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Critiques de Fatima Bhutto (20)
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Comme des lions

“Je m'appelle Anita Rose.....Anita comme une actrice, Rose comme une fleur.” Je vis à Karachi. Je viens d'un milieu pauvre, très pauvre.

Moi, c'est Sunny. Je vis à Portsmouth avec mon père. Je n'ai pas connu ma mère. Je suis fils d'immigrés pakistanais de deuxième génération . J'observe le monde à travers Facebook et Twitter.

Et moi, c'est Monty. Je vis entre Karachi et Londres. Je viens d'un milieu très aisé. L'attitude de mon père arrogant et complexé me met mal à l'aise.

Trois jeunes pakistanais déchirés entre les inégalités de race et de classe et soumis à des parents désillusionnés pour lesquels seul importent statut social et l'argent. Dans leur pays ou en Angleterre, l'Eden des pakistanais, leur désarroi est identique.....



Un niéme livre sur le lavage de cerveau du mouvement islamique, les charlatans qui se font une fortune sur le dos de la religion, et autres clichés liés au sujet.

On devine aisément que le chemin de ces trois jeunes frustrés, dont le manque d'amour ou le trop plein d'hormones au passage à l'âge adulte, vont les faire tomber malgré eux, assez facilement dans le guet-apens du Djihad . Je répéterais ici , ce que j'ai déjà écrit dans d'autres billets, ayant lu des livres beaucoup plus intéressants à ce sujet. Ces mouvements ne seraient jamais devenus aussi puissants sans l'intervention des E.U. au Moyen Orient et en Afghanistan, et sans la colonisation de plusieurs de ces pays par l'Occident, dans le passé. Des occupations qui ont créé des générations de frustrés, ayant été traités dans leur propre pays, comme citoyens de seconde classe, alors que l'Occident s'enrichissait à leurs dépends, de leurs propres ressources naturelles.

Je n'avais lu qu'un livre , "Les lunes de Mir Ali", de Fatima Bhutto, nièce de Benazir Bhutto, une famille honnie au Pakistan, et c'était très moyen dans le fond et la forme. Pareil pour celui-ci. Personnellement elle ne m'apporte rien de nouveau ni d'intéressant. Elle y a mis un peu de tout, sans profondeur, agrémenté de citations tout aussi creux, "Seuls ceux qui ont vu la vérité disent vrai". de quelle vérité parle Bhutto ? Son histoire de combattante islamique adulée et la suite ....dans le cadre d'une organisation similaire au Daesh aussi ne tient pas la route. J'espérais lire une histoire intéressante de première main, sur ce pays multiconfessionnelle et multicommunautaire qui semble être une prolongation de l'Inde mais qui ne l'est pas. Pensant à deux auteurs pakistanais dont j'ai beaucoup aimé les livres, Nadeem Aslam et Mohammed Hanif, B.B. en est loin.



"Rise, like lions after slumber, / In unvanquishable manner."

Debout, comme des lions aprés le repos,

En nombre invincible ....

(Mascarade de l'anarchie/ Percy Shelley.)



Un grand merci aux Éditions Les Escales et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.

#Commedeslions #NetGalleyFrance
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Le chant du sabre et du sang



En mars 2017, à peine débarqué sur Babelio, j'ai rédigé une chronique de l'oeuvre autobiographique de Fatima Bhutto, qui y est passée virtuellement inaperçue. Il est vrai que sur notre site, à cette époque, je ne comptais que très peu d'ami(e)s.

Je crois que s'il n'y avait pas eu la regrettée Claire Gérard qui m'a poussé à persévérer, j'aurais dit adieu à Babelio.

Je viens de relire ma critique et j'estime que la jeune Fatima mérite une seconde chance avec "Le chant du sabre et du sang". Il s'agit d'une oeuvre émouvante et honnête et d'un témoignage qui donne une excellente idée des moeurs politiques très particulières dans cet énorme pays, le Pakistan, que nous connaissons cependant si peu.



Voici donc mon billet du 29 mars 2017, légèrement modifié.



Quel bilan tragique pour la pauvre Fatima (35 ans). Ont été assassinés : son grand-père, Zulfikar Ali - 4e Président du Pakistan - en 1979 ; son oncle, Shahmawaz, en 1985 ; son père, Murtaza 'Mir', en 1996 et sa tante, Benazir Bhutto - Premier ministre - en 2007.

À travers la biographie de son père, Fatima Bhutto évoque l'histoire de son pays, faite de bruit et de fureur, pour paraphraser William Faulkner. Ou de violence et de corruption. le titre de l'ouvrage de Husain Haqqimi "Pakistan Between Mosque and Military" (Le Pakistan entre mosquée et armée) est à ce propos très révélateur.

L'ampleur de la corruption défie l'imagination. Par exemple, le veuf de Benazir, Asif Zardari, se vantait, en 2009, de jouir d'une fortune de quelque 1,8 milliard de dollars. Ce qui n'a nullement empêché 'Mister Ten Per Cent' (comme on l'a surnommé) à devenir le 11ème président du pays, de 2008 à 2013 !

Fatima accuse également son oncle Asif d'avoir commandité l'assassinat de son père. Bien entendu ce triste personnage a été lavé en haut lieu de tout blâme. 

C'est surtout le pouvoir néfaste de l'armée et ses services secrets qui rend le Pakistan ingouvernable et qui fait qu'il y règne l'arbitraire absolu. Sans oublier le double jeu de ces gentlemen en Afghanistan !



Parallèlement à cet ouvrage, Fatima Bhutto a publié, en 2013, "Les lunes de Mir Ali" (en version originale : "The Shadow of the Crescent Moon", ce qui donne en Français 'À l'ombre du croissant de lune' et que je trouve nettement plus symbolique comme titre).



Pour compléter vos lectures, je peux vous conseiller l'ouvrage d'Éric Raynaud "Jusqu'au bout du destin Benazir Bhutto". Une biographie de sa pauvre tante, assassinée en décembre 2007, que je compte critiquer prochainement.

Ainsi que de James Wynbrandt "A Brief History of Pakistan " et de Gilles Boquérat "Le Pakistan en 100 questions", ouvrage duquel mon amie Bookycooky sur Babelio a fait tout récemment une superbe chronique.



Et dire que le père fondateur du pays, Muhammad Ali Jinnah (1876-1948) ait déclaré en 1944 : "Aucune nation ne peut arriver à la gloire, sauf si vos femmes sont à votre côté".

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Comme des lions

Le nom de Bhutto, tellement célèbre au Pakistan, et pas que pour de bonnes raisons, a été à la fois un atout et une contrainte lorsque Fatima Bhutto s'est lancée en littérature. Après le prometteur Les lunes Mir Ali, Comme des lions confirme qu'elle est une vraie romancière et que la notoriété de sa famille n'est pour rien dans le succès qu'elle remporte. En V.O, Comme des lions s'intitule The Runaways et il s'agit bien des itinéraires croisés de trois fugitifs de notre temps (Anita Rose dite Layla, Monty et Sunny), des jeunes gens en guerre contre la société et qui ont épousé la cause de l'islamisme radical, pour des raisons différentes mais finalement pas si éloignées. le récit raconte alternativement le cheminement de ces jeunes exaltés du Pakistan (l'Angleterre pour l'un d'entre eux) à l'Irak. Leurs trajectoires vont bien entendu se rencontrer dans les derniers chapitres du livre qui sont les plus violents et les plus tragiques. Tout l'art de Fatima Bhutto est de décrire des personnages complexes et d'expliquer l'engrenage fatal qui les entraîne vers l'extrémisme. C'est la part la plus captivante du roman, celle qui doit rendre crédible le basculement de ces deux garçons et de cette jeune femme vers l'irréparable. Pour ce faire, Fatima Bhutto ne lésine pas sur les flashbacks afin de nous faire comprendre ce qui a pu se passer dans les têtes de ses protagonistes. Et c'est l'un des bémols que l'on peut prononcer envers Comme des lions, le comportement de L'un d'entre eux, malgré les efforts de la romancière, parait tout de même surprenant et un peu difficile à avaler. Mais au-delà de ce reproche, le livre est puissant, très dense et intense, culminant dans les scènes où Sunny et Monty se retrouvent seuls dans le désert irakien. Tour à tour poétique et crue, l'écriture de Fatima Bhutto épouse parfaitement les pensées intimes de ses personnages et leur route cahoteuse vers un accomplissement et un épanouissement qui s'apparentent à des leurres.
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Les lunes de Mir Ali

Dans la célèbre famille Bhutto, demandons la nièce (de Benazir), soit Fatima qui a choisi non la voie de la politique mais de l'écriture. Mais, bon sang ne saurait mentir, la jeune romancière est aussi une militante et Les lunes de Mir Ali ne sauraient se lire sans remarquer cette volonté. D'un point de vue strictement littéraire, Fatima Bhutto est douée, c'est incontestable. Elle nous plonge d'emblée dans l'ambiance de cette petite ville du nord-ouest du Pakistan, à la frontière afghane, le jour de l'Aïd, dans le sillage de trois frères qui se rendent dans trois mosquées différentes pour limiter les risques. Le livre est chronologique mais sa linéarité est en trompe l'oeil. Fatima Bhutto use et abuse de flashbacks pour reconstituer le parcours de ces trois hommes et de deux autres femmes, une épouse et une petite amie. Le livre serait totalement réussi s'il parvenait à dégager un thème central et ne s'éparpillait pas autant. Le roman polyphonique est un genre à manier avec précaution et la romancière n'a pas suffisamment de substance à offrir. Qui plus est, elle laisse dans l'ombre beaucoup d'aspects psychologiques et conclut de façon extrêmement dilatoire et par conséquent, ô combien frustrante.
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Comme des lions

Anita, Monty et Sunny sont trois jeunes gens que tout sépare en premier lieu : l’une vit dans le plus grand bidonville de Karachi, tentant tant bien que mal de s’échapper de sa condition de jeune fille pakistanaise et pauvre ; l’autre, au contraire, vit dans l’opulence, dans le quartier le plus huppé de cette même ville, se sentant désœuvré au milieu d’une famille qui ne lui laisse que peu de marge de manœuvre pour s’épanouir autrement ; le troisième, d’origine indienne, vit en Angleterre avec son père, ne supportant pas l’acclimatation de celui-ci à son pays d’adoption et à ce qu’il considère comme une trahison de leur origine. Un concours de circonstances va les faire se rencontrer, après de multiples aventures et mésaventures, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’au point de non-retour dans le désert irakien.



Récit à plusieurs voix et plusieurs temporalités, ô combien récurrent dans la littérature actuelle, ce qui a le don de me rebuter un peu en ce moment, Comme des lions est malgré tout parvenu à se faire apprécier malgré ce premier point qui m’est dernièrement assez rédhibitoire.



En effet, la multiplication, et des voix, et des temporalités, a ici un véritable sens et intérêt au sein de la narration pour que le lecteur puisse vraiment prendre conscience de l’évolution progressive et insidieuse de chacun de nos personnages. Car nos trois personnages principaux, qui n’ont pourtant rien à voir, vont suivre la même voie, celle du terrorisme, même si pour diverses raisons. Et c’est le chemin jusqu’à cette voie qui nous est ici raconté, avec beaucoup de vraisemblance et de cohérence. Ou comment, lorsque l’on est en perdition, l’on peut facilement se laisser persuader par une cause qui nous paraît juste, jusqu’à déchanter brutalement face à toute la violence dont elle est l’instigatrice.



Je crois que c’est ce qui, finalement, m’a fait le plus apprécier ce roman : Fatima Bhutto, à aucun moment, n’énonce de jugement, elle nous donne simplement les clés pour comprendre à quel point l’on peut, en quelques instants, basculer dans l’extrémisme, quelque soit la forme qu’il prend, et plus encore lorsque l’on est adolescent ou jeune adulte. Une grande leçon en somme, plus que nécessaire me semble-t-il de nos jours.



Je remercie les éditions Les Escales et NetGalley de m’avoir permis de découvrir ce roman.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Les lunes de Mir Ali

La nièce de l'ex-premier ministre du Pakistan assassinée ,Benazir Bhutto,raconte dans ce premier roman le destin de Trois frères et deux femmes.L'action se déroule le premier jour de l'Aid,mais par flashbacks l'auteur nous renseigne sur le parcours de ses personnages,pour finalement en venir a ce jour fatidique ou tout va se jouer. Ma seule critique serait que le thème central,le coeur des conflits et sa vraie raison se perd dans les dédales des histoires personnelles.
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Comme des lions

Comme des lions racontent l’embrigadement de trois jeunes pakistanais dans l’Islam radical. Fatima Bhutto dresse le portrait de trois personnages d’origines différentes. Il y a d’abord Anita Rose, une Pakistanaise qui vit dans un bidonville de Karachi. De confession chrétienne, Anita a du mal à trouver sa place, dans sa famille, dans la société. Elle se sent invisible. Il y a Monty, pakistanais lui aussi mais issu d’une famille très aisée. Il tombe fou amoureux de Layla, une fille rebelle de son lycée qui commence à lui mettre de drôles d’idées dans la tête. Et puis il y a Sunny. Il est né en Angleterre. Il a été élevé par son père pakistanais qui veut faire de son fils un modèle de réussite, le poussant à s’intégrer, à aller toujours plus loin, plus haut. Mais Sunny est à la croisée des chemins. Qui est-il? Un pakistanais? Un anglais?



A travers ces trois portraits, l’auteure nous dessine trois trajectoires qui vont se rassembler dans la violence et la haine. Comment trois adolescents peuvent-ils basculer dans le radicalisme? Être amenés à haïr? A vouloir détruire?



Le roman de Fatima Bhutto monte crescendo. On sent la détresse de ces trois personnages, leur questionnement perpétuel, cette place qu’on ne leur a pas donné. Ils ont tous une bonne raison d’embrasser la voie du radicalisme. Ils ont tous la faille qui les poussera à s’engager au nom d’un Islam malsain et violent. J’ai été happée, hypnotisée par cette lecture qui prend aux tripes, qui étouffe même parfois. On croise des noms tristement célèbres au fil des pages comme la mention des frères Kouachi. On revit certains événements tragiques: les attentats de Charlie Hebdo, les agressions au couteau en pleine rue.



Fatima Bhutto déploie une tension incroyable qui maintient son lecteur en apnée avec au final une explosion de violence intense. Elle montre parfaitement bien les mécanismes qui poussent ces jeunes gens à s’engager, à se radicaliser au delà du possible. Sa langue est riche, belle. Ses descriptions du désert remplissent de sable la bouche du lecteur.



« Comme des Lions » est un roman à lire absolument. Fatima Bhutto nous offre une plongée en apnée au cœur de la violence la plus totale.
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Les lunes de Mir Ali

Mir Ali est une ville du Pakistan avec les tensions et les violences qui découlent de la guerre. 3 frères et 2 femmes livrent chacun leur bataille, envers et contre tout. Ce que chacun fait est un secret mais sans le savoir ils jouent parfois les uns contre les autres...

Un roman dense, qui se veut à l'image des sentiments croisés qui se jouent dans des pays dirigés par la violence. Des personnages qu'on a du mal à comprendre, des liens qui sont parfois difficiles a soutenir. Une écriture plaisante mais qui ne m'a pas tenue en haleine bien longtemps...
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Comme des lions

Un assez long roman pour un résultat décevant ; je n'ai trouvé que peu d'attraits à ce livre.

L'intrigue est pauvre ; cela peine à démarrer et on se retrouve avec une très longue partie dans le désert où même les échanges entre les deux personnages sont assez mornes.

Les personnages m'ont semblé assez impénétrables, en dehors peut-être de Monty, mais qui reste "simpliste" en amoureux transi.

Un petit intérêt documentaire sur les brigades djihadistes.
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Comme des lions

Qu'est-ce qui pousse trois adolescents d'origine pakistanaise à s'engager dans le djihad ? A travers ce cheminement, qu'est-ce qui les anime ? Est-ce un moyen pour exister ?



Grâce aux personnages de Sunny - fils d'un veuf immigré à Londres, Monty - fils d'un couple de riches pakistanais, Anita Rose - issue d'une famille des quartiers pauvres du Pakistan, l'auteure place le lecteur sur trois points de départ différents et fait expérimenter la peur, la violence, l'errance, l'espoir et la trahison qui peuvent se transformer en férocité. Tout en donnant un aperçu de la culture arabe, de la fierté d'appartenance, de l'intégration en Occident, elle répond à ces questions par ces destins individuels.



Les intrigues sont entrelacées : c'est par ce procédé que Fatima Buttho sait tenir son lecteur en haleine en jouant de l'alternance. Chaque chapitre est un point de vue de personnage et c'est ainsi que le puzzle se reconstruit.
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Les lunes de Mir Ali

Au Waziristân à l’ouest du Pakistan trois frères d’une même famille se préparent un matin pour l’Aïd. Tout au long de la matinée le parcours des trois frères est retracé.

A mon sens ce roman souffre de plusieurs travers majeurs qui contribuent à l’impression de confusion pendant toute une partie de la lecture. Confusion dans la forme d’abord mal maitrisée. Les heures de la matinée ponctuent et servent de titres aux différentes parties mais sans crier gare l’auteur effectue des retours en arrière distincts pour chaque frère. L’histoire part dans tous les sens, s’éparpille et on peine à entrer dedans.

Une fois intégré ce parti pris on cherche à comprendre les luttes qui agitent toute cette région et là est le second écueil. Le roman s’inscrit dans un contexte géopolitique bien identifié : talibans sunnites versus chiites, présence des Américains, pouvoir central pakistanais versus montagnards indépendantistes…Ce n’est que très progressivement que l’on situe les personnages. L’auteur évoque ces composantes du point de vue des frères baignant dans un climat de non-dits, de secrets, de silences lourds et ne juge pas utile d’apporter les explications nécessaires au néophyte. Un avant-propos ou des notes clarifiant la situation auraient été les bienvenues.

On ressort dubitatif. Aucun personnage n’emporte réellement l’adhésion du lecteur. L’intention, était peut-être trop ambitieuse. Sur le fond le roman reste intéressant. On découvre des coutumes, un mode de vie, de survie, un climat délétère. Une seconde lecture serait probablement utile.

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Les lunes de Mir Ali

J'étais pressée de lire mais j'ai été un peu déçue car javais du mal à rentrer dans l'histoire. Un peu mieux à la deuxième partie du roman ....la fin est un peu enigmatique.
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Comme des lions

Comme des Lions est un roman à 3 voix. 3 histoires, 3 destins, 3 jeunes Pakistanais aussi différents que possible, et dont les destins vont finir par s'entremêler.

Tout d'abord, il y a Anita Rose une jeune fille pauvre de Karachi, très bonne élève, vivant seule avec une mère aimante et un frère aîné prêt à tout pour sortir de la misère.

Ensuite, il y a Sunny, fils d'immigrés Pakistanais, né à Londres et vivant seul avec son père, Pa qui a sacrifié toute sa vie pour ce fils unique qu'il pousse à réussir. Mais Sunny est perdu, tant dans sa vie londonienne que dans sa sexualité.

Et enfin, Monty, fils d'un riche Pakistanais, né avec une cuillère en or dans la bouche, sans soucis de prime d'abord, son seul tord : être amoureux fou.



Tout semble les opposer, et pourtant nous allons finir par les retrouver tous les 3 dans le désert, participant au Djihad, chacun à sa façon : par rébellion, par vengeance, en quête d'une hypothétique gloire, par amour, bref pour des motifs bien autres que religieux...



A la lecture de ce livre, on ne peut encore une fois que constater le fardeau de la colonisation qui pèse encore sur des générations qui ne l'ont pourtant pas vécue, l'intégration n'étant qu'un leurre qu'on a fait miroiter à leurs parents.

On voit aussi le rôle des réseaux sociaux dans l'embrigadement de tous ces jeunes en quête d'une minute de gloire, courant après un mirage qu'on leur agite sous le nez, et qui peut bien vite se retourner contre eux.



Une lecture intéressante, même si je n'ai pas réussi à ressentir de compassion pour ces 3 personnages, et surtout une fin qui ne me convient pas vraiment, il me manque un chapitre, voir deux, cela m'aurait certainement plus convaincu.
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Comme des lions

Anita-Rose vit dans un bidonville de Karachi avec sa mère et son frère, bien décidé à s’extraire de cette vie à n’importe quel prix.



Anita-Rose, elle, passe son temps chez son voisin qui l’initie à la littérature.



Monty vit aussi à Karachi mais soupçonne à peine l’existence des bidonvilles. Fils d’une famille richissime, un peu trop couvé par sa mère, il tombe amoureux de Layla, jeune fille rebelle de son école et, pour elle, s’écarte de la voie tracée par son père.



Sunny est né en Angleterre. Son père, veuf, a quitté l’Inde pour offrir un avenir meilleur à son fils et sa réussite lui tient à coeur. Mais Sunny se sent différent de ses camarades et a honte de ce père trop soumis au modèle occidental.



Quand son cousin Oz, fondamentaliste de retour de Syrie, le prend sous son aile, il envisage différemment sa place dans le monde.



Ces trois jeunes, encore des enfants, voient leurs destins se croiser dans le désert et l’odeur du sang.



J’ai beaucoup aimé ce roman. La conjonction d’un sujet qui m’intéresse, la fragilité des âges charnières, et du style de l’auteure.



C’est beau, subtil et intelligent. Un vrai moment de plaisir.



A lire au lieu de retourner au lycée.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Comme des lions

"Comme des lions" est le second roman de Fatima Bhutto.

Le roman est formé par un trio de protagonistes : Anita Rose, Monty et Sunny. Anita Rose vient d'un quartier pauvre de Karachi au Pakistan alors que Monty vient quant à lui d'un quartier riche de la même ville. Sunny quant à lui est fils d'immigré qui essaye de se faire une place en Angleterre. Trois origines, trois parcours, mais ces trois jeunes adultes vont finir par se retrouver mais ni en Angleterre, ni au Pakistan.

Pour quels raisons ont-ils abandonné leur vie, leur famille, et un bel avenir, pour se diriger vers la radicalisation et prendre part à des actes de terreur ? "Comme des lions" est un roman tragique qui ne glorifie en rien le mouvement auquel prendront part les protagonistes mais permet de nous prendre conscience de ce qu'il se passe là-bas.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Les lunes de Mir Ali

Le Pakistan, un pays où fait rage la corruption, en proie au soulèvement des populations limitrophes de l’Afghanistan, les fameuses "terres tribales". Tel est le cadre de ce roman, écrit au vitriol, au travers des destins contrastés de trois frères issus de la bourgeoisie de Mir Ali, une ville frontalière du Nord Waziristan. Sikandar est médecin à l’hôpital public, Aman Erum, l’aîné, est de retour de ses études aux États-Unis et Hayat, le plus jeune, milite pour la même cause que son père : la liberté. Le livre se resserre au cours d’une matinée, mais les souvenirs déferlent, embrassant les années d’enfance et de jeunesse des protagonistes, nous donnant l’occasion de plonger au cœur des événements qui ont agité cette ville en sécession et sous contrôle permanent de l’armée. Les personnages sont attachants, notamment la jeune et valeureuse Samarra, qui accompagne Hayat au cours de cette matinée. Malgré quelques maladresses d’écriture, qui obligent le lecteur à chercher constamment des repères dans le temps, on se laisse aisément porter par le souffle de ce récit qui nous plonge dans une actualité brûlante. Malheureusement, le message délivré par l’auteure est assez flou. Ses convictions personnelles l’amènent à dénoncer les dérives d’un pouvoir central qui se laisse gagner par l’appât du gain et joue un double-jeu dangereux avec l’Occident (personne n’a oublié les rétro-commissions qui ont été à l’origine de l’attentat sanglant de Karachi en 2002). Mais la façon dont elle présente les combattants talibans, qui ont pris la tête de la sécession, laisse dubitatif lorsque l’on connaît leur cruauté et le sort qu’ils réservent aux femmes, au nom d’une lecture passablement obscurantiste des textes sacrés : elle les désigne plusieurs fois au cours du récit du nom de "justes" ou de "purs". Quelle justice ? Quelle pureté ? Celle dont on peut admirer le visage lumineux en troisième de couverture, que fera-t-elle lorsque les "étudiants" auront pris le pouvoir dans son pays ?
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Les lunes de Mir Ali

J'ai aimé ce roman qui m'a fait beaucoup penser à un roman indien d'Arundhati Roy que j'ai lu juste avant, Le ministère du Bonheur Suprême (sorti plus récemment que les Lunes de Mir Ali, mais travaillé pendant dix ans par son autrice).

Dans ces deux romans, on retrouve deux conflits relativement similaires, entre une région frontalière (Waziristan pour Fatima Bhutto, Cachemire indien pour Arundhati Roy) opposées au pouvoir central mais aussi ravagé par les militants indépendantistes. Dans les deux l'armée est représentée de façon similaire. Et dans les deux on retrouve un personnage féminin (Samarra / S. Tillotama) qui va rentrer dans la rébellion indépendantiste, aime un rebelle mais aussi être proche de ce qui ressemble à un collaborateur.

Dans les deux cas aussi, la narration est éclatée chronologiquement, avec de allez-retours dans le temps, mais bien plus complexes chez Arundhati Roy qui a beaucoup plus de personnages et ne se contente pas de parler de la situation du Cachemire dans son roman mais évoque tout ce qui ne va pas selon elle en Inde (elle est militante).

Malheureusement la comparaison se conclut plutôt en faveur d'Arundhati Roy dont le récit est beaucoup plus riche.

Je retiendrai néanmoins de ce roman qu'il se passe dans cette région une situation assez similaire à celle du Kashmir indien, cela a un côté assez sarcastique quand on pense que le Pakistan voudrait aussi récupérer le Kashmir. Je n'étais pas vraiment au courant de la situation au Waziristan, donc j'ai quand même appris quelque chose.

Par contre je n'ai pas aimé la fin trop ouverte...



Petite note, certains commentaires se plaignent du fait que le roman soit compliqué à comprendre mais si on s'intéresse un tant soit peu à cette région, ce n'est pas vraiment compliqué, en tout cas c'est ce que j'ai trouvé. Il faut bien se rendre compte que c'est une autrice Pakistanaise qui écrit sans doute avant tout pour des Pakistanais connaissant un tant soit peu leur pays; elle ne va donc pas tout réexpliquer sinon je pense que la majorité de ses lecteurs s'ennuieraient. Le mieux est de se renseigner un peu avant de le lire (il y a plein de vidéos comme le dessous des cartes qui peuvent aider rapidement).
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Comme des lions

Le sujet de la radicalisation n'est pas nécessairement nouveau, mais il est très actuel et très important à exploiter. Avec Comme des lions, Fatima Bhutto signe un remarquable page-turner sur ce sujet.



Le rythme est soutenu, ce qui n'empêche pas Fatima Bhutto de prendre le temps de bien poser le contexte et la personnalité des personnages, même si j'ai trouvé certains aspects un peu clichés (comme le personnage d'Anita, et la radicalisation de Sunny, que j'ai trouvé un peu survolée…).



On s'attache rapidement aux personnages, et celui de de Sunny, en particulier, brise le cœur tant il se sent seul et rejeté de toutes parts, déraciné. En même temps, ses ambitions meurtrières sont glaçantes, ce qui rend la lecture ambivalente et perturbante.



Comme des lions est un roman dans lequel on se plonge et où on avance vite et bien : le lecteur ou la lectrice ne peut qu'être satisfait.e de sa progression puisqu'elle lui apporte des réponses à ses questions et une évolution narrative riche et dense.

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Les lunes de Mir Ali

Le roman « Les Lunes de Mir Ali (The Shadow of the Crescent Moon) » de Fatima Bhutto se situe au Pakistan, à Mir Ali une bourgade reculée du Waziristan, à quelques encablures de la frontière afghane. Dans cette ville, trois conflits se superposent et s’imbriquent : la lutte contre les Talibans venus de l’Afghanistan voisin, une lutte dans laquelle se mêlent aussi les drones américains, le conflit entre Chiites et Sunnites et la résistance ancienne des zones montagneuses et « tribales » contre le pouvoir central pakistanais. La violence est tellement omniprésente que les trois frères choisissent d’aller prier pour l’Aïd dans trois mosquées différentes pour minimiser les risques. Aman Erum, l’aîné des trois frères vient de revenir à contrecœur du New Jersey dans sa ville natale et est forcé de se souvenir des compromissions qu’il a dû accepter pour partir à l’étranger. Le plus jeune des frères, Sikander, est un médecin respecté à l’hôpital local, mais qui doit souvent interrompre son travail pour aller rechercher sa femme Mina qui a perdu la tête depuis la mort de leur enfant et crée le scandale en allant pleurer dans des funérailles où elle ne connaît personne. Hayat le deuxième frère veut garder la promesse faite à son père de se battre pour l’indépendance de leur région.

Fatima Bhutto, la petite fille de l’ancien premier ministre assassiné, Zulfikar Ali Bhutto, nièce de Benazir Bhutto, une autre première ministre assassinée à qui elle reproche pourtant le meurtre de son père, en connait un rayon sur la brutalité politique au Pakistan. Elle a cependant choisi d’illustrer son propos non pas à travers les intrigues de palais d’Islamabad mais en décrivant comment la violence s’est mise peu à peu à imprégner la vie quotidienne d’une petite ville de montagne. La région de Mir Ali ressemble à la superbe vallée de la Swat, que la reine Elisabeth II avait décrite comme « La Suisse de l’Est » lors d’une visite dans les années 60, que j’avais parcourue avec plaisir en 1993 lors d’un voyage dans les montagnes du Nord du Pakistan et qui aujourd’hui est devenue un des terrains de la lutte contre les Talibans. C’est aussi la vallée d’origine de Malala, la jeune prix Nobel de la Paix qui vient d’y faire son retour pour la première fois après y avoir été attaquée en 2012 par les Talibans pour sa défense du droit des filles à l’éducation.


Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Les lunes de Mir Ali

Les lunes de Mir Ali, de Fatima Bhutto, finit mal. Une fin crève-coeur qui vous trotte dans la tête longtemps après avoir fermé le livre.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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