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Critiques de Christian Kiefer (79)
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Les animaux

Bill s'occupe d'un refuge pour animaux sauvages blessés dans l'Idaho. Il mène une vie simple et a eu la chance de rencontrer Grace, qu'il aime, ainsi que le garçon de celle-ci, Jude. Bref, une vie à priori heureuse. Mais un jour Rick le contacte. Rick, c'est son meilleur ami de toujours, mais Rick est aussi le symbole de son ancienne vie. Celle qu'il préférerait oublier. Celle où il a fait des erreurs, n'a pas été à la hauteur, était joueur. Quelle menace représente ce retour pour tout ce qu'il a construit ?

J'ai bien aimé ce livre qui mêle passé /présent pour donner toute la force aux personnages et à leurs liens. J'ai beaucoup aimé également la description des animaux, leur lien à l'homme.
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Les animaux

La collection Terres d'Amérique nous offre une pépite de la littérature américaine, Les Animaux est un des meilleurs romans de la rentrée d'hiver 2017 !



Deux histoires et un même fil conducteur, deux personnalités et un seul être. Les animaux raconte l'histoire de Bill Reed anciennement appelé Nat, alternant le passé et le présent l'auteur nous fait découvrir un personnage complexe et très charismatique. D'un côté il y a Nat, un petit délinquant sans envergure, un joueur de Casino minable, un ami peu fiable; de l'autre il y a Bill Reed, un homme responsable, gardien d'un refuge pour animaux sauvages, être fidèle et amoureux à une belle vétérinaire.



C'est ainsi que je suis tombée sous le charme de Bill Reed, de sa tendresse, de sa volonté de bien faire, de son combat pour la cause animale et que j'ai détesté Nat pour sa lâcheté et son manque de caractère. J'ai trouvé que Christian Kiefer retranscrivait à merveille cette évolution, cette quête de rédemption et met en lumière la controverse de la seconde chance : peut-on devenir meilleur, peut-on changer ?



Au-delà de cette question de rédemption, la question écologique/animale est aussi très présente et ce notamment au travers d'une problématique : vaut-il mieux garder des animaux sauvages en cage pour les maintenir en vie ou les libérer malgré leur handicap au risque qu'ils meurent dans les semaines à venir ? Bill Reed se pose cette question car elle définit, détermine si son combat est ou non justifié, si sa rédemption est ou non acquise.



Cela est sans compter le retour de son passé avec Rick, son ancien ami. Ce dernier va ainsi bousculer le quotidien du héros, chercher vengeance mais pourquoi ? C'est ainsi que le lecteur va découvrir progressivement pourquoi cette haine entre ces deux êtres qui étaient pourtant liés par des épreuves terribles. Tout cela traité de façon magistrale et une traduction sublime de Marina Boraso : entre descriptions magnifiques et dialogues puissants, la traductrice a rendu un très bel hommage à la plume de l'auteur.



En définitive, un coup de cœur indéniable et un incontournable de 2017 !
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Les animaux

Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Ou alors pas grand chose au final, disons que j'ai été un peu déçue. Je ne sais pas si c'est dans ma tête que c'est embrouillé ou si c'est la façon d'écrire de Christian Kiefer (ou encore un problème de traduction ?) mais j'ai mis du temps à m'y retrouver dans cette histoire. On passe d'une époque à l'autre au fil des chapitres, jusque là rien de dramatique, normalement je sais gérer le jet-lag littéraire, non ce qui m'a dérangé c'est la narration à la troisième personne pour une partie du récit, il fait ceci, il pense cela - “il” désignant le personnage principal - ok fastoche, mais d'un coup, on passe à une narration bizarre comme si le ‘il' devenait “je” et s'adressait à lui-même version petit garçon en employant le “tu”. Vous me suivez ? Non ? Eh bien moi non plus ! Au bout d'un moment on ne sait plus de qui on parle (sans compter cette histoire de prénom, mais ça vous le comprendrez en lisant le livre). Si on aime les explications tirées par les cheveux, on pourrait imaginer que c'est fait exprès, comme une volonté de l'auteur de distinguer ainsi les deux (voire trois) versions de Bill Reed qui se succèdent dans ce roman, mais bof bof bof. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet pour ne pas dévoiler certains éléments de l'intrigue qui doivent apparaître en temps et en heure, mais voilà, c'était un peu trop artistiquement flou à mes yeux...

Pour autant, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, au contraire, ça devient vraiment intéressant à partir la seconde moitié avec la mise en place d'une belle tension qui oblige le lecteur à aller jusqu'au bout. En fait, j'ai envie de dire qu'avec Les animaux, on ferait un bon film, le scénario est bien ficelé, le suspense bien distillé, la bonne vieille recette “amitié / rédemption” fonctionne bien et en plus la fin est vraiment réussie (contrairement à ce que je croyais voir venir d'ailleurs, je l'avoue). Pour moi, c'est même la meilleure surprise du roman ! J'aime beaucoup ces histoires de destin dans lesquelles on est toujours rattrapé par la patrouille (parce que je crois dur comme fer que ça se passe comme ça en vrai) et surtout, j'aime me faire rappeler cette notion essentielle, ce fameux “un salaud peut en cacher un autre” qu'on a trop souvent tendance à oublier (dans les livres comme dans la vie).

Bref, plus j'y pense, plus j'aime bien ce livre en fait ;)
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Fantômes

J'entends parler de Christian Kiefer depuis la parution de son premier roman, Les animaux, en 2017, mais je n'avais jamais pris le temps de m'y plonger. Je découvre enfin cet auteur, grâce à son deuxième roman, Fantômes et je dois dire que c'est une excellente découverte !

Fantômes est un récit en deux temps. Il y a d'abord la vie de Ray Takahashi en 1945 et son retour en Californie après la guerre ; il n'y a personne pour l'accueillir, et apprend que sa famille a été expulsée et loge maintenant dans un camp... Ray veut désespérément comprendre pourquoi leurs anciens amis ont coupés les ponts avec eux. Il y a ensuite la vie de John Frazier en 1969, et qui revient également de la guerre – celle du Vietnam pour lui. Il est hanté par la guerre, flirte dangereusement avec l'alcool, et tenter de se reconstruire en écrivant un roman.

John Frazier va entendre parler de la disparition de Ray Takahashi lorsqu'il emmène sa tante, Evelyn Wilson, voir Kiriko Takahashi. Pour situer plus précisément, Evelyn Wilson et Homer Wilson sont les anciens voisins de la famille Takahashi, et ceux qui leur ont tournés le dos... Les Wilson sont propriétaires de terres fruitières, et engagent régulièrement des personnes pour les aider. De son côté, Hiro Takahashi – le père de Ray – est un ouvrier agricole qui s'est retrouvé embauché par Homer Wilson ; les deux hommes sont devenus amis, leurs enfants ont grandis ensemble. En mai 1942, les Takahashi sont forcés de rejoindre le camp d'internement de Tule Lake, et y resteront jusqu'à la fin de la guerre. Donc, en suivant sa tante qui veut parler avec Kiriko Takahashi, John Frazier va se retrouver pris dans un amas de secrets, de non-dits et de drames. Pourquoi Evelyn veut-elle parler à Kiriko après tant d'années ? Qu'est-il advenu de Ray, rentré vivant de la guerre mais dont la famille était persuadée qu'il était mort ?

Avec Fantômes, Christian Kiefer nous entraîne dans la vie de deux hommes brisés par la guerre. Ray Takahashi doit en plus faire face à la trahison de personnes qu'il appréciait et respectait, le tout dans une atmosphère de racisme envers les Japonais – même les Japonais vivant en Amérique depuis plusieurs générations et ce qui a contribué à créer des endroits comme les camps de Tule Lake. Et du côté de John Frazier, il porte le poids d'une erreur terrible commise pendant la guerre du Vietnam, une incapacité à reprendre une vie « normale ». Pour lui, heureusement qu'il peut compter sur le soutien et l'amour de sa grand-mère, alors que Ray était seul en rentrant de la guerre...

Fantômes est un roman très dur, surtout pour les différents aspects historiques : Christian Kiefer va aborder le sujet de deux guerres (la Seconde Guerre Mondiale et le Vietnam), ainsi que l'internement des Nippo-américains.

Si la 2ème Guerre Mondiale et la guerre du Vietnam sont des sujets historiques malheureusement connus, je trouve que cet éloignement et enfermement des civils ressortissants japonais et américains d'origine japonaise n'est peut-être pas autant « représentés ». Au cours des cours du collège et du lycée, je me souviens que le sujet a été mentionné – mais de façon très rapide. Et dans les romans que j'ai pu lire, ou les films et séries que j'ai pu voir, je peux compter sur le doigts d'une main ceux qui abordent ce sujet. Mais il est vrai qu'il doit exister des essais et documentaires plus complets : il faudra que j'approfondisse ce sujet car, après tout, c'est en s'informant sur de tels sujets qu'on peut éviter que cela se reproduise. Espérons-le ! Car l'internement des Nippo-américains concerne environ 120 000 civils, qui ont dû quitter leurs maisons, travail, et environnement familier pour se retrouver entassés dans des centres de relogement éloignés, précaires, et souvent insalubres. Outre ces camps, les mesures discriminatoires comptent également des couvre-feu, le blocage des comptes bancaires, et le tout dans une atmosphère raciste et insultante. Et tout cela en se basant sur l'origine des personnes, peu importe depuis combien de temps ces personnes habitaient aux États-Unis...

Christian Kiefer campe des personnages émouvants, sensibles et très touchants – à quelques exceptions près, comme Evelyn Wilson que j'aurais bien secouée comme un prunier à quelques occasions ! Ray et John sont particulièrement frappants et bouleversants, des personnages qui vont me rester longtemps en mémoire.

Donc, je vous conseille VIVEMENT de lire Fantômes ! Je vais pour ma part me lancer très prochainement dans une lecture de Les animaux.
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Fantômes

En 1969, âgé de vingt-et-un ans, John Frazier écrit le premier chapitre d’un roman qu’il n’achèvera qu’en 1983. Il lui a fallu attendre le décès de celle qu’il appelle sa tante, Evelyn Wilson pour oser le terminer et pour connaître les éléments manquants de son récit. Son texte concerne Ray Takahashi, un soldat américain, d’origine japonaise, dont le destin est lié à sa famille éloignée. John s’est emparé de cette histoire, après son retour de la guerre du Vietnam. Il essaie de survivre aux souvenirs de son rôle déterminant, dans des attaques de civils. Pour tenter d’éteindre le bruit des bombardements qui explosent dans sa tête, ce que les drogues et l’alcool ne parviennent pas, il essaie de percer le secret qui entoure un autre combattant : Ray. En réalité, cette mission s’est imposée à lui, lorsque sa tante lui a demandé de la conduire chez Kimiko Takahashi.





Alors que leurs époux étaient proches, les deux femmes ne l’étaient pas. Hiro Takahashi travaillait pour Homer Wilson, lorsque sa famille et lui, comme d’autres Japonais, ont été expulsés et enfermés au camp de Tule Lake. Ces faits se sont produits après l’attaque de Pearl Harbor, en 1941. Un racisme antijaponais a été alimenté par les interventions radiophoniques du Président des Etats-Unis. La dernière fois que Kimiko a vu son fils, Ray, c’est lors de son départ pour l’Europe, aux côtés des Alliés. A son retour des Vosges, en France, il n’a pas rejoint ses parents. Amoureux d’Helen Wilson, c’est à sa porte qu’il est allé frapper. Hélas, l’accueil n’a pas été celui qu’il espérait. Depuis cet été 1945, il a disparu.





Les Fantômes sont nombreux dans ce roman : ceux de la Première Guerre mondiale, ceux de celle du Vietnam, les compatriotes des soldats et ceux qu’ils ont combattus. Pour les mères, il s’agit de la perte de leurs enfants, que ce soit par la mort, l’absence de réponses ou la rupture des relations. Les fantômes s’expriment, également, à travers les actes, les remords, les regrets et la responsabilité. Ce sont ces portes qui se referment, ces mots qui ne sont pas prononcés ou ceux qui sont dits, de manière incomplète mais suggestive. Ils se cachent dans les béquilles chimiques et dans les cauchemars, ils sont les démons intérieurs et ils se taisent dans les secrets. Ils prennent, aussi, la forme matérielle des avions, les Phantoms, que John Frazier guidait, lors des frappes.





Fondé sur des faits réels, Fantômes relate l’ostracisme dont ont été frappés des dizaines de milliers de Nippo-Américains, pendant la Guerre du Pacifique. Symboles d’une peur […]





La suite sur mon blog...




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Fantômes



John Frazier est un jeune homme américain de retour du Vietnam. Il séjourne chez sa grand-mère où ses cauchemars ne le lâchent pas. Il croise sa « tante » qui va lui demander un service : la conduire à 2 heures et demi de route de là pour rencontrer une ancienne voisine.

Écrivain en devenir, il va trouver le sujet de son roman dans les échanges des deux femmes : les camps Nippo-Américains dans lesquels les Américains d’origine japonaise ont été parqués après l’attaque de Pearl Harbor.

Le narrateur transcende la grande histoire par le malheureux destin d’un jeune homme qui avait à peu près son âge et qui devient le symbole d’une Amérique déchirée, désespérément corrompue par le racisme.

C’est un grand roman.

Le récit est présenté comme une enquête et nous avançons au même rythme que le narrateur. Il partage ses doutes, ses souvenirs personnels, ses pensées les plus intimes.

Le tour de force de l’auteur est donc de nous raconter l’histoire d’un écrivain qui écrit sur un autre jeune homme qui a disparu 25 ans auparavant et qui est lié à sa famille.

Le style est très beau, il entraîne le lecteur dans la conscience et les réflexions du narrateur, faisant chemin avec lui. Les sentiments sont fortement exprimés : la peur, la haine, le désespoir, etc.

Je suis enchantée par cette lecture, cette double rencontre avec un auteur qui a su me toucher.

≠PicaboRiverBookClub

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Les animaux

Ce livre est un plaidoyer pour la défense de la nature et des animaux. Il est en même temps une critique de l’homme et de son incapacité à changer profondément. Le constat est sans appel. Le sujet est traité sous forme de métaphore et j’ai beaucoup apprécié cette approche de l’auteur. En remerciements, il se réfère à 4 écrivains américains, et particulièrement T.C.Boyle, dont il a participé aux ateliers d’écriture. Belle influence. Il y a un règlement de compte dans ce livre, l’auteur raconte une amitié trahie, thème qu’il a déjà abordé dans son deuxième livre Fantômes, ( lu en premier) le fond de l’histoire est différent, ici on est dans l’Idaho ou le Nevada, les familles vivent dans des mobilhomes. Nat va disparaître et refaire sa vie, Rick sera en prison douze longues années. On apprend pourquoi en fin d’histoire. J’ai ressenti une profonde empathie pour ces deux personnes. Dans ce livre les dialogues sont âpres, courts, sans tirets. Ce livre partage un grand pessimisme sur notre humanité. L’auteur y parle de la nature humaine telle qu’il la voit à notre époque moderne, aux USA en particulier, il décrit la nature sauvage avec brio, et il met ces deux mondes en relation.
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Fantômes

Christian Kieffer a suffisamment confiance en son talent et en l'intelligence de ses lecteurs pour proposer une structure narrative complexe sur 3 périodes ( 1945, 1963 et 1983) sans derouler sa trame chapitre après chapitre, mais en injectant des éléments du passé dans le récit-enquête du narrateur. Et le tout est parfaitement limpide et palpitant.

Il revient ainsi sur le sort réservé aux Nippo-Americains internés dans des camps après l'attaque de Pearl Harbor puisque soupçonnés d'être un danger pour les États-Unis.



C'est le cas de la famille Takahashi qui a été expulsée de sa ferme, alors même qu'elle vivait en parfaite harmonie avec les habitants de la ville. Victime d'un racisme latent qui n'attendait qu'une occasion pour s'exprimer !

De retour après la guerre en Europe, Ray, qui venait retrouver son amour de jeunesse, essaie de comprendre ce revirement et finit par disparaître.

En même temps, revenu saccagé de la guerre du Vietnam et rongé par la culpabilité, le narrateur se retrouve embarqué dans cette histoire par sa tante qui fut proche de la famille Takahashi et qui cache de lourds secrets.

Il faudra attendre 1983 et la mort des principaux intéressés pour que la vérité soit dévoilée et que les fantômes du passé s'évanouissent.

Un très beau roman sur la culpabilité et les secrets.
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Fantômes

Ce livre débute par deux histoires, celle de Ray, soldat américain d'origine japonaise et qui s'engage dans la deuxième guerre mondiale; et celle de John, soldat américain d'origine européenne, qui s'engage pour la guerre du Vietnam. Parallèle étonnant. En recherchant la trace de Ray, John retrace l'histoire des camps nippo-américains. Après m'être un peu perdue au début de ce livre, j'ai finalement aimé la manière utilisée par l'auteur pour aborder ce thème. À son retour de la guerre Ray revient vers son quartier, sa famille n'habite plus la maison de son enfance, il ne retrouve pas ses amis et les parents refusent tout contact avec lui. Il va errer, on perd sa trace. L'auteur, par la plume de John Frazier, met admirablement en scène la stigmatisation subie par la communauté nippo-américaine pendant et après le deuxième conflit mondial. Il y a une belle amitié entre deux hommes, de lourds secrets de famille révélés trop tard, nous sommes pris dans l'atmosphère délétère de cette époque. Très prenant. Tension qui va crescendo. Belle construction. Ce livre est à placer en miroir à ceux de Julie Otseka, sur le même thème.
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Fantômes

1945, Ray Takahashi revient de la guerre, il a combattu aux côtés des alliés, lui l’américain d’origine japonaise. Il retourne dans la ville où sa famille et lui vivaient avant leur expulsion pour le camp de Tule Lake, on s’étonne de sa présence ici, on l’ignore ou on s’en inquiète. En tout cas, il ne passe pas inaperçu. Seulement voilà, un jour, il disparait et plus personne n’a de nouvelles.



1969, John Frazier revient de la guerre du Viet-Nam, hanté par ses fantômes, il cherche à s’en sortir par l’écriture mais finalement, il s’intéressera au destin de Ray dont il écrira l’histoire, celle que nous lisons…



Christian Kiefer met en lumière un fait mal connu de l’Histoire : le sort des américains d’origine japonaise pendant la seconde guerre mondiale. Je ne savais pas qu’on les avait parqués dans des camps. Je ne savais pas qu’on leur vouait une telle haine. Mais cela ne m’étonne guère. C’est simplement que je n’avais jamais pris le temps d’y réfléchir. On est au lendemain du bombardement de Pearl Harbour, les japonais sont les ennemis numéro 1.



Décidément, les américains ont fort à faire avec leur Histoire, avec leur manière de traiter leurs minorités, de la maltraitance des Indiens que l’on parquera dans des réserves, à l’esclavage des Noirs qui auront bien du mal à survivre dans un milieu hostile et raciste, aux japonais parqués eux aussi pendant la seconde guerre mondiale…



Ce roman a une construction qui le rend captivant. Mené comme une enquête, il nous révèlera les tenants et les aboutissants de cette énigme, au compte-gouttes, au fur et à mesure des révélations des uns et des autres. Le lecteur s’intéresse aussi bien au narrateur qui se débat avec ses démons, qu’au destin du jeune japonais. C’est un livre sur le poids des secrets, des secrets bien lourds et bien pesants qui paralysent la vie de ceux qui les portent et de ceux qui les ignorent.



J’ai vraiment trouvé ce texte brillant, intelligent, dense. Christian Kiefer à travers ces destins croisés parvient à nous livrer un texte d’une grande émotion, il ne mise pas sur les rebondissements à outrance mais sur la profondeur des sentiments humains. Le poids de la culpabilité est analysé avec finesse, c’est celle d’un soldat qui a permis le massacre de femmes et d’enfants au Viet-Nam, c’est celle aussi de cette femme qui a caché la vérité… C’est un roman extrêmement documenté qui met aussi l’accent sur le poids de la peur et ses conséquences sur tout une société.
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Fantômes

Magnifique est le mot qui me vient à l’esprit. Un récit fait avec un style qui pour ma part a eu l’effet escompté. L’ouvrage est le premier écrit de l’auteur que je lis, je ne peux donc pas affirmer si il s’agit d’une constante dans ses romans, mais quel don ! Il arrive à rendre ce récit aussi tangible que les dires de nos anciens...



Il n’y a aucune action à proprement dit dans ce roman et pourtant l’intrigue est menée tambour battant au grès des pages qui se dévorent. Les personnages sont d’une efficacités sans pareils. Le sujet est passionnant et terrible à la fois. L’angle d’attaque choisit par l’auteur lui donne des allures de saga familial ce qui le rend plus léger, plus digeste...



Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce roman, l’histoire, l’écriture, les personnages, l’ambiance, tout en somme.

Je ne saurais que trop vous le conseiller, à condition que le sujet vous plaise évidemment.



Pour ma part, ce livre ne sera pas le dernier de l’auteur a passer entre mes mains, c’est une certitude.

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Fantômes

Fantômes est un roman qui m'a beaucoup plu. La construction est intelligente avec ces deux histoires entremêlées, entre retour de la seconde guerre et celle du Vietnam. Comment rentrer, auprès de qui... Deux fantômes parmi les vivants. Il s'agit de deux histoires plus que l'Histoire.

Beaucoup de soin donné aux personnages secondaires qui rendent le roman encore plus riche. J'ai beaucoup aimé cette grand mère, port d'attache de son petit fils en perdition, mais aussi Kimoko, cette mère hantée par l'absence de son fils.

Un beau roman

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Les animaux

Dans l’Idaho, où il fait très froid l’hiver, où la neige ne permet pas de circuler normalement, Bill tient un refuge pour animaux blessés (ours, loups, rapaces, pumas…). L’homme est paisible, un peu ours lui-même, mais amoureux d’une vétérinaire qu’il souhaite épouser. Tout a l’air serein. Seulement voilà Rick est sorti de prison et le passé de Bill va ressurgir et faire éclater tout ça en lambeaux.



Le sujet n’est pas d’une originalité folle mais la narration rend le roman très addictif. Ce qui s’est passé 12 ans auparavant, nous est livré par bribes, toutes petites bribes, peu à peu, tout petit peu, jusqu’à l’ultime moment. La vétérinaire est au courant de ce qui s’est passé, bien avant nous, l’auteur mise sur la frustration du lecteur et il y parvient très bien.



Sans lésiner sur le lyrisme dans les parties « nature » et sur le réalisme sec dans les parties « perdus dans la ville », l’auteur nous livre l’histoire de Bill de manière décousue, on s’y perd un peu parfois, surtout au début, mais ce n’est pas désagréable. Je suis revenue en arrière à de multiples reprises parce que je m’étais égarée dans le temps mais sans que cela ne nuise à la qualité de ma lecture.



C’est l’histoire d’une rédemption qui vire au cauchemar. Peut-on échapper à son passé ? Ne nous rattrape-t-il pas toujours ? Et pourquoi tant de haine ?



D’un point de vue écologico-animalo-naturel, est-ce que garder en cage des animaux sauvages sous prétexte qu’ils ont été blessés est cohérent ? Ne vaut-il pas mieux les remettre en liberté au risque qu’ils meurent plus vite ?



La fin très ouverte peut être déstabilisante pour certains, elle me convient parfaitement quant à moi, j’ai imaginé ce que j’ai voulu…



Un bon roman, et maintenant il ne me reste plus qu’à découvrir la dernière parution de l’auteur : Fantômes.
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Les animaux

Les fantômes du passé



Ce roman noir d’une nouvelle voix américaine coche toutes les (mes) cases : une belle histoire d’hommes, campée dans les magnifiques décors de l’ouest américain (que j’adore) –ici le Nevada et l’Idaho-, un drame sous-jacent dont on sait qu’il va se produire, inévitablement, des personnages hautement attachants…

On est à la frontière du western et du nature-writting.

Vous l’avez compris, j’ai beaucoup aimé lire « les animaux » de Christian Kiefer dont c’est le premier roman traduit en français (qui plus est par Albin Michel dans la collection « Terres d’Amérique »).

Cependant, ce n’est pas un roman facile.

La construction alterne entre deux époques et il faut quelques pages pour s’ajuster puisque passés les deux premiers chapitres clairement ancrés dans deux espace-temps différents (1996 et 1984) le lecteur est largué entre Battle-Mountain, Reno et Naples sans repères…

Pour accroître la difficulté, Christian Kiefer n’a pas différencié les dialogues de l’ensemble de son récit… Habituellement, les dialogues sont signalés par des tirets, ou des guillemets… Ici, rien du tout et là encore, il faut un peu de temps pour s’y faire (après, ça passe tout seul).

L’intrigue quant à elle est très réussie, une histoire entre haine et amitié autour des deux personnages principaux, Bill et Rick.

Quant aux animaux, ils sont omniprésents, et apportent au roman résolument très noir, une touche inattendue de poésie.



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Fantômes

Ray Takahashi, soldat américain d’origine japonaise, a survécu à la guerre avec l’espoir de retrouver celle qu’il aime. Mais de retour dans sa ville natale, la belle Helen Wilson n’est pas là pour l’accueillir, pas plus que ses parents. Ray est seul et pire encore, il n’est plus le bienvenu chez lui. A la suite de l’attaque de Pearl Harbor, le sentiment anti-japonais s’est emparé des Etats-Unis. Les Nippo-Américains sont considérés comme des ennemis potentiels qu’il convient de neutraliser, c’est dans ce contexte que les parents de Ray ont été chassés de chez eux pour être internés dans un camp comme 110 000 autres Japonais à cette époque. L’histoire de Ray aurait pu s’arrêter là, le jeune homme partant rejoindre les siens pour reconstruire une vie ailleurs mais on perd toutes traces de l’ex-soldat à ce moment-là. Qu’est-il arrivé à Ray ? Seule Kimiko, sa mère, semble encore hantée par sa disparition 27 ans plus tard lorsqu’elle décide de reprendre contact avec Evelyn Wilson, la mère d’Helen. Avec l’aide de son neveu, John Frazier, jeune écrivain et vétéran de la guerre du Vietnam, Evelyn va devoir affronter les fantômes du passé. Quels liens unissaient les Takahashi et les Wilson ? Qu’est-il advenu de Ray ? A travers les paroles de sa tante et ses non-dits, John Frazier va mener l’enquête sur les secrets de famille et sur ce qui a tout lieu de ressembler à un drame familial.



Dans un roman de toute beauté, à la fois pudique, sensible et poignant, l’auteur nous livre un pan d’histoire américaine que je ne connaissais pas en y mêlant les affres de soldats revenus du front, blessés dans leur âme quand ça n’est pas dans leur chair. Roman sur l’absence avant tout, Fantômes est aussi un texte étonnamment lumineux bien que douloureux - et assez tortueux dans sa forme, il faut bien l’avouer - qui combat la bêtise, l’ignorance et la peur aveugle qui font le lit du racisme ordinaire. Un roman sur fond historique, plus que jamais d’actualité en Amérique comme chez nous hélas.
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Fantômes

Poète et écrivain américain, Christian Kiefer dirige le département de Creative Writing à Ashland University, dans l’Ohio, et vit en Californie. Son précédent livre, Les Animaux (2017), m’avait beaucoup plu alors j’avais hâte de lire Fantômes qui vient de paraître.

1945. Ray Takahashi, soldat américain d’origine japonaise rentre au pays, de retour de la guerre en Europe. Personne n’est là pour l’accueillir, ses parents expulsés de chez eux et enfermés au camp de Tule Lake, vivent désormais à Oakland. Ray va vouloir comprendre ce qui s’est passé, pourquoi personne de leurs anciens voisins ne veut lui parler et où est Helen, sa petite amie.

1969. John Frazier, le narrateur, est de retour du Vietnam ; traumatisé par cette guerre il espère trouver une échappatoire en écrivant un roman. Le hasard l’intègre dans l’histoire de Ray quand il s’aperçoit qu’un membre de sa famille l’a connu, mais alors d’épouvantables secrets vont s’échapper des mémoires…

S’il s’agit bien d’un roman, il est basé sur une histoire vraie et des faits historiques bien réels. Pour la partie historique, ce sont les conséquences du bombardement de Pearl Harbour en 1941, attaque surprise menée par les forces aéronavales japonaises contre la base navale américaine située dans le territoire américain d’Hawaï : Conséquence directe, 110 000 Japonais et citoyens américains d'origine japonaise furent rassemblés et surveillés dans des camps d'internement sur ordre de Roosevelt et une opération qui concerna l'ouest du pays où se concentraient les populations japonaises.

Sans trop entrer dans les détails : les parents de Ray étaient employés sur la ferme des Wilson qui avait plusieurs enfants dont Helen, secrète petite amie du jeune homme. Evelyn Wilson, la mère, s’avère être une tante de John Frazier, même s’il ne l’a jamais fréquentée. Aujourd’hui veuve, cette femme énergique au fort caractère demande à John de l’aider à retrouver la mère de Ray…

Cette enquête tragique se frayera un chemin chaotique entre des familles déchirées par cet ostracisme envers les populations d’origine japonaise, Evelyn ne voit plus sa fille Helen, la mère de Ray, veuve elle aussi, n’a plus jamais eu de nouvelles de son fils parti à la guerre et en veut à Evelyn. Petit à petit Evelyn va lâcher le morceau et c’est assez épouvantable, en une sorte de rédemption qui lui coûte ; la mère de Ray va apprendre des choses sur son fils peut-être plus difficiles à accepter que l’ignorance ; et John, qui lui-même se débat avec ses démons intérieurs, témoin/enquêteur contre son gré, sera le seul à finalement savoir ce qui est réellement advenu de Ray.

Un roman sur la peur. Cette peur des Japonais après le traumatisme de Pearl Harbour mais qu’on peut reconduire dans d’autres situations approchantes. Un roman sur le poids de la culpabilité aussi.

Je retiens surtout de ce livre que Christian Kiefer écrit vraiment très bien, ce que son précédent roman laissait déjà penser. Le texte est dense et surtout – marque évidente de ce que nous appellerons son style car déjà déployé dans son précédent ouvrage –, il manie la chronologie avec une habilité remarquable. Là, où la facilité ferait alterner les chapitres avec les époques (Période post-Harbour, guerre du Vietnam, temps présent), Christian Kiefer mêle les unes avec les autres, nous obligeant à rester attentifs, ce qui donne aussi plus de poids ou d’envergure à son récit.

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Fantômes

WAHOU. C’est le seul mot qui m’est venu en tête quand, il y a quelques minutes, j’ai terminé ce roman de Christian Kiefer. Difficile de trouver les bons mots. J’aurais peut-être du attendre avant d’écrire ici mon avis mais j’avais peur que mes émotions m’échappent. Parce que c’est ça aussi, écrire une chronique. C’est parler avec son cœur.



C’est la première fois que je lis un roman de ce genre : qui n’est ni un thriller, ni un fantastique, ni même un feel-good… C’est un roman vrai, sincère, que j’ai trouvé extrêmement poétique et mélancolique. Au fil des pages, au fil des sauts dans le temps, on apprend à travers la plume de John, narrateur, l’histoire bien trop méconnue chez nous de la vie des soldats mais surtout de la vie des Japonais/Américains juste après l’attaque de Pearl Harbor. C’est avec son cœur que l’auteur, à travers son personnage, nous livre ses émotions. Fantômes est une histoire prenante, bouleversante qui, grâce à Ray Takahashi nous apprend la guerre vue de l’intérieure, l’intolérance, la peur de l’autre. L’écriture est magnifique, riche en descriptions des sentiments, un ras de marée d’humanité, c’est impressionnant.



J’ai appris beaucoup de choses durant ma lecture, lâchant de temps en temps mon livre pour faire des recherches sur le web, sur les camps d’internement comme Tule Lake, pour les américains d’origine japonaise par exemple ou plus généralement sur la guerre du pacifique que je n’avais vu qu’à travers les films. J’ai mis des images sur ce que je lisais et cela a véritablement renforcé mon ressenti, mes émotions. J’ai eu énormément d’affection pour John et son histoire personnelle de soldat brisé, pour sa grand-mère qui fait tout pour le relever, pour Mrs Takahashi, femme courageuse qui souffre en silence, pour Chiggers, compagnon d’arme et bien sûr pour Ray qui incarne de belles valeurs. J’ai essayé de comprendre la réaction de certains personnages, leur peur; Mais j’ai vite compris que je n’avais pas à juger. Je n’y étais pas et c’était il y a plus de 75 ans. J’ai eu le cœur serré, j’ai été et je suis toujours émue. Fantômes de Christian Kiefer est ce genre de roman. De ceux qui laissent une trace, qu’on n’oublie pas, c’est un hommage, une nécessité. Je suis profondément reconnaissante envers les Éditions Albin Michel de m’avoir permis de découvrir cette histoire épatante.



Bref, un livre rare et fort que je vous recommande vivement. Inutile d’y attendre des rebondissements à gogo, des actions incroyables, vous n’y trouverez que vérité et émotions, une réussite et un véritable coup de cœur.
Lien : https://black-books.fr/2021/..
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Les animaux



▶️ Idaho 1996 : Bill Reed tient un refuge pour des animaux sauvages blessés ; loups, pumas, rapaces et même un ours qui est aveugle ; Bill les recueille, les soigne et les nourrit - sans lui, ces animaux qui ne peuvent plus chasser dans leur milieu naturel seraient condamnés à une mort certaine, tués par la faim, le froid ou par d’autres animaux sauvages...

▶️ Bill mène une vie tranquille, rythmée par les saisons et la nature, et s’apprête à épouser Grace, la vétérinaire du coin, elle-même maman d'un petit garçon que Bill entend bien élever comme s'il était le sien - il aspire à une vie de famille rangée...

▶️...jusqu’au jour où Rick, un ancien ami d’enfance, refait surface après 12 ans passés en prison ; Rick entend rappeler à Bill leur passé commun, fait de violence et de mauvais coups - un passé dont Bill ne veut plus entendre parler, dont il a honte et qu’il a caché à Grace...

▶️Dans une nature oppressante et hostile, la confrontation entre les deux hommes sera sauvage...

▶️ Un décor de grands espaces, une nature âpre et hostile, personnage à part entière, une histoire de rédemption, celle d’un homme qui veut expier son passé marqué par la violence et la trahison...

▶️Des personnages complexes, faibles et pourtant attachants, une réflexion pertinente sur la question écologique et la cause animale - c'est là tout le sens de ce refuge pour animaux blessés et le sens même de ce récit de rédemption...

▶️un récit dévoilant au fil des chapitres un suspense sourd et funèbre - une fin sauvage et glaçante...



👉🏻 merci à @uneviedepapier et à la libraire @attrapecoeurslibrairie pour cette découverte !!..

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Fantômes

4ème de couv':"Été 1945 : lorsque le soldat américain d’origine japonaise Ray Takahashi rentre du front, personne n’est là pour l’accueillir en héros sur les terres de son enfance, dans le nord de la Californie. Ses parents, après avoir été expulsés et enfermés au camp de Tule Lake, vivent désormais à Oakland. Mais Ray veut comprendre pourquoi leurs anciens voisins et amis ont coupé les ponts avec eux, et surtout revoir leur fille Helen, sa petite amie. C’est à ce moment-là qu’il disparaît sans laisser de traces.

Printemps 1969: de retour du Vietnam, et hanté par les fantômes de la guerre, John Frazier cherche son salut à travers l’écriture d’un roman. En s’emparant accidentellement du destin de Ray, le jeune écrivain ignore tout des douloureux secrets qu’il s’apprête à exhumer.

En revenant sur l’histoire méconnue de dizaines de milliers de Nippo-Américains internés dans des camps après l’attaque de Pearl Harbor en 1941, Christian Kiefer tisse un drame familial poignant et lumineux, qui interroge notre rapport intime à la mémoire et au passé."



MON AVIS: Le voyage a été douloureux mais très instructif. Et quelque part il y a une résonance dramatique avec notre époque actuelle .Et c'est une bonne chose de rappeler que le passé est censé nous instruire et nous empêcher de reproduire des erreurs terribles. Quand certains apprendront-ils? peut-être jamais hélas mais qu'importe j'aime ces récits sombres et poignants qui montrent l'âme humaine encore une fois dans tout ce qu'elle a de plus sombre, de minable et d'étriqué mais aussi de bienveillant.

A travers le récit de John, où se mêle son propre vécu, j'ai gouté à la peur, au mépris, à l'ignorance, au rejet et à l'incompréhension. A ces choix que certains font , sur de leur bon droit, mais qui ne tiennent aucun compte du ressenti ou de l'avis de ceux qu'ils se permettent de juger. C'est ainsi que nait l'injustice, le malheur et parfois la mort.

Il y a toujours de la beauté dans les histoires que nous raconte Christian Kiefer, dans la description des lieux et des personnes et aussi des âmes. C'est douloureux mais c'est beau.



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Les animaux

🐾 Les animaux - Christian Kiefer 🐾

Traduction : Marina Boraso @livredepoche



Niché au fin fond de l'Idaho, au cœur d'une nature sauvage, le refuge de Bill Reed recueille les animaux blessés. Ce dernier y vit parmi les rapaces, les loups, les pumas et même un ours. Connu en ville comme le "sauveur" des bêtes, Bill est un homme à l'existence paisible, qui va bientôt épouser une vétérinaire de la région. Mais le retour inattendu d'un ami d'enfance fraîchement sorti de prison pourrait ternir sa réputation. Rick est en effet le seul à connaître le passé de Bill dont il a partagé la jeunesse violente et délinquante. Pour préserver sa vie, bâtie sur un mensonge, Bill est prêt à tout. Au fur et à mesure que la confrontation entre les deux hommes approche, inéluctable, l'épaisse forêt qui entoure le refuge, jadis rassurante, se fait de plus en plus menaçante…



Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé. L'histoire générale en elle-même m'a plu : un homme qui est reparti de zéro, qui s'occupe d'animaux blessés, qui se rebâtit une vie, tente de construire une famille et qui va tout à coup devoir affronter son passé et ses erreurs. La vie de Bill est racontée sur deux périodes, celle de sa jeunesse en 1974, qui l'a poussé à prendre un nouveau départ et celle de sa nouvelle vie douze ans plus tard. Je n'ai pas réussi à vraiment apprécier l'histoire de Bill jeune mais j'ai aimé les chapitres sur sa vie actuelle, notamment sur sa relation avec Majer l'ours aveugle 😊. J'ai trouvé qu'il y avait également quelques longueurs pleines de descriptions envolées que l'on pourrait aussi qualifier de poétiques, un style que certains adorent, mais qui pour moi casse le rythme de l'histoire.

Bref une lecture en demie-teinte où je n'ai pas pleinement réussi à entrer.
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