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Critiques de Christophe Donner (272)
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Quatre idiots en Syrie

Pour une fois le titre est explicite 😁. Il est vraiment question ici de quatre idiots ( plutôt qui se font prendre pour des idiots, mais ca revient au même) en Syrie. L’un d’eux Gouraud, écrivain passionné par le monde équestre est invité par Adnan Azzam au Festival du cheval à Damas. Azzam est un syrien, zélateur périphérique du parti Baas ( parti de Bashar El-Assad ) un zozo haut en couleur, dont le véritable métier est, agent recruteur des "idiots utiles"* au régime. Ce dernier demande à Gouraut d’emmener trois autres copains, dont Donner, qu'il présente au public comme "la délégation française", et enchaîne la farce, déclarant face aux notables pro-Assad, qu'il s'est fixé comme priorité depuis quarante ans de récupérer des amis pour la Syrie, et que celle-ci est la délégation numéro 50 qu'il ramène dans le pays depuis quarante ans.

Alors que Donner débarqué, se pose constamment la question de ce qu’ils sont en train de faire ici, le zozo en rajoute, déclamant à ses compatriotes que Gouraud est le petit-fils du général Gouraud (1867-1946), figure de l’armée coloniale et jadis haut commissaire de la République française en Syrie. Un général mal vu dans le pays et qui n’a jamais eu d’enfant. La farce et l’imposture avance progressivement..... et les choses se compliquent. Donner en semble ravit, vu que c'est de l'excellent matériel pour un bouquin, même pas besoin de se donner la peine d'imaginer.

Ce qu'il écrit sur la Syrie n'apporte rien de nouveau, ni sur le plan géo-politique, ni sur le plan bêtise humaine. Mais il est lucide, et même si son humour est forcené, c'est une lecture facile et agréable à lire, sur un sujet très lourd. "Tant qu’on croit qu’Adnan Azzam est un individu réel, c’est insupportable, on a envie de le gifler, mais dès qu’on a compris qu’il s’agit d’un personnage de théâtre, on commence à l’aimer tellement il nous fait rire." Sauf que malheureusement Azzam est un personnage réel et le monde est rempli de ces bouffons, qui font rarement rire......





*L’expression « idiot utile » serait de Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine.



Je remercie pour l'envoie les éditions Grasset et NetGalleyFrance.

QuatreidiotsenSyrie#NetGalleyFrance

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Au clair de la lune

De temps en temps, un livre comme celui-ci arrive et je me régale de voir qu'un écrivain que je ne connais pas réussit à raconter une histoire qui remet les découvertes à leur place et rend hommage à des inventeurs de génie, souvent spoliés et oubliés alors que nous leur devons tant.



Au clair de la lune, chanson populaire s'il en est, c'est le premier enregistrement de voix humaine jamais réalisé mais j'y reviendrai car Christophe Donner commence en parlant des frères Montgolfier, de Pilâtre de Rozier, du marquis d'Arlandes, précisant : « Il n'est pas de science, pas de progrès sans cette obsession d'être le premier. »

Auguste Toussaint Scott de Martinville a publié un ouvrage dédié aux frères Montgolfier mais la Révolution est passée par là et son fils, prénommé aussi Auguste, trouve du travail comme apprenti typographe chez Louis Courcier. le XIXe siècle vient de commencer, un siècle riche en inventions.

Les soubresauts politiques bouleversent souvent la vie publique mais les gens travaillent. Beaucoup de journaux, de revues paraissent. En France, sur 28 millions d'habitants, ils sont plus de 700 000 à travailler dans les métiers du livre : graveurs, libraires, bibliothécaires, relieurs, éditeurs, écrivains, journalistes. Justement, un procédé nouveau, la lithographie, du grec lithos, la pierre, se développe et un certain Joseph Nicéphore Niépce possède une carrière à Chalon-sur-Saône. D'ailleurs, il veut qu'on l'appelle Nicéphore, le porteur de victoire, et a une obsession : fixer l'image.

J'ai été captivé par les essais réalisés par cet homme qui soutient financièrement son frère, Claude, qui veut inventer un moteur. À l'imprimerie, le jeune apprenti qu'on appelle Scott devient homme de conscience de son atelier car il perd la vue. Il va acheter des lunettes chez Vincent Chevalier qui fournit Nicéphore Niépce en optique…

Je passe tous les détails car débarque un certain Louis Daguerre, décorateur de théâtre, qui tente de s'approprier les découvertes de Niépce. À l'imprimerie, Scott voit son fils, Edouard devenir apprenti, se passionner pour la sténographie puis réussir à fixer tous les sons de la nature sur du papier enduit de noir de fumée. C'est lui qui chantera le fameux Au clair de la lune…

C'est bien raconté avec des événements qui font l'actualité de l'époque et surtout cette lutte sans merci entre ces inventeurs géniaux ou opportunistes, une course contre la montre qui passe par-dessus l'océan Atlantique avec un certain Thomas Edison : « le célèbre inventeur qui n'a rien inventé. »



Tout ce roman tourne autour de l'invention, surtout de l'inventeur avec ses doutes, ses difficultés, surtout financières, et sa bataille pour faire reconnaître sa trouvaille face au scepticisme et à la jalousie. Bien documenté, Christophe Donner met en valeur ces hommes passionnés de technique qui se sont battus contre le scepticisme et l'incrédulité, mettant souvent leurs finances en péril et parfois même leur vie.




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Quatre idiots en Syrie

[histoire vraie] Il était une fois, dans un passé très très proche, quatre Français un peu connus (deux écrivains, un photographe et un vidéaste), invités en Syrie à l'occasion du Festival du Cheval. Enthousiasmés à l'idée de pouvoir se rendre dans un pays dévasté par la guerre et donc peu accessible aux touristes, et d'y assister à des courses de pur-sang arabes, ils acceptèrent sans trop se poser de questions. Pourquoi eux, pourquoi en Syrie ? Ils ne s'en préoccupèrent guère. Arrivés à Damas, ils furent accueillis par leur guide-chaperon, Adnan Azzam, fervent partisan de la clique à Bachar et accessoirement cabot hors catégorie. Celui-ci tenta en effet de faire croire que l'un des quatre mousquetaires, Jean-Louis Gouraud, était le petit-fils du général Gouraud (lequel n'a pourtant jamais eu d'enfant), haut Commissaire de la République en Syrie lors du mandat français (1920-1946), et à ce titre fort peu apprécié (euphémisme) des Syriens. Mais ce brave clown d'Adnan n'en eut cure et thésaurisa sur la famille Gouraud pour convaincre ses compatriotes que le petit-fils revenait sur les pas de son grand-père pour enfin présenter les excuses de la France et réconcilier les peuples, Adnan s'attribuant au passage le mérite et le prestige d'une revanche aussi éclatante. Las, les services de renseignement syriens flairèrent l'arnaque et l'espionnage potentiel. La bénigne approximation initiale menaça alors de se transformer en imposture sulfureuse... Mais que l'on se rassure dans les chaumières, les quatre compères rentrèrent sains et saufs en France, heureux d'avoir voyagé aux frais de la princesse (ou plutôt du président El Assad), et de s'être vus chargés d'une mission par Adnan, le bouffon du roi (ou plutôt du susnommé) : "Mais vous savez, quand j'envoie l'ascenseur avec plein de bonnes choses à l'intérieur, j'aime bien que lorsque l'ascenseur me revient, il y ait aussi de bonnes choses à l'intérieur. [...] Je veux parler de ce que vous allez écrire dans vos journaux. Parce que moi je fais ça pour la paix, pour expliquer au monde que la Syrie n'est pas comme on le dit en France. La Syrie est un pays libre. Et j'espère que vous l'avez compris et que vous allez l'écrire". Ils comprirent alors le pourquoi du comment et réalisèrent qu'ils avaient été utilisés comme "idiots utiles" à la propagande du régime par ce cher Adnan. Et l'un d'eux décida alors d'écrire, non pas dans un journal, mais dans un livre, le récit de cet voyage improbable et surréaliste. Il le fit avec lucidité et auto-dérision, mettant sous les feux de la rampe le véritable idiot de ce jeu de (pas si) dupes.

Très court et facile à lire, un récit en forme de farce mais qui ne fait rire qu'à moitié, tant est consternante l'ampleur de la bêtise humaine.



En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#QuatreidiotsenSyrie #NetGalleyFrance
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La France goy

C’est une histoire un peu oubliée que raconte Christophe Donner dans La France Goy : la montée de l’antisémitisme au tournant du XIXe siècle et du XXe siècle. Un livre qui ravira les amateurs d’histoire, avec quelques réserves quand même, en particulier dans l’affaire Dreyfus.

Selon le narrateur de La France Goy, Drumont aurait rétribué Esterhazy pour que « il trouve quelque chose sur les juifs » et Esterhazy aurait alors rédigé le fameux bordereau. Vraiment ?

Je ne suis pas assez experte en histoire pour vérifier les autres faits du roman, mais cette constatation a enlevé beaucoup d’intérêt à ma lecture. Une lecture, avec beaucoup de citations, qui me laissait espérer des faits historiques précis.

La lecture est assez difficile, mais ce livre a le mérite de rappeler qu’à cette époque, on pouvait dire tout et n’importe quoi, avec les conséquences qu’on connaît.

Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture.


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Le loup qui mangeait n'importe quoi

Manu Larcenet habitué aux pages de Fluide Glacial nous livre ici une version contemporaine du grand méchant loup affamé qui mange tout ce qu'il trouve sous le museau malgré les avertissements de ses proies et les interdits.

Le récit mêle poésie (en alexandrin s'il vous plait) et humour et se plait à faire accepter les différences/handicaps de chacun (le mouton qui ne cesse de rôter, le cochon qui pète sans cesse, un enfant qui a le nez dégoulinant ...).

Une belle histoire du soir pour les petits avant de s'endormir pris de fous rires.

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Au clair de la lune

Fiction ou réalité, le livre "Au clair de la lune" nous invite à oublier nos certitudes pour rentrer dans ce monde de l'imaginaire, celui des inventeurs.

Février 2008. à Université de Berkeley Californie.

Les deux chercheurs du laboratoire de Berkeley empruntent une antiquité le Phonautographe d'Édouard Scott de Martinville un français né le 25 avril 1817 à Paris.

Ils procèdent à quelques réglages, ils ont la satisfaction d'entendre une voix sortir du haut-parleur de l'ordinateur comme de la nuit des temps, c'est la voix de Scott qui chante au clair de la lune. P 268





Christopher Donner en restituant ce que l'homme a cherché à inventer au long du 19 ème siècle, après le siècle des lumières, éclaire d'un jour nouveau la place de la France dans l'émergence de nouveaux moyens de communication.



Dans l'un de ses romans Christopher Donner s'était offert ce titre, "à quoi jouent les hommes". Fallait-ils qu'ils soient français, pour illustrer de façon prémonitoire ce titre. En effet on ne parle pas d'industrie, mais de frivolité, de choses inutiles, et comme le disait mon propre père cela concerne les saltimbanques.



Comment se fait-il, que les frères Montgolfier dès 1783, imaginent puis réalisent le moyen de s'envoler ? Mais qu'on laisse cet inimaginable invention se dissoudre dans le temps, malgré la place croissante de l'aérien, c'est peut être inimaginable mais typiquement français.

Pourquoi Bonaparte était-il sujet au vertige ? Et pourquoi il n'a pas su ni voulu entrevoir, les perspectives que lui offrait cet imaginaire ?





Passant par dessus les frères Montgolfier, c'est d'abord Nicéphore Niepce dont on va suivre la surprenante histoire, qui grâce aux frasques d'un frère, se propulsera à Londres où par hasard, ou par flegme ou par dépit il dépose un brevet marquant son antériorité sur la découverte de la photographie.





La carrière d'Édouard Scott de Martinville est encore plus hallucinante. Car le jeudi 26 novembre 1857 "Édouard Scott chante", au clair de la lune mon ami Pierrot" devant un aréopage de savants français 50 membres de la société dite d'encouragement ( quorum requis pour l'ouverture d'une séance de l'académie).

Toute l'élite française, célébrités, palmés, décorés, édités, réédités dont l'astrophysicien François Arago, ou d'autres qui ont déjà leur nom dans les dictionnaires, est présente, p 222.

Son intervention fait un flop !





Mais la chose n'est pas banale c'est par l'industrie du livre, comme typographe et correcteur que le jeune Édouard Scott de Martinville eut l'intuition du premier livre audio.

D'une intelligence hors norme, le jeune Edouard acquiert seul des bases scientifiques en dévorant les livres qu'il corrige comme ouvrier typographe. Au point de suggérer à l'astrophysicien François Arago de modifier la présentation d'une équation, qui prête à confusion. Désormais Arago exigera qu'Edouard, et lui seul, corrige tous ces ouvrages.





On sait depuis qu'un certain Koenig lui a enlevé son invention avant de la céder à Edison qui en fit le début de la plus belle des industries.

Ne faut-il pas ouvrir les yeux devant Amazone et Audiolib qui aujourd'hui réalisent ce que le jeune Édouard Scott de Martinville avait imaginé : restituer de façon orale le livre papier.





Si Nicéphore s'est livré dans les mains de Daguerre permettant à la France de poursuivre son avancée dans le domaine de la photographie, Christopher Donner nous a malicieusement glissé la belle histoire des frères Lumière qui dans le domaine du cinéma ont déposé brevets sur brevets et développé le septième art.





Je pense d'ailleurs que l'ironie et l'humour de Christophe Donner aurait pu le projeter sur notre siècle le 21ème siècle et se faire l'écho des tracasseries, comme des multiples entraves au développement de notre capacité d'inventer. L'INPI s'est englué dans des structures administratives scrupuleuses au bénéfice d'officines qui seuls sont habilitées à présenter des brevets,. Quant aux officines spécialisées reconnues pour qualifier rigoureusement une invention, nous y trouvons plus facilement les moyens de déjouer un inventeur novice ou naïf.





Quant à l'Europe faute de définir une langue propre aux brevets européens, chaque inventeur doit déposer dans chaque pays de l'union. Que les Américains se rassurent, l'Europe du 19 ème siècle face à des physiciens soucieux de finir un bon repas plutôt que d'écouter un imaginatif un peu fou, n'a rien à envier à notre chacun pour soi d'aujourd'hui dans le domaine de l'imaginaire, on sait naturellement élever des obstacles plutôt que d'entrevoir le futur.



Place à l'imagination, place aux inventions inutiles et dérisoires, place à tout ce qui peut transformer nos déchets, nos rebuts, nos invendus, en possibilités de richesses.



Merci Christophe Donner de nous avoir raconté la belle vie de doux rêveurs, qui ont connu la gloire mais pas la richesse.



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Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le ..

Oh ! ... Oui ! attrapé ! Il est beau celui-là ! Un « grand-mère », deux « bureau », trois « général ». Trois noms dans son titre, magnifique spécimen !

Ce que ça vous fait faire les challenges de lecture, je vous jure…

Enfin, pas fâchée d’avoir mis fin à cette traque qui me faisait loucher sur les étales de librairie et de bibliothèque d’un œil torve, comptant in petto les noms dès que les titres devenaient un peu longs. D’ailleurs, si ça vous intéresse, je tiens à votre disposition un relevé statistique des plus édifiants quant à l’usage des adjectifs qualificatifs et des noms communs dans les titres de roman. Les premiers l’emportant largement sur les second lorsqu’il s’agit de voler en nombre.

Finalement, chercher à cocher des items, c’est un peu faire une collection. On se prend à chasser des livres qu’on n’aurait qu’à peine regardés, à les voir sous un autre jour aussi. Ainsi, ça m’aura fait découvrir Christophe Donner que je n’avais jamais lu. Et qui semble plutôt doué pour les titres qui claquent : Bang Bang, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive (beaucoup de verbes mais un seul nom, vous avez compté aussi ?), la France goy ou Quatre idiots en Syrie… petit florilège qui ne reprend qu’une très courte part de la longue bibliographie du monsieur mais montre un art consommé de la pratique des seuils attirants. Enfin, pour ce qui me concerne, aucun autre que Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du Général n’aurait fait l’affaire. Et hop, épinglé !

Notez d’ailleurs qu’entomologiste, Christophe Donner semble l’être un peu aussi. Ou au moins amateur de curiosités. Sur les étagères de sa mémoire, il a accumulé des souvenirs familiaux, ceux remontant au début du XXe siècle lorsque l’antisémitisme français flirtait avec les monarchistes de l’Action française. Il les a encadrés, enjolivés diront certains historiens peu férus de licence créatrice. Et depuis quelques romans, il les regarde sous toutes leurs coutures, les entrelace à d’autres trames, fait des expériences. Apparemment, il voue une fascination tenace et un tantinet haineuse pour certains de ses ascendants ou amis de ces derniers. Et il aime beaucoup broder là-dessus. Chacun son truc, vous me direz.

Ainsi, ici, une grosse part de l’histoire a ici à voir avec l’enquête apocryphe que mène Christophe Donner sur la mort de Philippe Daudet, petit-fils d’Alphonse, Lettres de mon Moulin, Tartarin de Tarascon… et fils de Léon Daudet, pleutre, salopard, monarchiste, faisant montre d’un acharnement procédurier tournant à la folie. Et ami du grand-père de l’auteur, si j’ai bien suivi. Christophe Donner revient sur les circonstances de la mort de ce jeune homme, pas même quinze ans, et sur la manière dont son père a transformé ce suicide avéré en « meurtre policier » instiguée par « la gueuse » (comprenez la République). Folie qui n’a rien de douce si l’on compte le nombre d’innocents qu’il a fait traduire en justice pour corroborer ses fantasmes parano-mégalo.

Ce qui n’a rien à voir avec le général ni avec sa grand-mère me direz-vous. Certes. C’est pour cette raison que la guerre 14-18 de De Gaulle, ses relations (mauvaises) avec Pétain nous sont contées. Pour la grand-mère, on en entend également un peu causer. Et on aura le fin mot de l’histoire (ça fait un peu pschitt à mon sens, m’enfin bon…)

Le multimilliardaire qui paie en bitcoins chacun des fichiers concaténant l’intégralité de l’activité numérique de l’auteur, ça, le titre ne le laissait pas prévoir... Mais ça y est aussi. Tout comme Dora. Que vous auriez prise pour la compagne du narrateur, comme moi, si vous n’aviez pas lu quelque part que c’est en fait une émanation fictionnelle parmi d’autres chargées de tenir compagnie à un narrateur / auteur féru d’autofiction et de distance ironique avec sa propre existence malgré tout.

Ca fait beaucoup non ? Même pour un livre au titre aussi long. Même pour un collectionneur de curiosités. Alors, est-ce que j’ai aimé ? Eh bien, c’est agréable à lire. Les considérations historiques (à prendre avec des pincettes si j’ai bien compris les avis informés) restituent une époque que je connaissais peu. Mais je n’ai pas vraiment compris l’intérêt du dispositif avec le multimillionnaire. Ni la plus-value qu’il y a à triturer de l’historique familiale de cette façon-là. Ca m’a fait penser à ces vieilles croutes qu’on gratte jusqu’au sang… Plus par ennui, complaisance ou goût du scandale que par nécessaire et fructueuse introspection. Pas sûr donc que je tente une autre de ces œuvres.

Mais au moins, j’aurai un beau titre à mon tableau de chasse !

Au suivant !

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Les lettres de mon petit frère

Vacances d'été, les parents de Mathieu ont loué une maison sur la côte, mais l'ambiance n'est ni à la détente, ni à la rigolade.

Le petit frère et la jeune soeur sont également là, mais pas Christophe, l'aîné. Pas le droit de prononcer son nom. Il semble en vie, Mathieu lui écrit tous les jours. Où est-il, pourquoi est-il banni de la famille ?

Il manque beaucoup au reste de la fratrie, d'autant que les parents se comportent bizarrement, surtout la mère - une boule de haine (donc de souffrance).

.

J'avais déjà lu des romans de Chris Donner, pour enfants/ados et pour adultes (note : relire 'Bang ! Bang !' que j'ai tant apprécié).

Le désarroi de Mathieu gagne vite le lecteur ; le ton sombre et la folie cruelle des adultes mettent de plus en plus mal à l'aise.

J'ai du mal à imaginer comment les enfants de 8-12 ans perçoivent ce roman.

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Une fois 'rassurée' j'ai réussi à prendre du recul, délivrée de ces sentiments poisseux. Et, alors que certaines situations me semblaient outrées, complètement dingues, j'ai perçu les métaphores d'une famille qui se déchire, qui prend l'eau : le mur fragile, envahi d'indésirables, le bateau que le père ne sait plus manoeuvrer...

A faire lire aux pré-ados pour le message de 'tolérance' (cette tolérance-là me semble tellement évidente, mais il reste des parents qui coincent sur ce détail).

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< boîte à livres : LIVRE EN LIBERTÉ - Hébergez-moi ! Lisez-moi ! Relâchez-moi ! >
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Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ..

Ils sont trois, trois hommes unis par des liens amicaux, familiaux et professionnels. Une situation somme toute banale, si ce n'est qu'il s'agit là de Claude Berri, Maurice Pialat et Jean-Pierre Rassam. Le premier a épousé la sœur du troisième, le deuxième couche avec la sœur du premier et tous les trois font du cinéma. Pialat réalise des films à la hauteur de ses ambitions démesurées, Berri voudrait faire l'acteur, réaliser, produire et Rassam se lance dans la production, un peu en dilettante, mais fort d'une fortune familiale qui semble inépuisable. Entre trahisons, batailles d'ego, engueulades et rivalités, ces trois-là ont marqué de leur empreinte le cinéma français des années 70.





Il faut vraiment être féru de cinéma pour apprécier cette suite d'anecdotes qui tentent tant bien que mal et sans trop de nuances de nous faire revivre les débuts de ces trois figures du cinéma français. On saura que Maurice Pialat veut tourner des films, qu'il jalouse les plus jeunes qui réussissent alors que lui a beaucoup de mal à attirer le public dans les salles. On verra que Berri est peu sûr de lui, qu'il est partisan d'un cinéma autobiographique, qu'il peine à faire l'acteur mais réussit bien en tant que producteur, surtout lorsqu'il décide de financer un cinéma populaire, comique, mauvais mais rentable. Au grand dam de son beau-frère, Jean-Pierre Rassam qui l'accuse de vouloir faire du fric au détriment de la qualité. Ce dernier, personnage central du livre, est décrit comme flamboyant, flambeur, richissime, exubérant et grand consommateur d'alcool, de cigares, de filles et de drogues. A côté de ce fils à papa qui dépense les pétro-dollars que son père distribue à ses enfants comme des bonbons acidulés, Claude Berri, juif mélancolique, qui a commencé par être fourreur dans l'atelier parental, semble bien fade, voire mesquin quand il cherche à assurer ses arrières en finançant des films à succès.

Leurs histoires s'inscrivent dans celle du cinéma français et on assiste à quelques faits marquants comme le festival de Cannes perturbé en 1968 ou le montage de quelques grands classiques comme Nous ne vieillirons pas ensemble de Pialat ou Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yann. Pialat qui d'ailleurs est vite mis de côté par l'auteur qui préfèrent se concentrer sur la rivalité entre Berri Et Rassam, abordant même à l'occasion les crises internationales de l'époque entre Israël

et les pays arabes (guerre des six jours, prise d'otages aux J.O. De Munich, etc.) dans une vaine tentative pour faire de leur opposition professionnelle, un combat politique. Certes, Berri est juif et Rassam libanais, mais ils sont très peu politisés et leurs brouilles successives n'ont aucun rapport avec la situation au Moyen-Orient.

En bref, ce roman ravira les fans de cinéma. Pour les autres, ce sera un peu plus compliqué : détails techniques, listes de personnalités plus ou moins célèbres du cinéma, accumulations de faits sans réel intérêt. On en gardera une découverte de Jean-Pierre Rassam, étoile filante du cinéma, personnalité hors-normes qui, d'ailleurs, méritait d'être un peu mieux traité par l'auteur qui bâcle sa fin de vie de grossière manière. Intéressant mais pas abouti et, surtout, à réserver aux fans de cinéma.
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Le loup qui mangeait n'importe quoi

C'est l'histoire d'un loup affamé un peu crétin.

Prêt à manger tout ce qu'il croise sur son chemin.

Une histoire en rimes et souvent alexandrins.



Il était une fois une histoire qui devrait ravir les plus petits. Une histoire dans laquelle Christophe Donner emprunte les codes traditionnels des fables et des contes pour mieux les détourner et pour mieux s'en amuser. Il était une fois un loup tellement affamé qu'il est prêt à dévorer tous les animaux et les enfants qui vont croiser son chemin sans réfléchir aux conséquences pour ses victimes ou pour lui-même. La petite dose de frayeur inhérente aux contes et bien présente mais elle est largement contrebalancée par le côté un peu scatologique de l'histoire. En effet, on parle ici de rots, de pets et de doigts dans le nez, de quoi ravir et faire rire les jeunes lecteurs.



Au niveau des illustrations, c'est d'abord dans le personnage du loup qu'on reconnait bien l'univers de Manu Larcenet. Ensuite on appréciera le travail sur les fonds, les ombres, les couleurs qui semblent parfois été griffées, projetée, et la symbolique des grosses taches rouges Presque toujours contrebalancées par la douceur d'un délicat petit oiseau. Une alternance d'émotions et de sensations se dégage et fait de cet album jeunesse une vraie réussite à côté de laquelle il serait vraiment dommage de passer.



Le loup qui mangeait n'importe quoi de Donner et Larcenet, une histoire à dévorer !




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Tempête au haras

Jean-Philippe est né dans une famille où le cheval occupe une place centrale. Pas n’importe quel cheval puisque son père est entraîneur de trotteurs. Un entraîneur modeste qui n’a jamais eu la chance de tomber sur un crack, ce cheval imbattable qui remporte les plus grands prix à Vincennes. Au haras, la naissance d’une pouliche baptisée Tempête va tout changer. Si son père a de gros doutes, Jean-Philippe est persuadé qu’il s’agit d’un futur crack. Le destin de Tempête et celui du jeune homme semblent liés de manière indéfectible. Une aventure commune faite de drames et de joie qui les mènera au départ de la plus belle des courses…



Un récit simple et touchant qui parle de handicap, de persévérance et de modestie. Jean-Phillipe est un gamin attachant qui regarde sa propre situation avec lucidité. L’univers des courses est présenté avec un réalisme indiscutable, Christophe Donner connaissant le sujet sur le bout des doigts. Peut-être certains jeunes lecteurs seront perdus devant les nombreux termes spécifiques au monde des trotteurs mais l’auteur n’a pas cédé à la simplification, ce qui est au final une bonne chose.



Une belle leçon de courage, une relation homme/animal parfaitement décrite, une prose dynamique et fluide, il n’y a pour ainsi dire pas de points faibles dans ce court récit plein d’humanité. Au passage Donner en profite pour dénoncer quelques dérives propres au monde des courses. Sans doute que seuls les connaisseurs saisiront la pertinence du propos mais cela offre différents niveaux de lecture et ajoute de la profondeur au roman. Une sacrée réussite, quoi !


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Le loup qui mangeait n'importe quoi

Un album découvert à la médiathèque.



Nous avons pour mascotte le Loup (celui qui voulait changer de couleur) et j'avoue que je m'intéresse beaucoup aux histoires mettant en scène des loups.

Cet album je le trouve très sympa. Avec un loup qui a faim et qui a tellement faim que cela l'empêche de réfléchir aux conséquences de ses actes. Pas très futé notre loup. Il rencontre des animaux et des enfants aux habitudes un peu limites (rôteur, pêteur, mangeur de crottes de nez ou d'ongles...). Bref une jolie galerie de tout ce qu'il ne faut pas faire et que les enfants adorent. Notre loup prend les travers de chacun mais ne peut s'empêcher de continuer à dévorer n'importe qui. Pourtant il était prévenu.

Perso j'ai adoré la poésie du texte ! Cela ajoute une bonne dose d'humour à celui déjà présent avec nos personnages aux mauvaises manières. Les illustrations sont sympas aussi et la taille de l'album comme je les aime: grand grand format.

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Au clair de la lune

Au clair de la lune, ce sont les quelques paroles d'une chanson qui seront l'objet des premiers sons jamais enregistrés et sur lesquelles va se pencher l'auteur dans cet impressionnant roman, véritable célébration des avancées scientifiques de ce XIX° siècle.

Christophe Donner nous plonge de façon saisissante, époustouflante, dans ce monde de découvertes technologiques qu'il nous fait vivre comme un véritable feuilleton avec plein de rebondissements.

Ces hommes assoiffés de découvertes y laissent énormément d'énergie, parfois leur fortune, mais grâce à eux, la photographie et l'enregistrement de la voix humaine ont pu naître et se développer.
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Le loup qui mangeait n'importe quoi

l était une fois un loup affamé à qui la gourmandise joua de biens mauvais tours. Malgré les mises en garde de ses futures victimes, il ne put s’empêcher d’avaler successivement une brebis, un cochon et quelques enfants. Une orgie exquise qu’il finira par regretter amèrement.



Avec Manu Larcenet aux pinceaux et Christophe Donner au stylo le ton est forcément décalé. Leur loup qui mangeait n’importe quoi est roteur, péteur et se cure le nez. Bien entendu les enfants adorent ce coté un peu scato.



Et puis ce loup est pitoyable, les personnages qu’il croise ne relèvent pas vraiment le niveau, bref on est en présence d’antihéros un peu crétins, c’est un aspect qui plait aussi beaucoup. Pour autant, on ne lésine pas sur l’écriture. Il y a bien quelques expressions familières mais l’ensemble (ou presque) est en alexandrins.



Niveau dessin, les illustrations pleine page sont superbes. Mention spéciale pour les petits oiseaux disséminés un peu partout dans les décors et qui sont, je trouve, d’une grande beauté.



Un bel album grand format, drôle et irrévérencieux, à partager en famille.


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Le loup qui mangeait n'importe quoi

Il est particulièrement affamé, ce loup, et ses proies ont beau le prévenir qu'il risque gros à les manger (des flatulences, notamment), il les engloutit. Un peu crétin aussi, l'animal : il s'avère que ses 'repas' n'avaient pas menti, mais ses expériences malheureuses ne lui servent pas de leçon, il persiste.



Excellent album. Dessins et couleurs attractifs (Manu Larcenet au graphisme, ce n'est pas rien !), texte en rimes, façon Fables de La Fontaine en plus drôle et surtout plus accessible. Histoire très amusante, répétitive comme il se doit, avec la bonne dose de scato qui ravit généralement les petits. Et en prime une fin subtile.



On peut y voir un clin d'oeil à l'obéissance, mais aussi à la "malbouffe", aux mises en garde (vaines) adressées aux enfants contre les abus de trop 'gras, sucré, salé'...



Album jeunesse + histoire de loup + couverture accrocheuse + deux auteurs que j'apprécie particulièrement (joker pour 'Blast' de Larcenet, auquel je ne comprends rien). Voilà pourquoi, pour une (ou presque) fois, j'ai lu entièrement un album en librairie. Merci, Edouard, pour le prêt.



-- à partir de 5-6 ans (le texte est long et pas si simple)
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Mon affreux papa

"Mon papa est tellement affreux qu'ils l'ont mis en prison"

On s'attend malgré tout à lire une histoire positive et plutôt gentillette. Pour la petite fille c'est sa première visite à Fresnes et elle raconte ce qu'a fait son papa.

Il boit, insulte, se bat. Pyromane, voleur, violent, malhonnête et infidèle finalement il n'a pas grand chose pour lui.

La petite fille n'a pas honte qu'il soit en prison et lui fait des dessins parce qu'il lui demande. Elle a juste honte de faire des dessins si moches... Mais avec un papa comme ça la vie était infernal

Et puis ce papa affreux il le sera jusqu'au bout. Et cela fait pleurer la petite fille parce que pour elle c'est trop lourd ce qu'elle vit, et pour sa maman aussi.

Mouche de l'école des loisirs normalement c'est pour les plus jeunes lecteurs... Là l'histoire est sans fioriture, raconté à hauteur d'enfant, la petite raconte ce père délinquant.

Oui un affreux papa comme elle le répète...

Je n'ai pas aimé que ce soit des animaux pour l'illustration. Est-ce pour pouvoir prendre un peu de distance dans cette histoire?

Le roman ne plait pas aux adultes mais il a eu un prix en Belgique ( prix Versele 2000 ) lauréat choisi par les enfants.

Chris Donner n'est jamais anodin dans ses livres. Là encore il sait parler aux enfants. Cela ne plait pas toujours....

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La France goy

Lorsque j'ai commencé ce roman je ne savais pas si j'irai jusqu'au bout. le sujet m'intéressait, la montée de l'antisémitisme, la violence de l'extrême-droite, les dérives et mensonges de la 3e république mais 507 pages tout de même … S'appuyant sur l'histoire de son grand-père, Henri Gosset, Christophe Donner nous fait un portrait bien peu reluisant de cette époque et des hommes qui étaient prêts aux pires vilenies pour le pouvoir. Une galerie impressionnante de personnages, écrivains, politique et autres donnent un roman qui fourmille d'histoires, appuyé de citations, d'extraits d'articles ou de lettres. C'est passionnant mais c'est aussi des années de violences, de trahisons et de haines. Comment Edouard Drumont, auteur de la France juive en 1886, a pu se focaliser autant sur la détestation du juif. Dans son journal, la Libre parole, en mentant sans scrupule, il ne faisait qu'exacerber la montée du nationalisme. J'ai découvert son ami, Léon Daudet, personnage peu reluisant lui aussi. Drôle d'époque où tout se réglait par des duels, violence, manifestations, propagande. Tout était bon pour pousser les gens dans la rue. Roman qui se lit facilement, tant il est passionnant. Mais épouvantable jusqu'à la nausée, bien évidemment et formidable par ce qu'il amène comme éclairage sur une époque plus que troublée. Et de lire dans ses pages « La France aux français », cela fait frémir tout de même. On ne peut que penser à ce que l'on vit en ce moment en France avec ce candidat haineux qui ne se gêne pas pour dire n'importe quoi et son alter ego ( Guillaume Peltier ) qui utilise les réseaux sociaux comme Drumont utilisait son journal.

Dans ces pages on retrouve tout un tas d'histoires, l'affaire Dreyfus, le scandale du canal de Panama, les bouillons Maggi que Drumont poursuit de sa haine, oubliant un peu les juifs, par une croisade antiallemand, l'affaire Caillaux, la mort de Ravachol, celle de Jean-Jaurès et la guerre toute proche. Je ne suis pas férue de cette époque et là j'ai énormément appris dans ces pages lues à toute allure. Et il y a ce « feuilleton « de la vie de la famille Gosset, qui amène du souffle à l'ensemble. Et la confrontation de deux mondes : les antisémites et les anarchistes par la rencontre d'Henri Gosset avec Marcelle, sa femme.

Vivant, passionnant, effrayant je ne peux que vous conseiller de lire ce roman.



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Le loup qui mangeait n'importe quoi

Au sortir de l'hiver, le loup mangerait n'importe quoi. Et, malgré toutes les mises en garde de ses futures victimes, il ne fait qu'une bouchée de chacune d'entre elles pour se rassasier. Oui mais voilà, la gourmandise est un vilain défaut et notre loup se retrouve bientôt affublé de quelques désagréments intestinaux...

Un album vraiment original car écrit tout en rimes, voir même en alexandrins, avec beaucoup d'humour et un certain côté scato... La fin est surprenante.

Personnellement, c'est pas ma tasse de thé mais il va plaire aux enfants, c'est certain.

Attention toutefois, le vocabulaire employé et les tournures de phrases en vers étant complexes, cet album s'adresse plutôt à des lecteurs à partir de 7/8 ans.
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Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le ..

Dans la continuité de "La France goy", son précédent livre, l'auteur s'intéresse ici au suicide de Philippe le fils de Léon Daudet, activiste d'extrême-droite, monarchiste et un des fondateurs de "l'Action française". L'auteur nous dresse un portrait hallucinant de ce personnage, et on comprend comment son propre fils a pu faire le projet de l'assassiner avant de se résoudre (pourquoi?) au suicide. À cette trame, Christophe Donner a l’habileté de lier sa propre famille et le général de Gaulle. Il se trouve en effet que son arrière grand-père, Henri Gosset a un brin fricoté avec "l'Action française". Mais sa grand-mère, comment a-t-elle pu se trouver ainsi à moitié nue sur le bureau de de Gaulle ? C'est un fait avéré. Je le sais, puisque j'ai lu le livre. Mais je ne dirai rien.

Voilà un livre très malin, une fresque édifiante sur les milieux d'extrême-droite de l'entre-deux guerres, qui se lit avec beaucoup de plaisir et porte à réflexion. Le plaisir de la lecture et la joie de l'intelligence, que demander de plus ?
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L'innocent





Quinze ans après « L’empire de la morale » auto fiction où il réglait ses comptes avec un père communiste et une mère psychanalyste, Christophe Donner en remet une couche dans « L’innocent » son nouveau roman. Comme papa et maman sont séparés, très occupés par leurs amours et complètement autocentrés, Christophe est libre. Mais que faire de la liberté lorsque l’on rentre en adolescence ? Paris juste après 68, les communistes révolutionnaires, la libération sexuelle, la psychanalyse sauvage, c’est beaucoup pour un beau jeune garçon inhibé qui suscite le désir des adultes mâles ou femelles qui croisent son chemin.



Paris, Saint Tropez, Tunis, photographie d’une époque où la vaine recherche du bonheur à tout prix, d’un bonheur forcément inaccessible a fabriqué malheur et frustration. Christophe Donner épatant écrivain pour enfants et douloureux écrivain pour adulte en porte encore les stigmates. « L’innocent » un livre triste écrit avec du sperme et des larmes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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