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Citations de Daniel Pennac (2583)


Page 21: -Si Dieu existe, j’espère qu’il a une excuse valable
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Un nom ne veut rien dire sans son histoire.
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La jeunesse d'aujourd'hui est plus jeune que la jeunesse d'hier. Tout trop vite. Ils font tout trop vite. Ca ne se concentre pas.
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On ne l’avait pas tué. Sa fourrure avait été trop abîmée pour être vendue. Alors ce fut le zoo. Enfin, LES ZOOS.
- « L’homme est collectionneur. »
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Toute gosse déjà, je détestais Le Petit Prince de Saint-Exupery. Aujourd’hui, je le confirme, cette fable est un mensonge : les financiers ne comptent pas les étoiles ! Et quand ils les consultent, c’est pour embaucher le neveu taré de leur bonne femme à la place d’un candidat qualifié. Tu veux que je te dise Mallaussène ? La divination sous toutes ses formes, c’est l’excuse du népotisme d’entreprise. On devrait décapiter les chasseurs de têtes et conseiller aux postulants de s’inventer des thèmes astraux de surdoués increvables. C’est ça qu’elle devrait faire, ta sœur Thérèse ! Il faut dynamiter la connerie de l’intérieur.
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On ne force pas la curiosité, on l'éveille.
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En repensant à toutes mes peurs, j'ai établi cette liste de sensations : la peur du vide broie mes couilles, la peur des coups me paralyse, la peur d'avoir peur m'angoisse toute la journée, l'angoisse me donne la colique, l'émotion (même délicieuse) me flanque la chair de poule, la nos- talgie (penser à papa par exemple) mouille mes yeux, la surprise me fait sursauter (même une porte qui claque ), la panique peut me faire pisser, le plus petit chagrin me fait pleurer, la fureur me suffoque, la honte me rétrécit. Mon corps réagit à tout. Mais je ne sais pas toujours comment il va réagir.
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- A quoi ils ressemblent?
- Les hommes? Deux pattes et un fusil.
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Mais c’est cela enseigner : c’est recommencer jusqu’à notre nécessaire disparition de professeur.
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Elle dort comme elle a toujours dormi, à l'abri de la vie.
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Nous sommes-nous laissé aveugler par cet enthousiasme? Avons-nous cru qu’il suffisait à un enfant de jouir des mots pour maîtriser les livres? Avons-nous pensé que l’apprentissage de la lecture allait de soi, comme ceux de la marche verticale ou du langage - un autre privilège de l’espèce, en somme? Quoi qu’il en soit, c’est le moment que nous avons choisi pour mettre fin à nos lectures du soir.
L’école lui apprenait à lire, il y mettait de la passion, c’était un tournant de sa vie, une autonomie nouvelle, une autre version du premier pas, voilà ce que nous nous sommes dit, très confusément, sans nous le dire vraiment, tant l'événement nous parut >, une étape comme une autre dans une évolution biologique sans heurt.
P.51
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Bon dieu, il n’est pas pensable que ce gosse n’ait pas compris le contenu de ces quinze lignes! Ce n’est tout de même pas la mer à boire, quinze lignes!
Nous étions son conteur, nous sommes devenu son comptable.
- Puisque c’est comme ça, pas de télévision tout à l’heure!
Eh oui...
Oui... La télévision élevée à la dignité de récompense ... et, par corollaire, la lecture ravalée au rang de corvée... c’est de nous, cette trouvaille...
P. 58
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Quand un être cher nous donne un livre à lire, c’est lui que nous cherchons d’abord dans les lignes, ses goûts, les raisons qui l’ont poussé à nous flanquer ce bouquin entre les mains, les signes d’une fraternité. Puis, le texte nous emporte et nous oublions celui qui nous y a plongé; c’est toute la puissance d’une oeuvre justement que de balayer aussi cette contingence là!
P.97
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Un responsable, c'est la chose au monde la plus difficile à trouver quand il faut prendre une décision, mais la plus facile à inventer quand les choses tournent mal.
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Daniel Pennac
« Parlons un peu de lecture à présent. Du fameux rôle de la lecture. Loin de moi l'idée que la littérature soit la panacée absolue contre l'idiotie suiviste ou la consommation hypnotique. (….) Mais tout de même, tout de même, je n'arrive pas à m'ôter de l'idée, que la compagnie de nos auteurs favoris nous rendent plus fréquentables à nous-mêmes, plus aptes à préserver notre liberté d'être, à contrôler notre désir d'avoir et à nous consoler de notre solitude. C'est cette liberté qu'il est prudent de rendre à nos élèves les plus fâchés avec la littérature en les réconciliant avec la lecture. 
Pourquoi, d'ailleurs, sont-ils tellement fâchés avec la lecture ces jeunes gens? 
(…) Je vous propose l'exercice suivant. Au début de la prochaine année scolaire, postez-vous à la porte d'une librairie :
Vous constaterez que la plupart des élèves y entrent comme dans une pharmacie. Ils se présentent au libraire avec la fameuse "listes des livres à lire", comme un patient avec son ordonnance. Ils voient le libraire disparaître dans son officine, la liste à la main, et ressurgir derrière la pile des oeuvres "prescrites". Soit dit en passant, le terme de "prescription" ne me paraît pas le mieux approprié s'agissant de l'incitation à la lecture. Il sent trop sa potion: "Vous me lirez trois gouttes de Mallarmé (à chaque auteur français faire correspondre un italien) matin et soir dans un grand verre de commentaire... Un mois d'Education sentimentale et nous verrons ce que donnent vos analyses... La Recherche du temps perdu, n'interrompez surtout pas le traitement avant la fin."
Abominable. 
Leur scolarité achevée, la plupart de ces jeunes adultes considéreront tout juste ces auteurs comme des noms donnés par le programme scolaire à l'obligation de lire. Loin de protester le jour où un fast-food remplacera la librairie ou la bibliothèque de leur quartier, ils y déposeront leur progéniture pour aller passer ailleurs que dans les livres ce moment de liberté. 
Cette indifférence à la lecture est aussi la conséquence d'un enseignement médico-légal de la littérature. Mais nous en concluons hâtivement qu'ils ne s'intéressent pas à la littérature - et, partant, qu'ils "n'aiment pas lire." 
En réalité, comme certains médecins spécialistes s'intéressent davantage à la maladie qu'aux malades, il arrive trop souvent que nous autres pédagogues menions bataille pour la littérature sans nous soucier de faire des lecteurs. Nous nous posons en gardiens d'un temple dont nous déplorons qu'il se vide mais en nous félicitant qu'il soit si savamment gardé. 
Gardiens du temple
Gardien du temple, c'est ce qui se recrute le mieux, c'est ce qui est le plus facile à former. (…)
Prenez un livre, un auteur, un mouvement littéraire, aspirez sa substantifique moelle, vitrifiez-la, décrétez-en le culte, vous aurez votre temple et avec les diplômes nécessaires et un peu d'entregent, vous en deviendrez le gardien. 
Les gardiens du temple se reconnaissent à ce qu'ils décrètent et déplorent. 
Décrètent l'absolue nécessité de lire mais déplorent la mort de la littérature (Ah la la, plus un romancier digne de ce nom depuis Gide (ou Svevo)! Plus un philosophe depuis Sartre (ou Croce)! Rien de neuf depuis le surréalisme (ou le futurisme)...), décrètent l'excellence, déplorent la médiocrité, comme ce critique littéraire qui, tous les ans s'exclame invariablement: Six cents nouveaux romans et pas un qui soit lisible! 
Les Gardiens du Temple décrètent et déplorent... Mais ne font rien passer.
(…) 
On l'aura compris, gardien du temple, ce n'est pas une fonction, c'est un état d'esprit, un rôle. C'est la lecture limitée à la connaissance, la connaissance considérée comme une propriété privée et la place de concierge garantie à vie. Le gardien du temple cultive la certitude qu'aujourd'hui la transmission ne peut plus se faire... 
Les passeurs
D'autres, heureusement - professeurs, critiques littéraires, libraires, bibliothécaires - préfèrent être des passeurs. Et c'est beaucoup plus qu'un rôle, c'est une manière d'être, un comportement. Ceux-là, les passeurs, sont curieux de tout, lisent tout, ne confisquent rien, et transmettent le meilleur au plus grand nombre. 
Passeurs sont les parents qui ne songent pas seulement à armer leurs enfant de lectures utiles pour les diplômer au plus vite, mais qui, connaissant le prix inestimable de la lecture en soi, souhaitent en faire des lecteurs au long cours.  
Passeur est le professeur de littérature dont le cour vous donne envie de vous précipiter dans la première librairie venue. (…) 
Passeur est le libraire qui initie ses jeunes clients aux arcanes de la classification, qui leur apprend à voyager entre genres, thèmes, auteurs, pays, époques... qui fait de sa librairie leur univers. 
Passeurs les universitaires qui ne se bornent pas à former des chirurgiens en littératures, mais des éveilleurs de conscience, des allumeurs d'émerveillement. 
Passeur le bibliothécaire capable de raconter les romans présents sur ses étagères! 
(…) Passeur, le critique littéraire qui lit tout, découvre et donne à lire le jeune romancier, le jeune dramaturge, le nouveau poète, ou qui ressuscite la grande plume oubliée, au lieu de se rengorger dans sa vanité de fossoyeur raffiné. 
(…) La lecture nous est une compagnie qui ne prend la place d'aucune autre et qu'aucune autre compagnie ne saurait remplacer. Elle ne nous offre aucune explication définitive sur notre destin mais tisse un réseau serré de connivences entre la vie et nous. Infimes et paradoxales connivences qui disent le paradoxal bonheur de vivre alors même qu'elles éclairent l'absurdité tragique de la vie. En sorte que nos raisons de lire sont aussi étranges et personnelles que nos raisons de vivre.  
Oui, telle est la paradoxale mission du passeur de livres: offrir à chacun de nous le plaisir secret d'être le Gardien de notre propre Temple.  (…)»
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le commissaire Cercaire parle à Benjamin :
_Et vous, c'est comment, votre nom, déjà ?
_C'est çà, la vie ; il y a les connus et les inconnus. Les connus tiennent à faire reconnaitre, les inconnus aimeraient le rester, et ça foire.
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En aura-t-elle proféré, des sottises, ma génération, sur les rituels considérés comme marque de soumission aveugle, la notation estimée avilissante, la dictée réactionnaire, le calcul mental abrutissant, la mémorisation des textes infantilisante, ce genre de proclamation...
Il en va de la pédagogie comme du reste : dès que nous cessons de réfléchir sur des cas particuliers (or, dans ce domaine, tous les cas sont des cas particuliers), nous cherchons, pour régler nos actes, l'ombre de la bonne doctrine, la protection de l'autorité compétente, la caution du décret, le blanc-seing idéologique. Puis nous campons sur des certitudes que rien n'ébranle, pas même le démenti quotidien du réel.

P141, édition folio.
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Daniel Pennac
Quand on n'a ni le temps ni les moyens de s'offrir une semaine à Venise, pourquoi se refuser le droit d'y passer cinq minutes?
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Le vrai plaisir du roman tient en la découverte de cette intimité paradoxale: L'autre et moi... La solitude de cette écriture réclamant la résurrection du texte
par ma propre voix muette et solitaire.

Le professeur n'est ici qu'une marieuse. L'heure est venue qu'il s'esbigne sur la pointe des pieds.
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Chaque lecture est un acte de résistance.

Une lecture bien menée sauve de tout , y compris de soi-même.
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