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Critiques de Edmond Baudoin (317)
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Amatlán

A plus de trente ans Baudoin décide de tout quitter pour faire du dessin, il ne voulait pas mourir comptable. Impossible de savoir si la comptabilité a beaucoup perdu, mais c’est sûr le monde de l’édition a gagné beaucoup plus qu’un dessinateur. Baudoin est un rêveur, pour lui choisir entre la gaité de l’ivrogne ou le sérieux du bigot est inadmissible. Baudoin sera dessinateur de bande-dessinée mais une bande dessinée connue de lui seule.



Il est le premier à introduire l’autobiographie dans cet art si codifié. Il se dessine enfant, adolescent, adulte et même anticipe sa vieillesse. Laetitia Carton, s’efface et d’une caméra aérienne, douce et légère, elle suit Edmond, elle suit les mains d’Edmond qui effleurent la page. Rarement l’image n’a restituée avec autant de grâce le travail d’un artiste,il faut dire que le sujet est en or.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dalí

Edmond Baudoin que l’on ne présente plus aux amateurs de bande-dessinée, meilleur album à Angoulême en 1992, formidable illustrateur nous livre une bio-dessinée de Dali qui est une pure merveille,
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Le goût de la terre

Trois ans après être partis sur les rives du Rio Bravo et avoir produit »Viva la vida », Baudouin et Troubs s'embarquent en Colombie, avec pour seules armes leurs pinceaux et leurs crayons, avec leurs convictions de septuagénaire ancien communiste et de trentenaire solitaire retiré en terre paysanne, dans le but de palper le pays, s'en imprégner, tâcher de comprendre, en rencontrant les plus simples et les plus pauvres.



Leur méthode ? Je t'offre ton portrait (reproduit dans le livre) et tu m'offres ton souvenir le plus fort.

Avec ça, nous, Baudoin et Troubs, nous répondons l'un l'autre, partageons nos émotions, nos écritures, nos dessins en noir et blanc pour produire un livre au positionnement marqué, plein de vie vécue, d'empathie et d'émotions , mais aussi de réminiscences et d'interrogations.



C'est très instructif et vraiment très beau, d'une approche toute personnelle voire intime, une rencontre avec la Colombie à travers deux auteurs qui s'impliquent et se répondent. Un réel coup de cœur.
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Les Rêveurs lunaires : Quatre génies qui ont ch..

Amateur d’Histoire, féru de Sciences, passionné de destins hors norme, simple lecteur, pas de doute mal placé, cet album est fait pour toi.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Carla

Baudoin aimait les histoires de Lob.

Lob aimait les femmes de Baudoin.

Lob écrivit donc des histoires mettant en scène une femme comme Baudoin les aime.

Un méchant cancer rongeait Lob, qui l'ignorait. Inconsciemment, la Mort prit une importance considérable dans les histoires de Carla.

Carla, chauffeur de taxi, toute de noir vêtue, dans un taxi noir, qui roule dans la nuit noire d'une ville noire de toutes les maladies qu'une ville peut connaître.

Ses clients sont de pauvres épaves, qui embarquent avec leurs fantômes.

Si la Mort n'intervient pas directement, son envie, son empreinte, son ombre est toujours présente.

Et Carla, souvent spectatrice, parfois actrice de ses destins, joue un rôle de passeur, comme Charon sur la berge du Styx.

Puis le méchant cancer emporta Jacques Lob, laissant à Baudoin le soin de scénariser une dernière histoire.

Cette fois, Carla en sera l'héroïne et elle y rencontrera la Mort, avec qui elle a un compte à régler.

La boucle est bouclée.
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Trois pas vers la couleur

Dans cet intégral, sont regroupés trois des récits de Baudoin : Les Yeux dans le mur ((un peintre et son modèle) Le Chant des baleines (un voyageur en quête de lui-même) et Les Essuie-glaces (une rencontre sur un quai de gare).

Il n’y pas vraiment de structure, c’est plutôt une réflexion libre sur la création, l’amour. La vie, tout simplement…

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Peau d'âne : D'après l'oeuvre de Charles Perrault

Franchement, je n'aurai peut-être pas ouvert cette BD si l'auteur n'en avait pas été Baudouin. Et c'est encore une sacré réussite.

Un papa raconte chaque soir un petit bout de conte à sa fille. Mais cette petite fille a déjà beaucoup de références de contes en tête et puis, elle nous emporte dans ses rêves ; bien sûr elle s'identifie à la princesse mais pas uniquement.

La fin de ce conte, on croyait la connaître mais là encore, quelques surprises qui tissent avec le réel de chacun.
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L'Arleri

Si le texte de cette BD m'a un peu déçue (sujet et réflexions un peu clichés à mon goût), les dessins sont cependant d'une beauté époustouflante. L'utilisation de la couleur est magnifique, les nus et portraits sont sublimes. La composition, la diversité des techniques et des styles (comme par exemple l'utilisation de photos) apportent une originalité, une richesse et une créativité impressionnantes. J'ai aimé aussi la mise en abyme - le peintre narrateur qui explique à son modèle qu'il s'est vieilli pour mettre une distance avec elle - et la permutation peintre/modèle.

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Piero

Une BD qui raconte avec tendresse et poésie la relation fusionnelle entre Momon (l'auteur) et son frère Piero, leur passion commune pour le dessin, et un bout de leurs parcours. On ressent beaucoup d'amour dans ce récit et ça fait du bien... Encore une fois le trait d'Edmond Baudoin, l'expressivité de ses visages, me plaisent beaucoup.
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Les enfants de Sitting Bull

« Bizarrement, les sabots des chevaux laissent moins de traces dans la grande prairie que les bateaux sur les océans. A partir du moment où Félix devint un cavalier, son histoire s’est un peu effacée dans la poussière des pistes. »



Dans cet album, Edmond Baudoin revisite la vie aventureuse teintée de mystère de son grand-père, Félix Baudoin. Quelle existence ! Une invitation au rêve d’aventure chère à tous petits garçons qui écoutent bouche-bée cette histoire. Il aurait même croisé Buffalo Bill. A 12 ans, Félix embarque comme mousse sur un navire, puis sur un baleinier. Après un naufrage, il devient chercheur d’or, chasseur de bisons. Il travaillera sur les chantiers des gratte-ciels puis s’engagera dans l’US Navy. Il finira paisiblement sa vie à Nice.

Edmond Baudoin livre ici un album à la superbe maîtrise graphique, mêlant l’aquarelle, le dessin, la photographie. Ce recours à diverses techniques souligne ici le parti pris narratif. Il ne s’agit ni d’un album autobiographique, ni d’un album apparenté au genre Bd de reportage. La place est laissée toute grande à l’aventure. Ici, point de condamnation en règle de la conquête de l’Ouest, c’est le récit d’une vie, ou plutôt de ce que les membres de sa famille en savent. C’est la confrontation des regards qui va permettre une prise de distance face à l’histoire des Etats-Unis. Le récit est souvent entrecoupé des interrogations du narrateur soulignant ainsi les doutes, les incertitudes, les blancs de cette mythologie familiale. La deuxième partie se déploie autour du regard d’Edmond Baudoin, sur sa perception de l’Amérique, sur sa propre expérience de rencontre avec les premières nations de l’Amérique.

Il raconte ici comment la petite histoire, celle de la vie aventureuse de son grand-père peut rencontrer la Grande histoire, en creux. Il montre comment les mythes se construisent et nous nourrissent en laissant dans l’ombre les incertitudes. La force de cet album n’est pas de les lever mais de les souligner à l’image de la couverture de cette BD, un cavalier dont le visage et le torse sont raturés de bleu, brouillés.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Gallimard pour l’envoi de cette BD dans le cadre de Mass critique.
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Les enfants de Sitting Bull

Cette BD fut une très belle découverte autant au niveau de la narration que de l'illustration (magnifique). Un style vraiment original (tout à fait nouveau pour moi) qui suscite l'envie de mieux connaître l’œuvre de Baudoin.
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Couma acò

Souvenirs épars et réminiscences plutôt que récit linéaire, Baudoin revient sur son enfance, et en particulier sur son grand-père. Ce dernier, anglais d'origine mais élevé dans un orphelinat du sud de la France, a fait la première guerre mondiale. Mais c'est surtout un homme à la personnalité bien particulière, très proche de la nature, fruste, traumatisé par la guerre. Baudoin raconte ce qui l'a marqué chez cet homme étrange et distant, sujet de fascination et parfois de dégout pour ses petits-enfants.



C'est avant tout le choc de deux mondes : celui de l'auteur, moderne, né après 1945, et d'un monde rural ou les valeurs, les rapports entre les gens, ne sont pas les mêmes. Aucune idéalisation d'un passé révolu là-dedans : Baudouin parle notamment d'une veillée en disant que "l'idéologie qui se transmettait le long de ces soirées était plus réactionnaire, plus débile, plus con que celle qui passe lors de la plus nulle des émissions de télé". Simplement un constat résumé par cette phrase de Baudoin sur son grand-père : "Pour lui, on doit être une espèce d'extra-terrestres qui ont envahi et détruit son monde".
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Piero

j'ai découvert cet auteur vendredi soir dernier, lors d'une rencontre avec les éditions Gallimard Jeunesse et 3 auteurs, présentant le nouveau catalogue bandes dessinées. Cet auteur était présentant, nous a parlé de son dernier livre, j'ai été fasciné par sa voix, son parler, bref, j'ai craqué ! Ses dessins à l'aquarelle et l'encre de Chine sont magnifiques. Ici, Piero, qui n'est pas sno dernier ouvrage mais une réédition (première parution chez Seuil) nous raconte l'enfance d'Edmond (Momon) et la relation fusionnelle avec son frère et avec le dessin. Très belle histoire. A lire !
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
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Mat

Magnifique roman graphique! Mat est un jeune adolescent qui vit en banlieue avec son père. Solitaire il doit faire face à un père raciste qui lui raconte d'affreux souvenirs de la guerre d'Algérie.

Il va alors faire la rencontre d'Elodie avec qui il va petit à petit sortir de la souffrance...

Les dessins nous emportent dans la vie de Mat et dans ses rêves. Les illustrations aux aplats épais, se situent entre peinture et dessin. Tout en subtilité et en finesse ce graphisme en noir et blanc traduit la profonde sensibilité des personnages... Bref, je suis sous le charme de la technique qu'utilise Baudoin !

Cette histoire nous montre qu'il n'y a pas à juger, qu'il faut dépasser nos a priori tout en apprenant à s'ouvrir aux autres.
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La croisée

Bande dessinée à ne pas mettre entre toutes les mains.

La " Gamine " ou Madame Drouet est une veille dame qui ne veut pas quitter la librairie que son père avait exploitée autrefois, ni son petit appartement attenant.

Son propriétaire, les promoteurs et les démolisseurs finissent par la chasser en lui construisant à l'identique (comme elle l'avait exigé) une maison en pleine campagne, loin de tout. Mais la veille femme n'a plus le gout de vivre.

Un beau matin son ex-propriétaire en sortant de chez lui la trouve pendue sur le palier.

C'est le début , 25 ans après, dans les grands ensembles qui furent construits sur les ruines de la librairie, d'une vague de folie qui déferle sur la cité entrainant des accidents, des crimes violents et crapuleux.

Le fantôme de la veille dame prend sa revanche...

J'aime particulièrement le dessin d'Edmond Baudoin (illustrateur des chants de Maldoror), sans couleur, aux traits épais, qui colle parfaitement à l'ambiance noire du scénario de Frank.
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Viva la vida

Ce récit de Baudoin et Troubs à la Ciudad Juarez fait suite à la publication de "2666" de Roberto Bolaño qui comporte une grosse partie sur les crimes envers les femmes dans cette ville depuis les années 90.

La Ciudad Juarez, c'est avant tout une ville frontière au nord du Mexique. En face, aux États-Unis, son alter ego est "El Paso". Ciudad Juarez est d'abord comparée aux autres frontières tragiques : Tanger, les limites des Burundi-Rwanda-Congo, la bande de Gaza... Ce qui se trouve de l'autre côté de la frontière attire les migrants, les trafiquants, la misère, la violence...



À Ciudad Juarez dans les années 90 se sont installées des usines américaines, profitant de salaires très bas au Mexique : les maquiladoras. Elles y ont accueillies beaucoup de femmes, notamment seules. Malgré des conditions de travail très difficiles, d'une certaine manière ces femmes se retrouvaient plus autonomes mais aussi plus vulnérables car suspectées de malhonnêteté. C'est en tout cas une des raisons invoquées par les auteurs à la longue succession de crimes atroces. Mais ils décrivent aussi le climat de terreur nocturne : trafic d'armes, guérilla entre les cartels de la drogue, ou entre ceux-ci et la police. Les relations sont ambigües avec le gouvernement, qui est lui-même violent, arbitraire. Il faut dire que la ville possède des ressources gazières importantes.



Dans cet excellent reportage témoignage, on retrouve les ingrédients décrits dans le roman de Roberto Bolaño qui font de Ciudad Juarez la ville la plus dangereuse du monde. Les rencontres avec les Juarenses sont nombreuses et instructives : les auteurs ne se sont pas contentés de décrire la situation depuis leur hôtel comme dans le récent "Journal de Oaxaca" par Peter Kuper.
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Salade niçoise

« Salade niçoise » : un titre un peu curieux pour une BD ? Que va-t-on trouver ici, à la lecture ? La recette d’un mets assurément bien commun, qu’on peut commander dans bon nombre de restaurants français ? Un mélange hétéroclite d’histoires plurielles, qui se regroupent autour d’un dénominateur commun : Nice ? C’est un peu tout cela que propose Baudoin, dans cette bande dessinée.



En introduction, Baudoin souligne que « ces pages ont été écrites et dessinées dans un premier temps pour Morning, un journal japonais ». Si au Japon la « salade niçoise » est bien connue, paradoxalement, Nice ne l’est pas. L’auteur se propose donc de combler cette lacune avec « Salade niçoise » qui se présente comme un mélange de petites histoires qui se déroulent toutes à Nice (de « La promenade des Anglais » vers « La baie des Anges » en passant par « Coco Beach » ou les « Quartiers nord »…), autant d’ingrédients hétéroclites qui, mis ensemble, deviennent un plat commun.



Un jeune homme traverse chaque histoire, tel un fil conducteur. Il y est question de désir, d’attirance, d’apparence, d’oubli, d’abandon… Le graphisme de Baudoin est très particulier, à la fois épais, comme empreint d’une lourdeur noire, et tout à la fois aérien, presque gracieux. Les histoires sont souvent cruelles, voire parfois crues. Les êtres dessinés sont à vif, le plus souvent du côté de la vie, mais parfois la bascule n’est pas loin…



Une « salade niçoise » qui prend Nice pour port d’attache, mais Baudoin nous convie à larguer les amarres et voguer sur les flots d’une humanité partagée…
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Stop

Manifestation littéraire en marche pour 68 plumes afin de dire Stop !

Témoignages, hommages, constats, revendications, actes de résistance, rébellion, colère… des lignes et des mots, des dessins, des poèmes, des messages à faire passer, à hurler pour qu’ils sortent du silence où l’on tente trop souvent de les museler.

C’est publié à La Manufacture de livres qui reversera tous les bénéfices à diverses associations travaillant à l’échelle locale.

À lire de toute urgence.
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Le marchand d'éponges

Les dessins sont magnifiques, chaque "plan" pensé et travaillé à merveille. Ce court roman graphique est mis en lumière par les dessins sombres et travaillés d'Edmond Baudoin. Le seul bémol est l'intrigue, bien trop simple est pas crédible mais bon, le charme opère quand même et on dévore cette BD avec avidité !!!
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Les fleurs de cimetière

Vivre sa vie … Pour Edmond Baudoin, ce serait plutôt peindre la vie, écrire la vie, danser la vie. Et c’est ce que, se dirigeant vers le crépuscule de la sienne, il fait avec toute la sensibilité et l’humanité qu’on lui connaît à travers un récit protéiforme Les fleurs de cimetière, paru comme nombre de ses autres albums à L’Association.



Le livre d’une vie

10 portraits,10 dates. Ce monument de 280 pages s’ouvre sur un « album photos » dans lequel Edmond Baudoin se représente de la naissance à aujourd’hui. Et nous voyons se succéder le bébé de 1942, l’enfant de 1950 et 1954, l’adolescent de 1958, puis retrouvons le jeune adulte de 1963 en 1972, 1980, 1998, 2009 avant que cette galerie de portraits ne s’achève sur un selfie de 2015. Et lui qui se dit « inabouti » se pose la question de savoir quand a lieu ou a eu lieu la vraie naissance.

« J’ai été fait par mes amours, par le dessin, mes amis, mes voyages, les paysages, les livres, la danse, les femmes, mes enfants. J’ai été fait par mes oui, par mes non . Par mes peurs, mes fuites, mes lâchetés, mes mensonges. »

L’artiste, pour qui la liberté n’est pas un vain mot, se raconte à travers son amour ou plutôt devrais-je dire ses amours – pour les siens, les femmes, les autres – et ses passions que sont le dessin, l’écriture et la danse. Alors ce n’est pas la première fois bien sûr mais cette fois il va encore plus loin en abordant des sujets jusqu’alors restés dans l’ombre et notamment ses enfants à travers un croisement de regards : le regard qu’il porte sur eux mais également le regard qu’eux portent sur lui. Il se met à nu dans un récit sans complaisance, nous livrant ses questionnements, étalant ses contradictions.



« J’ai été fait par ma mère, mon père, mes frères, ma sœur, mes enfants, Nice, Villars, une rivière, des collines »

Après la série de portraits, on va voir se dérouler sa vie en accéléré, coté famille. Il sera question de sa mère, de son père et puis bien sûr de son frère Piero « le plus grand dessinateur du monde » ainsi que des lieux de son enfance si importants pour lui.



« J'ai été fait d'abord par les femmes que j'ai aimées » 

Aile, c’est cette femme qui se penche sur son épaule tandis qu’il écrit et dessine cet album, son interlocutrice, sa muse, sa confidente. Elle est à la fois unique et multiple, composition de toutes les femmes que cet adepte du polyamour a aimées et qui l’ont aimé, les mères de ses enfants et les autres. C’est à travers la reproduction d’extraits de ses carnets qu’il va les faire vivre ou revivre en suivant le cheminement sinueux de la pensée et ses souvenirs, et qui dit carnets dit arbres majestueux, torturés qui envahissent toute la page et chorégraphient le récit.



De l’éloge de la poussière aux fleurs de cimetière

Si d’aucuns le voient comme une suite du Chemin de Saint-Jean (2002), cet album recelant des paysages parcourus depuis ce chemin situé derrière son village dans l’arrière-pays, c’est à Éloge de la poussière (2002) qu’il s’apparente le plus par son côté profondément intime d’abord, par sa construction ensuite. Le récit loin d’être linéaire, se défie de la chronologie. Il vogue d’une époque à une autre et mêle dessins, récits écrits à la main, tapés à la machine souvent ponctués de ratures et corrections, l’auteur considérant que c’est la main qui donne de la vie au texte. On y trouve également des extraits littéraires des écrivains qu’il affectionne, des fragments commentés de ses livres précédents, des portraits de lui réalisés par d’autres et, véritables uppercuts rompant le noir et blanc, quelques compositions en couleur.



Un artiste plasticien du 9ème art, croqueur de vie sur le motif

« Moi, j’ai quitté la comptabilité pour dessiner… pour aller dans le rêve... pour continuer l’enfance... » déclare-t-il à la fin de Piero (1998), album révélant l’extraordinaire complicité qui le liait à son frère et c’est au moment même où ce frère quittait le milieu artistique qu’Edmond Baudoin y entra assez tardivement afin de prendre le relais. Et, excusez du peu, en 40 ans, cet artiste prolifique avoisine la centaine d’ouvrages à son actif.

« C’est debout, dans une rue, un jardin, sur une place, le carnet dans une main, le pinceau dans l’autre que je fais la plupart de mes dessins et portraits. » Cette nécessité de dessiner debout est liée à son rapport au corps en mouvement, à la danse. Il a besoin de sentir le déplacement de son corps induit par le mouvement du poignet tandis que le pinceau se déplace sur la feuille.

Edmond Baudoin : l’homme au pinceau et à l’encre de Chine, mais pas seulement…



Si le titre Les fleurs de cimetière fait songer à la mort, l’album lui est un hymne à la vie d’un homme qui a toujours voulu « aller voir après le virage, là où les trains disparaissent ». Un album testamentaire ? Peut-être … Un album puissant, passionnant, déroutant, sûrement. A découvrir absolument !


Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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