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Critiques de Fémi Peters (31)
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Notre dame des lettres

Je commence en remerciant Fémi Peters pour l'envoi de son livre (et pour sa patience) ; quelle bonne idée ce livre voyageur !



Entrer en littérature comme on entre en religion. C'est la voie que Willy se choisit à l'âge de 16 ans. Il rejoint le couvent de Notre-Dame-des-Lettres pour consacrer sa vie à l'écriture. Il fait vœux « d'écriture, de lecture et de culture ». Dirigé par la mère supérieure Gabrielle -qui le prend en affection et devient son plus fidèle soutien - le couvent regroupe 50 écrivains reclus partageant leur foi en la littérature. Au fil des pages, le lecteur découvre la vie de Willy de jeune novice à écrivain confirmé.



Un couvent d'écrivains ? Reclus ? Lorsque Fémi Peters m'a expliqué la trame de son roman j'ai été plus qu'intriguée, son idée va à l'encontre de ce que j'imagine nécessaire à un écrivain. La théorie de l'éponge vous connaissez ? L'écrivain nourrit son inspiration de ce qui l'entoure, de ce qu'il vit, de ce qu'il voit, entend, ressent comme une éponge qui aspire l'eau autour d'elle... J'étais donc très curieuse de lire son roman.



Fémi Peters a inventé Notre-Dame-des-Lettres pour rendre hommage à la littérature. Ériger la littérature en religion. N'étant pas croyante l'idée ne m'enthousiasme pas vraiment, même si je comprends bien qu'il s'agit là d'un hommage (un témoignage de foi ?) de la part de l'auteure. En fait, ce que je retiens surtout du couvent ce sont les règles strictes, les vœux (de chasteté !! ), la réclusion des écrivains, les privations (nourriture frugale)... rien de très joyeux. J'en oublierais presque sa bibliothèque qui me ferait sans aucun doute pâlir d'envie. L'idée d'imaginer la littérature en reine/déesse était si prometteuse alors pourquoi enfermer les écrivains dans un carcan aussi austère ? Pour moi lire rime avec plaisir. De plus, j'aime trop ma liberté pour pouvoir concevoir que je pourrais m'épanouir sans. Bien sûr tout ceci est tout à fait personnel, cela renvoie aux limites de mon imaginaire... Enfin... un peu plus de jouissance n'aurait pas nui... ;-)



Je reviens à mon éponge. Si l'idée de la religion ne me convient pas cela reste tout à fait personnel. Mais l'éponge est une autre histoire. Il en va de la crédibilité du roman, de ses personnages (à mon humble avis). Et c'est là le seul vrai bémol, je suis vraiment désolée mais je ne suis pas convaincue. Enfermer un gamin de 16 ans pour en faire un écrivain, le priver de tout contact ou presque... je ne pense pas qu'il aurait matière à écrire, avec succès encore moins. Je continue donc à voir le cerveau de l'écrivain comme une éponge assoiffée... de vieS.



Je finis volontairement en parlant de la plume de Fémi. Une note positive. Je ne suis qu'une lectrice du dimanche mais je la trouve prometteuse : l'écriture est fluide, agréable et malgré le peu de rebondissements, j'ai toujours eu envie de tourner la page. L'histoire est vraiment originale. De nombreuses citations rythment la lecture. Le texte porte à réflexion sur divers sujets, bouscule un peu...



A tous les amoureux des livres, je dis : allez donc découvrir ce couvent, vous pourriez être surpris... par votre imaginaire... Amis de Babelio, pourriez-vous envisager le port de la bure ?? :D
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Notre dame des lettres

Tout d'abord, un grand bravo à Fémi Peters pour son premier livre publié!

On s'y plonge avec plaisir et sans difficultés.

L'Histoire: Willy a 16 ans au début du livre lorsqu'il prend la décision d'entrer au couvent. Mais pas n'importe quel couvent: celui de Notre-Dame-des-Lettres, où l'on adore la reine Littérature. On y vit en communauté entre écrivains, les "élus", on s'y cultive, on y écrit, bien entendu.

Quelle idée originale! Le livre raconte donc la vie de Willy et de ses compagnons au sein de ce couvent hors du commun.



Les personnages: Les personnages principaux et secondaires ont tous un caractère qui les définit: il y a Cécile la commère, Mathieu le bavard, Pierre le "grincheux". Néanmoins j'aurais aimé en savoir davantage sur eux, principalement sur la mère supérieure du couvent, Gabrielle: d'où vient-elle, quel âge a-t-elle, etc.

Des détails supplémentaires qui n'auraient qu'augmenté le plaisir de lecture!

J'ai bien aimé les insertions régulières dans le roman de la vie de Stéphanie, la comédienne, et Guillaume le libraire. Ce sont deux amis de Willy qui vivent à l'extérieur, dans le monde. Les pages qui leur sont fréquemment consacrées nous permettent à nous aussi, lecteurs, de sortir du couvent!



Petits bémols (mais vraiment petits!): la religion créée dans ce livre, celle de la littérature, ne se veut aucun point commun avec les autres religions, principalement la Catholique. Néanmoins, leur mode de vie est assez similaire (les voeux prononcés après une période de noviciat, le port de la robe, la célébration de la messe, la chasteté etc.) . De ce fait, j'étais parfois assez troublée ("gênée"? le terme est fort...), je ne savais plus très bien ce que les personnages étaient censés être. Des moines? des écrivains? les deux?

Le zèle de Willy a vouloir étendre sa religion au monde est parfois troublant, avouons-le. Cependant il y a toujours des personnages pour lui rappeler que son comportement peut-être mal perçu par d'autres!

Enfin, j'ai constaté quelques erreurs de mises en page: pas d'alinéas, des écarts entre les mots trop grands ou des sauts de lignes qui n'avaient pas lieu d'être.

Mais rien qui gâche le plaisir de lecture!



En conclusion: un livre très intéressant et très original, Fémi Peters a du potentiel et j'attends de lire son prochain livre avec impatience!

Tiens, mais j'y vois une grosse similitude avec son personnage Willy quand il publie son premier livre!
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Notre dame des lettres

Près du village de Livres-la-Vallée se tient le couvent de Notre-Dame-des-Lettres. Mais pas n'importe quel couvent : un lieu unique et original imaginé par un écrivain - Gabrielle Lenoir - décidée à vivre retirée du monde à seule fin de se consacrer exclusivement à sa passion : la littérature. Quelques écrivains - triés sur le volet et décidés eux aussi à vivre à l'écart de la société - l'ont rejointe au fil des années et forment une curieuse confrérie de "moines littéraires" en marge du monde. La mère fondatrice de ce lieu préservé met en place un concept proche de la religion catholique qui vise à adorer la Littérature comme une véritable divinité et à lui rendre grâce en respectant certains préceptes tels que l'écriture, la lecture et l'exploration de toutes formes de cultures - pratiques essentielles à la construction d'un esprit instruit. Jusqu'à ce qu'un jour, Gabrielle décide d'introduire un novice au sein de la petite communauté : un adolescent, Willy, doué pour l'écriture malgré son jeune âge, auquel elle s'attache irrémédiablement et qui va apporter dans son sillage un vent d'innovation et de bouleversements sans précédents.



Tout d'abord, je tiens vraiment à remercier Fémi Peters qui m'a contacté sur le site Babelio et m'a fait parvenir cet ouvrage par le biais d'autres lecteurs. Sans cela, je ne pense pas que j'aurais jamais eu l'occasion de lire son livre, d'en apprécier toutes les bonnes choses et d'y prendre tant de plaisir. D'habitude, je ne répond pas aux demandes des uns et des autres, et je ne découvre que très très rarement un ouvrage par ce biais. Mais là, j'ai fait une exception en lisant le résumé de Notre-Dame-des-Lettres qui était plus qu'intriguant ! Un couvent dédié aux lettres et aux écrivains, une histoire qui aborde entre autres choses les pièges du prosélytisme et du fanatisme et fait la part belle aux auteurs classiques, ne pouvait que m'intriguer !



On suit donc l'arrivée du jeune Willy au couvent de Notre-Dame-des-Lettres, ses premières années en tant que novice, ses succès dans le monde de l'écriture, ses amitiés avec les frères et soeurs qui l'entourent et son affection inconditionnelle pour Gabrielle qui fait presque office de mère pour le jeune homme. Mais le couvent est également régit par des lois très strictes - les mêmes que celles qui ont cours dans un monastère ordinaire - et il est donc interdit aux "moines" de se marier ou de fonder une famille, leur unique but dans la vie après leur entrée au couvent étant de s'instruire, de lire et d'écrire ! Avec toutes les contraintes que cela impose, on assiste jour après jour et année après année à l'évolution de Willy, aux difficultés qu'il traverse loin de sa famille et de ses amis, à ses doutes et à ses peurs ainsi qu'à celles de ses frères et soeurs, aux jalousies auxquelles il s'expose, aux aléas de la vie qui touchent son entourage sans qu'il puisse jamais vraiment intervenir. Mais plus que tout, on voit sa formidable admiration pour les livres et sa foi absolue dans cette nouvelle religion dont il rêve d'étendre l'influence à travers le monde.



Sûr du pouvoir des livres pour guérir tous les maux, Willy commence alors un travail fastidieux destiné à gagner chacun à sa cause et qui aura pour but de faire connaître à la société son mode de vie ainsi que celui de ses frères et par-dessus tout, la supériorité de la littérature en tant que croyance.



Autant le dire tout de suite : le récit de Femi Peters se lit d'une traite. Il est d'un abord facile, le style est simple et fluide, et malgré le peu de rebondissements (puisqu'il est avant tout question de l'existence des moines dans leur monastère !) on dévore l'histoire du début à la fin sans ressentir d'ennui. Et pour moi, dans la plupart des cas, c'est le propre d'un excellent bouquin ! L'originalité de l'idée de base n'est pas étrangère non plus à mon plaisir de lecture mais elle est aussi la source de certaines petites choses que je pourrais reprocher à cet ouvrage...



Sur l'idée d'une religion issue de notre passion pour la littérature, le livre de Femi Peters est intéressant dans le sens où il permet de juger les excès et les débordements du fanatisme même si je regrette quelque peu que les conséquences n'y soient pas plus approfondies. Le moins que l'on puisse dire, c'est que son ouvrage pousse la lectrice que je suis à se poser un certain nombre de questions et à s'interroger sur un point en particulier : la supériorité de la littérature sur toutes les autres formes d'art ainsi que le besoin ressenti d'endoctriner les autres.



C'est ce que tout lecteur passionné et boulimique pense quelque part au fond de lui. Celui qui lit depuis toujours et ouvre la porte à ses rêves par le biais de l'imagination ressent souvent le besoin impérieux de convertir les autres à sa passion. Qui n'a jamais songé : Ma religion, c'est la littérature ? Je ne me déplace jamais sans mon livre, je lis tant de livres par mois, je raisonne en terme de titres, d'auteurs, de références littéraires, de citations et je me construit à travers ma passion. De là à mener une croisade pour endoctriner les foules ? En théorie, ça peut séduire. Malheureusement, je doute que ça puisse fonctionner. C'est ce que se propose d'évoquer Femi Peters à travers le récit de Willy.



Bien que la réalité nous rattrape toujours et que, contrairement à une religion "ordinaire", il soit difficile d'imaginer qu'une foule de gens puisse se laisser convaincre par ce qui reste avant tout un plaisir ou un hobby (comme le tricot ou le jogging) alors qu'aucune prédisposition pour la lecture n'a jamais été ressentie auparavant, l'auteur utilise ce concept utopique pour construire son récit autour de la foi de Willy... C'est là que le bât blesse. Pour moi, la littérature ne peut pas être associée à l'idée de religion. C'est un plaisir qui doit être vécu librement (même s'il est souvent exclusif) et je n'imagine pas qu'on puisse forcer quelqu'un à se guérir par les livres, encore moins à apprécier la littérature d'un claquement de doigt. J'ai eu la sensation que dans le roman de Femi Peters, elle devenait quelque chose de facilement accessible susceptible d'être enseignée et appréciée par tout le monde. Et je dois dire que j'ai eu du mal à adhérer, malgré la séduction de la chose qui flatte forcément mon goût immodéré pour la lecture...



Ce qui nous mène à nous interroger sur la crédibilité de son personnage tout habité de sa foi pour les livres, et en passe de devenir un très grand écrivain. En effet, à mes yeux, la littérature (et surtout le travail d'écrivain) se nourrit avant tout du contact avec les autres. Elle est et restera toujours synonyme d'échanges, de relation et de transmission culturelle. Comment peut-on imaginer écrire et créer en étant en marge de la société, et, comme Willy depuis l'adolescence, à cent mille lieues de la réalité, sans contact avec l'extérieur (exceptés de rares courriers) dans un lieu isolé où l'amour, les déceptions et les aléas de la vie qui nous façonnent ne sont vécus que par procuration ? Tout semble aller de soi avec presque trop de facilité - la réussite des écrivains, le succès de leur religion, les projets et les ambitions de Willy...



Ce qui m'empêche de m'enthousiasmer complètement pour ce livre malgré l'imagination de son auteur, c'est l'idée première qui aurait pu être traitée différemment. La voie que Femi Peters a choisi est celle de l'accomplissement d'un homme aux relents de perfection parfois indigestes. Elle fait de son personnage Willy un homme a qui tout réussi, qui décide de se passionner pour les langues étrangères, les romans policiers ou l'écriture de pièces de théâtre, et qui n'échoue dans aucun domaine ! J'ai trouvé qu'on lui décernait un trop grand pouvoir de persuasion et son influence est gigantesque aussi bien au sein du couvent - auprès de ses frères et soeurs tous plus sages et plus âgés que lui - que du monde extérieur - prêt, apparemment, à se laisser assez facilement subjuguer par une nouvelle forme de religion. Je pense que l'auteur aurait bâti un récit bien plus subtil et réaliste en cultivant un peu plus le caractère de son personnage principal et en prouvant justement qu'on ne peut pas nourrir l'esprit créatif en restant replié sur soi-même au sein d'une communauté certes cultivée mais totalement isolée. Willy est brillant mais n'en reste pas moins un jeune homme dont l'évolution psychologique n'est pas en accord avec son environnement.



Malgré cela, le récit en lui-même est passionnant et on s'attache à chaque personnage en assistant à leur évolution au fil des années. J'ai aimé les interruptions dans la vie de Willy qui nous permettent de garder un oeil sur ses amis à l'extérieur et de les voir évoluer d'une manière bien différente de la sienne. Il est parfois très antipathique, son égoïsme et son manque de compréhension vis à vis de certaines choses restent toujours parfaitement légitimes. N'oublions pas que ces moines ne sortent pratiquement pas du couvent et vivent loin des passions et des désarrois de ce monde. Ils n'assistent aux histoires d'amour, aux naissances et aux choix de vie de leurs proches que par le biais des lettres qu'ils en reçoivent, ce qui entraîne un manque d'indulgence, de l'aigreur devant les sacrifices consentis et parfois même une certaine forme de jalousie à l'égard des autres. Willy a par exemple des difficultés à concevoir que ses proches puissent négliger de lui écrire durant quelque temps lorsque leurs préoccupations prennent le pas sur l'amitié, ou encore que ses parents puissent se plaindre de leur situation financière qu'il est très loin de comprendre.



C'est une histoire originale dont les bases - l'existence d'une religion fondée sur la littérature - est vraiment bien trouvée et servie par un style simple et plaisant qui nous fait tourner les pages à toute vitesse. C'est là tout le talent de Femi Peters même si je regrette le choix de son traitement sur un sujet que j'aurai aimé plus approfondi, ainsi que la voie qu'elle a favorisé pour son récit et ses personnages.



Notre-Dame-des-Lettres est avant tout un conte moderne qui plaira aux amoureux des livres, et le concept de son couvent est une belle utopie à laquelle nous sommes nombreux à avoir rêvé. C'est une histoire intelligente sur la construction de soi, sur le pouvoir des livres et la fascination qu'ils exercent, un récit qui place la littérature au sommet et fait la part belle aux romanciers et aux poètes - quels qu'ils soient.



Une découverte originale, donc, qui m'a permis de connaître un auteur sensible et talentueux que je continuerai à suivre !
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Notre dame des lettres

Dans ce livre, on entre en littérature comme on entre en religion. Un couvent utopique créé par une amoureuse des livres et qui le dirige d'une main de fer, avec la même rigueur qu'un couvent de moine ou de nonne. la seule concession est la mixité même si les frères et sœurs prononcent des vœux de chasteté.

L'histoire commence avec l'entrée de William ou frère Willy que l'on va suivre tout au long de sa vie littéraire. Un frère qui a une vocation sans concession, prêt à tout pour étendre la religion de la littérature, dévoré d'ambition pour sa croyance mais attachant et extrêmement humain.

J'ai beaucoup aimé ce livre même si je pense que certains personnages pourraient être plus fouillés et les descriptions un peu plus poussée.

Parfois par contre le côté religieux très austère, très marqué, m'a un peu dérangée mais c'est assez vite oublié.

Merci Femi de m'avoir fait passé un très bon moment de lecture rythmé par des citations très bien choisies.
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Notre dame des lettres

La magie de ce blog c’est que parfois, des auteurs me contactent et me proposent leurs ouvrages en échange d’un peu de promotion et je ne les en remercierai jamais assez. De cette façon j’ai déjà fait de merveilleuses découvertes (j’espère qu’il y en aura encore beaucoup d’autres) et Notre-Dame-des-Lettres de Fémi Peters ne fait pas exception à la règle.

Le petit résumé de l’auteur me tentait, j’ai donc accepté avec grand plaisir de recevoir ce livre voyageur. Malgré une ou deux choses qui m’ont parfois gênée lors de ma lecture, je garde de celle-ci, dans l’ensemble, un très bon souvenir.



La quatrième de couverture n’offrant qu’un court extrait qui ne dévoile pas grand-chose, permettez-moi de vous faire un rapide résumé de cette histoire.

William dit Willy, a 16 ans. Une visite culturelle anodine va changer sa vie. Il apprend l’existence du très spécial couvent Notre-Dame-des-Lettres, unique en son genre, réservé uniquement aux écrivains. C’est décidé, il veut y entrer et parvient à convaincre ses parents. Devenant le plus jeune novice de l’histoire des lieux, Willy est une bénédiction pour certains frères, une tempête dévastatrice qu’il vaudrait mieux contenir pour d’autres. Mais Gabrielle, la Mère supérieure du couvent, se prend d’affection pour ce fils qu’elle aurait aimé avoir et encourage toutes ses initiatives… ou presque !



Notre-Dame-des-Lettres offre donc l’histoire de Willy, de son entrée au couvent à… plusieurs années plus tard, devenu un homme adulte sage et apaisé… ou presque !

Fémi Peters nous propose, sur presque 400 pages, de suivre l’évolution de ce héros qui se donne corps et âme à la grande déesse Littérature, faisant vœu d’écriture, de lecture et de culture. Enfermé dans ce lieu clos, c’est l’occasion pour Willy de réfléchir sur sa vie et son but, d’écrire et surtout de grandir… A Notre-Dame-des-Lettres il découvre l’amitié, la jalousie, l’agitation des nuits d’inspiration et le supplice de la page blanche. A Notre-Dame-des-Lettres, Willy se construit et construit son œuvre.



Le côté roman initiatique m’a plu et j’ai apprécié l’originalité de « l’intrigue ». Sans compter qu’un lieu pareil, ça a de quoi faire rêver (enfin, personnellement, me retirer dans un lieu tranquille pour lire, écrire et me cultiver toute la journée, je ne dirais pas non…) mais c’est là que quelques petites choses sont venues me gêner. Je m’explique.

Je ne suis pas contre le fait d’élever la littérature au statut de déesse et de créer une religion pour la servir. Cependant, il me semble que la littérature est avant tout une affaire de partage et d’expériences. A mon sens, un bon écrivain se doit d’être ouvert aux autres, de rencontrer des gens, de voyager, de vivre des aventures et des émotions qu’il pourra ensuite utiliser dans ses œuvres… Or, ici, les écrivains du couvent ont interdiction de sortir du couvent et interdiction d’échanger avec l’extérieur, ce qui pourrait les « polluer » (donc pas d’internet, pas de télévision mais des DVDs…). A mon avis, ça ne peut pas fonctionner. A moins de s’appeler Emily Brontë, comment peut-on réussir à parler de choses dont on ne connait rien ? Comment parler d’amour, par exemple, sans jamais avoir vécu une relation (là encore, à moins d’avoir du sang Brontë dans les veines…) ?

Dans le même ordre d’idées, j’ai du mal à croire que 50 personnes (hommes et femmes mélangés) vivant sous le même toit des années durant et surtout sans possibilité de sorties, ne se sautent pas dessus. Sans être des animaux, ce serait quand même un comportement humain, non ? Et apporterait des expériences pour tous ces écrivains… Fémi Peters explique bien que Willy est parfois un peu démangé, mais il cligne des yeux et hop, il passe à autre chose.

Bref. Là où le bat blesse avec ce titre, c’est que je ne parviens pas à assimiler « écrivain » avec « couvent strict ». Si encore les écrivains vivaient dans ce lieu de recueillement avec la possibilité de s’ouvrir au monde extérieur et donc de vivre un peu… là d’accord. Mais ce n’est pas le cas.



J’ai aimé suivre les aventures de Willy et son évolution au sein de la communauté mais j’avoue tout de même que je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher à lui. Je l’ai toujours senti très éloigné et je pense que c’est une des conséquences de l’utilisation du point de vue externe. L’empathie serait sans doute plus grande si le lecteur se retrouvait dans la tête du héros (avec le « je »).

En revanche, je félicite Fémi Peters pour sa maîtrise des ellipses narratives. Des années se sont parfois passées entre deux courts chapitres mais le lecteur n’a pas de mal à replacer les éléments dans leur contexte.

De façon générale, Notre-Dame-des-Lettres est un texte plutôt bien écrit et agréable à lire. A noter les nombreuses références à la littérature grâce aux citations éparpillées dans le texte, celle de fin résumant parfaitement le sentiment de beaucoup d’entre nous : « Quand je pense à tous les livres qu’il me reste encore à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux. » (Jules Renard)





Pour conclure. Une idée de base originale et bien trouvée pour ce texte initiatique qui aurait gagné en profondeur et émotions si le héros, Willy, était un peu plus abordable, empathique. Certains aspects religieux liés à l ’idée que je me fais d’un écrivain, m’ont un peu dérangée mais les nombreuses références littéraires offertes par Fémi Peters et la plume de celle-ci m’ont permis de gommer légèrement cet aspect négatif.

Je pense que si à votre tour, vous souhaitez recevoir Notre-Dame-des-Lettres, vous pouvez contacter Fémi Peters
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Notre dame des lettres

Quand on lit l'essentiel, c'est de prendre du plaisir. Certes, je ne suis pas un amoureux des couvents, c'est sûrement lié à mon désamour des religions. À priori, ça pouvait s'engager mal, mais si l'auteure a calqué le mode de fonctionnement des Catholiques, elle l'a rudement bien fait puisque j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. L'écriture est fluide, les références littéraires nombreuses, c'est un pur régal ! Il s'agit tout simplement d'un hommage à la Littérature, ni plus, ni moins. On sent derrière ce bouquin la passionnée de livres qui les engloutit les uns après les autres. Je pense que ce roman dépeint merveilleusement l'âme qui se cache derrière sa rédaction. Je me permettrais juste un petit bémol. Je ne comprends pas pourquoi des êtres humains font voeu de chasteté dans la vraie vie, je ne comprends pas non plus pourquoi des écrivains le feraient. L'amour est à mon avis une des principales, si ce n'est la principale, sources d'inspiration qui puissent exister. J'espérais que l'amour triompherait du fanatisme religieux de Willy. Il n'en fut rien, ou alors on ne nous l'a pas dit!
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Notre dame des lettres

Perdu dans la campagne française, un couvent abrite une trentaine d’hommes et de femmes. Dévoués à leur déesse, ils la célèbrent chaque jour, lui vouent un culte et consacrent chaque minute de leur journée à l’honorer. Cette déesse, c’est la Littérature. Ces moines, ils sont écrivains.



Willy a seize ans quand il rejoint Notre-Dame des Lettres. Après son année de noviciat, il doit choisir une spécialité, roman, théâtre, poésie, jeunesse... Le roman raconte le quotidien du jeune homme dans le couvent.





J’ai beaucoup aimé l’histoire que l’auteur développe, l’environnement dans lequel elle nous emmène, mais j’ai trouvé un peu dommage de ne pas aller plus loin que le simple quotidien du couvent. Je crois qu’il m’a manqué une histoire plus large que les atermoiements de Willy et les histoires de cœur fugaces de ses amis. Je suis en quelque sorte restée sur ma faim : l’histoire est originale, prometteuse, mais je l’ai senti s’essouffler au milieu du livre. Le thème est la religion de la Littérature, j'aurais adoré que l'auteur le pousse jusqu'au bout, encore plus loin, dans tous ses retranchements...



Cela dit, les bonnes idées et les belles réalisations sont légion dans ce premier roman inventif et complètement inclassable. La religion de la Littérature (proche dans ses rites de la religion catholique) et le dévouement de ses adeptes inspirent la lectrice que je suis. Les personnages sont très réalistes, à la fois dans leur psychologie très bien construite et dans leurs émotions et leurs doutes qui sont touchants.



En bref, ça a été un plaisir que de découvrir Fémi Peters, un grand merci à elle de m’avoir envoyé son livre. J’ai hâte de découvrir la suite de ses travaux.
Lien : http://leclubdesnatifsduprem..
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Notre dame des lettres

J'ai découvert ce livre par hasard, sur le conseil d'une amie. L'idée de départ est originale et m'a interpellée : un couvent consacré à la déesse Littérature. On découvre avec étonnement, en suivant le jeune novice Willy, le fonctionnement de ce lieu de retraite où l'on vénère les grands écrivains et leurs œuvres. On essaie d'imaginer ce que pourrait être une religion dédiée à la Littérature. Personnellement, j'ai eu un peu de mal avec cette idée, la littérature étant pour moi un espace de grande liberté, de même que tous les arts. A ce moment-là, pourquoi ne pas créer une religion de la musique ou de la peinture ?



Ce premier roman témoigne de la ferveur littéraire de l'auteur, les citations y sont multiples et s'intègrent très bien au récit. Les lecteurs passionnés se reconnaîtront parfois dans les réactions enthousiastes et parfois excessives de certains religieux face à un livre. Le prochain roman de Femi Peters viendra certainement confirmer ce talent naissant.
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Les Nyxers

Quelle serait notre vie sans la nuit ? Comment aimer vivre sans la quiétude du soir, sans la douce lumière de la Lune et ses étoiles, sans le repos bien mérité après une dure journée ? Telles sont les questions posées par cette courte nouvelle qui nous plonge dans un monde où le repos est impossible, où s'arrêter est impossible. Un monde qui ne fait pas rêver, car justement le rêve n'y a plus sa place.

Une jolie réflexion sur notre société qui ne s'arrête jamais, où beaucoup d'entre nous se plaint de ne pas avoir assez de temps.
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Sur le fil

Je suis ravie d'avoir pu lire ce recueil qui m'a permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas encore. Les histoires sont centrées sur des héros dont la vie ne tient plus qu'à un fil, mais cassera-t-il ou pas? Que va-t-il advenir d'eux? Venez plonger dans ces courtes nouvelles pour découvrir le fin mot de ces récits qui ne tiennent plus qu'à un fil.



"Les pas de Louise" nous berce par la poésie de la plume de l'auteur qui nous plonge dans les pensées d'un homme prisonnier de son corps. Difficile de ne pas être touché par son ressenti et par les petites choses qui sont importantes dans son quotidien alors que la réalité de sa vie est loin d'être rose. Son fil se cassera-t-il?



Dans "Balade dominicale", l'auteur nous plonge dans une promenade qui va virer à l'horreur. Nos héros vont se retrouver dans une situation d'une dangerosité extrême, sans comprendre pourquoi, et ils feront tout pour s'en sortir. Mais y arriveront-ils? Laissez-vous bercer par sa plume infaillible et qui vous conduira vers l'inexorable.



"L'apocalypse selon Marie" nous emmène dans l'effondrement du monde de Marie. Pourra-t-elle surmonter ce choc? Comment poursuivre sa vie quand le fil casse et que l'apocalypse ravage tout? Les mots de l'auteur sont forts et la nouvelle est vraiment touchante, elle m'a tiré quelques larmes.



La nouvelle suivante "Miss T" met aussi un thème fort et douloureux en avant. L'auteur nous le propose avec doigté et avec sensibilité, ce qui fait que nous suivons le récit de bout en bout, ne sachant pas ce qui va advenir et encore moins jusqu'à quel point le fil est tendu et prêt à se rompre.



"Un, deux, trois" est un peu construite comme une comptine, une comptine qui fait penser qu'elle est joyeuse mais qui est loin de l'être. Autant dire qu'elle va nous plonger dans l'enfer et dans un abîme sans fond. Vaut-il mieux rompre le fil ou pas?



La nouvelle "Perpetuum Mobile"​​ nous permet de rencontrer une héroïne qui, après maintes difficultés, a réussi à se reconstruire. Mais son passé va la rattraper et elle aura alors une lourde décision à prendre: faire face ou non. Que va-t-il sortir de tout cela? Résilience et vengeance se côtoient dans cette nouvelle, à vous de découvrir de quel côté va pencher notre héroïne. J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur qui nous fait dévorer cette nouvelle de bout en bout, c'est une de mes préférées du recueil.



"Résu​rrection" est la nouvelle la plus courte du recueil et, vu le thème abordé, elle aurait mérité d'être un peu plus longue. Le lecteur ne fait que survoler ce thème très intéressant qui aurait gagné à être davantage mis en avant.



Enfin, la dernière nouvelle "Je te vois" est touchante et bouleversante. Elle rappelle l'importance de profiter de la vie et de chaque seconde qui passe, car elle est si courte... L'auteur nous berce avec une poésie envoûtante pour nous faire vivre un moment émouvant et pourtant si difficile.



Au final, les nouvelles traitent toutes du sujet de façon différente et cette variété est bienvenue. Chaque plume nous plonge dans son histoire avec délice et nous fait découvrir des univers bien différents. Le seul petit bémol à mon goût, c'est qu'elles sont toutes très courtes et qu'elles auraient mérités d'être un peu plus développées étant donné les bonnes idées des uns et des autres.



En bref, ce recueil est une excellente idée et je me suis régalée en le lisant, même si j'aurais aimé en avoir davantage.
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Les Nyxers

Je tiens tout d’abord à remercier Fémi Peters pour sa confiance. En effet, si j’ai lu sa nouvelle, c’est parce qu’elle m’a proposé de la lire. Je ne lis pas beaucoup de nouvelles, et je ne lis que très peu d’écrits « autoédités » à tort peut-être, mais il n’est pas évident de se repérer dans la jungle d’amazon par exemple. Et pourtant, il y a certains titres qui sortent du lot, vraiment ! L’actualité « livresque » en est l’exemple en ce moment, avec Nos faces cachées ou After (qui à la base est une fanfiction). Deux livres qui ont d’abord connu le succès sur le net, avant d’être acheté par des maisons d’édition classiques.



Si j’ai accepté de lire la nouvelle de Fémi Peters, c’est parce que le thème m’a de suite interpellée, puis je me suis dit que quinze pages ça se lisait vite ! Et j’ai bien fait !



Cette nouvelle apporte vraiment une vraie réflexion sur la nuit. Est-elle vraiment utile, quels en sont les bénéfices ? Est-ce vraiment du temps de perdu ?



Dans un monde actuel, ou tout s’accélère sans cesse, ou la productivité est de rigueur, ou l’on se plaint tout le temps de ne pas avoir de temps, je trouve que cette nouvelle s’inscrit parfaitement dans ce contexte.



Veïane est sur le point de commettre l’irréparable, elle a perdu gout à la vie. La nuit n’existe plus dans son monde, on l’a supprimé. Les gens prennent un traitement qui leur permet de ne plus dormir. La lumière artificielle est partout. Mais tout cela a un prix bien lourd à payer. Femi Peters a réalisé une vraie recherche sur les troubles causés par le manque de sommeil, aussi bien sur l’être humain, mais également sur les autres être vivants que ce soit les animaux ou les végétaux.



Avec Les Nyxers, Femi Peters nous plonge dans un univers ou la lumière est devenue source de tristesse. C’est une lecture que j’ai vraiment appréciée.



Elle est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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Notre dame des lettres

Un récit frais, joyeux et enlevé écrit par Fémi Peters, camarade de Babelio qui m'a fait gentiment parvenir son livre. Un livre consacré à un culte particulier: celui de la Littérature.

Willy est un jeune garçon qui veut se dévouer corps et âme à la Littérature. Il entre ainsi en couvent, dans un couvent particulier dont la règle unique est de "servir la Littérature".

Une atmosphère plutôt 18ème siècle nimbe ce roman jalonné de très belles citations.

Un récit original qui rend joyeux même si tout n'est pas rose tous les jours dans ce couvent littéraire de Notre-Dame-des-Lettres, où l'on cotoie la mesquinerie des frères et soeurs, les rivalités, l'espionnage des confrères et consoeurs..

Une suite peut-être bientôt à ce premier roman?
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Notre dame des lettres

Notre-Dame-des-Lettres raconte l'histoire de Willy, jeune garçon de 16 ans qui souhaite intégrer un couvent un peu particulier : un couvent d'écrivains. La sélection d'entrée se fait en fonction des productions littéraires du prétendant qui, après un an en tant que novice, fera vœux d'écriture, de lecture et de culture.



L'idée du livre est très bien trouvée et originale. Fémi a pensé à beaucoup de détails sur la vie dans ce couvent : la lecture pendant le repas, la chambre de frustration, les broderies sur les robes, etc.

On a comme l'impression d'entrer dans le rêve de Fémi!!

Les personnages sont bien construits et on les suit avec plaisir : les relations, pas toujours si faciles, entre Willy et les frères et sœurs du couvent, mais aussi, ses contacts avec les quelques personnages extérieurs.



J'ai eu plus de mal à entrer dans la deuxième partie du livre. Je ne vais pas en révéler le contenu mais je n'ai pas été séduite par les idées défendues haut et fort par Willy. Cette comparaison, un peu poussée, à la religion m'a un peu dérangée même si je comprends très bien et adhère au message défendu derrière tout ça!!



Tout le livre nous montre que Fémi est une amoureuse des livres. De nombreuses citations sont présentes et bien utilisées notamment en titre pour les chapitres.



Pour conclure, un très bon premier roman qui déborde d'amour pour les livres et la littérature.
Lien : http://lebacalivres.blogspot..
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Notre dame des lettres

j'ai accroché de suite( bon signe ) et bien rit ,pr ex : >La prière :je crois en la littérature,Baudelaire anorexique,la Plume de plomb...etc.Le personnage Willy me plaît bcp,ainsi que les autres.

Ce fut un réel plaisir de le lire et j'espère qu'il en sera de même pour tous ceux qui le liront.Pour un premier essai pas mal du tout!! A quand le prochain ?
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Sur le fil

En équilibre précaire, des personnages oscillent entre résignation et résilience. Dans ce recueil, Pulp Ink, un collectif d'auteurs indépendants, tisse des histoires sur le fil de la vie, de la mort, fil d'Ariane ou de suture... Bienvenue dans cet univers sur le fil du rasoir.

7 nouvelles parfois très courtes, qui racontent que notre vie peut être supendue et peut nous faire basculer si nous ne trouvons pas l'équilibre.

Nous marchons sur un fil, hésitons, avançons, mais il ne faut jamais tomber.

Tomber dans la douleur, s'enfoncer dans les ténèbres, c'est l'une des alternatives, l'autre évoque tout un éventail de possibilités.

Recueil de nouvelles écrites par de très grandes plumes. Chacune d'elles peut nous renvoyer à nous-même et nous amener à nous interroger sur les choix qu'on fait et leurs implications éventuelles.

Petit plus, la couverture est magique.





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Notre dame des lettres

William Tesson, le fameux écrivain, vous connaissez ? Non ? C’est normal, il s’agit d’un personnage fictif. Jeune homme de 16 ans entrant en Littérature comme on entre en Religion, Willy décide de prononcer ses vœux au couvent de Notre-Dame-Des-Lettres accueillant des auteurs de talent décidés à s’isoler du monde pour se consacrer à leur art.

Sur une dizaine d’années, on suit le quotidien de William, entre écriture, doutes et inspiration, entre amitié, conflits, joies et peines, entre noviciat, prise de l’habit de Frère et succession de la directrice.

Entrer au couvent pour se consacrer à l’Ecriture comme d’autres se retirent dans un monastère pour se vouer aux Saintes Ecritures. L’idée est forte, peut-être même extrême. Et extrême, Willy l’est, développant toujours plus d’idées pour que la Religion Littéraire fasse de nouveaux adeptes.

Ce roman en quasi huis-clos très agréable à lire m’a plu à plusieurs niveaux : tout d’abord, il offre un aperçu de la vie monacale que je côtoie rarement dans mes lectures. Ensuite, il y a le sujet central : ne vivre que pour écrire, la réclusion pour être en constant vase-clos avec sa passion. Bien que basée sur une situation hors du commun, l’histoire reste ancrée dans le réel. Le sujet amène tout un tas de questionnements sur le processus de création littéraire : je me suis perdue dans des réflexions amenées par ce livre, d’autres me sont venues car je n’étais pas toujours d’accord avec ce qui y était dit. Ce livre m’a obligée à une lecture active et j’ai aimé. Et enfin, des références constantes aux grandes œuvres par des citations qui ponctuent le récit : Fémi Peters va jusqu’au bout de son idée et rend hommage à la Littérature sur le fond comme sur la forme.

Je ne vais pas me faire d’amis en disant cela, mais je me méfie de l’autoédition que j’associe à « pas assez bon pour être publié par une maison d’édition » ou « auteur trop pressé pour attendre LA lettre d’acceptation » (a-t-il aussi peu de patience pour relire et améliorer sa prose ?) et les rares fois où j’ai voulu donner leur chance à des livres de ce type m’ont confirmé ce ressenti instinctif. Mais comme pour tout, il s’agit de nuancer : on trouve aussi quelques pépites. Notre-Dame-des-Lettres en fait indéniablement partie, par son originalité et sa qualité d’écriture. Une exception que je vous invite à découvrir.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Notre dame des lettres

Un jour, William fait la découverte de « Notre-Dame des Lettres », un couvent voué au culte de la Reine Littérature servie par ses deux « assesseurs », le style et l’inspiration. Le recrutement se fait sur manuscrit et William n’aura de cesse qu’il n’y ait été accepté et qu’il n’y ait prononcé ses vœux : écriture, lecture et culture. Il va enfin pouvoir se consacrer totalement à sa passion.

Ce qui est savoureux, entre autres, dans cet ouvrage, c’est que ce monastère est conçu sur le modèle des communautés religieuses. On y prie, on y assiste aux offices, on y fait la lecture à table, on y a son austère cellule, on y participe à des travaux d’intérêt collectif, etc. On s’y trouve aussi aux prises avec les petites manies et les imperfections de chacun. En sorte que des groupes se créent par affinités et que peuvent aussi se développer des rancœurs tenaces.

La seule différence peut-être, mais elle est d’importance, avec un monastère traditionnel, c’est que les membres de ce clergé littéraire peuvent continuer à entretenir des liens avec l’extérieur et conserver leurs amitiés anciennes. C’est aussi que, la mixité aidant, de tendres sentiments peuvent également parfois y éclore.

Le texte est parsemé de citations d’auteurs extrêmement judicieuses, un peu comme des extraits de livres saints, et, à l’évidence, Fémi Peters possède une solide culture littéraire.

Le succès aidant, la tentation est forte pour William, devenu père abbé, de se lancer dans un prosélytisme à tout-va. Envoi de prédicateurs. Création de magazines. Implantation de nouveaux couvents, éventuellement spécialisés dans tel ou tel genre littéraire. Et c’est peut-être là qu’à terme le bât risque de blesser. Cette religion littéraire va-t-elle s’étendre et triompher pour le plus grand bonheur de l’humanité ou bien cette volonté de voir grand porte-t-elle en elle le germe de sa destruction ? Un second volume, que je lirai pour ma part avec plaisir s’il voit le jour nous apportera peut-être la réponse.
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Les Nyxers

La plume est fluide et agréable, on lit cette petite nouvelle d'une traite!



Elle nous dépeint ici la décadence du monde. La nuit a été supprimée. Dans ce monde « cauchemardesque » (sans mauvais jeu de mot), l’héroïne est mélancolique et regrette de n’avoir pas agi pour sauver le passé et tout ce qu’elle aimait. Elle s’apprête à commettre l’irréparable quand un étrange phénomène se produit…

Cette nouvelle est une réflexion sur notre société et le manque de sommeil: dormir moins pour en faire toujours plus! Fémi n’hésite pas à exagérer la situation pour tirer un sonnette d'alarme que nous, lecteurs, entendons!

Elle a aussi le souci du détail qui fait que la nouvelle a un aspect vraiment abouti, jusqu'à ce nom: Les Nyxers, qui n'est pas choisi au hasard.

J'ai beaucoup aimé la fin qui reste pour moi un mystère! Je me pose encore plein de questions sur ce dénouement, me faisant différente hypothèses! N'hésitez pas à venir en privé me partager les vôtres!



Un texte très bien écrit qui fait réfléchir tout en gardant une touche de surnaturelle.
Lien : http://lizzoneimaginativeetl..
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Les Nyxers

Fémi Peters nous apporte une réflexion sur notre propre rapport au temps.

Cette nouvelle montre comment serait la vie sans un élément essentiel à notre survie : le sommeil. L’auteur décrit un monde angoissant ou se mêlent le fantastique, la mythologie et la réalité. C'est un monde incertain et en profonde mutation.

Face à un gouvernement quasiment totalitaire, chaque individu se retrouve avec un choix à faire : lutter ou se plier. Les êtres humains en perte de repères restent passifs face à l’évidente catastrophe qui arrive. Du dérèglement de l'horloge biologique, s’ensuit une transformation lente de la faune et de la flore. Cette nature est comme un mécanisme défaillant qui entraine le dysfonctionnement de la société humaine.

Elle nous met en face de questionnement éthique et écologique.
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Notre dame des lettres

Tout d'abord, merci à Fémi de m'avoir gentiment envoyé son livre :)



J'ai globalement passé un agréable moment de lecture, l'histoire de fond est originale, et pour une amoureuse de l'écriture comme moi, c'est même presque un rêve! ^^ (même si vivre reclus dans un couvent n'est, selon moi, pas propice à l'inspiration :p)



Je me permets tout de même quelques remarques, je m'en fais même un devoir, parce que toute critique peut et doit être constructive.

J'avoue n'avoir pas réussi à me mettre dans la peau des personnages (critère de première importance pour ma part) : ça manque pour moi un peu de tripes, c'est un peu trop "académique", peut-être trop poli, au détriment de l'expression des émotions.

Autre petit bémol, pour l'irascible perfectionniste que je suis, quelques défauts de mise en page (pas d'alinéas, des espaces en trop ou manquants...) mais qui sont dus, je suppose, à l'édition, ainsi que quelques fautes oubliées, mais ça, ce ne sont que des détails techniques :p



En bref, je trouve tout ça bien prometteur, mais si je peux me permettre un conseil pour les prochains, car j'espère qu'il y en aura, et je serai là pour les lire : lâche-toi!! ^^
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