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Critiques de Emma Hooper (73)
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Les chants du large

Cette lecture, c’est une envie, un besoin de s’y perdre, de rejoindre ce petit village déserté par les hommes tout en savourant l’attachement profond et émouvant du jeune Finn pour son île toute proche de Terre Neuve.



Un couple de poissons est imprimé sur le pull de Finn, un poisson est gravé sur la flasque d’alcool glissée dans la boîte à gants de la voiture, mais la mer en est vide, vide de poissons.

En cette année 1992, le travail est ailleurs que sur ce petit bout d’île alors les parents de Finn et Cora vont chacun leur tour en Alberta pour gagner de quoi vivre.

De sa fenêtre, Finn compte les feux de navigation des bateaux, enfin, il les comptait avant qu’il n’y en ait plus aucun à briller sur les eaux tranquilles ou agitées de la baie.

À Big Running, le seul bateau qui part du quai est le ferry et il emmène bien plus qu’il ne dépose.

Cora, elle, rêve d’une vie normale, loin de cet endroit vide de sens et de relations humaines. Pour tromper sa solitude, elle se glisse dans les maisons désormais inhabitées et les décore entièrement aux couleurs de pays étrangers, puisant les images dans les livres du biblio-bateau.

Finn, le cœur lourd, voit avec angoisse les personnes quitter l’île les unes après les autres. Alors il téléphone à Mrs Callaghan, sa professeure d’accordéon, pour l’entendre encore une fois raconter l’histoire de ses parents. C’est l’occasion de basculer dans les années soixante-dix et de suivre Martha, la mère de Finn, qui vit avec ses trois sœurs après la disparition en mer de leurs parents. Sur le rivage, chaque soir, Martha confectionne des filets de pêche, chante et entend le chant des sirènes alors que le jeune Aidan pêche des jours durant, entonnant les chansons de marins de son répertoire.



Pour qui désire se perdre dans l’atmosphère de ce roman, il faut tout d’abord respirer pleinement le vent et la neige, sentir la glace qui se forme et craquelle sous les coups de rames, voir les barques abandonnées gisant sur le rivage, effleurer la plume de pétrel dans la poche d’Aidan et ne pas la laisser tomber. Cette partie nord de l’île où le village se vide, c’est un paysage de rochers et de tourbières, de lichen à préserver et de caribous qui le broutent au loin.

Il faut aussi comprendre l’amour de Finn pour cette terre insulaire, sa tendre détermination à vouloir y rester. « Ils reviendront » affirme-t-il, et en attendant, il construit des cairns et sort sur sa barque avec sa canne à pêche ; éternelles pêches sans poisson, jour après jour, sauf une fois avec l’espoir, bien fugace, d’une reprise des sorties en mer, des bateaux scintillant au loin.

Il faut, avant tout, apprivoiser l’écriture d’Emma Hooper avec ses passages parfois hachés, ses trios de répétitions pour accentuer les propos, ses dialogues minimalistes, mais une grande impression de délicatesse qui envoûte et nous fait ressentir les respirations, les mains qui se serrent, tout plein de petits détails qui émeuvent.

La musique de Finn et Cora, à l‘accordéon ou au violon, ainsi que les innombrables chants folkloriques, donnent un fond auditif qui comble les silences et tissent l’espoir.

J’ai été très sensible face à la ténacité de cette petite famille qui désire rester jusqu’au bout, jusqu’à la cassure qui commence par une fine lézarde, imperceptible, mais qui s’élargit, mois après mois pour devenir une crevasse qui ébranlera ce quatuor familial.





J’y ai trouvé la sensation de tissage d’une toile arachnéenne avec de grands vides laissés par la désertion des habitants, par la mer amputée de ses poissons, par la solitude grandissante. Les fils n’en sont que plus solides, confectionnés avec l’amour de Martha et d’Aidan, avec la tendresse fraternelle entre Finn et Cora, avec cet immense espoir de Finn de voir revivre son village. Car, à la lueur d’une histoire contée par Mrs Callaghan, l’amoureux de son île élabore un plan pour pouvoir y demeurer en famille.

Dans les pensées et les actes de ce petit garçon de onze ans, la tristesse de quitter un lieu aimé qui ne peut plus offrir la possibilité d’y vivre submerge.

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Etta et Otto (et Russell et James)

À quatre-vingt-trois ans, Etta quitte sa ferme du Saskatchewan pour aller voir la mer. Elle part seule, pour un périple de trois mille deux cent trente-deux kilomètres à travers le Canada, avec en poche quelques babioles et une feuille où est inscrit son nom, pour ne pas oublier qui elle est. Otto, son mari, respecte sa décision. Bien sûr, il est un peu perdu sans elle, mais elle lui a laissé toutes ses recettes pour qu'il puisse se nourrir correctement. Leur voisin, Russell, est plus circonspect. Il fulmine contre Otto, s'inquiète pour Etta, et finit par sauter dans son pick-up pour la retrouver. Mais Etta n'est pas seule, James le coyotte lui tient compagnie, lui parle et parfois la guide.



Une très jolie histoire pleine de tendresse qui parle de la vieillesse, de la mémoire qui s'enfuit, mais surtout d'amour et d'amitié. A travers les souvenirs d'Otto et d'Etta, des lettres qu'ils échangèrent avant leur mariage, on s'imprègne de la vie dans les fermes du Saskatchewan. Les Vogel, une famille si nombreuse que les enfants portent un numéro en plus de leur prénom, Otto est le 7. Russell, qui vit à côté, chez son oncle et sa tante, mais qui, à force de fréquenter la table familiale et de participer aux corvées, est devenu un Vogel à part entière. L'accident de Russell qui fera de lui un boiteux pour le reste de sa vie. L'apparition d'une toute jeune institutrice, Etta Kinnick, dans l'école du village. Le coup de foudre immédiat de Russell. Otto qui rêve de partir à la guerre et qui part. Les lettres qu'il échange avec Etta pour travailler son orthographe. Etta qui travaille dans l'usine de munitions. Otto et sa première permission, Etta qui l'attend sur le quai de la gare. Russell qui s'achète une ferme...

Trois destins liés, trois vies simples mais riches d'amour et de partage pour un livre tendre et mélancolique, des sujets graves allégés par la magie des mots d'Emma HOOPER. Jamais triste, ce roman du temps qui passe est terriblement attachant. On aime Otto, Etta et Russell comme s'ils étaient de notre famille et on les quitte avec regret.

Une douceur qui réchauffe le coeur...
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Etta et Otto (et Russell et James)

Etta, avec son âge certain, n’a jamais vu la mer. Dans sa ferme, à la campagne, avec son mari Otto, elle a toujours eu une vie simple. Mais depuis quelques temps Les souvenirs d’Otto envahissent son esprit alors que les siens s’évadent parfois. Etta fait bien attention de rester sur le bord du lit pour ne pas toucher Otto, mais rien n’y fait.



Alors elle décide de partir voir la mer. Avec ses quelques souvenirs et surtout son état civil noté sur une feuille, quelques provisions et le fusil d’Otto, elle part de bon matin pour son périple de trois mille deux cent trente deux kilomètres.



Un beau voyage raconté comme un conte sur la vieillesse, l’amour, l’amitié, la vie.



Avec ses souvenirs fugueurs, Etta marche beaucoup, mange peu. Un coyote, James, fera un bon bout de voyage avec elle, puis quand Etta fera une autre rencontre, il partira vers son destin.



On remonte le temps pendant ce périple jusqu’à l’enfance d’Otto, Russel, l’ami d’enfance, et Etta, la guerre et le reste.



Histoire douce et énergique, de résilience et de persévérance surtout. Parfois les mots de l’auteure s’emballent comme l’esprit d’Etta et la réalité est autre, la sienne.
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Etta et Otto (et Russell et James)

Je suis mitigée sur cette lecture. J'ai bien aimé les personnages, l'histoire de leur passé, les paysages canadiens et l'écriture tout en tendresse pour les misères de la vieillesse.

Mais je suis trop terre à terre, souvent je décroche dès qu'il y a un semblant de fantastique dans une histoire, ce qui fut le cas avec l'amitié entre Etta et le coyote, et leurs conversations improbables. Oui, je sais, c'est poétique et ça symbolise... ça symbolise quoi d'ailleurs ?... l'esprit à la dérive d'Etta ? Un Petit Prince et un renard ont aussi eu des conversations, mais ils avaient des choses vraiment belles à se dire. Là, je ne vois pas l’intérêt... trop terre à terre, je vous dis !

Et puis, comme Etta perd la mémoire, sa quête se transforme en une confuse marche, sans véritable réflexion... et perd ainsi beaucoup de notre intérêt. On voudrait qu'elle rentre, ça traîne en longueur ce voyage.



Vous serez peut-être plus à l'aise que moi avec ce livre, surtout si vous avez régulièrement des discussions avec vos animaux de compagnie. Alors... que mon ressenti ne vous empêche pas de le lire, il a aussi beaucoup de qualités.
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Les chants du large

Après quelques pas un peu hésitants, je me suis à nouveau laissée emporter par Emma Hooper,sa sensibilité,son humanité,sa poésie et sa musique.

Finn et Caro, Martha et Aidant leurs parents, vivent à Big Running, petit île canadienne. Ses habitants ont toujours vécu de la pêche. Cependant, les lumières des bateaux disparaissent progressivement et avec elles les pêcheurs et leurs familles. Les poissons ont déserté. Tous les habitants devront-ils définitivement abandonner leurs maisons,leur terre et leurs racines!?

A la façon d'un conte empreint de merveilleux et d'espoir mais aussi de chagrin et de perte, Emma Hooper nous chante l'histoire d'amour de Martha et Aidant, et celle de leurs enfants qui chacun à leur manière vont mettre en œuvre tout ce qui est en leur pouvoir et bien plus encore pour que la vie et la musique reprennent leurs droits .Mes Callaghan ne se contente pas d'enseigner l'accordéon à Finn,elle le nourrit d'une fable qui devient l'ancre à laquelle il s'accroche pour sauver les siens. Cari ,elle aussi s'amarre à ses rêves et occupe chaque maison abandonnée comme un explorateur avant de partir pour un autre voyage... L'accordéon,le violon, les chants rythment tout le récit mais relient aussi chacun des personnages les uns avec les autres, et tous avec le passé et l'avenir. La mémoire collective. La façon d'écrire d'Emma Hooper,son symbolisme, le mélange de simplicité et de magie me rappelle celle de Yoko Ogawa et notamment j'ai trouvé des similitudes dans la nostalgie des Chants du large avec "Cristallisations secrètes".

Je suis vraiment très heureuse de vous avoir rencontrée madame Hooper et j'espère que votre plume sera prolifique !
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Etta et Otto (et Russell et James)

Quel beau roman ! Je suis totalement séduite par Etta et Otto mais aussi par Russell et James. L'histoire est à la fois simple et très originale. Etta, 83 ans , décide de parcourir à pieds les 3232 km qui la séparent de l'océan qu'elle n'a jamais vu. Son bagage est léger comme son cœur même si elle laisse son mari,Otto et son ami Russell. Otto l'attendra pour respecter son désir, jour après jour il créera et lui écrira . Ils sont séparés physiquement mais toujours unis par le coeur et l'esprit. Russell ne peut pas attendre et part sur ses traces. Le roman est construit par un jeu permanent d'aller et retour entre l'un et l'autre, entre passé et présent. Ce que l'un vit l'autre le ressent....les personnages sont extrêmement attachants car il respirent la sérénité,le respect, la tendresse, l'amour. Ils sont tous fragiles et inébranlables... Entre ces personnages profondément reliés le récit prend parfois des allures surréalistes, le coyote dialogue sans problème avec Etta, Otto devient Etta et inversement, le temps perd parfois sa linéarité tout comme la mémoire d'Etta! Il y a de la poésie,presque de la magie et un art véritable chez Emma Hooper pour créer un univers bien singulier qui m'a fait beaucoup de bien. C'est un premier roman écrit en 2014, depuis je vois qu'elle en a écrit d'autres ce qui me console un peu d'avoir terminé celui là.
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Les chants du large

Je découvre avec ce roman, la maison d’édition Les escales et l’auteure Emma Hooper.

Cette lecture me laisse une impression d’ensemble très poétique, Emma Hooper nous fait vivre au rythme de cette île de Terre Neuve au Canada. Une vie tellement différente de ce que nous connaissons ici en France, en tout cas en région Parisienne.

Cette île vit au rythme de la pêche et quand le poisson ne se montre plus, la vie des habitants est totalement chamboulée, la plupart partent pour travailler ailleurs, ils laissent sur place quasiment tout ce qu’ils possèdent pour changer de vie.

Pourtant la famille de Finn et Cora essaie de faire différemment, de préserver la famille tout en subvenant à ses besoins.

Un très beau roman qui parle de voyage, de musique, de famille, mais aussi de l’envie d’évasion de Cora et de Finn qui lui, avec la naïveté de son enfance, a toujours l’espoir d’arranger la situation de son île.
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N'ayons pas peur du ciel

Un roman étrange, presque mythologique, des destins de femmes qui mêlent l’imaginaire et l’histoire de l’antiquité.



Une maison riche, une femme qui accouche de neuf filles, neuf jumelles identiques. Elle veut que la servante se débarrasse des bébés, mais la domestique confie plutôt les sept sœurs survivantes à des familles d’esclaves du coin. Lorsque le père reviendra d’une campagne militaire, il ne saura rien de ses filles. Ce n’est que quelques années plus tard qu’il enverra des soldats à leur recherche.

Entre-temps, des filles seront mortes et les autres auront fui. Dans leur campement de fortune, elles aideront des réfugiés, des chrétiens qui sont alors persécutés par Rome.



Chacune des filles a sa personnalité propre et certaines semblent dotées de pouvoirs, de courir vite, de respirer sous l’eau ou même de léviter. Elles prennent la parole tour à tour comme narratrices des différents chapitres. Elles expriment leurs émotions, leurs amours ou leurs doutes, ainsi que leur solidarité sororale.



Un roman d’une bien belle écriture, une histoire qui transporte ailleurs tout en nourrissant les réflexions du présent…
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N'ayons pas peur du ciel

Ouf, quelle course à la vie que ce roman d’Emma Hooper.

Nous sommes au Portugal, dans l’Antiquité, environ l’an 180 de l’Ère commune ( ou après JC ) et l’Empire romain est très présent. La femme d’un commandant donne naissance à neufs enfants filles, dont sept vivantes. Jusqu’ici, je ne dévoile rien qui soit si exceptionnel, quoi que neuf…



On se doute que la maman ne supporte pas l’accouchement bien qu’avant de trépasser, elle s’assure qu’une servante se débarrasse des petites, les mortes et les vivantes. Mettre au monde des filles à cette époque c’est comme donner une proie en pâture aux lions. Les romains étant très friands des jeux dans les arènes. Et elle ne voulait surtout pas que le village la compare à un animal qui mets bas un tas de petits, c’est trop peu raffiné.



La servante n’en fait qu’à sa tête et répartit les filles dans des familles du village. Les sept sœurs grandissent bien entouré mais peu nourrit, comme des animaux et des pauvres. Elles cueillent les citrons, ces nouveaux fruits dont on apprivoise la culture et tentent de survivre à la misère et la violence. Chacune raconte sa vie, à sa façon, collé au regard de l’autre.



Les fillettes ont du caractère pour faire leurs chemin dans ce monde aride où les barbares ne sont pas toujours ceux qu’on pense. Ce roman tient en haleine jusqu’à la fin. Il est rempli de mysticisme et d’amour sans être dénué d’humour. Basé sur la vie de sainte Quiteria, qui est la chef des sœurs nonuplés de la tradition religieuse portugaise, N’ayons pas peur du ciel, mets en lumière la foi chrétienne et la dévotion qui porte aux armes ou à la résilience menant à la mort. Une ode aux femmes qui s’affranchissent du patriarcat au péril de leur vie et qui survivent brillamment dans des conditions extrêmes.

Ah oui, j’oubliais… traduction magique de Dominique Fortier, un vrai bijou!!
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Les chants du large

Terre Neuve. Une famille vivant à Big Running dans les années 1990. Il y a les parents , Martha et Aidan et les enfants Cora et Finn.

La plupart des habitants de Big Running vivent de la pêche. Mais le poisson se raréfie et les habitants quittent Big Running. A leur tour Martha et Aidan sont confrontés à ce départ. Ils décident de partir à tour de rôle quelques mois dans l’Alberta pour travailler.

Pendant ce temps Cora refait le monde et les pays en décorant les maisons abandonnées tandis que Finn essaye de faire revenir le poisson pour sauver son île et son enfance.

Au milieu de cela , le brouillard, la brume, les frimas, le chant des sirènes qui nous happent et entoure cette histoire grave d’un halo de poésie et d’envoûtement.

C’est la magie de l’écriture d’Emma Hooper. Elle nous entraîne dans les confins de Terre-Neuve où tout devient possible.

Il faut se laisser prendre par le chant des sirènes, par les contes racontés par les anciens. Il faut comme Finn compter les étoiles et les lumières des bateaux. Il faut entrer avec Cora dans ses maisons qu’elle a décoré.

Entre rêve et magie la réalité est bien présente et dure : sans poisson Terre-Neuve n’est rien. Le départ est inéluctable. Comment vit on ce départ quand on est enfants ou adultes ?

Tout cela est traité avec finesse au plus de cette famille et des chants de marins ou de sirènes.

Et dans le brouillard de Terre-Neuve, les ombres et les lumières sont evanescentes et permettent au lecteur de laisser filer son imagination.





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Les chants du large

Quel beau et doux livre, empreint de tant de finesse et de mélancolie. Il est difficile de décrire l'émotion qu'il procure tout au long de la lecture car celle-ci tient essentiellement à la musique que l'auteur sait créer avec les mots. Elle le faisait déjà si bien dans son premier livre @Etta et Otto (et Russell et James).

Dans @Les chants du large, cette jeune auteure nous raconte histoire d'habitants d'une île en perdition car tous l’abandonnent, et où ceux qui ont choisi de rester, dont le jeune héros Finn et sa famille, se battent en vain. Mais Finn a une idée...

Par un procédé classique de retours dans la passé mais qui ici prend toute son ampleur, on vogue entre la vie actuelle de Finn et sa famille et celle des parents, qui ont bien du mal a maintenir une vie de famille sur l’île, voire une vie sociale tout court.

Le rythme du roman est certes assez lent, s’arrêtant sur ce qui pourrait sembler des détails mais qui permet au lecteur d’être immergé totalement dans la vie sur cette île, de ressentir les petites victoires, les joies, les désillusions aussi, et le découragement des habitants parfois. L’auteure a su, par ses mots, nous imprégner de l’atmosphère de l’île. On aurait presqu’envie d’y vivre (presque !).

Vous l’aurez compris, il s’agit d’une histoire avec une musicalité propre et de l’optimisme malgré la mélancolie du propos, une sorte de conte moderne, avec des héros humains, et parfois naïfs comme Finn qui tente de sauver son île. Et je me suis souvent dit, lors de ma lecture, que si on pouvait savourer toute cette « musique du langage », c’était aussi grâce à une très belle traduction de Carole Hanna, qui avait déjà traduit le premier avec beaucoup de poésie.

Une bien belle découverte à savourer tranquillement, qu’on ne peut quitter avant la dernière page tant on est pris dans l'histoire.



Merci aux Editions Les Escales, dont j’ai déjà pu apprécier plusieurs livres, et à Netgalley pour cette lecture.

#LesChantsDuLarge #NetGalleyFrance

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Etta et Otto (et Russell et James)

Etta et Otto (et Russell et James) fait partie de mon butin du dernier festival America. J’avais assisté à une conférence pleine d’âme sur les paysages canadiens, avec Emma Hooper, DW Wilson et Lise Tremblay. Une vraie révélation pour moi, en fait, car depuis j’ai lu et adoré le roman et le recueil de nouvelles de DW Wilson [Balistique et La souplesse des Os] et été très touchée par ma lecture de la québécoise Lise Tremblay [L’habitude des bêtes]… Il me restait donc Emma Hooper à découvrir… et ce fut une explosion de joie ! Un mémorable coup de coeur. Je ne compte même pas les fois où, au cours de ma lecture, je me suis dit : « J’adore ce livre… Mais j’adore ce livre ! ». Etta et Otto (et Russell et James) est un roman original où on s’immerge, profond et drôle, tellement réconfortant. L’histoire de plusieurs vies, de grands espaces et de belles âmes.



« Otto,

Je suis partie. Je n’ai jamais vu l’eau, alors je suis partie là-bas. Rassure-toi, je t’ai laissé le pick-up. Je peux marcher. J’essaierai de ne pas oublier de rentrer.

A toi (toujours)

Etta. »



Un matin, Etta quitte la ferme familiale située au coeur des prairies de la Saskatchewan (dans le centre du Canada) pour aller voir la mer. Sac au dos, fusil en bandoulière. Elle a quatre-vingt trois ans et s’embarque à pieds pour un périple de plus de trois mille kms, jusqu’à Halifax sur la côte est. Il y a des moments où elle n’a plus toute sa tête, notre chère Etta. « Et si elle oublie ? […] Son nom, sa maison, son mari ? De se nourrir ou de boire ? L’endroit où elle va ? ». Heureusement, elle croise les pas d’un coyote amateur de chansons de cowboy, qui sera son aide-mémoire. En attendant son retour, à la ferme, Otto s’occupe comme il peut. Etta lui a laissé ses recettes de cuisine et il en vient à entamer un processus inédit de création. Et puis il y a Russell, le meilleur ami d’Otto depuis l’enfance, qui lui voue une admiration sans borne et a toujours aimé Etta en secret. Il va prendre la route pour la ramener.



Emma Hooper raconte Etta et Otto (et Russell et James), leur vie dans les prairies – c’est dingue cette région avec un horizon si vaste qu’on voit arriver les gens à 1 km de distance ! – où le vent souffle sans cesse, leur rencontre sur fond de crise économique et plus tard de seconde guerre mondiale, quand Otto traverse les océans pour combattre, Russell un peu bancal, Etta institutrice. Otto est le septième enfant d’une fratrie de quatorze, une famille de fermiers. Russell a aménagé chez son oncle et sa tante voisins d’Otto quand il avait six ans et est devenu comme un membre de la famille. « Il avait cinq mois de moins que lui, alors la mère d’Otto s’était mise à l’appeler Russell 7 1/2 ».



Etta et Otto (et Russell et James) parle d’amour, d’amitié et de permettre à ses rêves et à soi de se réaliser. Et qu’importe l’âge ! Tout dans ce roman m’a attrapé le coeur. Les gens, ce qui leur arrive, le ton dont c’est raconté, son grain de folie, le soupçon de réalisme magique. Beaucoup de rires, quelques larmes. Des passages qu’on a envie d’applaudir, des moments dont on voudrait être. Emma Hooper partage avec Audur Ava Olafsdottir la fraicheur d’un pétale en train de naitre et une grande bienveillance pour ses personnages. La jeune auteure canadienne manie le verbe avec une grâce admirable, un rythme, un souffle, au plus près du coeur des êtres. La construction de cette histoire est également parfaitement maîtrisée jusqu’aux dernières lignes, quel talent pour un premier roman !



Etta et Otto (et Russell et James) m’a emportée loin. J’étais bien. J’ai eu du mal à revenir. Les chants du large, son deuxième roman, a déjà rejoint mes étagères.



« Nous avons tous peur, la plupart du temps. La vie serait sans vie autrement. Aie peur et puis saute dans cette peur. Encore et encore. Simplement n’oublie pas de t’accrocher à toi-même pendant que tu le fais. »
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Etta et Otto (et Russell et James)

Etta a 83 ans, quand elle décide d'aller voir la mer pour la première fois. Ça ne représente jamais que 3000 kilomètres à pied environ, en partant de sa ferme au Saskatchewan. Son mari, Otto, ne s'y oppose pas et elle part un beau matin avec un fusil et du chocolat dans sa poche.

Nous voilà embarquées à sa suite dans un périple un peu confus, comme la tête d'Etta, qui a un papier sur elle lui rappelant le cas échéant son nom, son âge et les personnes qui lui sont chères.

Amateurs de réalisme pur et dur, passez votre chemin, ici c'est l'imagination et le côté magique de la vie qui a sa place. Etta chemine avec un coyotte, James, qui l'accompagne en se tenant loin des autres humains.

Otto commence à l'attendre en essayant d'imaginer où elle est et il n'est pas le seul. Russell, l'ami de toujours, moins compréhensif et moins patient part, lui, sur les traces d'Etta, bien décidé à la protéger.

L'auteur explore les liens forts qui unissent ces trois-là, à travers l'échange des lettres d'Etta et Otto, du temps de leur jeunesse où Otto faisait la guerre de l'autre côté de l'océan. Otto et son innombrable fratrie qui a absorbé sans problème Russell, l'enfant solitaire.

C'est un livre où la bienveillance règne, qui donne foi en l'être humain, sans être mièvre, les épreuves ne manquent pas, mais la vie se déroule comme elle doit se dérouler, simplement. Les personnages sont très attachants et c'est un bonheur d'approfondir leur vie tout au long du périple d'Etta.

Une belle histoire dont il ne faut pas se priver.


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Les chants du large

un beau livre typé, élégamment écrit , fort aussi comme le vent et le froid de ce Canada inhospitalier et désert de poissons.

une histoire d'amour, de famille, d'enfants.

pour tous lecteurs!





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Les chants du large

Ce roman pourrait être qualifié de contemplatif. Ce n’est pas tant les actions qui sont racontées qui sont importantes que la manière dont elles sont racontées. L’histoire est simple. Nous sommes sur une île isolée, au Canada. Les villageois, dans ces années 90 débutantes vivent de la pêche. Vivaient, plutôt. Du coup, tous partent pour trouver du travail ailleurs puisque la mer ne les fait plus vivre. Parfois même, ils partent définitivement. Ce n’est pas le cas des parents de Finn et Cora, dont nous suivons l’histoire dans deux temporalités différentes, leur jeunesse, leur présent. Eux alternent leur travail sur le continent, l’un reste toujours auprès des enfants, situation qui n’est pas idéale pour mener une vie de couple équilibrée. Finn n’a que onze ans, il est un rêveur, et ne manque pas de ressources pour tenter de faire revivre son île – faire revenir les poissons, pour faire revenir les gens. Cora aussi, à son niveau, agit, de manière très différente.

Ce pourrait être infiniment triste, cela ne l’est pas à cause de l’extrême musicalité du texte, de sa poésie pourrai-je dire. Voir les récits légendaires qui parsèment le texte, comme celui des serpents en Irlande. Finn a rencontré une conteuse hors pair en la personne de Mrs Callaghan, elle qui lui conte également l’histoire de ses propres parents. Il s’agit, déjà, d’une histoire de départ : Aidan est devenu tôt orphelin de père, Martha a perdu ses deux parents, morts en mer, et ses soeurs sont parties successivement pour le continent, pas toujours volontairement. Se soigner sur une île, oser mettre des mots sur ses souffrances physiques est tout sauf facile quand on a deux petites soeurs dont il faut prendre soin.

Les chants du large, c’est la vie de cette communauté de pêcheurs qui s’en vont peu à peu. Finn guettait les lumières des bateaux le soir, ceux qui étaient sortis et pas encore rentrés, de moins en moins nombreux. Isolés, les pêcheurs avaient appris à se débrouiller seuls, chacun, à tour de rôle, était chargé d’organiser les secours, de chercher les débris de bateaux et surtout, les survivants.

Un très beau roman à recommander à tous ceux qui aiment la musicalité et la poésie.
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Etta et Otto (et Russell et James)

Un livre étonnant!

Il m'a été prêté par une amie qui l'avait bien aimé et qui m'en a parlé avec enthousiasme!

Ce texte ressemble peu à ce que je lis habituellement mais j'ai de la peine à dire pourquoi... J'ai remarqué en cours de route que les dialogues ne sont d'ailleurs pas signalé et que parfois cela nous donne l'impression que c'est le narrateur qui parle à la place des personnages... Bref ceci n'est pas vraiment crucial ;-). Le voyage d'Etta qui a 83 ans à travers le Canada à pied est une manière de partager sa vie, son chemin de sa jeunesse à maintenant. ON y retrouve Otto son mari qu'elle laisse seule un peu comme lui l'avait fait pendant la guerre), Russel son voisin et James le coyote...

Des lettres un peu imaginaires mais qui rendent la situation encore plus vraie... ON est entre le récit de voyage et le conte baladé par les pertes de mémoire d'Etta... J'ai beaucoup aimé!
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Etta et Otto (et Russell et James)

Ce beau roman m’a permis quelques heures de répit après les attentats du 13 novembre. Certes, il faut continuer à vivre malgré l’incertitude de la situation et de l’avenir mais lorsque les évènements sont trop lourds à porter un livre est toujours le bienvenu pour se ressourcer. Etta et Otto est un road-trip canadien. Nous suivons Etta, 83 ans, dans sa quête pour voir la mer pour la première fois de sa vie en parcourant plusieurs milliers de kilomètres. Elle va faire des rencontres parfois farfelues mais pleines de sens. Otto est un beau personnage qui doit vivre sans sa femme. En effet, cette dernière s’occupait de tout à la maison, il doit donc se prendre en main ce qui nous donne à lire des moments assez drôles.



Nous oscillons entre présent et flashbacks ainsi qu’entre trois points de vue différents. Nous assistons donc à la rencontre entre Etta et Otto au début de la Seconde Guerre mondiale. Nous comprenons ce qu’ils ont traversé durant tant d’années. Cette histoire possède une vraie force et peut faire écho en chacun d’entre nous. Les thèmes de la vieillesse, de la perte de mémoire et du souvenir sont toujours présents. C’est nostalgique, mélancolique mais toujours pudique et sensible. On s’attache facilement aux différents protagonistes qui ont tous vécu des coups durs. Les descriptions des différents paysages canadiens sont exquises à lire. On ressent toute la grandeur de ce territoire.



Comme vous l’aurez compris, ce livre est une belle découverte. Pour un premier roman Emma Hooper s’en sort haut la main. Le mélange présent/flashbacks, points de vue distincts, thématique de la vieillesse et road-trip fonctionne très bien. J’ai également apprécié la sensibilité, la pudeur et la profondeur de l’ensemble.
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Etta et Otto (et Russell et James)

« Je devrais peut-être partir, répondit Etta. Dans un endroit pour les gens qui s’oublient eux-mêmes.

Mais je me souviens, dit Otto. Si je me souviens et que tu oublies, on peut sûrement s’équilibrer. »

Mais Etta quatre-vingt- trois ans a pris sa décision et elle quitte un matin leur région du Saskatchewan pour voir la mer. Elle s’en va bottes aux pieds avec trois fois rien à manger pour un long périple et le vieux fusil d’Otto. Lorsqu’il se rend compte de son départ, il l’accepte et ne cherche pas à alerter Russel , son frère de cœur et ami depuis l’enfance. Il ne sait pas comment se débrouiller sans Etta mais il y va essayer. Otto, Etta et Russel trois personnes liées par l’histoire, les souvenirs et l’amour sous différentes facettes.

Mêlant la marche d’Etta à travers le Canada et les événements passés, Emma Hooper nous livre un magnifique premier roman où il est question d’amour, de la guerre à laquelle a participé Otto, la famine, l’amitié et l’esprit d’Etta qui s’effiloche. Roman d’une beauté rare avec une jolie pudeur où Etta et son coyote qui parle, Russell et Otto nous confient leurs rêves passés ou présents tout comme leurs peines, et ce qu’ils ont traversé.

L’auteure nous transporte dans un monde en équilibre entre réalité et poésie. Avec précision et avec un rythme où le temps n’est qu’une mesure, elle nous dépeint les sentiments de ses personnages avec une écriture unique. Une lecture tissée hors du temps qui nous imprègne, nous vrillent le cœur et l’esprit ! Un roman incroyablement lumineux où une force se dégage de la douceur qui nous enveloppe longtemps.


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Etta et Otto (et Russell et James)

L'univers de cette auteure est assez particulier tout comme son écriture. Dit brutalement, elle mélange les styles, ne respecte pas les codes : par exemple, aucune ponctuation pour les dialogues, chapitre de quelques lignes. Elle passe du réalisme au fantastique en deux coups de crayon (ou de touches sur un clavier). Etta et Otto (et Russell et James) - la précision entre parenthèses dans le titre est primordiale -, ne déroge pas à cette spécificité.

Ainsi, le lecteur devra deviner : la grippe espagnole (qui tue et décime les familles), la seconde guerre mondiale (plusieurs chapitres à cette époque et pourtant le terme n'est pas utilisé). Et le lecteur devra se faire à ce style sans ponctuation, ou aux multiples phrases sans verbes, aux répétitions volontaires, aux coupes chronologiques.

Plus on avance dans la lecture et plus la confusion est prégnante. Mais ne serait-ce pas volontaire puisque lire cet ouvrage c'est marcher à travers le Canada avec une vieille dame de plus en plus sénile et démente (elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer). Et l'accomplit-elle réellement ce périple ?

Ce qui est bien réel est la première partie qui présente la vie âpre des fermiers de l'ouest canadien poussiéreux (Saskatchewan), les familles nombreuses ou pas, la fréquentation très aléatoire de l'école, les départs, les décès, mais qui n'exclut pas la générosité, la tendresse, la douceur même. Ici, l'auteure a une forme de pudeur et de justesse que j'aime beaucoup.

Le périple, à ses débuts, est assez drôle. Mais à mi-chemin, les choses se gâtent : des longueurs dans les histoires croisées des trois protagonistes, des lenteurs - ce qui se justifie par l'âge de la vieille dame et les centaines de kilomètres qu'elle arpente) qui, pour ma part, m'ont un tant soit peu lassée.

Néanmoins, l'effacement progressif de la mémoire, le vieillissement, l'amitié indestructible, les liens familiaux, apportent beaucoup d'émotions.

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Les chants du large

Ce roman me faisait beaucoup envie…



Finn a 11 ans et vit avec ses parents Aidan et Martha et sa sœur Cora, sur une ile isolée du Canada. Dans les années 1990, les habitants vivent des ressources de l’ile, notamment de la pêche. Seulement, les réserves de poissons s’amenuisent et la vie sur l’ile devient de plus en plus difficile. Les habitants partent petit à petit, chercher une vie meilleure, un job rentable.. Les parents de Finn et Cora essayent de garder espoir : ils décident de rester à Terre Neuve mais iront travailler à tour de rôle dans une autre région. Ils se croisent tous les mois au ferry lorsqu’un rentre pour veiller sur les enfants et que l’autre part gagner sa vie. Pendant ce temps là, Finn et Cora imaginent un avenir plus joyeux avec leurs yeux d’enfants. Quand l’une se met à re-décorer les maisons vides aux couleurs des pays du monde, l’autre invente des stratagèmes pour faire revenir le poisson dans la région. Une histoire somme toute banale, traitant aussi de la difficulté de la vie à cette époque, tout en douceur et imagination infantile, empreinte de chants marins.



Le résumé me tentait beaucoup et puis j’ai ouvert le livre.. Pour tout vous dire, je n’ai pas vraiment accroché et je n’ai fait que planer au dessus du roman, je ne suis pas rentrée dedans. J’ai trouvé cela long et monotone. La manière d’écrire d’Emma Hooper m’a laissé de marbre et pourtant elle est vraiment atypique.



Beaucoup d’aller-retour dans le passé pour connaitre les prémices de la rencontre des parents de Finn. Sur de courts chapitres, parfois de quelques lignes seulement. Et des répétitions, de mots, de phrases.. des mots en suspens, des phrases non finies et des points de suspension. Tout est dans le contemplatif, je n’y ai vu ni la poésie ni la musicalité, au contraire, c’est venu alourdir ma lecture.



C’est un retour assez mitigé et qui n’engage que mon ressenti personnel. Ce roman d’Emma Hooper à son charme, ses lecteurs mais il n’est tout simplement pas fait pour moi. Je suis vraiment déçue que l’a magie n’ait pas opéré…
Lien : https://felicielitaussi.word..
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