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Citations de Federico Garcia Lorca (441)


CHANTS NOUVEAUX
août 1920
Vega de Zujaira

Le soir a dit :
" Je suis altéré d'ombre !"
La lune a dit :" Moi, d'étoiles brillantes."
La source cristalline veut des lèvres
Et des soupirs le vent.

Mais moi, j'ai soif de parfums et de rires,
Soif de chants nouveaux
Sans lunes et sans iris
Et sans amours défuntes,

Soif d'un chant matinal qui troublerait
Les eaux dormantes
De l'avenir, emplissant d'espérance
Leurs ondes et leurs fanges.

Soif d'un chant clair et pacifié,
Plein de riches pensées,
Vierge de peines et d'angoisses
Et vierge de tout rêve.

D'un chant sans chair lyrique, envahissant
De rires le silence.
( Essaims de colombes aveugles
Lâché dans le mystère.)

D'un chant qui percerait l'âme des choses
Et l'âme des rafales,
Pour se résoudre enfin dans la joie
Du cœur immémorial.
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Voisines, avec un couteau,
Un tout petit couteau,
Il était écrit qu'un certain jour,
Entre deux et trois heures,
Les deux hommes de l'amour s'entre-tueraient.
Avec un couteau,
Un tout petit couteau
Qui tient à peine dans la main.
Mais pénètre finement
Dans les chairs surprises
Et s'arrête à l'endroit
Où tremble enchevêtrée
La racine obscure des cris.
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Non. Je ne me tairai pas. Peut-on me ramener ton père? Ton frère? Il y a le bagne. Qu'est-ce que c'est, le bagne? On y mange, on y fume. Tandis que mes morts sont pleins d'herbe, sans parole, en poussière, des hommes qui étaient comme des géraniums. Les assassins, eux, ils sont au bagne, tout guillerets, ils regardent les bois.
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Federico Garcia Lorca
A propos de la chute de Granada en1492 : " Ce fut un très mauvais moment , même si l'on dit le contraire dans les écoles . On a perdu une civilisation admirable , une poésie , une astronomie , une architecture , une délicatesse unique au monde , pour céder le pas à une ville sombre , humiliée ; à une " terre du chavico " où s'agite actuellement la pire bourgeoisie de l'Espagne " . ( article paru le 10 juin 1936 )
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Dans tous les pays, la mort est une fin. Elle arrive et on baisse le rideau. Pas en Espagne. En Espagne, on le lève. Là-bas, beaucoup de gens vivent entre quatre murs jusqu'au jour où ils meurent, alors on les fait sortir au soleil.
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Federico Garcia Lorca
La chanson du cavalier

Sous la lune noire des brigands,
chantent les éperons.
Sous la lune noire des brigands,
chantent les éperons.
Petit cheval noir,
où mènes-tu ton cavalier mort ?
Où mènes-tu ton cavalier mort ?

Les durs éperons du bandit immobile
qui a perdu les rênes.
Les durs éperons du bandit immobile
qui a perdu les rênes.
Petit cheval froid,
et ce parfum de fleur de couteau !
Et ce parfum de fleur de couteau !

Sous la lune noire saignait le flanc
de la Sierra Morena.
Sous la lune noire saignait le flanc
de la Sierra Morena.
Petit cheval noir,
où mènes-tu ton cavalier mort ?
Où mènes-tu ton cavalier mort ?

Sous la lune un cri ! et la longue
corne du brasier.
Sous la lune un cri ! et la longue
corne du brasier

Petit cheval froid,
et ce parfum de fleur de couteau !
Et ce parfum de fleur de couteau !
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Federico Garcia Lorca
Toutes les choses ont leur mystère et la poésie , c'est le mystère de toutes les choses.
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****************** POÉTIQUE *******************
******** ( De vive voix à Gerardo Diego ) ********

Mais que puis-je dire de la poésie ? Que puis-je dire de ces nuages , de ce ciel ? Regarder , les regarder , le regarder et rien de plus . Tu comprendras qu'un poète ne peut en dire plus de la poésie . Laisses cela aux critiques et aux professeurs . Mais ni toi ni moi ni aucun poète ne sait ce qu'est la poésie . C'est cela ; regardes . Je tiens le feu en mes mains . Je le comprend et travaille avec lui parfaitement , mais ne peux parler de lui sans " Littérature " . Je comprend toues les poétiques : je pourrai parler d'elles si je ne changeais pas d'opinion chaque cinq minutes . Je ne sais . Il se peut , qu'un jour , me plaise très fort une mauvaise poésie , comme me plait ( nous plait ) aujourd'hui , à la folie , une mauvaise musique ..........
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******************* PREMIER ANNIVERSAIRE**************************

Elle circule en mon front .
O le regret ancien !

A quoi me sert , dites-moi ,
le papier , l'encre ou les vers ?

D'ici ta chair me paraît
un jonc frais , un rouge lys .

O brune du clair de lune ,
que fais-tu de mon désir ?

***********************DEUXIÈME ANNIVERSAIRE *******************

La lune pique la mer
d'une longue corne claire .

Licorne grise et verte
frémissante et extatique .

Le ciel flotte sur les airs ,
immense fleur de lotus .

( O toi seule , passant par
l'ultime salle des nuits ! )
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LA PONCIA.
[...] Vous qui êtes filles, apprenez, de toute façon, qu'au bout de quinze jours de mariage, l'homme quitte le lit pour la table, puis pour la taverne et qu'il faut s'y résigner ou se ronger de larmes dans son coin.
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Federico Garcia Lorca
Toute chanson
est une eau dormante
de l'amour.

Tout astre brillant
une eau dormante
du temps.
Un noeud
du temps .

Et tout soupir
une eau dormante
du cri.
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Je ne suis ni un homme, ni un poète, ni une feuille, - mais un pouls blessé qui pressent l'au-delà.

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Tous les jours on tue à New York
quatre millions de canards,
cinq millions de porcs,
deux mille pigeons pour le plaisir des agonisants,
un million de vaches,
un million d’agneaux
et deux millions de coqs,
qui font voler les cieux en éclats.
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LA PONCIA
Tu aimes donc tellement cet homme !

ADELA
Tellement ! Quand je le regarde dans les yeux, on dirait que je bois son sang, goutte à goutte.
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"La primera vez
no te conoci.
La segunda, si.

Dime
si el aire te lo dice.

Mañanita fria
yo me puse triste,
y luega me entraron
ganas de reirme.

No te conocia.
Si me conociste.
Si te conocia.
No me conociste.

Ahora entre los dos
se alarga impasible,
un mes, como un
biombo de dias grises.

La primera vez
no te conoci.
La segunda, si."

(En el instituto y en la universidad)
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COPLA
  
  
  
  
Elle avait, cette copla,
son papillon noir,
son papillon rouge.

Moi, regardant les balcons bleutés de l’aube,
à dos de mule sur ma noria.

Viennent des étoiles d’or.
(Venaient des étoiles d’ombre.)

Cette copla
qui disait
l’indécision de ma vie
entre les deux papillons.


/Traduction Claude Esteban
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Sous les eaux
Persistent les mots.
Sur les eaux
Une lune pleine
Se baigne
Que jalouse l’autre
Si haute !
De la rive un enfant
Innocent
Qui voit les lunes dit :
0Joue des cymbales, Nuit !
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La Poncia :
Moi, je ne peux plus rien faire. J'ai voulu barrer la route à ce qui vient, mais maintenant, j'ai peur. Tu entends ce silence ? Eh bien, dans chacune de ces chambres, il y a une tempête. Le jour où elle éclatera, elle nous balaiera toutes.
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Ville qui ne dort pas

Dans le ciel, personne ne dort. Personne, personne.
Personne ne dort.
Les créatures de la lune reniflent et rôdent autour de leurs cabanes.
Les iguanes vivants viendront mordre les hommes qui ne rêvent pas,
et celui qui se précipite l'esprit brisé rencontrera au
coin de la rue
l'incroyable alligator silencieux sous la tendre protestation des
étoiles.

Personne ne dort sur terre. Personne, personne.
Personne ne dort.
Dans un cimetière lointain, il y a un cadavre
qui gémit depuis trois ans à
cause d'une campagne sèche sur ses genoux ;
et ce garçon qu'ils ont enterré ce matin a tellement pleuré
qu'il a fallu appeler les chiens pour le faire taire.

La vie n'est pas un rêve. Prudent! Prudent! Prudent!
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Federico Garcia Lorca

L'Espagne s'empare du christ sacrifié pour couvrir ses ignominies . Voilà pourquoi nous voyons à tous les coins de rue son image outragée . Au nom de jésus , on a condamné des hommes au bûcher , Au nom de jésus , on a commis le crime majeur de l'inquisition . En son nom , on a chassé la science de notre sol . Et en son nom , on a couvert les infamies de la guerre , et on a inventé la légende de saint Jacques Matamore
Nous devons former dans les écoles des citoyens qui aiment la paix et connaissent l'évangile . Nous devons créer des hommes qui ne sachent rien de l'infortuné Ferdinand III de Castille , ni d'Isabelle la fanatique ni de Charles 1° l'inflexible , ni de Pierre ni de Philippe ni d'Alphonse ni de Ramire . Nous devons ressusciter les tendres âmes en leur racontant que l'Espagne a été le berceau de Thérèse l'admirable , de Jean le merveilleux , du divin Don Quichotte , et de tous nos poètes et chanteurs . Il faut extirper les néfastes idées patriotiques de la jeunesse , comme il faut extirper des cocardiers pour l'honneur de nos mères , l'idée que la patrie nous a donné le jour . Celle pour qui nous sommes tenus de donner , comme on dit , jusqu'à notre dernière goutte de sang ne peut être notre mère . Nous devons être les enfants de la véritable patrie , celle de l'amour et de l'égalité .
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