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Critiques de Emma Hooper (73)
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N'ayons pas peur du ciel

J’ai adoré ce roman si particulier se déroulant à l’époque de l’antiquité. On y suit de façon prenante le parcours de 7 jumelles identiques dont la mère décède à leurs naissances. Alors que celles-ci sont confiées à différentes familles dans un village bien pauvre qui cultive les citrons, leur vie connaitra des bouleversements à leur adolescence. J’ai pris un grand plaisir à suivre leur cheminement à une époque où peu de romans se déroulent.



J’ai beaucoup aimé que chacun des chapitres soit consacré en alternance à la parole d’une des sœurs. On voit ainsi leur point de vue différent face à certaines situations, sans que ce ne soit répétitif. Bien qu’elles soient menées par leur sœur ainée Quiteria, on saisit la personnalité propre à chacune des sœurs, l’élan de solidarité qui les unit, et leurs petits secrets.



C’est un roman sur la soif de liberté qui est omniprésente dans ce roman, ainsi que sur les influences des croyances religieuses. C’est fascinant de voir comment la religion s’est immiscée dans la vie de chacune des sœurs.



Un roman coup de cœur.

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N'ayons pas peur du ciel

Un roman étrange, presque mythologique, des destins de femmes qui mêlent l’imaginaire et l’histoire de l’antiquité.



Une maison riche, une femme qui accouche de neuf filles, neuf jumelles identiques. Elle veut que la servante se débarrasse des bébés, mais la domestique confie plutôt les sept sœurs survivantes à des familles d’esclaves du coin. Lorsque le père reviendra d’une campagne militaire, il ne saura rien de ses filles. Ce n’est que quelques années plus tard qu’il enverra des soldats à leur recherche.

Entre-temps, des filles seront mortes et les autres auront fui. Dans leur campement de fortune, elles aideront des réfugiés, des chrétiens qui sont alors persécutés par Rome.



Chacune des filles a sa personnalité propre et certaines semblent dotées de pouvoirs, de courir vite, de respirer sous l’eau ou même de léviter. Elles prennent la parole tour à tour comme narratrices des différents chapitres. Elles expriment leurs émotions, leurs amours ou leurs doutes, ainsi que leur solidarité sororale.



Un roman d’une bien belle écriture, une histoire qui transporte ailleurs tout en nourrissant les réflexions du présent…
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Etta et Otto (et Russell et James)

Roman tout en finesse entre ces trois destins dans les années 40. C’est calme et presque apaisant malgré les destins pas toujours très roses des personnages. On ne sait pas tellement si Etta est malade ou non car elle a une fiche avec ses coordonnées sur elle. Son histoire avec le coyote est intéressante car rationnellement elle ne peut parler avec mais là il l’aide à avancer, à se nourrir, à se donner du courage pour la suite. On ignore si elle est rentrée et comment elle a fini son périple. À un moment, plutôt vers la fin, c’est confus car on dirait qu’elle entre en hôpital psy puis Etta et Otto se confondent. Sinon le reste est plutôt sympa.
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N'ayons pas peur du ciel

Ouf, quelle course à la vie que ce roman d’Emma Hooper.

Nous sommes au Portugal, dans l’Antiquité, environ l’an 180 de l’Ère commune ( ou après JC ) et l’Empire romain est très présent. La femme d’un commandant donne naissance à neufs enfants filles, dont sept vivantes. Jusqu’ici, je ne dévoile rien qui soit si exceptionnel, quoi que neuf…



On se doute que la maman ne supporte pas l’accouchement bien qu’avant de trépasser, elle s’assure qu’une servante se débarrasse des petites, les mortes et les vivantes. Mettre au monde des filles à cette époque c’est comme donner une proie en pâture aux lions. Les romains étant très friands des jeux dans les arènes. Et elle ne voulait surtout pas que le village la compare à un animal qui mets bas un tas de petits, c’est trop peu raffiné.



La servante n’en fait qu’à sa tête et répartit les filles dans des familles du village. Les sept sœurs grandissent bien entouré mais peu nourrit, comme des animaux et des pauvres. Elles cueillent les citrons, ces nouveaux fruits dont on apprivoise la culture et tentent de survivre à la misère et la violence. Chacune raconte sa vie, à sa façon, collé au regard de l’autre.



Les fillettes ont du caractère pour faire leurs chemin dans ce monde aride où les barbares ne sont pas toujours ceux qu’on pense. Ce roman tient en haleine jusqu’à la fin. Il est rempli de mysticisme et d’amour sans être dénué d’humour. Basé sur la vie de sainte Quiteria, qui est la chef des sœurs nonuplés de la tradition religieuse portugaise, N’ayons pas peur du ciel, mets en lumière la foi chrétienne et la dévotion qui porte aux armes ou à la résilience menant à la mort. Une ode aux femmes qui s’affranchissent du patriarcat au péril de leur vie et qui survivent brillamment dans des conditions extrêmes.

Ah oui, j’oubliais… traduction magique de Dominique Fortier, un vrai bijou!!
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Les chants du large

Terre Neuve. Une famille vivant à Big Running dans les années 1990. Il y a les parents , Martha et Aidan et les enfants Cora et Finn.

La plupart des habitants de Big Running vivent de la pêche. Mais le poisson se raréfie et les habitants quittent Big Running. A leur tour Martha et Aidan sont confrontés à ce départ. Ils décident de partir à tour de rôle quelques mois dans l’Alberta pour travailler.

Pendant ce temps Cora refait le monde et les pays en décorant les maisons abandonnées tandis que Finn essaye de faire revenir le poisson pour sauver son île et son enfance.

Au milieu de cela , le brouillard, la brume, les frimas, le chant des sirènes qui nous happent et entoure cette histoire grave d’un halo de poésie et d’envoûtement.

C’est la magie de l’écriture d’Emma Hooper. Elle nous entraîne dans les confins de Terre-Neuve où tout devient possible.

Il faut se laisser prendre par le chant des sirènes, par les contes racontés par les anciens. Il faut comme Finn compter les étoiles et les lumières des bateaux. Il faut entrer avec Cora dans ses maisons qu’elle a décoré.

Entre rêve et magie la réalité est bien présente et dure : sans poisson Terre-Neuve n’est rien. Le départ est inéluctable. Comment vit on ce départ quand on est enfants ou adultes ?

Tout cela est traité avec finesse au plus de cette famille et des chants de marins ou de sirènes.

Et dans le brouillard de Terre-Neuve, les ombres et les lumières sont evanescentes et permettent au lecteur de laisser filer son imagination.





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Etta et Otto (et Russell et James)

Ce roman est très déroutant, de part sa structure, complètement désordonnée chronologiquement ; de part la multitude de personnages secondaires (pas si secondaires, évidemment) ; de part la confusion volontaire entre les époques, les protagonistes, les lieux... Grâce à une écriture douce et forte à la fois, Emma Hooper réussit à nous faire voyager et nous invite à nous interroger sur la maturité, la vieillesse, le passé et les conséquences de choix parfois fortuits. J'ai beaucoup aimé ce beau roman déstabilisant et poétique, étrange et pénétrant.
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Etta et Otto (et Russell et James)

un livre doux, magique, et puissant dans sa simplicité. j’aurais pu accorder une meilleure note, n’eut été de la première moitié qui m’est apparue moins intéressante, peut-être certaines longueurs. C’est à partir de la 2e partie où j’ai vraiment pris la mesure de ce récit qui m’aura presque arraché quelques larmes.

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Les chants du large

Un brin nostalgique,

Un brin mélancolique,

Un brin poétique,

Un brin écologique,

Un conte pour adultes raconté par un enfant Finn à double temporalité qui nous relate sa volonté et celle de sa famille à vouloir sauver leur île à Terre Neuve au Nord du Canada qui se désertifie faute de poissons à pêcher. La pêche qui était la principale activité de l'île et il n'existe pas d'autres ressources pour leur permettre de vivre.

Finn du haut de ses onze ans veut lutter. Pour cela, il.se nourrit des traditions, des légendes de son île. Le récit se déroule dans les années 1992 mais aussi dans les années 1972 et relate la rencontre de ses parents. La musique et le chant sont très présents dans le livre.

Mes sentiments :

+ les paysages magnifiques

+ la volonté et persévérance de Finn

+ l'amour qui lie ses parents

+ la relation qui lie Finn à sa sœur Cora

+ la poésie qui se dégage du livre

+ la musicalité qui se dégage du récit et qui donne un ton particulier au livre. Un brin enchanteur, un brin envoûtant

+ tout comme Finn on a envie d'y croire et de garder espoir.
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Les chants du large

J'aime beaucoup découvrir au hasard d'un titre ou d'une jolie couverture, des romans qui étaient passés sous mon radar. C'est le cas des Chants du Large. Je l'ai trouvé à la médiathèque et le titre m'a appelé. Nous sommes dans un roman à double temporalité, à cheval entre les années 90, où nous suivons Finn et sa sœur Cora, et les années 70, où nous assistons à la rencontre de leurs parents Aidan et Martha.



En 1992, Finn a dix ans et vit sur une petite île de pêcheurs de Terre-Neuve avec sa famille. Malheureusement, ici, les poissons sont partis, et les habitants aussi. La famille de Finn fait partie des derniers irréductibles qui refusent de quitter l'ile. Mais pour combien de temps encore?



Ce qui marque avant tout, dans ce roman, c'est le style de l'autrice. Elle a une écriture très particulière : des phrases hachées, non terminées ; des répétitions, beaucoup ; des non dits aussi, beaucoup d'implicite. On a parfois l'impression qu'elle dit ce qui n'a pas d'importance, pour que nous comprenions ce qui en a. Cette écriture est très poétique, dans sa forme, dans la sonorité des mots utilisés. Souvent, quand certains personnages racontent des légendes, quand on assiste à la rencontre d'Aidan et Martha, on a l'impression d'être dans un conte de fées.

D'ailleurs, le livre commence comme tel : Il était une fois une sirène…

Il y a quelque chose de très mélancolique également (comme les vrais contes de fées, finalement, ceux qui ne finissent pas toujours bien, ceux où la petite sirène se dissous en écume...)



Je pense que cette écriture touche ou rebute. J'ai eu un peu de difficultés à entrer dans le roman au départ, mais j'ai mieux réussi à m'y plonger en privilégiant de longues plages de lecture qui me permettait de mieux m'immerger dans l'histoire. Et alors, j'avais beaucoup de mal à reposer le livre !



Sur le fond, c'est un roman de l'absence, de la solitude. On suit une famille et pourtant, on suit surtout des individus qui communiquent de moins en moins. On découvre en filigrane une dénonciation de la surpêche des années 70, de la destruction des écosystèmes marins, sujet écologique on ne peut plus d'actualité. On nous dit dès le début comment cela finira pour cette famille. Trente ans plus tard, on sait aussi très bien ce qu'on a fait à notre planète. Mais comme Finn, on ne peut presque pas s'empêcher d'espérer. Car « à la fin, l'eau, noire et vide, attendait, prête. »
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Les chants du large

Au large d'une île isolée, battue par les vents et les embruns, les poissons ont disparu. Petit à petit, les habitants les ont suivi. Ils ont pris la route du travail, sur le continent, abandonnant tout derrière eux.



Finn et sa famille sont parmi les derniers à rester dans le village. Du haut de ses onze ans, le petit garçon y croit. Les poissons vont revenir. Il suffit de les attirer. Les bateaux de pêche reviendront avec eux. Ce sera sa mission. Il y consacrera toute son énergie.



Ses parents seront dépassés, tiraillés entre cette vie à l'écart du monde qu'ils apprécient tant et constitue ce qu'ils ont toujours connu, et les contraintes financières, prosaïques. Sa sœur voyage dans chaque maison de l'île qu'elle occupe. Tous ont baissé les bras, tous sont prêts à renoncer. Tous sauf Finn. Innocent. Rêveur. Préservé du monde extérieur.



Avec poésie et tendresse, Emma Hopper nous entraîne aux confins du Canada, entre le lichen et les caribous. On sent l'humidité de la brume sur notre visage, nos lèvres ont un petit goût iodé, et il est impossible de ne pas avoir les pieds un peu froids à rester si longtemps dans l'eau, au bord de la plage, à compter les lumières des bateaux.



Roman contemplatif tout autant que fantasque, il m'a cueillie. Peut-être parce que la mer me manquait particulièrement, et que d'un rivage à l'autre, il y a ce même amour pour l'air marin...
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Les chants du large

Cette lecture, c’est une envie, un besoin de s’y perdre, de rejoindre ce petit village déserté par les hommes tout en savourant l’attachement profond et émouvant du jeune Finn pour son île toute proche de Terre Neuve.



Un couple de poissons est imprimé sur le pull de Finn, un poisson est gravé sur la flasque d’alcool glissée dans la boîte à gants de la voiture, mais la mer en est vide, vide de poissons.

En cette année 1992, le travail est ailleurs que sur ce petit bout d’île alors les parents de Finn et Cora vont chacun leur tour en Alberta pour gagner de quoi vivre.

De sa fenêtre, Finn compte les feux de navigation des bateaux, enfin, il les comptait avant qu’il n’y en ait plus aucun à briller sur les eaux tranquilles ou agitées de la baie.

À Big Running, le seul bateau qui part du quai est le ferry et il emmène bien plus qu’il ne dépose.

Cora, elle, rêve d’une vie normale, loin de cet endroit vide de sens et de relations humaines. Pour tromper sa solitude, elle se glisse dans les maisons désormais inhabitées et les décore entièrement aux couleurs de pays étrangers, puisant les images dans les livres du biblio-bateau.

Finn, le cœur lourd, voit avec angoisse les personnes quitter l’île les unes après les autres. Alors il téléphone à Mrs Callaghan, sa professeure d’accordéon, pour l’entendre encore une fois raconter l’histoire de ses parents. C’est l’occasion de basculer dans les années soixante-dix et de suivre Martha, la mère de Finn, qui vit avec ses trois sœurs après la disparition en mer de leurs parents. Sur le rivage, chaque soir, Martha confectionne des filets de pêche, chante et entend le chant des sirènes alors que le jeune Aidan pêche des jours durant, entonnant les chansons de marins de son répertoire.



Pour qui désire se perdre dans l’atmosphère de ce roman, il faut tout d’abord respirer pleinement le vent et la neige, sentir la glace qui se forme et craquelle sous les coups de rames, voir les barques abandonnées gisant sur le rivage, effleurer la plume de pétrel dans la poche d’Aidan et ne pas la laisser tomber. Cette partie nord de l’île où le village se vide, c’est un paysage de rochers et de tourbières, de lichen à préserver et de caribous qui le broutent au loin.

Il faut aussi comprendre l’amour de Finn pour cette terre insulaire, sa tendre détermination à vouloir y rester. « Ils reviendront » affirme-t-il, et en attendant, il construit des cairns et sort sur sa barque avec sa canne à pêche ; éternelles pêches sans poisson, jour après jour, sauf une fois avec l’espoir, bien fugace, d’une reprise des sorties en mer, des bateaux scintillant au loin.

Il faut, avant tout, apprivoiser l’écriture d’Emma Hooper avec ses passages parfois hachés, ses trios de répétitions pour accentuer les propos, ses dialogues minimalistes, mais une grande impression de délicatesse qui envoûte et nous fait ressentir les respirations, les mains qui se serrent, tout plein de petits détails qui émeuvent.

La musique de Finn et Cora, à l‘accordéon ou au violon, ainsi que les innombrables chants folkloriques, donnent un fond auditif qui comble les silences et tissent l’espoir.

J’ai été très sensible face à la ténacité de cette petite famille qui désire rester jusqu’au bout, jusqu’à la cassure qui commence par une fine lézarde, imperceptible, mais qui s’élargit, mois après mois pour devenir une crevasse qui ébranlera ce quatuor familial.





J’y ai trouvé la sensation de tissage d’une toile arachnéenne avec de grands vides laissés par la désertion des habitants, par la mer amputée de ses poissons, par la solitude grandissante. Les fils n’en sont que plus solides, confectionnés avec l’amour de Martha et d’Aidan, avec la tendresse fraternelle entre Finn et Cora, avec cet immense espoir de Finn de voir revivre son village. Car, à la lueur d’une histoire contée par Mrs Callaghan, l’amoureux de son île élabore un plan pour pouvoir y demeurer en famille.

Dans les pensées et les actes de ce petit garçon de onze ans, la tristesse de quitter un lieu aimé qui ne peut plus offrir la possibilité d’y vivre submerge.

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Les chants du large

Drôle de sensation que tout lecteur ou lectrice a déjà ressentie.

Celle de parcourir une œuvre plutôt agréable mais en restant totalement en dehors de l’histoire

Un livre qu’on lit , qu’on pose , qu’on reprend un peu et qu’on pose à nouveau

Au bout d’une semaine, nous voilà tout juste à la page 150

Se pose alors la question: continuer ou pas?

C’est ce qui arrive avec Les chants du large de Emma Hooper

L’histoire est sympathique, le style simple mais tout cela m’a laissé une impression de déjà lu

Je viens de lire ou de relire quelques auteurs qui ont su me plonger dans leur monde (Wagamese, Steinbeck, Delia Owens,McCann,Miguel Bonnefoy,Ron Rash, par exemple)

Avec Emma Hooper, je lis une belle histoire sur une île perdue du Canada mais je reste en dehors du récit de façon assez incompréhensible. Une sensation purement subjective qui ne remet pas en cause le talent de l’autrice

Le livre semble apprécié sur Babélio, ce que je comprends, mais , pour moi, la magie n’a pas opéré
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Etta et Otto (et Russell et James)

Je dois confesser en préambule de cet avis, un coup de cœur pour Les Escales, une jeune maison d’édition qui publie depuis trois ans déjà de très beaux livres, tant dans leur contenu qu’en tant qu’objets, et dont le catalogue contient des auteurs qui me sont chers, comme Jeffrey Archer (et sa passionnante saga Chronique des Clifton) ou Victoria Hislop, et qui a publié le très beau livre de Catherine Chanter pour cette rentrée littéraire, Là où tombe la pluie.



L’éditeur a donc fait confiance à une jeune auteur canadienne aux faux airs d’Amélie Poulain, Emma Hooper, qui publie avec Etta et Otto (et Russell et James) son premier roman, et qui fait une entrée remarquée dans le paysage littéraire international avec une diffusion dans 23 pays, pour 18 traductions !



Ce livre nous parle du temps qui passe et des souvenirs qui restent, en suivant le personnage d’Etta, une vieille femme de 83 ans qui semble un peu perdre la tête, et décide de partir à pieds voir la mer en se dirigeant vers l’est, quitte à parcourir plus d’un millier de kilomètres. Durant son périple, elle fera la rencontre d’un coyote qu’elle appellera James, et de nombreux habitants qui seront d’abord intrigués par son périple, puis finalement fascinés collectivement.



Sa marche est l’occasion d’explorer ses souvenirs, notamment ceux concernant son mari Otto, dont elle fit la rencontre lors de son premier poste d’enseignante dans une école rurale du Canada, et qui partira faire la guerre sur un autre continent quelques mois plus tard. Elle rencontrera également Russell, l’un des amis d’enfance d’Otto, qui fut éperdument amoureux d’elle.



Ce roman est un objet littéraire non identifié, difficile à appréhender, alternant sans ménagement les vicissitudes confuses d’une femme âgée à des retours dans le passé un peu moins nébuleux. Si j’ai aimé la plume d’Emma Hooper, sa beauté de style, sa poésie, j’ai parfois été un peu perdu dans l’ensemble que forme ce roman, dont je ne suis pas sûr d’avoir totalement saisi les dernières pages. Mais pour cette douce sensation de rêve éveillé que m’a offerte l’auteur, je surveillerai tout de même ses prochains romans.
Lien : https://www.hql.fr/etta-et-o..
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Les chants du large

Après quelques pas un peu hésitants, je me suis à nouveau laissée emporter par Emma Hooper,sa sensibilité,son humanité,sa poésie et sa musique.

Finn et Caro, Martha et Aidant leurs parents, vivent à Big Running, petit île canadienne. Ses habitants ont toujours vécu de la pêche. Cependant, les lumières des bateaux disparaissent progressivement et avec elles les pêcheurs et leurs familles. Les poissons ont déserté. Tous les habitants devront-ils définitivement abandonner leurs maisons,leur terre et leurs racines!?

A la façon d'un conte empreint de merveilleux et d'espoir mais aussi de chagrin et de perte, Emma Hooper nous chante l'histoire d'amour de Martha et Aidant, et celle de leurs enfants qui chacun à leur manière vont mettre en œuvre tout ce qui est en leur pouvoir et bien plus encore pour que la vie et la musique reprennent leurs droits .Mes Callaghan ne se contente pas d'enseigner l'accordéon à Finn,elle le nourrit d'une fable qui devient l'ancre à laquelle il s'accroche pour sauver les siens. Cari ,elle aussi s'amarre à ses rêves et occupe chaque maison abandonnée comme un explorateur avant de partir pour un autre voyage... L'accordéon,le violon, les chants rythment tout le récit mais relient aussi chacun des personnages les uns avec les autres, et tous avec le passé et l'avenir. La mémoire collective. La façon d'écrire d'Emma Hooper,son symbolisme, le mélange de simplicité et de magie me rappelle celle de Yoko Ogawa et notamment j'ai trouvé des similitudes dans la nostalgie des Chants du large avec "Cristallisations secrètes".

Je suis vraiment très heureuse de vous avoir rencontrée madame Hooper et j'espère que votre plume sera prolifique !
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Etta et Otto (et Russell et James)

Quel beau roman ! Je suis totalement séduite par Etta et Otto mais aussi par Russell et James. L'histoire est à la fois simple et très originale. Etta, 83 ans , décide de parcourir à pieds les 3232 km qui la séparent de l'océan qu'elle n'a jamais vu. Son bagage est léger comme son cœur même si elle laisse son mari,Otto et son ami Russell. Otto l'attendra pour respecter son désir, jour après jour il créera et lui écrira . Ils sont séparés physiquement mais toujours unis par le coeur et l'esprit. Russell ne peut pas attendre et part sur ses traces. Le roman est construit par un jeu permanent d'aller et retour entre l'un et l'autre, entre passé et présent. Ce que l'un vit l'autre le ressent....les personnages sont extrêmement attachants car il respirent la sérénité,le respect, la tendresse, l'amour. Ils sont tous fragiles et inébranlables... Entre ces personnages profondément reliés le récit prend parfois des allures surréalistes, le coyote dialogue sans problème avec Etta, Otto devient Etta et inversement, le temps perd parfois sa linéarité tout comme la mémoire d'Etta! Il y a de la poésie,presque de la magie et un art véritable chez Emma Hooper pour créer un univers bien singulier qui m'a fait beaucoup de bien. C'est un premier roman écrit en 2014, depuis je vois qu'elle en a écrit d'autres ce qui me console un peu d'avoir terminé celui là.
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Etta et Otto (et Russell et James)

Etta et Otto (et Russell et James) fait partie de mon butin du dernier festival America. J’avais assisté à une conférence pleine d’âme sur les paysages canadiens, avec Emma Hooper, DW Wilson et Lise Tremblay. Une vraie révélation pour moi, en fait, car depuis j’ai lu et adoré le roman et le recueil de nouvelles de DW Wilson [Balistique et La souplesse des Os] et été très touchée par ma lecture de la québécoise Lise Tremblay [L’habitude des bêtes]… Il me restait donc Emma Hooper à découvrir… et ce fut une explosion de joie ! Un mémorable coup de coeur. Je ne compte même pas les fois où, au cours de ma lecture, je me suis dit : « J’adore ce livre… Mais j’adore ce livre ! ». Etta et Otto (et Russell et James) est un roman original où on s’immerge, profond et drôle, tellement réconfortant. L’histoire de plusieurs vies, de grands espaces et de belles âmes.



« Otto,

Je suis partie. Je n’ai jamais vu l’eau, alors je suis partie là-bas. Rassure-toi, je t’ai laissé le pick-up. Je peux marcher. J’essaierai de ne pas oublier de rentrer.

A toi (toujours)

Etta. »



Un matin, Etta quitte la ferme familiale située au coeur des prairies de la Saskatchewan (dans le centre du Canada) pour aller voir la mer. Sac au dos, fusil en bandoulière. Elle a quatre-vingt trois ans et s’embarque à pieds pour un périple de plus de trois mille kms, jusqu’à Halifax sur la côte est. Il y a des moments où elle n’a plus toute sa tête, notre chère Etta. « Et si elle oublie ? […] Son nom, sa maison, son mari ? De se nourrir ou de boire ? L’endroit où elle va ? ». Heureusement, elle croise les pas d’un coyote amateur de chansons de cowboy, qui sera son aide-mémoire. En attendant son retour, à la ferme, Otto s’occupe comme il peut. Etta lui a laissé ses recettes de cuisine et il en vient à entamer un processus inédit de création. Et puis il y a Russell, le meilleur ami d’Otto depuis l’enfance, qui lui voue une admiration sans borne et a toujours aimé Etta en secret. Il va prendre la route pour la ramener.



Emma Hooper raconte Etta et Otto (et Russell et James), leur vie dans les prairies – c’est dingue cette région avec un horizon si vaste qu’on voit arriver les gens à 1 km de distance ! – où le vent souffle sans cesse, leur rencontre sur fond de crise économique et plus tard de seconde guerre mondiale, quand Otto traverse les océans pour combattre, Russell un peu bancal, Etta institutrice. Otto est le septième enfant d’une fratrie de quatorze, une famille de fermiers. Russell a aménagé chez son oncle et sa tante voisins d’Otto quand il avait six ans et est devenu comme un membre de la famille. « Il avait cinq mois de moins que lui, alors la mère d’Otto s’était mise à l’appeler Russell 7 1/2 ».



Etta et Otto (et Russell et James) parle d’amour, d’amitié et de permettre à ses rêves et à soi de se réaliser. Et qu’importe l’âge ! Tout dans ce roman m’a attrapé le coeur. Les gens, ce qui leur arrive, le ton dont c’est raconté, son grain de folie, le soupçon de réalisme magique. Beaucoup de rires, quelques larmes. Des passages qu’on a envie d’applaudir, des moments dont on voudrait être. Emma Hooper partage avec Audur Ava Olafsdottir la fraicheur d’un pétale en train de naitre et une grande bienveillance pour ses personnages. La jeune auteure canadienne manie le verbe avec une grâce admirable, un rythme, un souffle, au plus près du coeur des êtres. La construction de cette histoire est également parfaitement maîtrisée jusqu’aux dernières lignes, quel talent pour un premier roman !



Etta et Otto (et Russell et James) m’a emportée loin. J’étais bien. J’ai eu du mal à revenir. Les chants du large, son deuxième roman, a déjà rejoint mes étagères.



« Nous avons tous peur, la plupart du temps. La vie serait sans vie autrement. Aie peur et puis saute dans cette peur. Encore et encore. Simplement n’oublie pas de t’accrocher à toi-même pendant que tu le fais. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Etta et Otto (et Russell et James)

L'univers de cette auteure est assez particulier tout comme son écriture. Dit brutalement, elle mélange les styles, ne respecte pas les codes : par exemple, aucune ponctuation pour les dialogues, chapitre de quelques lignes. Elle passe du réalisme au fantastique en deux coups de crayon (ou de touches sur un clavier). Etta et Otto (et Russell et James) - la précision entre parenthèses dans le titre est primordiale -, ne déroge pas à cette spécificité.

Ainsi, le lecteur devra deviner : la grippe espagnole (qui tue et décime les familles), la seconde guerre mondiale (plusieurs chapitres à cette époque et pourtant le terme n'est pas utilisé). Et le lecteur devra se faire à ce style sans ponctuation, ou aux multiples phrases sans verbes, aux répétitions volontaires, aux coupes chronologiques.

Plus on avance dans la lecture et plus la confusion est prégnante. Mais ne serait-ce pas volontaire puisque lire cet ouvrage c'est marcher à travers le Canada avec une vieille dame de plus en plus sénile et démente (elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer). Et l'accomplit-elle réellement ce périple ?

Ce qui est bien réel est la première partie qui présente la vie âpre des fermiers de l'ouest canadien poussiéreux (Saskatchewan), les familles nombreuses ou pas, la fréquentation très aléatoire de l'école, les départs, les décès, mais qui n'exclut pas la générosité, la tendresse, la douceur même. Ici, l'auteure a une forme de pudeur et de justesse que j'aime beaucoup.

Le périple, à ses débuts, est assez drôle. Mais à mi-chemin, les choses se gâtent : des longueurs dans les histoires croisées des trois protagonistes, des lenteurs - ce qui se justifie par l'âge de la vieille dame et les centaines de kilomètres qu'elle arpente) qui, pour ma part, m'ont un tant soit peu lassée.

Néanmoins, l'effacement progressif de la mémoire, le vieillissement, l'amitié indestructible, les liens familiaux, apportent beaucoup d'émotions.

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Les chants du large

L'histoire est douce amère, jalonnée de découverte d'enfance et de récit de survie dans un monde qui s'éffrite. La mer n'est jamais loin et ses embruns sont venus sur chacune des pages (certaines d'ailleurs illustrées). Les personnages sont fort, beau et l'imagination est mise à l'honneur, faisant revivre contes et légendes.

J'ai beaucoup apprécié cette navigation étrange mais passionnante.
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Etta et Otto (et Russell et James)

Le début m'a emballée et puis mon engouement s'est essoufflé. Certains passages sont très longs. Les flashbacks sont intéressants mais l'errance d'Etta m'a ennuyée au bout d'un moment. Je me suis forcée à finir pour les passages dans le passé. mitigée.
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Les chants du large

Dans ce roman d'atmosphère empreint de poésie, nous partons à la rencontre de Finn, de Cora et de leurs parents, qui vivent sur une île canadienne désertée par ses habitants faute de poissons, et donc de travail. Du haut de ses dix ans, Finn va tout tenter pour les faire revenir... L'écriture atypique d'Emma Hooper est très belle et j'y ai relevé de très beaux passages. C'est un style épuré, quoiqu'un peu à l'extrême pour moi, il m'a manqué un petit quelque chose par moments. Je ne suis pas arrivée à m'attacher aux personnages, hormis à Finn, qui est vraiment touchant et plein de sincérité. Par ailleurs, la superposition des époques (1972, 1992, 1993, puis retour en 1972...), qui en temps normal ne me gêne absolument pas, m'a ici un peu embrouillée. Je reste néanmoins sous le charme des décors, de l'atmosphère iodée et vibrante de ce récit, qui m'ont marquée durablement. Je l'ai lu en automne et je dois dire que c'est une jolie lecture pour cette saison.
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