Craig Thompson

p.78-9.
Être rejeté au CAMP PAROISSIAL était encore pire qu'être rejeté à l'école. À l'école "laïque", je me sentais victime de la CRUAUTÉ DU MONDE. Je pensais que Dieu me récompenserait un jour pour avoir enduré ces épreuves quotidiennes. Mais le camp paroissial était un LIEU SACRÉ, et il semblait que les types les plus populaires avaient reçu de DIEU une BÉNÉDICTION social et physique, et que Dieu, pour de multiples raisons (j'en imaginais plein), ne m'appréciait guère.

p.59.
Je voulais brûler ces choses de l'enfance, car ces dessins, plutôt que de servir d'échappatoire, servaient de mémoire. Je voulais brûler mes souvenirs.

p.38-41.
Tous les soirs, j'aurais aimé, pouvoir m'enfuir.
J'faisais semblant : Piquant des amuse-gueules dans le placard de la cuisine, bourrant mon sac à dos de vêtements, et feignant un intérêt temporaire pour la géographie en consultant l'atlas de mes parents. Mais même là, je savais que j'étais incapable de faire semblant plus longtemps, que le VRAI MONDE pourrait seulement proposer de nouvelles menaces, et que je devrais être RECONNAISSANT de la sécurité que j'avais. De toute façon, j'avais trouvé un moyen plus facile pour m'échapper. J'essayais de dormir.

p.18-9.
Car j'étais un grand frère pitoyable. J'avais négligé mon rôle de protecteur dans les situations critiques. D'autres fois, alors que Phil voulait un compagnon de jeu, je demandais qu'on me laisse seul. Mais peut-être que le pire de tout, c'est que je le menaçais constamment avec mes découvertes décourageantes sur le "vrai monde", comme si mes trois ans de plus faisaient de moi un expert.

p.590.
Quand le puits s'assèche, les nomades migrent. Mais quand le sol stérile est à l'intérieur, où aller ?

p.577.
Mon rythme se ralentit suffisamment pour que mes souvenirs me rattrapent et me hantent.

p.556.
Pourtant, je voulais rester anonyme. Je n'osais parler à personne et je me sentais mal à l'aise avec ces gens si sûrs d'eux, si satisfaits d'eux-mêmes.

p.391.
J'ai endommagé le bateau pour éviter que le roi le saisisse pour sa guerre. J'ai tué l'enfant qui serait devenu le désespoir de ses parents. Et j'ai reconstruit le mur pour protéger le trésor enterré dessous, qui est l'héritage de deux orphelins.

p.355.
- Dieu sait qu'avec la morosité ambiante, rien ne vaut un peu de divertissement. De plus, la tradition veut que la société nous dédommage pour notre stérilité.
- Je n'aime pas ça.
- Il faut bien gagner sa vie. Et cette méthode vaut bien mieux que celles d'autres eunuques. Certaines d'entre nous profanent leur corps pour de l'argent.
- Profanent ? Comment ça ?
- En se prostituant.

p.349.
- Je n'ai jamais mangé d'aussi bonnes pitas !
- On dirait que notre Chamera a un don pour la cuisine.
- C'est parce que le sel vient directement de ses larmes.

p.347.
C'est sur nos âmes que nous devons travailler. Pas à l'ornement de nos chairs mortelles.

Notre déesse protectrice est BAHUCHARA MATA. Elle fut abordée dans le désert par des voleurs. Mais, plus qu'à son argent, ils en voulaient à son corps. Alors, pour éviter d'être violée elle se trancha les seins et les offrit aux voleurs en échange de sa vertu. Elle se vida de son sang dans le désert. Une martyre. Un symbole d'abstinence, d'impuissance, et d'auto-mutilation.

p.265.
Il choisit le LAIT et fut loué :
- Tu as choisi la FITRA – la disposition naturelle – et si tu avais pris le vin, ton peuple se serait égaré.

Les bébés pleurent à la naissance car l'âme sait qu'elle est séparée d'ALLAH.

J'appris à écouter les couleurs [...] ... à dissoudre le temps... à estomper les distances.

Quand on lui demanda "Qu'est-ce que le Grand Djiad ?", il répondit : "C'est le combat contre soi-même"

- Cet individu est un criminel !
- Non... C'est mon ami Zacchée !
- Est-ce qu'il tient son nom du petit bonhomme qui est grimpé au sycomore ?
- Tu te moques de moi ?!
- C'est une référence biblique.
- Eh ben, je ne suis pas religieux. Ni un "petit bonhomme". Je suis le dernier des Lumpkins !
- Peu probable. Les Lumpkins étaient grands et maigres.
- T'en as déjà vu ?
- Ils ont tous disparu.
- Pas tant que je serai là. Eh ouais ! Je suis l'orphelin de mon espèce ! Et toi ? Tu dis que t'es un poulet, hein ? Pour moi, les poulets c'est des filles. Pour les mecs, on dit Coqs !
- Mon père est un Coq... Je me sens donc plutôt poulet.
- Mais ça veut rien dire !
- Mon espèce à moi, au moins, n'est pas une erreur de la nature.
- Viens que je te montre la nature de tes erreurs !

Something about being rejected at CHURCH CAMP felt so much more awful than being rejected at school.

-Lieutenant Gérôme le Gnome Allen. Tu peux m'appeler Gerry, GG, P'tit G...
-Lieutenant ? Tu as fait la guerre ?
-La vie est une guerre, gamin.

- Je n'ai jamais vu d'ombres aussi étirées
- Elles sont AMBITIEUSES aujourd'hui, mais moi pas.