Citations de Frédéric Perrot (154)
Souvent je le hais, d'une haine haineuse, et la seconde d'après je l'aime d'un amour amoureux. Qu'on me fond dans du métal, qu'on m'aplatisse, qu'on m'affuble d'une crête et qu'on me foute en haut du clocher d'une église, je serai la girouette idéale, je le jure, et le vent chaud de ce printemps misérable achèvera d'assécher ma rancœur.
Il lui aurait demandé de faire le tour du pâté de maisons à cloche-pied qu'elle l'aurait fait. La tristesse rend docile, plus encore que la violence ou la peur.
Quelle bénédiction que les petits détails pour échapper aux grands tourments de la vie.
Emile, à trente deux ans à peine, était un cœur d'artichaut déjà déplumé de toutes ses feuilles.
Les secrets n'existent que pour une seule et unique raison : être révélés un jour.
Cela ne fit pas rire Émile, qui se crispa à l'évocation de ces traces numériques de son drame subsistant sur internet. Google, c'est l'oubli de l'oubli.
La liberté de chacun est un bien appartenant à tous.
page 139.
On peut apprendre beaucoup de choses en serrant la main de quelqu'un, c'est un signal très fort de ce que nous sommes.
N'avoir aucune passion quand vous êtes adolescent est le plus grand des drames - après celui d'être le dernier puceau de la classe, car c'est toujours quelque chose qui se sait.
- Tu te souviens de ce que disait toujours papa ? "Il n'y a pas de meilleur rempart au malheur...
- ... que le bonheur en personne", termine sa mère dans un sanglot.
« —— Si notre histoire ne doit durer qu’une journée encore, vivons - la pleinement , tu veux ?
Vivons chaque seconde comme un mois , chaque minute comme un an , chaque heure comme une décennie . »
Après tout la vie c’est ça, vous naissez, vous grandissez, et puis un jour sans le vouloir vous commencez une phrase par « Quand j’étais jeune », ça vous échappe et vous comprenez alors que vous ne l’êtes plus tellement, puis vient le temps où vous dites ces mots déjà entendus de la bouche d’un parent, des décennies plus tôt, « Tu verras les années passent plus vite à partir d’un certain âge », à l’époque vous aviez levé les yeux au ciel, maintenant vous vous désolez que ce soit aussi criant de vérité, à cela succèdera le temps ou vous vous plaindrez d’avoir mal aux genoux, mal au dos, mal aux articulations de façon générale, jusqu’à ce qu’un beau jour, vous n’ayez plus mal du tout, nulle part, jamais. Henri ne déroge pas à la règle, il est passé par toutes ces étapes sans en rater aucune. Je m’accroche à ça, à cette universalité-là. Je me dis que la vie, c’est ça.
Il faut aimer le danger pour être en couple, il faut tordre le cou aux évidences, aux convictions, même les plus ancrées. Surtout les plus ancrées.
Tu sais pourquoi je porte un parfum de femme ? Parce que quand on s'est rencontrés, avec ta mère, on a décidé d'échanger nos parfums, pour toujours porter l'odeur de l'autre sur soi.
Les gens aiment la nouveauté mais pas le changement.
Allons tous nous faire foutre, tous autant que nous sommes, et que vivent les passionnés discrets, les humbles rêveurs, les marginaux véritables, que vivent les aventuriers silencieux, ceux qui en fixant l’horizon ne se demandent pas comment l’atteindre, mais fantasment ce qu’il y a après. Que vivent les ivrognes, les excessifs, les enragés de vivre, ceux qui pratiquent les pas de côté sans jamais les imposer aux autres.
Je peux à présent affirmer qu'être plus âgé ne change rien à l'affaire, je sais maintenant qu'un adulte n'est rien d'autre qu'un adolescent qui a vieilli.
Quand on a eu une enfance heureuse, le futur devient un ennemi qu'il faut affronter chaque jour.
On s'attend toujours à ce que celui qui vous soigne soit éternel, qu'il vous survive.
Si ce qu'il avait vécu eu un seul bénéfice, c'était d'avoir révélé de façon impromptue l'amour inconditionnel qui lui portaient ses proches.