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Critiques de Delphine de Vigan (5527)
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Jours sans faim

Jours sans faim est un livre qui présente une jeune femme, nommée Lou, qui souffre d’anorexie.



Tout d’abord, parlons de l’écriture. L’autrice, Delphine De Vigan, a choisi de rédiger son récit en se détachant de la situation de l’énonciation. Il n’y a donc pas de dialogues et toute l’histoire est racontée au passé. On comprend mieux le choix de l’écriture lorsque on apprend qu’il s’agit d’une autobiographie. Au début, j’ai eu un peu de mal à m’accrocher à ce style ainsi qu’à comprendre les actions des différents personnages, mais au fil du récit, on s’y adapte.



En ce qui concerne la thématique abordée, l’anorexie, celle-ci est évoquée de façon assez crue, selon moi. Je me suis même sentie mal à l’aise à certains passges. Comme le moment où Lou avait du mal à s’asseoir, également lorsque les infermière lui ont installé une pompe à nutriments. L’autrice nous projette dans un monde semblable au notre, mais qui est si différent lorsque on se met dans la peau du personnage principal.



Pour conclure, c’est un livre assez touchant. L’histoire ne peut pas vous laisser indifférent. Je recommande pour les moins sensibles entre nous à ce sujet.
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Rien ne s'oppose à la nuit

Delphine de Vigan nous offre un livre très personnel sur sa famille. Rien n’est laissé sous silence, tous les cadavres sont déterrés. Cela ne va pas sans un questionnement régulier sur ce qui doit être dit, sur la manière dont cela est reçu et perçu. C’est ce qui rend, pour moi, ce livre attachant. L’auteur n’est pas qu’un simple narrateur, mais aussi un acteur de l’histoire qui le concerne, tout en réfléchissant à la manière dont il doit raconter son histoire.
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Rien ne s'oppose à la nuit

Ce qui, selon moi, manque à ce texte pour être véritablement littéraire, c'est l'inspiration. L'autrice échoue à être inspirée par sa mère et à entrer de plain pied dans une narration; elle colle plutôt à la description et dans cet échec réside paradoxalement pour moi tout l'intérêt du livre et ce qui le rend attachant: on voit comment elle ne parvient pas à dépasser le réel des événements et des personnes, et comment elle préserve, à tout prix, ce mystère légendaire qui définissait sa mère depuis toujours et que pourtant elle cherche à percer... Comme pour ne jamais porter atteinte à sa mère, comme pour la laisser intacte d'elle, sa fille.



Résultat: à défaut de saisir sa mère dans son propre imaginaire d'écrivain et de créer alors une autre Lucile, la sienne, littéraire, que le lecteur pourrait tenter de rencontrer (une Lucile "passée à l'écriture"), le lecteur doit se contenter des souvenirs des uns et des autres, d'informations presque brutes, ce qui peut finir par lasser (l'ouvrage fait plus de 400 pages). Et le livre pèche alors par sa grande et belle pudeur frustrante, par un amour scrupuleux qui se refuse à transgresser l'énigme maternelle - en la rêvant, en l'interprétant: ce faisant, il empêche malheureusement le texte de prendre (tout à fait) vie... Car l'Art trahit le réel, sans quoi il n'est pas.
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Les enfants sont rois

Jai beaucoup aimé Les enfants sont rois de Delphine de Vigan. Ce roman ouvre une réflexion sur l emprise de la télé réalité et des réseaux sociaux. On decouvre comment on peut perdre completement son identité ! Un livre dans l actualité que je recommande.
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Rien ne s'oppose à la nuit

Tout le monde porte un fardeau, des secrets de famille, des histoires qui pèsent sur la conscience (et qui ont façonné l'identité et le caractère).

Mais tout le monde n'en fait pas un livre, ni ne se permet d'appeler ça "roman" sous le seul prétexte d'avoir modifié les prénoms. Non, les gens normaux vont voir un psy, écrivent dans un journal intime (j'aimerais souligner ce mot), éventuellement dans un blog, et puis voilà. Il faut croire que quand on veut vivre de la littérature, en étant appuyée par quelques succès commerciaux en amont et par un généreux conjoint, c'est différent.

Mon impression, à cette lecture, c'est que Delphine est venue me chercher pour m'imposer sa vie. Je suis assis tranquille dans un parc, et elle s'assoit à côté de moi, et "blablabla ma vie d'auteure c'est trop dur, c'est hyper difficile d'écrire un livre", et "blablabla ma mère est morte, et je souffre de la perte de mes oncles que je n'ai jamais connus, et je sais que plein de gens ont perdu au moins un parent mais moi c'est quand même beaucoup plus affreux que les autres !". Parce que c'est de ça qu'il s'agit, finalement. L'étalage de ses états d'âme, et l'étalage de l'intimité de sa mère, sans le moindre effort de mise en fiction ou en narration, sans réel intérêt littéraire à côté.

Dois-je en déduire qu'aujourd'hui, pour recevoir des prix littéraires, il suffit d'avoir un nom connu, des bons contacts, et une famille un poil plus détraquée que la moyenne, et que le talent littéraire ne compte plus ?
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Rien ne s'oppose à la nuit

J'ai relu ce livre récemment.

Je ne suis pas toujours adepte des histoires de famille dans lesquelles on bascule rapidement dans le règlement de compte.

Dans ce cas précis, j'ai trouvé beaucoup d'élégance et de finesse à la plume de Delphine de Vigan.

Un recueil de souvenirs aussi doux que douloureux, qui se lit avec grand plaisir.

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Les enfants sont rois

J'adore la thématique de l'influence des réseaux sociaux, et celle-ci est parfaitement traitée dans ce roman. Une "enfant de Youtube" disparaît, et c'est l'occasion pour la police de révéler tout ce qui se cache derrière l'utilisation des enfants sur les réseaux: placement de produits, contrôles de la vie d'enfants pratiquement maltraités par leurs parents pour faire des vues et des likes... Le sujet est sérieux, et plus que jamais actuel. Le roman ne nous laisse jamais sur notre faim: on va en profondeur dans la psyché de Mélanie, la mère, aussi bien que dans celle de la policière chargée de retrouver la petite Kimmy. La conclusion est assez surprenante, mais je l'ai également beaucoup aimée.

Comme tous les Vigan, il se lit vite. Tellement que je l'ai lu plusieurs fois!
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D'après une histoire vraie

Avis mitigé. Ce roman, qui surfe entre fiction et réalité, présente un certain nombre de lenteurs et de redites au début de l'histoire notamment quand l'autrice évoque à plusieurs reprises sa peur de la page blanche. Cette partie trop introspective (trop nombriliste) m'a peu enjoué mais quand L. débarque dans sa vie alors l'histoire prend une toute autre tournure. Pour mon plus grand plaisir j'assiste alors à un véritable thriller psychologique où j'avais hâte de découvrir la fin.

L'emprise est totale que ça soit pour l'auteure comme pour le lecteur.











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Les enfants sont rois

J'ai lu plusieurs livres de Delphine de Vigan que j'ai tous adorés. Celui-ci ne fait pas exception. J'aime le style de cette auteure, j'aime son art de raconter des histoires du quotidien qui sont en même temps des histoires extra-ordinaires : de ces histoires qui pourraient arriver à tout le monde mais finalement ne percutent que certains.

Dans ce roman-ci, le sujet est on ne peut plus actuel : celui de la surmédiatisation des enfants par leurs parents, de leur exploitation même et des questions éthiques que cela pose.

J'ai vraiment été happée par la 1ere partie, celle de la disparition de Kimmy. J'ai fait plein d'hypothèses et bien sûr aucune n'était la bonne ! La 2ème partie, celle du récit qui se passe en 2031 m'a moins séduite. Mais je pense que l'auteure ne voulait pas finir son roman simplement sur la résolution de l'enquête de la disparition. Je pense qu'elle voulait montrer que le réel problème, les vraies questions se posent ailleurs et que nous n'aurons les réponses à celles-ci que dans une décennie.

Bref, je ne veux pas dévoiler l'intrigue, je peux juste conseiller à chaque personne, surtout à chaque parent, de lire ce livre.
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Rien ne s'oppose à la nuit

Joli titre inspiré par Bashung

Delphine de Vigan y retrace le parcours chaotique de sa mère bipôlaire, de son enfance à sa mort.



J’ai commencé le livre il y a un moment et je l’avais mis en pose. Très belle plume, mais très dur et quasiment sans dialogue.



Et puis, je suis tombée par hasard sur les feuilletons de France Culture qui mettait en scène cette lecture. Quelle claque ! Magnifique.

Terriblement bien écrit, d’une grande transparence, avec de terribles secrets qui s’éclaircissent en laissant un voile de mystère.

Delphine de Vigan a su tisser une intrigue avec les morceaux de vécu rapportés par des tantes et oncles, des photos, des écrits de sa mère.



Il y a un avant et un après la lecture de ce livre pour moi.
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D'après une histoire vraie

J'ai lu d'une traite ce roman noir aux allures de thriller psychologique qui exploite les thématiques de l'emprise et de de la manipulation de façon magistrale.

Malgré quelques longueurs, l'ensemble est maîtrisé et troublant.

L'auteure développe aussi beaucoup de réflexions intéressantes sur l'écriture, la vie d'écrivain, le temps qui passe, l'estime de soi, l'amitié, etc.

J'ai refermé ce livre totalement perturbée : fiction ou réalité ? Folie ou vérité ?

Une chose est sûre, cette descente aux enfers perturbe, questionne et déstabilise ! Et moi, j'adore ça !

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Un soir de décembre

"Un soir de décembre" de Delphine de Vigan en livre audio lu par François Busnel ça ne pouvait pas être mauvais. Effectivement, on sent la complicité (ils vivent ensemble dans la vraie vie) d'autant plus que ce roman raconte une histoire d'amour. Il s'agit d'une fiction même si Matthieu, le personnage principal, est écrivain mais on sait que ceux qui écrivent sont toujours plus ou moins inspirés par leur vécu.



En fait, Matthieu travaille dans une agence publicitaire mais il aime écrire et son premier livre publié à connu un grand succès. Il vit heureux avec Élise, sa femme aimée, et ses enfants mais devient vite distant quand l'inspiration lui fait défaut pour écrire un nouveau roman. Quand il reçoit une lettre de Sara avec qui il a vécu une histoire d'amour, il est troublé. Elle lui rappelle son amour passé et entre dans sa vie en lui racontant la sienne. Il va, de son côté, attendre ses lettres qui vont se succéder faisant monter son désir pour elle. Est-ce que ce désir peut devenir le moteur de son écriture ? Lui-même se pose la question.



Une histoire pas très originale qui m'a surtout fait penser au début à "Lettre d'une inconnue" de Stefan Zweig. La comparaison est difficile car la barre est haute mais je dois dire que Delphine de Vigan a une belle écriture et que François Busnel s'en sort bien puisque "Un soir de décembre" est un livre à deux voix qui alterne les lettres de Sara et la narration de Matthieu et qu'à l'oral on n'est jamais perdu. Pour autant, les états d'âme de l'écrivain ne m'ont pas beaucoup touchée.





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Cœur d'artichaut 2024

Challenge Multi-défis 2024

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Les gratitudes

C'est lorsque le temps commence à nous manquer que l'on se rend compte de l'importance des mots, de l'amour que l'on porte à nos proches et des moments privilégiés à passer avec eux.

Ce livre raconte cette histoire, du temps qui commence à manquer à Michka et son entourage pour pouvoir en profiter, mais aussi les mots qui disparaissent peu à peu et qui rendent cette course contre le temps d'autant plus complexe. Marie et Jérôme ont pourtant encore la vie devant eux. Mais, à travers leur regard, au fil des visites à Michka en Ehpad et des pages, on ressent le poids des ans, l'angoisse de la vieillesse, la solitude, l'attente de ces personnes en fin de parcours.

Par sa douceur, ce livre nous rappelle à quel point il faut profiter de chaque instant avec ceux que nous aimons.

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D'après une histoire vraie

D'après une histoire vraie - Delphine de Vigan - Roman - Éditions le Livre de Poche - Lu en avril/mai 2025.



Fiction ou réalité ? Ou bien les deux ?



Plus de 800 critiques sur ce livre, difficile donc de faire dans l'original d'autant plus que ce livre est assez particulier, Delphine de Vigan nous fait entrer dans l'univers de l'écriture et du cinéma, où commence la réalité, où commence la fiction, tout tourne autour de ces deux questions. D'après une histoire vraie est un véritable thriller psychologique.



Delphine, après l'énorme succès de son précédent ouvrage, succès auquel elle ne s'attendait pas, éprouve un vide abyssal et développe une peur panique de se retrouver devant son ordinateur. Elle se sent seule, son mari François est souvent en déplacement et ses deux enfants vont s'envoler du nid.



Elle rencontre L. qui ne sera jamais nommée autrement, L. qui a une admiration sans borne pour Delphine. Cette rencontre est-elle un hasard ?



De cette rencontre naîtra une espèce de symbiose entre les deux femmes.

L. s'accroche à Delphine, leurs échanges tournent autour de la littérature, sur le processus de l'écriture, que demande le lecteur, du réel ou de la fiction ?

Un écrivain doit-il se plier aux exigences du public ?



L. prend la main sur Delphine, lentement mais sûrement et Delphine perdue dans sa peur de créer un nouveau roman s'en remet complètement à L.



Et bien sûr, commence alors la lente mais inexorable descente en enfer pour Delphine. Qui est L. ?



Cette lecture est une introspection dans les pensées de Delphine en mal d'écriture sous la domination "bienveillante" de L.



Une bien étrange et captivante lecture dans laquelle Delphine de Vigan nous entraîne au plus près de ses pensées, au plus près de ses ressentis.



Alors, Delphine a-t-elle été manipulée par L. ?



Ou la lectrice que je suis a-t-elle été manipulée par l'auteure ?



Pour ceux et celles qui n'ont pas encore lu"D'après une histoire vraie", je vous invite à le faire pour vous forger votre propre opinion sur cette étonnante et passionnante histoire "vraie" ou "fictive" ?



J'ai adoré !



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Rien ne s'oppose à la nuit

Après la mort de sa mère, Delphine de Vigan se lance dans une enquête auprès de ses proches pour retracer sa vie, complexe et mouvementée. Elle embarque le lecteur dans son enquête hors normes, et le plonge dans le quotidien d’une famille nombreuse des années 50. À travers ces témoignages familiaux, elle cherche à mieux connaître le parcours de vie de sa mère pour comprendre ce qui, entre drames et secrets, a bien pu la pousser à la bipolarité et au suicide.



Rien ne s’oppose à la nuit est le premier roman de Delphine de Vigan que j’ai lu. Elle y livre un magnifique et difficile récit biographique, et prend le courageux parti de la transparence, en dépit du risque de blesser son entourage. J’ai également beaucoup aimé la sincérité de l’auteur, qui nous laisse voir ses doutes et ses hésitations. Son envie de décrire sa mère de la manière la plus juste est très touchante, et on passe par beaucoup d’émotions pendant la lecture.



En résumé, ce livre est un bel hommage, poignant et émouvant, à une mère partie trop tôt. Un récit écrit avec brio, qui monte en puissance au fil des pages, comme un espoir de panser l’indicible douleur du deuil.

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D'après une histoire vraie

Delphine est une auteure à succès : son dernier ouvrage, un roman autobiographique, a été un véritable best-seller. Elle se retrouve donc plongée dans le tourbillon de la célébrité : entre interviews, dédicaces, conférences, elle est harcelée par ceux qui lui demandent ce qu’elle va écrire ensuite, et ceux qui l’accusent d’avoir utilisé sa famille. C’est alors qu’elle rencontre L. Fervente admiratrice, elles vont échanger et se rapprocher jusqu’à ce que L. s'immisce dans les doutes de Delphine. Bientôt, celle-ci devient incapable d’écrire un mot, ni même de tenir un stylo…



Le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce livre est : dérangeant. Dérangeant car il décrit très bien la manipulation, l’emprise psychologique que peut avoir une personne sur une autre, jusqu’à avoir un pouvoir total sur sa vie. L’auteure décrit cette relation toxique en jouant avec le lecteur : est-ce réellement une histoire vraie ? La tension est palpable et monte petit à petit, malgré quelques longueurs… J’ai aussi beaucoup apprécié la mise en perspective du processus d’écriture et des ressentis qu’un auteur peut avoir !



En conclusion, un thriller psychologique bien écrit et intense, qui dérange et questionne le lecteur.

Pour avoir lu plusieurs livres de l’auteure, celui-ci n’est pas mon préféré, mais il reste intéressant, et avec une fin pour le moins surprenante qui laisse perplexe !

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Les enfants sont rois

Une pauvre fille devient influenceuse et utilise ses enfants pour gagner des vues et des j’aimes … je n’ai pas réussi à rentrer dans le livre, le sujet tellement présent dans notre société est certainement la raison : je n’ai pas eu envie d’entendre parler de mon quotidien… et alors que j’aime bcp cette autrice du fabuleux No et moi, j’ai été déçu du style et de l’écriture…
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No et moi

Une tendre histoire portée par le magnifique portrait d'une adolescente de 13 ans hypersensible et surdouée. Lou ressent les autres et leurs émotions avec une infinie justesse. J'ai tellement aimé ce personnage si attentif aux autres, en manque de confiance, qui porte les stigmates d'un drame familial qui a plongé sa maman dans une dépression sans fond. Lou rencontre No, perdue, seule et sans domicile et se donne pour mission de la consoler et la protéger. Cet objectif donne un sens à sa vie, à sa quête personnelle : sommes nous pour toujours tout seuls au monde ou pouvons nous changer la donne en le voulant vraiment?
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Les enfants sont rois

« Les parents doivent se rappeler qu’ils sont les protecteurs du droit à l’image de leurs enfants, pas les détenteurs ». Il n’a pas été nécessaire de faire couler le sang pour que le mien se glace. Ce roman m’a boulverséesur les dommages que peuvent causer l’exposition des enfants sur le web.
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Les enfants sont rois

En soi, le récit, l’intrigue romanesque, ne sont pas d’un grand intérêt. On ne sent pas forcément une grande tension, le côté thriller n’est que peu marqué. C’est que l’intrigue policière n’est qu’un prétexte, qu’un arrière-plan au véritable sujet : les enfants exposés sur les réseaux par leurs parents au point de devenir des travailleurs numériques, voire des esclaves. C’est cet aspect documentaire qui est passionnant, j’ai découvert un monde dont je n’avais aucune idée : celui des influenceurs enfants sur les réseaux. Un écosystème avec ses propres règles et ses lois de l’évolution, où seuls les plus créatifs gagnent des abonnés, où chacun interpelle ses « chéris d’amour » en leur faisant des « bisous d’étoile » mais est prêt à dévorer le concurrent, où les parents sont des « mamans poule » pour leurs « petits cœurs » mais prêts à la maltraitance infantile ; un monde où la famille est remplacée par la « communauté » des abonnés, les marques d’amour à l’intérieur d’une famille par des « smileys-bisous-coeur ». Un écosystème donc où les réseaux viennent combler la solitude et l’ennui d’une femme au foyer.

La réussite de l’écriture, outre cet aspect documentaire, cette analyse sociologique, est le personnage de la mère. Car, en tant que lectrice, j’ai alterné dans les sentiments que je lui portais, allant jusqu’à la prendre en pitié : on la perçoit d’abord comme une écervelée déformée par le visionnage de la télé-réalité, une femme fragile qui a un besoin de reconnaissance et d’affection, une mère qui croit faire le bien de ses enfants, une marâtre maltraitante… D’un point de vue romanesque en revanche, le personnage de la policière est caricatural – la femme-enquêtrice qui vit seule, sans amour, qui refuse de laisser des traces numériques. De même, j’ai trouvé que la dernière partie – lorsque les enfants sont devenus adultes – n’apportait rien : elle n’est pas assez éloignée dans le futur pour être de la science-fiction
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Delphine de Vigan

Delphine de Vigan a écrit son premier roman "Jours sans faim" sous un pseudonyme. Quel est-il ?

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