Un guerrier peut changer de métal mais pas de cœur ! selon le dicton ayant cours à Barsoom.
[La Princesse de Mars]
Telles sont les manières du Barsoomien Vert : il n’a pas à travailler s’il peut conquérir et voler aux autres par le combat et la rapine.
[La Princesse de Mars]
D'ailleurs, il est bien évident qu'il faut combattre cette tendance à l'allongement de la vie, du seul fait que les ressources de la planète Mars diminuent sans cesse. Pourtant, cette longévité millénaire est un acquis des progrès remarquables de la thérapeutique et de la chirurgie. La valeur de la vie fait l'objet d'une considération quelque peu relâchée et légère. La vie est regardée comme une chose assez négligeable, ainsi que l'attestent leurs sports extrêmement dangereux ou l'état quasi permanent de guerre entre les diverses communautés.
Bine entendu, d'autres cause de décès parfaitement naturelles existent aussi : elles tendent à diminuer globalement le chiffre de la population. Toutefois, rien ne contribue davantage à cette fin que le fait que les martiens, mâles ou femelles, soient toujours en possession d'armes offensives et destructrices, outre le fait qu'ils s'en servent très volontiers !
La première des lois de la nature, la plus élémentaire, s'imposait - c'était d’ailleurs la seule solution à un problème d'une urgence telle qu'il fallait se décider en une fraction de seconde ! - : il me fallait m'éloigner de la pointe de lance qui était en train de me charger ! En conséquence, je fis un bond très terrestre et, en même temps surhumain. Mon but était d'atteindre le sommet de cet édifice que j’avais compris être un incubateur ou une couveuse.
Cet effort se trouva couronné d'un succès tel qu'il me stupéfia moi-même ; en outre, il parut étonner les guerriers martiens tout autant. En effet, ce saut m'éleva à au moins dix mètres de hauteur, et je retombai à plus de trente mètres de mes assaillants, de l'autre côté de l'édifice, reprenant enfin contact avec le sol élastique sans aucun mal, et même, disons-le, avec une certaine élégance.
Je crois bien que c'est ce système abominable, en pratique depuis des millénaires sinon bien davantage encore, qui est la cause essentielle de la disparition de tout sentiment raffiné et de l'instinct humanitaire chez ces tristes créatures. Sitôt nées, elles ne connaissent ni amour maternel ni paternel, ni le sens du mot "foyer" ; on leur apprend seulement que leur existence est tolérée jusqu'à ce qu'ils fassent leurs preuves, en montrant par leurs aptitudes physiques et leur férocité qu'ils sont aptes à vivre. Qu'ils viennent, d'une manière ou d'une autre, à rater cette démonstration, et on les abat aussitôt.
En outre, pas une larme n'est versée, par quiconque, devant les souffrances par lesquelles ils passent nécessairement au cours de leur prime jeunesse. Je ne veux nullement avancer par là que les martiens adultes sont gratuitement ou volontairement cruels envers leurs jeunes. On doit reconnaître que leur propre existence n'est qu'une âpre lutte, impitoyable et lamentable, pour arriver à subsister sur une planète moribonde, dont les ressources naturelles ont tellement diminué que le seul fait d'ajouter une vie supplémentaire exige un véritable sacrifice à la communauté dans lequel le hasard seul la fait tomber.
Kerchak était mort.
Retirant le couteau qui l'avait si souvent rendu maître d'animaux plus musclés que lui, Tarzan, seigneur des singes, posa le pied sur la gorge de son ennemi vaincu et, une fois encore, lança à tous les échos de la forêt le cri sauvage du conquérant.
Une conviction profonde assurait ma présence certaine sur la planète rouge. Vous-même avez la certitude d’être sur la Terre ; auriez-vous l’idée de mettre ce fait en doute ? Personnellement, la possibilité d’être ailleurs que sur Mars ne m’effleura pas un seul instant.
- Est-il vrai que vous mangez de la chaire humaine ? demandai-je avec horreur.
Elle me regarda d’un air apitoyé par mon ignorance.
- Mais oui ! Nous mangeons de la chair des espèces inférieures… Ne le faites-vous pas ?
- De la viande animale, oui, mais pas de la chair humaine !
- Mais si un homme peut manger de la viande des animaux, des dieux peuvent manger de la chair humaine…
Il y avait indiscutablement en Tars Tarkas, malgré sa froideur et une cruauté native, toute en surface, un monde souterrain et secret qu'il s’efforçait de réfréner. Peut-être était-ce un vestige de sentiments humains de très anciens ancêtres qui revenait ainsi à la surface, et qui contrebalançait l'horreur de son peuple actuel ?
Me marier avec toi, bête immonde ? crois-tu que je marierais avec toi, quand un homme comme Tarzan existe ?