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Citations de Eduardo Berti (33)


Exercez-vous à imiter les signatures d'autres personnes.
Au début vous essayerez (convaincu d'être un autre, d'avoir une autre identité), mais de vos doigts germera à nouveau, tenace, la signature habituelle. Ce n'est pas facile, mais avec un peu de patience vous serez en mesure de tracer des signatures si diverses que personne ne se doutera qu'elles proviennent d'une seule et même main.
Passez ensuite à l'étape suivante: dédicacez-vous quelques livres de votre vaste bibliothèque. Peu importe que Walter Scott soit mort depuis des siècles, peu importe que Gustave Flaubert n'ait jamais estampillé une phrase cordiale (ou pas) en espagnol ou en italien. Prenez un livre parmi ceux que l'on considère comme « immortels» et demandez à un écrivain célèbre de vous le dédicacer, à vous, lecteur inconnu.
Lisez le livre (ou relisez-le) sous le frisson de cette dédicace.
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Je me demande parfois si on peut avoir une totale conscience de la vie sans aucune ou presque aucune conscience de la mort ou de la douleur.
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Nous, les brancardiers, formons bien entendu une espèce un peu à part. Mais surtout, et c’est de ça que je voulais parler, nous voyons à l’envers nos patients allongés sur les brancards : comme des chauve-souris, qui volent la tête en bas.
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S’il y a une chose qu’on apprend assez vite dans ce métier, c’est à garder le silence quand on n’a vraiment rien à répondre.
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Passez une journée sans rien lire, absolument rien. Pas un livre, pas un magazine, pas une quelconque indication, pas une publicité de rue, pas un de ces milliers de mots que nous croisons et qu'il est impossible ou presque de ne pas lire. Fermez les yeux dès que vous voyez ou flairez la moindre présence de mots.
Faites, ce jour-là, la grève du lecteur.
Inventez une raison, un motif absurde ou crédible pour cette grève.
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Un beau jour, il y a déjà de nombreuses années, la poste apporta à l'écrivain Rudyard Kipling un paquet qui lui était adressé. C'était un soldat français du nom de Hamonneau qui l'envoyait, et il contenait une copie de l'édition française de son roman Kim, avec un si profond impact de balle que seules les vingt dernières pages étaient intactes. Dans une lettre qui accompagnait le livre, Hamonneau disait que s'il n'avait pas porté le roman dans une poche de poitrine, il n'aurait pas survécu à la Grande Guerre. L'envoi postal contenait également la médaille de la valeur décernée à Maurice Hamonneau.
Imaginez, dans un jeu de miroir évident, quel livre fr ançais aurait pu sauver la vie d'un soldat anglais dans cette même guerre. Imaginez le nom du soldat anglais et l'attitude qu'aurait adoptée l'écrivain français au moment de recevoir son volume à demi troué.
Dans le cas de Kipling, bien qu'il ait insisté pour rendre les deux objets immédiatement, il finit par les léguer à Jean, le fils d'Hamonneau. Et la copie de Kim avec sa ronde blessure est aujourd'hui l'un des trésors les plus précieux de la bibliothèque du Congrès des Etats-Unis.
Imaginez où serait passé le livre français.
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Un beau jour, un livre parmi tous les livres de l'histoire de la littérature surprend le monde entier en écrivant et publiant ses souvenirs.
C'est un livre magistral, où il raconte des anecdotes tantôt touchantes, tantôt hilarantes à propos de quelques lecteurs avec lesquels il a passé les dernières décennies, voire les derniers siècles.
Quel est le livre qui a écrit ses mémoires ?
Pourquoi celui-ci en particulier ?
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Dans le livre que vous avez commencé à lire il y a deux ou trois jours, cherchez une phrase que vous aimeriez écrire à la manière d'un graffiti, sur un mur de la ville où vous habitez.
Une fois la phrase choisie, imaginez le mur ou l'endroit de la ville où votre graffiti serait le plus beau et le plus pertinent.
Pensez-aussi (si vous voulez) à la graphie idéale pour cette phrase.
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Ce roman que depuis un moment vous avez posé sur la table, comparez-le avec certains de vos amis ou, mieux encore, de vos connaissances : ces gens que vous fréquentez depuis plusieurs années et que vous ne connaissez pas vraiment.
Pensez à la quantité de choses que vous savez sur ce livre (sur les gens qui y habitent), même si vous et lui ne vous fréquentez que depuis quelques heures à peine.
Pensez à lui comme à votre meilleur ami.
Pensez à lui, plutôt, comme à une de ces amitiés fugaces que l'on noue au cours d'un voyage et qui, pendant quelques jours, semblent synthétiser chacune de nos amitiés : les présentes, les passées et les futures.
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Victorine continua sa lecture en fermant les yeux
Edmond About
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Passez une journée entière dans une librairie à lire, livre après livre, les biographies des auteurs, les quatrièmes de couverture, les listes des publications, les remerciements, les dédicaces et toutes les informations supplémentaires, mais pas une seule ligne des textes.
Donnez un prix imaginaire, dans votre tête, au meilleur livre dans ce domaine.
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"Comprenez-vous? D'un côté les Hamlet, les introspectifs, qui doutent mais n'agissent pas; de l'autre, les don Quichotte, hardis et pleins de tempérament, qui ne vivent que pour l'action. À l'époque, j'ai écouté cette théorie d'un air béat, mais maintenant, si vous voulez la verité, je ne supporte plus cette manie de partager le monde entre le blanc et le noir... qu'en pensez-vous, mademoiselle Amelia?" (p.133)
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Je n’ai pas lu Jouhandeau : il fait partie de la longue liste d’écrivains que, je suppose – sauf miracle ou cas de force majeure – je ne lirai jamais ; c’est impossible, il faudrait vivre mille ans ou, plutôt, ne pas vivre et ne faire que lire, lire et lire. Lire qui, d’accord, est aussi vivre. Mais qui ne l’est pas si on ne fait que ça.
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Les lecteurs cherchent et voient les ressemblances entre les livres, nombreux ou non, d’un écrivain ; l’écrivain, de son côté, voit surtout leurs différences.
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À l’époque, j’aimais bien la notion selon laquelle la « patrie » d’un écrivain est sa langue natale. Aujourd’hui, avec plus d’ancienneté comme étranger, je préfère l’idée que son véritable pays se trouve dans ses livres : ceux qu’il a lus ou désire lire (sa bibliothèque), ceux qu’il a écrits ou rêve d’écrire (certains appellent cela une « œuvre »).
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Quand je sortais, j’avais du mal à me souvenir que j’étais à Paris. Je me sentais comme le personnage de cette nouvelle de Cortázar qui, sans transition aucune, parvient à passer de Buenos Aires à Paris ou vice-versa, comme on ouvre une porte et change de dimension.

Cimetière Club, 1, p. 26
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C’était dans ce café, des années plus tôt, quelques jours après l’enterrement de ma mère, qu’il m’avait dit, avec une espèce de noeud dans la gorge qui s’était révélé hautement contagieux, qu’il n’aurait jamais imaginé que ce serait lui le survivant du couple. Comme ma mère avait dix ans de moins que lui, il avait conçu un futur dans lequel elle était veuve, et non l’inverse.

Cimetière Club, 1, p. 24
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Il avait transformé la montre en une montre semi-crabe, s'il est possible de la baptiser ainsi (la trotteuse vers l'arrière, et l'aiguille des heures vers l'avant), et d'un air dégagé il nous demanda si cela nous plaisait. Il aurait été courageux de dire non, mais le fait est que cela nous plaisait énormément.
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Très inquiet parce qu’il entendait de plus en plus souvent que « dans ce monde tout est déjà inventé », il a mis au point une machine qui crée de l’espace libre pour les choses qui restent à inventer. Maintenant il peut donner libre cours à sa très vaste imagination.
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Quelqu'un écrira de nouveau cette histoire, d'une façon différente. Quelqu'un (et le lecteur, qui connaît l'avenir, sait peut-être qui) réécrira tout cela comme un conte, regrettera de ne pas avoir davantage de place [...]. Quelqu'un dira qu'il a trouvé le germe de cette histoire dans un journal quelconque [..]. Quelqu'un dira qu'elle n'a jamais rien su,  [...]. Quelqu'un [...].
Quelqu'un dira autant de choses, presque les mêmes, mais différentes, parce que si toute histoire - y compris celle qui est écrite - reste encore à écrire, celle qui vient d'occuper ce lire deviendra très vite - si ce n'est déjà fait - une histoire deux fois racontée.
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