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Critiques de Christian Kiefer (79)
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Fantômes

"Fantômes" est un roman bouleversant sur la destinée de deux familles, l'une Américaine, l'autre Nippo-américaine, évoluant sur plusieurs décennies. Traversant la Seconde Guerre mondiale avec la tragédie de Pearl Harbor, puis la Guerre du Vietnam, elles vont être pulvérisées par les secrets, la violence, la lâcheté, le mensonge et la discrimination.



Hiro Takahashi est un travailleur sérieux et efficace. Kimiko, sa femme, est venue aux États-Unis, comme des milliers d'autres Japonaises, pour se marier à un inconnu, choisi par sa famille. Ensemble, ils forment un couple soudé, simple et discret. Homer Wilson est producteur de fruits. Il loue une partie de ses terres à Hiro Takahashi et ne tarde pas à tisser des liens de confiance avec son locataire, reconnaissant ses compétences sur le terrain. Sa femme Evelyn regarde cette amitié avec suspicion, ayant une opinion accrue de leurs différences. Les enfants des deux couples grandissent et s'épanouissent côte à côte, dont les aînés Ray et Helen.



Ce roman dévoile le sort réservé aux Nippo-américains, tous considérés comme des espions en puissance après l'attaque de Pearl Harbor. Un déchaînement de violence et de racisme aveugles s'est abattu sur cette population, la déportant vers des camps d'internement dont celui de Tule Lake les forçant à abandonner tout ce qu'ils avaient bâti sur leur terre d'adoption pour donner un meilleur avenir à leur descendance.



En tissant une intrigue, à la fois dramatique et romanesque, entre ces deux familles, et particulièrement entre les deux femmes, Kim et Evelyn, impliquant un vétéran du Vietnam, Christian Kiefer, dépourvu de tout manichéisme, mène son lecteur sur les chemins tortueux et sanglants de l'Histoire américaine qui a engendré de nombreux traumatismes. Dès que les protagonistes sont en place, une catastrophe se devine en filigrane, puis devient de plus en plus tangible au fil des pages, jusqu'à éclater au grand jour. À chacun de ressentir les erreurs de la petite histoire au sein de la grande, les destins qui auraient pu être modifiés avec une once de compassion et de compréhension, les ravages engendrés par l'orgueil et la manipulation jouant sur l'ignorance et donc la peur de la différence.



Avec une plume aussi brillante que palpitante, d'une poésie à fleur de peau, Christian Kiefer est un auteur qui m'a touchée par sa capacité à transmettre sa sensibilité au travers des mots. Je l'inscris, sans hésitation, sur ma liste de romanciers à suivre.
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Les animaux

J'ai été un peu déçu par ce roman. La trame est bonne. L'histoire intéressante. Les personnages consistants. Mais il y a des longueurs, et l'alternance des époques évoquées au gré des chapitres, procédé d'écriture classique utilisé par l'auteur comme par tant d'autres, mais pas toujours de façon appropriée, finit par être lassante. Les dialogues, bien qu'un peu embrouillés par l'absence de tirets, sonnent justes. Les scènes d'action sont décrites avec brio. Mais le style est inégal. Il devient trop pompeux quand il s'agit de traduire ce qui se passe dans la tête de BIll (Nat) le personnage central du roman. Les passages relatifs aux animaux du refuge sont en revanche très réussis et l'image de l'ours aveugle auquel Bill s'adresse comme à un confident est poignante. Malheureusement le dénouement de l'histoire laisse un goût d'inachevé. J'ai préféré "Fantômes", l'autre livre de Christian Kiefer, au rythme mieux maîtrisé et au style plus sobre.
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Les animaux

Un polar vite lu. Non parce qu'il nous tient en haleine. Il est fatiguant (longues descriptions de la descente aux enfers des junkies Rick et Nat qui rivalisent dans la défonce) et sans surprise.

Je n'adhère pas à la rédemption du jeune délinquant Nat-Bill à travers le soin apporté aux animaux sauvages. Nat est lui-même un animal sauvage, incapable de réelle et sincère bienveillance à l'égard d'autrui.

C'est tellement noir et pessimiste que cela devient caricatural sur la fin.



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Fantômes

Alors que le sujet n'est pas souvent abordé par les romanciers,je me retrouve confrontée avec "fantômes " au drame que les personnes d'origine japonaise ont vécu aux USA lors de la seconde guerre mondiale. Attisant la haine,la peur et le racisme malgré elles, plus de 18000 personnes ont été enfermées dans des camps. Je venais de lire le magnifique "Les mangeurs de nuit" de Marrie Charrel qui m'a fait découvrir cette page de l'histoire que j'ignorais et,sans l'avoir prévu je retrouve ce même contexte historique avec ce roman.

Il m'a demandé une réelle attention pour ne pas me perdre,mais le désordre apparent répond à une logique et à la volonté de faire tournoyer ensemble, comme dans une spirale infernale, trois époques : la seconde guerre mondiale, 1969 avec la guerre du Vietnam, et environ vingt années plus tard alors que le narrateur découvre enfin la fin de l'histoire de Ray qu'il a tenté de reconstitué depuis son retour du Vietnam.

Cette spirale n'est pas que temporelle,elle parle du croisement des peurs,des culpabilités, des traumatismes de guerre, et des virages dangereux que la vie prend parfois de façon irrémédiable.

Ray Takahashi rentre du front en 1945 et n'a qu'une hâte, celle de retrouver le lieu où il a grandi et surtout Helen Wilson,la fille de leurs voisins dont le père était le patron du sien mais surtout un très grand ami. Ses parents ont été déportés au camps de Tule Lake,et l'accueil des Wilson est loin d'être celui qu'il imaginait. Peu de temps après il disparaît.

John Frazier,le narrateur,est le neveu de madame Wilson qu'il a très peu connu. Lorsqu'il revient du Vietnam, hanté par ce qu'il y a vécu, c'est chez sa grand-mère qu'il trouve refuge.

Sa tante vient alors lui demander de l'aider en la conduisant chez madame Takahashi qui vit à deux heures de chez elle mais qu'elle n'a pas revu depuis sa déportation.

Cette femme, la mère de Ray,à l'instar de madame Wilson, est une femme forte,courageuse, qui a toujours affronter les épreuves sans s'apitoyer sur son sort. Cependant, à l'opposé de madame Wilson, c'est une personne généreuse, sensible,aimante. Leur amour maternel se déploie sans faille mais dans des expressions à l'opposé l'une de l'autre. Celui de madame Wilson construira le malheur.

John va se laisser capter par la quête de ces deux femmes. Sa tante a besoin de madame Takahashi pour affronter les fantômes qui la hantent, madame Takahashi espère d'elle qu'elle l'aide à retrouver les traces de son fils perdu.

Christian Kiefer mène cette histoire avec brio,originalité et une forte sensibilité. La fin apporte une relative sérénité.
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Fantômes

En 1945, lorsque le sergent américain d'origine japonaise Ray Takahashi rentre chez lui, dans le nord de la Californie ——— il rentre du front après avoir combattu les nazis en Europe —— il ne reconnaît plus rien et personne n'est là pour l'accueillir sur les terres de son enfance ,



Sa maison est habitée par des inconnus et son amoureuse Hélène est introuvable .



Ses parents , après avoir été expulsés et enfermés au camp de Tule Lake vivent maintenant à Oakland .



Ray, bien sûr, désire comprendre pourquoi leurs anciens voisins ont coupé les ponts avec eux.



Tout a commencé trois ans auparavant après Pearl Harbor : de très nombreuses familles japonaises ont été embarquées à bord de bus, enfermées dans des camps , à l'instar de ses parents et de ses soeurs , ils ont connu ces prisons mais se sont résignés .



Alors qu'il porte encore son uniforme de soldat américain , Ray est considéré maintenant comme un immigré que l'on rejette ….



Il désire comprendre , revoir sa fiancée trop «  blanche » mais il ne rencontre qu'hostilité , rejet, silence et porte close.



Printemps 1969, vétéran , de retour du Viietnam, littéralement hanté par les désastres de la guerre, John Frazier , le narrateur , écrivain conte l'histoire de l'auteur, dont la famille a été impliquée dans cette affaire , une génération auparavant .



Il tentera donc d'interroger les témoins , découvrir ce qui se cache enfin derrière la froideur et la retenue des femmes et la médiocrité des hommes trop, très obéissants.



John est ébahi, devant la violence de l'Histoire Américaine , un peuple où l'empathie ne s'est pas répandue .

C'est un roman bouleversant, ,d'une humanité sans pareille , —— donnant les larmes aux yeux —— magnifiquement écrit et construit .

Les deux femmes Evelyn et Kimoko : la manière pour l'auteur de conter leur tragédies , leurs silences , leur incapacité à communiquer , s'avère poignante, remarquablement décrite .



L'auteur aborde à l'aide d'une maîtrise intense , lumineuse , un aspect peu connu de l'histoire de ces immigrés japonais dans des camps ,, après Hiroshima .

Il offre un cadeau à ces oubliés de l'Histoire : ces vétérans d'ici et d'ailleurs , confrontés à la bêtise crasse , à l'intransigeance et à la violence d'un peuple .



Un récit époustouflant à la portée universelle , magnifique et nécessaire , à la fois , blême et douloureux , qui éclaire une nuit fort sombre pour nous la rappeler.

Il marque l'absurdité de l'intolérance , la voix de John , hanté par les folies meurtrières de la guerre , son étonnement devant l'Histoire Américaine, interroge notre rapport intime à la mémoire et au passé .



John cherche son salut à travers l'écriture d'un roman .



Une narration bouleversante que l'on n'oubliera pas de sitôt .



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Les animaux

Dans ce roman sombre et lyrique de Kiefer, un homme apprend que, quels que soient ses efforts pour expier ses péchés, il ne peut pas dépasser son passé violent ou ses erreurs les plus douloureuses. Bill Reed semble être un solitaire tranquille à la vie difficile mais satisfaisante. Il gère une réserve naturelle dans l'Idaho, s'occupant d'animaux blessés incapables de survivre dans la nature, et coté vie personnelle, il espère épouser la vétérinaire locale et mener une vie tranquille.



Mais le paradis n'est pas éternel. Le retour de Rick, un ami d'enfance libéré de prison, menace l'avenir de Bill. Car Rick connaît les secrets les plus sombres de Bill. Et la seule issue pour Bill est d'affronter son passé, de se battre farouchement, non seulement pour préserver sa nouvelle identité durement gagnée, mais aussi pour préserver le refuge.



Kiefer est un maître des mots et sa langue dense et magnifique intensifie la douleur et l'isolement du personnage principal. Son talent est de transformer les bois de l'Idaho, chaleureux et protecteurs, en un lieu plus sombre et menaçant. Petit à petit, tous les repères de Bill s'effondrent. Quel est son secret ?



Dans un décor éblouissant, l'auteur nous livre une belle histoire de rédemption d'un homme allant jusqu'à l'extrême pour échapper aux conséquences de ses actes. Un homme obligé de faire face à son pire ennemi : lui-même.

Ce roman à suspense a captivé mon intérêt dès le début, avec une fin des plus palpitantes, qui comprend une longue et intense séquence d'action qui, à mon avis, n'a rien à envier à certains des meilleurs romans de suspense de ces dernières années.



"Un jour, tu t'es dit que tu ne tuerais jamais, que c'est ainsi que tu vivrais ta vie. Et pourtant, tu ne cesses d'apprendre que rien ne change. Les animaux continueront à t'adresser leurs appels, et quelquefois, tu leur répondras en leur tirant dessus."



"Au cours de cet hiver, tu apprends que chaque personne se fabrique un monde à sa manière. Quelquefois, les détails de ces vies s'expriment sous la forme de modestes cadres éraflés, posés sur un comptoir ou accrochés au mur par un clou tordu."
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Fantômes

Lors des conflits mondiaux, les ressortissants des pays belligérants qui habitent dans le pays qui en conflit avec celui de leurs origines, sont souvent amenés à en baver, à se faire regarder de travers, à subir des violences.



Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les États-Unis sont en conflit, entre autre, avec le Japon. Pearl Harbor a été bombardé et les Américains d'origine japonaise furent internés dans des camps.



C’est ce qui est arrivé à la famille Takahashi : internement dans le camp de de Tule Lake et tous leurs anciens amis les ont reniés. Ils sont punis pour un crime qu’ils n’ont pas commis et lâchés par les amis, ce qui fait une double peine.



Le roman avait bien commencé, avec le retour du fils, Ray Takahashi, dans son ancienne maison, celle que sa famille occupait (elle habite maintenant à Oakland), près de la ferme des Wilson. Il revient d’Europe où il a participé au conflit. C’est un vétéran.



Lâché par tout le monde, il disparaît et c’est à ce moment-là que le narrateur, John Frazier, commence son enquête, nous parlant du récit que nous tenons entre les mains. Notre narrateur est revenu de la Guerre du Vietnam, traumatisé, comme beaucoup.



Mme Wilson, la femme qui a chassé Ray à son retour, engage Frazier pour qu’il retrouve la mère de Ray. C’est une demande qui lui coûte...



Hélas, le récit sur la peur des autres (des Japonais dans ce cas-ci) devient vite redondant, poussif et je me suis détachée de ce récit au bout de quelques chapitres.



Les chapitres ne suivent pas dans une chronologie classique, ils se mélangent et si d’habitude cela ne me dérange pas, mon manque de passion pour le récit a été torpillée par ces mélanges. Il aurait fallu être plus attentive et j’avais perdu ma concentration.



Au temps pour moi. Une déception, j’ai foiré cette lecture.

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Fantômes

1945. Après la guerre, Ray Takahashi revient à Newcastle, la ville où il a grandi. Il découvre assez brutalement à quel point ce n'est plus chez lui, car l'Amérique a été odieuse avec ses citoyens d'origine japonaise, jusqu'à les interner dans des camps. Il s'en va, blessé. Personne ne le reverra.



Ce roman raconte la tragédie des japonais qui avaient fait le choix de s'installer aux États-Unis. Ce pays qu'ils avaient choisi devint pour eux une terre de douleur et de honte, traités comme des ennemis, puis effacés des mémoires de ceux dont ils avaient été les voisins et peut-être les amis.

C'est plus précisément le drame des Takahashi et des Wilson qui nous est narré, des vies et des amitiés détruites par des dirigeants imbéciles, sectaires et étroits d'esprit parce qu'effrayés par tous les japonais, quels qu'ils soient.



Il y a de la beauté malgré tout dans ce récit, des amitiés sincères et immédiates, et sans doute des remords, racontés par une écriture magnifique. Cette écriture qui nous fait si bien ressentir toute la beauté des sentiments, de la vie, et sa lourdeur parfois aussi.



Que c'est difficile de parler d'un tel roman ! Il contient des émotions d'une telle densité que je me suis demandé si j'allais pleurer ou hurler de rage. Rage face à la bêtise, lorsque le qu'en-dira-t-on prend le pas sur le respect, la dignité, la vie, les élans du coeur, pour ne laisser qu'un trou béant.

Un roman où chaque mot est le bon, à la bonne place pour exprimer la profondeur des sentiments et de la douleur, pour nous permettre d'étreindre des concepts impalpables tels que le temps qui passe et à jamais perdu, l'injustice, la peur, la souffrance et les faire notre.



Cette histoire nous immerge aussi dans l'horreur de la guerre, dans ce qu'elle a d'absurde et d'injuste, à travers la mort de tous ces jeunes, sacrifiés, au nom de quoi ?.. Par le récit de John Frazier, originaire de Newcastle, revenu du Vietnam en 1969 avec ses démons intérieurs, - qui s'intéresse au destin de Ray Takahashi -, et dont les silences et le refus d'y retourner même en pensées sont bien plus forts que des descriptions détaillées. Par contre, les représentations minutieuses des carnages dans la jungle vietnamienne m'ont donné l'impression d'appartenir à une espèce furieuse et dénaturée.



Au fil des pages on va découvrir le terrible secret d'Evelyn Wilson…

Humiliation, trahison, honte, chagrin, désespoir, peur, c'est tout cela qui nous est raconté ici, mais aussi dignité, amour et fidélité. Hélas, l'ampleur de la connerie humaine nous saute à la figure tout au long de ce récit.



Ce roman est une énorme claque, et dans ce cas j'adore les claques ! Il m'a fait traverser dix mille émotions, bonnes ou mauvaises, et m'a permis de découvrir un auteur extrêmement talentueux dont la prose est sublimement poétique.
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Fantômes

J'attendais beaucoup mieux du troisième roman "Fantômes" de Christian Kiefer, une des voix les plus prometteuse de la littérature américaine. Le résumé est alléchant mais je reste déçue par cette triste histoire inspirée de la déportation de 120000 natifs ou descendants japonais vivant aux Etats-Unis, notamment vers le camp de Tule Lake après Pearl Harbor, dès décembre 1941. Du jour au lendemain, vos voisins voire même vos amis vont vous tourner le dos et vous déposséder, se fichant éperdument de la vie que vous allez mener dans un camp de concentration sur leur propre sol pendant que leurs enfants se battent pour libérer ceux de l'Europe. L'histoire se déroule dans la campagne californienne près de Sacramento où nombre de natifs japonais travaillent pour le compte de blancs américains dans un fort esprit de ségrégation. Jusqu'à l'arrivée du FBI qui va bouleverser ces vies à jamais. L'auteur est le narrateur de cette histoire, petit-fils d'un des personnages clé de cette histoire.
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Les animaux

Pas moyen d'accrocher à ce livre duquel j'attendais pourtant beaucoup.

Malgré une belle relation entre Bill, le personnage principal et les animaux blessés dont il s'occupe dans le refuge qu'il a créé, je ne parviens pas à m'attacher à lui, ni à entrer dans l'histoire.

Une grande amitié avec Rick qui remonte à l'enfance et une jeunesse délinquante qui aura sans doute des répercussions sur l'avenir de son projet.

Les grandes lignes, je les ai comprises...

Mais le tout manque de rythme, se traîne, est parfois difficile à saisir.

Ajoutons-y le choix de l'auteur de faire abstraction des tirets et guillemets et le texte en devient tellement dense qu'il m'échappe.

J'ai résisté pendant 160 pages lues en 10 jours...Impossible d'aller plus loin.

Tant pis ! Un flop pour moi.

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Fantômes

Fantômes avait tout pour me plaire, un roman qui se situe dans un contexte historique peu connu, celui de l'internement des Américains d'origine japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. L'auteur nous raconte l'histoire d'une famille japonaise installée dans une plantation fruitière en Californie et dont les membres deviennent les amis des propriétaires. Puis, alors que Pearl Harbor est attaquée, tout change: les Takahashi sont internés dans un camp et peu de temps après, leurs anciens amis les renient. Les fils des deux familles partent combattre pour les forces Alliées. À son retour, le fils Takahashi ne retrouve nul ami sur la terre où il a grandi et il disparaît... Ce roman est plutôt bon, avec un certain suspense quant au dénouement; mais le procédé de la supposée histoire autobiographique est un peu redondant et le style m'a semblé un peu poussif. Néanmoins, cette histoire touchante et révoltante soulève un pan d'histoire méconnu et peu glorieux.
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Fantômes

Saviez-vous que des camps d’internement américains avaient été mis en place pour enfermer la communauté nippo-américaine après l’attaque de Pearl Harbor ?

Moi non.

J’ai été effarée de l’apprendre dans le cadre d’un roman et non en cours d’histoire.

Kiefer nous livre son témoignage de ce moment méconnu d’histoire ayant tissé des liens avec la famille Takahashi qui a vécu le racisme, l’enfermement, la perte de ses biens, de ses amis, de leurs vies durant le deuxième guerre mondiale.

A cela s’ajoute l’histoire de l’auteur et ses démons du Vietnam, de sa propre famille et de cette famille nippone qui étaient liées d’amitié au cœur d’un village californien.

Une intrigue, une quête, une enquête, ce roman est un grand moment de lecture qui mérite d’être mis en lumière dans les bibliothèques.
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Fantômes

Lorsque Ray Takahashi à la fin de la seconde guerre mondiale revient en Californie , la région où il a passé son enfance , il n'est pas le bienvenu , il est chassé sans plus d'explication de la maison où vit la famille amie, les Wilson., Homer qui avait accueilli le père de Ray, la mère Evelyn et les deux enfants, Jimmy et Helen qui était sa petite amie.



Il faut dire qu'après l'attaque de Pearl Harbor, les nippo-américains ont été envoyés de force dans des camps comme Tule Lake et peu d'entre eux ont pu retrouver leur maison ensuite.

Ray s'était engagé pour prouver son patriotisme et espérait que le sort de sa famille serait plus clément... Fin du premier chapitre.



L'histoire ensuite est racontée par John Frazier. De retour du la guerre du Vietnam, en 1969, il peine à retrouver une vie normale , il est accueilli par sa grand-mère . C'est là-bas qu'il rencontre sa tante, Evelyn Wilson , qu'il va apprendre une partie de l'histoire de Ray et faire la connaissance de Kiriko , la mère de Ray qui n'a jamais revu son fils.



Fantômes évoque les visions qui poursuivent ces jeunes hommes, anéantis par ce qu'ils ont vécu et fait ,que ce soit dans les tranchées en France ou dans la jungle du Vietnam, survolée par les avions F4- phantoms envoyés pour larguer leur bombes meurtrières . Et pour John, intéresser au destin de Ray est un fil qui relie des frères d'armes et qui lui donne une raison de surmonter sa culpabilité .



Fantômes, c'est aussi tous les secrets enfouis, les actes inavouables qui font s'affronter deux femmes puissantes par leur caractère et leur volonté farouche , Evelyn et Kiriko , remparts de protection de leur famille, et en apparence inébranlables .



John ne saura la vérité sur Ray que beaucoup plus tard et en fera un livre . J'ai cru pendant longtemps que c'était l'auteur lui-même qui racontait son histoire .



Admirablement construit, ce roman mêle des événements mal connus , comme l'emprisonnement des nippo-américains à travers l'histoire personnelle de deux familles et l’éternelle difficulté du "vivre ensemble" quand les origines et les cultures sont différentes lorsqu'il arrive un événement perturbateur.

Le rejet est plus facile que l'effort de compréhension et l'ouverture d'esprit .

L'âge avançant , l'approche de la mort avec , que l'on soit croyant ou non, l'examen rétrospectif sur ses actes, ses non-dits et leurs conséquences entraine une relativisation et un certain besoin de pardonner et de se faire pardonner .
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Fantômes

Au mois d’août 1945, Ray Takahaski revient chez lui, à Placer County, après s’être engagé dans l’armée américaine. Mais ce n’est pas en héros qu’il est accueilli, personne ne veut de lui. Ses parents ne vivent même plus là. Après avoir été expulsés et envoyés dans le camps de Tule Lake, ils ont décidé de déménagé à Oakland. Ray ne semble pas y croire et cherche des explications. Il veut revoir les lieux où il a toujours vécu, les amis qu’il a côtoyés plus jeune. Après ce retour à Placer County, Ray Takahashi disparaît sans laisser de traces.



J’avais découvert le sort réservé aux nippo-américains durant la 2nd guerre mondiale grâce au magnifique livre de Julie Otsuka « Certaines n’avaient jamais vu la mer » et grâce aux photos de Dorothea Lange dans les camps d’internement. C’est cet épisode méconnu de l’Histoire américaine que Christian Kiefer choisit de placer au cœur de son roman. Lui-même a grandi à Placer County et y vit actuellement, ce qui lui a permis de recueillir de nombreux témoignages de familles nippo-américaines.



Ce qui fait la force du roman, c’est que Christian Kiefer place en parallèle de l’histoire de Ray Takahashi, celle du narrateur, John Frazier. Ce dernier rentre du Vietnam, il est perdu, se drogue. Pour tenter d’aller mieux, il vient habiter à Placer County chez sa grand-mère et c’est là qu’il entend parler de la disparition de Ray. Comme dans « Les animaux », Christian Kiefer oscille entre les deux temporalités et il maîtrise parfaitement ce type de narration. Deux guerres, deux épisodes peu glorieux de l’Histoire des États-Unis, deux jeunes hommes qui ont vu leurs vies basculer et qui sont hantés par ce qu’ils ont fait et les fantômes de ceux tombés au front. John Frazier reconstitue le drame familial des Takahashi, pour oublier sa propre souffrance, à la manière d’une enquête, jusqu’à la découverte de ce qu’il est advenu de Ray.



Après avoir beaucoup apprécié « Les animaux », « Fantômes » confirme l’intérêt que je porte au travail de Christian Kiefer. L’écrivain fait habilement naviguer sa narration entre deux époques pour tisser son drame familial poignant. Une réussite.




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Les animaux

Les fantômes du passé



Ce roman noir d’une nouvelle voix américaine coche toutes les (mes) cases : une belle histoire d’hommes, campée dans les magnifiques décors de l’ouest américain (que j’adore) –ici le Nevada et l’Idaho-, un drame sous-jacent dont on sait qu’il va se produire, inévitablement, des personnages hautement attachants…

On est à la frontière du western et du nature-writting.

Vous l’avez compris, j’ai beaucoup aimé lire « les animaux » de Christian Kiefer dont c’est le premier roman traduit en français (qui plus est par Albin Michel dans la collection « Terres d’Amérique »).

Cependant, ce n’est pas un roman facile.

La construction alterne entre deux époques et il faut quelques pages pour s’ajuster puisque passés les deux premiers chapitres clairement ancrés dans deux espace-temps différents (1996 et 1984) le lecteur est largué entre Battle-Mountain, Reno et Naples sans repères…

Pour accroître la difficulté, Christian Kiefer n’a pas différencié les dialogues de l’ensemble de son récit… Habituellement, les dialogues sont signalés par des tirets, ou des guillemets… Ici, rien du tout et là encore, il faut un peu de temps pour s’y faire (après, ça passe tout seul).

L’intrigue quant à elle est très réussie, une histoire entre haine et amitié autour des deux personnages principaux, Bill et Rick.

Quant aux animaux, ils sont omniprésents, et apportent au roman résolument très noir, une touche inattendue de poésie.



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Fantômes

A sa démobilisation en 1945, l’Américain d’origine japonaise Ray Takahashi est accueilli avec défiance dans sa région natale, en Californie du Nord. Sa famille, expulsée et enfermée au camp de Tule Lake après l’attaque de Pearl Harbor en 1941, a dû s’exiler à Oakland après sa libération. Stupéfait du changement d’attitude de leurs anciens voisins et amis, désespéré de revoir leur fille Helen, sa petite amie, Ray s’attarde sur les lieux, puis disparaît sans laisser de traces. Vingt-quatre ans plus tard, John Frazier rentre traumatisé de la guerre du Vietnam et se lance dans l’écriture. Tombé par hasard sur l’histoire de Ray, il lui faut plusieurs décennies pour reconstituer les faits et découvrir ce qu’il est advenu de cet homme.





Près de 120 000 Japonais et Américains d’origine japonaise furent déportés en 1942 dans des camps de concentration aux Etats-Unis. Les deux tiers étaient des Nisei, des Japonais de seconde génération et donc de nationalité américaine, dont une partie s’engagea sous la bannière étoilée. Après plusieurs années de détention dans de pénibles conditions, leur libération s’accompagna de grandes difficultés de réinsertion. Beaucoup avaient tout perdu, mais ils restèrent aussi longtemps en butte à l’agressivité et à la discrimination. Il leur fallut attendre les années quatre-vingt pour que l’État américain commence à reconnaître ce préjudice et ses causes raciales, dans une nation depuis longtemps en proie au fantasme du péril jaune, et rendue paranoïaque par la guerre.





Fort d’une impressionnante documentation, l’auteur s’est inspiré de ce drame historique pour nous livrer une histoire romanesque, si habilement construite qu'elle prend toutes les apparences d’un récit autobiographique. En totale empathie avec des personnages plus vrais que nature, le lecteur est d’autant plus happé par la narration qu’il se retrouve bluffé par son absolue authenticité apparente, dans un exercice de parfaite illusion littéraire. Bâti autour d’une thématique historique déjà dramatique en soi, le récit crée une spirale infernale de plus en plus poignante, tandis que le narrateur découvre pas à pas, la plupart du temps quand ils semblent perdus à jamais, les secrets portés leur vie durant par les autres protagonistes. Tous les personnages sont restitués avec une grande finesse psychologique, leur logique et leurs motivations ne s’éclairant que progressivement, à mesure que le temps passé, la disparition des uns et des autres, et le poids des doutes et de la culpabilité, favorisent enfin la prise de recul et la libération de la parole.





Enchanté par la perfection architecturale du récit, par la profondeur des personnages et par la vérité de la restitution historique, c’est avec émotion que l’on se plonge dans cette narration addictive aux effets dramatiques en cascade. Rares sont les créations romanesques suscitant une telle impression de réalité. Coup de coeur.


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Fantômes

(...) Fantômes est un grand roman sur la mémoire historique et familiale, l’un de ceux qui me hanteront encore longtemps.



Dans ce roman relativement court mais d’une intensité et densité remarquables, Christian Kiefer tisse un drame familial déchirant en s’inspirant d’une période méconnue de l’histoire américaine, à savoir l’internement dans des camps de dizaines de milliers de Nippo-Américains au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor.



Lorsqu’en 1945 le jeune soldat américain d’origine japonaise Ray Takahashi rentre enfin chez lui dans le nord de la Californie, personne n’est là pour l’accueillir. Après avoir été expulsés de leur maison et enfermés au camp de Tule Lake, ses parents et ses deux soeurs ont en effet refait leur vie dans la baie de San Francisco; quant aux Wilson, les anciens voisins et amis proches de la famille Takahashi, ils refusent catégoriquement de lui parler. Peu après, Ray disparaît sans laisser de traces.



En 1969, John Frazier rentre lui aussi du front. Traumatisé par le Vietnam, il tente de se reconstruire à travers l’écriture. Suite à une rencontre fortuite avec une parente éloignée, il se retrouve involontairement et inextricablement lié au destin de Ray Takahashi.

(...)

En alternant constamment et de façon non linéaire trois périodes temporelles selon le point de vue et le vécu de John, Christian Kiefer nous dévoile progressivement l’histoire de deux familles voisines autrefois amies que l’Histoire a tragiquement et durablement séparées. Au gré des recherches de John sur Ray Takahashi et grâce à une habile superposition narrative entre passé et présent, nous découvrons petit à petit l’ampleur des non-dits, des mensonges et de la trahison, immense.



Les fantômes sont nombreux dans ce roman et revêtent différentes formes selon les personnages et leur vécu. Tous sont hantés par le passé et ont vu leur vie se briser, que ce soit par la guerre, la peur et le rejet de l’autre, l’absence, la perte et le deuil, les secrets et la trahison. Par la culpabilité enfin.



Fantômes est un roman d’une très grande force, brillamment construit et écrit. Un roman bouleversant qui marque durablement.


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Les animaux



▶️ Idaho 1996 : Bill Reed tient un refuge pour des animaux sauvages blessés ; loups, pumas, rapaces et même un ours qui est aveugle ; Bill les recueille, les soigne et les nourrit - sans lui, ces animaux qui ne peuvent plus chasser dans leur milieu naturel seraient condamnés à une mort certaine, tués par la faim, le froid ou par d’autres animaux sauvages...

▶️ Bill mène une vie tranquille, rythmée par les saisons et la nature, et s’apprête à épouser Grace, la vétérinaire du coin, elle-même maman d'un petit garçon que Bill entend bien élever comme s'il était le sien - il aspire à une vie de famille rangée...

▶️...jusqu’au jour où Rick, un ancien ami d’enfance, refait surface après 12 ans passés en prison ; Rick entend rappeler à Bill leur passé commun, fait de violence et de mauvais coups - un passé dont Bill ne veut plus entendre parler, dont il a honte et qu’il a caché à Grace...

▶️Dans une nature oppressante et hostile, la confrontation entre les deux hommes sera sauvage...

▶️ Un décor de grands espaces, une nature âpre et hostile, personnage à part entière, une histoire de rédemption, celle d’un homme qui veut expier son passé marqué par la violence et la trahison...

▶️Des personnages complexes, faibles et pourtant attachants, une réflexion pertinente sur la question écologique et la cause animale - c'est là tout le sens de ce refuge pour animaux blessés et le sens même de ce récit de rédemption...

▶️un récit dévoilant au fil des chapitres un suspense sourd et funèbre - une fin sauvage et glaçante...



👉🏻 merci à @uneviedepapier et à la libraire @attrapecoeurslibrairie pour cette découverte !!..

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Les animaux

Ce livre est un plaidoyer pour la défense de la nature et des animaux. Il est en même temps une critique de l’homme et de son incapacité à changer profondément. Le constat est sans appel. Le sujet est traité sous forme de métaphore et j’ai beaucoup apprécié cette approche de l’auteur. En remerciements, il se réfère à 4 écrivains américains, et particulièrement T.C.Boyle, dont il a participé aux ateliers d’écriture. Belle influence. Il y a un règlement de compte dans ce livre, l’auteur raconte une amitié trahie, thème qu’il a déjà abordé dans son deuxième livre Fantômes, ( lu en premier) le fond de l’histoire est différent, ici on est dans l’Idaho ou le Nevada, les familles vivent dans des mobilhomes. Nat va disparaître et refaire sa vie, Rick sera en prison douze longues années. On apprend pourquoi en fin d’histoire. J’ai ressenti une profonde empathie pour ces deux personnes. Dans ce livre les dialogues sont âpres, courts, sans tirets. Ce livre partage un grand pessimisme sur notre humanité. L’auteur y parle de la nature humaine telle qu’il la voit à notre époque moderne, aux USA en particulier, il décrit la nature sauvage avec brio, et il met ces deux mondes en relation.
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Fantômes

Christian Kieffer a suffisamment confiance en son talent et en l'intelligence de ses lecteurs pour proposer une structure narrative complexe sur 3 périodes ( 1945, 1963 et 1983) sans derouler sa trame chapitre après chapitre, mais en injectant des éléments du passé dans le récit-enquête du narrateur. Et le tout est parfaitement limpide et palpitant.

Il revient ainsi sur le sort réservé aux Nippo-Americains internés dans des camps après l'attaque de Pearl Harbor puisque soupçonnés d'être un danger pour les États-Unis.



C'est le cas de la famille Takahashi qui a été expulsée de sa ferme, alors même qu'elle vivait en parfaite harmonie avec les habitants de la ville. Victime d'un racisme latent qui n'attendait qu'une occasion pour s'exprimer !

De retour après la guerre en Europe, Ray, qui venait retrouver son amour de jeunesse, essaie de comprendre ce revirement et finit par disparaître.

En même temps, revenu saccagé de la guerre du Vietnam et rongé par la culpabilité, le narrateur se retrouve embarqué dans cette histoire par sa tante qui fut proche de la famille Takahashi et qui cache de lourds secrets.

Il faudra attendre 1983 et la mort des principaux intéressés pour que la vérité soit dévoilée et que les fantômes du passé s'évanouissent.

Un très beau roman sur la culpabilité et les secrets.
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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