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Critiques de François Truffaut (65)
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Les aventures d'Antoine Doinel





Qui est Antoine Doinel ?



Les aventures d'Antoine Doinel, ce sont d'abord 4 films et 1 sketch de François Truffaut :



__ Les Quatre Cents coups

__ Baisers volés

__ Domicile conjugal

__ L'Amour en fuite

__ et le sketch : l'Amour à vingt ans.



Dans son introduction, François Truffaut nous explique comment a été "conçu" Antoine Doinel, nous parle de sa rencontre (célèbre) avec Jean-Pierre Léaud et insiste surtout sur le fait que malgré son profond attachement à ce personnage, ce cycle de 5 films n'était absolument pas prémédité et est arrivé plutôt par hasard.



Il nous présente, ensuite, un par un, les scénarios de ces films. il accompagne chacun d'eux soit d'une esquisse du scénario original, soit de notes ou de courriers échangés avec ses scénaristes de l'époque.





Cela permet de découvrir les différentes versions envisagées, les scènes finalement abandonnées, profondément modifiées ou réécrites totalement. Les ébauches ou notes de travail nous montrent les hésitations, les doutes parfois les errements de Truffaut et de ses scénaristes lors de l'écriture d'un film.



Ce livre se conclut par une interview du cinéaste à l'occasion de la sortie du dernier film du cycle Doinel dans laquelle il explique la chance, très rare, pour un réalisateur de pouvoir, dans un même long métrage, grâce à des flashbacks, retrouver un acteur à des âges différents. Il insiste aussi pour redire que Jean-Pierre Léaud n'est pas "que" Antoine Doinel et qu'il est surtout et aussi un acteur ayant tourné avec les plus grands de l'époque.





Un ouvrage qui, vous l'aurez compris, s'adresse à des passionnés de François Truffaut et qui, tout en nous détaillant la genèse du personnage d'Antoine Doinel, nous donne envie de revoir ces films.



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Hitchcock, édition définitive

Ce livre est un classique absolu de la littérature du cinéma. Il réunit deux amoureux du septième art, tous deux passionnés, Truffaut et Hitchcock, le premier étant un inconditionnel du second, qui proposa à celui-ci des entretiens où tous deux analyseraient l’œuvre du maître du suspense. On doit se souvenir qu’à l’époque où débutèrent ces entretiens, fin des années 60, Hitchcock était méprisé des critiques, et son œuvre n’avait pas la reconnaissance qu’elle possède aujourd’hui.

Tout le monde connait au moins un film d’Hitchcock de nos jours, que ce soit « Psychose », « Les oiseaux », « Fenêtre sur cour », « Vertigo », « La mort aux trousses », et le mérite de ce livre, très détaillé et fouillé, est de présenter la genèse de chaque film d’Hitch, mettre en lumière une caractéristique technique d’une scène particulière (la scène de la douche par exemple de « Psychose »), et aussi des tas d’anecdotes piquantes sur les acteurs, le tournage, les difficultés de production, etc…

Nous apprenons beaucoup mais en toute simplicité, accessibilité. Ce n’est pas un livre réservé à des puristes, mais bien à l’amateur de base du cinéma, tel que l’a été Truffaut enfant et adolescent, et c’est bien l’autodidacte en lui qui s’adresse au Maitre admiré.

Le découpage du livre se fait par ordre chronologique. Ainsi, à travers l’œuvre d’Hitchcock, nous apprenons aussi l’évolution du cinéma, du muet, noir et blanc, au parlant, l’apparition de la couleur, l’évolution de la technique, l’élaboration du scénario, le montage, les trucages, etc…, de sa période britannique à la période hollywoodienne, jusqu’à la fin de sa vie. Tout ceci est passionnant, de bout en bout, d’une part à cause de l’intelligence aiguë des deux protagonistes, mais aussi de la passion qui irrigue la totalité de l’ouvrage du début à la fin.

Arrivés à la fin du livre, vous n’aurez qu’une envie : revoir tel ou tel film, ayant en tête les anecdotes le concernant. Vous y prendrez un plaisir encore plus subtil et vous demanderez, par exemple en voyant les erreurs dans certains plans qui pour certaines sont criantes, mais comment n’ai-je pas pu les voir ?

Hitchcock/Truffaut est un régal pour le lecteur : on y apprend en souriant toute une culture du cinéma à travers un choix de photos remarquable, un dialogue de très haut niveau émaillé d’humour, humour français de Truffaut et humour britannique de Hitchcock, qui ont tous deux l’élégance de faire semblant qu’ils n’ont fait que s’amuser en faisant des films alors que l’on sait pertinemment que pour tous deux le cinéma fut leur principale raison de vivre.


Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Aline Desjardins s'entretient avec François T..

Truffaut intime



Est-ce parce qu'il va avoir 40 ans, que son dernier film " Les Deux Anglaises et le Continent" est un échec ou tout simplement parce que la journaliste est particulièrement à l'écoute et pose les bonnes questions, toujours est-il que François Truffaut, de son propre aveu, s'est confié comme rarement lors de cette émission de 1971 sur Radio Canada.



Dans ces entretiens avec Aline Desjardins, le réalisateur revient évidemment sur ses blessures d'enfance et fait le parallèle avec cet état de manque que l'on retrouve dans ses premiers films que ce soit "Les Quatres Cents Coups" ou " L'Enfant Sauvage". Truffaut est aussi bouleversant quand la journaliste lui dit que Orson Welles parle du bonheur d'être réalisateur car, grâce à ce métier, l'on continue à jouer comme lorsque l'on était enfant et Truffaut de répondre qu'il n'a jamais joué enfant car il n'en avait pas le droit...



Rassurez-vous ce livre n'est pas triste, il parle beaucoup de cinéma, des cinéastes que Truffaut admire, ses maîtres mais aussi de littérature, sujet très cher au réalisateur qui se rêvait écrivain.



Un petit entretien qui se voulait peut-être pour le metteur en scène, un bilan à l'aube de ses 40 ans et qui nous en apprend encore un peu plus sur la part de lui-même mise dans ses films.



Avis aux passionnés...
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Hitchcock, édition définitive

Hitchcock-Truffaut ou quand deux cinéastes de talent se rencontrent, nous assistons à une formidable leçon de cinéma.

De l’évolution du muet aux balbutiements du parlant jusqu’aux productions hollywoodiennes d’Hitchcock, ce livre se lit comme un roman.

Truffé d’anecdotes, de réflexions sur la mise en scène, de trouvailles et de débrouilles pour susciter l’émotion du spectateur, cela donne immédiatement l’envie de revoir ses films sous un autre angle.

«Le suspense est d’abord la dramatisation du matériel narratif ou encore la présentation la plus intense possible des situations dramatique.

Un exemple. Un personnage part de chez lui, monte dans un taxi et file vers la gare pour prendre le train. C’est une scène normale à l’intérieur d’un film moyen.

Maintenant, si, avant de monter dans le taxi, cet homme regarde sa montre et dit : «mon Dieu, c’est épouvantable, je n’attraperai jamais ce train.», son trajet devient une pure scène de suspense car chaque feu rouge, chaque croisement, chaque agent de la circulation, chaque panneau indicateur, chaque coup de frein, chaque manipulation du levier de changement de vitesse vont intensifier la valeur émotionnelle de la scène.»



Richement illustré de photos de tournages, de plans de films, de story-bord, nous suivons le parcours d’Hitch tout au long de son aventure cinématographique où le doute, les déconvenues financières et les succès se succèdent ; et la bonne idée est d’avoir inséré le synopsis de chaque film pour se le remettre en mémoire et mieux comprendre de quoi parlent ces deux passionnés de cinéma.

Un livre indispensable pour les amoureux de cinéma.



Je tiens à remercier Petitebijou qui, par son excellent commentaire, m’a fourni une géniale idée de cadeau pour l'offrir à l’un de mes proches… mais pas avant de l’avoir lu et de refaire discrètement le paquet ;-)
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Chroniques d'Arts-Spectacles

Truffaut a toujours été critique avec les films des autres, et il faut savoir en fait qu'il a été critique avant d'être cinéaste ce que ce livre qui recoupe l les plus de 400 chroniques qu'il a publiées entre 1954 et 1958 dans l'hebdomadaire Arts-Spectacles nous montre parfaitement.



Ce volume édité par Bernard Bastide réunit l’ensemble de ces chroniques pour la toute première fois et c'est forcément un somme pour tous les fans du cinéaste et pour ceux de la critique cinéphile, tant Truffaut a amené un ton et une liberté de ton assez inédite dans le paysage critique français.



De 1954 à 1958, François Truffaut prone dans ses écrits sur le cinéma une plume simple et claire, entre chronique, critique et journal de bord. On le voit ainsi sous les traits d'un critique aussi passionné qu'exigeant, très subjectif dans ses amours et ses détestations, sans concession aucune qui déteste aussi bien Claude Autant Lara qu'il adore Lang, Bresson ou Ophuls, sans oublier évidemment son cher Alfred Hitchcock. avec qui il correspondra peu de temps après



UNe bonne dose de mauvaise foi, quelques emportements qu'il regrettera pour partie quelques années après mais un vrai amour pour le cinéma et un sens de la formule qui manque un peu de nos jours à la critique cinématographique..
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Hitchcock, édition définitive

Grâce à ce livre j’ai appris ce que c’est un MacGuffin. C’est un prétexte qui fait avancer le scénario. C’est très important, car c’est typique pour Hitchcock. On le découvre en page 112 lorsqu’il est question de Trente-Neuf Marches et il revient pour North by Northwest.

Voici une définition du MacGuffin tirée du blog hitchcock.alienor.fr : « Dans les films d'Hitchcock, le MacGuffin est souvent un élément de l'histoire qui sert à l'initialiser voire à la justifier mais qui s'avère en fait sans grande importance au cours du déroulement du film. »



J’ai appris des choses sur les contraintes que se fabriquait Hitchcock afin de découpler sa propre créativité. Par exemple dans Lifeboat tout est filmé dans une embarcation ; ou dans Rope (La Corde) il s’agissait de filmer uniquement 11 plans (un minimum de montage).Un plan correspondait à une bobine. Cette démarche me fait penser aux contraintes oulipiennes.



Les photos sont un vrai régal : ces somptueuses images en noir et blanc raviront les cinéphiles. La quatrième de couverture : une belle photo, Hitchcock de profil, on dirait un chef d’orchestre, ses mains virevoltent comme des oiseaux ; cela trahit son enthousiasme, il est un train d’expliquer une scène. D’ailleurs tout le livre respire l’enthousiasme, la créativité, la passion.



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Hitchcock, édition définitive

Reparlons cinéma après cette parenthèse suite aux terribles évenements de vendredi soir, et pas n'importe quel cinéma, puisque c'est carrément deux génies de la mise en scène avec Hitchcock et Truffaut.



En 1962, il faut savoir qu'Hitchcock et Truffaut se sont enfermés pendant une semaine à Hollywood pour mettre à jour les secrets de la mise en scène au cinéma.



A partir des enregistrements originaux de cette rencontre qui servirent à élaborer le livre mythique "Le Cinéma selon Hitchcock", un film réalisé par Kent Jones en 2015 qui passe sur Arte ce soir, et qui sort en DVD dès demain, met en image la plus grande leçon de cinéma de tous les temps.



En nous plongeant dans l’univers de l’auteur de "Psychose", "Les Oiseaux" et "Sueurs froides" et de cette incroyable rencontre d’un cinéphile français avec un cinéaste anglais installé à Hollywood au coeur du système de production des Studios, cette discussion passionnée et passionnante voit se confronter deux nceptions différentes, voire opposées du cinéma, à la fois comme art et comme industrie.



Et pourtant Truffaut n'aura de cesse d'être obnubilé par les films d’Hitchcock aussi bien sur la thématique que sur la forme et il ne cessera d’élucider à travers toute l'œuvre d'Alfred H les mécanismes de ce «langage d’émotion » qui est le ressort de son style inimitable.
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Hitchcock, Truffaut

Les amateurs le connaissent par cœur, il trône à portée de main sur la bibliothèque, la jacket est toute écornée malgré le soin pris à la lecture. C’est le livre que tout cinéphile digne de ce nom se doit d’emmener sur une ile déserte, (pour certain il y a aussi le Kubrick de Ciment et les Critiques de Pauline Kael mais n’ergotons pas.) Souvent imité, jamais égalé ce livre mythique a été le livre de chevet de nombre de cinéaste actuels.
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Le plaisir des yeux

Sans aucun doute, ce recueil de textes prouve que François Truffaut possède de grandes qualités littéraires. Parce que tout d'abord, il connait son sujet, et il sait en parler avec passion; il a vu tous les films, connait à fond l'histoire du cinéma, et quand il évoque tel ou tel acteur, cinéaste, chef opérateur, ce n'est jamais pour nous amuser d'une simple anecdote de tournage. Il choisit de nous montrer ce qui est significatif, original, magistral ou inattendu chez eux. Il nous épargne les clichés, les poncifs ressassés sur Renoir ou Chaplin, et nous fait partager sa vision du travail de ceux qui sont les artisans des grands films.

C'est un plaisir de lire ces textes courts, riches, bien écrits, souvent drôles et pleins de vivacité, une sorte de dictionnaire amoureux dans le désordre, un peu sentimental parfois, jamais nostalgique.

Voir Truffaut, c'est beau. Lire Truffaut, c'est stylé.
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Truffaut par Truffaut

Quand on aime vraiment Truffaut , on ne peut passer à coté de ce magnifique ouvrage . L'on retrouvre ici ces propres réactions face a ces films , ce qu'il aurait voulu exactement pour eux , ce qui lui convient dans ceux çi . Ce livre contient également une réflexion profonde sur la condition de cinéaste , sur ce qu'il en pensait concrétement . C'est un ouvrage d'une profondeur rare sur un artiste incroyable , qui n'eu de cesse tout au long de son parcours , de repousser ces limites . Un ouvrage comme celui ci quand on aime réellement le cinéma , c'est dupain béni .
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Truffaut par Truffaut

Dominique Rabourdin avait pour projet initial d'élaborer ce "Truffaut par Truffaut" sur le modèle du "Hitchcock-Truffaut", le livre référence de tout cinéphile. Truffaut a donné son accord, des entretiens pour étayer le projet furent prévus, mais hélas la maladie du cinéaste a anéanti l'aboutissement de l'entreprise. Soucieux malgré tout de conserver l'esprit de l'œuvre pour laquelle Truffaut s'était enthousiasmé, Dominique Rabourdin a choisi de faire un livre "composé de textes et de propos de François Truffaut, et illustré de photos de lui, de ses films, et de documents s'y apportant". Ainsi, le journaliste s'est effacé derrière le documentaliste, mais le travail effectué est tout à fait remarquable dans sa composition et constitue un superbe hommage à un cinéaste qui reste un des symboles de la nouvelle vague et nous lègue une certaine idée de l'esprit français. De fait, par les extraits d'interviews illustrant les films du cinéaste, Rabourdin trace un portrait sensible et discret de celui-ci, à son image. Aucun sensationnalisme, la vie privée étant davantage suggérée qu'exhibée, l'accent étant plutôt mis sur les années d'enfance si mornes pour ce mal-aimé qui ne devait pas faire de bruit afin de ne déranger personne et s'est très tôt plongé dans les livres, peut-être sa plus grande passion au final. Même si l'on ne connait pas la totalité de l'œuvre de Truffaut, on suivra avec plaisir cet itinéraire passionné d'une œuvre épousant sa vie, de "Une visite" en 1954 à "Vivement dimanche" en 1983. Les actrices ont la part belle de l'iconographie, elles dont il fut perpétuellement amoureux, sans oublier le double Jean-Pierre Léaud/Antoine Doinel dont on ne peut le dissocier.

C'est un livre à déguster lentement, dans l'ordre ou le désordre, témoin d'une œuvre sans doute inégale, mais nous avons tous un chouchou dans la filmographie de Truffaut. Pour moi "La femme d'à côté", non, "La sirène du Mississipi", à moins que ce ne soit "Les 400 coups", avec ce long travelling final sur le jeune Antoine courant vers la mer, la liberté, l'indépendance...
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Les films de ma vie

Toute une époque

Truffaut, ses passions, ses référence esthétiques. Des critiques passionnantes et limpides qui m'ont beaucoup intéressé, car on peut y mesurer son talent incroyable de critique, sa force de persuasion, et aussi l'influence considérable qu'il a eu (et bien sûr la Nouvelle vague dans son ensemble encore davantage) dans l'histoire de la critique française qui a souvent épousé dans son ensemble les jugements de ce cinéphile pas comme les autres.

Très intéressant, une période brillante de notre histoire culturelle.
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Hitchcock, édition définitive

Hitchcock - Truffaut est le compte-rendu de l'interview fleuve que François Truffaut a réalisé avec Alfred Hitchcock en 1962. Dès lors, et jusqu'à la mort d'Hitchcock, les deux hommes entretiendront une correspondance qui viendra nourrir cet ouvrage.

Après le décès d'Hitchcock, François Truffaut complète son livre et en offre la version définitive en 1985.



Tout le monde a vu au moins un film d'Hitchcock, PSYCHOSE, LES OISEAUX, LA MORT AUX TROUSSES ou SUEURS FROIDES pour ne citer que ses films les plus connus du grand public. Aujourd'hui Hitchcock est considéré comme le Maître du suspense et un véritable orfèvre. Mais au moment de la sortie du livre, il était jugé comme un petit réalisateur de films de divertissement. Après la sortie du Hitchbook, le regard sur son travail va changer car, si un jeune cinéaste de la Nouvelle Vague (sous-entendu, un intello) lui trouve du génie, c'est qu'il doit en avoir.



Le Hitchbook, c'est la rencontre de deux cinéastes de talent qui nous offrent une formidable leçon de cinéma. C'est un jeune passionné qui a la possibilité de poser à un artiste qu'il admire toutes les questions qui lui brûlent les lèvres. Le résultat est un livre passionnant, riche, drôle, instructif... en bref, c'est une pépite pour les amoureux du cinéma d'Hitchcock et du cinéma en général.



La très bonne idée de Truffaut est d'avoir interrogé Hitchcock sur ses films dans l'ordre chronologique des tournages. Ainsi, on suit l'évolution du travail d'Hitch, de sa période britannique à la période américaine jusqu'à son décès. Mais on suit également l'évolution du cinéma : le muet et le passage au parlant, l'arrivée de la couleur et de la 3D, les progrès techniques, les trucages... Hitchcock se livre sans se faire prier sur sa technique, la manière dont il s'empare d'une histoire, sa méthode avec les acteurs et surtout sur la façon dont il crée le suspense.



C'est captivant de bout en bout tant les deux hommes sont brillants et tant on sent leur passion pour le cinéma forte et intacte malgré les aléas d'une profession soumise aux goûts du public et aux modes.



Et puis ce qui est formidable, c'est qu'Hitchcock ne manie pas la langue de bois. Non seulement il s'autocritique en permanence (il est même souvent sévère avec lui-même, j'ai parfois écarquillé les yeux devant la rudesse de ses propos sur certains films comme I CONFESS ou THE WRONG MAN) mais il ne se gêne pas pour critiquer ses collaborateurs et principalement ses actrices et acteurs. Il n'est jamais méchant ou dur, seulement il avoue que le choix de tel ou tel protagoniste lui a été imposé par le studio et que si cela n'avait tenu qu'à lui, il n'aurait jamais embauché ces gens. Ils ont dû être content de l'apprendre !

Même s'il ne s'étend pas sur le sujet, on le sent amer d'avoir perdu Vera Miles, Grace Kelly et Ingrid Bergman et, malgré la réussite du film, il ne peut vraiment pas encaisser la pauvre Kim Novak !



Le livre est rempli d'anecdotes plus passionnantes les unes que les autres et la seule envie que l'on a est de revoir les films du Maître. Je ne me suis d'ailleurs pas privée et j'ai hâte de découvrir les quelques films qui manquent encore à ma collection.



Le Hitchcock - Truffaut est un vrai délice tant on apprend de choses de façons ludiques car, comme je l'ai déjà dit, les deux hommes font preuve de beaucoup d'humour. Et les propos ne sont jamais ennuyeux car ce livre s'adresse aux amateurs et non aux gens de l'art.



Si vous avez l'occasion de lire le Hitchbook, ne boudez pas votre plaisir. Je vous le recommande plus que chaudement !
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Chroniques d'Arts-Spectacles

Avant le cinéaste, il y eut le critique : féroce, intransigeant, passionné et, souvent, de mauvaise foi. Entre 1954 et 1958, François Truffaut a écrit quelque 400 chroniques dans l'hebdomadaire Arts-Spectacles dont à peu près la moitié figure dans le livre que Gallimard lui consacre. C'est l'occasion de constater que le futur réalisateur du Dernier métro a la dent très dure pour quelques uns des cinéastes français des années 50, parmi les plus célèbres et populaires de l'époque : Delannoy, Autant-Lara, Clément, Clouzot, entre autres. Les attaques sont violentes et frontales suggérant que ces derniers sont au mieux de simples illustrateurs, au pire de véritables tâcherons. Truffaut reconnaîtra plus tard qu'il lui arrivait de pousser le bouchon un peu loin et regrettera notamment d'avoir taxé le grand John Ford de cinéaste de "seconde zone." Il manque également de discernement concernant Satyajit Ray ou Akira Kurosawa, mais passons. Par ailleurs, les autres professions du cinéma ne sont pas davantage épargnés, à commencer par ses propres congénères de la critique, tandis que les institutions, tel le Festival de Cannes, se font brocarder avec une virulence qu'on a le droit de trouver un peu exagérée. De la même manière, quand Truffaut aime un cinéaste, ce n'est pas avec tiédeur. Il adore Renoir, Welles, Guitry, Rossellini, Cocteau et, bien entendu, tresse des louanges continues à son cher Alfred Hitchcock. Traité de "jeune voyou" par l'une de ses têtes de turc, Claude Autant-Lara, Truffaut était effectivement un garnement qui se souciait peu de ménager la chèvre et le chou, aimait la polémique et défendait avec hargne un cinéma d'auteurs. Dès la fin 1957, en entreprenant son court-métrage, Les mistons, il n'est plus vraiment un critique mais restera un grand cinéphile. Simplement, son jugement s'affinera et il n'aura plus de ces emportements de jeunesse qui constituent la matière première de ces Chroniques d'Arts-Spectacles.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Les films de ma vie

Il y a peu de légendes dans le milieu du cinema , Truffaut en fait partie .

Truffaut c'est un homme qui a touché à tout les métiers du 7 eme art , de la réalisation au scenario , en passant par les critiques .

Quand l'on aime le cinema , l'on ne peut que dévorer les critiques , mais pas n'importe quelles critiques .

Si l'on veut decouvrir la " bible" du cinema français , l'on ne peut échapper aux Cahiers du Cinema .

Truffaut a contribué à la création , à la mise en avant de cette revue culte .

Çes critiques sont celles d'un esthète du cinema , d'un homme qui vivait au quotidien sa passion pour le 7 eme art .

Truffaut c'est un homme qui n'a jamais eu de dérives vers le cinema " populaire " , c'est ce qui ressort ici , dans chacun de ces textes , où il se refuse à banaliser le Cinema , a le laisser sombrer entre les mains de ceux qui ne voient cet art que comme une distraction .

Truffaut ici , démontre que le travail de critique est fondamental pour le cinéphile , qui retourne comme moi en permanence vers les salles obscures .

Cette oeuvre est un immense témoignage sur l'amour du 7 eme art , qu'il ne faut surtout pas manquer .
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Les films de ma vie

Un recueil de critiques publiées entre 1955 et 1974 - pour les cinéphiles qui aiment les films du partimoine. On ne le lit pas d'une traite, mais on y revient avec plaisir. Fluide, clair et bien argumenté. A mon sens, les meilleurs textes sont ceux consacrés aux metteurs en scène américains.



Le credo de Truffaut en tant que critique p16

« Je ne sais pas [si j'ai été un bon critique], mais je suis certain que […] mon plaisir commençait souvent où s'arrêtait celui de mes confrères : aux changements de ton de Renoir, aux excès d'Orson Welles, aux négligences de Pagnol ou Guitry, aux anachronismes de Cocteau, à la nudité de Bresson ».



Au sujet de Johnny Guitar de N Ray, p 160 :

« Johnny Guitar est un faux western mais non un western intellectuel. C'est un western rêvé, féerique, délirant. [ ] On peut voir Joan Crawford en robe blanche, jouer du piano dans un saloon caverneux avec, à côté d'elle, des chandeliers et un revolver. [] Les cow-boys s'y évanouissent et meurent avec des grâces de danseuses. La couleur fruste et violente (par Trucolor) contribue au dépaysement, les teintes sont vives, quelquefois très belles mais toujours inattendues. le public des Champs-Elysées n'a pas tort d'accueillir Johnny Guitar par des ricanements. Dans cinq ans, il se pressera pour applaudir ce film au Cinéma d'Essai ». (texte datant de 1955)



Les chapitres :

1 le grand secret

Des noms comme Abel Gance, Lubitch, Charlie Chaplin, Howard Hawks, Hitchcock …

2 La génération du parlant, les Américains : Mankiewicz, Preminger, Ray …

3 La génération du parlant, les Français : Jacques Beker, Bresson, Cocteau, Ophuls …

4 Quelques outsiders : Bergman,Bunuel, Fellini, Rossellini …

5 Mes copains de la nouvelle vague

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Hitchcock, Truffaut

Je ne sais pas si ce livre est une référence mais il m'a passionné et je l'ai souvent lu et relu. Il est vrai qu'Hitch est un de mes metteurs en scène préférés contrairement à Truffaut que je n'ai jamais vraiment apprécié.

Mais ici, le cinéaste de "Jules et Jim" et de "La nuit américaine" fait preuve de beaucoup d'intelligence et d'une parfaite connaissance de l'oeuvre du maître du suspens. Aussi Hitchcock nous livre-t-il de façon chronologique toute sa science de la mise en scène.

Il est passionnant de le suivre dans ses adaptations, de voir comment il évolue au fil du temps vers moins d’esbroufe sur le plan formel.

Ce qui effectivement pourrait être une leçon pour nombre de cinéastes actuels qui ne pensent plus qu'à la forme et aux effets au détriment du fond.

La première édition de ces entretiens étaient plus pauvre en photos. Il est donc conseillé de se procurer les suivantes.
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La Nuit américaine, suivi du journal du tourn..

Truffaut est une voix unique dans le cinéma français qui manque beaucoup . Lire ou relire ces textes permet de ne pas oublier combien ce monsieur était également un scénariste de génie qui tirait le meilleur de ces textes pour faire aboutir un grand film . Immense auteur a qui l'n doit des chefs d'oeuvre honteusement oubliés aujourd'hui . Ce trés grand livre permet de les revisiter , au moins deux d'entre eux . Trés grand moment de lecture .
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Le cinéma selon Hitchcock

Ce livre d'entretiens est une somme. Une bible en soi.

Pas seulement concernant le travail de réalisateur d'Alfred Hitchcock mais sur l'art du cinéma.

Evidemment aujourd'hui entre les effets spéciaux et les mêmes plans durant deux heures nous sommes loin de la science de la réalisation de longs métrages telle que la déroule le maître.

pour l'anecdote on relèvera qu'il imaginait que, dans la mesure où le travail du réalisateur est de fournir des émotions au spectateur, dans un avenir plus ou moins proches on inventerait le moyen d'insuffler dans les salles de cinéma, non seulement des parfums en adéquation avec les images mais aussi, des "éléments" stimulants la peur, la joie, l'angoisse, etc...

A lire et à relire pour les amateurs de films bien faits.
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Hitchcock, édition définitive

Hitchcock face à Truffaut passant en revue toute l'oeuvre du maître du suspens, indispensable aux amoureux du cinéma.
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[...] " ma mère ne supportait pas le bruit, enfin je devrais dire, pour être plus précis, qu'elle ne me supportait pas. En tout cas, je devais me faire oublier et rester sur une chaise à lire, je n'avais pas le droit de jouer ni de faire du bruit, il fallait que je fasse oublier que j'existais." Dans "Les 400 coups", film largement autobiographique, Antoine Doinel allume une bougie et met le feu à un rideau en consacrant un autel à un auteur qu'il admire, qui est cet écrivain ?

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