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Citations de Federico Garcia Lorca (441)


IL MOURUT A L'AUBE


Nuit de quatre lunes
et un seul arbre,
avec une seule ombre
et un seul oiseau.

Je cherche dans ma chair
les traces de tes lèvres.
La source embrasse le vent
sans le toucher;

Je porte le Non que tu m'as dit
dans la paume de la main,
comme un citron de cire
presque blanc.

Nuit de quatre lunes
et un seul arbre.
Sur la pointe d'une aiguille
est mon amour... qui change !
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PERLIMPIN
Je t'ai épousé... pour tout ce qu'on voudra, mais je ne t'aimais pas. Je ne pouvais imaginer ton corps avant de l'avoir vu par le trou de la serrure, quand on te mettait ta robe de mariée. Et c'est alors que j'ai senti l'amour. Oui, alors! Comme un profond coup de lancette en pleine gorge.
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SAVETIER

Je ne te dis qu'une chose : c'est que j'ai horreur du scandale, comme les salamandres de l'eau froide.
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LE SOLEIL S'EST COUCHE
août 1920

Le soleil s'est couché.
Les arbres
Méditent comme des statues.
Le blé est moissonné.
Ô la tristesse
Des norias arrêtées !

Un chien de ferme aboie.
Il voudrait dévorer Vénus
Qui luit sur l'amoureux verger
Comme une pomme suspendue.

Les moustiques, pégases de la rosée,
Traversent l'air paisible.
La Pénélope immense du jour
Tisse une nuit limpide.

Fillettes, dormez, le loup va venir.
Les jeunes brebis bêlent.
" Est-ce déjà l'automne, mes amies ?"
Dit une fleur fanée.

Bientôt viendront les bergers avec leurs nids
Des montagnes lointaines.
Bientôt les fillettes joueront à la porte
De la vieille auberge.
Et retentiront les refrains d'amour
Que par cœur les maisons
Déjà connaissent.
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LEONARDO : J'ai tenté de t'oublier
et j'avais mis un mur de pierre
entre ta maison et la mienne.
C'est vrai. T'en souviens-tu ?
Et lorsque de loin je t'ai aperçue
je me suis jeté du sable dans les yeux.
Mais j'étais à cheval
et le cheval filait vers ta porte.
Parsemé d'épingles d'argent,
tout noir est devenu mon sang
et le sommeil a commencé à m'emplir
les chairs d'une fort mauvaise herbe.
Ce n'est pas ma faute,
c'est la faute de la terre,
et de ce parfum qu'exhalent
tes longues tresses et tes seins.

(Yo quise olvidar
y puse un muro de piedra
entre tu casa y la mía.
Es verdad. ¿ No lo recuerdas ?
Y cuando te vi de lejos
me eché en los ojos arena.
Pero montaba a caballo
y el caballo iba a tu puerta.
Con alfileres de plata
mi sangre se puso negra,
y el sueño me fue llenando
las carnes de mala hierba.
Que yo no tengo la culpa,
que la culpa es de la tierra
y de ese olor que te sale
de los pechos y las trenzas.)

Acte III, Premier tableau.
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“Chacun aime se renseigner sur ce qui fait souffrir.”
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On combat tant qu’on existe.
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***********COUCOU , COUCOU , COUCOU ************

Le coucou divise la nuit
avec ses billes de cuivre .

Le coucou n'a pas de bec
il a deux lèvres d'enfant
qui sifflent du fond des siècles .

Chat ,
cache ta queue !

Le coucou va sur le temps
et flotte comme un voilier ,
multiple comme un écho .

Pie ,
cache ta patte !

Face au coucou , le sphinx
le symbole des cygnes
et la fille qui ne rit jamais .

Renard ,
cache ta moustache !

Un jour s'en ira au vent
notre dernière pensée ,
notre avant-dernier désir .

Grillon ,
va-t'en sous le pin !

Seul le coucou restera ,
partageant l'éternité
de ses billes de cristal .
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ALBAYZIN

Avec des échos fantastiques les maisons blanches surgissent sur la colline... En face, profilées sur le ciel, les tours dorées de l'Alhambra plongent dans un rêve oriental.
Le Darro clame sa vieille plainte en léchant des lieux pleins de légendes maures. Toute l'atmosphère vibre des rumeurs de la ville.
L'Albayzin s'entasse sur la colline, dressant ses tours pleines de grâce mudéjare... Il y a une harmonie extérieure infinie. Tout autour du coteau, la danse des maisonnettes est suave. Parfois, parmi les notes blanches et rouges des maisons, on voit les âpres taches vert sombres des figuiers d'Inde... Entourant les hauts clochers des églises, les campaniles des couvents montrent leurs cloches cloîtrées derrière des jalousies, cloches qui chantent dans les divines aubes de Grenade, pour répondre peut-être au miel profond de la Vela.
(...)
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********** BALLADE DES TROIS RIVIÈRES ***********

Entre l'olive et l'orange
passe le Guadalquivir .
Les deux rivières de Grenade
vont de la neige au blé .

Oh , l'amour
qui s'en est allé sans retour!

Le fleuve Guadalquivir
a du grenat dans la barbe .
Les deux rivières de Grenade,
l'une en larme , l'autre en sang .

Oh , l'amour
qui s'en est allé par le jour !

A chaque bateau à voile
Séville donne un chemin .
Parmi les eaux de Grenade
ne rament que les soupirs ..........
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A cinq heures du soir
Il était juste cinq heures du soir.
Un enfant apporta le blanc linceul
à cinq heures du soir.
Le panier de chaux déjà prêt
à cinq heures du soir.
Et le reste n'était que mort,rien que mort
à cinq heures du soir.
................................................................................
...................................................................................
et la foule brisait les fenêtres
à cinq heures du soir.
A cinq heures du soir.
Aïe, quelles terribles cinq heures du soir!
Il était cinq heures à toutes les horloges.
Il était cinq heures à l'ombre du soir!
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Federico Garcia Lorca

Romance somnambule

Vert, que je t'aime, vert.
Vent vert.Vertes branches.
La barque sur la mer
et le cheval dans la montagne.(...)

Vert, que je t'aime, vert.
De grandes étoiles de givre
viennent avec le poisson d'ombre
qui ouvre le chemin de l'aube.
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Je cherche sur mon corps
la chaleur de tes lèvres.
[...]
J'ai le Non que tu m'offris
dans la paume de ma main.

CHANSONS, Chansons de lune : Mort au petit matin.
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PREMIER BÛCHERON : Ils tentaient de se dissimuler leur amour l'un à l'autre et finalement le sang n'a pu lui résister. [...]
DEUXIÈME BÛCHERON : Mais la terre finit par boire le sang qui s'expose à la lumière.
PREMIER BÛCHERON : Et alors ? Mieux vaut mourir saigné que vivre avec du sang pourri.
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ADIEU

Si je meurs,
laissez le balcon ouvert.

L'enfant mange des oranges.
(De mon balcon je le vois)

Le moissonneur fauche le blé.
(De mon balcon je l'entends)

Si je meurs
laissez le balcon ouvert !
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Federico Garcia Lorca

Que tous les hommes mangent est une bonne chose mais il faut que tous les hommes accèdent au savoir, qu'ils profitent de tous les fruits de l'esprit humain , car le contraire reviendrait à les transformer en machines au service de l'état , à les transformer en esclaves d'une terrible organisation de la société .
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Heure étoilée

Le silence arrondi de la nuit,
Point d'orgue
De l'infini.

Je sors tout nu dans la rue,
Ivre de vers
Perdus.

Le soir, criblé
De chants de grillons
Retient le feu follet
Mort
Du son,
Cette lumière musicale
Que perçoit
L'esprit.

Les squelettes de mille papillons
Dorment dans mon enceinte.

Il passe une jeunesse de brises folles
Sur le fleuve.
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Et le miel de l'homme est la poésie
Qui coule de son coeur endolori,
Rayon dont la cire est le souvenir,
Façonnée par l'abeille la plus intime.

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MON VILLAGE (extrait)

Les contes de la nuit de la Toussaint et le jeu du loup ont été les grandes émotions de ma courte vie...Lorsque aujourd'hui je monte au grenier de ma maison dans le village...je donnerais tout ce que je suis et tout ce que je possède pour pouvoir jouer au jeu du loup et le sentir...Aujourd'hui les enfants jouent à l'argent et à d'autres choses et très rarement ils font le loup...Le soir se mourait tout de pourpre et d'azur et les enfants retournaient chez eux pour goûter. Tandis que je sortais avec un jeune berger attendre mon père en chemin et qu'en me souvenant du loup il me venait une envie de rire.
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Ils montent de noirs chevaux
dont les ferrures sont noires.
Des taches d'encre et de cire
luisent le long de leurs capes.
S'ils ne pleurent, c'est qu'ils ont
du plomb au lieu de cervelle
et une âme en cuir vernis.
[...]
Ô la ville de gitans !
Aux coins de rues, des bannières.
La lune et la calebasse
et la cerise en conserve.
[...]
Ils avancent deux par deux
vers la ville en fête.
Une rumeur d'immortelles
envahit les cartouchières.
Ils avancent deux par deux.
[...]
La ville multipliait
ses portes, libre de crainte.
Quarante gardes civils
pour la piller y pénètrent.
[...]
Les gitans se réfugient
au portail de Bethléem.
[...]
La Vierge applique aux enfants
de la salive d'étoiles.
Pourtant la Garde Civile
avance en semant des flammes
dans lesquelles, jeune et nue,
l'imagination s'embrase.
Rosa, fille des Camborios,
gémit, assise à sa porte,
devant ses deux seins coupés
et posés sur un plateau.
Et d'autres filles couraient,
poursuivies par leurs tresses,
dans un air où éclataient
des roses de poudre noire.
[...]
Ô la ville des gitans !
Les gardes civils se perdent
dans un tunnel de silence
tandis que les feux t'encerclent.

Ô la ville des gitans !
Comment perdre ta mémoire ?
Qu'on te cherche dans mon front.
Jeu de lune, jeu de sable.

ROMANCERO GITAN, XV : Romance de la Garde Civile espagnole.
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