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Citations de Federico Garcia Lorca (441)


Federico Garcia Lorca
Couleurs

Au-dessus de Paris
la lune est violette.
Elle devient jaune
dans les villes mortes.
Il y a une lune verte
dans toutes les légendes.
Lune de toile d’araignée
et de verrière brisée,
et par-dessus les déserts
elle est profonde et sanglante.

Mais la lune blanche,
la seule vraie lune,
brille sur les calmes
cimetières de villages.
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DEUX MARINS AU BORD DE L'EAU

Il rapportait en son cœur
un poisson des mers de Chine .

Parfois on le voit passer
minuscule dans ses yeux .

Il oublie la marine
les bars et les oranges

Il regarde l'eau .

D'une langue de savon
il lava ses mots et se tut .

Monde uni , mer frisée
cent étoiles , son navire .

Il a vu les balcons du Pape
et les seins dorés des cubaines .

Il regarde l'eau .
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Federico Garcia Lorca
Extrait de "Sonnet"( Narcisse)


Long spectre d'argent émouvant
le vent de la nuit soupirant
ouvrit de sa main grise ma vieille blessure
puis s'éloigna; et moi j'étais fou de désir.
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PETITE VALSE VIENNOISE

À Vienne il y a dix jeunes filles,
une épaule où sanglote la mort
et une forêt de colombes empaillées.
Il y a un fragment de matin
au musée du givre.
Il y a un salon à mille fenêtres.
Ay, ay, ay, ay !
Prends cette valse la bouche fermée.
 
Cette valse, cette valse, cette valse,
de oui, de mort et de cognac
dont la traîne plonge dans la mer.
 
Je t’aime, je t’aime, je t’aime,
avec le fauteuil et le livre mort,
dans le couloir mélancolique,
au grenier sombre de l’iris,
dans notre couche sur la lune
et dans la danse que rêve la tortue.
Ay, ay, ay, ay !
Prend cette valse aux reins cambrés.
 
À Vienne il y a quatre miroirs
où jouent ta bouche et tes échos.
Il y a une mort pour piano
qui peint de bleu les jeunes gars.
Il y a des mendiants sur les toits.
Il y a de fraîches guirlandes de larmes.
Ay, ay, ay, ay !
Prends cette valse qui se meurt dans mes bras.
 
Parce que je t'aime, je t'aime, amour,
dans le grenier où s'amusent les enfants,
qui rêvent de vieux lustres de Hongrie
tandis que bruisse le tiède après-midi,
et que, sous l'obscur silence de ton front,
ils voient défiler des brebis
et des iris enneigés.
Ay, ay, ay, ay !
Prends cette valse de « l'éternel amour. »
 
À Vienne je danserai avec toi
et je mettrai un déguisement
avec une tête de fleuve.
Vois mes rives de jacinthes !
Je laisserai ma bouche entre tes jambes,
mon âme dans les lis et les photographies;
et dans l'obscur sillage de ta marche,
je veux, mon amour, mon amour, laisser,
violon et sépulcre, les rubans de la valse.

(En souvenir de Léonard Cohen qui, dans sa chanson, TAKE THIS WALTZ, a mis ce poème en musique)
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PEQUEÑO VALS VIENES

En Viena hay diez muchachas,
un hombro donde solloza la muerte
y un bosque de palomas disecadas.
Hay un fragmento de la mañana
en el museo de la escarcha.
Hay un salón con mil ventanas.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals con la boca cerrada.

Este vals, este vals, este vals,
de sí, de muerte y de coñac
que moja su cola en el mar.

Te quiero, te quiero, te quiero,
con la butaca y el libro muerto,
por el melancólico pasillo,
en el oscuro desván del lirio,
en nuestra cama de la luna
y en la danza que sueña la tortuga.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals de quebrada cintura.

En Viena hay cuatro espejos
donde juegan tu boca y los ecos.
Hay una muerte para piano
que pinta de azul a los muchachos.
Hay mendigos por los tejados.
Hay frescas guirnaldas de llanto.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals que se muere en mis brazos.

Porque te quiero, te quiero, amor mío,
en el desván donde juegan los niños,
soñando viejas luces de Hungría
por los rumores de la tarde tibia,
viendo ovejas y lirios de nieve
por el silencio oscuro de tu frente.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals del "Te quiero siempre".

En Viena bailaré contigo
con un disfraz que tenga
cabeza de río.
¡Mira qué orilla tengo de jacintos!
Dejaré mi boca entre tus piernas,
mi alma en fotografías y azucenas,
y en las ondas oscuras de tu andar
quiero, amor mío, amor mío, dejar,
violín y sepulcro, las cintas del vals.
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L’arrivée du duende suppose toujours un changement radical des formes sur de vieux schémas, elle apporte des sensations de fraîcheur totalement inédites, comme la qualité d’une rose soudain créée, par miracle, produit d’un enthousiasme presque religieux.
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La chanson du collégien


Samedi,
Porte du jardin

Dimanche.
Jour gris.
Gris.

Samedi.
Voûtes bleues.
Brise.

Dimanche.
Mer et rivage.
Termes.

Samedi.
Semence
Qui frémit.

Dimanche.
(Notre amour devient tout jaune.)
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Livre de poèmes
NID


Que vois-je donc en ces
Moments de tristesse ?
Ah, qui taille mes bois
Dorés et fleuris ?
Que vois-je au miroir
D'argent frémissant
Que l'aurore m'offre
Sur l'eau des rivières ?
Quel grand orme d'idée
S'est fendu en mon bois ?
Quelle pluie de silence
Me laisse frissonnant ?
Si j'ai laissé mon amour
Mort sur la triste berge,
Quelles ronces vous cachent,
Naissance nouvelle ?
                     1919

p.144-145
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Amparo,
Que tu es seule chez toi,
Vêtue de blanc !

Et qu’il est difficile,
Amparo,
De te dire : je t’aime !
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Le lézard est tout en larmes
La lézarde est tout en larmes.

Le lézard et la lézarde
En petits tabliers blancs,

Ils ont perdu par mégarde
Leur anneau de mariage.

Hélas, leur anneau de plomb
Leur joli anneau de plomb !

Personne dans le grand ciel
Où monte un globe d’oiseaux.

Le soleil, gros capitaine, porte un gilet de satin.

Regardez comme ils sont vieux !
Comme ils sont vieux, les lézards !

Et comme ils pleurent, mon Dieu,
Et comme ils sont tout en larmes !

-Le lézard est tout en larmes-
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Federico Garcia Lorca
MADRE.- (Entre dientes y buscándola.) La navaja, la navaja... Malditas sean todas y el bribón que las inventó.

LA MÈRE.- (Entre ses dents et la cherchant.) Le couteau, le couteau... Maudits soient tous les couteaux et maudit soit le chenapan qui les a inventés.
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JETS D’EAUX, I

Jets d’eaux des rêves
sans eaux
ni fontaines !
Entrevus du coin
de l’œil jamais face
à face

Comme toutes les choses
Idéales, ils se balancent
aux marges pures
de la Mort.
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Moi je ne peux plus rien. J’ai voulu empêcher ce qui vient ; mais maintenant, j’ai peur. Tu entends ce silence ? Eh bien, le tonnerre gronde en chaque chambre. Le jour où éclateront les tempêtes, toutes elles nous balaieront.
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Le " cante rondo " approche le triomphe de l'oiseau et la musique naturelle du peuplier et de la vague ; C'est simple par la force de la vieillesse et de la stylisation . C'est donc un rare exemple de chant primitif , le plus ancien de toute l'Europe , où la ruine historique , le fragment lyrique mangé par le sable , apparaissent vivants comme aux premiers matins de la vie .

Le célèbre Falla , qui a étudié la question attentivement , affirme que la gitane " siguirilla " est la chanson type du groupe " cante rondo " et déclare catégoriquement que c'est la seule chanson qui ait conservé toute sa pureté sur notre continent , tant pour sa composition quant à son style que pour les qualités que le chant primitif des villes orientales prend en soi .

La gitane " siguirilla " commence par un cri terrible . Un cri qui divise le paysage en deux hémisphères égaux ; Alors la voix s’arrête pour laisser la place à un silence impressionnant et mesuré . Un silence dans lequel le visage de lys chaud que la voix a laissé dans le ciel , brille . Alors la mélodie ondulante et sans fin commence dans un sens différent de Bach . La mélodie infinie de Bach est ronde , la phrase pourrait être répétée éternellement dans un sens circulaire ; Mais la mélodie de la " siriguilla " est perdue dans le sens horizontal , elle échappe de nos mains et nous la voyons s'éloigner vers un point d'aspiration commune et de passion parfaite où l'âme ne parvient pas à débarquer ..........
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" Mon art n'est pas populaire . Je n'ai jamais considéré qu'il l'était . "
Et je l'explique ainsi :
" Le romancero gitano " n'est pas un livre populaire , bien que le soient quelques uns de ses sujets . Seuls sont populaires , quelques-uns de mes vers , mais peu nombreux . La ' romance de l'épouse infidèle ' , par exemple , l'est , parce qu'elle a des racines culturelles villageoises et peut être accessible à tous lecteurs et émouvoir tous ceux qui l'écoutent . Mais la plus grande partie de mon oeuvre n'est pas populaire , même si elle le semble de part ses sujets , parce que c'est un art , je ne dirai pas aristocratique , mais si épuré , avec une vision et une technique qui contredisent la simple spontanéité populaire . "
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Federico Garcia Lorca
Paysage

Par mégarde le soir
s'est habillé de froid.

Derrière les carreaux
brouillés, tous les enfants
voient un bel arbre jaune
se changer en oiseaux

Le soir s'est allongé
le long de la rivière
Et sur les toits frissonne
une rougeur de pomme.

( " Poésies 1921-1927")
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"Sous les eaux
Persistent les mots.
Sur la coiffure de l'eau
Flammes et ronde d'oiseaux.
Et au milieu des roseaux
Ceux qui savent ce qu'il faut.
Rêve concret et sans phare
Fait dans du bois de guitare."
"Bajo el agua
siguen las palabras.
Sobre el peinado del agua
un circulo de pàjaros y llamas.
Y por les cañaverales,
testigos que conocen lo que falta.
Sueño concreto y sin norte
de madera de guitarra"

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JOLI CŒUR


Joli
joli cœur
on fait chez toi brûler du thym.

Tu peux partir ou rester,
j'ai fermé ma porte à clé.

D'une clé de fin argent
attachée à un ruban.

Ce ruban porte en devise :
Mon cœur est bien loin d'ici.

Abandonne ma ruelle,
laisses-y circuler l'air !

Joli
joli cœur
on fait chez toi brûler du thym !

p.55
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MARIANA
J'ai si peur....

PEDRO, lui prenant la main.
Rapproche-toi !

MARIANA (Elle s'assied.)
... si peur que l'on devine
et que les bandits royalistes puissent te tuer

PEDRO, avec passion.
Mariana, ne crains rien, mon épouse, ma vie !
Nous conspirons dans le plus grand secret. Ne crains rien !
Le drapeau que tu brodes frémira dans les rues
entre les cœurs et les cris de tout un peuple
et grâce à toi la Liberté si désirée de tous
foulera le sol dur de ses grands pieds d'argent.
Pourtant si par malheur... si Pedrosa...

MARIANA, épouvantée.
Arrête !

PEDRO
...surprenait notre groupe et s'il fallait mourir...

MARIANA
Tais-toi !

PEDRO
Mariana, sans liberté, qu'est-ce que l'homme ? Sans cette
lumière en lui qui brille, harmonieuse et fixe ?
Dis, pourrais-je t'aimer, si je n’étais pas libre ?
Pourrais-je te donner ce cœur, s'il ne m'appartenait ?
Ne crains rien ; j'ai déjoué Pedrosa dans la plaine
et je pense arriver à mes fins, grâce à toi
qui m'offres ton amour, ta maison et ta main....
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Je prononce ton nom
Au coeur des nuits obscures,
Lorsque viennent les astres
Boire à l'eau de la lune
Et que dorment les feuilles
Des secrètes ramures.
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Ode au roi de Harlem

Ne cherchez pas, nègres, sa brèche
pour trouver le masque infini. Cherchez le grand Soleil du Centre
devenu bruissant ananas.
Le Soleil se glisse dans les bois
sûr de ne pas rencontrer une nymphe.
Le Soleil qui détruit les nombres
et n'a jamais croisé un songe.
Le Soleil tatoué qui descend la rivière
et mugit , suivi de caïmans.
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