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Citations de Dante Alighieri (472)


Je me tournai vers le côté, avec la peur
d’être abandonné, lorsque je vis
le sol obscur devant moi seul ;
et mon consolateur : « Pourquoi crains-tu ? »
commença-t-il à dire, tourné vers moi.
.« Ne vois-tu pas que je suis là, pour te guider ?
Le soir tombe là-bas où est enseveli
le corps d’où je faisais de l’ombre :
Naples le garde, et Brindes l’a perdu.

(Purgatoire - Chant III - V 19-27 - traduction Jacqueline Risset)
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Je me tournai à main droite, attentif
à l’autre pôle, et je vis quatre étoiles
jamais vues, sinon par les premiers regards *.

* les quatre vertus cardinales (Prudence, Justice, Force, Tempérance) représentent peut-être la Croix du Sud, ou encore des étoiles inconnues, invisibles dans notre hémisphère. Les premiers regards sont ceux d’Adam et Ève au paradis terrestre (situé justement dans l’hémisphère Sud).

(Purgatoire - Chant I - V 22-24 - traduction Jacqueline Risset)
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Pour courir meilleure eau elle hisse les voiles
à présent la nacelle de mon génie
qui laisse derrière soi mer si cruelle :
et je chanterai le second royaume
où l’esprit humain se purifie
et devient plus digne de monter au ciel.
Mais qu’ici la morte poésie resurgisse,
ô saintes Muses, puisque je suis à vous ;

(Purgatoire - Chant I - V 1-8 - traduction Jacqueline Risset)
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Mon guide et moi par ce chemin caché
nous entrâmes, pour revenir au monde clair ;
et sans nous soucier de prendre aucun repos,
nous montâmes, lui premier, moi second,
si bien qu’enfin je vis les choses belles
que le ciel porte, par un pertuis rond ;
Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles.

(Enfer - Chant XXXIV - V 133-139 - traduction Jacqueline Risset)
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Lorsqu’il eut fini de parler, le voleur
leva les deux mains en faisant la figue* :
« Dieu », cria-t-il, « tiens, c’est pour toi. »
J’eus dès lors de l’amitié pour les serpents,
car l’un s’enroula autour de son cou,
comme s’il disait : « Je ne veux plus t’entendre » ;
et un autre autour de ses bras,et il s’y noua lui-même par-devant
si fort, qu’il ne pouvait plus faire un mouvement.

(* en faisant la figue : figure obscène formée en repliant les doigts de la main de façon à faire saillir le pouce entre l’index et le médius.)

(Enfer - Chant XXV - V 1-8 - traduction Jacqueline Risset)
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Qu’Ovide se taise sur Aréthuse et sur Cadmos ;
car si sa poésie change la première en source,
le second en serpent, moi je ne l’envie pas :
jamais il ne transmua deux natures face à face
de telle façon que les deux formes
fussent en mesure d’échanger leur substance.

(Enfer - Chant XXV - V 97-102 - traduction Jacqueline Risset)
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Debout dans la montagne est un grand vieillard,
qui tourne le dos à Damiette
et regarde Rome, comme son miroir.
Sa tête est façonnée d’or fin,
ses bras et sa poitrine sont en pur argent,
puis il est de bronze jusqu’à la fourche ;
de là jusqu’en bas il est de fer trempé,
sinon que son pied droit est de terre cuite ;
et il s’appuie sur celui-là plus que sur l’autre.
Chaque partie, à part l’or, est percée
d’une blessure par où coulent des larmes,
lesquelles, en s’amassant, trouent cette grotte.
Leur cours descend de roche en roche dans la vallée ;
elles forment l’Achéron, le Styx, le Phlégéton ;
puis elles s’en vont en bas par un étroit canal,
jusqu’à ce point d’où on ne descend plus,
elles font le Cocyte ; et quel est cet étang,
tu le verras, n’en parlons pas ici. »

(Enfer - Chant XIV - V 103-120 - traduction Jacqueline Risset)
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Mon bon maître me dit : « Regarde
celui qui a une épée dans sa main,
qui vient avant les autres comme un roi :
c’est Homère poète souverain ;
après lui vient Horace satiriste ;
Ovide est le troisième, et Lucain le dernier.
Puisque chacun concorde avec moi dans ce nom
que la voix seule a prononcé,
ils me font honneur, et ils font bien. »
Ainsi je vis se rassembler la belle école
de ce seigneur au très haut chant
qui vole comme un aigle au-dessus des autres.
Quand ils eurent conversé un peu ensemble,
ils se tournèrent vers moi en signe de salut,
et mon maître sourit de cet accueil ;
mais ils me firent plus d’honneur encore,
car ils me mirent dans leur compagnie,
et je fus le sixième parmi ces sages.

(Enfer - Chant IV - V 85-102 - traduction Jacqueline Risset)
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Tout comme à Arles, où le Rhône s’attarde,
ou à Pola, auprès du Carnaro
qui clôt l’Italie, baignant ses confins,
les sépulcres font le sol inégal,
ainsi en était-il ici, de tous côtés,
mais la façon était bien plus amère ;
des feux épars couraient entre les tombes
qui les embrassaient si fortement,
qu’aucun art ne requiert un fer plus brûlant.
Tous les couvercles étaient levés ;
des plaintes si violentes en sortaient
qu’elles semblaient bien de malheureux et d’offensés.
Et moi : « Maître, qui sont ces gens,
ensevelis dans ces tombeaux,
qui poussent des soupirs si douloureux ? »
Et lui à moi : « Ce sont les hérésiarques
avec leurs disciples de toutes sectes,
et leurs tombeaux sont plus remplis que tu ne crois.
Ici gît le semblable avec le semblable,
et les sépulcres sont plus ou moins brûlants. »
Et quand il eut tourné à main droite,
nous passâmes entre les supplices et les hauts remparts.

(Enfer - Chant IX - V 112-133 - traduction Jacqueline Risset)
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Ces gens qui sont dans les tombeaux
pourrait-on les voir ? déjà tous les couvercles
sont levés, et nul ne fait la garde. »
Il répondit : « Tous seront refermés
lorsqu’ils reviendront de Josaphat
avec les corps qu’ils ont laissés sur terre.
Avec Épicure tous ses disciple
sont leur cimetière de ce côté,
eux qui font mourir les âmes avec les corps.

(Enfer - Chant X - V 7-115 - traduction Jacqueline Risset)
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Quand je levai un peu plus les yeux,
je vis le maître de ceux qui savent,
assis parmi la famille philosophique.
Tous le regardent, et tous lui font honneur :
là je vis d’abord Socrate et Platon,
qui sont devant les autres, plus près de lui,
Démocrite qui soumet le monde au hasard,
Diogène, Anaxagore et Thalès,
Empédocle, Héraclite et Zénon ;
et je vis celui qui décrit les qualités des plantes,
je veux dire Dioscoride ; et puis je vis Orphée,
Tullius et Linus et Sénèque moral ;
Euclide géomètre et Ptolémée,
Hippocrate, Avicenne et Galien,
Averroès, qui fit le grand commentaire.

(Enfer - Chant IV - V 130-144 - traduction Jacqueline Risset)
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Il le fit tournoyer trois fois avec les eaux ;
à la quatrième il dressa la poupe en l’air,
et enfonça la proue, comme il plut à un Autre,
jusqu’à ce que la mer fût refermée sur nous. »

(Enfer - Chant XXVI - V 139-142 - traduction Jacqueline Risset)
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La plus haute branche de la flamme antique
se mit à tressaillir en murmurant,
pareille à celle que le vent tourmente.
Puis agitant sa pointe çà et là
comme si c’était la langue qui parlait,
elle jeta au-dehors une voix, et dit :
« Quand je quittai Circé, qui me cacha
plus d’une année là-bas près de Gaète,
avant qu’Énée lui donnât ce nom,
ni la douceur de mon enfant, ni la piété
pour mon vieux père, ni l’amour dû
qui devait faire la joie de Pénélope,
ne purent vaincre en moi l’ardeur
que j’eus à devenir expert du monde
et des vices des hommes, et de leur valeur ;
mais je me mis par la haute mer ouverte,
seul avec un navire et cette compagnie
petite par qui jamais je ne fus abandonné.

(Enfer - Chant XXVI - V 85-102 - traduction Jacqueline Risset)
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Lorsque la flamme fut arrivée au point
où mon guide jugea qu’il était temps et lieu,
je l’entendis parler en cette forme :
« Ô vous qui êtes deux dans un seul feu,
si j’ai mérité de vous dans ma vie,
si j’ai mérité de vous peu ou prou,
quand j’écrivis mes hauts vers dans le monde,
ne partez point : que l’un de vous me dise
où, se perdant lui-même, il est allé mourir. »

(Enfer - Chant XXVI - V 76-84 - traduction Jacqueline Risset)
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qui donc est dans ce feu si fourchu à sa pointe
qu’on dirait qu’il jaillit du bûcher
où furent mis Étéocle et son frère ? »
« Là-dedans », me dit-il, « endurent leur tourment
Ulysse et Diomède ; ainsi ils vont ensemble
au châtiment comme ils allaient à la colère ;
et dans leur flamme ils pleurent
la ruse du cheval qui ouvrit la porte
par où sortit la noble semence des Romains.
Ils y pleurent la ruse qui fit que morte
Deidamie se plaint encore d’Achille,
et y expient le vol du Palladium. »

(Enfer - Chant XXVI - V 52-63 - traduction Jacqueline Risset)
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Dante Alighieri
Dans la profonde et splendide substance de la haute lumière, m’apparurent trois cercles de trois couleurs et de même étendue ; et l’un par l’autre, comme une Iris par une Iris, paraissait réfléchi ; et le troisième paraissait un feu qui d’ici et de là également émane. Oh ! combien la parole est courte, et combien faible près de ma pensée ! Et celle-ci, près de ce que je vis, est telle, que « peu » ce n’est pas assez dire. O lumière éternelle, qui seule en toi reposes, seule te connais, et, connue de toi et te connaissant, t’aimes et te souris ! Ce triple cercle, qui paraissait se produire en toi comme un rayon réfléchi, regardé un peu par mes yeux tout autour, au-dedans de soi me parut offrir de sa propre couleur notre image peinte, là où toute ma vue était plongée.

Tel que le géomètre qui tout entier s’applique à mesurer le cercle, et, pensant, ne trouve point ce principe dont il a besoin ; tel étais-je à cette vue nouvelle ; je voulais voir comment l’image convient au cercle, et comment elle y a son lieu ; mais point n’auraient à cela suffi mes propres ailes, si mon esprit n’eût été frappé d’un éclair par lequel s’accomplit son désir. A la haute imagination ici manqua le pouvoir ; mais déjà, comme une roue mue également, tournait mon désir et le velle l’Amour qui meut le Soleil et les autres étoiles.
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Dante Alighieri
Et le soleil plus lent brillait dans le cercle du midi, qui d’ici et delà se déplace selon les aspects, lorsque, comme celui qui pour la guider va devant une troupe, s’arrête s’il rencontre quelque chose nouvelle, s’arrêtèrent les sept Dames à l’extrémité d’une ombre pâle, telle que, sous des feuilles vertes et noires, en offrent les Alpes près de leurs froids ruisseaux. Devant elles, il me parut voir l’Euphrate et le Tigre sortir d’une fontaine, et comme des amis lentement se séparer.

— O lumière, ô gloire de la race humaine, quelle est cette eau qui s’épand d’une même source, et se divise en s’éloignant ? A cette prière, il me fut dit : « Prie Mathilde de te le dire ! » et alors, comme qui se disculpe d’une faute, la belle dame répondit : « cela et d’autres choses lui ai-je dites, et je suis sûre que l’eau du Léthé ne les a pas effacées en lui. »

Et Béatrice : « Peut-être un souci plus grand, qui souvent trouble la mémoire, a obscurci les yeux de son esprit. Mais vois Eunoé, qui coule là : mène-l’y, et comme tu l’as accoutumé, ranime sa force défaillante. »

Comme une noble âme qui point ne s’excuse, mais du vouloir d’autrui fait son propre vouloir, dès qu’un signe au dehors l’a manifesté, sitôt qu’elle m’eut pris la belle Dame se mut, et à Stace gracieusement elle dit : « Viens avec lui ! »

Si j’avais, Lecteur, plus de place pour écrire, je chanterais en partie le doux boire, dont jamais je n’eusse été rassasié ; mais parce que pleines sont toutes les feuilles destinées à ce second Cantique, ne me laisse pas davantage aller le frein de l’art.

Je revins de la très sainte onde, renouvelé comme des plantes qu’une vie nouvelle a revêtues d’un nouveau feuillage, pur et préparé à monter aux étoiles.
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Je levai les yeux, croyant voir Lucifer comme je l’avais laissé, et je le vis les jambes en haut. J’en fus alors si troublé, comme le pensent les gens vulgaires qui ne se représentent pas quel est le point que j’avais dépassé.

« Lève-toi, dit le Maître ; la route est longue, et le chemin mauvais, et déjà le soleil revient à mi-tierce. »

Le lieu où nous étions, n’était pas une salle de palais, mais un cachot naturel, dont rude était le sol, et où la lumière manquait.

— Avant que je me dégage de l’abîme, dis-je quand je fus debout, avec moi, Maître, discours un peu pour me tirer d’erreur. Où est la glace ? et celui-là, comment est-il renversé ? et comment, en si peu de moments, le soleil a-t-il du soir au matin accompli le trajet ? Et lui à moi : « Tu t’imagines être encore de l’autre côté du centre où je m’accrochai au poil de l’horrible ver qui perce le monde. Tu as été là aussi longtemps que j’ai descendu : quand je me retournai, tu dépassas le point où tend tout ce qui pèse. Et maintenant tu es arrivé a l’hémisphère opposé à celui qui recouvre le vaste aride, et au milieu duquel consommé fut l’homme qui naquit et vécut sans péché. Tu as les pieds sur la petite sphère qui forme l’autre face de la Giudecca. Ici il est matin, quand là il est soir : et celui dont le poil nous a servi de degrés, est dans la position où il était d’abord. De ce côté il tomba du ciel, et la terre qui auparavant surgissait, par l’effroi qu’elle eut de lui, se fit de la mer un voile, et se remontra dans notre hémisphère ; et peut-être que pour le fuir, elle laissa vide l’espace qui apparaît là, et en haut se retira. »

Là en bas est un lieu éloigné de Belzébub autant que la tombe s’étend : l’indique, non la vue, mais le bruit d’un petit ruisseau, qui descend par la fente d’un rocher que son cours a rongé, et autour duquel il coule par une faible pente.

Le Guide et moi nous suivîmes ce chemin obscur pour retourner dans le monde lumineux ; et sans avoir souci d’aucun repos, nous montâmes, lui le premier, moi le second, tant qu’enfin, par un trou rond, j’aperçus les belles choses que le ciel porte, et de là sortant, nous revîmes les étoiles.
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Nul tonneau, fuyant par la barre ou les douves, n’est aussi troué qu’un damné que je vis, fendu du menton jusque là d’où les vents s’échappent. Entre les jambes pendaient les boyaux : à découvert était la courée, et le dégoûtant sac où en excréments se transforme ce qu’on mange.
Tandis que sur lui je tenais mes yeux fixés, il me regarda, et avec la main s’ouvrit la poitrine, disant : « Vois comme je me déchire. Vois comme dépecé est Mahomet : devant moi Ali va pleurant, le visage fendu du menton jusqu’à la chevelure. Tous ceux qu’ici tu vois furent, de leur vivant, des semeurs de scandale et de schismes ; et pour cela sont-ils fendus de la sorte.
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Un- ange apparaît aux
deux voyageurs.

Je voyais s'avancer la belle créature
Avec sa robe blanche et sa blanche ceinture,
Le front plein de lumière, et dans l'azur lointain
Tremblotant comme fait l'étoile du matin.
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