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Critiques de Dominique Lapierre (289)
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La cité de la joie

Comment parler d’un tel livre sans paraître outrecuidant, sans s’émouvoir ou se révolter à bon compte ? De ce formidable roman-témoignage, je ne retiendrai que la fantastique leçon d’espoir donnée par ces paysans ruinés et affamés partis rejoindre le mirage de Calcutta. Je ne retiendrai que la leçon de vitalité, de joie et de dignité que nous donnent ces va-nu-pieds, ces crève-la-faim, ces miséreux qui pataugent dans la boue, les ordures, et dorment avec les rats. L’Ogresse Calcutta a beau les dépouiller de tout, elle ne réussit pas à les avilir totalement, ni à briser cet optimisme, cette soif d’espérance qui les fait rayonner même dans les pires moments de leur existence. Ils vivent en enfer, mais ils croient toujours en leurs Dieux, leurs sourires sont toujours aussi chaleureux, et leur foi en l’avenir toujours aussi intact.

Ce livre fut écrit en 1985. Depuis, bien des choses ont changé en Inde où la pauvreté à beaucoup reculé. Mais cette rage de survivre, d’avancer pas à pas qui animent tous les personnages de ce roman est étrangère au temps. Voilà pourquoi ce livre nous parle encore aujourd’hui.

Je ne suis pas prêt d’oublier le missionnaire Paul Lambert, un sain qui se dévoue corps et âmes pour aider ces laissés-pour-compte, ces oubliés échoués dans cette ville inhumaine. La reconnaissance et l’amour qu’il recevra d’eux en retour dépassera de loin toutes les souffrances qu’il a endurées. Je n’oublierai pas non plus Hasari Pal, tireur de rickshaws, homme-cheval qui se tue à la tâche en parcourant en tous sens les rues bondées, redoutables, nauséabondes de Calcutta afin de nourrir sa famille et lui trouver un toit, même s’il se trouve dans le plus pouilleux des bidonvilles.

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Un arc-en-ciel dans la nuit

Dominique Lapierre s’est éteint en 2022, laissant derrière lui bon nombre de best-sellers, parmi lesquels, par exemple, La Cité de la Joie et Paris brûle-t-il ? Cet ancien grand reporter à Paris Match, tombé amoureux de l’Inde, s’était engagé dans la création de nombreuses associations en faveur des enfants et des déshérités de Calcutta, leur reversant la moitié de tous ses droits d’auteur. En 2008, il publiait Un arc-en-ciel dans la nuit, un récit charpenté par un immense travail de documentation et de nombreuses rencontres et interviews préalables, retraçant l’histoire de l’apartheid.





Cette politique de « développement séparé », en fonction de critères raciaux, des populations d’Afrique du Sud, prit forme en 1948 et perdura jusqu’en 1991. Elle est un produit de l’Histoire remontant au XVIIe siècle, quand, envoyés à l’extrême pointe de l’Afrique pour ravitailler en salades et ainsi préserver du scorbut les équipages des navires de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, les colons hollandais, allemands et français finirent par faire souche dans la région en développant leur propre identité nationale. Bâti sur des convictions religieuses, exacerbé par les épreuves et par la guerre des Boers contre l’impérialisme britannique, entretenu enfin par la peur de se dissoudre dans la masse des peuples noirs, le nationalisme afrikaner devint une sorte de « religion civile » prônant la suprématie de droit divin de la minorité blanche sur les ethnies alentour. Dans les années trente et quarante, de nombreux afrikaners trouvèrent un écho à leur théorie dans le national-socialisme et le nazisme. Leur idéologie donna naissance à des lois rigides faisant des noirs des étrangers sur leur propre terre. Déportées sur guère plus que le dixième le plus pauvre du territoire, les immenses populations noires furent regroupées dans de misérables ghettos, privées de tout droit, à la merci de persécutions dont le récit décrit l’ampleur inouïe.





Désormais bien conscient des racines profondes du mal, l’on découvre ensuite dans ces pages la réalité concrète de ces plus de quatre décennies de ségrégation institutionnelle, à mesure qu’aux acteurs historiques essentiels la narration vient mêler des protagonistes ordinaires, dans un récit vivant dont bien des aspects, tous véridiques mais méconnus, provoquent la sidération. Pendant toutes ces années, des figures se détachent, incarnant l’espoir : Nelson Mandela bien sûr, à qui ce livre rend un hommage sincère, mais aussi le chirurgien cardiaque Christiaan Barnard qui choqua tant de ses compatriotes par ces transplantations de coeurs sans considération de races, ou encore la doctoresse blanche Helen Lieberman, appelée la Mère Teresa sud-africaine. Le livre s’achève en 1994, lorsqu’après vingt-sept années d’emprisonnement dans d’atroces conditions, puis quatre ans de négociation avec le gouvernement en faveur de la réconciliation, Mandela, tout frais prix Nobel de la paix, devient le premier président noir d’Afrique du Sud, désormais démocratie multiethnique dite « arc-en-ciel ». L’Afrique du Sud post-apartheid est alors encore une page blanche, très chiffonnée par son lourd passé…





Récit romancé au minimum pour donner chair et vie aux faits historiques, cet ouvrage riche de révélations sur les réalités méconnues de l’apartheid est aussi le reflet d’un homme, voyageur, conteur et philanthrope, qui passa sa vie à révéler l’injustice et à essayer de la combattre. Une lecture édifiante, à prolonger, peut-être, par les deux tomes de L’Alliance de James A. Michener.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La cité de la joie

Il en est des livres comme des gens : certains rendez-vous sont mille fois reportés et le plaisir de la rencontre, quand enfin elle se réalise, n'en est que plus vif, plus fort. Ce fut le cas pour la Cité de la joie de Dominique Lapierre. J'avais adoré le film. Et maintenant, ce livre que je n'ai pas su lâcher jusqu'au dernier mot...



Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire, beaucoup l'ont lue et appréciée, certains pourraient penser que ce n'est plus d'actualité, que «c'est daté » et alors à quoi bon se replonger dans ce slum de Calcutta dont on a l'impression qu'on en a tant (trop) dit.



"Cette ville est une ogresse. Elle fabrique des gens dont le seul but est de te dépouiller."



L'Inde fait parler d'elle en ce moment, et pas forcément en bien. Et pourtant, en refermant ce livre, ce n'est pas la pitié, le dégoût ou la tristesse qui vous soulève le coeur, mais un surprenant émerveillement devant ce désir fou de vivre et une certaine incompréhension aussi : comment avoir et garder autant la foi devant tant d'abjections, d'horreurs et d'injustices ?



"Vous êtes la lumière du monde", leitmotiv qui aide à tenir debout ou imposture qui maintient à genoux ? C'est facile de dire cela pour moi, à l'abri et au chaud dans ma petite vie de privilégiée, avec la panse pleine sans le souci de la remplir le lendemain...



Ce qu'on lit là, dans les 3/4 de ce livre, c'est un enfer. Là-bas, on survit au milieu d'un océan de puanteur, de douleur et de mort. On (se) tue pour gagner quelques roupies et espérer au moins faire un repas par jour. On vend ses os, ses yeux, la prunelle de ses yeux (foetus ou nouveau né). On vole. On trime. Qu'importe. On vit. On donne. On aime et on aide au centuple…



« Tout ce qui n'est pas donné est perdu » dit le proverbe indien. On ne perd rien, à la Cité de la Joie. On s'accroche et on vit. Mais avec tant de hargne, de joie, de peur, d'amour, de douleur, de foi et autant de larmes, de sourires et de sang, qu'on ne peut qu'être admirative face à cette volonté de vivre effrénée, cette force vive dont je ne sais si nous, occidentaux, en serions aussi capables…



"Ce peuple de flagellés, d'humiliés, d'affamés, d'écrasés est vraiment indestructible. Son goût de la vie, son pouvoir d'espérance, sa volonté de se tenir debout le feront triompher de toutes les malédictions de son karma".



Et au milieu de tout cela, il y a quoi ?



- Un prêtre venu vivre sa foi au milieu de la lie de l'humanité, "à cause de ce "J'ai soif !" crié par le Christ. Afin de dire la faim et la soif de justice des hommes d'ici qui montaient chaque jour sur la Croix, et qui savaient regarder en face cette mort que nous, en Occident, nous ne savions plus affronter sans désespoir".

- Un paysan sans terre venu à Calcutta avec "l'espoir d'y trouver de quoi vivre un jour de plus. Car dans une métropole de cette importance, il y avait toujours quelques miettes à ramasser. Alors que dans un village grillé par la sécheresse ou inondé par la mousson, même les miettes n'existaient plus."

- des touristes (vous et moi) descendus des autocars pour "se faire tirer le portrait avec nous. Les rickshaws de Calcutta en colère, cela valait bien les tigres blancs du zoo d'Ali-pore, non ?"

- des aborigènes chassés de leurs forêts en flammes, arrivés là poussés par la chance de trouver un abri. "Ce jour-là, l'Inde avait subi une nouvelle défaite : un slum intégrait un homme qui était l'Homme par excellence, l'Homme primitif, l'Homme libre".

- la fleur de la Cité de la Joie : "Elle n'avait rien appris, mais elle savait tout. Par intuition, par amitié, par amour".

- un américain qui se retrouve sans comprendre avec un nourrisson dans les bras : "Prends-le ! gémit-elle. Emmène-le dans ton pays ! Sauve-le".

- un médecin en mission humanitaire qui ne rêve plus que d'une seule chose : "Dormir ! Dormir quinze, vingt heures de suite. Sur du ciment, avec des rats, des scolopendres, des scorpions, n'importe-où, mais dormir !"

- des lépreux dont le corps part en lambeaux, mais dont le coeur exulte : "Ces hommes et ces femmes étaient la Vie. La vie en majuscules. La vie qui palpite, qui tourbillonne, qui frissonne, qui frémit, la vie qui vibre comme elle vibrait partout ailleurs dans cette ville bénie de Calcutta".

- un auteur qui a trouvé plus que des héros de roman et qui a fait de sa vie, un combat pour tous les parias du monde (les lépreux, les malades du sida et tant d'autres...)



"Restaient les vivants".



Alors, me direz-vous : "Une goutte d'eau dans l'océan des besoins, mais une goutte d'eau qui aurait manqué à l'océan si elle n'avait pas été là". - Mère Teresa -
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Il était une fois l'URSS

Grande aventure de Dominique Lapierre dans sa jeunesse à travers l'URSS du temps de Krouchtchev. Des contacts surveillés avec les gens du peuple russe, de nombreuses analyses par l'auteur de chaque instant vécu derrière le rideau de fer, le livre foisonne d'anecdotes sous la belle plume de Lapierre plus connu pour ses best sellers, mais ce livre moins célèbre vaut vraiment le détour.



Ils sont partis, Dominique Lapierre et Jean-Pierre Pedrazzini, accompagnés de leurs épouses, il y a bien longtemps, dans les annnées Krouchtchev, en 1956, pour 13 000 kilomètres en URSS, minis de toutes les autorisations nécessaires, surtout celle du Premier Secrétaire du Parti.



Leur voyage est un tissu de rencontres saisissantes, des plus humbles jusqu’à Krouchtchev lui-même, des jeunes, des vieux, des russes de l’époque, écrasés sous le joug d’un système qui leur donnait à cette époque l’illusion d’une légère émancipation.



Ils ont certainement vu ce que l’on a bien voulu leur laisser voir, ils ont échangé avec les gens, mais n’ont sûrement pas pénétré le coeur du système soviétique.



Leur livre constitue un récit intéressant. Je préfère néanmoins les autres oeuvres de Lapierre, particulièrement lorsqu’il écrivait en partenariat avec Larry Collins.

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...ou tu porteras mon deuil

Quelle merveilleuse façon que d'apprendre en prenant du plaisir et où tu porteras mon deuil nous donne cette satisfaction. La construction du récit est particulièrement judicieuse Dominique Lapierre et Larry Collins nous font vivre à travers différents protagonistes la guerre d'Espagne, l'arrivée de Franco au pouvoir, la naissance de Manuel Bénitez ainsi que de son personnage public El Cordobés. Nous sommes donc bien en présence de la biographie du matador El Cordobés et nous voyons combien son ascension sociale a été longue et dure. Né durant la guerre civile dans un milieu très pauvre, il vivra des années dans une grande précarité. Son ascension et sa réussite s'en trouveront alors particulièrement émouvantes. Les pages décrivant son enfance et son amour des taureaux sont tout à fait réussies. Si le monde de la corrida est bien présent dans ce récit il n'en n'est pas fait pour autant l'apologie. Les auteurs montrent certes les prouesses d'El cordobés mais n'hésitent pas à décrire la souffrance des taureaux. Par ailleurs ils font part de la vie de ces derniers avant qu'ils n'entrent en scène et nous renseignent sur les règles qui régentent ce monde si particulier qu'est la tauromachie. Pour conclure je dirais qu'il s'agit d'une fresque historique, d'une fresque sociale, d'un récit d'une grande qualité.
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...ou tu porteras mon deuil

Pour une immersion complète dans ce pays de lumière et de traditions qu’est l’Espagne, comme je partais en Andalousie, j’ai lu en même temps cet extraordinaire document relatant l’histoire du non moins extraordinaire torero « El Cordobés », histoire liée intimement à celle de l’Espagne depuis 1936.



Le récit commence à la naissance de Manuel Benitez, en 1936. L’Espagne à ce moment connait des heures très sombres, la presque totalité des Espagnols ploie sous la pauvreté extrême à cause de quelques propriétaires terriens se croyant encore au Moyen-Age. Horrifiée par une description sans filtre de cette vie de travail non-stop et de faim perpétuelle, j’ai suivi l’enfance et l’adolescence de Manuel obsédé par les « toros » et le désir absolu de devenir riche grâce à eux. Parcours semé d’embûches, de blessures, de bastonnades : on ne rigolait pas au temps de Franco ! Devenir torero était pour lui, sans éducation, illettré, orphelin de mère très jeune et de père un peu plus tard, la seule façon d’accéder à cette vie dont il rêvait, d’autant plus que Manuel est doté d’un courage hors du commun.

Il arrivera à ses fins et deviendra « El Cordobés », adulé pour les émotions intenses qu’il suscite à chaque corrida.



Subjuguée ! J’ai été totalement subjuguée par cette façon de raconter, vivante, ultra documentée, avec des témoignages réels et intimes. L’histoire de l’Espagne est très bien expliquée, la vie privée et publique d’El Cordobés également. J’ai vibré de ce désir de « toros », moi qui déteste la corrida !



Les deux auteurs ont approché de très près le fameux torero, sa famille, ses amis, ses managers, le médecin, le curé, ainsi que tous ceux qui font d’une corrida ce qu’elle est. Chaque métier est incarné par une personne réelle. Tout est décortiqué avec passion mais de façon objective.



« Je t’achèterai une maison, ou tu porteras mon deuil », a dit Manuel à sa sœur avant la corrida qui devait faire de lui un héros national.

Un immense bravo pour ce récit où la pauvreté est intimement liée au désir de s’élever par la corrida et d’offrir à tous une vie plus décente.

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Il était une fois l'URSS

Après la magnifique critique de Nadiouchka de ce livre, jai hésité à en produire la mienne. Je ne tenais pas à me contenter uniquement d' une page de pub sur les qualités insoupçonnées d'une Simca Marly, qui, en 1956, a réussi à parcourir 15.000 km sur les mauvaises routes de l'URSS et propulsé par du carburant pas trop raffiné. Sans trop de problèmes, ou comme le note l'auteur : "l'essence soviétique finit par détruire la fougue de notre puissant moteur", mais apparemment pas la bagnole elle-même. Dommage que la production de ces belles sportives françaises, V8, fût arrêtée au début des années 1960.



Si je m'y lance tout de même c'est par nostalgie pour cette épopée par 2 jeunes couples derrière ce fameux rideau de fer, qui nous donnaient, enfants, la chair de poule, rien qu'en y pensant. Un peu comme la BD d'Hergé "Tintin au pays des soviets. Mais surtout pour rendre hommage à Domique Lapierre, et son complice américain Larry Collins (hélas décédé), qui m'ont procuré tant d'heures de lecture fascinante. Non pas qu'ils nous relataient des histoires agréables, mais à cause de leur art de nous présenter des dossiers complexes et parfois tragiques d'une façon captivante.



En effet, le récit de la plus grande catastrophe industrielle de notre histoire, provoquée par le géant chimique américain Union Carbide et faisant, en 1984, dans une ville indienne plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de blessés, sans que le boss de cette multinationale soit jamais inquiété par la justice, n'est pas exactement un sujet plaisant bien sûr, pourtant "Il était minuit cinq à Bhopal" se lit comme un thriller. Il en va de même de la guerre sanglante entre l'Inde et le Pakistan en 1948 dans "Cette nuit la liberté" ; la libération de Paris dans "Paris Brûle-t-il ?" ; le conflit israélo-palestinien dans "O Jérusalem" et la misère dans les slums de Calcutta dans "La Cité de la joie". Tous des ouvrages lus par des millions de lecteurs et certains portés à l'écran avec un succès comparable. Surtout "Paris Brûle-t-il ?" , filmé par René Clément en 1966 avec une distribution singulièrement riche : Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Gert Fröbe, Kirk Douglas, Simone Signoret, Yves Montand, Orson Welles etc.



La 3ème raison de mon enthousiasme pour ce livre est personnelle. Sans vouloir comparer mon expérience modeste avec les prouesses de l'équipe de la Simca, toujours est-il, qu'en 1970, je me trouvais avec mon épouse - en voyage de noces - et ma voiture à la frontière de la Hongrie et de l'URSS (près de la ville d'Uzhhorod, actuellement en Ukraine). Une initiative qui ne pouvait compter sur la joie de nos parents respectifs, ni sur celui de la police locale. Comme Dominique Lapierre, en moins grave certes, j'ai connu des problèmes de manque d'octane dans l'essence et des pannes, mais aussi la curiosité et la grande hospitalité des autochtones. J'allais sur mes 24 ans, ma femme en avait 22.



Le livre relate l'extraordinaire odyssée de 3 couples : notre héros l'auteur (25 ans) et son épouse Aliette, son ami Jean-Pierre Pedrazzini, le photographe de Paris Match (le doyen avec ses 27 printemps) et sa toute récente épouse Annie, ainsi que le couple russe Slava Petoukhov et sa Vera. Les 2 russes avaient sûrement comme mission de veiller à ce que les 4 "Frantzouskï" ne mettent pas en péril la survie de l'URSS.



L'ouvrage contient une kyrielle d'anecdotes, certaines intéressantes, d'autres cocasses ou les deux. En faisant allusion à la qualité du réseau routier par exemple, Nikita Khrouchtchev avait prévenu nos voyageurs : Vos épouses demanderont le divorce au bout de quinze jours". Je m'empresse de rassurer les lecteurs : au moins cette fois-là, le premier secrétaire du parti communiste s'est trompé. Ou l'adolescent à Minsk, tout fier de citer un passage de Victor Hugo en français, sans pour autant parler la langue. Partout où nos voyageurs passaient, ils pouvaient compter sur l'étonnement, la curiosité, la bienvenue et parfois même les bains de foule. À se demander qui avait le plus de succès : la splendide Simca bicolore ou ses 'martiens' à bord ?



Dominique Lapierre se garde bien de faire des exposés sur les bienfaits de notre régime par rapport à celui de l'URSS, ou l'inverse. Au contraire, sur la base de la description de la vie quotidienne du simple citoyen russe, il ouvre une fenêtre sur un monde, qui nous était inconnu en 1956. Un univers colorié et déformé par la propagande et la contre-propagande.



Il y a longtemps que je n'ai pas lu un livre avec autant de plaisir, bien qu'il m'ait valu une nuit blanche et un réveil difficile. Un divertissement sans prétention, agréablement illustré par 32 pages de photos, dans lequel Dominique Lapierre nous offre son grand talent de raconteur-né.

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Cette nuit la liberté

Lu , il y a fort longtemps avant plusieurs séjours en Inde

Un livre qui m’a profondément marqué et instruit

Je m’en souviens encore comme si c’ était hier

Indispensable pour qui s’ intéresse à l’ Inde et son histoire

L’histoire de l’Independance de l’Inde et de la partition de 1947

Vous serez étonné par tout ce que vous allez découvrir

C’ est surtout un roman qui permet une approche facile , documentée de ce pays qui reste , pour beaucoup, une énigme

Argument supplémentaire :très agréable à lire , se lit comme un polar historique
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La cité de la joie

Adolescente, j'ai eu ma période « Dominique Lapierre », découvrant peu à peu le monde qui m'entourait grâce à ses ouvrages documentés et (plutôt) faciles à lire.



La Cité de la Joie, roman paru en 1985 en fait partie. Un film s'en suivit quelques années après (1992), sans trahir l'esprit de l'auteur, mais ne permettant pas vraiment de faire sentir les sentiments dont se saisissent les personnages principaux.



Entre roman et témoignage, ce texte nous livre le quotidien des déshérités des Calcutta, et d'une poignée d'entre eux qui leur vouent leur vie pour faire face à leur terrible quotidien.



L'ambiance très humaine (chrétienne pour certains, médicale pour d'autres), empathique et détachée de la part de ceux qui AIDENT se fait bien sentir, grâce l'écriture descriptive de Dominique Lapierre, l'ancien journaliste.



Le personnage central, Paul Lambert, prêtre français, est inspiré de la figure de deux religieux travaillant dans les bidonvilles de Calcutta : le père François Laborde et Gaston Grandjean, missionnaire suisse, qui a changé son nom en Gaston Dayanand en adoptant la nationalité indienne en 1992.



Merveilleux message de tolérance, de vie, d'amour, et de non renonciation, La cité de la joie montre aussi comment les ponts s'établissent entre les différentes religions qui se côtoient dans ce bidonville de Calcutta.



A ce jour le livre a été traduit en trente et une langues et son tirage dépasse les quarante millions d'exemplaires.



Dominique Lapierre a créé une fondation internationale pour scolariser les enfants et ouvrir des dispensaires, entre autres.






Lien : http://justelire.fr/la-cite-..
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La cité de la joie

Roman lu il y une quinzaine d'années et vu au cinéma.

Très poignant la vie dans les bidonvilles en Inde et la personnalité du jeune médecin.

L'évènement qui m'a le plus marqué, c'est quand le papa vend un organe pour payer les noces de sa fille.

Deuxième point et non le moindre, c'est le sourire et la gaieté chez ces personnes privées de beaucoup d'éléments de bien-être de base.

C'est une leçon de vie pour moi.

Le livre fait mieux ressentir l'ambiance et l'humanité que le film.
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Il était minuit cinq à Bhopal

Je ne sais pas trop comment parler de ce livre.



Première chose : les points négatifs



La narration tels un grand documentaire, où tout est décrits, les molécules toxiques, la construction de l’usine, les différentes recherches… m’ont un peu ennuyés.

Je n’aime pas trop ce genre de littérature, tels que des essais ça ne me donne pas assez de cœur à l’ouvrage. Pour ressentir plus de sentiments, de colère, j’ai été voir les différents reportages sur internet…



Deuxième chose : les points positifs



les photos, les descriptions des différentes victimes, je me suis beaucoup attachés à certains personnages tels que Sœur Felicity, Ganga Ram, ancien lépreux et Padmini et son mari Dilip… ce sont des personnes attachantes et si courageuse. Je suis très admirative de ses individus si modeste et pourtant enclins à tout donné, sans rien attendre en retour.





Conclusion :



Il ne me reste que du dégoût : L’inde étant un pays très pauvre, aucun dédommagement pour ses 30 000 morts. Une petite pincé de monnaie en compensation. La seule gagnante est l’argent et le pouvoir… Encore et encore !



Bonne lecture !
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Cette nuit la liberté

En 1976, « Cette nuit la liberté » est le quatrième volume né de la collaboration de Dominique Lapierre (le français) et Larry Collins (l’américain) ; après « Paris brûle-t-il ? », « Ou tu porteras mon deuil », et « O jérusalem ». Quatrième best seller.



Dominique Lapierre et Larry Collins nous entraînent cette fois dans l'Inde profonde, celle de l’époque de la colonisation Anglaise finissante où se côtoient des Anglais de l’Empire des Indes chasseurs de tigres et des maharajas… mais aussi quatre cents millions d’indiens aspirant à la liberté.

Au beau milieu de tout ça, le mahatma Gandhy et Lord Mountbatten… Nehru… et le fantôme de la reine Victoria…



On connaît tous la fin : Gandhy sera assassiné et Lord Mountbatten ne parviendra pas à éviter la partition du pays et la création d’un nouvel état : le Pakistan… Mais le souhaitait-il vraiment ?



"Cette nuit la liberté" : le formidable récit de la décolonisation des Indes, bien plus fort qu’un roman… puisque c’est la « vérité » historique qui est retracée ici, même si pour les besoins du genre, elle est parfois un peu romancée.



Malgré tout, un formidable dépaysement et un ouvrage indispensable à tous ceux qui se passionnent pour le sous-continent.

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Un arc-en-ciel dans la nuit

Qui sont les Boers, les Afrikaners ?

Ces mots que nous avons tous entendus et que nous sommes tous capables de situer dans une Afrique du Sud parfois bien mystérieuse, que désignent-ils ? Les réponses sont dans ce livre, très documenté, avec de nombreuses autres informations.

C’est donc à l’histoire de l’Afrique du Sud depuis 1650 que nous nous attaquons. Et c’est indispensable pour comprendre l’actualité de ces dernières années.



En 1650 les Hollandais, très présents sur les mers du globe, se rendent compte que la longueur des voyages comme le manque de légumes et de protéines, provoquent sur leurs bateaux de nombreux cas de décès liés au scorbut.

Pour palier ce phénomène, ils vont installer des relais au niveau du « Cap », chargés de fournir aux bateaux de passage, des légumes et de la viande.

A cette époque, il n’est pas question de colonisation. Mais les circonstances vont conduire certains paysans à s’installer de plus en plus à l’intérieur des terres et cela générera bien sûr des affrontements de plus en plus violents abec les populations indigènes.

Et ces « conquérants » de culture Calviniste vont en permanence chercher dans la bible les principes ou les justifications de leurs stratégies. Il sera bientôt question de peuple supérieur, de race élue, de fierté reconquise de nation purifiée… On imagine les conclusions que des esprits simples ou manipulateurs peuvent en tirer.



Tout cela va évidemment influencer l’histoire de ce pays. L’histoire s’écrit, se raconte mais ne se résume pas.

Cela semble cependant possible en suivant l’auteur et le laissant nous raconter un certain nombre de personnages célèbres :

• Le Docteur Christiaan Barnard

• Nelson et Winnie Mandela (Et tous les héros œuvrant dans l’ombre de l’Aparteid)

• Desmond Tutu

• Helen Lieberman

• Frédérick de Klerk

• Etc

Avouons qu’il y a là une très belle brochette de héros générés par ce pays.



Aucun texte n’a vocation à excuser l’inexcusable mais il peut au moins éclairer, voire expliquer. Ensuite que chacun fassse fonctionner ses neurones.



Dominique Lapierre nous livre un texte magnifiquement écrit, entre reportage récit et roman, avec un rythme qui rend haletant un ouvrage historique.

Que dire de mieux que d’en conseiller vraiment la lecture.

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La cité de la joie

Non au fatalisme



Un livre émouvant et sage, traitant de la souffrance, de la misère. L'Inde et ses castes décrites dans ce qu'elles ont de plus fatales. Mais aussi la description de possibles retournements de situation. Les personnages de la Cité de la joie sont attachants, ils connaissent les pires souffrances. Est-ce grâce à leurs sagesses qu'ils survivent ? La volonté de plusieurs aidés par des occidentaux triomphe de tout et les plus durs enracinnements culturels tombent. Parce que l'Inde connaît beaucoup de tabous de régles immuables, beaucoup de choses ne peuvent s'effectuer sans une naissance dite de caste supérieure. La naissance se place comme déterminant tout le reste de votre existence cette injustice ne paraît pour autant pas si cruelle à tous. Naître intouchable ou pas. C'est ainsi cela évolue doucement pour que la misère recule. L'Inde est véritablement une région du monde qui mérite un fort intérêt et son évolution aussi.


Lien : http://short-edition.com/fr/..
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Cette nuit la liberté

Je me souviens d'avoir lu ce livre il y a une trentaine d'années. J'étais alors fasciné par le Mahatma Gandhi et la non-violence, sa détermination face à l'empire britannique. Il me semble que les auteurs ont respecté les faits historiques, et l'on suit agréablement le processus de l'indépendance de l'İnde, du Pakistan et Bangla-Desh.

Un livre très intéressant sur cette periode historique que l'on connait peu en France. Lecture que l'on peut compléter par le film Gandhi, d'Attenborough.
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Ô Jérusalem

Ce livre m'a aidé à comprendre le conflit Israélo-palestinien. Si les événements récent vous interpellent, ce livre retrace la genèse de cette guerre fratricide pour un territoire.

Et nous, si nous devions nous battre chaque jour pour Avoir, Conserver ou Reconquérir notre maison, que ferions nous ?...

Cela dure depuis 1947 ....Et c'est pas fini!!!
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Le cinquième cavalier

j'ai dévoré ce livre à sa sortie (il y a donc très longtemps) et c'était un des premiers à Khomeiny en Iran et je l'ai trouvé passionnant à point tel que je n'ai dû interrompre la lecture que très peu de fois( pour manger ou dormir en gros).

je l'ai retrouvé hier en rangeant ma bibliothèque et j'ai eu envie de le redécouvrir car l'enthousiasme est resté intact.... toujours d'actualité, je pense qu'il n'a pas pris une ride étant donné le talent de Mrs Lapierre et Collins.
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La cité de la joie

Ode à l'humanité



Chef d'œuvre de Dominique Lapierre ! à lire et à relire !

Livre touchant, rempli d'humanité et de solidarité que l'on devrait essayer de suivre dans la vie de tous les jours !

Assez dur parfois surtout certains passages mais magnifique description de l'Inde et de ses mœurs !
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La cité de la joie

J'aime les récits qui se passent en Inde.

Ce texte n'est pas vraiment un "roman", mais plutôt une sorte -si l'on en croit l'auteur- de témoignage, un florilège de témoignages tournant autour de Calcutta, et, dans Calcutta, de la "cité de la joie", un "slum", un bidonville terrifiant.

On suit d'abord en parallèle le prêtre français Paul Lambert, à la mentalité étrangement médiévale, venu, non véritablement dans un but "humanitaire", mais pour être "un pauvre parmi les pauvres", pour partager leur souffrance dans le Christ, et une famille de paysans bengali ruinée, les Pal, échoués sur les trottoirs de "la ville inhumaine" pour ne pas mourir de faim à la campagne. Puis s'ajoute divers personnages, des habitants du bidonville, et un jeune et richissime médecin américain attiré par l'expérience.

Il y a, évidemment, d'abord, une leçon de morale un peu énervante pour nous, les Occidentaux gavés de nourriture, de confort (électricité, médicaments, eau courante, climat tempéré...) qui nous invite à cesser de nous plaindre (point de vue chrétien) ou au contraire à nous féliciter de l'excellence de nos vies antérieures pour avoir mérité notre réincarnation dans un monde si douillet (point de vue hindou). (Je dis cela à cause de l'omniprésence de la religion dans ce livre, assez rare dans un texte français contemporain)

Mais il y a aussi une description fantastique de la ville, qui, comme Bombay dans Shantaram, finit par prendre toute la place. Cet immense organisme vivant de dix millions d'êtres humains devient rapidement le personnage principal. L'horreur ne cesse de côtoyer la beauté. Horreur physique du délabrement des bâtiments, des corps de lépreux, des morts de la tuberculose, du choléra, de la typhoïde, et beauté des fêtes, des maquillages, des saris, des fleurs dans les cheveux des femmes, des sourires quasi permanents auxquels on a du mal à croire. Horreur morale des mafieux, des racketteurs des plus pauvres, des enfants esclaves, malnutris, vendus, de cette femme que l'on laisse se vider de son sang après lui avoir arraché son foetus de sept mois, qu'elle vendait pour nourrir ses autres enfants, horreur des trafics d'organes, du sang des pauvres qu'on achète, et même une hypothèque sur leurs cadavres appelés à fournir les hôpitaux du monde entier...et puis beauté de cette solidarité des pauvres entre eux, qui partagent tout, qui s'inquiètent de leurs voisins, qui recueillent les orphelins, et surtout, qui, malgré tout, continuent à vivre -et non pas à survivre comme des organismes privés de raison-à danser, à chanter, à faire la fête, à aimer.

Attention cependant aux esprits cyniques, certaines réflexions réitérées comme "vous êtes la lumière du monde" risquent de les irriter.



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...ou tu porteras mon deuil

L'Espagne franquiste, sur l'immense difficulté pour survivre dans cette région particulièrement déshéritée

A travers l'histoire d'El Cordobes, et sans être un livre sur les corridas, il montre que c'était une des très rare possibilités pour ces jeunes d'espérer sortir du moyen-age.

Aujourd'hui le Football suscite probablement les mêmes espoirs...
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