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3.89/5 (sur 202 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Courlay, (Deux-Sèvres) , 1885
Mort(e) à : Niort , 1942
Biographie :

Ernest Pérochon est né en 1885 à Courlay dans une famille protestante. Une version romancée de sa première année scolaire comme enseignant à Courlay (dans l’école où il a été élève) constitue la trame du “Chemin de plaine“. Il devient enseignant de français et histoire-géographie à l'École Primaire Supérieure de Parthenay en 1904-1905. Il fait son service militaire à Saint-Maixent (entre Niort et Poitiers) en 1905-1907. Il se marie en 1907 avec une institutrice Vanda Houmeau dont il a une fille l’année suivante. Ils déménagent à Saint-Paul-en-Gâtine à la limite des Deux-Sèvres et de la Vendée.
En 1909 son roman “Les creux de maison“ se trouve en feuilleton dans “l'Humanité“ (alors le journal de Jaurès). Son ancien professeur d’école normale Pierre Brizon est devenu député socialiste, et l’ouvrage lui est dédié en remerciement de son appui pour faire connaître ce titre que Pierre Brizon jugeait être “une leçon sociale“.
En 1914 il est instituteur à Vouillé et est mobilisé. Sur le front en Lorraine au début du conflit, il passe ensuite dans les services auxiliaires pour raisons de santé. Son roman "Nêne" chez Clouzot lui vaut un prix Goncourt en 1920, il quitte l'enseignement à la rentrée 1921 et s'installe à Niort. Sa femme y poursuit une carrière d’enseignante d’École Primaire Supérieure. Il donne une production de romans ancrés dans l’univers poitevin contemporain ou historique, un livre de science-fiction et des manuels scolaires de français. Son essai “L’instituteur“ est un témoignage historique sur la vie des enseignants du primaire des Années folles, il y révèle qu’il a assumé après avoir quitté l’enseignement les fonctions de délégué cantonal pour les écoles primaires.Par ailleurs il siège au conseil d'administration du lycée de garçons de Niort.En 1940 il refuse d'écrire dans la presse collaborationniste. Deux de ses romans pour adultes sont interdits ainsi qu’un livre scolaire. Il est menacé par le préfet vichyste et surveillé par la Gestapo. Il décède le 10 février 1942 d'une crise cardiaque, il avait 57 ans.
L'adaptation en film des "Gardiennes" de Pérochon sort le 6 décembre 2017 à Paris, avec comme acteurs principaux Nathalie Baye, Laura Smet (fille de Nathalie Baye et de Johnny Hallyday), Iris Bry, Cyril Descours et Olivier Rabourdin. Il a pour réalisateur Xavier Beauvois et productrice Sylvie Pialat.

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Poésie - Si j'avais une bicyclette - Ernest PEROCHON


Citations et extraits (165) Voir plus Ajouter une citation
A vingt pas en aval une petite cascade murmurait une chanson claire… Je m’arrête. J’ai lu cent descriptions mieux faites que celle que je voulais tenter et toutes étaient inexactes, insuffisantes. On ne peut pas traduire la beauté simple d’un matin ingénu, la joie mesurée des réveils innocents, la légèreté de l’air, la jeunesse des feuilles et surtout la fluidité de l’eau. Comment dire, avec des mots pâteux, cette fuite de l’eau limpide ?

p. 28 de l’édition de 1921 parue chez Plon
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Elle était seule sur la terre parmi les indifférents. Son nom même ne la rattachait à personne ; on le lui avait donné à l’hospice comme on lui eût donné un numéro, en prenant bien soin que ce nom ne fût pas un nom ordinaire appartenant déjà à quelqu’un du pays… Quand l’âge fut venu, elle entra en condition. A la ville, d’abord, chez de petites gens qui faisaient les fiers et l’appelaient « Marie » lorsqu’ils voulaient la commander ; autrement, ils ne lui parlaient jamais.

p. 62
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Quand perdra-t-on l’habitude de médire de la routine ? Si les instituteurs, oubliant qu’ils sont payés d’abord pour apprendre à lire aux enfants, n’opposaient pas la bienveillante inertie aux suggestions des beaux esprits, on perdrait beaucoup de temps dans les écoles de la République.

p. 97 de l’édition de 1921 parue chez Plon
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La poigne virile manquait et les êtres capricieux sur qui elle avait coutume de s'appesantir cherchaient à s'émanciper.

Les enfants n'obéissaient plus, les valets parlaient avec arrogance ; des mendiants à figures de sorciers sortant on ne sait d'où menaçaient ; des gens de mauvaise réputation redressaient la tête et ricanaient. Les bêtes domestiques elles-mêmes se croyaient tout permis. Des chevaux infirmes ruaient dans les brancards, prenaient le mors aux dents. De vieux bœufs placides, abrutis de servitude, devenaient espiègles, se mettaient tout à coup à batifoler et refusaient de se laisser enjuguer ; ou bien, au moment où l'on voulait les délier, ils secouaient la tête de toutes leurs forces, envoyant le joug danser au loin. Aux Maisons Rouges, un hameau de la plaine de Sérigny, une pauvre servante eut de la sorte la tempe fracassée. Au même endroit il fallut abattre un bouc qui était devenu inabordable.

Tout ce désordre fut une des misères accessoires du triste temps de guerre.
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Ses regards cherchaient les témoignages du bonheur des siens. Ce bonheur était l'œuvre maîtresse de sa volonté ; œuvre douloureuse dont il lui restait de profondes blessures. Elle songeait à Claude qui était mort en la maudissant, à ses enfants qui ne l'aimaient guère ; elle revoyait Francine partant seule sur le chemin d'aventure.

Elle comprit que toute joie était finie pour elle et qu'elle allait peut-être avoir de grands remords. Du fond de son cœur elle y consentit. Son visage retrouva son habituelle sérénité.

Elle murmura, elle aussi :

-J'ai mon dû !

Puis, pour souffrir, elle entra dans sa maison froide où s'installait l'ombre du soir. Par l'étroite fenêtre se glissaient les derniers rayons du couchant ; ils illuminaient, au-dessus de la cheminée, la haute figure de l'officier défunt.

La Misangère s'avança, comme attirée par cette clarté; et il lui sembla que vers elle s'abaissaient doucernent les yeux sévères.
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Lorsque Léa s'asseyait à sa fenêtre elle avait sous les yeux les bateaux de la maison que l'eau du Grand Canal balançait doucement, et devant elle s'ouvrait cette conche de Saint-Jean qui est d'une beauté rare.

On voit, de chaque côté de cette conche, une double rangée d'arbres. D'abord, des frênes têtards dont les racines sortent de l'eau comme d'énormes reptiles ; lorsque le brouillard les enveloppe, on prendrait ces frênes pour des commères géantes agenouillées au bord du canal pour laver. Un peu en arrière, ce sont des peupliers au tronc lisse poussant d'un seul jet et mêlant à vingt mètres de hauteur leurs branches souples. À la belle saison, lorsque tout est pavoisé, cela fait un étrange tunnel au-dessus de l'eau immobile et noire. La lumière du soleil tombant sur cet opulent feuillage est filtrée et teintée ; il ne pénètre sous la voûte qu'une légère brume d’ort vert.
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On voit, de chaque côté de cette conche, une double rangée d'arbres. D'abord , des frênes têtards dont les racines sortent de l'eau comme d'énormes reptiles; lorsque le brouillard les enveloppe, on prendrait ces frênes pour des commères géantes agenouillées au bord du canal pour laver. (p. 38)
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Quand on lui avait appris la mauvaise nouvelle, là-bas, à l’armée, il avait ressenti un choc cruel ; mais il était alors en pleine bataille, plongé corps et âme, au plus noir de la souffrance et dans l’impossibilité d’arrêter longuement sa pensée sur des soucis étrangers. Maintenant, il retrouvait son chagrin et, pour la première fois, en éprouvait l’importance véritable ; une douleur aiguë le bouleversait.
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Il y eut une belle hausse, ce printemps là [1917], sur toutes les denrées. Personne ne parla plus d’abandonner la culture ; les femmes les moins courageuses, les vieillards les plus fatigués se ressaisirent ; les champs qui étaient restés en friche furent bien vite ensemencés.

On fignola moins la besogne ; des procédés nouveaux et rapides furent employés. L’abondance d’argent facilita les choses, permit, par exemple, aux gros et moyens exploitants d’acheter des machines venues des pays étrangers. Malgré la rareté toujours plus grande de la main-d’œuvre virile, le travail se fit mieux que les années précédentes.

Il ne faut pas se hâter de dire que c’était le seul appât du gain qui relevait ainsi le courage des gens de la terre. Dans les âmes les plus humbles, il y avait le sentiment exaltant d’une victoire ; victoire pénible, lente, achetée au prix de peines obscures et incroyables, auxquelles, dans le désordre tragique de la guerre, on ne prêtait peut-être pas suffisamment attention.
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Madeleine mena les enfants chez les voisins et Gédéon s’en alla prévenir les parents, les amis, les voisins, tous les dissidents. Les pleureuses arrivèrent dès huit heures. Les premières vinrent des villages proches …. Dans la soirée ce furent celles de Grand-Combe et de Foye, puis celle de Coudray qui passèrent la soirée. Le lendemain on vit entrer celles de tous les villages où il y avait une famille dissidente. Arrivées à la maison elles se jetaient à genoux, sans parole autour de celle qui dirigeait la prière. Quand une se relevait, une autre, tout de suite, prenait sa place.

Le troisième jour, ce fut l’enterrement, à Saint Ambroise, dans le cimetière des dissidents. Prières, prières. Prières en chemin entre les haies fleuries ; prières dans la chapelle sombre; prières très longues au cimetière… Il n’y avait là ni catholiques, ni protestants mais toutes les maisons dissidentes connues dans la région avaient envoyé du monde. Cette âme qui s’en allait seule, sans viatique, il fallait au moins que la prière des proches lui fit un long cortège.

(les dissidents sont les catholiques ayant refusé le Concordat)
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