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Critiques de Chuck Palahniuk (450)
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Fight Club

Assez inclassable -- je me demande bien comment il a pu arriver chez Folio SF -- et assez original dans sa forme, ce violent petit livre combine une critique sociale plutôt punk, et une forme d'introspection du personnage principal sur, disons, la vacuité de son existence (mais pas que).



En me relisant, je me dis que tout ça n'a pas l'air bien sexy, alors qu'en fait c'est dans l'ensemble assez jubilatoire. L'écriture, par son côté pan-dans-ta-gueule et la violence de certaines scènes, m'a fait parfois penser à Trainspotting, mais la ressemblance s'arrête là. Le propos va beaucoup plus loin que la simple critique de vies dénuées de sens puisqu'il propose rien de moins qu'un plan de destruction de la civilisation en parallèlle d'une réflexion sur la chute programmée des protagonistes du récit...



Bon, je ne m'en sors pas, mais une chose est claire, c'est encore un petit livre qu'il vous faudra lire pour vous faire votre idée.



PS. Je n'ai pas vu le film, et je m'en félicite, quelque chose me dit qu'il vaut mieux lire le bouquin d'abord.
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Survivant

Mon premier Chuck Palahniuk! J'ai donc découvert cet auteur avec Survivant. Ce roman narre l'histoire de Tender Branson, un homme qui faisait partie d'une secte dont la plupart des membres ce sont suicidés. Seul survivant, le voilà propulsé au rang de survivant. Il va alors devenir une superstar.



Alors là, je ne m'attendais pas du tout à ça! Cette histoire a été une véritable surprise. J'avoue m'être montrée récalcitrante à la lecture de mes premières pages mais ensuite, je me suis retrouvée prise dans les méandres de cette intrigue. Ce que je retiendrai de ma lecture, au-delà de l'histoire originale, c'est également le rythme effréné de ce roman. Tout passe à une vitesse folle et on se sent emporté par l'ensemble.



Le personnage principal est vraiment original. Nous sommes directement plongés dans sa tête et autant vous dire que ce n'est pas tout le temps beau à voir. Son esprit est tortueux, presque malade et j'ai tout simplement adoré... Les personnages qui entourent Tender Branson sont tout aussi haut en couleur. Les protagonistes sont donc la vraie force de ce roman.



Le style de Chuck Palahniuk est inimitable. C'est vif, enlevé, avec un vocabulaire précis. J'ai été vraiment emballée par le style de l'auteur. C'est brut, presque brutal et c'est tout ce que j'aime. 
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Le Festival de la couille et autres histoir..

L'avis d'un "gland" :

Puisque j'ai commenté le livre " La lamentation du prépuce " je me devais d'en faire autant pour "le festival de la couille"...

Ce livre contient 23 histoires (que je juge plutôt inégales), réparties en 3 sections : "Ensemble", "Portraits" et "Seul". Tenez bon, car selon moi, cette dernière est la plus intéressante. J'ai particulièrement apprécié des nouvelles telles que "Presque la Californie " et "Lip Enhancer" (agrandisseur de lèvres) où l'auteur fait preuve d'une autodérision absolument désopilante.



Tous ces textes sont des essais et des récits que Chuck Palahniuk écrit entre ses romans.



Il y est souvent question d'écriture (les motivations et les techniques des écrivains), celle de Palahniuk, ainsi que celle de milliers d'écrivains amateurs.

Dans la section "portraits", j'ai aimé que Palahniuk évoque avec passion des écrivains (Ira Levin, Amy Hempel, Mark Richard) qu'il admire et tente d'expliquer en quoi consiste leur génie littéraire.



Selon ses dires, Palahniuk nous narre inlassablement des histoires de "solitaires qui cherchent un moyen de se rapprocher des autres (D'une certaine façon, c'est l'exact contraire du rêve américain : devenir si riche que l'on peut s'élever au-dessus de la populace)."

C'est ainsi que certains s'adonnent à des concours de moissonneuses-batteuses, à des rassemblements orgiaques, à des compétitions de lutte, etc.



Encore selon Palahniuk : "Tous les récits de ce livre concernent nos rapports avec autrui. Les siens avec les gens. Ou ceux des gens avec les autres."



Enfin, je ne peux que vous conseiller de lire l'excellentissime " Un goût de rouille et d'os " ; c'est un recueil de nouvelles dont Palahniuk recommande aussi la lecture.
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Survivant

"Survivant" est, clairement, un des meilleurs livres de Palahniuk. Un condensé de cynisme, d'humour noir et cinglant, le tout dans un style très "gonzo", dans son essence la plus pure, la plus directe, un condensé de H.S. Thompson et de porno gonzo.



Bien peu d'auteurs réussissent à captiver et par leur style et par leur talent de scénariste, certains s'enfermant dans l'un ou l'autre, d'autres se caricaturant jusqu'à l'excès. Palahniuk est une excellente plume, a une excellente plume - encore qu'il se soit perdu en route, mais ça ne concerne absolument pas ce livre - et il y a en plus un réel talent de "scénariste" chez lui.



"Fight Club" est souvent mis en avant pour vanter son travail, mais c'est justement parce qu'il est "iconique", parce qu'il est devenu Hollywoodien, qu'il ne faut pas attaquer Palahniuk par là. "Survivant" est une excellente approche d'un auteur tout aussi excellent.
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Fight Club, tome 3

Ce tome fait suite au roman Fight Club de Chuck Palahniuk, publié en 1996 qu'il vaut mieux avoir lu avant, ou au moins avoir vu le film de David Fincher Fight Club (1999), ainsi qu'à Fight Club 2 (2015/2016) qu'il vaut mieux avoir lu avant également. Il comprend les 12 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019, écrits par Chuck Palahniuk, dessinés et encrés par Cameron Stewart, avec une mise en couleurs de Dave Stewart, et un lettrage de Nate Piekos, la même équipe que pour le tome précédent. Les couvertures sont l'œuvre de David Mack. Le tome commence par une introduction de 2 pages rédigée par Irvine Welsh, auteur de Trainspotting et Dead Men's trousers. Il évoque la réalité de la littérature sérieuse contemporaine, l'étroitesse de l'origine des auteurs, et la réalité de la généralisation d'une vie placée sous la contrainte de la dette (ou du crédit) pour tous les américains. Il met en lumière en quoi l'écriture de Palahniuk est rebelle et anticonformiste. Il se termine par 6 couvertures alternatives réalisées par Duncan Fegredo (*3), Cameron Stewart, Colleen Coover, Kirbi Fagan.



Le fils du narrateur et de Marla Singer est en train de contempler une boule à neige, pendant que son père lit le journal. Il se souvient du mois de janvier et de la mort de son chien. La page du calendrier de janvier mentionne des leçons de piano, le carnaval des carrières à Denver, et la sortie des poubelles le dernier lundi du mois. Dans son atelier, une femme est en train de peindre un portrait de son chien, en vue de la fête de l'art prévue pour les 28 & 29 janvier à Baskell's Bay. Elle va acheter un cadre d'occasion à 50 cents dans un magasin. Comme prévu, le 14 janvier, Balthazar participe au carnaval des carrières à Denver, où il présente son CV lors de rencontres éclair successives. Soudain un coup de feu éclate, la balle transperçant la bannière du carnaval. La dame a terminé le portrait de son chien et le fixe sur le cadre qu'elle a acheté. Puis elle se rend au hall d'exposition pour l'accrocher, et enlève le tissu qui le protège. Les personnes présentes sont frappées de stupeur en le contemplant. Au carnaval, deux individus armés menacent un jeune homme dans la queue, alors que son téléphone lui annonce un score de 930.604. Ils l'emmènent dans le réduit de l'homme de ménage. Stephanie Flynn, une jeune femme, colle son oreille à la porte du réduit pour essayer d'entendre ce qui se passe.



Le soir, Balthazar appelle sa femme Marla Singer pour lui donner de ses nouvelles. Il porte la cicatrice en forme de lèvres sur sa main droite, occasionnée lorsqu'il fabriquait des savons dans sa maison délabrée, et il évoque le demandeur d'emploi emmené par deux individus en uniforme et armés. À l'exposition, tout le monde est ému par le portrait du chien, plusieurs se mettant à pleurer en le contemplant. Un individu portant un long imperméable noir, un chapeau noir à large rebord et des lunettes noires, s'avance, et ouvre une mallette remplie de lingots d'or marqués de la banque du Reich. Il s'empare de la peinture qui n'est pas à vendre, en retire la toile et ne conserve que le cadre. À Denver, Balthazar continue de parler alors que Stephanie Flynn s'approche de lui pour flirter. Plutôt dans la journée, elle avait constaté qu'il n'y avait plus personne dans le réduit. Elle porte un petit cœur noir tatoué sur le côté droit du cou, comme l'homme qui a été emmené. Le Fils demande à Marla si s'est bien son père. De son côté Balthazar est en train de siroter un grand cocktail avec Stephanie. Dans le miroir du bar, se reflète Tyler Durden.



Trois ans après Fight Club 2, Chuck Palahniuk est de retour pour une suite de suite, comme le précise avec ironie la quatrième de couverture. Le lecteur se doute bien que ce tome 3 ne ressemblera pas au tome 2, comme le 2 ne ressemblait pas au roman originel. La magnifique couverture de David Mack annonce une enfance martyrisée, en effectuant une variation sur le tableau Saint Sébastien (1525) de Le Sodoma (Giovanni Antonio Bazzi, 1479-1549). Le lecteur retrouve bien les personnages auxquels il s'attendait : le narrateur du roman (avec pour nouveau prénom Balthazar, il s'appelait Sebastian dans le 2), sa compagne Marla Singer, et bien sûr Tyler Durden, sans oublier Robert Paulson. Il y a à nouveau une organisation clandestine avec des individus armés et prêts au combat : ce n'est plus le Fight Club, ni Rize or Die (celle du 2), mais Die Off. Le narrateur est toujours en butte à une inadaptation sociale marquée : il est à la recherche d'un emploi, pas trop abrutissant. Marla Singer ne s'est pas départie de sa propension aux comportements à risque. Tyler Durden est irrésistible bien sûr, même s'il n'a pas un grand rôle dans cette suite de suite. En fonction de son appréciation du tome 2, il est certain que le lecteur apprécie de retrouver les extraordinaires couvertures de David Mack, des peintures à l'aquarelle rehaussées d'autres techniques, produisant une impression onirique, tout en transcrivant l'impression de la vie intérieure du personnage évoqué.



Le lecteur retrouve également le même dessinateur et le même coloriste. Cameron Stewart réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste. Le lecteur note qu'il a peut-être accentué le degré de simplification et d'exagération des visages, pour les rendre plus expressifs. C'est flagrant quand un personnage se retrouve avec le visage de Tyler Durden à la suite d'une opération de chirurgie esthétique faite à la va-vite (pommettes trop hautes, menton trop en galoche), mais aussi sur les visages de Marla et de Chloe (une extraordinaire amatrice de sexe). Ainsi, le narrateur semble toujours aussi accablé par une vie minable, mais Tyler Durden a un peu perdu de sa superbe, devenant plus un individu frôlant la parodie, les auteurs indiquant par là-même qu'ils ont conscience de sa nature outrée. Il en va ainsi de plusieurs autres personnages : l'inoubliable Chloe, et Marla à plusieurs reprises, sans oublier les clients du club échangiste. Du coup, malgré les transgressions, le suspense et la violence physique, le récit relève plus de la comédie que d'un autre genre. Le mode de production et de publication mensuelle des comics incite l'artiste à user de raccourcis pour produire plus vite. Le lecteur constate que Stewart les connaît, mais les utilise à bon escient, sans en abuser. Certes il y des cases et parfois des pages sans décor dans les arrière-plans mais le lecteur sait toujours où se déroule chaque séquence, et l'artiste n'en use pas à tire-larigot. La plupart du temps il représente l'environnement de chaque scène avec un bon niveau de détails, le rendant unique, et montrant comment les personnages interagissent avec les accessoires.



Le lecteur se rend vite compte que cette saison 3 se lit beaucoup plus rapidement que la saison 2, que les dialogues sont succincts, et bien souvent les dessins portent la majeure partie des informations, de la narration. Il relève les exigences du scénariste et l'habileté avec laquelle l'artiste les transcrit en page à la lecture facile et immédiate. Par exemple, Palahniuk indique que les pages 2 & 3 de chaque épisode correspondent à un calendrier avec la page 2 comportant l'illustration et la page 3 les cases pour chaque jour de la semaine. En tournant son tome d'un quart de tour, le lecteur a vraiment l'impression de regarder le calendrier dans sa cuisine, mais avec des images se rattachant directement à l'histoire y compris celles collées sur la partie basse. Au fil des séquences l'artiste impressionne par sa capacité à tout dessiner : le langage corporel (comme l'attitude faussement assurée et intéressée de Balthazar devant une conseillère en train de lire son curriculum-vitae), les personnages saugrenus (par exemple ce nazi allemand avec sa gabardine de cuir noir et sa mallette pleine de lingots), des individus magnifiques (la très belle Stephanie Flynn), des détails en pagaille (le monceau de chaussures et de téléphones portables abandonnés par des individus ayant franchi le cadre en bois), des séquences complexes et délicates comme la tentative d'avortement de Marla. La mise en couleurs de Dave Stewart reste très discrète et en retrait complétant et complimentant parfaitement les traits encrés.



Au début, l'intrigue semble simple à suivre : Marla Singer attend son deuxième enfant. Balthazar s'est fait avoir par Stephanie Flynn qui l'a enrôlé à son insu dans un système de Ponzi (1882-1949, Charles Ponzi, né Carlo Pietro Giovanni Guglielmo Tebaldo Ponzi) où il s'agit d'enrôler 1 million de personnes par le biais d'un virus sexuellement transmissible. Le lecteur reconnaît bien là la fiction transgressive chère à l'auteur. Ça se complique un peu avec cette histoire de cadre pour peinture grand format, qui fait office de portail vers une sorte de Jardin d'Éden dans lequel se trouvent des temples grecs et des statues de la Renaissance. Ça devient un peu compliqué avec ce jeune homme qui tue le nazi aux lingots d'or et qui part en expédition dans ce monde paradisiaque. Mais bon, le fil rouge reste bien présent du début jusqu'à la fin, ce qui permet au lecteur de s'y raccrocher quand il ne voit plus trop ce qu'un élément nouveau vient faire dans l'histoire. C'est transgressif, ça c'est sûr et certain : entre la tentative d'avortement au cintre, une tentative de viol, des vomissures photographiées et appliquées par-dessus le dessin, sans oublier les mouches (elles aussi photographiées qui sont comme posées sur la page). C'est second degré : quand une mouche est posée sur un phylactère, cela indique que les auteurs estiment que le mot qu'elle masque est sans importance car le personnage est en train de mentir, et le lecteur n'éprouve pas de difficulté à savoir quel est le mot ainsi masqué. Ça joue aussi sur la provocation humoristique, politiquement incorrecte car une septuagénaire, peut-être octogénaire (Chloe) atteint un score de plusieurs milliers de personnes sexuellement contaminées en une seule nuit de débauche.



Malgré tout, le lecteur ne peut pas s'empêcher d'essayer de découvrir un sens à tout ça, d'identifier un schéma logique. Il se met alors à examiner des éléments d'information textuels ou visuels. Il peut par exemple s'interroger sur la progression formée par la suite des titres de chaque chapitre : une forme d'évolution de situations de la vie du salarié dans l'entreprise, avec un métacommentaire pour le titre du chapitre, posant la question de la distinction entre l'agrégation de contenus et le pillage. Il peut aussi relever les éléments qui semblent énormes ou étrangers au fil narratif : le rapprochement entre réseau social et réseau sexuel, la présence d'un nazi, l'appropriation des œuvres d'art, l'enfance maltraitée, la colonisation du Jardin d'Éden par des forces armées, le motif visuel de la boule à neige, le motif visuel du pingouin, la zone mentale de sécurité de l'individu, la révélation énorme sur la véritable nature de Tyler Durden (ou plutôt les révélations), et pourquoi pas sur la vie de Marla Singer. À chaque fois, il comprend que c'est à lui qu'incombe la responsabilité de nourrir l'histoire qui va avec ces artefacts narratifs, que Palahniuk attend de son lecteur qu'il participe activement, qu'il sait très bien que chaque lecteur apporte ses propres références, ses propres interprétations et qu'il compte bien dessus, sur le consentement du lecteur à participer, et sur la polysémie des signes présents dans le récit.



Comme pour le tome 2, Chuck Palahniuk, Cameron Stewart, Dave Stewart, Nate Piekos et Davi Mack réalisent une œuvre d'auteur, contenant ce qu'attend le lecteur (plus de Tyler Durden et de remise en cause de la société), sans lui donner ce qu'il attend (une suite similaire à Fight Club), en reconnaissant que cette bande dessinée n'a de sens qu'avec la participation active du lecteur, et ils font tout pour la solliciter, pour la provoquer. Pour lecteur consentant, prêt à se renseigner sur la théorie de l'épistasie.
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Monstres invisibles

Quand Palahniuk s’immisce dans le monde de la mode, il le fait de loin et en profite pour tacler, une fois de plus, la société d’aujourd’hui…



On sait que l’auteur ne fait pas dans la dentelle. Alors il y avait peu de chance que ce roman soit une belle histoire romantique. On y suit Shannon McFarland, une jeune mannequin proche de devenir une vraie vedette, avec un petit ami sympa et tout ce qu’il faut. Mais lors d’une virée en voiture, une balle perdue explose la vitre du véhicule et lui arrache la moitié du visage. Alors qu’elle est à l’hôpital, elle y rencontre Brandy Alexander, jeune transsexuel excentrique…



Et voici le point de départ d’un nouveau roman qui va, dans le détail, étudier son personnage autant que ceux qu’elle va rencontrer. Le mystére qui entoure Brandy Alexandre est aussi important aussi que le questionnement de Shannon, à savoir si elle va faire refaire cette machoire alors qu’elle en est devenu quasi muette (personne ne la comprend). Et comme souvent au fur et à mesure du roman, on va plonger dans la noirceur, dans une certaine pourriture de l’âme humaine. Le tout pour livre, à l’occasion quelques notes d’espoirs, laissant penser que tout cela pourrait amener vers une amélioration positive…



Une nouvelle fois, Palahniuk expérimente dans la narration. Flash Back, Flashforward, il déconstruit ici totalement son récit pour mieux caché son mystére et laisser le final dévoiler le tout, livrant une autre vision de l’histoire dans sa globalité. Et il le fait d’une maniére bien à lui, en jouant avec le scientifique, rendant moins glamour tout ce qu’il peut quand il peut. Alors si j’ai trouvé la derniére partie un peu longue, voici encore un excellent roman à lire au plus vite !
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Fight Club

Avis : 5/5



Personnages : 5/5

Décors : 5/5

Trame : 5/5

Emotion : 5/5

Globale : 5/5



La permière règle qui m'interdit de parler du Fight Club ne vaut pas ici. Il faut en parler, le partager, le propager le plus possible, le faire grandir jusqu'à ce qu'il prenne forme !  Chuck Palahniuk nous livre avec ce roman sa vision objective des maux de notre société, pas étonnant donc que David Fincher l'aie porté à l'écran en 1999, avec deux acteurs monstrueux : Edward Norton et Brad Pitt. Etant mon film de chevet, je me devais de lire ce qui en était à l'origine et franchement, je ne peux pas dire que j'ai été déçu !



Le narrateur ne dévoile jamais son identité. Ce "je", vous l'aimez immédiatement, parce que ça pourrait être vous. Vie normale, boulot, dodo, meubles Ikea, bouffe en kit, déprime, insomnie, etc. Une personne lambda avec une vie bien rangée, mais qui se fait vraiment chier au fond de lui et voit chaque jour le rapprocher un peu plus de la mort. C'est en rencontrant le second personnage, la cause de tous ses maux, Marla Singer, que tout commence réellement.  Ce "déchêt de l'humanité", comme elle le déclare volontiers, suicidaire, perverse et profitant du décès de ses voisins pour resquiller leur nourriture, va bouleverser à jamais le narrateur. Car après Marla vient le fameux, le vénéré Tyler Durden. Un type qui cumule deux jobs à sa manière : projectionniste qui insère du porno dans des films standards et serveur de banquets ; banquets lors desquels il urine dans les soupes ou pète sur les meringues des grands capitalistes. Tyler est un je-m'en-foutiste, désireux de voir la société changer radicalement, voyant que le consumérisme l'a tuée en douceur. Cet anarchiste débute son plan de remise à l'ordre en créant le premier Fight Club.



Sombre, lugubre, tout est décrit de manière brute et sans prendre de détours futiles. Cela peut parfois sembler abjecte, mais avec un minimum de recul, de bonne volonté et de rationalisme, on ne peut qu'adhérer. La maison de Paper Street a même son charme malgré les stockages de graisse provenant des liposuccions. 



Le roman demeure assez court et ressemble beaucoup au film. En lisant les lignes précédentes, vous voyez déjà le fil rouge : un insomniaque, rencontre avec une folle, rencontre avec idéaliste amateur de chaos, mise en commun, Fight Club, endoctrinement, Projet Chaos, réalité...



Les mots défilent et on vitupère contre les propos avant de devenir fataliste. Des scènes valent le détour et vous assez d'humeur maussade par l'euphorie, du rire à une empathie devant les gens de groupes de paroles. Et puis, on peut être en colère contre l'auteur qui nous ouvre les yeux sur notre propre vie...



Ecriture atypique, style décousu et bluffant, Chuck Palahniuk appuie là où ça fait mal. Son roman aurait eu moins d'impact sans son film éponyme devenu culte tant il sort de l'ordinaire, du politiquement correct. Une vraie jouissance à (re)découvrir et savourer !
Lien : http://bmds.ch/2019/12/26/fi..
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Pygmy

J’aime bien Palahniuk mais là il pousse le bouchon un peu loin . Passe encore l’histoire : une bande de zigues qui feraient passer les coréens du nord pour des sybarites ,infiltre les States dans le but d’y semer le chaos. On a le choix entre une Amérique obese et abrutie et une dictature fanatique et meurtrière, chouette ! Mais le pire c’est le langage censé refléter l’étrangeté des visiteurs mais qui rend le bouquin franchement pénible à lire . On va dire que c’est un flop !
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A l'estomac

Roman poupée russe cachant un recueil de nouvelles avec comme lien une histoire à la « Dix petits nègres » : un étrange vieillard,M.Whittier , offre à dix sept « écrivains » (ou persuadés de l’être) un atelier d’écriture un peu spécial , coupé du monde en un lieu clos . Ils devront en profiter pour pondre le chef-d’œuvre qui leur vaudra la célébrité . Mais c’est Palaniukh donc ça dysfonctionne dur . Quant aux nouvelles … c’est du brutal ( je suis assez cuirassé mais « Tripes » m’a un peu fait sursauter..) . Bref , au mieux de sa forme provocatrice et outrancière , sans oublier la fantaisie débridée ( voir les pseudo des personnages) , le Chuck . Je dois avouer que ce dézingage de l’obsession moderne du « quart d’heure de célébrité » m’est assez sympathique . Désolé…
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Orgasme

Le plus gros problème de ce bouquin est l'auteur lui-même, c'est un homme et ça se sent et se voit à tous les mots et pendant toute l'intrigue. A la vue du résultat de l'oeuvre, de son aboutissement et de son idée de départ, je pense que cela a du n'être qu'une bonne blague devant une bière pour glorifier une maison d'édition en mal. Bref, l'auteur donne malheureusement la voix à une héroïne qui amasse tous les clichés sans se déconstruire et fait grandement écho à tous ces hommes d'aujourd'hui qui ont du mal à prendre la femme à sa réelle mesure : sous travail par rapport à l'homme et éternelle victime résumée à son physique. Vraiment s'abstenir, car même l'erotisme vendu ne fait pas grimpé la température.
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Fight Club

Que la lecture de ce livre m'a été pénible!

J'aime habituellement l'originalité et la marginalité, le style polar, sombre et le fantastique, les thrillers bien glauques et les romans socio ou psycho mais là... Pas accroché du tout. Tout est décousu.

Au delà de la lecture peu agréable, impossible pour moi d'accrocher avec qui que ce soit ou quoi que ce soit dans cette histoire. Peut-être était ce volontaire de la part de l'auteur?

Quoi qu'il en soit, ce livre restera pour moi l'un des pires moments de lecture vécu jusqu'à présent... J'ai malgré tout été jusqu'au bout et le tout dernier chapitre relevait un rien le reste du roman. Cet auteur n'est définitivement pas pour moi
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Le Festival de la couille et autres histoir..

Il s'agit d'un recueil d'articles pour des journaux divers et variés. Certains reportages sont assez prenants, d'autres me sont tombés des mains (option lecture rapide activée). Des articles sont plus autobiographiques mais toujours sur un mode « qu'est ce que j'en bave », ce qui est un poil agaçant, comme dans sa fiction que je n'apprécie pas vraiment. Pourquoi l'avoir lu alors ? Probablement pour vérifier que je n'avais pas fait fausse route avant.
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Fight club 2

Ce tome fait suite au roman Fight Club de Chuck Palahniuk, publié en 1996 qu'il vaut mieux avoir lu avant, ou au moins avoir vu le film de David Fincher Fight Club (1999). Il comprend les 10 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015/2016, écrits par Chuck Palahniuk, dessinés et encrés par Cameron Stewart, avec une mise en couleurs de Dave Stewart. Les couvertures sont l'œuvre de David Mack. Le tome commence par une introduction de 2 pages rédigée par Gerard Howard, le responsable d'édition qui a poussé pour que son employeur publie le roman initial. Il se termine par une fin alternative au roman, en 10 pages de bandes dessinées réalisées par les mêmes auteurs.



Dix ans après les événements racontés dans Fight Club (le roman), le Narrateur a pris le nom de Sebastian. Il est marié avec Marla Singer, et ils ont un fils appelé Junior. Sebastian travaille pur une entreprise de conseil nommé Rize or Die, où il occupe un poste de bureau, sans joie et sans motivation. Il est sous traitement médicamenteux afin d'éviter une rechute et la réapparition de Tyler Durden. Marla souffre d'ennui et a recommencé à fréquenter des groupes d'entraide psychologiques, le dernier étant destiné aux malades souffrant de progéria (maladie également connue sous le nom de syndrome de Hutchinson-Gilford, provoquant des changements physiques ressemblant à une sénescence accélérée). La babysitteur de Junior a un comportement un peu apeuré vis-à-vis de Sebastian quand il rentre plus tôt que d'habitude.



En fait, Marla Singer n'en peut plus de cette normalité castratrice dans un pavillon de banlieue avec une pelouse bien entretenue et un mari d'une banalité effroyable et ennuyeuse. Elle a donc décidé de neutraliser le traitement médicamenteux de Sebastian. Le résultat ne se fait pas attendre : il se montre beaucoup plus fougueux au lit, même s'il ne s'en souvient pas forcément. Tyler Durden est de retour et il a de grands projets. Les succursales du Club vont pouvoir retrouver un objectif : projet Mayhem. Dans un bar, Sebastian se rend compte que le serveur a le visage tuméfié et une référence à la Genèse tatouée sur le cou. Il va en avoir des choses à raconter au docteur Wrong, son psychanalyste, lors de la prochaine séance.



20 ans après la parution du roman original, Chuck Palahniuk répond enfin à l'attente des lecteurs et des adorateurs du Fight Club : Tyler Durden, l'homme (le vrai) qui refuse la médiocrité de la société moderne, est de retour. Les clubs n'ont jamais cessé d'exister, mais sans leur maître idéologique, ils n'ont pu que perpétrer la mécanique des combats, sans que cette forme de préparation ne débouche sur quoi que ce soit. Au vu du titre, le lecteur s'attend à une suite en bonne et due forme au roman (à la rigueur au film de David Fincher). Dès les premières séquences, l'auteur confirme cet état de fait. Le lecteur doit être familier du récit original. Il doit se souvenir des personnages secondaires afin de les reconnaître lors de leur retour et pour comprendre le sens de leurs actions. Lorsque plusieurs membres d'un Club se mettent à psalmodier le nom de Robert Paulson, il faut savoir de qui il s'agit pour comprendre le sens de ce passage. De la même manière, il faut pouvoir se rappeler que la fréquentation de groupes d'entraide avait permis à Sebastian et Marla de se rencontrer initialement.



Rasséréné, le lecteur s'installe confortablement et se prête au jeu d'identifier les références à l'œuvre originale et s'en remet à l'auteur pour le secouer dans son fauteuil, le faire sortir de sa zone de confort et le contraindre à regarder la vérité en face. Les thèmes présents dans l'original resurgissent : l'absence de sens de la vie moderne, la sensation d'émasculation de l'homme végétant dans une vie banale sans pouvoir s'accomplir, l'asservissement de l'individu à sa sécurité matérielle, le recours aux médicaments pour supporter un quotidien médiocre et navrant, la pulsion de d'agir sur son environnement pour le maîtriser et le modeler. Tous les doutes sont balayés d'un revers de main : cette suite est légitime dans tous les sens du terme. Pour donner une suite à son roman le plus populaire, l'auteur a choisi une forme tout aussi populaire, celle de la bande dessinée. Les couvertures prennent la forme de peintures magnifiques et ironiques, réalisées par David Mack, l'auteur de la série Kabuki.



Cameron Stewart est un dessinateur ayant travaillé à plusieurs reprises avec Grant Morrison, scénariste exigeant et ambitieux, ayant également réalisé le scénario d'une des incarnations de la série Batgirl. En découvrant les premières pages, le lecteur observe des dessins réalisés dans une approche réaliste et descriptive, avec un degré de simplification qui les éloignent du photoréalisme, et qui leur donne une apparence moqueuse, voire ironique, dans certaines séquences. Il retrouve à plusieurs reprises des échos visuels du film de David Fincher, Stewart s'en inspirant pour créer des liens avec le premier Fight Club. Il retrouve ainsi l'ambiance un peu glauque de la salle où se tiennent les réunions du groupe d'entraide (renforcée par la mise en couleurs intelligente et sensible de Dave Stewart), la maison délabrée que Tyler Durden avait choisie comme quartier général (après la destruction de l'appartement du Narrateur), la vivacité et le tonus des rapports sexuels entre Marla et Tyler, et quelques autres éléments.



Dès la page 10, le lecteur observe que l'artiste surimpose des éléments dessinés par-dessus les cases proprement dites. C'est ainsi qu'apparaissent des gélules qui viennent masquer des visages ou des parties de phylactères, puis des pétales de fleurs, puis des comprimés qui semblent comme apposés sur les visages pour les masquer intentionnellement. Cameron Stewart dessine ces éléments de manière plus réalistes que ceux dans les cases, en y ajoutant un ombrage, comme s'ils étaient vraiment posés par-dessus la planche dessinée. Il constate également que l'artiste ne recherche pas une ressemblance avec les acteurs du film. Il n'est pas possible de reconnaître Brad Pitt et le visage de Sebastian n'évoque que vaguement celui d'Edward Norton.



De séquence en séquence, le lecteur se rend compte que l'approche de Cameron Stewart permet de mettre sur le même plan graphique des éléments qui sinon seraient apparus comme disparates parce qu'appartenant à des environnements trop éloignés (par exemple la pelouse bien tondue et la guérilla urbaine à Mogadiscio en Somalie). Il constate également que l'artiste ne se contente pas d'illustrer le scénario, mais qu'il utilise des techniques spécifiques à ce média. Par exemple, en page 20, le lecteur peut voir la tête de Sebastian ayant explosé (avec un œil voletant à travers la page) et expulsant les biens matériels qui constituaient sa prison. Il y a également le recours à ces éléments comme apposés sur la page. Il y a aussi possibilité de disposer côte à côte une case au temps présent et une case dans le passé. Dans le chapitre 4, il représente les déplacements d'un personnage par des pointillés sur un fond de plan. La page finale de ce même chapitre montre le sceau du Comics Code Authority (un organise d'autocensure des comics) maculé de sang, image à destination de lecteurs de comics.



Le choix de Cameron Stewart se révèle de plus en plus pertinent au fur et à mesure que l'intrigue avance. En effet, son approche graphique lui permet de représenter au premier degré les éléments de plus en plus déconcertants du récit, virant parfois à la parodie. Il faut dire que Chuck Palahniuk ne fait pas dans la demi-mesure : un dessin en pleine page montrant en contre plongée une dizaine d'individus atteints de progéria descendant en parachute sur un château (dont un dans son fauteuil roulant), des spermatozoïdes serpentant sur la page par-dessus les cases, des individus avec de franches expressions d'exaspération sur le visage, et bien d'autres surprises visuelles. Le lecteur peut alors trouver que la narration visuelle vire trop vers la farce, malgré une mise en couleurs qui reste discrète et sobre.



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- ATTENTION - La suite du commentaire comprend des divulgâcheurs. -

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En fin de tome, le lecteur se retrouve en butte au fait que Chuck Palahniuk lui a donné exactement ce qu'il attendait, et que pourtant le résultat constitue quelque chose de bien différent qui défie les attentes. Il a apprécié la simplicité narrative des dessins de Cameron Stewart, tout ayant conscience que les images ont permis de faire passer des associations d'idées mieux que le langage écrit ne l'aurait permis. Il a l'impression que cette histoire se termine en grosse farce, et que la leçon à en tirer n'est pas celle qu'il aurait souhaitée. Comme l'indique la phrase sur la couverture peinte de David Mack : il y a des amis imaginaires qui ne s'en vont jamais. Après lecture, ce constat s'applique bien sûr à Tyler Durden, mais aussi à Robert Paulson, un ami imaginaire dont l'auteur lui-même n'a pas pu se défaire, du fait de la pression de son lectorat, ou plutôt de la popularité acquise par le personnage. Cette suite de Fight Club ne fait pas que dépasser les attentes, elle dépasse les espérances en reprenant le récit et les thématiques là où l'auteur s'en était arrêté il y a 20 ans et en les ouvrant sur d'autres réflexions, tout aussi brutales (à commencer par le mélange entre réalité et fiction de l'auteur, mais aussi du lecteur).
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Fight Club

Premier roman de Chuck Palahniuk, Fight Club (1996) est une pépite de littérature. Et je ne suis pas juste fan de l’histoire, je suis fan également de la construction du récit, du rythme et du style de Chuck Palahniuk.



Pour un premier roman, Fight Club cumule pas mal d’atouts, à commencer par une adaptation cinématographique très fidèle (jusqu’au style), réalisé par un génie du 7e art, David Fincher. Culte dès le départ, ce roman est un ovni de littérature car il bouscule pas mal de codes et dépoussière le format.



D’abord, l’histoire est ultra moderne, générationnelle et fait appel à un personnage principal archétypal et très représentatif. Il est vraiment la voix de l’époque. Ce qu’il y a de fort dans ce roman, c’est le questionnement sociétal, philosophique sur ce que nous faisons de nos vies et sur la place de l’individu au sein de la communauté. La mise en scène, en situation de ce questionnement est d’une prodigieuse inventivité. Si Fight Club semble violent à première vue (bastons et autres…) la vraie violence est celle que l’individu s’impose pour étouffer sa nature, pour se fondre dans cette société qui les broie.



Je ne vais pas m’étendre sur l’histoire, mais si le livre est devenu culte, ce n’est pas que pour les bagarres, c’est qu’il contient une vraie réflexion sur la société.



Ce qui fait de Fight Club un roman à part pour moi (et Chuck Palahniuk un auteur à lire), c’est aussi la structure du roman qui est totalement non linéaire. Chuck Palahniuk navigue dans la temporalité de son histoire avec une maitrise impressionnante. Cette déconstruction du récit (la déconstruction c’est aussi un des thèmes de Fight Club) amène un rythme, un souffle au propos, une poétique purement formelle mais terriblement efficace. Les phrases, de vraies punchlines métaphysiques, des mantra sont d’une redoutable finesse et se répondent dans le texte et nous embarque dans un moment de folie littéraire.

La suite sur le blog…
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Orgasme

Les femmes du monde se faisant toutes subitement mener à la baguette (non, au sextoy !), vous y croyez-vous ? Un certain Chuck Palahniuk ne s'est pas privé de l'imaginer, il en a même fait un roman !

Orgasme (on passera sur le titre bien aguicheur de la version française, qui était beaucoup plus classe dans sa version originale anglaise : Beautiful You) ne fut pas forcément la lecture jouissive que j'attendais, mais ne fut pas un mauvais roman pour autant. Si le livre n'égale pas, à mes yeux, un Palahniuk au plus grand de son oeuvre, ce n'est pas le pire de ses romans (*louche du côté de Damnés*) et l'auteur à au moins le mérite de s'être un peu renouvelé.

Alors, finalement, de quoi ça parle, qu'est-ce qui cloche avec ce nouveau roman et y-a-t'il vraiment quelque chose qui cloche ?



Orgasme est le récit d'une jeune femme ordinaire qui voit brutalement (et c'est peu dire, à coup de gadin, de café latte renversé, de jupe remontée et de fesses à l'air) rentrer dans sa vie le jeune milliardaire le plus en vue de la planète : Linus Mawxell. Le riche businessman pose ses griffes sur la jeune femme et l'entraîne peu à peu dans sa quête du plaisir (du plaisir oui, mais du plaisir féminin !) effréné.



Pour commencer, ne vous fiez surtout pas au titre, à la couverture rose fluo ou aux prétendus airs de roman féministe que cacherait Orgasme. On est bien loin du roman érotique et idéaliste qui mettrait la femme sur un piédestal ! S'il est question de femmes, il n'y a rien de féministe dans l'histoire de Palahniuk, ne serait-ce que dans son héroïne Penny Harrigan, jeune femme banale, stagiaire dans un cabinet d'avocat, qui ne semble pas particulièrement ambitieuse (un peu engoncée dans cette idée que l'homme reste la cible à abattre et que malheureusement étant une femme...), pas particulièrement débrouillarde, qui a même l'air un peu gauche souvent, et surtout, qui n'hésite pas à se jeter dans les bras de Maxwell, le "méchant Prince charmant" de l'histoire. Quand au sexe, il est clairement présent dans le livre puisque l'histoire tourne autour du plaisir féminin, mais le roman n'a rien d'érotique, bien au contraire. Chaque scène évoquant le sexe, chaque ligne relatant l'une des expériences sexuelles de Maxwell sur Penny possède un caractère si scientifique et si froid qu'il est difficile de trouver les passages concernant plus émoustillants que glacials.



Car c'est ce qu'est le roman en définitive : une mise en scène glaçante sous forme de satire sur le contrôle des masses, le pouvoir des médias et la quête du plaisir. Une mise en scène dans laquelle l'auteur utilise les femmes (et si c'est à travers leur plaisir sexuel qu'elles sont manipulées, Palahniuk ne se gêne pas pour jeter des piques sur la société de consommation dans son ensemble : vêtements, chaussures, livres - la bit-lit surtout, ce qui m'a bien fait rigoler-, tout y passe plus ou moins).



Cet aspect de l'histoire, avec son lot de parodie et d'humour grinçant sur fond de vérité, m'a bien plu. C'est du Palahniuk tout craché. On reconnaît sensiblement l'auteur dans sa volonté de se moquer et de dénoncer les dérives de la société, de façon toujours plus ou moins flagrante. Dans son cynisme, son exagération et sa façon d'utiliser l'incorrect. Reste que, pour une fois, lisant un roman de l'auteur, je n'ai pas toujours eu l'impression de lire un roman de celui-ci. C'est cette impression qui m'est souvent restée collée à l'esprit et que je tiens pour responsable de ma petite déception vis-à-vis du livre. Du Palahniuk, certes, mais pas forcément comme je l'aime tant. Alors, est-ce à cause du style globalement plus épuré ( pas d'anaphores cette fois-ci, pourtant, je les ai cherché !), de son ton moins outrageux (enfin, tout dépend à quoi on est habitué je suppose, mais certainement moins malsain en tout cas), du caractère de son héroïne qui, si elle est attachante, reste très simpliste et banale comparée aux autres héroïnes de l'auteur, ou encore à cause de l'histoire en elle-même, satire plus réaliste (et encrée dans une certaine réalité) que les autres romans que j'ai pu lire de l'auteur... Peut-être.



En tout cas, si cet Orgasme m'aura laissé un petit goût de déception, on peut au moins reconnaître à Chuck Palahniuk sa faculté à puiser dans son temps pour, armé de sa plume acerbe et de ses idées tordues, nous livrer des histoires qui se moquent intelligemment, restent à l'esprit et se démarquent du lot ! Avec ce conte moderne dans lequel les femmes sont l'instrument de ses idées diaboliques et qui alterne entre plaisir, contrôle, rapport homme/femme et pouvoir des médias, il fera certainement mouche une fois de plus.
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Fight club 2

Avis de Grybouille (Chroniqueur sur le blog Léa Touch Book) :



Surpris... Voilà, oui, surpris, mais en bien !

Je n’avais pas lu, le premier volume de « Fight Club », j’ai découvert cette histoire en regardant le film.

Ce qui explique que j’ai été surpris par le côté barré de cette compilation, moins intimiste plus décalée mais c’est Palahniuk qui est aux manettes alors il faut suivre, accrochez-vous !





Ce roman graphique porte bien son nom, c’est un roman, du texte, des dialogues et une production graphique, des supers dessins, une qualité de réalisation au top, un univers qui vous transporte, une belle réussite.



L’histoire,

Dix ans se sont écoulés,

Sébastien morfle et les médocs sont son quotidien.

Marla, elle, aspire à retrouver une vie plus speed.

Ils ont un enfant, Junior qui se passionne pour… Enfin des choses qui ne sont pas forcément de son âge.

Le Docteur Wrong est là pour le suivre dans sa thérapie.

Tyler Durden refait surface…



Pour résumer, Sébastien après en avoir mis plein la gueule à ses adversaires, c’est à son tour d’en prendre plein la gueule, et maintenant on attend plus que vous pour commencer…



Bienvenue dans le projet CHAOS !



Grybouille en a encore les plumes toutes hérissées.
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Orgasme

Elle en a du bol, Penny Harrigan. Stagiaire dans un cabinet d’avocat, tout juste bonne à faire le café, elle se retrouve le cul à l’air devant Cornelius Linus Maxwell après s’être étalée lamentablement avec le plateau de cappuccinos qu’elle s’apprêtait à lui apporter. Un Maxwell qui n’est rien d’autre que l’homme le plus riche du monde doublé d'un Dom Juan que les tabloïds ont surnommé « Orgasmus Maxwell ». Lui qui jusqu’alors avait épinglé à son tableau de chasse une actrice six fois couronnée aux oscars, la présidente des États-Unis ou encore la future reine d’Angleterre semble être tombé de manière assez incompréhensible sous le charme de Penny, au point de l'invité à dîner. La jeune femme va vite découvrir que le bellâtre voue un culte au plaisir féminin et ne cesse de chercher à déclencher chez ses partenaires des orgasmes dévastateurs grâce à divers jouets de sa conception. D’abord éblouie par les torrents de jouissance que Maxwell parvient à provoquer en elle, Penny va rapidement se rendre compte que quelque chose cloche et que, loin de tout sentimentalisme, son amant la considère uniquement comme un cobaye. Où comment le conte de fée va virer au cauchemar...



Dès le départ, on se dit que Palahniuk se moque du monde. Qu’il force le trait, qu’il insiste lourdement sur les codes propres aux Mommy Porn pour mieux les égratigner. Impossible en effet de prendre au sérieux le délire du fumeux Cornélius Maxwell, expert implacable de l’anatomie féminine et de ses secrets se muant en terroriste psychopathe assoiffé d’argent et de pouvoir. Un maître de l’univers gagnant ses galons en fournissant aux femmes la drogue la plus dure jamais mise sur le marché, une dépendance à l’orgasme provoquée et entretenue par ses sextoys tous plus diaboliques les uns que les autres. L’histoire en elle-même est totalement déjantée, comme tous les personnages d’ailleurs (avec une mention spéciale pour Baba Barbe-Grise, prêtresse de la jouissance féminine vivant depuis deux cents ans recluse dans une grotte du fin fond de l’Himalaya et épuisant tous les disciples qui ont osé se frotter à son savoir).



Le risque quand on se lance dans un projet aussi parodique, c’est de rapidement tourner en rond et de finir par tourner à vide. Or ici, ce n’est jamais le cas. D’abord parce que c’est drôle et ensuite parce que Palahniuk ne se contente pas de se foutre de la mode érotico-porno actuelle. Son roman est aussi (et surtout) une satire sociale dénonçant la quête effrénée du plaisir entretenue par une industrie et des médias aux vues purement mercantiles. La réflexion sur la manipulation des masses est aussi très présente et on sent le plaisir qu’a eu l’auteur à mettre en scène puis dézinguer quelques travers très actuels de notre société.



Un pari compliqué mais parfaitement réussi. Le sens de l’hyperbole de l’auteur de Fight Club conjugué à son sens de l’ironie mordante offre au final un pastiche à l’absurdité jouissive. Tout ce que j’aime.


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A l'estomac

Livre inclassable et difficilement résumable, A l'Estomac m'a semblé relever davantage de l'exercice de style que d'une histoire racontée.



En 2 mots, il s'agit de raconter l'histoire de personnes qui fuient quelque chose, un secret de leur passé, et se retrouvent dans un lieu clos à penser à leur gloire médiatique future, une fois devenus écrivains. Et pour avoir quelque chose à raconter, ils vont commencer à se mutiler, à se tuer et à se manger mutuellement, tout en se racontant des histoires.



Ces histoires sont parfois vraies, ou teintées d'éléments du passé que le personnage fui, ou inventées purement et simplement.



Dès lors, personne ne révèle son vrai nom et les surnoms ont évidemment un rapport avec le passé et la nouvelle racontée.



Chemin faisant, on découvre que certains ne sont pas là par hasard et la fin se termine sur une non-fin, assez décevante pour moi, mais je n'en dis pas davantage.



La construction... est assez bluffante. Le roman avance par 3... un chapitre sur le huis clos, un poème de présentation d'un personnage et une nouvelle que le personnage raconte. Et ainsi de suite. Ce qui est fascinant au départ devient répétitif et lassant, en ce qui me concerne.



Que l'on ne s'y trompe pas... certaines nouvelles sont de réels bijoux, je pense au foetus de Marylin Monroe ou à l'histoire sur les bains bouillants. C'est brillant.



Mais si on saute 2 chapitres sur 3 et qu'on lit d'une traite les chapitres qui racontent l'histoire proprement dite, on n'a pas grand-chose. OK, ce n'est pas une chose à faire...



Le style... du Chuck Pahlaniuk... Pur jus de chique. Si vous n'aimez pas qu'on nomme une bite... une bite ou qu'on vous décrive en détail la décomposition d'un cadavre... ce livre n'est pas pour vous. Oserais-je surnommer Chuck ... Par-l'anus... au lieu de Pahlaniuk...?



Reste le fait que je me suis ennuyé comme rarement. Franchement. J'ai abandonné puis repris le livre une quantité de fois. Pas du tout scotché par le récit. Par l'histoire. Finalement, on se moque de ces fuyards qui veulent devenir célèbres en mangeant leurs congénères.



J'ai lu que Pahlaniuk dénonçait la société hyper médiatique, notre mode de vie, les médias, le star system... j'ai surtout la conviction que Pahlaniuk cherche l'effet facile (il est bon écrivain, clairement) en alignant les images fortes, choquantes et dérangeantes. Cela fonctionne. Le dégoût est au rendez-vous. La nausée est là, bien sûr. Mais l'émotion n'apparaît que rarement, pour moi.
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Survivant

C'est le seul ouvrage de Chuck Palahniuk (bon sang, mais comment on prononce ça fichtre ?!?) que j'ai lu à ce jour, mais ça m'a donné envie d'en lire d'autres.



Quelque part entre l'absurdité des préceptes de cette secte imaginaire et les fondations communes avec ses consœurs bien réelles, l'auteur nous emmène sur un sujet bien sérieux qui est celui du conditionnement, de l'enfermement mental, et du choix individuel.



Le libre arbitre existe-t-il vraiment ? Peut-on échapper à son destin, fût-ce un destin décidé non par un Dieu mais par ceux qui s'en revendiquent ?



Nos chaînes ne sont pas toutes d'acier et l'évasion ne suffit pas à faire d'un prisonnier un homme libre.
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Le Festival de la couille et autres histoir..

Après La lamentation du prépuce, Le festival de la couille. À quand Les monologues du vagin ?



Non, vous n'êtes pas sur le blog de Marc Dorcel, mais ce carnaval de la gonade est un livre de Chuck Palahniuk. C'est en fait une compilation de nouvelles ou articles que Chuck a écrit depuis Fight Club. Et c'est pas terrible.



Disons que Palahniuk fait du Palahniuk : du cul pour choquer le bourgeois, des interwiewés complètement azimutés, des situations trash ou délurées... Le cocktail est vu, revu et archirevu. Personnellement, je ne trouve pas Chuck intéressant quand il parle pendant 20 pages d'un concours de démolition de moissonneuses-batteuses ou qu'il explique comment un type a décidé de construire un château médiéval en Oregon.



Le hic, c'est que ces histoires sont des articles parus dans des magazines, genre une entrevue de Marilyn Manson par Chuck. C'est sans doute agréable à lire entre deux recettes et un régime minceur dans Biba, mais de là à en faire un livre, c'est un abus éditorial que de capitaliser sur le succès d'un auteur.



Reste une introduction intéressante où Chuck explique sa vie d'auteur, ses manières étranges pour collecter les anecdotes des autres afin d'en faire des romans à part entière. Il est bien évidemment doué pour dire les choses crûment et pour montrer une Amérique borderline. Les seuls textes que j'ai trouvé intéressants (à peine un quart du livre) sont ceux où il parle de l'assassinat de son père, de sa vie de mécanicien sur une chaine de montage ou de la folie qui entoure le fait que son livre est devenu un énorme film. C'est là qu'il est excellent, sans doute parce que, comme dans Fight Club, tout ce qu'il raconte est tiré de faits réels.
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