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Citations de Charles T. Powers (25)


Une horreur n'est pas un malheur . Comprenez vous la différence? La trace de l'horreur ne remontait pas jusqu'à nous. Nous n'étions pas coupables, et donc, d'une certaine manière, nous pouvions l'accepter. En revanche, il nous reviendrait, à nous , d'accepter lemalheur. Et pourtant nous le rejetons, car nous avons nos propres problèmes, nos propres croix à porter.
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On n'apprécie pas toujours les gens que l'on est censé aimer.
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Parce qu'ils (les Polonais) survivent et que le reste de la planète ne se montre pas assez compatissant avec eux. Parce qu'ils ne sont pas considérés comme des victimes. Ils ont l'impression qu'on leur a vole ça. Les Polonais sont toujours la. Pas les juifs. Dis-moi un peu, qu'est ce qui rend la Pologne célèbre dans le monde?"
J'essayais de comprendre où il voulait en venir.
" Copernic? Répondit-il? Lech Walesa?
- le pape, fis-je
- ach ! dit-il avec une grimace. D'accord le pape. Et quoi d'autre?
Je n'avais aucune réponse.
"Auschwitz: voilà. Auschwitz, Treblinka, Sobibor.6 millions de juifs sont morts et le monde entier pense qu'ils sont tous morts en Pologne.
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"Il est comme la Pologne en guerre, disait-il. Courageux et fou."
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Quand j'essaie d'y voir un peu plus clair, il se peut que notre conception de la normalité fût extrêmement vague.
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Il se rendit compte que tout avait déjà été pillé. Des poutres déplacées, des traces de pas. Pour y trouver quoi ? Il savait, maintenant : de l'or. Ils cherchaient de l'or. Ils étaient fous, perdus par leurs superstitions, leurs légendes, leurs jalousie, leur inextinguible cupidité. De l'or ! Les gens vendaient des casseroles et des poêles, travaillaient jour et nuit, habillaient leurs enfants de haillons, gagnaient leur vie en réparant des souliers, raccommodaient de vieux habits, nourrissaient leurs familles de soupe aux choux... et les autres les soupçonnaient de cacher de l'or ! Ils avaient brûlé le temple pour le trouver, ou regardé avidement d'autres le faire, puis ils avaient passé au peigne fin les cendres à la recherche de morceaux fondus, emportant dans leurs mains noirs des bouts de laiton, traînant derrière eux du bois encore intact pour faire du feu.
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Il voulait parler de la propagande officielle contre les Juifs, qui dans le passé avait ressurgi plusieurs fois, par vagues.
"Ils ont transformé les Juifs en monstres uniquement pour servir leurs intérêts. Les Polonais aiment croire aux monstres et aux contes de fées. Les monstres, c'est encore mieux : ça les soulage, ça leur donne de bonnes excuses."
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"Répondez-moi : est-ce que vous avez l'impression qu'ils manquent aux villageois ? Est-ce que vous voyez le moindre signe ne serait-ce que de leur présence ici jadis ? La trace de ceux qui ont construit ces maisons ? Est-ce que vous entendez les vieux parler du challah de Klemsztein, le boulanger ? Du calme des rues les vendredis après-midi ? Est-ce que vous les entendez raconter qu'il y avait autrefois un homme dans le village qui savait réparer les souliers ? Ou raccommoder les manteaux ? Vous avez vu des plaques pour ces gens-là ? Un pierre posée à l'endroit où reposent leurs morts ?"

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Ici, il sera question d'un village polonais, de péripéties locales, de corruptions mineures en vue de profits douteux, de châtiments et de pardon, d'un passé que l'on respecte ou que l'on redoute. Un jour mon père m'a expliqué que notre histoire est comme une force derrière nous, qui nous pousse, invisible, voire inconnue de nous, mais dicte notre manière de vivre. A l'image de tant d'autres choses qu'il me disait quand j'étais jeune, j'y voyais là une idée simple , incontestable, une question d'adulte, comme la manière dont il prédisait le temps d'après la brume autour de la lune. Ce n'est que plus tard que je fus troublé , comme un avertissement que je n'avais pas su entendre.
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La faux coupait et envoyait le foin d'une manière qui lui convenait beaucoup mieux - plus lentement, certes, mais si le travail était bien fait, le foin, projeté par vagues irrégulières, séchait plus uniformément, comme son père et son grand-père le lui avaient appris. Pour lui, les vieilles méthodes étaient en harmonie avec les saisons, le soleil, le climat. Il savait qu'elles étaient moins efficaces ; mais elles avaient un avantage : elles étaient solitaires.
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Les gens croient tout ce qu'on leur dit, mais surtout le pire.
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Il oubliait ce qu'on lui avait dit la veille, mais pas ce qui s'était passé quarante ans avant. Sourd aux voix des hommes parfois, mais jamais à la forêt.
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Mon grand-père me racontait souvent cette blague : si tu te retrouves dans une souricière et que tu es attaqué d'un côté par les Allemands, de l'autre côté par les Russes, sur qui est-ce que tu tires en premier ? " Les Allemands, répondait-il. D'abord l'effort, ensuite le réconfort."
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Dans les salles de réunion, certains hommes se levaient pour parler (car on était censé, plus ou moins, contribuer aux débats) et disaient n’importe quoi. D’abord, on s’exprimait toujours dans un jargon particulier. Certains savaient le manier à bon escient, les autres se contentaient de répéter les phrases à la mode. « Opportunisme droitier », « luxembourgisme », « aventurisme », « pensée utopique », « provocations matérialistes »… Chaque terme était une sorte d’abréviation : alignés ensemble, ils formaient une langue absurde, une terminologie à moitié intelligible, sortie tout droit de la revue théorique du parti, qui n’y comprenait sans doute rien non plus.
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Il sera question d’un village polonais, de péripéties locales, de corruptions mineurs en vue de profits douteux, de châtiment et de pardon, d’un passé que l’on respecte ou que l’on redoute
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partout autour de moi, le passé resurgissait ,affleurait comme des cailloux sur un chemin.La mémoire avait un avenir autant qu'un passé
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Ton père savait tout ça. Il a vu les cadavres de la famille du gamin traînés par les pieds derrière une charrette, ils sont passés devant les maisons, autour de l'enclos où les Juifs regardaient à travers les barbelés. La charrette et le cheval appartenait au père de Powierza. Les Allemands l'ont obligé à faire ça. Ils se sont bien assurés que tout le monde voie que c'étaient cet homme, sa femme et leurs filles, des gens que tout le monde connaissait parce qu'ils tenaient une boutique. On venait lui acheter des denrées pendant qu'elle faisait la monnaie et ficelait les paquets. Ton père a vu toutes ces choses-là. Plus tard, il m'a raconté qu'il m'avait désobéi. Il les avait accompagnés jusqu'à l'orée des bois, en bordure du village, et il s'était caché. Il avait entendu les coups de feu. Mais je ne lui ai jamais dit ce qui s'était passé. Leszek. Je ne lui ai jamais rien dit d'autre là-dessus. Ce qu'il avait vu de ses yeux était déjà assez horrible comme ça.
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[...] - La pompe que j'ai réparée chez vous l'été dernier, elle marche bien ?
- Oui, merci.
- Bien. Je me demandais ... Est-ce que vous avez discuté avec Karol, le vétérinaire ?
- Non. Pourquoi ?
- Je l'ai entendu dire des choses l'autre jour.
- Quoi donc ?
- Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris. Comme quoi lui aussi aurait entendu certaines choses. Il voit du monde, vous savez. Il est intelligent, malgré son penchant pour la bouteille. Très intelligent. Certains hommes intelligents sont comme ça. Surtout dans un village comme le nôtre. C'est leur manière de survivre.
- D'accord, Andrzej. Qu'est-ce qu'il a dit ?
- Je n'en suis pas sûr, mais il a parlé de camions. Des camions russes, peut-être.
- Oui ?
- Quelqu'un les voit régulièrement, ces camions. Je ne sais pas quand. Mais quelqu'un les a vus, peut-être plusieurs fois, sur l'ancienne route de la carrière, près de la distillerie. La nuit, je crois me souvenir. Enfin, vous connaissez Karol ... Parfois c'est difficile de le comprendre. N'empêche qu'il entend des choses.
- La route de la carrière ? Mais il n'y a rien, là-bas, si ?
Il s'agissait d'une petite carrière, qui fournissait autrefois du gravier pour les routes. Elle était désaffectée depuis vingt ans.
- Il y a la distillerie pas loin.
- La distillerie ?
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J'appréciais mon grand père, même si ce n'était pas de l'amour. On n'apprécie pas toujours les gens que l'on est censé aimer.
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Nos femmes versent facilement des larmes, presque à la demande, sur les tombes froides de mars ou de novembre, mais le deuil privé demeure caché - c'est le cas de ma mère.
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