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Citations de Fanny Chiarello (163)


en vue satellite une immense forêt
à quelques foulées de la Factorie
c'est là que je me cacherai
tapie dans les fougères
en animal blessé que je suis
tapie au pied d'un arbre séculaire
entrelacée à son tronc rugueux
je me ferai lierre
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La solitude s'aménage, se peuple, fût-ce d'illusions tandis que le manque ne se comble pas.
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La bibliothèque, c'est le seul endroit chauffé où il ne faut rien payer, en tout cas dans mon quartier.
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« L’opéra, Mrs Doolittle, n’appartient à personne. Je suis une téléphoniste qui chante sur les plus grandes scènes du monde, et ma sœur a taillé mon premier costume de scène dans un rideau ; vous, vous êtes une femme de chambre qui assiste à des représentations en robe de dancing. Et alors ?

- Vous étiez téléphoniste ?

- Plusieurs années, dans la petite ville de Blackburn. Quand je me suis présentée à un concours de chant, c’était pour relever un pari. Vous comprenez ? C’était une blague. Le cours de ma vie a changé à cause d’une blague, sans altérer le cours du monde, et je vais vous dire pourquoi : parce qu’il n’y a pas de déterministe, ni de prédestination. Personne n’a décidé avant votre naissance que telle ou telle serait votre place, et tout l’édifice social ne s’effondre pas sous prétexte qu’un jour, vous décidez de changer de case. »
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A cet instant il me semble que rien ne peut me résister si je l'enveloppe de mots; ces mots que j'ai pris goût à enfiler me donnent un réel pouvoir, ils trouvent un écho dans le monde qui m'entourent. Je peux gagner la considération de mon père, charmer la première de la classe, empêcher ma plus vieille amie de se gâcher la vie par amour-propre. Quant à moi, je peux être qui je choisis d'être.
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"Le mercredi suivant, je suis revenue au parc Gargarine à la même heure comme si nous avions rendez vous. Cette fois j'y ai accédé par le lotissement. J'étais désorientée dans ces rues que je ne distinguais pas encore les unes des autres. J'ai pris un virage et soudain tu étais face à moi, marchant dans ma direction d'un pas tranquille. Quelque chose dans ton oeil a paru dire, Tiens sans plus."
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La flûte à bec est un instrument de torture extrêmement répandu dans les écoles primaires et les collèges. On en trouve au rayon fournitures scolaires des supermarchés, des noires et des blanches, de la même marque que les compas et les équerres. En revanche, on y chercherait en vain une guitare, un violoncelle. Mauvais signe.
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Dans cette classe, les deux tiers d'entre nous sont issus de familles traces de chiens. Je craignais les réactions, quand j'ai commencé ma lecture : qui se sentirait visé, moqué, dénigré, attaqué ? Qui serait perturbé ?
Les premiers éclats de rire m'ont fait frémir, mais il m'est bientôt apparu qu'ils soulignaient chaque passage où, avec une tendresse narquoise, j'avais voulu tourner en dérision les travers de la vie traces de chien.
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vous êtes nombreux à me dire
comment gérer la douleur
alors ce qu’on va faire c’est que
je vous la confie
vous me la rendrez quand elle sera
mieux éduquée
moi, je vais apprendre une langue étrangère


(p. 71)
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Elle s'approche de moi et incline exagérément la tête pour approcher ses lèvres des miennes, sans parvenir à empêcher une collision suffisamment forte pour réveiller la douleur dans mes cloisons nasales. Je reste stoïque. Ses lèvres atterrissent sur les miennes à angle droit, c'est doux et chaud, tendre, voire un peu moi. J'aime bien. Je souris quand je découvre les joues intégralement roses de Laurie, une inondation d’innocence forte pour se limiter à ses pommettes. Après ça, elle fait comme si rien ne s'était passé, comme si je n'avais pas été là pendant la chose.
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J’ai échoué à vivre parmi les hommes et je dois payer de n’être pas comme eux, de n’être pas soluble dans leur masse indistincte. Je dois le payer de ma fortune, mais cela importe peu. Je dois le payer de mon art, autant dire de ma vie. Vous le savez aussi bien que moi, Samuel, jamais je ne retrouverai mon éclat d’autrefois
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Ma vie reposait sur une faille assez semblable à celle de San Andreas et mon 18 avril 1906 m'attendait là, à Paris, dans une ultime quinte de toux. (p. 142)
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D'abord je me suis limité aux mangas. La série que j'avais commencée comporte quarante-trois volumes, assez pour occuper le reste de mes vacances royales. Mais dès le tome trois, je me suis posé des questions; je me suis dit: "Mon petit Kévin, tu n'es vraiment pas une lumière. Je crois bien que tu es en train de lire cette histoire pour la troisième fois."
Après vérification, ce n'était pas le cas. "Mon petit Kévin, certaines subtilités doivent t'échapper. Les mangas, c'est trop ardu pour toi." Alors j'ai élaboré un stratagème dont je ne suis pas peu fier: quand j'arrive à quatorze heures, je vais directement chercher Le Grand livre des motos sur son étagère, je l'ouvre en grand et je glisse dedans un album des Schtroumpfs.
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L’opéra nous rend plus beaux, plus nobles, jusque dans nos heures pathétiques, l’opéra nous éclabousse de son sublime, que nous absorbons, que nous laissons fermenter en nous, puis que nous livrons à nos sanglots.
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Les boulets sont beaux. Parfaits, parfaitement moulés, ourlés d’une ligne longitudinale comme une couture. Ils évoqueraient des madeleines, n’étaient leur couleur noire et leur absence de stries. Je devine qu’ils se loveraient à merveille dans le creux de ma main mais je crains qu’ils ne s’enflamment soudain pas autocombustion spontanée...
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Janice ne croit plus à la possibilité d'une justice sociale. En règle générale, se dit-elle, mes contemporains confondent progrès social et ascension sociale. En règle générale, la société mange ses enfants et, quand il ne leur reste que les os, elle les lâche dans le caniveau. Janine emploie spontanément cette expression, ses enfants, depuis que lui est revenue en tête la pochette d'un disque, America Eats Its Young de Funkadelic, sur laquelle une statue de la Liberté aux yeux rouges engloutit des enfants de toutes les couleurs, nus et potelés.
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Gaëlle est la fille qui ne m'aime pas et pour qui j'ai quitté Lise , qui m'aimait ou le prétendait, et avec qui je flirte dans les soirées.
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Je ne suis pas rassurée pour autant, pas autant que je voudrais l'être. Notre amour ne me met plus à l'abri de tout comme il le faisait encore ce matin avant mon lancer de poids. Le monde extérieur est parvenu à le fissurer, à jeter un doute sur ce que nous sommes prêtes à faire l'une pour l'autre.
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Je me demande parfois comment les gens s’accommodent de leur corps. Ils ont tous l'air de si bien vivre leurs intestins, leur pilosité, leur transpiration, leurs odeurs, les miettes qui se logent entre leurs dents, tandis que je voudrais tout effacer pour que rayonne la pureté de mon âme.
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Tu crois quoi?
Que tu vas devenir ingénieur? Alors écoute-moi bien avant de nous regarder de haut: les gens comme nous, ça devient pas ingénieur. Les gens comme nous, ça trime pour des patrons et en prime ça paie pour les fainéants.
Connais ta place Kévin.
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