E. T. A. Hoffmann (1776-1822) avait de nombreuses cordes à son arc, mais c’est surtout en tant qu’écrivain qu’il a acquis une durable célébrité. J’avais depuis longtemps envie de découvrir ses contes, qui sont très renommés pour leur ancienneté et leur originalité. Finalement je me suis lancé. Mais je suis déçu ! tellement déçu que j’ai abandonné ce livre en cours de lecture. J’ai très moyennement apprécié pas les histoires racontées, et le style m’a paru vieillot. A choisir, je préfère cent fois les contes d’Edgar Poe (qui, eux-mêmes, sont écrits dans un style qui peut déplaire à certains).
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Un joli conte idéal à lire en période de Noël !
Je ne connaissais ce conte fantastique que de nom, mais c'est une bonne découverte. Bien sûr cela reste jeunesse, mais c'est le public visé. On aimera suivre la petite Marie, et l'histoire de son cher Casse-Noisette. L'auteur nous interpelle au cours de son récit en s'adressant directement à nous, et j'ai beaucoup aimé cette aspect-là. En bref, une jolie lecture assez courte, à lire en période de fêtes aussi bien pour les petits que pour les grands.
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Tout le monde connait le conte de Casse-Noisette, il s'agit d'un classique populaire! Néanmoin, n'ayant connu que des versions dessins animés pendant mon enfance, j'ai voulu me plonger dans l'histoire d'origine pour voir les différences avec l'histoire édulcorée de Clara que l'on raconte aux enfants.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'à l'origine notre petite héroïne s'appelle Marie et non Clara!
L'intrigue se déroule complètement dans le salon du parrain Drosselmeier, ce qui est en soi également un peu différent, mais cela m'a beaucoup plu. Il s'agit d'une histoire beaucoup plus terre à terre, et plus réaliste, à laquelle se mêle un peu d'imaginaire.
J'ai adoré redécouvrir ce conte de mon enfance!
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C'est un des premiers maître du récit fantastique et il mérite à ce titre toute ma considération. Toutefois l'écriture est d'un classicisme légèrement rasoir et les sujets quelque peu redondants d'une nouvelle à l'autre. Passe pour le style de l'écriture, après tout en ce début du 19ème siècle, peu de recherches formelles sont en cours dans le monde littéraire. Mais les sujets restent trop proches pour apporter un réel délice : les amours romantiques (c'est d'époque) impossibles à dévoiler, les revenants dans des châteaux lugubres, les réflexions sur le sens de l'art.
On y retire du plaisir à la lecture puisque la narration est soignée et le genre nouveau, mais on est bien loin de la folie absolument terrifiante qui se dégagera des récits de Lovecraft, qu'il réalisera même pas un siècle plus tard.
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Certaines oeuvres vieillissent plus ou moins bien, ce n'est un secret pour personne. Les contes ont la particularité d'être relativement intemporels mais quelquefois bien trop désuets. Ici, j'ai découvert avec curiosité Casse-Noisette que je n'avais jamais lu. Je n'en connaissais finalement que les magnifiques morceaux classiques de Tchaïkovski.
Finalement j'ai trouvé l'histoire relativement plate et je regrette de ne pas avoir lu ce livre plus tôt, à un époque où ce conte m'aurait davantage enchanté.
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Je voulais rédiger l'autobiographie de mon chat mais Hoffmann l'a fait pour moi. Le récit de la vie du chat, qu'on suit dès sa naissance, s'entremêle au récit du Maître de chapelle (on reconnaît là l'art du fantastique et du merveilleux d' Hoffmann, avec ce personnage un peu farfelu mais Hoffmann nous donne quelque chose de totalement nouveau avec l'intervention du chat Murr). Les deux récits se font écho, se complètent, et ne forment qu'un seul et même livre . Hoffmann feint non sans amusement un concours de circonstance : le chat écrirait sur les feuillets de l'homme. Cette parodie du roman d'apprentissage et du roman autobiographique m'a tellement fait rire ! parce que la fausse modestie du chat, c'est la fausse modestie de l'écrivain. Le chat, il caricature toutes les postures de tout écrivain qui se respecte (trop). Le chat a un ego démesuré mais on l'adore quand même.
Anecdote : c'est un livre "inachevé". Hoffmann s'est arrêté à la mort de son chat. Il ne pouvait plus apposer ses pattes ( et ses griffes) pour écrire. Dommage ! R.I.P. le chat d'Hofmann.
P.S : C'est sans conteste le livre que mon chat amènerait sur une île déserte.
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Bien que Noël soit passé, je me suis lancée dans la lecture de "Casse-Noisette" pour faire durer encore un peu la magie de Noël, étant donné que le froid semble de retour, autant rester dans l'ambiance!
Hoffmann met ici au cœur de l'histoire un pantin de bois qui va emmener avec lui tous les jouets livrer bataille au Roi des Rats pour sauver une princesse. Marie, la petite fille qui a reçu le Casse-noisette en cadeau, assiste ébahie à cet éveil des jouets et se retrouve entraînée dans de dangereuses aventures avec les jouets...
Je n'irai pas plus loin, vous laissant vous replonger dans la magie des contes pour savoir si celui-ci se termine tel un conte de fée ou tel un conte macabre!!!
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Déjà en lisant « Casse-noisette », qui est une préfiguration de « Toy story », et qui va bientôt faire l'objet d'un autre film, je me disais qu'une partie de l'imaginaire Disney était très redevable à Hoffmann. Quand il laisse se déployer sans mesure toute son imagination, comme dans ce « Vase d'Or », ce sont des images de dessins-animés qui me reviennent à l'esprit. La description de la sorcière m'a fait réapparaître celle de Blanche-Neige, par exemple. Et surtout, c'est à « Fantasia » que j'ai pensé, dans les moments de délire du personnage principal, l'étudiant Anselme, où toute chose semble s'animer, les oiseaux et les arbres se mettent à parler, etc. Enfin, c'est difficilement explicable, il faut le lire pour sentir ce total délire. Evidemment, les films de Disney s'en tiennent à l'explosion de l'imaginaire et sont purgés du côté inquiétant que peut quelque fois laisser Hoffmann à ses romans.
Au début du roman, Anselme peut passer pour un malade, un vrai psychotique, ou alors une sorte de mystique puisqu'il a une vision mêlée d'éléments chrétiens et païens, le jour de l'Ascension. Mais Hoffmann nous entraîne tout de suite dans son délire et tout devient de la pure imagination, de la magie comme dans Fantasia, avec une sorcière et un nécromancien qui se livrent un combat sans pitié à partir d'un mythe original.
On peut considérer le Vase d'Or comme le pendant positif de L'Homme au Sable. Là aussi le héros se retrouve face à un dilemme amoureux entre une femme idéale et une femme réelle. le Vase d'Or est à la fois mieux construit et encore plus fantaisiste, mais j'aime moins, Hoffmann y montre moins d'ambiguïté et de liberté, moins de tragique aussi, tout fini un peu trop bien, à la manière d'un conte de fée à la Disney. C'est quand même l'une de ses meilleures fictions.
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S’il y a une chose qu’on ne peut pas enlever à Hoffmann, c’est son enthousiasme pour les arts. Tous les arts, sous toutes leurs formes, du plus populaire au plus classique. Partout dans son œuvre on trouve des allusions aux arts musicaux, plastiques et littéraires, quand ils ne sont pas eux-mêmes le fond du sujet. Outre la musique et le dessin, il touchait à tout (avec plus ou moins de bonheur) : le conte de noël pour enfant (Casse-Noisette), des histoires de fantômes, de château hanté, à lire au coin du feu (Le Majorat), le roman policier (Mademoiselle de Scudéry), le drame (Marino Falieri), la comédie italienne (Salvator Rosa), etc.
L’art est l’unique moyen, si l’on ne supporte pas de se résoudre à un bas matérialisme, d’accomplir l’idéal sur terre ; il permet toutes les folies. Encore plus, l’art n’est que de l’idéal. Ce n’est pas le genre qui détermine la hiérarchie des arts, c’est l’idéalité que l’artiste peut y mettre. Une peinture d’Histoire qui n’est pas inspirée par l’Idéal sera inférieure à un paysage ou même au simple tonneau d’un artisan qui excelle dans son travail. C’est la morale, si j’ai bien compris, du conte intitulé « Maître Martin, le tonnelier et ses apprentis ».
Dans ce dernier conte on retrouve des thèmes autour desquels Hoffmann a beaucoup tourné : l’Italie, la patrie de l’art et de l’amour, et aussi celui de l’amoureux épris d’une jeune femme sous l’emprise d’un autre homme (souvent un père). On les retrouve aussi dans un autre conte étrange qui mérite d’être lu : La Cour d’Artus. Mais, pour moi, son meilleur conte est L’Homme au Sable, c’est la concrétisation de tout ce que peut accomplir une imagination exaltée.
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Mademoiselle de Scudéry, madame de Maintenon, Louis XIV, les procès surannés de sorcière, la chambre ardente, l’affreux procureur La Reynie, tout ça fleure bon la fin du dix-septième siècle. Hoffmann rend très bien le contexte des années 1680, après quelques affaires louches d’empoisonnement. Dans cette ambiance suspicieuse, une série d’assassinats mystérieux se produisent la nuit dans Paris, on soupçonne une bande de voleurs voués à Satan, tellement les évènements sont étranges. Mademoiselle de Scudéry, déjà âgée de plus de 70 ans, va se retrouver mêlée involontairement à cette histoire après avoir prononcé une petite phrase, apparemment innocente, devant le roi : « Un amant qui craint les voleurs n’est point digne d’amour. »
Un roman policier historique publié en 1819, est quelque chose de toute façon curieux à lire, et d’autant plus intrigant quand on a de l’intérêt pour le dix-septième siècle français. Je préfère ne rien dévoiler de l’intrigue, mais je trouve ce livre d’une étonnante modernité. J’ai beaucoup aimé.
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L’homme au Sable, c’est tout simplement notre bon vieux marchand de sable, mais en plus méchant et diabolique, avec un côté père fouettard. A partir de cette histoire pour enfant Hoffmann a composé un conte, pour le coup, vraiment fantastique, dans tous les sens du terme, peut-être son chef d’œuvre en la matière.
Tout va très vite, malheureusement, dans un conte, et j’ai l’impression que dans celui-ci Hoffmann a condensé toute son œuvre ; il n’a l’air de rien mais il contient des possibilités d’exégèse impressionnantes. Les psychologues ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, il touche quelque part à une vérité indicible. Mais les moralistes et les philosophes peuvent s’y pencher aussi, il y est question du mal, de la liberté de choix, du matérialisme et de l’idéalisme. Il y a quelque chose de fou dans cette histoire de fou.
Des fois les intrigues des livres sont très bien faites, et Hoffmann pèche souvent de ce côté-là, ses intrigues sont mal arrangées, j’ai l’impression qu’il écrivait très vite, dans le feu de l’inspiration et sans trop se soucier du bon agencement. On peut faire ce reproche à L’Homme au Sable, il commence comme un roman épistolaire, puis se reprend et se moque ouvertement des manières traditionnelles de conter : « La singularité de l’aventure m’avait frappé, c’est pourquoi je me tourmentais pour en commencer le récit d’une manière séduisante et originale. « Il était une fois ! » beau commencement pour assoupir dès le début. « Dans la petite ville de S***, vivait... » ou bien d’entrer aussitôt medias in res, comme : « Qu’il aille au diable ! s’écriait, la fureur et l’effroi peints dans ses yeux égarés, l’étudiant Nathanaël, lorsque le marchand de baromètres, Giuseppe Coppola... » J’avais en effet commencé d’écrire de la sorte, lorsque je crus voir quelque chose de bouffon dans les yeux égarés de l’étudiant Nathanaël ; et vraiment l’histoire n’est nullement facétieuse. »
Un petit peu facétieuse quand même… Il continu comme une histoire de fantôme, un dilemme amoureux, une histoire d’automate complètement irréaliste et fini en pure tragédie. Plus que dans aucun autre conte, on sent Hoffmann se démener pour se libérer des formes. Souvent il se rate et gâche son intrigue, mais là il a miraculeusement réussi, ce n’est pas une intrigue artificielle qui entraîne le lecteur mais le tourbillon d’une vérité grotesque et terrifiante à la fois.
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L'Animal maudit
( le chat noir )
Cette nouvelle est tirée du livre > d'Edgard Allan Poe. Cet auteur est né le 19 janvier 1809 à Boston, aux Etats-Unis, et décédé le 9 octobre 1949 à Baltimore. Celui-ci était un poète, un romancier, un nouvelliste, ainsi qu'un critique littéraire.
Selon nous, c'est une nouvelle originale car à aucun moment nous aurions pensé que l'homme aurait arraché l'oeil de Pluton. Cette nouvelle est intrigante ce qui nous donne envie de la lire. L'histoire se déroule au XIX siècle et elle est racontée à la 1ere personne du singulier et à la 3eme personne du singulier vers la fin. L'homme est gentil au début du récit, au fil des pages, il devient agressif et violent envers ses animaux ainsi que sa femme. Pour nous, ce récit est tragique, glauque et improbable. A notre avis Edgard Allan Poe a voulu émouvoir le public en choquant et effrayant les lecteurs, pour avertir les gens de boire avec modération. Nous conseillons cette nouvelle aux personnes ayant l'habitude de lire.
Extrait du livre qui nous a marquées:
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Dans le violon de Crémone, l'art en l'occurrence ici le chant et la musique apparaît comme une impasse. La plus grande beauté artistique est associée à la mort. Ce conte me semble être largement nourri par des éléments autobiographiques. Hoffmann dont la vie fut écartelée entre la création artistique alimentée par une passion pour la musique et une vie de fonctionnaire, exprime probablement ici ses difficultés à vivre de son art. Le destin d'Antonie fait écho à la mort précoce de sa fille et le personnage de l'excentrique Krespel est probablement inspiré de sa propre expérience. Le conte illustre aussi l'attrait qu'exerçait l'Italie des arts sur Hoffmann.
Le second conte Les mines de Falun met en scène Elis, personnage qui me semble particulièrement représentatif du romantisme allemand : mélancolique et taciturne, accablé par la mort de sa mère, sombrant dans l'attrait des profondeurs et la folie au moment même où il a trouvé l'amour. Outre Elis, le personnage principal de ce conte est la mine de Falun, particulièrement terrifiante sous la plume d'Hoffmann qui pourtant n'y a jamais mis les pieds et la décrit comme un noir chaudron bouillonnant et sulfureux. Cette mine a réellement été exploitée pendant des siècles et elle est même classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2001.
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Petit roman aux allures de grand conte. L'histoire se déroule dans un petit état dont le souverain, dans le but d'y instaurer les lumières, banni le merveilleux enraciné dans la place, tout en accordant quelques accommodements raisonnables. Le petit Zachée, enfant affublé de tares tant physiques que mentales, a la fortune d'être favorisé par une fée ayant évité l'exode. Mais le jeune homme qu'il est devenu est-il vraiment digne de toutes ces largesses ? Plusieurs autres personnages, incluant le héros romantique Balthazar, auront l'occasion d'en douter.
Avec l'écriture et l'univers de cet auteur que je prise particulièrement, le caractère enjoué de la narration, ainsi que l'humour et la dérision, la balade a été bonne. Les autorités et autres gens importants du récit sont la cible d'un traitement satirique d'une délicieuse et revigorante ironie. Or donc, l'objectif par toi recherché, gracieusement exposé dans le chapitre 10, a été pleinement atteint en ce qui me concerne, mon cher Hoffmann !
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Les premiers romans noirs et licencieux fin XVIIème début XVIIIème, précurseurs des romans gothiques et fantastiques du XIXème.
L'humour de situation y est présent, les domestiques qui se gaussent de l'impatience et de l'arrogance des maîtres en faisant fi de ne rien comprendre et en menaçant de quitter le château hanté par exemple,
Des histoires qui appellent à d'autres histoires imbriquées encore et encore font la trame de ces romans savoureusement terrifiants et tragiques comme une mise en garde aux esprits crédules où à ceux qui n'accordent foi qu'au qu'en dira t-on et à une bigoterie qui frise l'hypocrisie.
On retiendra la damnation ratée d'un démon qui n'aura réussi aucun contrat sur aucune âme, le clergé corrompu qui n'a d'égal que la perversité de ses ouailles, et toujours cette valetaille, qui s'en sort le mieux...
Le règne de la raison et de l'indépendance transparaît sous chacun de ces romans.
Ah, esprit des lumières!
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