Citations de Edward Albee (44)
MARTHA
[…] Et voilà… (Soupir.) Voilà où j’en suis avec ce BIDE sur les reins !
[…]… avec la poubelle de la section d’Histoire sur les bras !
[…]… qui est marié à la fille du patron, qui devrait être quelqu’un et qui n’est personne ; rien qu’une punaise de bibliothèque, rien qu’un connard rêveur qui ne sait rien foutre de sa peau ; un pauvre type qui n’a jamais eu l’estomac de faire quelque chose dont on pourrait être un peu fier. Rien qu’une cloche. Ça va, GEORGE !
MARTHA
[…] Je pleure tout le temps. Et Jojo aussi pleure tout le temps. Nous pleurons tout le temps, tous les deux et après… Nous recueillons nos larmes et nous les mettons dans le frigidaire jusqu’à ce qu’elles soient toutes gelées… (Elle rit plus haut.) et… après… nous les mettons dans… nos… verres.
Pour pénétrer dans le cœur d’un homme, il faut passer sur le ventre de sa femme. N’oubliez jamais…
GEORGE
Alors, comme ça, votre femme dégueule pour un oui ou pour un non, hein ?
NICK
Je n’ai jamais dit ça : j’ai dit qu’elle avait très facilement mal au cœur.
GEORGE
Ah !... pardon… par « mal au cœur » je croyais que vous entendiez…
NICK (un temps)
… Oui… c’est vrai… (Un temps.) Elle… elle vomit pour un oui ou pour un non. Quand elle s’y met… c’est pratiquement impossible de l’arrêter… Elle en a pour des heures. Pas sans interruption… bien sûr… mais… à intervalles réguliers.
GEORGE
Ça permet de remonter sa montre, hein ?
GEORGE
[…] Il y a un seuil que l’être humain ne peut pas dépasser…sinon… c’est la dégringolade jusqu’en bas de l’échelle de l’évolution… […] Drôle d’échelle… impossible de la remonter une fois qu’on l’a descendue…
We drink a great deal in this country, and I suspect we'll be drinking a great deal more, too... if we survive.
Et vous savez ce qui m’est arrivé, à moi, conne que je suis ? Vous savez ce qui m’a pris ? J’en suis tombée amoureuse !
MARTHA
(Un temps. Elle le regarde avec attention.)
George ? (Il lève les yeux). Tu me donnes envie de dégueuler.
GEORGE
Pardon ?
MARTHA
Tu me donnes envie de dégueuler.
GEORGE
(réfléchit. Un temps.)
Ce n’est pas très gentil de me dire des choses pareilles, tu sais, Martha.
MARTHA
Hein ? Ce n’est pas quoi ?
GEORGE
Ce n’est pas très gentil.
MARTHA
J’aime bien quand t’es furieux… C’est même comme ça que je te préfère… furieux… Mais t’es quand même une lope, George...
MARTHA
D’ailleurs qu’est-ce que tu as fait à cette soirée ? Rien… Comme d’habitude… Monsieur s’assied et parle… et c’est tout.
GEORGE
Et qu’est-ce que je devrais faire ? Me conduire comme toi, peut-être ? Beugler toute la soirée devant tout le monde ?
MARTHA (hurlant)
JE NE BEUGLE JAMAIS ! …
GEORGE (conciliant)
D’accord, d’accord… tu ne beugles pas.
MARTHA (lasse)
[…] Tout est supportable… On s’invente des excuses… des vraies ?... c’est la vie… c’est de la merde… peut-être qu’il crèvera demain… des tas d’excuses. Mais voilà, un jour, une nuit… quelque chose se passe… et CRAC ! Ca casse. Alors c’est fini… on s’en fout… de tout !
George : Ça fait des années que tu es une grande championne, Martha... pour tout ce qui est abject, tu mérites la palme.
MARTHA
Elle jure comme quelqu’un qui a beaucoup bu –encore qu’elle « tienne » fort bien l’alcool- et qui a pour le monde extérieur un mépris écœuré d’ivrogne. Elle écarte violemment une chaise.)
Ha ! saloperie de saloperie…
Everything becomes... too late, finally. You know it's going on... up on the hill; you can see the dust, and hear the cries, and the steel... but you wait; and time happens. When you do go, sword, shield... finally... there's nothing there... save rust; bones; and the wind.
Humilité n'est honte que pour celui qui humilie.
Je ne t’écoute plus… ou alors, quand je t’écoute, je m’amuse à faire un tri… et je te réponds comme ça, mécaniquement, en me foutant éperdument de tout ce que tu dis…
une des choses les plus tristes, chez l'homme, c'est sa manière de vieillir
Le signe le plus évident d'un cancer social... c'est la disparition du sens de l'humour. Aucune dictature n'a toléré le sens de l'humour. Lisez l'Histoire et vous verrez.
Tous les paradis ont leurs frontières.
Le temps aussi, c'est une maladie. Tout arrive... trop tard, finalement.
Martha : Ha, ha, ha, ha ! Amour... donne-moi à boire.
George : Mon Dieu !
Martha (tanguant) : Écoute, chéri, de nous deux, c’est toi qui roules toujours sous la table... ne t’inquiète pas pour moi !