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Critiques de Charlotte Erlih (490)
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Bacha posh

Farrukh,15 ans, est le barreur d'une équipe d'aviron. Son rêve est de faire participer pour la première fois son pays, l'Afghanistan, aux JO. Mais c'est aussi une bacha posh, une fille élevée dans le secret comme un garçon dans une famille qui n'en a pas. Lorsque arrive la puberté, elle va devoir se battre pour ne pas redevenir une fille et garder toutes les libertés qu'elle a connues...

Un roman vraiment émouvant qui fait découvrir cette tradition afghane des bacha posh. Ces filles, élevées dans le mensonge, ont beaucoup de mal à retrouver leur identité première une fois adolescentes, ayant goûté aux libertés accordées aux seuls garçons.

J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt l'histoire de Farrukh / Farrukhzad et son combat contre une coutume qui parait paradoxale dans la société afghane.

Un vrai coup de cœur pour ce roman qui m'a permis de découvrir l'existence de ces bacha posh que je ne connaissais pas du tout.

A découvrir !
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Bacha posh

Déçue par cette lecture.

On découvre Farrukh, jeune garçon de 15 ans en Afghanistan qui pratique l'aviron avec ses amis. A environ la moitié du roman, on découvre qu'il s'agit en fait d'une jeune fille travesti en garçon depuis 10 ans. On découvre que ce travestissement est instaurée par sa famille, mais maintenant qu'il/elle a atteint l'âge des menstruations, il doit redevenir fille et prendre le rôle et le statut des filles en Afghanistan, avec les règles et les interdits à respecter.

L'écriture est fluide, agréable.

Ce qui ne m'a pas plus est le peu d'explication fourni au sujet de cette tradition : pourquoi ? dans quel but ? Coutume tolérée ou illégale ? Quel avenir pour ces jeunes Pacha Bosh ?

Quant à la fin... ?!!

Ce sujet m'avait interpellé dans un autre livre que j'avais lu il y a quelques temps (je ne sais plus lequel, j'avoue...). En fait je ne vois pas vraiment l'intérêt de cette histoire jeunesse.

Dommage. Je n'ai pas accroché...
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Darling, tome 1 : #automne

DARLING #AUTOMNE



Quoi ?



Une série en quatre tomes avec Julien Dufresne-Lamy aux commandes ? OK. Je suis faible.



Je plonge dedans la tête la première et c'est mon coeur qui s'en prend plein la tronche ! Voilà qu'un de mes coups de coeur de cette rentrée qu'on dit littéraire, est un roman destiné à la jeunesse !



DARLING est annoncé comme une série en quatre volumes, quatre saisons pour raconter la vie d'une bande d'ados bien de chez nous !



Ecrit à quatre mains par Julien Dufresne-Lamy et Charlotte Erlih, j'ai littéralement dévoré ce premier tome !



May et Néo sont aussi différents que peuvent l'être deux jumeaux. Elle, c'est l'étoile du lycée, lui, le vilain petit canard, geek et mal dans sa peau, qui se refugie dans les jeux vidéos. Autour d'eux gravitent ces adolescents qui ont appris le sexe sur Youporn, ont leur propre langage, leurs codes et leurs réseaux finalement pas si sociaux.



A la croisée de Gossip Girl et de Skins, ce premier volume se lit comme on mate une bonne série, les clichés en moins et un vrai ton en plus. Car on sent immédiatement que les auteurs ont tenté de parler Vrai, dans les préoccupations de cette jeunesse pleine de contradictions.



Ni manichéen, ni donneur de leçons, ce premier tome emporte, étonne et émeut beaucoup. La dernière partie m'a souvent bouleversée.



J'aurai aimé, à quatorze ans, avoir la chance d'ouvrir ce livre. Il faut l'offrir aux jeunes, aux moins jeunes, aux lecteurs de tous horizons.



Car il est important, je trouve, ce roman dont on ne peut rien dire de l'intrigue pour ne pas le gâcher.



Le deuxième tome est prévu pour cet hiver et ce sera bien la première fois que je vais attendre impatiemment de mettre ma doudoune !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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La dernière fausse note

Clémentine, 12 ans, joue du violoncelle, et plutôt bien, mais quand on a un père premier violon dans un orchestre national, il faut s'accrocher. Il n'est jamais content et ses remarques exaspèrent Clémentine. Après une dispute, Clémentine décide d'arrêter le violoncelle. Elle fera part de la nouvelle à ses parents et à sa prof de musique dès que l'occasion se présentera. Mais le lendemain, quelqu'un vient la chercher en classe (elle est en cinquième) pour l'accompagner dans le bureau de la directrice où l'attend sa mère, porteuse d'une terrible nouvelle : son père vient de mourir…

***

En lice pour le prix des Incorruptibles 2023 (CM2/6e), La dernière fausse note présente avec justesse et sans niaiserie la difficile situation que va vivre Clémentine, mais aussi sa mère et, de plus loin, ses proches. Passés le choc et la sidération qui l'accompagne, Clémentine va chercher à oublier l'absence de son père en multipliant les activités sauf, bien sûr, le violoncelle. Au chagrin s'ajoute la culpabilité : la dernière conversation qu'elle a eue avec son père s'est terminée en dispute. Et si ce qui est arrivé était de sa faute ? Charlotte Erlih présente sans mièvrerie la lente acceptation du drame et le travail de restructuration que Clémentine effectue grâce au soutien de sa mère, mais plus encore grâce aux amis de son âge. Yara, une compagne de classe généreuse et altruiste, elle aussi en train de vivre une situation très difficile, saura l'écouter, lui faire comprendre qu'elle n'est pas la seule à vivre des moments terribles, et lui rendre confiance en la vie. D'autres amis enrichiront son quotidien en l'entraînant vers de nouvelles expériences, et Clémentine pourra envisager un avenir avec eux, et avec le violoncelle, bien sûr ! Un sujet difficile, intelligemment traité et de nécessaires explications pour les enfants qui traversent cette épreuve, comme pour les autres, ceux qui les regardent sans forcément comprendre ni compatir.

***

L'allusion à Moi, Christiane F… sur la quatrième de couverture n'évoquera rien aux enfants et, si le parallèle se justifie en bonne part, il me semble difficile à expliciter…

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Bacha posh

En Afghanistan, une forte pression sociale pèse sur les familles et les pousse à avoir à tout prix un fils. Pour les foyers qui n'ont pas cette chance, il existe toutefois une solution intermédiaire visant à préserver l'honneur de la famille : ce sont les bacha posh, ces jeunes filles élevées comme des garçons jusqu'à ce qu'elles atteignent la puberté. Après quoi, elles reprennent leur statut de femme et se retrouvent à nouveau privées de tout droit. Si l'expérience permet à ces bacha posh de profiter des libertés dont jouissent les hommes afghans (sortir seul dans la rue, faire du sport, avoir un travail...), le retour à leur condition de femme est souvent traumatisant. C'est justement ce que va découvrir l'héros/héroïne du roman de Charlotte Erlih qui se penche avec succès sur cette curieuse tradition. Pour Farrukh la question ne se pose pas : il est un garçon ! Il est même le leader du seul club d'Aviron du pays ! Et pourtant, à l'arrivée de ses règles, tout bascule : Farrukh doit redevenir Farrukhzad, porter une bourka, ne plus jamais s'aventurer dehors sans chaperon, se consacrer à l'entretien du foyer... et abandonner l'aviron !



L'auteur montre parfaitement le traumatisme que représente pour ces jeunes filles ce brusque revirement et aborde par ce biais la difficile question du statut des femmes en Afghanistan. Le lecteur ne peut qu'être frappé par le changement radical de comportement du père de l'héroïne dès lors qu'elle cesse d'être une bacha posh, ou encore par les réactions de l'équipe d'aviron à l'égard de toute femme qui s'écarterait un temps soit peu des carcans fixés par leur société. Même la mère de la jeune fille, dont on pourrait attendre davantage de compréhension, fait montre d'une détermination farouche afin de lui faire renoncer à sa liberté. Et pourtant, Farrukh va choisir de lutter, de ne pas se résigner et de tout sacrifier pour tenter de réaliser son rêve, dans l'espoir de, peut-être, rompre avec la tradition... L'héroïne est attachante et son combat plus que louable : la fin du récit n'en est que plus amère pour le lecteur. Mais le roman met également en avant des valeurs très positives, notamment en ce qui concerne l'aspect sportif et la solidarité, l'enthousiasme et la fierté qu'il permet de créer au sein d'une communauté.



Un très bon roman qui plaira sûrement aux adolescents et qui leur permet de découvrir cette étonnante tradition qui persiste toujours aujourd’hui en Afghanistan. Le récit permet également d'aborder avec eux la question du droit des femmes et des stéréotypes entre filles/garçons.
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Coupée en deux

Coupée en deux ou pépite ! Coupée en deux , fissurée , scindée , écartelée depuis que ses parents se sont séparés , depuis que la garde alternée a été instaurée . une semaine chez sa mère , une semaine chez son père et Camille a appris à détester le dimanche soir et le lundi matin . Les choses vont se compliquer car sa mère a trouvé un poste en Australie et souhaite partir y vivre avec Camille .... C'est pourquoi un RDV chez le juge a été pris et Camille doit s'exprimer et choisir ... ou pas.

Le divorce sujet s'il en est douloureux .S'il traumatise les parents que dire alors du choc émotionnel ressenti par les enfants ? Charlotte Erlih donne la parole à Camille . Pas de pathos, pas de faux-fuyant , des mots simples mais qui font mouche , un texte court au ton juste qui parle sans ambages d'un accident de la vie subi par bon nombre de nos enfants .

Une belle découverte , merci aux Editions Acte Sud junior via NetGalley pour ce partage .
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Darling, tome 2 : #hiver

Face caméra.



Tout le monde, n’importe qui, peut devenir une star.



Depuis son salon, depuis sa chambre. Dans les secrets de la porte close adolescente où ne peuvent pénétrer les parents.



Le miracle, il s’accomplit tous les jours sur Youtube, Tik Tok, Insta ou Twitter.

Les vieux cons te diront que Youtube, les réseaux sociaux et compagnie, c’est un peu le vide absolu. Qu’il s’agit d’une insulte à l’intelligence. Tout est fake. C’était mieux avant.



Pourtant, ils sont là, dans notre quotidien, devenant même un média incontournable et régissent la vie de nos ados…



J’étais tellement impatient de me plonger dans ce second tome de la série Darling. Le premier tome m’avait convaincu et celui-ci renouvelle le plaisir !

On rencontre Pierre. Pierre et sa tâche sur la tronche. Disgracieuse. Pierre que sa nana a largué il y a peu.



Pierre va poster une vidéo. Comme ça. Pour rien, pour lui. Pour rire de sa tâche.



Et le miracle se produit, les « vues » s’affolent et c’est la gloire !

En sera-t-il plus heureux pour autant ? Ne perdons-nous pas un peu de notre âme en étant liké ainsi par la multitude ? Des milliers d’abonnés au rythme de l’algorithme. Des haters, des trolls, cette faune 2.0, digne d’un Seigneur des Réseaux.



Julien Dufresne-Lamy et Charlotte Erlih se glissent une nouvelle fois avec brio dans la peau d’ados et ça fonctionne ! Comme dans le premier tome, les auteurs proposent un roman choral avec ces jeunes.



Touchants, parfois agaçants, ils sont le pur produit de notre époque et ce deuxième tome de Darling la décrit d’une bien belle façon. Sans juger, sans minimiser ou bêtifier notre jeunesse.



Vivement le troisième tome !

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Bacha posh

Le jeune Farrukh vit à Kaboul, capitale Afghane.

Son père lui a transmis deux passions : l’aviron, qu’il pratique en tant que barreur avec ses amis, et la lecture.

La vie semble donc lui sourire et Farrukh sait l’apprécier, mais le rappel du mensonge sur lequel elle s’est construite met brutalement fin à ce bonheur factice.



Pour qui connaît la définition de 'Bacha Posh', le titre est probablement trop évocateur. Pour les autres (comme moi avant cette lecture) évitez d’aller la chercher avant de lire ce livre et ne lisez pas la quatrième de couverture. Vous n’en apprécierez que mieux ce roman instructif et sidérant, qui traite remarquablement bien le sujet de l’identité et de l’image de soi.



Je conseille cette lecture aux adolescents, qu’elle puisse un peu les aider à relativiser certaines de leurs préoccupations, mais aussi aux adultes, qui y découvriront des aspects méconnus des cultures afghane et pakistanaise.
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Bacha posh

Deux préoccupations majeures dans la vie de ces huit ados de quinze ans :

- guetter le développement de leurs signes de virilité,

- espérer représenter l'Afghanistan aux JO à l'épreuve d'aviron.

Elément moteur de l'équipe, Farrukh est quand-même un peu à part. Et pour cause...



A ceux qui ne savent pas ce que sont les 'Bacha Posh' et qui préfèrent les surprises, je conseille d'éviter la 4e de couverture.

J'avais beau connaître vaguement le sujet de ce roman, je suis tombée de haut en découvrant cette coutume afghane et pakistanaise, vieille de plusieurs siècles, et encore pratiquée aujourd'hui. Elle soulève un tas de questions - évidemment sur la place des femmes dans certaines sociétés, mais aussi sur le 'fonctionnement' de l'amour parental dans ces familles.



A part l'aspect sportif, qui m'a semblé longuet, j'ai beaucoup aimé ce roman dépaysant, instructif et dérangeant.

Un détour par Wiki en cours de lecture a un peu dissipé mon incompréhension indignée.

Oui, mais quand-même !! Comment se remettre d'un 'truc' pareil ? 😲



A faire lire à nos filles ados, entre autres...



* source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bacha_posh
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Bacha posh

Farrukh, jeune afghan, a une grande ambition : il rêve de participer avec son équipe aux JO dans la catégorie aviron. Il pourrait ainsi donner une autre image au monde entier de son pays dévasté par la guerre et les attentats. Mais il cache un lourd secret, il est en fait un "bacha posh" c'est à dire une fille élevé en garçon dans une famille qui en est dépourvu. Malheureusement cette pratique n'est admise que jusqu'à la puberté, ensuite il devra redevenir une fille et perdre tous les privilèges accordés aux garçons sous peine de déshonorer sa famille. Cette fameuse puberté arrive au plus mauvais moment, peu de temps avant les épreuves....

L'injustice et le bouleversement identitaire engendré par ce genre de pratique sont parfaitement décrit dans ce roman : on s'indigne pour Farrukh/Farrukhzad qui s'effondre et on l'admire de se battre jusqu'au bout.

Bouleversant !!!
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Fantomelette

J'étais vraiment tombée sous le charme du précédent album de Charlotte Erlih et Marjolaine Leroy, Comme tout le monde, dans lequel elles abordaient le thème de la tolérance et de la différence. Aussi, lorsque je les ai aperçues au salon du livre de Paris en 2019, je n'avais pas hésité une seconde à m'offrir leur nouvel album et à me le faire dédicacer*.



A l'image de la petite roulotte dans Comme tout le monde, Fantômelette affiche sa différence dès les premières pages. Dans sa famille de fantômes, elle se sent bien discordante : toute menue et d'un jaune vif, elle fait plutôt rire que peur... Mais est-ce si grave ?



Charlotte Erlih n'a pas son pareil pour nous offrir de beaux textes rimés, bourrés de jeux de mots, tout en conservant une portée émotive forte. C'est à la fois drôle et poignant.



Bien-sûr, tout cela est possible grâce aux illustrations aux pastels de Marjolaine Leroy, qui complètent le texte. Les deux s'assemblent dans une mise en page au moins aussi dynamique que notre petite Fantômelette !



"Une histoire hilarante pour apprendre à s'accepter tel que l'on est".



*Charlotte Erlih et Marjolaine Leroy sont très accueillantes et aiment partager avec leurs lecteurs. Si vous les rencontrez en salon, n'hésitez surtout pas à aller à leur rencontre ! Pour ma part, j'ai vécu un beau moment ce jour-là.
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Comme tout le monde

Une foi n'est pas coutume, le prix littéraire OCCE 41 m'aura fait découvrir un très bel album !



Quel coup de coeur pour cette "petite roulotte, bariolée et un peu boulotte" ! Le lecteur tombe tout de suite sous son charme et la suit avec plaisir jusqu'au village fleuri.

Ah, tiens, il ne paraît pas si fleuri que ça ce village... Les maisons sont noires et pas très sympathiques. Il faut dire que la petite roulotte détonne parmi ces maisons traditionnelles. Mais elle va tenter de se fondre dans le paysage et d'être "comme tout le monde".

Je vous laisse le soin de découvrir la très belle chute de cet album qui offre à son lecteur une fin ouverte et magique.



Les illustrations de Marjolaine Leray sont splendides. Les pastels gras et l'encre, qui se déploient en pleine page, donnent vie à ces objets et concourent à rendre l'album très dynamique.

Le texte musical, au vocabulaire haut en couleurs, ainsi que sa mise en forme très variée (typographie manuelle, texte parfois coloré, de taille différente...) dynamisent le récit.



La richesse de Comme tout le monde réside aussi dans le lien entre le texte et les illustrations. Celles-ci complètent parfaitement les mots et invitent même le lecteur à remettre en cause ce qui est écrit : lorsqu'il est noté que la roulotte s'arrête dans un village fleuri, les illustrations montrent de hautes maisons toutes noires à la mine patibulaire ; lorsque les maisons traditionnelles expliquent que pour être belle, une maison doit être de telle et telle manière, l'illustration nous montre toute la beauté de la petite roulotte qui ne correspond pourtant pas aux critères édictés.



Un album fort riche, visuellement très beau, qui invite à s'interroger sur la place de chacun en société. Un vrai bijou !
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Bacha posh

Un roman aussi dense et fort, ce n’est pas tous les jours que l’on peut en lire. Bravo à l’auteur de nous faire ainsi entrer dans l’intimité d’un ado afghan. On le voit évoluer au sein de sa bande de jeunes garçons, fana d’avirons et décidés à monter une équipe professionnelle. Mais Farrukh s’appelle en réalité Farrukhsad et le déclenchement de sa puberté remet en cause son statut de "basha posh". Elle doit se réhabituer au rôle féminin, alors que depuis 10 ans elle tient le rôle d’un garçon dans sa famille. C’est donc tout son monde qui s’effondre. Mais surtout elle s’inquiète de ne plus revoir ses amis et de lâcher son équipe.



Les rapports homme/femme totalement inégalitaires dans cette société traditionnelle sont ainsi visibles : dans la famille les sœurs doivent faire à manger et solliciter un entretien pour adresser la parole à leur père. Farrukh en tant que basha posh lui parle comme un égal, accompagne ses sœurs à l’extérieur, sait lire et écrire. Le système social valorise tellement les garçons, qu’une famille sans garçon en a honte. Faire passer une fille pour un garçon permet de simplifier les choses pour le groupe familial, notamment parce que celle-ci peut alors travailler sous sa fausse identité. Mais le retour à la normale est obligatoire dès la puberté, l"honneur" de la famille primant sur tout. Ce roman s’attache à nous faire comprendre à quel point un tel bouleversement ne peut être qu’une déchirure. La vision de la femme par ces ados afghans se voient dans le traitement distant qu’ils infligent à "la française". Cette jeune femme, venue pour les entrainer, ne récolte que leur mépris. Elle est si différente qu’elle ne peut entrer dans leur conception : on ne doit ni la regarder, ni la saluer, ni lui adresser la parole. Et elle ne peut en aucun cas leur donner des consignes. Farrukh, traduit au groupe et sert d’intermédiaire. Au vue de leur réaction, i est d’autant plus difficile pour la jeune fille d’envisager que ses amis puissent l’estimer pour ce qu’elle est réellement.



Le thème de l’aviron et de l’entrainement sportif offre un angle d’attaque intéressant. L’esprit d’équipe et l’amitié joue un rôle important. La conversation sur les filles, personnes inintéressantes pour Sohrab, montre que le clivage est tel qu’un garçon peut difficilement envisager un échange intellectuel avec les filles. Comment aimer ce qu’on méprise ? La réaction extrêmement violente de son meilleur ami sera pour Farrukh la plus grande déception.



Le roman se dévore, tant on se demande ce que Farrukh va faire. Le poids des traditions l’écrase. Elle cherche son identité. Au final le plus important pour elle n’est pas son sexe, mais bien sa capacité à la liberté. La fin se termine sur sa résistance.



C’est beau, convainquant et émouvant. Un roman à faire lire à tous dès 13 ans.
Lien : http://lireetclaire.wordpres..
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J'ai tué un homme

Ce roman psychologique trouble par son traitement original, ténu et original de la schizophrénie. Il règne tout le long de la lecture une ambiance angoissante et prenante comme dans les romans de Catharina Atwood. Arthur, élève de 3ème, se prend pour Claire Berton, une militante anarchiste qui en 1923 a tué un leader de l’Action Française et le lecteur est invité dans le délire de l’adolescent de manière trouble et angoissante. Le focus se déplace ensuite sur tous les proches confrontés à cette maladie : les parents, les proches, les amis avec cette question sous-jacente : que faire quand on est spectateur impuissant ? Le sujet est ainsi traité sans tabou et avec beaucoup de pudeur pour accompagner le lecteur dans son questionnement de notre société. #jaitueunhomme #netgalley

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Coupée en deux

Coupée en deux de Charlotte Erlih m'a été envoyé par Actes Sud Junior et net galley.

Ce court roman pour adolescents traite de la difficulté pour les adolescents de choisir entre ses parents.

Les parents de Camille sont séparés, son papa a même refait sa vie et elle a une petite sœur. La garde alternée est plutôt une réussite mais un grain de sable va gripper cette petite vie bien remplie. La maman de Camille a obtenue un excellent poste... en Australie ! Adieu la garde alternée, adieu la France, bonjour l'inconnu.

Camille doit choisir chez qui elle va aller vivre. Evidemment, ce sera l'Australie, le soleil, sa maman... Après tout son papa a refait sa vie, il a une nouvelle famille...

Chez l'avocate le choix avait été facile..

Mais devant la juge c'est une autre paire de manches ! Et Camille doit pourtant donner son avis...

Coupée en deux est un excellent roman, pour les adolescents mais aussi pour les parents. Je pense que tout le monde devrait le lire, surtout ceux qui sont séparés car peut-être que ça pourrait faire prendre conscience que pour l'enfant concerné il n'est pas si évident de choisir entre ses deux parents !

J'ai adorée ce court roman car il est très bien écrit, jamais larmoyant. L'auteure à su éviter les clichés.

Le ton est incroyablement juste, on dirait vraiment que la narratrice est une adolescente !

Et il y a des touches d'humour pour dédramatisé la lecture.

C'est un excellent livre qui m'a beaucoup touché. Je ne suis pas la cible, je n'ai jamais eu de parents divorcés et je n'ai pas moi même divorcé, et pourtant ce roman m'a captivé de la première à la dernière page.

je mets un énorme cinq étoiles, j'ai eu un coup de cœur pour ce très joli livre, que je recommande à tous, adolescents et adultes :)
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Bacha posh

Une coutume afghane veut que dans les familles afghanes qui n’ont pas de fils, on puisse élever une fille comme un garçon. On appelle ces filles des «bacha posh». Ainsi, parce-que ses parents n’avaient pas de garçon, Farrukhzad, née fille, est devenue Farrukh, le garçon, à l’âge de 5 ans. Habillé comme un garçon, se comportant comme un garçon, vivant comme un garçon au sein de sa famille et aux yeux de tous, Farrukh goûte la liberté à laquelle tout homme afghan a droit. Il sort, travaille et gagne de l’argent, et a droit au même respect que son père de la part de sa mère et de ses sœurs. Le plus important pour lui, dans cette vie qu’il aime, sont les moments qu’il passe avec ses amis lors de leurs entraînements d’aviron. Chef d’équipe, Farrukh tient le rôle du barreur sur le bateau et impulse à ses coéquipiers les mouvements et la cadence à suivre. Son rêve : mener son équipe jusqu’aux Jeux Olympiques. Nul ne se doute de sa véritable identité, pas même son meilleur ami Sohrab avec qui il entretient des liens étroits. Mais lorsque la nature reprend ses droits, les rêves de Farrukh s’effondrent. A la puberté, Farrukh redevient Farrukhzad. Le choc est terrible mais Farrukhzad doit se faire une raison : elle est femme et doit à ce titre rejoindre sa condition de fille soumise aux hommes. Le pourra-t-elle après avoir joui pendant de longues années de la liberté auquel tout un chacun peut prétendre ?



Bacha posh nous fait découvrir une pratique culturelle afghane que pour ma part, je ne connaissais pas. Cette pratique permet en effet aux familles afghanes de surmonter la honte de ne pas avoir de fils et par la même occasion, de profiter des avantages d’avoir un homme dans la famille. La «bacha posh» peut aller à l’école, sortir, travailler, jouer le rôle du frère qui accompagne ses sœurs dans leurs sorties. Mais lorsqu’elle atteint l’âge de se marier, finie la liberté ! Elle doit retrouver sa position de femme soumise aux hommes, telle que le veut la culture afghane. On peut très bien imaginer le choc psychologique et émotionnel que cela peut produire sur ces jeunes filles et l’auteur, Charlotte Erlih, montre en effet combien Farrukh ne peut se résoudre à se voir ainsi « diminué ». Questions d’identité, questions de culture,… l’auteur nous décrit des pratiques de la société afghane sans préjugé ni jugement. Destiné aux jeunes lecteurs, ce livre a également le mérite de parler de l’Afghanistan sans faire un sujet sur la guerre ou le terrorisme. Rien que pour cela, il est à conseiller.

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Mon bel assassin

Une jeune fille engagée voit sa vie bouleversée par sa médiatisation.



Suite à un nouveau meeting, une vidéo tourne sur les réseaux mettant en scène un soi-disant suicide.



Elle quitte alors les lieux et part dans un bus où elle est interpellée par une jeune homme qui cherche à communiquer avec elle.



Elle s'imagine alors qu'il souhaite l'assassiner...



J'ai bien aimé ce roman court qui montre l'autre côté de la célébrité tout en évoquant la question des combats écologiques.



Au moment où le film Don't look up met en lumière notre incapacité à réagir fasse aux menaces induites par les activités de l'homme sur la planète, le débat reste primordial.



La situation de départ du récit montre bien les tensions qui existent suite à la nécessité de changer notre mode de société.



L'incitation à la surconsommation des pays développés au détriment des autres qui servent d'usines et de déchets a généré suffisamment de profits pour que la vie de leurs opposants puissent être menacés.



Alors l'autrice nous plonge dans l'angoisse croissante de la militante face à celui qui pourrait être aussi bien un jeune garçon sympathique et pourquoi pas un potentiel petit ami et un tueur.



Car comment est-il possible qu'il ne l'ait pas reconnu ?
Lien : https://www.nouveautes-jeune..
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Comme tout le monde

Cet album aux illustrations crayonnés, enfantines favorise un discours de proximité sur l''acceptation des différences. Mais le lecteur est surtout rapidement captivé, ému par la poésie et la force du texte. Cette roulotte qui essaye de se conformer aux autres est pleine de force et de sensibilité. le message fort et universel de cet album et la façon originale et unique dont il est ici transmis devrait rapidement en faire un incontournable !
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Bacha posh

Lu dans les éditions Actes Sud Junior, je suis toujours contente de pouvoir découvrir un de ses romans lus "d'une traite". Bacha posh. Je connaissais déjà ce terme utilisé pour ces jeunes filles devant changer de sexe quand leur famille n'était pas pourvu de garçon en Afghanistan. Le roman de Nadia Hashimi est incroyable pour cette découverte avec la perle et la coquille.



Alors quand je le vois dans les rayons jeunesse, j'en suis très heureuse car c'est un pan culturel à faire découvrir aux plus jeunes. Un roman engagé pour la liberté et la passion pour un sport. Farrukh a 15 ans et disons qu'elle/il a eu la chance de pouvoir vivre libre jusque là. Atteignant la puberté, toute sa jeunesse auprès de ses copains d'aviron s'envole et elle se retrouve derrière son grillage et ses regards de soumission. C'est une toute nouvelle vie qui commence, une de celle qui révolte et notre héroïne ne va absolument pas se laisser faire.



J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, c'est vraiment immersif et passionnant, on s'attache à cet oiseau libre et je mets ces 4* pour ces derniers éléments. Je regrette ce dernier tout petit chapitre, j'aurai aimé quelques pages en plus pour une fin avec plus d'espoir et d'opportunité.
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Coupée en deux



Un divorce, une garde alternée, une demi-sœur qui arrive, Camille fait le récit de ses 5 dernières années, prise entre 2 feux, deux modes de vie.

Sa mère a trouvé un poste en Australie. Camille demande à être entendue par un juge.

Très joli style qui témoigne à la fois de la mélancolie de la jeune fille et de son appétit de vivre.

Ce court roman est classé en catégorie « jeunesse » mais il me semble que des parents pourraient y trouver matière à réflexion sur le ressenti de leurs enfants qui vivent ainsi écartelés entre deux amours.

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