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Critiques de Christiane V. Felscherinow (221)
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Ce témoignage est sombre, tragique, douloureux et extrêmement marquant puisqu'il parle de deux sujets difficiles et toujours d'actualité : la drogue et la prostitution.

Pour ma part, je me suis beaucoup attachée à cette jeune Christiane et c'est avec beaucoup de tristesse que l'on constate sa déchéance au fil de ces pages. Elle raconte son histoire avec son enfance triste et brutale qu'elle tente d'échapper en allant se changer les idées auprès d'une bande "branchée" qui la fascine. Elle est alors très vite tentée de faire comme eux, en consommant des drogues, mais en devient rapidement dépendante. Elle se tourne alors vers la prostitution à 14 ans pour se payer sa dose quotidienne d'héroïne.



Ce livre parle d'une Allemagne à la fin des années 70, dans laquelle la jeunesse des quartiers modestes se trouve face à l'ennui et l'indifférence.

Ce récit met en avant les difficultés liées à la dépendance de la drogue, le manque d'organismes spécialisés pouvant accompagner ces personnes à l'époque, la souffrance liée au sevrage. Mais aussi la difficulté des proches à sortir les personnes de cet enfer.

Un témoignage bouleversant qu'il faudrait faire lire à la jeunesse pour tenter de faire prendre conscience des dangers engendrés par la drogue.



À présent, il me tarde de lire ce qu'est devenue Christiane dans son récent témoignage 34 ans après celui-ci : "Moi, Christiane F., la vie malgré tout", qui parait tout aussi éprouvant à lire.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

« Ni hier ni demain ne m'intéressent. » « Je n'ai pas de projets, seulement des rêves. » « Maintenant, je ne suis à peu près heureuse que dans les moments où je rêve, et où je rêve que je suis quelqu'un d'autre. »



Merde alors ! Quand j'ai lu ces phrases prononcées par une gamine de 13 ans, j'ai corné les pages, pour ne pas oublier, pour marquer ce livre comme ses bras. Une piqure, un rappel pour moi.



« Tout ça m'a paru complètement fou. Dans quel monde vivons-nous ? » se demande la mère de Christiane. Moi aussi, je me le demande. Quand des instituts spécialisés refusent de prendre en charge des enfants dont la vie ne tient qu'à un fil. Quand tous les adultes préfèrent fermer les yeux car c'est trop moche ou parce que ça en arrange bien certains...ou parce qu'ils se sentent démunis ? Oui nous le sommes mais est-ce pour autant qu'il faut arrêter de se battre ?



Je ne crois pas que cette histoire soit terminée. Tous les jours des enfants tombent et ne se relèvent pas. Parce qu'aucun adulte n'est là pour les aider. J'ai flippé pendant cette lecture car je ne me sens pas à l'abri. Qui peut l'être ? Quand un enfant pense « Je ne sais pas pourquoi je suis au monde. », on a raté quelque chose, non ?



Quand on donne des étrennes, voilà ce que peut penser un adolescent héroïnomane : « Hiver ou été, Noël ou Nouvel An, pour moi tous les jours se ressemblent. A ceci près que j'ai reçu de l'argent en cadeau de Noël, ce qui m'a permis de faire un ou deux clients de moins. » Flippante cette lecture. Dans le quartier de Gropius, les enfants n'avaient pas droit de cité, tout leur était interdit. Avec son père, c'était des coups et des meurtrissures.



Alors je me suis raccrochée à des petits détails pour trouver vos rayons de soleil Christiane. Il y a eu David Bowie... « C'est le pied. Presque autant que je l'ai imaginé. Fantastique. Mais, aux premières mesures de It is too late, ''C'est trop tard'', je sombre. Cette chanson me donnait la cafard. Je trouve qu'elle décrit très exactement ma situation. » Et avec Detlev... un rayon chaud d'amour. Un amour qui a coulé dans vos veines. Finalement même vos rayons de soleil finissaient par vous donner la jaunisse. Qui vous aimait ?



Oh, what will I be believing and who will connect me with love ? ''Station to station''



« C'est moche de mourir quand on n'a pas encore vécu. »
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Moi, Christiane F., la vie malgré tout

Qu'est devenue Christiane F. après la publication de son premier livre ? C'est la question que beaucoup se sont posés.

Avec ce livre, elle a accepté de revenir trente cinq ans après, pour retracer les grands événements de sa vie après le succès de son premier ouvrage.



Le récit débute par un constat amer que fait Christiane sur sa santé alors qu'elle a 51 ans. Tristes conséquences de tous ses excès juvéniles.

Elle ne s'attarde pourtant pas et fait très rapidement un retour sur son passé, après le succès de son livre et l'adaptation en film.

Au niveau du récit, j'ai trouvé l'ensemble beaucoup plus désordonné et brouillon que le premier livre. Les chapitres respectent malgré tout la chronologie des événements et permettent de se repérer sans trop se perdre.

Christiane retrace les grandes lignes qui ont ponctué son existence, notamment le milieu punk qu'elle a fréquenté, son voyage aux Etats-Unis pour promouvoir son film. Les rencontres avec les stars du rock qu'elle a pu faire lors de ce voyage, comme David Bowie ou Van Halen... et bien sur leur proximité avec le milieu de la drogue.

Dans ce livre, elle parle beaucoup de ses rencontres, notamment avec des artistes allemands. Je me suis beaucoup ennuyée à certains moments car elle évoque beaucoup de noms qui ne me parlaient pas forcément.

Elle parle également de son séjour en prison, de son voyage en Grèce avec son histoire d'amour qui l'avait marquée. Son récit tourne très souvent là aussi autour de ses rencontres amicales, des déboires entre junkies, de ses déceptions et de ses espérances.

Jusqu'au grand tournant de sa vie avec la naissance de son fils Philip. C'est la partie que j'ai le plus apprécié dans ce livre, car elle parle de ses ressentis.



J'ai trouvé ce livre beaucoup moins passionnant que le premier.

Je l'ai trouvé un peu trop centré parfois sur la vie des rencontres que Christiane a pu faire, avec beaucoup trop de détails inintéressants à mon goût. Elle parle de certaines rencontres qui n'apportent rien au récit. J'avais parfois l'impression de lire des pages pour combler.



Je ne regrette cependant pas cette lecture. J'approuve cette démarche d'avoir fait un livre pour avoir des nouvelles de Christiane. Ce livre montre avant tout les conséquences irréversibles des dérapages d'une jeunesse, qui continuent de hanter le quotidien d'une femme qui se bat malgré tout pour la vie.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Ce livre est une grosse baffe dans la figure, et c'est vrai qu'il ne vaut mieux pas être dans une période déprimée pour le lire... Quoiqu'en lisant ces pages on se rend compte que finalement on est pas si mal loti (à condition de ne pas être toxicomane, de ne pas devoir tapiner pour se payer sa dose quotidienne et de ne pas voir son cercle d'amis décimé peu à peu par les overdoses et autres maladies).



C'est là qu'on se rend compte à quel point, quand toutes les conditions sont réunies, il est facile de tomber au fond à partir d'une simple connerie d'ado. C'est sûr que ce qu'elle a vécu est vraiment extrême. Mais on a beau se dire ça, une fois qu'on l'a lu on ne l'oublie jamais.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Christiane F. livre ici son témoignage, celui de sa chute dans l’enfer de la drogue. Ce n’est pas le genre de bouquin qui, habituellement, m’attire. En fait, je lis très peu de biographies. Mais celui-ci m’a été prêté, je l’ai entamé un peu à reculons. Non seulement à cause du genre, mais aussi et surtout à cause du thème. Les drogues, les toxicomanes, ce monde dur, pas pour moi. Toutefois j’ai laissé sa chance au livre et j’en suis content. Évidemment, c’est dur, une lecture coup de poing, mais parfois c’est essentiel.



La préface (dans l’édition Folio, je ne sais si c’est la même partout) m’a aidé à me situer, à mettre en perspectives cette histoire. Peut-être même expliquer ce qui a pu poussé Christiane vers la drogue. En effet, son enfance et son début d’adolescence ont été marqués par un père vindicatif et une mère qui n’a pu su mettre des limites, voir ce qui arrivait à sa fille. Et ce qui ne devait être qu’un essai, l’héroïne, est devenu une réalité.



En passant, j’aime bien que jamais la substance ne soit nommée explicitement. H. Tout court. C’est comme une façon de ne pas donner d’emprise à la chose. Un peu à la façon de certains de jamais nommer les meurtriers en série et de seulement les appeler «le monstre» ou quelque chose du même genre.



Évidemment, la jeune Christina voyait les choses plus simplement. La drogue, c’était que pour passer du bon temps. Une connerie. Elle n’était pas accro, elle pouvait arrêter quand elle le voulait. C’est ce qu’elle croyait. C’est ce qu’ils croient tous… au début. Puis, quand l’argent vient à manquer et que le besoin se fait ressentir, il ne reste plus qu’à se prostituer pour arriver à ses fins. Je la voyais sombrer et elle ne le comprenait pas, je rageais intérieurement pour elle, pour ses amis, pour ce monde qui les laisse s’empêtrer.



Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…



Mais ce roman n’est pas que noir. C’est d’abord une belle – et déchirante et troublante – histoire d’amour entre la jeune fille et Detlev, un garçon de deux ans plus âgé. Ils partageaient leurs espoirs, leurs rêves.

Malheureusement, ils étaient mal entourés. J’ai trouvé cet amour vraiment touchant.



C’est ensuite et surtout le calvaire d’une jeune femme (et de sa mère) pour essayer de se défaire de sa dépendance aux drogues dures. Ce combat, ponctué de cures et de rechutes, fut long mais finalement couronné de succès.



Le roman met aussi en évidence le manque de ressources pour aider les jeunes toxicomanes et leurs familles. Du moins, en Allemagne dans les années 1970. J’espère que les choses ont changé depuis. Aussi, j’ai été surpris de voir comment, même guérie (mais peut-on se considérer guéri quand on n’a pas retouché à la drogue depuis seulement quelques semaines ?), le système scolaire continue à lui tenir rigueur de ses fautes du passé.



Je crois qu’on devrait faire lire ce roman aux jeunes. Il est peut-être un peu technique mais l'intérêt n'est pas là. Je suis certain que cela aurait un effet dissuasif sur plusieurs. Ils éviteraient les mêmes erreurs que Christiane, cette connerie, la désillusion qui l’accompagne. À tout le moins, ils pourraient reconnaître les risques, les façons de prévenir des situations semblables. On peut rêver…
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Moi, Christiane F., la vie malgré tout

Cela faisait un petit moment que ce livre m'attendait sur ma PAL mais j'avoue avoir retardé le moment de le lire à un moment où je serai relativement en forme moralement. Les problèmes de drogue sont toujours un sujet difficile pour moi car j'ai vu mon oncle mourir des suites d'un long combat contre le Sida, suite à une contamination par seringue qu'il avait attrapé étant jeune lorsqu'il se droguait encore. Donc, sujet délicat pour moi et pourtant qu'il est important de parler et qui, je pense, ne sera jamais épuisé ! Il avait 37 ans (mon oncle) lorsqu'il est mort, dans un semi-coma, complètement agonisant, il y a presque quinze ans de cela. Christiane F. (de son vrai nom, Christiane V. Felscherinow), elle avait 51 ans lors de la rédaction de cet ouvrage il y a deux ans et doit donc aller sur ses 53 années aujourd'hui.



Ouvrage-témoignage bouleversant, écrit en partenariat avec la journaliste Sonja Vukovic dont tout lecteur (qu'il ait été confronté à ce genre de problème, directement ou indirectement, comme c'est mon cas) ne peut pas ressortir indemne ! A la suite de la lecture de son premier ouvrage "Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...", le lecteur pouvait s'attendre à ce que dans cet enfer qu'est le monde de la drogue, il puisse y avoir des "happy-end" mais en lisant ce second témoignage, il se rend compte que ce n'est que très rarement la cas. Ce genre de dépendance peut se guérir, certes, mais laisse cependant des traces, qui, elles, ne s’effaceront probablement jamais. Non seulement le passé de junkie vous poursuit toute votre vie, surtout lorsque celui-ci est connu de plusieurs de milliers de personnes (comme c'est le cas avec Christiane), mais en plus, il y a toujours des risques de rechute, telle une épée de Damoclés éternellement pendu juste au-dessus de votre tête. Je ne vous dévoilerai pas si Christiane F., elle, a replongé car je voudrais vraiment vous inciter à lire cet ouvrage mais sachez seulement qu'il faut avoir les tripes bien accrochées avant de se lancer dans cette lecture car c'est malheureusement, la triste vérité qui vous est dévoilée ici. Christiane n'étant qu'une figure célèbre de ce qui se passe et continuera à se passer chaque jour dans le monde et dont nous essayons trop souvent de détourner les yeux afin de ne pas voir. On dit souvent que si une personne se drogue, c'est qu'elle l'a décidée et que si elle n'arrive pas à décrocher, c'est qu'elle n'a pas assez de volonté mais il y a bien d'autres éléments que nous oublions trop souvent de prendre en compte. Le premier étant : celui de ne pas juger ! A découvrir !
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

J'ai lu ce livre à sa parution. J'avais à l'époque une quinzaine d'années, je vivais dans une petite ville de province, j'étais naïve. Et ce fut pour moi comme une grande claque. Comment une fille de mon âge pouvait faire cela. Comme c'est facile aussi de tomber là-dedans. J'y repense encore parfois, sans jamais avoir relu ce témoignage.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

« Watch out the world's behind you » – The Velvet Underground



Ce livre est le témoignage le plus saisissant et le plus réaliste sur l'univers de la drogue qu'il m'ait été donné de lire, mis à part « L'herbe bleue » que j'avais déjà lu il y a fort longtemps mais dont il ne me reste que peu de souvenirs.



« Feeling sick and dirty more dead than alive

I'm waiting for my man » – The Velvet Underground



Il a d'ailleurs reçu, à sa sortie, un certain écho en France ainsi qu'une grande renommée jusqu'à aujourd'hui, même si le titre en français me paraît un peu racoleur et franchement stupide étant donné que l'histoire se déroule sur environs trois ans et que Christiane ne se prostituait pas encore à l'âge de treize ans. Le titre d'origine (Nous, les enfants de la station Zoo) était bien meilleur même si moins vendeur d'un point de vue strictement marketing.



« Take me on a trip upon your magic swirlin' ship

My senses have been stripped, my hands can't feel to grip

My toes too numb to step

Wait only for my boot heels to be wanderin' » – Bob Dylan



L'histoire débute lorsque Christiane, ses parents et sa sœur déménagent à Berlin, quittant leur village pour la cité Gropius. Là-bas, elle découvre la pression sociale qu'exerce la société sur les enfants que ça soit à l'école ou à l'extérieur, les rapports de force, l'esprit de compétition et tutti quanti. Son père doit faire face au chômage et donc devient brutal, violent envers sa mère et à ses filles, rentrant souvent tard après avoir passé la soirée à boire au bistrot. Quant aux enfants, dans cette cité peu accueillante, tout leur est interdit, il n'y a pas de place pour l'amusement ou même pour leur simple épanouissement. C'est au centre socio-culturel protestant « La Maison du Milieu » qu'elle y fera sa première expérience du haschich.



« I started out on burgundy

But soon hit the harder stuff » – Bob Dylan



Puis vint l'accès à la fameuse boite de nuit le « Sound », le repaire des toxicos en tous genres. C'est près de ce lieu au goût de prestige à l'aune de ses treize ans qu'elle y fera sa première rencontre avec l'héroïne, d'abord en la sniffant avant de passer à l'injection par intraveineuse. Ensuite ce sera l'escalade vers une dépendance physique, croyant d'abord maîtriser sa consommation, ne sachant pas à cause de son jeune âge que c'est la came qui dicte la règle à suivre, jamais l'inverse. C'est l'époque, 1976, où l'héroïne fait des ravages en Europe, touchant des adolescents de plus en plus jeunes. Les gouvernements semblent désemparés face à ce fléau, cherchant, comme à leur habitude, à éradiquer non les racines du mal, bien trop profondes à atteindre, mais uniquement la partie émergée de l'iceberg.



« Les feuilles tombent des cocas

Et se répandent sur l'occident

Demain tu verras tous ces petits alchimistes

Pulvériser un continent » – Hubert-Félix Thiéfaine



On en retient surtout le sordide dans lequel « l'algèbre du besoin », pour utiliser une formule de William Burroughs, confine les toxicos à un destin tragique, et combien il est difficile de sortir de cette dépendance car, dans le récit de Christiane, on ne compte plus les tentatives de sevrage qui ont finis par une irrémédiable rechute. On voit aussi tous ceux qui profitent de cette situation désespérée tels que les pervers, les pédérastes (ils appellent cela le baby tapin) et même, à mon grand étonnement, l'église de scientologie qui voit là manière à recruter de nouveaux fidèles dans un regain de prosélytisme honteux.



« Seasick Sarah had a golden nose

Hard-nailed boots, wrapped around her toes

When she turned blue, all the angels screamed

They didn't know, they couldn't make the scene » – The Velvet Underground



Il serait intéressant également d'en faire une analyse sociologique afin de comprendre le malaise qui agite ceux, comme Christiane, à se droguer. Peut-être est-ce la société de consommation qui n'offre pas les attentes que recherche la jeune génération, qui n'offre aucun idéal à cette jeunesse perdue entre un quotidien morose et un avenir incertain.



« When i put a spike into my vein

Then i tell you things aren't quite the same

When i'm rushin' on my run

And i feel just like Jesus' son » – The Velvet Underground



C'est un livre, in fine, qui ne se fait jamais moralisateur, décrivant la réalité crue, sans artifices inutiles. Un livre bouleversant où on la suit dans ses déambulations à travers ses déboires et ses peines pour enfin décrocher de la drogue.



« It's too late

To be grateful » – David Bowie
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Livre très dur racontant l'adolescence d'une jeune, fille qui, après avoir commencé par fumer son premier joint, se laisse entraîner dans l'enfer de la drogue. Puis, après avoir goûté des drogues plus dures, elle devient très vite « accro » et en vient même à se prostituer pour pouvoir se procurer « ses doses ». Sa mère, quant à elle, assiste, impuissante, à l'autodestruction de sa fille. Livre poignant dont on ne peut pas ressortir indemne car malheureusement, il s'agit toujours d'un sujet d'actualité contre lequel on tente de lutter mais sur lequel on n'a pas toujours d'emprise ! A lire !
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Tout semble résumé dans le titre et c'est aussi ce qui fait sa force. Une phrase qui aurait pu être dite sous forme de rédemption.

J'avais découvert ce livre qui me semblait sulfureux vers mes 10 ans et c'est plus de 20 ans plus tard que je me décide enfin à le lire.

Christiane, cette adolescente, comme vous et moi, qui a basculé. On connait tous un chemin un peu semblable, 1ère clope pour ne pas être éjecté du groupe, sauf que là c'est un virage à 180 %. Il ne s'agit pas de clopes mais de joints, puis de médocs, puis de LSD pour enfin finir par l'héroïne. Une adolescente rebelle qui veut se dépasser pour échapper à sa réalité d'enfant de divorcés dans une cité au milieu des années 70 à Berlin. Il est si facile de basculer, que ça en fait froid dans le dos quand on apprend l'âge de Christiane. 12 ans, 1er joint; 13 ans, usage journalier de stupéfiants; 14 ans, déjà dépendante à l'héroïne, se prostituant seulement un mois après avoir perdu sa virginité. Christiane veut s'en sortir et décrocher mais les choses ne sont pas si simples pour celle qui croyait pouvoir arrêter du jour au lendemain. Avec son amoureux Detlev, ça sera à celui qui tire le plus l'autre vers le fond. Des proches à elle meurent, amis d'enfance, meilleure amie à cause de cette fameuse H. Les passages en prison se font réguliers pour son amoureux, qui tout comme elle, tapine pour se payer ses doses. Les centres de désintox n'ont aucun effet. Dernière chance la mise au vert, mais sera-t-elle son salut ?
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Je viens de me prendre un coup de poing monumental, à cataloguer parmi les plus dévastateurs, les plus cruels et horribles de tous les temps. Imaginer que cette histoire s'est parfaitement déroulée dans la vie réelle, se représenter en chair et en os les personnages, leurs comportements, leurs actions et leurs paroles... c'est aussi bouleversant qu'attristant, aussi surprenant que terrifiant.



Christiane F. fait ici preuve de courage en couchant sur papier les instants les plus noirs de son existence. Elle dévoile au reste du monde les attraits dégradants de son quotidien, détaille et commente avec émotions les événements de ses 13 ans et leurs conséquences.



Le livre suit un tracé descendant, comme un couloir sombre menant au fin fond du gouffre béant du domaine de la drogue et/ou de la prostitution. Par un phénomène de cause à effet, la narratrice se retrouve plongée entièrement dans un contexte oppressant, tel un cercle vicieux, infernal et insoutenable, dans le monde des toxicos et des prostitués, où la sortie est quasiment introuvable.



La vie de Christiane est loin d'être ordinaire. Bien loin des conventions et des traditions enfantines que chacun peut accorder à une fillette de 13 ans, notre protagoniste est subitement au cœur d'un trafic de drogue, dans un réseau de prostitution, à fumer, sniffer, coucher et boire à qui mieux mieux. Sous ses apparences de fille banale, se cache un corps meurtri, agressé et violenté par les produits illicites. Mal vu et souvent effrayant, ce genre de milieu n'attire pas les habitants moyens. Comment aurait-on pu supposer qu'un cœur simple et sensible comme celui de Christiane puisse se retrouver lier à seulement 13 années à un tel rouage ?



Pourtant, force est de constater que la détermination à se sortir de cet engrenage est bien présent. Malheureusement, au stade de dépendance extrême dans lequel est arrivé la jeune fille, la sortie est obstruée et difficile d'accès. Aidée par sa mère, puis par son père, ils abandonnent finalement l'idée de sauver leur fille, usés et abîmés par les semaines de douleurs et de souffrances que leur a indirectement fait vivre Christiane.



Après l'abandon prématuré des parents de Christiane, c'est au tour des médecins et des centres spécialisés de tenter leur chance pour sauver la jeune fille avant la prise ultime. Là encore, l'échec est cuisant, la dépendance est trop présente, et prouve jusqu'où la protagoniste est prête à aller pour récolter sa dose quotidienne de drogue.



Quoique très brefs, des liens se créent entre les bandes de toxicos drogués. Christiane F. exploite avec émotions les rencontres avec Stella, Henri ou plus intimement, avec son copain, lui-même enrôlé dans la bataille contre la drogue.



Le monde hors du commun que nous fait découvrir la narratrice est presque hors du temps tellement il est lugubre, froid et différent des lieux où je me rends habituellement. Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... est entièrement plongé dans le noir, et ne dévoile pas une once de luminosité susceptible d'éclairer les ruelles ou recoins des actions.



Horrifiante, triste et surnaturelle période d'adolescente de Christiane, jeune droguée se prostituant pour se payer ses doses. Il y a peu de temps, un nouveau roman intitulé Moi, Christiane F., la vie malgré tout... est sorti, présentant les années qui ont suivis ces quelques années de noir extrême. Une suite que je lirai certainement, seulement pour pouvoir satisfaire ma curiosité. En tout cas, ne pas s'attaquer à de tels récits si votre cœur n'est pas bien accroché !


Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Un livre noir, dur et pourtant prenant sur la descente aux enfers de Christiane F. dans un pays qui n'a, à cette époque, pas réellement de solutions pour faire face à la déferlante de désillusion et de drogues de la jeunesse allemande.

Avec une précision parfois clinique, Christiane livre un bouleversant témoignage, effrayant parfois, réaliste toujours. Et même si l'on veut croire à la guérison de Christiane F., le principe de réalité nous rattrape immanquablement et on finit ce livre vidé et troublé.
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Moi, Christiane F., la vie malgré tout

Comme beaucoup de monde et surtout de filles, je fus à l'époque épouvantée par le film, par la misérable vie que pouvait mener des filles de mon âge.. Ma naïveté ce jour là en pris un sérieux coup. Je ne demandais qu'à lire le livre, mais j'étais émotionnellement dans l'impossibilité de franchir le pas, car trop hantée par l'horreur absolue. Je finis par le lire des années plus tard, le choc fut encore plus grand, car l'imprégnation fut d'autant plus importante. Le livre se terminait avec une petite pointe d'optimisme. Que de fois je me suis demandé ce que Christiane était devenue, que de fois j'ai espèré pour elle une vie heureuse, une vie sans drogue. Les années ont passé, ma façon d'appréhender les choses a elle évolué et ce livre est sorti, apportant des réponses. Christiane est en vie et j'éprouve un profond respect pour elle et pour toutes les autres Christiane. Un livre que tout parent devrait lire, car les "blessures" que nous infligeons intentionnellement ou pas à nos chéres têtes blondes sont celles qui ne guérissent jamais et là je parle en connaissance de cause...
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Ce livre est né de la rencontre entre Christiane et deux journalistes à la sortie d’un tribunal. Ils étaient, depuis près d’un an, en train de faire un reportage sur des jeunes SDF. Les deux heures d’interview se sont transformées en deux mois au rythme de 4 à 5 jours par semaine, puis en livre. Ce livre, poignant, bien que très daté par certains côtés, n’a pour autant guère pris de ride. Drogue et prostitution des plus jeunes sont toujours d’actualité, même si le contexte, l’ambiance, les modes, sont différents. C’est bouleversant, d’autant plus qu’il est facile de s’identifier à Christiane : enfance terne et peu joyeuse assez banale, besoin d’«être à la mode», de faire partie d’une bande cool, etc....Une première prise d’héroïne après un concert, et très vite, la nécessité de se prostituer pour se payer ses doses. C’est flippant, du réel brut et cru, il se dégage dès le début une tristesse indicible de ce livre, et on sait d’avance que Christina et Detlev, cela va mal finir, bien qu’ils forment un petit couple attachant. Un lecture nécessaire, indispensable, pour que les moyens d’aider les jeunes toxicos existent et perdurent, à faire lire aux jeunes, mais aussi aux parents, aux enseignants.

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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

J’avais 13 ou 14 ans quand j’ai lu ce témoignage poignant pour la première fois.

L’adolescence est un âge difficile. On cherche à s’affranchir de l’enfance, mais on n’a ni la maturité, ni bien sûr le recul pour faire les bons choix. Alors parfois, on fait les mauvais.

Et pour être admis au sein d’un groupe, pour exister aux yeux des autres, on cherche à les imiter.

Christiane a d’abord vu la drogue comme un moyen de s’intégrer, de s’amuser. D’échapper aussi à la brutalité de son père. Elle pensait qu’elle pourrait arrêter aussi facilement qu’elle avait commencé. Mais très vite la dépendance s’installe, le besoin d’argent, et comme solution… la prostitution. L’escalade, ou plutôt la chute, est rapide.



À la fin des années 70, l’héroïne fait des ravages en Europe (ici en Allemagne), notamment chez les jeunes désoeuvrés et livrés à eux-mêmes.



« The algebra of need », pour reprendre l’expression de William Burroughs, condamne les toxicomanes à un destin sordide et tragique, une spirale infernale dont peu sortent indemnes.

Ce témoignage est la réalité crue et sans fard, contrairement aux yeux de Chistiane lourdement maquillés. Le ton n’est pas moralisateur, mais authentique et sincère. La chronique d’une déchéance et d’un calvaire. Un cri d’alarme bouleversant.



Mais ce roman n’est pas que noir. Il y a aussi la déchirante histoire d’amour entre Christiane et Detlev, avec qui elle partage ses rêves et ses espoirs. Et le long calvaire du sevrage, ponctué de cures et de rechutes. Avec, au bout du tunnel et après avoir vu ses ami(e)s mourir, la vie…



En 2013 Christiane a publié un deuxième roman, Moi, Christiane F, la vie malgré tout, dans lequel elle évoque la maternité et la douloureuse séparation d’avec son fils dont la garde lui a été retirée, les graves répercussions de la drogue sur sa santé, ses rencontres, son incarcération, ses rechutes et la douleur des sevrages.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Retour de lecture sur “Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée”, une biographie de Christiane Felscherinow, écrite avec l'aide de deux journalistes, et publiée en Allemagne (de l'Ouest) en 1979 puis adaptée au cinéma deux ans plus tard. Un livre culte de mon adolescence, qui avait fait énormément de bruit à l’époque mais que je n'avais finalement jamais lu. Il raconte l’histoire vraie de cette jeune fille, Christiane, qui en 1976, pour échapper à une enfance très terne, avec des parents absents, violents, et dépassés par leur propre vie, plonge progressivement dans l’enfer de la drogue, et finit par se prostituer à 14 ans pour survivre et s'approvisionner en héroïne. Ce livre à sa sortie fut un véritable choc et un événement littéraire marquant, c’était une des premières fois qu’on parlait des méfaits de la drogue de manière aussi réaliste et crue. Il est ainsi devenu un best-seller dès sa sortie, numéro un des ventes, pour être même dans certaines écoles une lecture obligatoire. Il reste probablement encore maintenant, plus de 40 ans après sa sortie, l’un des meilleurs livres sur le sujet, et même si le contexte à changé, il reste tout à fait d’actualité sur de nombreux aspects. Ce n’est bien sûr pas une lecture très gaie, c’est même très noir, dur, glauque par moments, mais l’authenticité de ce témoignage en fait un livre très touchant qui se lit malgré tout assez facilement. Le but est ici de montrer, au plus près, cet univers underground de la drogue, ses acteurs mais surtout ses mécanismes, comment la drogue annihile progressivement toute capacité de résistance, jusqu'à une dépendance et déchéance totale. Comme dans tous les témoignages sur le sujet, on retrouve chez Christiane et chez les autres drogués, ce fort sentiment de déni, qui consiste à penser qu'ils peuvent décrocher à tout moment, que leur dépendance n'est que partielle, ce qui est évidemment un leurre qui les fait plonger encore plus profondément. Ce livre est également l’histoire d’un autre combat, celui de sa mère qui a tout raté avec elle, n’était ni préparée, ni armée pour affronter cette situation et qui se retrouve seule avec une fille qu'elle ne comprend plus, dans une situation qui la dépasse totalement. Son témoignage apparaît aussi dans certains chapitres de ce livre. On commence d’abord par être sidéré par le peu d’espoir que ces parents donnent à leurs enfants, leur déni aussi quant à la situation de leur fille aînée, pour ensuite être touché par le désarroi de cette mère qui assiste, tout en devant supporter sa propre culpabilité, à l'autodestruction de sa fille. Cette relation mère-fille, avec cette drogue qui biaise tout, transforme la personnalité, est hallucinante et terrible. Le livre montre bien que la drogue est bien sûr un enfer pour celui qui en consomme, l'isole complètement, mais c'est également un enfer pour les parents ainsi que pour tout l’entourage proche. Un aspect secondaire du livre mais néanmoins très intéressant, est son côté témoignage très authentique de la vie à Berlin-Ouest, le rendu de l'atmosphère de cette ville dans cette deuxième partie des années 70, la station du zoo, la vie dans le quartier populaire de Grospiusstadt, c'est le décors de la période berlinoise de David Bowie. C’est d’ailleurs après l’un de ses concerts que Christiane, déprimée par la chanson "Station to station" et son refrain "it's too late…", passe pour la première fois à l'héroïne. Toute cette histoire est racontée de manière particulièrement poignante. Ce témoignage est d'un réalisme à toute épreuve et on a vraiment l’impression de suivre pas à pas le parcours dramatique de cette fille dans cette spirale dégradante, de vivre ses émotions. C’est pour finir un magnifique livre sur un combat terrible que Christiane F n’a jamais vraiment gagné, une bouleversante leçon de vie et une lecture incontournable.



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"Je ne sais pas pourquoi je suis au monde. Avant non plus je ne le savais pas bien. Mais un fixer, pourquoi ça vit ? Pour se démolir et démolir les autres ? Je me dis, cet après-midi-là, qu'il vaudrait mieux que je meure, rien que par amour pour ma mère. De toute manière, je ne sais plus si j'existe ou non."

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Moi, Christiane F., la vie malgré tout

Qu'est devenue Christiane F, cette adolescente que nous avions laissée au vert en désintox ? En découvrant cet ouvrage on peut déjà se dire qu'aucun avis de décès pour overdose n'est pas paru dans le journal.

Christiane F. vit tant bien que mal, mais est en vie!

Nous aurions voulu qu'elle décroche complètement mais la vie en est ainsi, il est difficile pour une junkie d'arrêter complètement surtout que Christiane a la fâcheuse habitude d'attirer les mauvaises fréquentations qui la tentent à chaque instant.

Quand elle nous parle de ses différents amours son cœur s'illumine. Son fils est tout pour elle et en un sens c'est lui qui l'a sauvé.

Aujourd'hui encore, elle ne peut que constater que le livre qui l'a rendue célèbre lui a pourri la vie. Outre le fait qu'elle a gagné pas mal d'argent, elle est rester la junkie la plus célèbre d’Allemagne, statut difficile à porter quand on est mère par rapport au regard des autres ou encore que son histoire est enseignée à l'école.

Qu'on lui fiche la paix avec ce livre, Christiane a le droit de vivre tranquille, vivre malgré tout!
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Ce récit a été écrit après deux mois d’entretien avec Christiane F. lorsqu’elle avait quinze ans. Elle raconte sa descente dans le monde des drogues dures, marche après marche.

Après avoir évoqué rapidement son enfance, pour expliquer le contexte de sa vie, elle détaille ses premières prises de drogue jusqu’aux piqures d’héroïne, et la prostitution pour les financer, à quatorze ans.





Dans la deuxième moitié du livre, des passages deviennent répétitifs, mais cela décrit bien le quotidien des drogués, chaque jour identique au précédent : chercher l’argent pour la drogue, acheter la drogue, prendre la drogue… Sauf si quelque ennui supplémentaire, quelque malheur supplémentaire, vient troubler ce quotidien fait de répétitions.





La force du récit est que Christiane donne son point de vue au moment des faits : elle ne diabolise pas la drogue, mais serait-elle allée en prendre si elle considérait la drogue si dangereuse ? Bien sûr que non. Alors en effet il est mis en avant un aspect cool de la drogue et des fixers.

Mais au court du récit, ce point de vue évolue : ces gens si cool, si solidaires deviennent individualistes lorsqu’ils sont vraiment dépendants, c’est alors chacun pour soi, cela Christiane le dit aussi à plusieurs reprises.





Sa relation avec Detlev, seize ans lorsqu’elle en a treize, est très émouvante. Parce que dans leur attitude au lit, avant qu’ils aient eu un rapport sexuel ensemble, et alors que Detlev se prostitue déjà pour payer leur came à tous les deux, on comprend que ce sont encore des enfants.

Parce que dans la délicatesse dont il fait preuve à l’égard de Christiane dans leurs rapports sexuels, on comprend qu’il garde de la gentillesse, malgré la dureté de la vie qu’il connait, malgré la dureté dont il peut faire preuve par ailleurs.

Ce regard neutre sur les gens, des méchants et des gentils dans toutes les catégories, on le retrouve lorsqu’elle parle des clients de la prostitution.





Au fil de quelques réflexions, Christiane analyse de manière très lucide sa situation, sans jamais tomber dans le pathos, sans jamais donner l’impression de se chercher des excuses.

Par exemple, elle n’accable pas ses parents de reproches.

Elle n’accable même pas les michetons, les clients des prostitués. Elle voit en eux souvent des pauvres types, malades eux-mêmes, dont la place serait plutôt en thérapie qu’en prison.





Mais elle met le doigt sur tout un tas de circonstances qui ont pu la mener aux drogues : violence familiale, multiplication des interdits à l’égard des enfants dans la cité Gropius où elle vivait, système scolaire favorisant l’anonymat des élèves et la compétition entre eux, omniprésence des drogues à Berlin, situation favorable à de nombreuses personnes (vendeurs de drogues, consommateurs de prostituées, sectes et mouvements religieux voire politiques), absence de dialogue et surtout d’écoute à son égard de la part de ses parents et de tous les adultes qu’elle peut côtoyer…





Le point de vue de la mère de Christiane, qui entrecoupe brièvement le reste du récit, est intéressant. Dans son décalage de point de vue, il montre que certaines choses ne se devinent pas sans être dites et il montre donc les méfaits du manque de communication dans les familles.





La lecture de ce livre ne laisse pas indifférent. On se dit qu’il s’agit d’un cas extrême, on comprend que personne n’est à blâmer, individuellement. Il faut tout un tas de circonstances réunies pour qu’une fille tombe si bas.

Oui, mais ça veut dire qu’il y avait aussi tout un tas de circonstances dans lesquelles des gens auraient pu lui venir en aide, lui éviter de tomber encore plus bas une ou deux fois. Et personne ne l’a fait. Ou trop tard.





Et finalement, j’ai souvent l’impression que c’est dégueulasse que les gens ne fassent rien pour aider les plus fragiles ou les plus démunis. Mais dans mon idée, les gens, c’est toujours les autres…

Et je me retrouve à donner 1€50 quand une pauvre fille grelottante sous la neige avec son chien demande 1€08. Et c’est le soir au chaud dans mon lit que je me demande pourquoi je n’ai pas donné plus…





Enfin, une petite recherche sur internet sur le devenir de Christiane F. répond à la question : la vie est-elle un putain de conte de fée ?







Musicalement, de bon ton, avec un clip qui me fait un peu penser à Burton, ou à Caro et Jeunet :



« […]

Tu le vois venir de loin,

c'est ton soleil qui revient,

avec sa sale petite gueule d'enculé,

t'es sûr que ce mec-là,

il va t'arnaquer.

Mais déjà tu flippes comme un chien,

de peur qu'il te dise qu'il n'a rien,

mais quand il tend sa merde avec mépris,

tu vas même jusqu'à lui dire merci.

Tu voudrais la sentir déjà

au creux de ton bras,

la femme de ceux qui n'en n'ont pas.

[…] »



(extrait de « Au creux de ton bras », de l’album « La marmaille nue » de Mano Solo :

https://www.youtube.com/watch?v=REBBpmOZOFA )

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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Je viens de teminer ce livre. C'était la deuxième fois que je le lisais. Comme pour la première fois, je me suis plongée dans l'univers que décrivait Christiane. Son univers, son enfer en quelque sorte. Elle nous décrit avec une réelle précision son monde de la drogue et de la prostitution, son envie de s'en sortir, ses rechutes systématiques. Au fil des pages, on sent la jeune fille s'enfoncer encore plus dans cet univers. On sent le desespoir de sa mère de réussir à la tirer de là et l'échec de toutes ses tentatives.



Cette histoire n'a pas été inventée, Christiane existe vraiment ainsi que les personnages décrits dans le livre. Elle a aujourd'hui une quarantaine d'année (le livre étant sorti en 1978 en Allemagne) et aurait apparement replongé dans la drogue.



C'est un livre à la fois captivant et vraiment poignant, parfois dur pour le moral.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostitu..

Dans les années 80, on était submergé de ses actualités....

On parlait de la drogue, de la prostitution, de toutes ses choses qui pouvaient anéantir l'adolescente que j'étais.

Tant et si bien, que mes parents nous accompagner en boite de nuit, de peur qu'ils nous arrivent l'inexplicable…

J'ai donc eu en ma possession ce témoignage, une histoire tragique d'une gamine de 13 ans piégés par la drogue....

Je n'ai jamais fumé un joint ni touché à un quelconque stupéfiant alors peut-être que ses livres (ainsi que l' Herbe bleue) mon étai bénéfique après tout.

La vie est un éternel apprentissage et les livres sont parfois le déclencheur de nos futures décisions…



Alors, lisez, apprenez et grandissez.



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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