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Critiques de Christophe Dabitch (158)
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Abdallahi : Coffret en 2 volumes

René Caillié (1799-1838), surnommé le Christophe Colomb continental ou le Marco Polo d'Afrique a été le premier européen à revenir vivant de Tombouctou, cité interdite aux Chrétiens, située sur les bords du fleuve Niger.

La bande dessinée admirablement écrite et illustrée par Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx relate le périple du français originaire des deux Sèvres.

Sous le nom d'Abdallahi, il rejoint un groupe de Maures, apprenant en un an des rudiments de la langue arabe et se faisant passer pour musulman égyptien.

Il quitte Saint Louis du Sénégal en 1827, et atteint Tombouctou en 1828 après avoir survécu au scorbut. Il prend des notes, remonte sur le Maroc: le périple du retour est très rude et excellemment décrit par des images qui ne s'encombrent parfois d'aucun texte.

René Caillié revient en France auréolé de gloire, il touche la somme de 10000 francs allouée par la société de géographie mais ne survit qu'une dizaine d'années à son éprouvante aventure qui laissera son organisme exsangue.

Le dessin de Pendanx est digne d'un grand peintre, il me rappelle par son talent Miguelanxo Prado et son album "Traits de craie", les personnages noirs sont très bien dessinés et j'ai également pensé à la magnifique série de François Bourgeon: "Les passagers du vent" .

Bref du grand art !
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Le passeur de lagunes

Lorsque Paolo se lève ce matin-là, il ne comprend pas pourquoi son père n'est pas là. Ses appels téléphoniques restent sans réponse... Et d'autres semblent également le rechercher avec insistance. Il semble bien que Gabriele Vaccari ait disparu.



Venise, ses lagunes, ses monuments... C'est l'envers du décor que nous invite à découvrir Christophe Dabitch dans ce polar initiatique. En cherchant son père, Paolo va mettre à jour ce qu'on ne voit pas, ce qu'on ne montre pas, les secrets de la cité lacustre: la drogue, la mafia, les migrants...



Un Venise que connaît bien Piero Macola et qu'il représente à merveille avec ses aquarelles sublimes. Des dessins qui souvent se passent de mots, imposent le silence et un rythme lancinant et profond tout en sublimant la grisaille de l'hiver vénitien.



Le passeur de lagunes, est un récit noir émouvant porté par la poésie des dessins de Piero Macola. Il laisse une empreinte durable et forte, incontestablement un coup de cœur pour moi !
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Le captivé

Albert Dadas, fugueur compulsif involontaire, diagnostiquė "hystérique somnambulique diurne appartenant à la classe des captivés", fut le sujet d'études de Philippe Tissiė, jeune médecin. Intrigué, touché par ce patient, il tentait de le guérir de ses longs voyages involontaires qui pouvaient l'emmener de l'Algérie à la Russie.

Le dessin est classique et sobre. Le texte des dernières pages explicite en détail le cas Dadas. Surprenant et intėressant.
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Le passeur de lagunes

Voir Venise... en eaux troubles..Paolo s'inquiète , son père devait revenir vite... avant de prévenir les autorités, il croise et fréquente la pègre locale : des dealers, des clandestins, des passeurs jusqu à ce qu'il apprenne la véritable activité de son père disparu dans le sfumato qui enveloppe la lagune...
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Journalistes précaires, journalistes au quoti..

La presse se présente volontiers comme un contre-pouvoir, mettant son nez là ou les politiques et les industriels ne veulent pas que l’on regarde, à tel point que nombre de journalistes sont assassinés chaque année pour avoir dérangé les petites affaires d’un personnage un peu trop influent. Les mouvements populaires, d’un autre côté, voient plutôt les médias du côté du pouvoir : collabos pendant la seconde guerre mondiale, « laquais du capitalisme » en mai 68, et carrément pris à partie lors des premières manifestations des gilets jaunes. Comment réconcilier ces deux visions ?



Tout d’abord, les médias, déficitaires dans leur ensemble, sont maintenant largement dans les mains des grands groupes industriels. Comme l’a montré Chomsky, cela va naturellement orienter le ton général de la presse : les rédacteurs en chef seront choisis pour leur proximité avec les idées de leur patron, et vont choisir des subordonnés proches de leurs idées, qui vont à leur tour choisir des subordonnés proches de leurs idées, … et même si l’orientation politique peut se diluer quand on se rapproche de la base, on va avoir naturellement des journaux tous favorables au libéralisme et au mondialisme, et très sévères envers les mouvements sociaux qui entravent la compétitivité et envers les grèves qui empêchent les bons employés d’être productifs.



Conséquence intéressante, il semble à travers les différents témoignages présents dans ce livre, que les pigistes expérimentent le monde du travail rêvé par le libéralisme, en ne rémunérant que ce qui produit de la valeur pour le journal : ainsi, les pigistes sont payés à l’article, ils doivent avancer les frais de leur reportage eux-mêmes, avant d’essayer de le vendre à différents journaux en espérant se rembourser ; si l’article est accepté mais finalement pas publié, il ne sera payé qu’à la moitié de sa valeur ; ils sont rémunérés en droits d’auteur, un peu en noir, de façon à avoir peu de charges sociales à payer, ce qui les laisse avec très peu de droits une fois sans travail. On réalise facilement les dérives une fois qu’on sait que les candidats se bousculent à la porte des journaux, et que les places sont devenues chères : baisse drastique des rémunérations, impossibilité de formuler la moindre plainte sous peine d’être rayé des listes de collaborateurs, « aménagement » de son article pour coller le plus possible à la ligne d’un journal et augmenter ses chances de publication, … D’autres tendances sont assez inquiétantes, comme la porosité du monde du journalisme avec celui de la publicité ou du cinéma, qui fournit des meilleures rémunérations pour faire « la même chose », l’esprit d’investigation en moins (mais on peut se demander si on le retrouve facilement à force de faire des allers et retours entre les milieux).



Le livre est donc un peu déprimant, parce qu’on ne voit pas très bien comment les choses pourraient évoluer vers le mieux : la presse est de moins en moins rentable, les abonnements traditionnels se cassent la gueule, et le web n’est pas (encore) économiquement viable. On la voit donc mal se débarrasser de ses mauvaises influences à court ou moyen terme.



J’aurais tout de même apprécié quelques chiffres pour soutenir le propos, car les témoignages sont intéressants, mais ne permettent pas d’avoir une vue générale de la situation : combien de pigistes, combien de titulaires, combien de postes ouverts, et comment tout ça bouge dans le temps …



Le livre est également bien ancré à gauche, ce qui ne m’a pas dérangé plus que ça étant donné que la couleur (rouge, du coup) est clairement annoncée dès le départ. Mais si vous êtes allergique aux syndicats et au droit du travail, vous risquez quelques crises d’urticaire pendant la lecture.
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Le passeur de lagunes

Une couverture qui interpelle, un titre qui évoque la Sérénissime, une quatrième de couverture qui donne envie d'ouvrir le livre. C'est ainsi que le Passeur des Lagunes s'est imposé à moi. Il y a des livres comme cela que vous n'attendez pas et qui deviennent évidents. Sans faire une mauvaise parodie, la tentation de Venise a été incontournable.





J'avais déjà une expérience de lecture sur Venise à travers Hugo Pratt pour la BD et Dona Léone pour la littérature policière. J'avais flashé sur le travelbook de Jiro Taniguchi. Et là j'ai découvert une autre partie de Venise, une Venise secrète, peut-être celle des Vénitiens.



D'entrée les auteurs évoquent l'Organisation qui contrôle Venise. Nous découvrons la lagune. Le père de Paolo fait découvrir les secrets oubliés de la lagune à son fils. Il lui demande aussi de faire des observations pour lui. Mais le père de Paolo disparaît et son fils le recherche.



Les recherches de Paolo vont nous mener au cœur de Venise et de la vie des vénitiens. Nous découvrons aussi la vie de Paolo et de son groupe d'amis. Ils sont tombés dans des combines et trafiquent en lien avec l'organisation mais il va s'avérer que cela peut-être dangereux, l'organisation pouvant se montrer sans pitié. Ahmad, l'ami de Paolo, le découvrant à ses dépens.



La lagune est propice aux trafics mais aussi à dissimuler des autres vies, la vie de ceux qui veulent être oubliés de Venise. La lagune est divisée en lagunes et on peut circuler d'îles en îles mais pour cela il faut connaître les pièges et les secrets des lagunes. La lagune permet aussi de cacher des réfugiés qui sont dans l'attente de passer ailleurs en Europe.



L'histoire de la lagune ou des lagunes, c'est une histoire et une tradition de passeurs. Dans la famille de Paolo a toujours été dans la culture du passage des traditions. Tradition de la connaissance des lagunes et de la circulation au sein de celles-ci, circulation si différente de celle sur les canaux traditionnels de la ville des Doges. Le grand-père a formé le père et celui-ci a formé Paolo et lui a laissé les carnets reprenant tous les parcours à connaître. Ce sont des taiseux qui ont du mal à dire les choses, à se dire les choses. Paolo sera aussi un passeur pour son grand-père puisqu'il va favoriser le dernier voyage de celui-ci, il va lui permettre de passer.



On découvrira aussi que le père de Paolo s'était racheté une conduite en favorisant le passage des réfugiés.



Ce roman graphique est un autre moyen pour parler de Venise qui reste en arrière plan. Les auteurs nous font circuler sur la lagune, c'est une autre vision. Les couleurs sont grises, les décors sont parfois un peu sordides, c'est l'envers du décor loin de la Venise des touristes même si les auteurs nous montrent au hasard des cases des bateaux de croisière. Les décors, les couleurs sont oppressants, le soleil est absent, sauf dans les dernières cases où Paolo semble partir vers la lumière.



C'est une histoire complexe qui montre la complexité de la Venise des lagunes. On est très loin de la ville du Carnaval, du Pont des Soupirs ou de la place Saint Marc mais on est très près d'une autre Venise, celle de personnes qui cherchent à survivre et à faire vivre les traditions.



C'est une belle émotion de lecture qui donne une envie de retourner à Venise et de sortir des sentiers battus, des canaux connus pour aller au plus près de la Venise profonde et de ses habitants.















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Abdallahi : Coffret en 2 volumes

Abdallahi (Le serviteur de Dieu) est une belle BD historique et biographique qui retrace le voyage africain de l'explorateur René Caillé.

La BD propose une version romancée de son aventure. J'ai été particulièrement touché par la mise en images de Jean-Denis Pendanx, son travail nous embarque très vite dans un autre monde et un autre siècle. L'utilisation de couleurs fortes accentue le côté aventureux et dangereux de l'expédition. Les visages sont particulièrement bien rendus et reflètent les états d'âme des personnages avec précision. J'ai été beaucoup moins emballé par le récit signé Christophe Dabitch. J'ai trouvé que l'interprétation libre qu'il donne de ce voyage, apporte parfois plus de confusion que de ressort narratif.



Caillé est charentais, il est né dans un village des Deux Sèvres à l'orée du 19ème siècle. C'est un homme du peuple. Juste avant sa naissance, son père, ouvrier boulanger, est condamné au bagne pour un petit vol, il n'en sortira pas vivant. Caillé perd ensuite sa mère et devient orphelin très tôt. Fasciné par la lecture de Robinson Crusoé, il rêve de parcourir des terres inconnues. En 1824, il part du Sénégal et envisage d'atteindre Tombouctou car la Société de géographie de Paris offre alors une récompense de 10 000 francs au premier Européen à revenir de Tombouctou.

Caillié s'installe chez les Maures Braknas, dans l'actuelle Mauritanie pour apprendre la langue arabe et la religion musulmane. Il s'invente une nouvelle identité de musulman et devient Abdallahi durant son voyage pour éviter de se faire tuer. Passant par l'actuelle Côte d'Ivoire, il est retenu cinq mois à cause du scorbut. Après avoir retrouvé quelques forces, il reprend son voyage vers le nord-est et atteint la ville de Djenné puis Tombouctou. Il traverse alors le Sahara avec une caravane pour aller au Maroc et arrive à Fès. Il s'embarque finalement de Tanger et rentre en France après plus de 4 500 kilomètres parcourus à pied.
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Mécaniques du fouet

Christophe Dabitch tente de retracer la vie d'Eugénie Guillou, une femme ayant vécu au début du XXe siècle.

Il s'est appuyé sur son journal et sur les archives de la préfecture de police. Mais pourquoi avoir choisi Eugénie Guillou ? Parce qu'elle fut religieuse au début de sa vie avant de se prostituer et de tenir une maison close particulière.



Je me suis passablement ennuyée pendant cette lecture. L'auteur a eu peu d'éléments à se mettre sous la dent et ça se sent. La vie d'Eugénie est, somme toute, une vie de débrouillardise à une époque où la place de la femme était, en théorie, au foyer ou au couvent.



L’auteur comble les trous avec une certaine superficialité. C'est intéressant sur le fond mais j'avoue que la forme pêche un peu, d'autant plus que les passages de textes où l'auteur s'interroge m'ont laissé de marbre. Les graphismes ne sont pas à mon goût mais ont un petit quelque chose qui interpelle.
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Le passeur de lagunes

Bien loin des clichés pour touristes se dissimule à Venise un monde plus sombre, plus âpre où se mêlent des trafics de drogue illicite et la mafia.

A peine entré dans l’adolescence, Paolo voit son monde se durcir alors que son père disparait mystérieusement et que son grand-père s’enfonce dans le grand âge.

Parti à la recherche du disparu, il découvre alors les recoins les plus obscurs et dangereux de la lagune.

De cette quête initiatique doublée d’une découverte du monde de magouilles les plus sordides, Piero Macola dessine des aquarelles d’une beauté noire et rare d’où émerge de-ci de-là une lumière d’espoir. A la fois polar et récit intime, cet album est époustouflant tant sur la forme que sur le fond.

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Immigrants

Trouvé en seconde main dans un bac surnommé "divers" j'ai tout de suite eu envie de sortir " Immigrants" du bac " Divers". Quelle horreur.

Alors je l'ai emporté...



"Album collectif réunissant 13 auteurs de bande dessinée et 6 historiens, le tout est dirigé par Christophe Dabitch qui a scénarisé les différents témoignages. Vous l'aurez compris, le thème de ce recueil est l'immigration, sujet toujours plus que jamais d'actualité dans La France d'aujourd'hui..."

Ce sont les mots de " Chocobogirl" elle écrit cela un 12 janvier 2012.... Huit ans après, ses mots paraissent toujours aussi forts. Et aussi d'actualité...



Ouvrage qui mélange des planches avec des textes. Au premier regard, (je feuillette toujours avant de commencer une BD) je n'ai pas apprécié le graphisme de chaque histoire et les textes m'ont ennuyé.

Après avoir lu la première histoire, on n'a pas envie de "passer à la suivante". On a envie de savoir comment ça peut encore s produire aujourd'hui. Donc on lit le texte.



En bonne européenne blanche sans expérience et en démocratie... je découvre des mondes déjà lus mais jamais vécus.

Les voir en images est percutant et lire les mots est rageant...



Sans doute mon retour va vous sembler bien niais. J'en ai conscience. Mais au moins cela aura eu la pertinence de m'ouvrir les yeux un peu plus grands sur la réalité de certains Hommes dans le monde...



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Mauvais garçons, tome 2

J’ai moins aimé ce deuxième tome. J’ai trouvé l’histoire banale, du déjà vu. Le titre était pourtant prometteur. J’ai continué quand même à apprécier dessins et couleurs, pas aussi lumineuses que dans Kililana song qui m'avait tant bluffée, toujours de Benjamin Flao.
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Jeronimus, tome 3 : Sur l'île

Voilà, j'ai enfin eu accès au dernier tome de la série. Et si le dessin me plait toujours autant, je suis par contre un peu déçu par le récit, très, trop factuel à mon goût. J'aurais aimé une interprétation contemporaine, et non pas uniquement la conclusion de l'époque pour expliquer les causes de cette dérive.

Il faut reconnaître que c'est effrayant.. finalement les naufragés de l'ïle de Tromelin s'en sont mieux sortis... Ce type de lecture, ne laisse pas beaucoup d'espoir dans l'être humain.

Je me serais bien offert cette série, mais malheureusement elle est de toute évidence épuisée.
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Jeronimus, tome 1 : Un homme neuf

Voici une lecture du hasard.

Je ne savais pas qui était Jeronimus, et même à la fin de ce premier tome, je n'en savais pas beaucoup plus sur sa "notoriété".

C'est une lecture très lente, avec très peu de dialogue, très peu d'action, et ÉNORMÉMENT de textes descriptifs : sur des dessins grandioses, de véritables petites peintures à la manière de maître flamands (?)

Donc c'était un plaisir pour les yeux, et c'est la seule chose qui m'a poussé à tourner les pages.

C'est un livre que j'aimerais garder, mais uniquement pour les images.... mais il va falloir le rendre à la médiathèque.
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Mécaniques du fouet

Une biographie mixant la bande dessinée, la peinture, le dessin, du texte et des réflexions personnelles. Un livre atypique et biscornu comme le fut la vie d'Eugénie Guillou (1861 – date de mort inconnue) et aussi fouillée que les traces de sa vie sont lacunaires.



De religieuse à mère maquerelle prodiguant le fouet, la vie d'Eugénie s'est déroulée à l'inverse d'une rédemption jusqu'à une fin inconnue.



En reprenant les rares vestiges de son passage principalement constitués de son dossier judiciaire, Christophe Dabitch restitue une histoire hypnotique – et un peu glaucasse quand même – très bien mise en valeur par les peintures et dessins aux techniques mixtes et déroutantes de Jorge González.
Lien : https://www.noid.ch/mecaniqu..
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Jeronimus, tome 2 : Naufrage

Visuellement le tome 2 est à la hauteur du tome 1. Même peut être mieux car je trouve les représentations marines magnifiques, et avec un récit qui se passe totalement en mer, les occasions ne manquent pas.

Il est parfois troublant de lire un texte qui ne se rapporte pas exactement aux images que l'on peut voir, un peu comme une voix Off sur un documentaire.

Et il faut se tome, pour que je comprenne enfin de quoi il est question. Et maintenant j'ai très envie de connaitre la suite.

Mais je crois que le tome suivant n'est pas dispo dans ma petite bibliothèque.... il va falloir chercher un peu pour mettre la main dessus et le lire.
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La ligne de fuite

Paris est tristounet. L’église est sinistre. Les troquets sont étouffants. Mais la campagne est riante. Un très bel arbre en pleine page et l’aquarelle éthérée de la page 40 aèrent cet album lugubre (un rayon de lumière sur le doux visage d’Anabelle aussi).



Toutes ces planches véhiculent une impression de lourdeur. Nulle humanité sur ces visages. Je n’ai pas réussi à m’intéresser. Il faut dire qu’à la base les vers de Rimbaud ne m’ont jamais parlé. Ce n’est pas cet album qui éveillera chez moi une plus grande affinité avec eux. Au contraire. Quand on voit la tronche agressive des décadents, on comprend pourquoi le jeune homme a fui. Le sourire carnassier de Baju dégoûte à lui seul de fréquenter des poètes. Ils parlent tous beaucoup trop, des mots, des phrases partout qui étourdissent et diluent le propos. L’avidité suinte de leurs regards hallucinés. Tel Rimbaud, je fuis et l’album et la poésie.
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La ligne de fuite

LA LIGNE DE FUITE











Il était une fois les Décadents, et le décadisme, qui avaient en 1886 leur revue littéraire, dirigée par un certain Baju, "éléphantaisiste". Laforgue, Cros, Corbiere, Maeterlinck, et surtout Verlaine, se retrouvaient dans ce mouvement. Mais pas Rimbaud, qui avait déjà cessé d'écrire. Alors "Le Décadent" publia de faux poèmes de Rimbaud, par provocation, par esthétisme envers leur maître es- poésie, le "type-idéal du décadent". Mais Adrien, le héros de cette BD, est un décadent contrarié : ses poèmes sont étouffées à l'ombre de Rimbaud, il est même l'auteur d'un des faux sonnets rimbaldiens. Il part en quête de Rimbaud, à Paris, Charleville "supérieurement idiote entre les petites villes de Province", à Marseille, puis à Aden et en route vers Harar. Parcours initiatique, délirant et jubilatoire, la ligne de fuite vers Rimbaud est avant tout le chemin du spleen, "niant le réel et donc le réalisme au profit de l'art et de l'artifice". Les poèmes récités par le héros, les références qui nous manquent quelquefois, sont cités dans le dossier de fin de page sur les décadents. Graphisme particulièrement soigné du dessinateur Benjamin Flao. A recommander.
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Le passeur de lagunes

Christophe Dabitch, associé à l'illustrateur Piero Macola, propose un roman graphique à caractère policier, sous fond de trafic de drogues. L'immigration clandestine et ses problèmes est également présente.



L'ombre de la mafia, évoquée par le terme de Organisation, s'affiche d'une manière omniprésente en s'ingéniant, par n'importe quel moyen d'asseoir ses tentacules là où elle se trouve. Et gare à ceux et celles qui ne filent pas droit.



Il s'agit surtout d'une chronique désabusée loin de la Venise des cartes postales dans laquelle les personnages, issus des quartiers populaires. et/ou de l'immigration, tentent de survivre comme ils peuvent, et, surtout de s'éloigner des griffes de la Mafia.



Les aquarelles de Piero Macola plongent le lecteur dans une Venise, et plus particulièrement sur l'île de la Giudecca, sombre, angoissante et oppressante. Les personnages, même si ils se situent de l'autre côté de la barrière, sont attachants et sympathiques au possible. En effet, ils essayent de survivre et de se sortir d'une situation précaire afin de tenter rejoindre un avenir plus lumineux que celui qu'ils connaissent actuellement.

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Abdallahi, tome 1 : Dans l'intimité des terres

J'ai eu beaucoup de mal à comprendre le scénario et surtout où l'auteur voulait en venir au début de cette aventure. Pourtant, j'ai été tout de suite charmé par le dessin de ces étendues désertiques sub-sahariennes. Les vues de Tombouctou sont merveilleuses par exemple. Il y a quelque chose de magique dans le graphisme. Peut-être également les couleurs.



Je crois que ce qui pêche dans cet ouvrage, c'est le scénario qui n'est pas très clair. On nous entraîne volontairement sur de fausses pistes. Quand on découvre la vérité c'est à dire la clé, c'est vrai qu'on acquiert tout de suite une meilleure compréhension de l'ensemble. C'est cependant dommage d'y voir clair qu'à la fin de l'histoire. Cela ne se prête pas à ce genre de récit qui n'est pas un polar. Ceci dit, cela demeure intéressant car on apprend des choses sur l'histoire de l'Afrique et de la colonisation.
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Le captivé

« Il est ainsi une catégorie de patients qui sont prisonniers d’une idée fixe, comme si elle montait lentement en eux et qu’elle se faisait impérieuse. C’est comme s’ils s’hypnotisaient eux-mêmes, comme si l’idée devenait plus forte qu’eux. On pourrait interpréter leurs voyages comme les marques de leurs liberté absolue, mais je crois plutôt qu’ils sont captifs… C’est la raison pour laquelle je propose le terme de « captivés » pour les désigner. » (p.95)



Albert Dadas est le premier captivé de l’histoire de la psychiatrie. Une force irrépressible le pousse, depuis qu’il a douze ans, à marcher et à voyager, le lançant sur les routes de France, d’Europe et d’ailleurs puisque ses errances le mèneront jusqu’à Alger et en Russie. Voyager est plus fort que lui et Albert souffre de cette situation qui fait de lui un marginal, un vagabond et qui le mènera plusieurs fois en prison. En 1886, il demande à être interné et rencontre le docteur Philippe Tissié qui s’intéresse de près à son cas. Le jeune médecin, à la recherche d’un sujet de thèse, est bien décidé à guérir Albert.



Cette BD, dont le dessin en noir et blanc est superbe, permet de découvrir une maladie mentale qui a disparu aujourd’hui : la folie du fugueur. Ce n’est certes pas un sujet banal, plutôt sérieux mais très intéressant. Albert Dadas, son histoire et la mise en scène dans cette BD m’ont, pour ma part, captivée. Une agréable découverte.
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