Avec Le pavillon des combattantes, Emma Donoghue nous plonge en pleine pandémie de grippe espagnole à la fin de l’année 1918. L’ancien monde, déjà ébranlé par quatre années de guerre totale, est en train de s’effondrer. À la maternité de Dublin, une poignée de femmes luttent pour qu’un autre voie le jour.
Ce roman est sans conteste celui que j’attendais le plus dans cette rentrée littéraire dont je fais assez peu cas il faut bien vous l’avouer, je l’ai donc lu aussitôt acheté et je ressors de cette lecture le souffle coupé, les yeux bien humides !
Vous vous doutez donc que j’ai adoré, même si ce n’est pas un coup de coeur, ce huis clos intense et fiévreux dont Julia sortira transformée, ébranlée dans ses certitudes et ses repères.
J’ai été séduite par le cadre historique de qualité. Il est indéniable qu’Emma Donoghue s’est bien documentée sur cette pandémie mondiale qui offre une belle résonnance avec la nôtre, un siècle après la grippe espagnole.
Le contexte est bien rendu, on sent bien la terreur s’emparer des malades et des bien portants. Les moyens de fortune mis à leur disposition (masque et lavage des mains), les consignes contradictoires et anxiogènes du gouvernement, ressemblent fortement aux nôtres, et tout ça fait froid dans le dos.
Le trio de combattantes (Julia, Bridie et le Dr Kathleen Lynn) sont très bien dépeintes : des femmes fortes, habitées par leur mission et terriblement attachantes. Si les deux premières sont fictives, le Dr Kathleen Lynn a réellement existé.
L’histoire découpée en quatre parties : Rouge, Marron, Bleu, Noir sont les couleurs que prend la peau aux différents cycles de la maladie, raconte trois journées dans la vie de ses héroïnes, qui oeuvrent pour que des mères atteintes de la grippe espagnole puissent donner la vie dans les meilleures conditions possibles.
Le duo Julia / Bridie qui, bien que très différentes dans leur parcours et caractères, vont vite devenir inséparables et soudées comme les doigts de la main. Ces deux personnages permettent à l’autrice d’aborder des thèmes intéressants comme la maternité, les séquelles de la guerre, le travail des femmes, le sort réservé aux orphelines et aux filles mères…
Tout au long du récit, on tremble pour ces femmes et leurs bébés dont l’état de santé peut se dégrader en l’espace de quelques heures de façon dramatique et pour nos héroïnes qui luttent à leurs côtés au mépris de leur propre santé.
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