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Citations de Daphné Du Maurier (1122)


- Quand il s'agit de piller, il serait difficile de faire entre vous une différence. Un royaliste sait aussi bien détruire qu'un rebelle.
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Si seulement on pouvait inventer quelque chose, dis-je vivement, qui conserve un souvenir dans un flacon, comme un parfum, et qui ne s'évapore, ne s'affadisse jamais. Quand on en aurait envie, on pourrait déboucher le flacon et on revivrait l'instant passé.
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« C’était son lit. Un beau lit, n’est-ce pas ? J’y laisse la couverture d’or, celle qu’elle préférait. Voilà sa chemise de nuit, dans la pochette. Vous l’avez touchée, n’est-ce pas ? « Elle sortit la chemise de son enveloppe et la déploya devant moi. « Touchez-la, prenez-la, dit-elle. Comme c’est doux et léger, n’est-ce pas ? Je ne l’ai pas lavée depuis qu’elle l’a mise, pour la dernière fois. Je l’avais disposée ainsi, avec la robe de chambre et les pantoufles, la nuit où elle n’est pas revenue, la nuit où elle s’est noyée.
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"Rebecca, toujours Rebecca. Je ne serais jamais débarrassée de Rebecca. Peut-être que je la hantais ainsi qu'elle me hantait ; elle regardait du haut de la galerie, comme avait dit Mrs D'Anvers, elle était assise à côté de moi quand je faisais mon courrier à son bureau. Cet imperméable que j'avais porté, ce mouchoir dont je m'étais servie, ils étaient à elle. Peut-être m'avait-elle vue les prendre. Jasper avait été son chien et courait maintenant sur ses talons. Les roses étaient à elle et je les cueillais. M'en voulait-elle et me craignait-elle comme je lui en voulais? Désirait-elle que Maxim fût de nouveau seul dans la maison? J'aurais pu lutter contre une vivante, non contre une morte." (P. 423)
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On dit que les humains sortent meilleurs et plus forts de la souffrance et que, pour progresser en ce monde ou en un autre, il faut subir l'épreuve du feu. Nous avons tous deux connu la peur, la solitude et une grande détresse. Je crois que l'heure de l'épreuve sonne dans toutes les existences. Nous avons tous notre démon particulier qui nous chevauche et nous tourmente, et il faut bien finir par le combattre.
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Les matins avaient toujours le même parfum frais et excitant, et la mer de Boulogne étincelait comme jadis à Brighton. Elle quittait ses souliers, sentit le sable sous ses pieds nus, l'eau entre ses orteils. "Mère !" s'écriaient les vierges et vestales accourues en agitant leurs ombrelles... mais c'était cela, la vie, cette exultation soudaine, cette joie sans cause qui vous animait le sang, à huit ans comme à cinquante-deux. Cela s'emparait d'elle à présent comme toujours, flot ardent, griserie. Ce moment compte. Ce moment et pas un autre.
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Et voici qu'en dépit d'elle-même le visage de Jem lui apparut de nouveau ; il avait l'air d'un chemineau, avec sa barbe naissante, sa chemise sale et son regard hardi. Il était rude et manquait de tendresse ; il y avait en lui plus d'un trait de cruauté ; c'était un voleur et un menteur. Il s'ingéniait à faire tout ce qu'elle craignait, détestait et méprisait. Mais elle savait qu'elle pouvait l'aimer. La nature se souciait bien des préventions ! Les hommes et les femmes étaient comme les animaux de la ferme à Helford, supposait-elle ; il y avait une commune loi d'attraction pour tous les êtres vivants, quelque affinité physique qui les faisait aller l'un vers l'autre. Ce n'était pas l'esprit qui choisissait. Le bétail ne raisonnait point, pas plus que les oiseaux. Mary n'était pas une hypocrite ; élevée à la campagne, elle avait vécu trop longtemps avec les oiseaux et les bêtes ; elle les avait vus s'accoupler, élever leurs petits et mourir. Il n'y avait guère de romanesque dans la nature, et Mary entendait ne pas le rechercher dans sa propre vie.
Non, Mary ne se faisait pas d'illusions. Etre amoureux n'était qu'un joli mot pour excuser la chose. Jem Merlyn était un homme, elle était femme ; que ce fût ses mains, sa peau ou son sourire, quelque chose en elle répondait à cet homme ; le seul fait de penser à lui était irritant et stimulant à la fois et cela la tourmentait. Elle savait qu'il lui faudrait le revoir.
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Le temps ni la marée n'attendent personne.
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Il y flottait une odeur de pommiers en fleur et d'ajoncs, auquel se mêlait l'âcre senteur de la mousse et de la tourbe des landes lointaines, et, venant de plus près, d'au-delà des dernières collines, l'humide odeur de la mer.
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Comme beaucoup de gens brusquement frappés d'un deuil, j'éprouvai une amère satisfaction à l'annonce de la guerre. Je ne serais pas la seule à souffrir. Des milliers de gens seraient dans l'affliction. " Que les hommes se battent et s' entre-tuent, me disais-je. Plus vite nous serons envahis et décimés, plus vite nous oublierons nos chagrins personnels. (p. 244)
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Un an plus tôt, ma petite soeur, frivole bien qu'intellectuelle, avait été comme moi une jeune mariée ne pensant qu'à son trousseau et au rôle qu'elle jouerait dans la société bourgeoise. A présent c'était une révolutionnaire plus acharnée encore que Pierre, qui voulait quitter son mari parce qu'elle désapprouvait sa profession [Fermier général ] et qui souhaitait la mort d'un prêtre qu'elle n'avait jamais rencontré. (p. 176)
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Je commençais à comprendre pourquoi certains ne supportaient pas la clameur de la mer. Lugubre, elle a parfois une note lancinante, et sa persistance même, ce roulement, ce grondement, ce sifflement perpétuel, finit par porter sur les nerfs.
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« Tout ceci n'est qu'éphémère », songeait-elle. « Un fugitif instant, qui jamais ne reviendra. Car hier est déjà entré dans le passé, il n'est plus à nous, et demain, encore inconnu, nous sera peut-être hostile.
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"Je te présente Mme Danvers", annonça Maxim, et la femme se mit à parler, laissant cette main morte dans la mienne, ses yeux caves ne quittant jamais les miens, si bien que mon regard flancha, incapable de soutenir le sien.
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Je me rappelle que je suivais le va-et-vient de son pied nu dans sa sandale rayée, et que mes yeux et mon cerveau se mirent à brûler étrangement.
"Nous pourrions joliment te ridiculiser, dit-elle doucement. Nous pourrions te rendre ridicule au point que personne ne te croirait."
"Toujours ces longs orteils se balançant d'avant en arrière, ce joli pied nu dans sa sandale rayée".
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Le petit coin de terre où nous sommes nés, où nous avons été élevés, nous marque plus qu'on ne saurait le croire.
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Pensait-elle parfois à Manderley ? Se rappelait-elle s'être assise à la table de la salle à manger où je m'asseyais moi-même ? Prenait-elle elle aussi le thé sous le marronnier ? Ou bien tout cela était-il oublié et laissé de côté, et ne restait-il plus que de petits maux et d'étranges petites indispositions, une vague gratitude lorsque le soleil brillait, un frisson lorsque le vent était froid ?
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Vous voudriez à certains moments, m’avez-vous dit, pouvoir revivre le passé. Je crains d’être assez différent de vous à cet égard. Tous les souvenirs sont amers et je préfère les ignorer. Quelque chose est arrivé il y a un an qui a changé toute ma vie, et je désire oublier toutes les phases de mon existence, jusqu’à ce moment-là. Ces jours sont finis. Ils sont effacés. Je dois recommencer complètement à vivre. Je n’y réussis pas toujours, évidemment ; parfois, le parfum est trop fort pour le flacon, trop fort aussi pour moi. Et puis, il y a en moi un démon qui veut déboucher le flacon.
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Tout en travaillant, il maudissait l'incurie du gouvernement.
- Toujours la même chose, grommelait-il, ils nous laissent toujours dans le pétrin. Des incapables, du haut en bas de l'échelle. Pas de plans, pas d'organisation. Et ils se moquent pas mal de nous autres ici. Voilà ce que c'est. Les gens de l'intérieur ont priorité. Ils utilisent les gaz par là, sûrement, et tous les avions. Nous, on n'a qu'à attendre, advienne que pourra.
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Si j'avais bien deviné son propos, il voulait acheter mon silence en me refilant je ne sais quoi. Ces longues journées de pêche en mer servaient de couverture à une exploration sous-marine (d'où l'allusion à une épave) au cours de laquelle il espérait trouver — ou avait peut-être trouvé — des objets de valeur qu'il comptait sortir de Crète en fraude. Il avait sans doute déjà fait cela l'année précédente et le marin grec devait être grassement payé pour tenir sa langue.

PAS APRÈS MINUIT, pp. 1091-1092.
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