- Les Karandaques sont de drôles de gens, commenta Silk. Ils ont une grande affinité pour la saleté. C'est sûrement pour ça que les cochons sont leurs animaux préférés. Ils doivent satisfaire leurs instincts les plus profonds.
- Vous voulez que je vous dise, Silk ? fit le forgeron. Votre compagnie serait infiniment plus agréable si vous ne tourniez pas tout en dérision.
- C'est un des mes petits travers, je sais. Il y a quelques années maintenant que je parcours le monde, et j'ai pris l'habitude de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer.
- Vous dites ça sérieusement ?
- Je n'oserais jamais me payer la figure d'un vieil ami comme vous, vous pensez bien !
Agachak entra, plus cadavérique que jamais, et s'inclina obséquieusement devant le roi.
- Majesté, fit-il de sa voix caverneuse.
- Sanctissime, répondit Urgit, et on aurait juré qu'il était sincère.
- Vous avez vu le temps, Majesté ?
- Non. Il est passé trop vite, et pas moyen de l'arrêter.
- Vous m'avez mal compris. Le temps tourne à l'orage. Le vaisseau est-il prêt ?
— Les riches n’ont-ils rien de mieux à faire ? soupira Raphaël.
— C’est tout l’intérêt d’être riche, dit Flood en quittant l’autoroute. Ça laisse du temps libre pour autre chose que de gagner de l’argent.
Isabelle doit avoir trente ans. On ne peut pas dire qu’elle soit « d’un certain âge ». Pour ce qui est d’une « visite de politesse », tu comprendras très vite que ce concept n’a aucune signification avec elle. Isabelle Drake est l’incarnation même de l’adjectif « fascinant ».
N’importe quel crétin peut servir de l’alcool, mais seul un gentleman s’en acquitte avec classe.
Il disait toujours « nous » en parlant des exploits de son fils, comme si l’usage du « je » lui avait paru prétentieux.
L’apparition d’un héritier, fruit de ses ardeurs pourtant tièdes, sembla l’abasourdir. Il abandonna toutes ses activités secondaires pour se ruer chez lui chaque soir et retrouver son fils. Pas pour le cajoler ou lui parler. Seulement pour contempler avec stupéfaction le prodige que sa femme et lui avaient réussi à concevoir.
- Et puis elle est très jolie, aussi.
- Tu as remarqué, hein ? fit Stragen en soupirant. J'ai peur de finir par devenir à peu près respectable.
- Affreux.
- Oui, hein ? Enfin, j'ai une petite chose à faire avant. Je voudrais offrir à ma bien-aimée la tête d'un certain poète astelan de notre connaissance. Si je pouvais trouver un bon taxidermiste, je la lui ferais volontiers empailler et monter en trophée.
- C'est le genre de cadeau de mariage dont rêvent toutes les jeunes filles.
- Peut-être pas toutes, rectifia Stragen avec un immense sourire, mais c'est une fille très spéciale.