’écrivain en panne d’inspiration et en douleur d’un passé qui s’enfuit.



D’autres :

Une galeriste qui moralise, un fils mal compris, un professeur et un escort qui veut « devenir »…



Des lieux qui furent, qui stagnent ou se métamorphosent poinçonnés par le temps qui déroule ses habitudes, ses clichés du moment.



Des silhouettes qui croisent ceux qui racontent et observent.

Les pas des passants qui passent vite.

Les bruits environnants qui s’oublient.

Les tares qui s’assument.

Les non-dits qui s’imposent.

Les jugements qui se chuchotent.

Les « entre-soi » qui ouvrent ou ferment les portes.

Les traits d’humour qui grincent.



Le temps fuit, plein et vide jusqu’à la destruction.



Des animaux contemplent : interventions grinçantes, humoristiques, lucides.



Pessimisme et fatalisme côtoyent un proche cynisme.

Émois, recherche de soi-même, conflit de génération, désirs, homsexualité, amours, chacun se débat dans ce qu’il est, aurait voulu être, fut, sera.



Médisances, jugements tus, mépris, vie qui fait mal, Paris qui détruit et se détruit.

La scène du pré-vernissage est éloquente.



Des codes qu’il faut décrypter, un livre à clés?



Des phrases qui pourraient devenir des citations comme «Qu’est-ce qu’un réactionnaire? Quelqu’un qui prend ses colères pour des idées ».

Un langage qui plonge dans les tréfonds du langage, montagnes russes qui parfois crispent mais un livre néanmoins qui percute par la virtuosité de l’écriture.



Merci à Babelio et aux Éditions Grasset pour cette lecture.

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Dictionnaire égoïste de la littérature française

Une amie ne voulait plus ce dictionnaire, alors je l’ai posé dans ma bibliothèque. Les autres livres, jaloux, se sont arrangés pour l’étouffer. Ils n’allaient pas laisser cet arriviste leur donner des leçons de littérature. Puisqu’il se définit lui-même comme égoïste, il n’a qu’à rester dans son coin.

Et nous l’avons oublié, il se recouvrait de poussière jusqu’à ce que j’ai besoin d’un avis sur un roman classique auquel j’accrochais peu. Il a su affuter mon regard et m’intéresser au style de l’écrivain.

Depuis quelques semaines, je le garde près de moi, pour lui épargner une nouvelle mise à l’écart. Je lis quelques articles au hasard et qui nourrissent ma curiosité, et je me régale.

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Paris dans tous ses siècles

Charles Dantzig revient avec un roman fantaisiste, Paris dans tous ses siècles. Un vrai régal.
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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Proust Océan

Pour Charles Dantzig, Proust est un océan ; par l'ampleur de son œuvre, de sa réputation, par la quantité de sujets qui n'étaient pas traités en littérature avant lui, mais aussi en raison de cette écriture liquide qui enveloppe son lecteur. Sans l'avoir appréhendé de la même manière, je ne peux qu'être d'accord avec lui.

Plongeons alors ensemble dans cette œuvre monumentale qu'est La Recherche.



En abordant de multiples aspects de La Recherche, comme ses personnages, la différence entre le Narrateur et l'auteur, les thèmes dominants et les sujets révélés, mais également l'écriture de Proust et sa mécanique, Charles Dantzig livre un essai dense et fascinant sur l'œuvre d'une vie. Il s'appuie sur une connaissance pointue de Proust mais également de Hugo, Cocteau ou Stendhal, tout cela réhaussant encore l'intérêt de cette lecture.



J'ai haussé les sourcils, j'ai acquiescé, suis passée en mode "Ah tiens ?". J'ai gloussé aussi, souvent car l'auteur est piquant.

Je me suis reconnue dans ce qui a pu me faire aimer Marcel Proust (cœur éternel sur Oriane et Saint-Loup 💜).

Une lecture que je conseille aux admiratrices et admirateurs de La Recherche, qui y trouveront sans aucun doute leur bonheur.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J’avais acheté ce livre en brocante il y a quelques années mais toujours pas lu.

J’ai donc fini par le sortir de la bibliothèque et lu.

On a là un recueil de 60 textes, plus ou moins longs pour la liberté d’expression.

Certains textes ont été écrit spécialement pour ce livre, dont les bénéfices ont étés reversé à Charlie Hebdo., d’autres sont des textes repris de journaux ou de livres déjà parus.

Si quelques textes m’ont plus remués , d’autres m’ont un peu laissé de marbre.

Souvent, ceux qui m’auront le plus touchés, sont les textes les plus courts qui ont résonnés un peu plus fort en moi.
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Proust Océan

Lorsque j'ai découvert la Recherche du Temps perdu pour la première fois, c'était en khâgne. Notre enseignante nous avait conseillé de « surfer » sur les phrases, de ne pas s'y noyer en essayant de percer le mystère de leur construction, mais garder de la hauteur. Comme elle, Charles Dantzig file la métaphore marine tout au long de son essai, d'où le titre. D'ailleurs, Proust lui-même dans toute son œuvre utilise les comparaisons – Proust use d'avantage de comparaisons que de métaphores – avec le milieu aquatique, évoquant les baignoires au théâtre ou la lumière d'aquarium du Grand Hôtel de Balbec.

Charles Dantzig étudie ainsi les personnages du roman en les comparant à différents animaux marins, comme la murène Verdurin avec sa cour de petit fretin qui l'entoure, à la sirène princesse de Guermantes. La métaphore de l'océan permet d'explorer plus ou moins en profondeurs certaines thématiques, ou de rester à la surface d'autres. Par moment, la métaphore peut sembler toutefois un peu forcée, ou, en tout cas, être un prétexte pour évoquer différents éléments. L'ouvrage étant justement organisé de façon thématique, j'ai pu regretter un plan pas assez structuré totalement à mon goût – c'est mon côté ancienne khâgneuse, j'aime l'ordre et les plans ternaires...

J'ai beaucoup écouté Charles Dantzig à la radio, notamment dans ses émissions sur ses études de personnages de la Recherche, ce qui fait que certaines de ses réflexions m'étaient déjà familières – et que j'avais sa voix en tête en le lisant. Je ne suis pas forcément du même avis sur lui à chaque fois, c'est cela qui est stimulant. Et n'ayant pas relu la Recherche depuis un certain temps, c'était un livre bien adapté pour moi : si j'ai oublié certaines situations ou certains personnages, je me souviens du cadre général, des principaux sujets abordés. De plus, son écriture peut elle-aussi faire penser à Proust, de part la structure même de ses phrases avec leurs incises et leurs digressions, avec un certain humour parfois féroce contre ses propres contemporains, et une inscription historique et contextuelle dans notre monde qui a ses propres formes de bêtise humaine, avec l'élection de Trump, les influenceurs de réseaux sociaux et certains comportements humains en période de pandémie.

Enfin, comme il le dit lui-même dans un numéro de Personnages en personne sur France Culture, lorsqu'on lit un livre, le personnage sur lequel on en apprend le plus est finalement l'Auteur. C'est ainsi que ce texte est une réflexion toute personnelle – de façon totalement assumée - sur la Recherche, subjective et partiale, qui est aussi un moyen pour l'auteur de nous parler de lui : contrairement au Narrateur de la Recherche qui n'est pas Proust, l'auteur Charles Dantzig s'identifie clairement à celui qui parle, au Je, de son texte. Parlant de Proust, il parle donc de lui-même, de son enfance, de ses goûts littéraires, de ses amours, de sa sexualité. Il choisit donc les thèmes qu'il souhaite mettre en avant, il opère à une sélection – il met en avant les personnages qu'il préfère, évoque plus la thématique de l'homosexualité que celle de l'art ou la place de Venise, les tomes qu'il aime le mieux aussi...

Le but est atteint, j'ai envie de relire Proust – les snobs ne disent pas qu'ils lisent Proust, ils disent qu'ils le relisent...
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

60 auteurs plus ou moins connus, plus ou moins journalistes, plus ou moins écrivains, plus ou moins "anciens", plus ou moins philosophes... chacun s'exprime sur la liberté d'expression. Chacun s'exprime sur les conséquences des attentats. Certains le font avec humour ; d'autres avec poésie. BHL rencontre F. Lenoir. R. Puértolas joue la carte de l'humour alors que K. Pancol met au goût du jour R. Denos. La tendresse cohabite avec les réflexions politiques ou philosophiques. Voltaire croise J.L Fournier ainsi que V. Hugo, M. Chattam ou T. de Rosnay.

Lecture enrichissante et divertissante
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Dictionnaire égoïste de la littérature française

L'égoïste du titre convient finalement bien à ce dictionnaire qui peut se lire comme un essai sur la littérature ou être compulsé à petites doses au gré des découvertes qu'il propose, dont nombres appartenant à la face « cachée » de la littérature française. Autant dire d'illustres inconnus pour moi.

Aussi, je trouve que l'auteur se fait avant tout plaisir à lui-même, en retournant fouiner dans des textes divers et variés, en recopiant des citations qui l'ont marqué. Mais la qualité première en est de faire réfléchir. Je n'ai pas toujours saisi le fond de la pensée de l'auteur, mais j'ai souvent souri ou levé le sourcil. Des réflexions quasi philosophiques, des rapprochements insolites feront les délices de qui aime lire tout court, à l'image de cette page entière consacrée aux « idées », que je compte reprendre en citation.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
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Pourquoi lire ?

Un catalogue de bons mots sur ses goûts de lecture et ses passions livresques. Un patchwork. Mais après son Dictionnaire égoïste cet essai me semble mineur.

Extrait :

« Un personnage d’Oscar Wilde [dit] dans le Déclin du mensonge : ‘une de plus grande tragédies de ma vie est la mort de Lucien de Rubempré’ [ ].

Cette phrase est évidemment de l’esthétisme. L’esthétisme est une autre forme de froideur. » p86

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Pourquoi lire ?

Un essai sur un sujet qui tient à coeur à tout lecteur passionné ; mais au final, je n'en ai pas retenu grand chose, à par le sujet "Lire à voix haute" avec le travail des plus originaux, de Véronique Aubouy qui filme des gens qui lisent "A la recherche du temps perdu", l'un après l'autre, sur un temps court (environ 6 minutes) dans des lieux atypiques. J'adore cette expérience dont on peut retrouver des videos sur Youtube.
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Pourquoi lire ?

Ce livre s'adresse essentiellement aux lecteurs compulsifs de littérature; ceux-ci sont plus à même de se retrouver dans les situations de lecture proposées par Dantzig.

Enfant, nous partageons le même incompréhension des parents face à ce temps jugé inutile. Adulte, nous ne sommes souvent pas mieux compris.

Dantzig cloisonne la littérature et n'autorise pas tout roman à en faire partie parfois avec justesse, parfois avec mauvaise foi mais jamais méchamment.

C'est frai, récréatif, et amusant.
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