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Citations de Frédéric Perrot (154)


Le plus délicat fut ce moment face à ma bibliothèque. Comment choisir parmi tous ces auteurs qui, chacun à leur manière, avaient ouvert des routes, construit des ponts, fait dériver mes rivières. J’ai saisi La gloire de mon père de Pagnol, 37°2 le matin de Djian, Bonjour Tristesse de Sagan. Mon enfance, mon adolescence et l’âge adulte, en trois bouquins. En regardant le reste des livres que j’abandonnais sur leurs étagères, je concevais les milliers de personnages, les paysages et les décors, cet empire infini qu’ils avaient bâti au-dedans.
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— C'est beau, mon garçon, ce truc que t'as dans le ventre, Je ne sais pas où tu l'as puisé mais cette fièvre vaut de l'or. Moi je n'ai pas eu la chance de le découvrir assez tôt, mais j'aurais aimé vivre comme toi. D'ailleurs c’est comme ça qu'on devrait mourir aussi. Si ça devait m'arriver un jour, je voudrais qu’on me célèbre comme tu le fais toi, en riant, en dansant, en criant, en baisant s'il le faut. Fais confiance à ce que tu as là, et uniquement là, a-t-elle conclu en pointant mon ventre de son doigt brindille, et ne te laisse jamais guider par autre chose que cette ferveur, c'est tellement beau... p. 90
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Voilà comment je me suis retrouvé à pousser des cris sur la cime d'un arbre, le parking d'un supermarché ou une piste de karting, un jour de compétition. Comme on accumule les timbres, je collectionnais les lieux. Mon arrivée dans les bureaux d’un immeuble d'entreprise, en pleine semaine, me confirma le bien-fondé de mon changement de cap. S'ils avaient eu le temps de lever les yeux dans leur inutile empressement, les employés de cette société de je ne sais quoi se seraient demandé ce que je foutais là, figé dans le couloir, à les observer, pieds nus, la quarantaine approchant. p. 66
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Je suis deux personnes en une seule, et tout ça se passe dans un corps qui ne bat que d’un cœur.
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A mes dépends, je suis en train de comprendre qu’il n’y a rien de plus compliqué que la simplicité.
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La pluie a cet avantage, loger en toute discrétion la tristesse des hommes.
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Si vous le laissez faire, le quotidien peut vous enlever tout ce que vous avez mis une jeunesse à construire.
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J’avais au ventre une incapacité aux autres et au monde, qui proliférait.
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La mort fait du moindre détail un rappel ostentatoire de ceux que vous aimiez.
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Je n’ai pas versé une larme, j’ai tenu bon. Pleurer, c’eût été me résoudre à leur départ, et cette idée ne me convenait pas.
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Je lui ai dit que je refusais de faire les choses par raison depuis quelque temps, qu'il me semblait trop dangereux de construire une vie sur un fondement si fragile. Je m'étais lancé dans la collection de lieux comme ça, pour rien, pour vivre. Changer un peu de papier peint. Voir le monde, enfin, avant qu'il disparaisse. Elle m'a scruté avec ses yeux perçants, deux billes brillantes au milieu d'un tas de plis frois-sés, et m'a opposé ce regard qui disait sans équivoque « On ne me la fait pas, à moi »
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J'ai découvert un jour qu'il ne supportait pas les caniches et lui assurai que je ne tolérerais pas ce racisme canin sous mon toit. Je trouvai les arguments pour créer le contact, allant jusqu'à sillonner les parcs à chiens pour le confronter à cette peur infondée. Il a fallu de longues journées pour qu'enfin Tartuffe finisse par s'ouvrir à une Édora, petite caniche aux boucles blanches, providentiellement peu farouche.
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Je me suis indigné, lui fallait-il du caviar ou des truffes? D'un simple regard, il posa une question qui me fit vaciller : Accepterais-tu de manger chaque jour la même chose, toi ? Midi et soir, jusqu'à ton dernier souffle ? Il remporta ce débat avant même qu'il ait débuté. C'était décidé, j'allais traiter son
palais avec autant d'égards que le mien.

J'ai donc élaboré des menus que nous pouvions partager: asperges et avocats, betteraves, brocolis, poivrons rouges et riz brun, myrtilles en dessert. En soignant son alimentation, je traitais la mienne avec plus d'attention. C'est en se tournant vers les autres qu'on prend le plus soin de soi-même.
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Frédéric Perrot
J'ai vite remarqué qu'un enfant est plus bruyant à l'extérieur du ventre de sa mère qu'à l'intérieur.
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Et puis il y a des photos, bien sûr. Ces clichés qui n'ont qu’un seul but, celui de pouvoir regretter un jour les souvenirs qu'ils figent. Des photos d’Etienne bébé, des intantanés de diners entre amis, des images de Marlene et Henri en vacances. Dans ce contexte, ces vestiges de leur bonheur deviennent des infamies, leurs sourires se muent en grimace, leurs teints halés en injure. Tous ces fragments de vie ne sont que des rappels ostentatoires de l'implacable disparition de son père, du caractère non négociable de son départ.
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Sans en avoir conscience, il vient d'activer un engrenage qui va mettre un coup d'arrêt à quelques-unes de ses certitudes, de ses croyances. C'est une religion tout entière qui est sur le point de s'éteindre, celle de l’enfance et sa panoplie de trompe-l’œil. Étienne va être amené à voir l’envers du décor, à jeter un œil à ce qui se passe à la fin d’un spectacle quand le rideau est tombé. On va lui apprendre comment fonctionne un tour de magie, et plus jamais il n’éprouvera le plaisir de son illusion.
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Il refuse de consumer des jours, dans une vie qui en comporte trop peu en foulant chaque matin les couloirs d'une entreprise sordide, pour enrichir un patron qui ne prend même pas la peine de dépenser son pognon. D’autant qu'on passe les sept huitièmes de son temps à accumuler assez d'argent pour se payer un dernier huitième un peu distrayant, jusqu' ce que quelque chose finisse immanquablement par nous foudroyer avant d’avoir eu le temps d’en profiter: un camion, une maladie, peu importe, la mort est assez ingénieuse pour se payer du bon temps à notre place.
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Étienne est au volant, la pluie sur le pare-brise donne le change pour faire exister les larmes qui restent bloquées en lui. Ce couple invincible, qu’il connait depuis trente ans et quatre mois, n'est plus. L'indissociable bloc face auquel il a grandi vient de se briser. Sans prevenir, on vient de lui supprimer son père. Le seul qu'il ait.
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Ils continueraient quoiqu'il arrive à projeter leurs éclats de rire vers les étoiles.
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Mourir avec des mystères, c'est partir avec des cadeaux à jamais emballés.
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