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Critiques de Christophe Chabouté (828)
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Terre-Neuvas

1913, la Marie-jeanne prend la mer pour Terre-Neuve. La campagne de pêche à la morue embarque pour une aventure en enfer.



De la campagne, ces Bretons n'en verront plus avant plusieurs mois. Ils sont les Terre-Neuvas.

La mer ne berce pas leurs rêves, elle prend souvent leurs vies et tout le temps leurs printemps.

Les jurons pour langage, les chants pour se donner du courage, le mousse et le novice pour se défouler. Pour ne pas se noyer tout à fait.



Il plane sur cet équipage une ombre, une langue de brouillard et de mort, les ailes naufrageuses de la mer et du ciel. La mer prend l'homme mais l'homme sait aussi le faire tout seul. Les couteaux ne servent pas qu'à trancher les morues.



Le dessin en noir et blanc frappe comme des lames de sel, trouble comme des bancs de brouillard, retient l’œil comme un vol d'oiseau, une vague obscure et intrigante.



La mine aiguisée

il esquisse d'un trait gris

l'arrondi des vagues



Les mots aiguisés, les phrases tranchées, aucunes larmes visibles dans ce flot d'océan, mais du sang, de l'urine, du sel, des jurons, des secrets, des drames, de la solidarité aussi.



Un album graphique réussi.



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Construire un feu (BD)

Une BD qui complète parfaitement la lecture de Construire un feu de Jack London.

Le dessin est magnifique et l'expression du froid très bien réalisée.

Le noir et blanc seulement rehaussé par le rouge du feu sied parfaitement au scénario.

Seul petit bémol sa lecture est trop rapide.

Pour ma première incursion dans l'oeuvre de Chabouté je suis donc conquise.
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Quelques jours d'été

Je ne sais pas si vous vous souvenez du film avec Richard Borhinger et Anémone de 1987, Le Grand Chemin. Ici on retrouve ce thème, avec cette histoire courte, touchante et pleine de tendresse de ce petit garçon qui va en pension à la campagne chez un couple de vieux, pas très bavards, et il va découvrir la pêche à la mouche avec presque pas de mots. C'est juste touchant et poétique, servi par un graphisme en noir et blanc tout en finesse, sans fioritures. Simple et beau.
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Moby Dick, tome 2 (BD)

Je n’ai pas lu le chef-d’œuvre de Melville, mais j’ai quand même pris une petite claque en lisant cette adaptation. D’abord le dessin de Chabouté est magnifique d’expressivité, l’encrage noir et le découpage sont à l’avenant. Quant à l’histoire, chacun la connait et pourtant on se laisse entrainer dans cette chasse au cachalot blanc, avec l’halluciné capitaine Achab et son hétéroclite équipage. Les références bibliques et les paraboles sur le Mal et les forces de la Nature ; sur la petitesse, l’acharnement de l’Humain et sur sa folie aussi, sont parfaitement retranscrites. Un passage d’anthologie : Celui où il faut transformer un cercueil en bouée de sauvetage, donne le ton du texte. Un très bel ouvrage en deux tomes, qui vaut 5*.
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Musée

Lecture peu commune qui m'a énormément plu. On frôle le coup de coeur !



C'est la version sur papier, en bien plus poétique, du film Une nuit au musée: les personnages du musée d'Orsay reprennent vie une fois la nuit tombée et les visiteurs partis.



Qui observe qui ? Finalement on ne sait plus.



Cette bande dessinée est superbement bien menée alors qu'il y a pourtant très très peu de texte, voir pas du tout... et pourtant tout passe: ce qui ne se lit pas se comprend aisément par les planches. Joli travail que cet exploit de faire passer autant de choses juste avec des illustrations !



C'est tout à la fois drôle et émouvant.

Notemment drôle de nous voir, visiteurs, avec nos tics et manies devant les peintures et sculptures ! Tantôt amusant ou horripilant.



Dans l'histoire se glisse pleins de petites tranches de vies que j'ai adoré : notemment celle où une petite fille décrit de façon très pragmatique ce qu'elle voit pour son accompagnant non voyant.

Comme devant le tableau L'asperge de Manet:

" Ben là, c'est juste une asperge.

Le tableau est tout rikiki.

Le peintre devait plus avoir assez de peinture pour faire un grand tableau...avec les autres légumes"



Je l'ai emprunté à la bibliothèque mais voilà un ouvrage que je prendrai plaisir à avoir pour le lire et le relire car c'est une véritable pépite.
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Moby Dick, tome 2 (BD)

Partir sur un navire à la chasse à la baleine, ça n’a rien d’une croisière qui s’amuse, nageant dans le luxe, bouffant des mets délicats et bronzant sur le pont, les dames minaudant devant le capitaine, uniforme blanc immaculé, sans un cheveu de travers.



La chasse à la baleine, c’est sale, c’est violent, c’est barbare et les conditions de vie des marins feraient défaillir le syndicat de 5 fruits et légumes par jour.



Les marins croupissent dans l’eau sale, froide et super humide (ça, vous ne le saviez pas !). Queequeg est malade, prêt à mourir. Un cercueil pour Queequeg !



Achab, lui, tel un fanatique religieux, fait forger des harpons, les enduisant du sang de ses harponneurs et ne vit que pour sa vengeance, alors qu’en fait, Moby Dick, attaqué, n’a fait que de défendre les autres baleines, tout en se défendant lui-même. Achab étant l’agresseur, il ne faut pas se plaindre ensuite d’y avoir laissé une jambe.



Les dessins, toujours en noir et blanc, expriment bien la folie du capitaine, sa haine pour les baleines, son fanatisme et son égoïsme face aux autres qui encaissent, qui souffrent, les entraînant dans sa descente aux enfers de la vengeance aveugle.



Pourtant, Achab montrera aussi sa faiblesse, son respect pour son second, Starbuck, son désir de le nommer capitaine s’il venait à disparaître. On le pensait cruel, froid, fou et voilà qu’il nous montre un autre visage, plus humain. Pas de manichéisme, son portrait est réaliste.



Dans ce second et dernier album, Moby Dick mène la danse, se retrouve plus présente, s’impose dans les pages et le combat entre elle et Achab est titanesque, jusqu’à son acmé…



Un très bon diptyque pour celles et ceux qui voudraient découvrir le roman de Melville, sans devoir lire les 940 pages de l’édition Phébus. Moins de détails dans la version bédé, certes, mais l’essentiel se trouve dedans (et pas dans Lactel©).


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Yellow Cab

Christophe Chabouté adapte ici l'ouvrage de Benoît Cohen. Ce dernier décide de se glisser dans la peau d'un chauffeur de taxi new-yorkais pour écrire le scénario de son prochain film. Nous suivons dans ce livre les mois que durèrent l'expérience et nous traversons New-York avec ce chauffeur atypique.



C'est toujours intéressant de voir l'envers du décor. Quoi de plus typique à New-York que les fameux taxis jaunes. Ils font parti du paysage et sont un marqueur pour les touristes. Mais derrière cette jolie image, nous découvrons "l'enfer" de la vie de ces chauffeurs : leurs journées interminables, les risques, les problèmes avec l'administration, la police, la précarité... La carte postale est tout de suite moins belle avec ce livre.

J'ai aimé cet ouvrage trouvé à la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne. Mais j'aurais aimé que ce soit un peu plus poussé, un peu moins en surface. L'ouvrage dont est tiré ce roman graphique est peut-être plus dense, à voir.

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Yellow Cab

L'époustouflante vitalité de cette ville

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2021. Il s'agit de l'adaptation en bande dessinée du roman Yellow Cab (2017) de Benoît Cohen, producteur, réalisateur, scénariste et écrivain. L'adaptation a été réalisée par Christophe Chabouté, pour le scénario et les dessins. La bande dessinée compte 162 planches en noir & blanc.



Le mercredi 3 juin 2015, Benoît et sa compagne Éléonore se promène à New York, le long du fleuve. Elle remarque que quelque chose préoccupe son compagnon. Il lui répond qu'après 20 ans passés à réaliser des films et des séries, il ressent le besoin de souffler, se reposer, lâcher un peu. Maintenant qu'ils vivent leur rêve américain, il souhaite s'immerger plus dans la culture du pays, et faire un métier concret, un métier où il ne se triture pas le cerveau jour et nuit. Ils s'assoient sur un banc, et il continue : serveur, barman, chauffeur de taxi, de bus, vendeur de hot-dogs, ou même promeneur de chiens. Il continue : il pourrait ensuite se servir de cette expérience pour en faire un scénario dont le personnage serait un acteur venu aux États-Unis pour vivre son rêve américain, et qui se retrouverait tout en bas de l'échelle sociale, et deviendrait chauffeur de taxi.



Sa compagne sourit : alors que Benoît déclarait cinq minutes avant être en panne d'inspiration, il est en train de débiter plusieurs idées. Chauffeur de taxi. Dès le lendemain, Benoît effectue une recherche sur internet pour savoir comment on devient chauffeur de taxi à New York. Il pense bien sûr à Taxi Driver, De Niro, Scorcese, Jarmush, Breakfast at Tiffany's, The Game de Fincher, Brand dans Sur les quais, James Cagney, Audrey Hepburn, Ben Gazzara, Benny the cab… C'est une fenêtre sur la folie, l'énergie, la diversité et la violence de cette ville. Il téléphone et effectue sa première démarche : s'inscrire dans une école spécialisée. Il obtient un rendez-vous pour le mardi d'après. Le processus : valider un minimum de 24 heures de cours, passer un examen écrit, et faire un test qui prouve qu'il ne consomme pas de drogue. Coût moyen : 500 dollars. Une fois dans l'école, il regarde autour de lui : que des hommes de nationalité très diverse, une affiche du film Taxi Driver. Il repère une personne qui prend les inscriptions et oriente les clients vers les cours. Celui-ci lui explique qu'il doit commencer par prendre un cours de Defensive Driving, et qu'il doit aussi déposer un dossier au TLC, la Taxi Limousine Commission. En réponse à la question de Benoît, il précise qu'il s'agit d'un cours de prévention et d'information pour récupérer des points. Il lui précise également la salle, car le cours commence d'ici quelques minutes. Une dizaine d'hommes écoutent déjà l'intervenant. Celui-ci expose les cinq règles : viser haut, avoir une vision panoramique, garder les yeux en mouvement, toujours avoir une solution de repli, faire en sorte d'être vu tout le temps. Dès la première infraction, il faut immédiatement engager un avocat et faire durer le processus le plus longtemps possible pour pouvoir continuer à conduire.



En découvrant cet ouvrage, le lecteur peut avoir deux a priori : ça devrait être pas mal parce qu'il s'agit d'une BD d'un bédéaste renommé, c'est dommage que ce soit une adaptation. Il espère également qu'il en apprendra plus sur le métier de chauffeur de taxi à New York. Sur ce dernier point, il est immédiatement rassuré : il va suivre Benoît alors qu'il effectue une à une les démarches pour exercer ce métier, et pendant les premiers mois où il effectue des courses. Cette dimension du récit participe du reportage, avec un le lecteur en journaliste embarqué qui observe chaque étape aux côtés du protagoniste. C'est instructif : découvrir chaque démarche, le cours exotique, les conseils des anciens aux nouveaux, regarder les clients en se demandant qui ils peuvent être, s'ils vont discuter ou pas du tout, flâner dans les rues de New York. À plusieurs reprises, le lecteur se retrouve surpris par un moment auquel il ne s'attendait pas : voir des dizaines d'adultes de tout âge en train de passer une épreuve écrite, se lancer pour la première fois dans la circulation newyorkaise, attendre dans l'agence de taxi pour se voir attribuer un véhicule, ne pas retrouver son taxi après avoir mangé parce qu'il a été emmené à la fourrière, avoir un client s'endormir à l'arrière, prendre soi-même un taxi et bénéficier de conseils sur le l'agence où prendre son taxi, etc. Les dessins apparaissent comme très simple, vite fait, les personnages vite croqués, les contours pas très arrondis aux entournures. Cela insuffle une forme de naturel pris sur le vif à chaque individu, tout en conservant un naturalisme certain dans les tenues vestimentaires pour des personnes de cette classe sociale.



Dès la première page, le lecteur constate que New York est un personnage à part entière, avec cette promenade en bord de fleuve, la rambarde en simple ombre chinoise, l'alignement des bancs qui fait comme une ligne de fuite, et un simple réverbère. En page 10, c'est la silhouette du pont à structure métallique qui domine la case occupant la moitié de la page. Tout du long, le lecteur s'amuse à repérer les éléments d'urbanisme typiques : la ligne de métro en aérien, les voitures du métro, les feux tricolores suspendus au milieu des carrefours, les entrées de métro, les entresols des immeubles, etc., et puis page 69, c'est parti pour la première journée de travail en taxi. Il s'en suit 7 pages muettes au cours desquelles, le lecteur regarde les panneaux de signalisation avec la même inquiétude que Benoît. Il voit les gratte-ciels et leur façade imposante, les lignes électriques aériennes. Il repère l'Empire State Building dans l'alignement d'une avenue. Il s'inquiète en voyant arriver un policier en uniforme alors que Benoît est garé. Il peut observer les différents immeubles lors des courses, constatant les changements de quartier avec les changements d'architecture. L'artiste ne réalise pas un guide touristique, mais il montre la ville au gré des destinations où le taxi emmène ses clients. De ce point de vue, l'ouvrage tient sa promesse implicite de voir du paysage, sans tomber dans l'enfilade de clichés pour touriste.



Le lecteur est vite happé par la narration visuelle qui semble évidente à chaque page. Chabouté dose savamment la densité des décors, généralement réduit à quelques meubles lors des séquences d'intérieur et des dialogues, beaucoup plus descriptifs dans les séquences d'extérieur. Cela ne constitue pas un raccourci pour réaliser certaines plus rapidement : cela fait sens à la lecture. Lors des scènes d'intérieur, l'accent est mis sur la prise d'information, sur la compréhension des démarches à réaliser, et sur les personnages. Cela donne une lecture rapide et légère. À l'extérieur, il y a moins de dialogue, car finalement les clients ne sont pas si causants que ça. L'auteur en vient même parfois à dissocier image et texte, en plaçant ce dernier en dessous pour un ou deux paragraphes, que le lecteur devine repris du livre. Cela donne un ton naturaliste et une lecture très fluide, très agréable, entre les dialogues réalistes et concis, les pages dépourvues de mot montrant les rues, les immeubles et les clients, et les récitatifs épisodiques pas trop longs correspondant à Benoît en train de réfléchir à son scénario, à son personnage principal, à sa situation.



En effet, il songe à restituer son expérience sous la forme d'un film dont le personnage principal serait une actrice venue à New York pour essayer d'y percer et exerçant un boulot alimentaire en attendant. Le lecteur relève de petites touches sociologiques régulières. La place du Yellow Cab dans la représentation de New York, le fait que chaque nouvelle course soit une nouvelle histoire, le fait que la seule couleur de peau qui compte soit le vert (la couleur du dollar), la différence d'échanges avec des clientes s'il avait été une femme conductrice de taxi, le regard de ses amis sur lui maintenant qu'il exerce ce métier, son imposture (conducteur grâce au GPS dans une ville qu'il ne connaît pas), cette situation sociale qui est l'envers du décor du rêve américain. Et puis court tout du long du récit, ce projet de réaliser un film par la suite. Benoît y pense régulièrement en réfléchissant la manière dont il va mettre en scène son vécu de chauffeur de taxi, au travers de ce personnage d'actrice exerçant ce métier. Il se produit donc une double mise en abîme : le récit parle d'un autre récit imaginaire, tout en étant lui-même l'adaptation du récit d'une autre personne, celui de Benoît Cohen qui a écrit le roman, et qui est lui-même un créateur et un auteur d'histoires. Il n'y a bien sûr rien de fortuit dans ce dispositif en enfilade. Du coup, le lecteur y voit aussi un auteur (Chabouté) qui parle de l'acte de raconter une histoire, de création, ce qui devient le thème majeur du récit. Il parle aussi du métier d'acteur, son personnage fictif, une actrice, disparaît du regard des autres en exerçant le métier de chauffeuse de taxi. Mais aussi, elle devient spectatrice de la vie des autres, comme lui est devenu spectateur dans sa bulle à l'abri du froid et du bruit, en écoutant sa musique et en regardant les passants dans la rue.



Chabouté tient la promesse du titre et va même bien au-delà. Le lecteur plonge dans l'adaptation d'un roman qui se lit comme une vraie bande dessinée, tout en conservant la personnalité et l'esprit de l'œuvre originale. Il place le lecteur aux côtés de Benoît qui se lance dans le processus de devenir chauffeur de Yellow Cab, dans une veine de quasi-reportage, avec des personnages presque croqués sur le vif, et une immersion remarquable dans les rues de New York. Il évoque les conditions capitalistes de l'exercice de ce métier, de façon sous-jacente. Par une narration très immédiate et simple de lecture, il immerge le lecteur dans le quotidien de son personnage, au point que le lecteur peut ne pas se rendre compte que l'auteur développe également une mise en perspective de l'art de raconter des histoires, une thématique autoréflexive sur son propre art.
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Un peu de bois et d'acier

Quoi de mieux qu'un banc public pour voir défiler la vie et les saisons. le personnage est ce banc et un banc ne parle pas, bien qu'on pourrait lui prêter des émotions. Sa mémoire de bois et d'acier, dessine des mots de neige, de feuilles mortes, de chiens qui passent et qui.... Il sert de lit à un clochard, de rendez-vous aux amoureux. On peut y faire des glissades avec un skate, s'y tenir pour faire ses premiers pas dans la vie. On y lit dans le calme, mais pas toujours. Parfois un guitariste insupportable vient apporter sa note de couleur.

Ce banc, on s'y attache. Il fait partie de la vie. On ne peut pas s'y asseoir tous ensemble, mais chacun à leur tour, les passants et promeneurs vont y déposer leurs instants, de fleurs ou de tristesse.

On ne le changerait pour rien au monde, il fait partie du paysage, des jours qui défilent.



Cet album graphique a le don de relier tous ces instants, en noir et blanc, et d'en faire une histoire multicolore, l'histoire d'une vie. Un roman graphique muet mais si parlant, dont j'ai aimé découvrir le coup de crayon de l'auteur. Tout en simplicité et finesse.



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Tout seul (BD)

BD contemplative à souhait, Tout seul est une petite merveille en noir et blanc.

Tout seul, c'est un homme qui est né et a grandit dans un phare. Depuis la mort de ses parents il y vit seul, avec son poisson et il découvre le monde a travers un dictionnaire dont il interprète les définition par le prisme de ses connaissances.

C'est tragique et touchant, c'est splendide.

Le dessin est magnifique, du grand Chabouté. Tout est traité avec finesse et intelligence et nous invite à une réflexion plurielle.

A lire, à contempler.
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Tout seul (BD)

C'est sans doute un des plus beaux livres que j'aie lus depuis plusieurs années.



Les illustrations sont magnifiques, vivantes. Le découpages des vignettes est rythmé, parfait. Le noir et blanc donne une ambiance toute en ombres et en émotion.



Et le contenu en tant que tel est une vague de poésie et d'émotion. Avec une touche d'humour, de tendresse. Mais aussi un côté brut qui remue, bouscule, renverse.



J'ai adoré. J'ai vraiment adoré.

Grandiose.
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Construire un feu (BD)

C'est une adaptation de la nouvelle éponyme de Jack London. On est dans le grand nord canadien au tout début du XXe siècle, Un homme avec son chien traverse une zone glaciale alors que la tempréature descend au dessous de -45°.

Je préfère le dessin de Chabouté quand il est sans nuances, sans lavis, comme dans son adaptation de Moby Dick par exemple. Ici le dessin avec ses nuances est plus uniforme, le choix du brun pour les lavis est à mon sens une erreur, rendant les images plus chaudes, alors que le sujet c'est le froid extrème. Il manque à mon goût ce coté cinglant des contrastes du noir et blanc, rendant la situation plus tendue, et du coup, malgré de très beaux dessins, l'intensité de l'histoire n'atteint pas de paroxisme comme dans la nouvelle de Jack London.

Un beau livre tout de même, et je persiste à penser que Chabouté est meilleur en mer qu'en montagne
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Tout seul (BD)

Deux marins pêcheurs livrent chaque semaine 2 caisses de vivres au mystérieux habitant d'un phare de pleine mer.

Cet habitant serait un monstre... Il vivrait là solitaire et reclus depuis sa naissance, enfant unique du couple de gardiens, maintenant décédés, qui s'occupaient du phare avant qu'il ne devienne automatisé.

Et ce pauvre hère ne connait du monde que ce que ne veut bien lui livrer le dictionnaire - boom ! - qu'il fait tomber sur la table et où il pioche un mot au hasard de la page ouverte... De son imagination fertile et enfantine, aidé par les quelques babioles et jouets qui habitent le phare, jaillissent des images, des scènes qui prennent vie, éphémères, fulgurantes rêveries proches de l'hallucination.

Mais pourquoi personne ne vient-il le voir ou l'aider ?

Un des marins, nouveau dans la région, est perplexe...

L'homme solitaire restera-t-il prisonnier à jamais de son esprit, de sa difformité et du phare ?

Chabouté, excellent, habité, nous livre une histoire en noir et blanc dont la poésie vibre dans chaque dessin. Le rêve éveillé devient presque palpable.

C'est beau, c'est torturé et plein d'humanité, c'est Chabouté.
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Tout seul (BD)

Un gros livre très lourd pour une histoire toute petite. Pour une vie minuscule et humble entre mer et ciel. Les mouettes, par leurs circonvolutions, mettent le décor en place. Comme photographié, le paysage se dévoile par cadrages successifs, en cases simples en noir et blanc. C’est beau, et l’histoire est fascinante. On navigue dans les mots. Poétique et dur. Symbolique et émouvant. Un bien bel album.
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Pleine lune

Quand un petit fonctionnaire raciste et pas très sympathique sort une nuit de pleine lune pour aller porter une lettre, il ne se doute pas qu'il va connaître une longue chute dans un enfer bien terrestre.

Road Movie rythmé, haletant, nous suivons avec un plaisir mauvais les déboires de cet anti-héros absolument détestable et parfaitement rendu par un Chabouté qui utilise tout son savoir-faire.

Le dessin est très caractéristique de son style et tient parfaitement la route.

Il est décidément très fort ce Chabouté!
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Yellow Cab

Christophe Chabouté transcrit en bande dessinée un récit de Benoit Cohen, récit que je n'ai pas lu.



En quête d'inspiration Benoit s'inscrit dans une école pour devenir chauffeur de taxi à New York. Il ne souhaite accomplir ce travail que le temps d'obtenir assez d'informations pour ensuite pouvoir écrire sur le sujet. de fait, il croise quelques clients originaux, et il comprend surtout que le métier n'est pas de tout repos. L'histoire m'a cependant paru finalement plutôt banale.



Heureusement, il y a le qualité des dessins de Chabouté. A croire que ce type se représente le monde en noir et blanc tant il réalise des prouesses avec ces deux couleurs ! Il est aussi doué pour représenter les vues rapprochées que le plans d'ensemble, les personnages que leur environnement.
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Moby Dick, tome 1 (BD)

La pêche n’a jamais été mon sport favori. Et pour le fruit, je lui préfère la nectarine.



Alors, qu’est-ce que je suis allée foutre dans cette galère, montant sur le pont du Pequod, en compagnie de Queequeg, un harponneur un peu sauvage ?



L’envie de me plonger en entier dans le fameux Moby Dick, de Herman Melville, tout simplement.



Attention, je précise que je suis contre la chasse aux baleines, dauphins et autres mammifères marins. Faut préciser pour les p’tits esprits, pour les grands esprits, pas besoin, ils le savent.



Dans des tons noirs et blancs, avec les premières cases dont les fonds étaient noirs comme de l’encre, cette adaptation rend bien l’univers du roman, notamment en ce qui concerne la folie vengeresse du capitaine Achab, véritable fou du harpon, rêvant de le planter dans la baleine blanche afin de se venger.



Cela lui fera-t-il repousser sa jambe ? Non, absolument pas… Mais il est parti en guerre "malsainte" (oui, on dit malsaine, mais c’est un jeu de mots) contre ce pauvre cétacé qui n’a jamais fait que de se défendre contre la mort et de défendre les siens. Merde quoi, faut-il se laisser massacrer en paix ? Baleines, révoltez-vous !



Lorsque l’on regarde Achab, haranguer le chaland, vociférer devant ses matelots, postillonnant sur eux (pas covid friendly, mais à ce moment-là, il n’y en avait pas), gesticulant, hurlant, tel un prédicateur fou appelant à la guerre contre les mécréants.



Et si d’aventure (en aventure ♫), certains n’étaient pas très chauds pour le suivre, la folie de leur capitaine se communiquera à eux, plus facilement que la peste et si après ça, il reste encore des types qui ne veulent pas faire la chasse à la vengeance stupide et aveugle, ils seront mis à l’écart par le capitaine à la jambe de bois (et à l’esprit de bois aussi).



On est avec lui ou contre lui… Starbuck n’aura plus qu’à aller s’ouvrir une chaîne de café à son retour, s’il en revient vivant.



Ce premier album m’a envoûté, subjugué, même si j’ai fait la grimace devant le dépeçage d’une baleine (on a un petit cœur ou on ne l’a pas).



Un premier tome assez fort, qui pose les bases et qui donne envie d’aller lire le suivant de suite.


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La Bête

Chabouté nous entraine cette fois dans ces campagnes superstitieuses et reculées qui semblent tellement lui plaire et qui conviennent admirablement son style et à son talent pour les situations dramatiques et silencieuses.

Pendant un hiver enneigé, au coeur d'une communauté reculée, des crimes horribles sont perpétrés dans les bois qui avoisinent le village.

Très vite, ces morts sont attribuées aux loups que les écolos ont fait réimplanter dans la région.

Un policier, taiseux et blasé, arrive sur place pour mener son enquête.

Ambiance lourde, donc, et parfaitement rendue pour ce huis-clos en plein air qui présente de très bonnes idées et un final plutôt bien pensé, glaçant.

Le dessin est très caractéristique du style de Chabouté et fait mouche à nouveau, avec un noir et blanc tranché très efficace.
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Construire un feu (BD)

Jack London s'est inspiré de sa vie au Klondike pour écrire une nouvelle où un homme, marchant seul dans la neige, doit réussir à faire le feu qui lui sauvera la vie.

Chabouté était l'auteur BD idéal pour adapter cette nouvelle. Grand chantre des silences, il donne à son personnage une intense profondeur et réussi à faire passer tout le dramatique de la situation.

J'ai accompagné ce pauvre chercheur d'or dans son périple et j'ai eu froid avec lui.

Une vraie réussite, comme souvent avec Chabouté.
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Sorcières

Lire une BD de Chabouté, c'est toujours une expérience particulière.

Il a ce talent pour les silences, ce savoir-faire pour la mise en scène et cet art de cerner les caractères d'un trait qui n'appartient qu'à lui.

Avec son style si particulier, il donne un corps et une profondeur à quelques scènes qui les font paraitre tellement plus longues.

Au bout de ces quelques planches, on a l'impression d'en avoir lu beaucoup plus.

Quelques nouvelles donc, consacrées à des histoires de sorcières. Des sorcières de chez nous, des fonds de campagne...mais attention, elles ne rigolent pas ces sorcières là...

Je vais regarder les vieilles du village différemment, moi...
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