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Critiques de Flann O`Brien (41)
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L'Irlande : Les latins du Nord

Indispensable guide pour savoir où l'on met les pieds.



De U2 à la déchirure de L'Irlande du Nord en passant par une terre d'artistes qui ne s'y rendent pas seulement pour la tranquillité du pays mais aussi parce qu'il est un petit paradis fiscal.

Une bonne trentaine d'auteurs ont contribué à cet ensemble : Hervé Jaouen, Sorj Chalandon et des journalistes et acteurs politiques des années 80.

C'est une mine d'informations, notamment pour l'auteur qui voudrait écrire sur les nombreux sujets passionnels qui ont animé cette île dans les années 80 et avant.

La discrimination d'une communauté, la haine, les combats politiques, le sang en Irlande du Nord et le vert de l'éternelle Erin. le pub, lieu social qui manque tellement en ce moment. Et la Guinness, entre autres breuvages "tourbeux" qui n'ont pas le même goût qu'ici.

Coordonné, écrit et distillé peut-être dans une chapelle par Michel Sailhan .

Un jour, j'irai là-bas.
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Le pleure-misère ou La triste histoire d'une ..

Flann o’ Brien est en Irlande l’un des grands maîtres de la satire. Il joue avec l’étrangeté des phénomènes, leurs liens logiques, leurs enchainements, leurs coïncidences, ne reculant devant aucune invraisemblance, mettant parfois à mal la raison et le bon sens, dans un délire qui n’est pas sans rappeler le caractère prophétique de ses compatriotes, dont il se moque, dans un excès d’alcool. Si l’humour est partout, il n’en reste pas moins un livre poignant sur la misère des hommes et le mauvais sort dans une Irlande vouée à la pluie et au vent.
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Swim-Two-Birds / Kermesse irlandaise

Farfelu, délirant, hallucinant, sans cohésion, parfois fatiguant à suivre, sans queue ni tête à d'autres moments, mais drôle ! Beaucoup de personnages... et je me demande même si l'auteur s'y est retrouvé dans tout ce monde...

Je m'interroge quant à savoir si j'ai aimé ou pas... Et bien, je ne sais pas !
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The Best of Myles (ou) Dublinoiseries

Je ne sais plus par quel mystère ce livre est arrivé entre mes mains, mais il a été une vraie découverte - et un hilarant moment de lecture. Si Flann O'Brien est surtout connu comme un écrivain avant-gardiste, et un auteur de romans parodiques, ses Dublinoiseries sont un petit chef-d'oeuvre d'humour noir confinant à l'absurde, qui me rappelle irrésistiblement Pierre Dac - ou Alphonse Allais en plus déjanté.

Impeccablement traduit par Bernard Genies et Patrick Reumaux.

LC thématique d'août 2021 : ''Un nom de ville dans le titre''
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Le Troisième policier

Irish ahuri hilarant

Note :



L'ahuri c'est moi à la lecture de ce bouquin unique et paradoxal. L'Irish c'est le dénommé Flann O'Brien dont seul le nom manque singulièrement d'originalité. L'hilarant c'est le qualificatif qui me semble adapté au "Troisième policier". Prière d'abandonner dès maintenant toute velléité de rationalisme pour essayer de comprendre ce que je vais essayer d'écrire à propos de ce stupéfiant roman dont l'auteur a manifestement essayé (et réussi, lui) à embarquer son lecteur dans un voyage véli-vélo (c'est dans le texte), sans queue ni tête mais pas sans génie et qui ferait passer Kafka pour un maître de la logique imparable et Lewis Carroll pour un amateur. Attention c'est parti pour un résumé qui ne nous avance guère: Un homme mort, qui ne sait pas qu'il est mort, se trouve dans un pays étrange où des policiers obèses volent des bicyclettes pour empêcher les gens de devenir leur propre bicyclette. ?!?!?! Ça tient debout, non? Au moins ça tient à vélo.



Le héros du récit oscille tout au long de son aventure entre la panique, l’inquiétude, la crédulité, l'envie. Absolument irracontable "Le troisième policier" ne ressemble à rien mais, surtout, rien de connu de moi ne ressemble au "Troisième policier". A l'extrême rigueur c'est éventuellement à certains univers de bandes dessinées qu'on pourrait penser, mais de cela je ne suis guère spécialiste. Revenons à nos moutons d'Irlande. Dans ce doux pays de policiers et de bicyclettes un mort n'est pas forcément décédé mais une corde de pendu n'est pas forcément définitive. Si vous entrez dans ce livre serez-vous comme moi, à n'y comprendre goutte (de whiskey), à moins d'en connaître un rayon (de bicyclette) sur les bizarreries de la gravité pas toujours au centre et les mutations génétiques de l'homme-vélo ou du vélhomme, non, pas du vélum. On y croise entre autres sept unijambistes qui unissent leurs pilons deux par deux pour qu'il soient quatorze.



Quelques extraits ne feront qu'ajouter à votre perplexité, j'en suis tout rouge, de confusion, mais d'un rouge vert d'Irlande.

"N'y-a-t-il pas de danger d'avaler un piège à rats?"-"Si l'on porte un dentier il faut qu'il soit solidement agrafé et collé contre les gencives avec de la cire rouge."



"Où allons-nous? Sommes-nous sur le chemin d'un aller ou sur le chemin du retour d'un autre aller?"



Par ailleurs notez l'effrayante violence de ce passage sur la délinquance, proprement cauchemardesque:

"La criminalité a terriblement augmenté dans cette localité. L'année dernière nous avons eu soixante-neuf cas de circulation sans feux et quatre vols. Cette année nous avons quatre-vingt-deux cas de circulation sans feux, treize cas de circulation sur voie réservée aux piétons et quatre vols. Un dérailleur à trois vitesses a été bousillé pour rien, il y aura sûrement une plainte déposée au tribunal et la paroisse paiera les pots cassés. Avant que l'année s'achève vous pouvez être sûr qu'on volera une pompe, ce qui est un acte criminel aussi abject que pervers, une tache sur l'honneur de la région".



P. S. A propos de pompe à vélo Raymond Devos avait-il lu Flann O'Brien? Lui qui dans un sketch mémorable se promenait avec sa pompe à vélo pour éviter qu'on ne la lui vole:"Et j'ai bien fait parce que mon vélo on me l'a volé".

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The Best of Myles (ou) Dublinoiseries

The Best of Myles est une sélection des meilleurs chroniques dublinoises commises par le père O'Brien dans les feuilles de chou et autres Gazettes du même tonneau. C'est un peu l'anthologie et le testament drolatique du romancier. L'humour de ce dernier, sa verve et son sens de la dérision fonctionnent à plein. On y trouve ad libitum des offres de service farfelues, des inventions absconses, des brèves relatant les dernières facéties de personnages récurrents, alter ego de l'auteur, des considérations critiques sur l'art et la littérature, un guide prophylactique pour vous prévenir des raseurs et les conseils avisés, fruits de longues méditations, pour le bon gouvernement de l'Irlande aux fins de garantir la primauté du pays dans le concert des nations et la félicité pour ses citoyens.



Idéal digestif des agapes Mylesienne, épitomé de l'univers comique d'un auteur injustement méconnu the Best of Myies apparaît comme le dernier tour de chant idoine pour l'inconditionnel de Flann O'Brien.
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Le pleure-misère ou La triste histoire d'une ..

Il apparaît qu'Exégèse de la crasse, qui était le sous-titre du précédent roman critiqué de l'auteur, la Chienlit, et qui semblait non avenu, colle on ne peut mieux au présent roman...



Unique œuvre en Gaélique de Flann O'Brien, le Pleure-misère ou la Triste histoire d'une vie de chien, dit assez, par son titre, le caractère résolument parodique de l'exercice. L'auteur reprend les codes des conteurs de son pays, pour dresser le tableau des malheurs et déboires d'un hère gaélisant.



Ce qui devait être accueilli comme un florilège de clins d'œil au lectorat autochtone apparaît comme un compendium de tous les clichés les plus désobligeants sur le valeureux peuple irlandais. Le narrateur et sa famille vivent dans une saleté insigne, digne des cochons dans leur bauge, pourceaux dont ils partagent l'ordinaire, se nourrissant exclusivement de patates dont on se demande si elles sont cuites. Eux et leur semblables, vêtus de haillons, ivrognes congénitaux, évoluent dans un paysage continuellement arrosé de pluie, tombant comme des mouches, sujets qu'ils sont aux maladies qui n'ont comme origine que l'incurie. Analphabètes, crédules, victimes toute désignées des continentaux (comprenez les anglais), se sont pour les plus malins d'entre eux - les voleurs, du gibier de potence. Ils ont érigé la déveine, le misérabilisme, au rang d'éthique, d'art de vivre. La lie de l'humanité en somme.



Certes c'est du second degré, peut-être doit-on y voir là, un clin d'œil moqueur aux préjugés Anglais sur les Irlandais. Mais le trait est vraiment forcé, la farce - chou et pomme de terre, est un brin indigeste.

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Le Troisième policier

Fantastique narration du voyage d'un narrateur à la conscience pas très nette au royaume des morts.

Saisissant, absolument déjanté (il y est beaucoup question de vélos). Pas un instant d'ennui et le nec plus ultra : tout y est incroyable et pourtant on y souscrit dans son for intérieur comme étant... parfaitement crédible, sur un certain plan. Lequel ? Sans doute celui de la folie imaginative et créatrice.

Vous que l'univers d'Ulysse de Joyce a un peu dérouté, n'hésitez pas à vous lancer dans ce livre génial : la mise en parallèle du voyage de Blum à travers Dublin et celui du narrateur du troisième policier de l'autre côté du miroir est possible, mais ce dernier m'a davantage fascinée.
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Le pleure-misère ou La triste histoire d'une ..

Paddy, deux whiskys!

Livre datant de 1961 et bizarrement, c'est la première fois que je le lis.

En effet j'ai longtemps été persuadé que ce livre et "Le pleure-misère, ou la triste histoire d'une vie de chien" était un seul et même livre. Donc je vais essayer de rattraper mon erreur.

Deux frères orphelins, Manus et Finbar, sont recueillis par un oncle pas trop académique, buveur et anticléricale, truffé de rhumatismes, seuls la bière et le whiskey irlandais semblent atténuer ses douleurs. Les deux enfants grandissent dans cette famille hélas endeuillée par la mort de la tante. Comme elle aussi souffrait depuis des années et ne quittait guère sa chambre, elle est vite oubliée. Surtout qu'un vent de libéralisme souffle sur la maison.

Lire la suite ici : http://eireann561.canalblog.com/
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L'Archiviste de Dublin

Ceux qui ont déjà lu le Troisième policier du père O'Brien se retrouveront en pays de connaissance dans l'œuvre qui nous intéresse ici, l'Archiviste de Dublin. De Selby, sorte de professeur Nimbus, qui se définit comme un physicien théologien, et que les lecteurs dont nous parlons n'ont pu oublier, frappés qu'ils furent notamment, dans le roman susnommé, par ses tentatives réitérées de rendre soluble l'eau, dévoile ici une facette plus inquiétante de sa personnalité. Ayant, par des manipulations de haute science, réussi à suspendre le cours normal du temps et à le remonter, il a pu s'entretenir avec des personnages historiques et notamment Saint-Augustin. Ces disputes philosophiques et son esprit malade l'ont porté à la conclusion qu'il fallait en finir avec les êtres habitant la planète terraquée, et ce, par le biais d'une modification, fort simple au demeurant, de la composition de son atmosphère. C'est sans compter sur deux étudiants qui on fait sa connaissance suite à l'assistance qu'ils lui ont porté lors de son incursion sur les rochers exfoliants de la côte de cette partie de l'Irlande. Le plus entreprenant et le moins imbibé des deux jeunes gens décide de contrecarrer les projets apocalyptiques de De Selby en avertissant un policier de l'endroit, ce dernier s'avérant, à l'usage, d'une aide toute relative. Il appert que le brave homme est obsédé, comme ses collègues dans le Troisième policier, par les vélos et par les mutations qui frappent les cyclistes trop assidus, phénomènes qui obéissent à la loi des échanges "mollyculaires", les frottements occasionnés par la pratique sportive entraînant une transformation progressive des cyclistes en vélocipèdes et réciproquement. Intermède bienvenu, notre étudiant débusque James Joyce, l'archiviste de Dublin dont il est question, alors que tout le monde le croyait mort, et qui officie comme barman dans une ville côtière. Le pauvre homme, le cerveau légèrement en capilotade, revendique bien la paternité de Dubliners, mais récuse toute responsabilité dans la commission des tissus d'obscénités que sont Ulysse et Finnegan's Wake...



Le décousu de la critique est le reflet modeste de la dimension foutraque du présent volume. On est toujours dans le voisinage de l'absurde avec Flann O'Brien. Moins radical que Swin-two-Birds (le préféré de votre serviteur) et le Troisième policier, cette dernière œuvre romanesque de l'auteur irlandais vaut surtout par les récurrences de motifs narratifs, rappels des œuvres antérieures, qui ravira les inconditionnels de ce romancier qui, décidément, gagne à être connu.
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Une vie de chien

Paru dans le volume Romans et chroniques dublinoises, aux éditions Les Belles Lettres, sous le titre la Chienlit, une exégèse de la crasse.



Le narrateur de cette sympathique histoire a été recueilli, avec son grand frère, à la mort de ses parents, par un demi-oncle. Ce dernier quitte rarement son fauteuil d'osier fatigué où il reçoit ses visiteurs, une cruche de whisky à portée de main, au sein de laquelle il puise réconfort et inspiration, les entretenant de ses dispositions pour le bon fonctionnement d'un comité dont il est difficile de savoir la raison d'être. Soucieux que ses pupilles ne filent un mauvais coton, il les envoie dans deux établissement scolaire religieux séparés, fidèle en cela à l'adage diviser pour mieux régner. En vain. L'aîné de la fratrie se distingue par son industrie dans la carrière du lucre à moindre effort, entretenant régulièrement son frère des projets plus farfelus les uns que les autres et de la réussite de ces derniers.



La Chienlit est un récit très sympathique, humoristique avec des dialogues fort réussis. C'est une œuvre beaucoup plus réaliste, avec son atmosphère dublinoise, que les deux opus les plus connus de l'auteur irlandais, qui se caractérisent par le grotesque et un goût prononcé pour l'absurde. Ce qui déconcerte le plus finalement, c'est le titre, car point d'exégèse de la crasse ici, à moins que cela soit un clin d'œil à l'esprit décalé du romancier. En somme, un roman d'une facture plus classique, le plaisir de la lecture restant cependant intact, d'autant qu'il est d'un abord plus aisé.
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Le Troisième policier

Le narrateur de cette rocambolesque histoire a, sous l'impulsion du travailleur agricole qui œuvre dans sa ferme auberge, dessoudé un vieux grigou à coups de pelle, ce dernier n'ayant donné que le liminaire coup de pompe à vélo sur la nuque aux fins de dérober la cassette dont il était porteur. Celle-ci ayant disparu dans des circonstances qui relève du surnaturel, le narrateur n'a de plus brillantes idées que de s'enquérir de sa perte auprès des représentants de la loi, sous un prétexte fallacieux. Qu'est-il donc allé faire dans cette galère ? Le voilà aux prises avec des policiers qui ont un petit vélo dans la tête, obsédés en vérité qu'ils sont par les bicyclettes, n'ayant à traiter de plus grand crime que le vol des véhicules susdits et des accessoires y afférents. À leur décharge, il est vrai que, grand bi ou draisienne, ces montures et ceux qui les enfourchent sont la grande affaire de la région, eu égard aux sacro-saintes lois des échanges atomiques. En vérité de bien étranges choses se déroulent dans cette contrée d'Irlande...



Si on ajoute à ce modeste script, les débuts de chaque chapitre, extraits biographiques d'un certain savant qui a tenté de diluer l'eau et dont les travaux inépuisables tendaient, entre autres, à prouver par A plus B que bien loin d'être ellipsoïde la terre a en fait la forme d'une saucisse, force est de constater que le Troisième policier est un roman qui vous plonge en Absurdie. C'est drôle, assez inventif mais pas exempt de longueurs cependant. Kafka qui aurait avalé un clown avec sa Guinness.

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Swim-Two-Birds / Kermesse irlandaise

Flann O'Brien décline son singulier récit un peu sur le modèle des matriochkas. Mettons que c'est une histoire à tiroir.



Le narrateur est un étudiant point trop assidu, et qui, hébergé par un oncle sourcilleux qui s'inquiète à bon droit pour ses études, préfère le refuge de sa chambre. Il y écrit un récit baroque qui narre les déboires d'un écrivain qui répugne depuis plus de 20 ans à quitter son lit et dont les créatures du roman qu'il compose actuellement, mélange abscons et anachronique de héros de la mythologie celtique, de personnages folkloriques et d'authentiques cowboy de Dublin (!) tendent a échappé à sa vigilance d'Argus. Outrés par le sort qui leur est réservé, ces derniers le drogue et vaquent à leurs occupations. Pire, sous la plume d'un de ces acolytes, venu au monde à l'âge adulte, habillé de pied en cap, et doté d'un petit talent littéraire, preuve formelle s'il en était besoin qu'il est le fils des œuvres de l'écrivain avec une de ses héroïnes, la fine équipe lui garde un chien de sa chienne. Poussé par les encouragements et les incitations rancunières de ses compagnons romanesques il plonge l'écrivain dans l'œuvre où ses personnages vont lui faire subir les pires avanies ...



Swim-Two-Birds est une folle échappée dans le mode burlesque. L'esprit résolument comique et irrévérencieux des codes de la composition romanesque, bien digne des auteurs de la verte Érin, est remarquable d'inventivité pour un livre paru en 1939. Cette incursion très plaisante dans cet univers romanesque créé l'appel d'air idéal pour la suite de la lecture des œuvres romanesques complètes de Flann O'Brien.









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Swim-Two-Birds / Kermesse irlandaise

Un formidable objet littéraire non identifié.

Le narrateur est un étudiant dublinois qui passe sa vie au lit ; c'est là qu'il paresse, rêve et reçoit des visites qui lui font la conversation. "Sous les couvertures, je me fourrageais nonchalamment le nombril avec un crayon." Parfois il en sort pour aller à l'université, mais plus souvent pour boire des bières au pub. L'oncle chez qui il vit le presse de travailler à ses études, ne le voyant jamais ouvrir un livre.

Un livre ! Voilà ce qui occupe l'esprit de notre étudiant : ou plutôt plusieurs livres, dont les extraits nous sont livrés en vrac, avec de multiples personnages interchangeables et improbables. Un auteur de romans -qui passe sa vie au lit- est drogué par ses personnages qui, pendant son inconscience, sont libres de poursuivre librement leur vie. Des cow-boys, un farfadet, une fée invisible joueuse de poker côtoient de solides Dublinois amateurs de bière brune, de violon et de légendes.

Ces personnages seront en quête d'auteur... pour le tabasser et le juger dans un final assez épique.

La traduction de 1964 de Henri Morrisset est impeccable (si vous êtes assez âgé pour comprendre des mots comme "saint-frusquin").

LC thématique de novembre 2021 : ''Faites de la place pour Noël”
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Swim-Two-Birds / Kermesse irlandaise

Complètement délirant. Quand une bonne fée essaye de convaincre un farfadet que sa femme est un kangourou, il y a de quoi halluciner… J’en passe et des meilleures, mais parfois c’est un peu difficile à suivre. Incroyable.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Swim-Two-Birds / Kermesse irlandaise

Présentation de l'objet : Premier roman de Brian O'Nolan, connu sous le nom de plume de Myles na Gopaleen, Brother Barnabas ou George Knowall, c'est sous celui de Flann O'Brien que O'Nolan publiera la plupart de son œuvre romanesque, débutée avec Swim-Two-Birds en 1939.

Induction : C'est dire l'amour que l'auteur porte à l'onomastique, aux emprunts, au mensonge, et au vol à la tire.



"Les personnages doivent être interchangeables, à l'intérieur d'une même œuvre et d'un livre à l'autre. La somme des œuvres existantes sera considérée comme une réserve de types possibles d'où les auteurs avisés pourront à leur gré extraire leurs personnages, n'ayant à en créer de nouveaux que lorsqu'ils ne trouvent pas la marionnette désirée." (Narrateur, Swim-Two-Birds)



Nature de tout ce qui précède : une forme d'introduction.



Tentative d'explication de la trame narrative : J'écris une critique d'un roman qui met en scène un narrateur qui passe la plupart de sa vie alité et qui écrit un livre sur un écrivain qui reste dans son lit et met en scène des personnages qui naissent à 25 ans (par la plume de l'auteur), qui tiennent de la légende et qui pleurent du cresson (type Suibhne/Sweeny), qui sont mal et bien car pairs et impairs (le lutin MacPhellimey), qui engendrent d'autres écrivains (qui tuent les précédents par l'acte de procès via l'écriture), qui parlent fort, boivent, jouent aux cartes et se racontent des légendes idiotes, qui parlent de l'augmentation des prix depuis la guerre (même la Fée, oui). L'énumération n'en finit pas.



Nom de la figure de style utilisée : anaphore.



Nature du texte pris dans son ensemble : Assemblage, Künstlerroman (roman d'artiste).

O'Brien (on va rester sur ce nom) est un voleur. Malin comme un Puck. Il pioche partout et construit ce qu'il considère être le roman moderne, qui doit être capable d'intégrer tout ce qui est pertinent ou drôle. Il doit, ce roman moderne, tout comme l’œuvre dramatique, être pourvu des accidents externes de l'illusion qui lui faisaient défaut et le rendait inférieur (selon les dires du narrateur de Swim-Two-Birds.



Les exemples sont donnés assez tôt. Le narrateur est en dérangement permanent. Son oncle qui l'apostrophe pour participer à des débats ridicules concernant un buffet et qui l'accuse de ne rien faire (ce que, tel Bartleby, le narrateur ne nie pas. Il écrit, mais il ne refuse pas d'en parler. Il préfère ne pas en parler), son Bookmaker qui le branche sur les futurs gagnants de courses de chevaux, les livres de sciences naturelles et humaines qu'il lit en permanence (comme le narrateur du Troisième Policier lira De Selby qui envisage la Terre comme saucissoïdale - qui a la forme d'une saucisse).

Mais surtout, il est dérangé par son propre roman.

Nature du roman écrit par le narrateur : Imitateur, évident.

On invoque Swift, Ossian, Joyce, Eliot, le fameux Sweeney, condamné à souffrir et à manger du cresson pour avoir osé détruire la cloche d'un mauvais lutin lors d'une bataille.

Entre temps, les personnages discutent de tout et de rien. De l'augmentation des prix suite à la guerre (les plus révoltés sont le Lutin et la Fée), de la nature-même de la poésie (les Hommes), du son du violon, de la voix, d'un bébé de 25 ans qui va naître dans la chambre d'à côté, etc.

Les personnages ont une vie en-dehors du narrateur inventé par le narrateur (qu'ils droguent pour lui échapper).



Appréciation et importance de Swim-Two-Birds, oratio recta :

Quasiment aucun lieu n'est décrit, sauf s'il représente une forme d'irlandéité : forêt, brume, pub... les classiques. Les personnages sont - et le narrateur narré fait preuve d'une mauvaise foi évidente en les distinguant sous forme de liste - interchangeables.



Appréciation et importance de Swim-Two-Birds, oratio obliqua :

Tout n'est que jeu de digressions vers la forme la plus pure souhaitée par le narrateur, (qui n'est pas l'auteur, pas O'Nolan, donc) qui est un assemblage de toutes les possibilités littéraires à accomplir pour évoquer un monde qui ne ressemble que bien trop peu au monde pour être raconté autrement qu'en digressant. Swim-Two-Birds fait par ailleurs office de mètre-étalon dans la littérature dite Postmoderne (ce mot est une torture, mais il a eu des signifiés). Il influencera Beckett et tous les auteurs du moment Postmoderne. Et bien d'autres auteurs. Il sera révéré par Borges ou Joyce, qui le lira à la loupe pour cause de cécité galopante.



Conclusion sous forme de citation du roman susmentionné :



"Un roman satisfaisant doit être une supercherie patente, si bien que le lecteur peut régler à sa convenance le degré de sa crédulité. Il n'est pas démocratique de contraindre les personnages à être bons ou mauvais, pauvres ou riches. Chacun d'eux doit pouvoir prétendre à une vie privée, à la liberté, à un mode de vie décent : ainsi pourvus, les personnages pourront manifester leur dignité et leur contentement, et fournir un meilleur service."



Conclusion plus conventionnelle : Lisez-le, vite. Relisez-le. Moins vite. En fin de compte, peut-être que tout est à propos d'une bicyclette, et peut-être la mayonnaise est-elle un instrument.

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Swim-Two-Birds / Kermesse irlandaise

Un exercice de style dans l'absurde parfaitement réussi, si on peut voir le talent dans ce roman, on est vite lassé et noyé par le surplus de loufoquerie. J'aurais pu trouver cela impertinent, mais trop c'est trop... Je n'ai pas vu le comique non plus.
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Swim-Two-Birds / Kermesse irlandaise

Un livre de digressions (avec une trame)
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L'Archiviste de Dublin

Lu il y a des années. Sans doute le roman irlandais le plus loufoque que j'ai lu. Trop pour moi. Au début c'est amusant, mais sur la durée c'est usant.
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L'Archiviste de Dublin

Livre loufoque, excellent. Un homme parle sous la mer avec le fantôme de saint Thomas d’Aquin ; un policier a découvert que quand on fait trop de vélo on se transforme en bicyclette, alors il les vole pour protéger le peuple ; James Joyce n’est pas mort, il est devenu barman et écrit des brochures pour la propagation de la foi catholique…
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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