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Critiques de Gaspard Koenig (288)
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Humus

Arthur et Kevin se rencontrent lors de leurs études d'agronomie. Très dissemblables par leur cursus et leurs origines sociales, ils sont cependant attirés par les mêmes problématiques environnementales, et se dirigent tout naturellement, suite à une conférence éclairante, vers l'étude des sols et leurs habitants les plus emblématiques et les plus utiles, les vers de terre. Mais alors qu'Arthur reprend la ferme de son grand-père aux sols rendus stériles par les pesticides, Kevin a l'idée de créer une petite entreprise de compostage de déchets grâce aux vers de terre. Qu'on ne s'y trompe pas, c'est Arthur qui vient d'un milieu aisé, alors que les parents de Kevin ont toujours vécu de petits boulots, et qu'il doit sa présence à AgroParisTech à ses excellents résultats et à des bourses universitaires.



C'est plus le sujet que l'auteur, pour moi inconnu, qui m'a attirée vers ce roman bien ancré dans l'époque contemporaine. Ce thème n'est pas fait pour rassurer les éco-anxieux, puisque un des personnages dresse un constat alarmant de l'avenir, avec l'appauvrissement des terres cultivables, d'où les lombrics ont presque disparu, et des cultures qui ne poussent qu'à grand renfort d'engrais, mais jusqu'à quand ? Et que se passera-t-il lorsque les céréales ne pousseront plus ?

Alors, bien sûr, ce n'est pas un essai, et la fiction s'en mêle, avec les réussites et les déboires de nos deux jeunes scientifiques. L'ensemble se lit agréablement, l'écriture ne se pare pas d'effets inutiles, et sert bien l'histoire qui se déroule sans temps mort. Seules quelques séquences d'intimité m'ont laissée perplexe, sauf lorsqu'il s'agissait de relations entre vers de terre… bon, disons qu'après coup, j'ai mieux vu où elles menaient… Je me suis amusée d'un bon nombre de scènes et notamment, d'une mise en abyme avec un certain Gaspard, et aussi de portraits bien sentis de personnages issus de divers milieux, habilement croqués les uns comme les autres.

La fin, qui va s'accélérant, est vraisemblable sans être attendue, et vient clore avec virtuosité ce roman d'amitié et d'apprentissage qui prend la mesure des problèmes environnementaux actuels.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Humus

Pour répondre à un sujet préoccupant et à l'inquiétude des populations : l'écologie..

Gaspard Koenig : brillant essayiste/écrivain/polémiste et philosophe nous présente une dystopie documentée sur l'étude des lombrics qui pourraient sauver notre planète et surtout l'humus des terres agricoles !

De circonstance, un sujet qui préoccupe de plus en plus les jeunes générations qui veulent réussir à résoudre la crise écologique avant la fin du Monde ! ! !

Deux étudiants en Agronomie font connaissance sur les bancs d'AgroParisTech pendant les cours du professeur Marcel Combe et, décident de s'investir pour sauver les vers et donc l'humus !

Arthur est un bourgeois, fils d'un avocat et il décide de régénérer les terres de son grand-père qui avait " tué " les sols avec des méthodes agressives, avec l'utilisation de pesticides et autres techniques du passé ! Il va à Saint Firmin avec sa compagne Anne, ex élève de Sciences Po qui l'aidera à retaper la ferme pendant qu'il ira ensemencer les champs pour faire naître des générations de vers !

Kevin, beau garçon est le fils d'ouvriers agricoles et, ne veut pas travailler dans son Limousin natal. Il veut mettre au point son composteur et tenter de le vendre à des particuliers, mais il comprend qu'il faut qu'il ait un complément de formation pour valoriser son produit et, il s'inscrit à un Master of Science X-HEC ! Il y rencontre Philippine, une" fille à papa" qui veut prouver à ce dernier qu'elle est douée en affaires, elle pousse Kevin à créer une start-up : Véritas pour développer en France et le cas échéant à l'étranger : une usine de "vermi-compostage " !

Hélas, les deux idéalistes vont échouer dans leurs activités respectives et, ils ne sauveront pas la terre, ni les vers, ni leur vie sentimentale...

C'est l'histoire d'un rat des villes qui croyait que pour travailler la terre : il suffisait d'être diplômé et avoir de la bonne volonté et que la théorie appliquée à la pratique suffirait à réaliser ses rêves de néo-rural ! Mais aussi l'histoire d'un rat des champs, qui attiré par les lumières de la ville et par son ambition s'est fait piéger par le" green-wasching ", par les banquiers, par les fourberies du parisianisme et le petit monde de l'Entre-Soi !

Une fable dirait Monsieur de la Fontaine, car " tel est pris qui croyait prendre " !

Donc, Gaspard Koening présente un roman très documenté ou vous saurez tout ( tout ! ) sur les vers " "épigé"," endogé" et autres.. leurs naissances, leurs vies matérielle et sexuelle ! Et, de surcroit : vous perfectionnerez les techniques du compostage ( obligatoire depuis le 01/01/24 ).

Un roman agréable à lire, plein d'humour et d'humus ! Mais décevant pour moi : au niveau de sa vision des femmes, avec des clichés écologistes : ces khmers verts parisiens qui donnent des leçons aux ruraux qui travaillent 10/12 heures par jour pour des " clopinettes " !!!

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Humus

A la lecture de cet ouvrage ,je serais tenté de m’écrier « Mais qu’allait-il faire dans cette galère ! » Gaspard Koenig est intelligent ,brillant , sympathique , un gibier de choix pour les plateaux télé consacrés aux crises de l’époque . Son regard sur la société est affuté, ses analyses souvent pertinentes . Hélas , trois fois hélas , il a voulu en faire un roman et pis encore ce Frankenstein littéraire qu’est le roman à thèse. Soient deux amis : l’un ,Kévin, transfuge de classe ascendant , l’autre Arthur transfuge de classe descendant , les trajectoires se croisent à AgroParisTech puis divergent symétriquement l’un jouant « Mon bobo chez les ploucs » ,l’autre « Mon plouc chez les riches » . Sur ce schéma impeccable , on drape le drap vert de la crise écologique par un biais original : les lombrics . Mais cela fait-il un roman ? Les personnages principaux et secondaires ressemblent à un panel de sondeur : bobos, jeunesse dorée , prolos en galère, allumée « new age » , paysan pollueur , PDG cynique , toutes les cases sont cochées , les portraits sont souvent bien venus mais trop bavards (n’est pas La Bruyère qui veut) . De même pour les situations (une soirée chez les riches , façon Dolce Vita, une pincée de sexe crade façon Houellebecq…) et les thématiques ( le greenwashing, l’écoterrorisme , la guerre des sexes , les pièges du capitalisme..) . Et pour finir en beauté :de la violence et du pathos (mais n’est pas le Zola de Germinal qui veut) . Enfin , un roman c’est une écriture qui pourrait transcender ce qui précède .Hélas ,Chat GPT aura beau jeu de remplacer ce type d’écriture plate et sage. Enfin , je suis horrifié que ce livre ait obtenu le prix « Jean Giono » : c’est confondre McDo et Bocuse , la piscine en plastique des gosses avec le Pacifique !
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La fin de l'individu

Réseaux sociaux, marketing et publicité, secteur des transports et secteur bancaire, commerce et santé, arts et sciences en tous genres : elle est absolument partout !

Elle sait écrire, compter, traduire, composer des symphonies et inventer des histoires, reconnaître des voix et des visages, effectuer des prédictions toujours plus précises, elle excelle aux échecs ou au jeu de go, elle est capable de mille autres miracles encore : elle, bien sûr, c'est l'IA.



Très récemment encore, l'Intelligence Artificielle n'excitait pourtant que les auteurs de science-fiction et nourrissait principalement des scénarios de films à grand spectacle. On jouait à se faire peur, à inventer des failles dans la matrice ou à imaginer des robots tueurs venus du futur pour asservir l'humanité. À peine quelques années plus tard la voilà, déjà fermement implantée dans nos vies et transformant le monde à vitesse grand V, pour le meilleur et pour le pire.

Chacun à leur façon, Isaac Asimov, Philip K. Dick et autre James Cameron avaient vu juste, la réalité risque bien de dépasser la fiction. Après les auteurs d'anticipation, c'est à présent au tour du philosophe Gaspard Koenig de s'emparer du sujet, avec toute la profondeur d'esprit et la qualité d'analyse que requiert sa profession.

Et le résultat est remarquable ! Quel travail ! Quel essai passionnant, édifiant ... et terrifiant aussi, parfois !



Plusieurs mois durant, l'auteur a sillonné la planète de San Francisco à Pékin, d'Oxford à Tel Aviv et de Washington à Copenhague, à la rencontre des plus grands spécialistes de l'IA (universitaires, informaticiens, chercheurs, politologues, startupers et entrepreneurs, etc...) Ensemble, ils dressent un panorama complet et captivant de ce "monde de la data" dans lequel nous sommes déjà entrés et Gaspard Koenig, en plus de développer brillamment le fruit de ses propres réflexions, synthétise avec clarté les différents points de vue de ses interlocuteurs.

Il y a ceux qui ne jurent que par l'infaillibilité des algorithmes, ceux qui parlent "processus", "optimisation", "rationalisation", ceux pour qui l'IA est LA solution à toutes les problématiques de notre temps et qui appellent de leurs voeux l'avènement de l'Homo-Connecticus.

En face il y a ceux qui freinent des quatre fers, les technophobes sourds et aveugles aux potentialités quasi-infinies de l'IA, cette arme de destruction massive aujourd'hui invisible et familière qui finira forcément par tomber entre de mauvaises mains. ("Stephen Hawking considérait l'IA comme le pire événement de l'histoire de notre civilisation, et multipliait les interviews et articles pour dénoncer l'imminence du péril. On ne compte plus les tribunes aux signatures prestigieuses, de Bill Gates au prix Nobel de physique Frank Wilczek, mettant en garde contre une IA devenue progressivement incontrôlable, ou contre l'éradication de l'humanité "par inadvertance"...")

Et enfin il y a ceux qui s'interrogent. Ceux-là sentent qu'une révolution inédite est à l'oeuvre, qu'elle ouvre des horizons prodigieux mais qu'elle nécessite des garde-fous solides, sous peine de voir les fondements de nos sociétés, ainsi que l'ensemble de nos valeurs et de nos systèmes de pensées voler en éclat à très brève échéance.



Car qu'est-ce que l'IA, sinon une rupture technologique sans précédent, qui influe sans aucun contrôle et souvent à bas bruit sur nos existences ?

N'est-elle pas en train de rebattre de manière irréversible les cartes de nos économies et d'ébranler en profondeur nos structures politiques ?

Sait-on vraiment ce qui se cache derrière ce "label devenu sésame pour vendre n'importe quelle idée à des investisseurs dépassés par la rapidité des mutations qu'il engendre" ?

Quelle est précisément la nature de cette "machine pensante" à l'opacité inquiétante, toujours plus avide de nouvelles données à ingurgiter pour alimenter ses algorithmes et ses réseaux de neurones devenus si complexes que plus personne n'est en mesure de les "cartographier" ni d'en certifier la validité (phénomène de la « boîte noire » : on peut juger des données qui entrent dans la boîte et des résultats qui en sortent, mais sans savoir ce qui se passe à l'intérieur) ?

Doit-on vraiment donner les pleins pouvoirs à cette hydre vorace, la laisser influencer nos choix au nom d'un "bien commun" dont elle serait la seule à même d'établir la pertinence, se goinfrant sans fin de ces fameux "cookies" ou s'abreuvant de statistiques et de probabilités pour muter et s'améliorer de manière autonome (apprentissage automatique autrement nommé "machine learning") ?

Quand nous lui aurons confié tous nos secrets, nos habitudes de consommation, nos coordonnées bancaires ou GPS, nos goûts dans tous les domaines et l'intégralité de nos carnets d'adresses, quand nous lui aurons délégué des tâches toujours plus vitales, quand nous ne serons plus que paramètres et variables noyés dans le grand tourbillon numérique, sera-t-on toujours libres ?



Voilà les interrogations essentielles au coeur de l'ouvrage, qui nous questionne sur la place de l'individu dans le monde de l'IA, sur notre (prétendu) "libre arbitre" et la fin annoncée du concept de "vie privée".

Et qu'il est bon de réfléchir un peu avec Gaspard Koenig, d'identifier les différences entre "calculer" et "comprendre", d'apprendre à distinguer les véritables progrès promis par ces technologies fabuleuses des mirages et des fausses bonnes idées en préparation dans la Silicon Valley ("Ici on est occupé à make the world better. On ne se pose pas de question, on résout des problèmes. Les tribulations philosophiques, luxe d'un esprit oisif, ne sont pas à l'ordre du jour") ou ailleurs.



Bien sûr la vie ne peut se résumer à un processus purement cognitif, et la somme en apparence infinie des savoirs accumulés par l'IA ne doit pas occulter les notions d'éthique et de morale, ni la place centrale de la conscience et des sentiments ("loin d'entraver notre processus intellectuel de délibération et de décision, ils forment « la musique de fond du vivant » et nous confèrent la faculté de juger : sans eux, pas de plaisir ni de douleur, pas de coopération sociale, pas d'expérience du bien et du mal, pas de culture. [...] Les sentiments sont seuls à même de produire du sens.")

Ainsi il nous faut apprendre à nous méfier du nudge (ensemble des outils de « suggestion » supposés nous aider à faire les bons choix, pour notre propre intérêt ou celui de la société), à préserver autant que faire se peut notre libre arbitre et à ne pas céder systématiquement à l'influence des notifications et des recommandations concoctées pour nous dans les arcanes du cloud (... et c'est là que je réalise avec horreur que c'est précisément l'une de ces recommandations basées sur ce que l'IA sait de moi qui m'a soumis l'idée de lire ce livre, gentiment offert par ma chère marraine que je remercie au passage !)



Pour l'auteur, le risque est donc réel : l'individu est en passe d'être dissous dans le grand tout unitaire.

Trois citations (encore !) pour illustrer cette thèse, et après je vous laisse tranquilles !

➣ "L'IA, en contrôlant nos comportements et en orientant nos pensées les plus intimes, aurait le potentiel de saboter le soubassement libéral de nos sociétés, faisant voler en éclat la notion même d'individualité. Si un algorithme me connaît mieux que moi-même et me propose des choix plus rationnels que je n'aurais jamais pu faire, si une myriade d'objets connectés préempte ma capacité de décision en m'offrant une existence déterminée et confortable, si je cesse peu à peu d'être l'agent de mes propres actions, pourquoi aurais-je besoin d'un droit de vote ou serais-je soumis à la moindre responsabilité pénale ?".

➣ Autre danger de l'IA omnisciente : brider la créativité et l'esprit critique, c'est à dire forcer la répétition des mêmes modèles en réduisant les aléas, la spontanéité, l'imprévu, qui sont précisément ce qui fait avancer la nature, la société et le savoir. "Un monde scrupuleusement soumis à l'IA serait irrémédiablement entropique, tendant vers une forme de stabilité glacée. Répétition des échanges, immutabilité des métiers, irrévocabilité des amours".

➣ Une dernière pour la route : "Le jour où l'IA pourra deviner et orienter nos pensées intimes, elle aura prouvé que la personnalisation la plus précise s'accompagne d'une désindividuation sans retour : si mes processus émotionnels et intellectuels deviennent de simples variables agrégées avec des millions d'autres données et traitées par des algorithmes anonymes, que reste-t-il du « moi » ? Loin de constituer une entité autonome, capable de jugement et de décision, le sujet devient une simple émanation provisoire de flux qui le dépassent."

On se croirait dans un épisode de Black-Mirror, non ?



Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce livre, mais je doute que vous soyez encore avec moi à l'issue de cet interminable billet.

Retenez simplement qu'il s'agit là d'un texte d'une grande richesse, étayé de nombreux exemples, dont la clarté et la simplicité n'empêchent pas la profondeur. Avec une belle érudition doublée d'une écriture très vivante et très accessible, Gaspard Koenig nous invite à "ouvrir les doubles fonds" et à ne jamais confondre l'intelligence humaine et sa copie contrefaite.

Et si l'IA n'était, comme son nom l'indique pourtant bien, qu'un artifice ?
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Humus

Tu es terre et tu retourneras terre.

Comment l'homme a-t-il pu trahir celle qui l'avait enfanté ? Abusant de sa patience, il n'a pu s'empêcher de la meurtrir, au risque de courir à sa perte, dans un scénario digne d'une tragédie grecque.

Arthur et Kevin ont la conviction que l'humanité peut être sauvée – par l'humus. Une rédemption par les vers, ces petits êtres qui oxygènent et régénèrent les sols. Oui mais voilà, les lombrics ont deux inconvénients majeurs : ils aiguisent l'appétit des rats et rebutent la population ophiophobe.

Unis par un même idéal, Arthur et Kevin vont suivre leurs voies, sans jamais se perdre de vue, avant leur improbable réunion au milieu du chaos.

Arthur rêve du Walden de Thoreau et d'un retour à la terre nourricière. C'est un « bifurqueur » persuadé que son salut viendra des champs familiaux.

Kevin est trop stoïque pour rester fidèle à sa noble cause. Son idée de vermicompostage était excellente mais elle exigeait une vertu qui fait défaut aux économies libérales : le respect du temps long.

Gaspar Koenig critique habilement les excès du moment : la dictature écologique (p258 – la crémation, ce n'est pas bon pour le bilan carbone !), l'illusion digitale (p98, 163), la folie méditative (p146), la mascarade du story-telling (p200) ou encore, le caractère incestueux des milieux d'affaire (p334).

Si on peut lui reprocher d'avoir cherché l'exhaustivité, il faut lui reconnaître le talent d'avoir écrit un roman passionnant et instructif à partir d'un sujet - les vers de terre - qui faisait plutôt sourire (se souvenir du projet entrepreneurial soutenu par Bernard Tapie dans les années 80).

Bilan : 🌹🌹

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L'enfer

À l’occasion d’une nouvelle Masse critique Babelio, j’ai pu lire le roman L’Enfer, de Gaspard Koenig, paru chez les éditions de l’Observatoire.



Terminal de l’au-delà

Après sa mort, un homme non nommé, professeur d’économie, universitaire à la retraite, débarque dans un terminal d’aéroport et découvre qu’il y a une vie après la mort. Et en plus, c’est une vie illimitée ! L’argent est infini, les voyages sont constants et le temps ne vous interdit rien ! Il commence par enchaîner les voyages dans des destinations exotiques, mais les visites semblent se limiter aux terminaux d’aéroports et aux files d’attente. Il recherche alors un nouveau sens à son existence (difficile de parler de « vie » vu le contexte). Ainsi, le narrateur rencontre des employés numérotés, des personnages historiques et finalement des personnes qui éveillent sa conscience individuelle du temps qui passe. Il finit par désespérer de trouver un intérêt à rester dans cet endroit clos au point d’avoir l’impression d’être en enfer ; il recherche les angles morts de cet Enfer : est-il possible de stopper ce flux constant afin de trouver enfin un lieu de repos éternel ?



Conte politique sur la mort annoncée du néolibéralisme

La quatrième de couverture évoque un « conte philosophique pour notre époque », le lecteur s’attend donc à des enseignements sur notre société. En s’inspirant fortement (exergues à l’appui) de L’Enfer de Dante, Gaspard Koenig met en scène ce professeur d’économie dans un univers d’au-delà très ordonnancé ; sous couvert de cette mise en scène, Gaspard Koenig aborde la société du début du XXIe siècle sous le prisme de l’homo oeconomicus. Le personnage principal se questionne énormément sur le système qu’il rencontre, qu’il trouve à la fois très contraignant et pourtant tout à fait en accord avec un certain nombre des principes libéraux qu’il a défendus toute sa vie. Péripéties après attentes, le narrateur évoque notre rapport à la mort, évidemment, mais aussi celui à la consommation, à l’économie en général. Il dépeint un au-delà qui contrôle les humains dans tous les aspects de leur mort, qui continue à les réglementer constamment, les fait valdinguer d’un terminal à l’autre (terminal d’aéroport ou terminal de paiement d’ailleurs) et les guide vers un flux sans fin. On peut lire facilement une critique du néolibéralisme, qui met en place un système qui va dans le mur car ne permet pas l’épanouissement individuel, une critique de cette société du flux constant.



Pour aller plus loin

L’auteur semble ainsi défendre le libéralisme, c’est-à-dire un système politique qui laisse l’économie s’organiser par une concurrence la plus totale et libre possible (toute la question est de savoir si une concurrence avec des acteurs si inégaux entre eux peut être libre), en insistant sur la non-ingérence de l’État en matière économique (laisser faire la « libre entreprise »). Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, le libéralisme (relatif selon les pays) s’est souvent mu en néolibéralisme quand il a été soutenu par un fort étatisme ; cela peut être contradictoire au premier abord, mais c’est cohérent quand on constate que des États optent à leurs dépens pour des politiques outrageusement en faveur des acteurs économiques déjà les plus puissants (en ce moment les multinationales). À travers le personnage principal, l’auteur fait le procès de ce système néolibéral. Mais ce serait alors pour le remplacer par quoi ? Peut-être par un libertarianisme tout aussi jusqu’au-boutiste ; ce n’est pas neuf, cela cherche à mettre en place un système sans État (sauf éventuellement pour les fonctions dites « régaliennes ») où la liberté fondamentale est fondée sur le droit absolu de propriété, les droits d’un individu l’emportant toujours sur l’intérêt collectif. Toutefois au bout du compte, un système n’est jamais questionné dans ce roman, le capitalisme, puisque même les personnes devraient être des propriétés, cela ne semble pas lui poser de problème. Car oui, Gaspard Koenig est loin d’être un inconnu qui tente une réflexion parmi d’autres, c’est le président de GénérationLibre, un cercle de réflexion très autocentré et surtout très libéral au sens le plus pur, qu’il définit lui-même comme « une sorte de start-up intellectuelle dotée de la structure professionnelle d’un think tank ». Dans ce roman, on sent bien qu’il essaie d’organiser sa pensée, de la faire avancer, de la polir mais il est plus compliqué de saisir où part son personnage, lui-même étant perdu ; au bout du bout, seule sa propre liberté semble être importante dans ce cheminement.



En somme, L’Enfer n’est pas mauvais (mais rien que de le dire ainsi, ce n’est pas positif non plus). Il est difficile de tirer un enseignement de cette fable, au demeurant pas inintéressante (ok, la formulation n’est pas meilleure). Disons que L’Enfer est pavé d’intentions (voilà, là c’est neutre).



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Humus

Avec Humus, c'est un regard très contemporain sur notre société que nous propose Gaspard Koenig au travers de ses deux personnages, Arthur et Kevin.

Et pour garder la métaphore biologiste, Koenig dissèque les grandes tendances sociétales un peu paradoxales qu'on observe actuellement : l'écoanxiété, le retour à la nature et à une vie minimaliste, l'avènement de la RSE et parfois du greenwashing qui va avec, l'anticapitalisme et les discours sur la nécessaire réduction de notre consommation d'une part et à l'opposé, la start-up nation, la tech et l'innovation, les objets connectés... L'occasion également d'aborder le sujet des classes sociales, de leurs codes et des transfuges de classe issus de la start-up nation justement.



Voilà un très intéressant portrait de la France des années 2010-2020 ! Un peu ironique voire parfois cynique mais pas dénué de réalisme.

Animés d'une même passion pour les vers de terre et ce qu'ils incarnent du cycle de la vie, Arthur et Kevin, tous deux étudiants dans la prestigieuse Agro Paris Tech, pourtant liés d'amitié malgré leurs extractions sociales différentes, prennent deux voies radicalement différentes. Arthur choisit celle du retour aux sources, à la nature, au minimalisme, tandis que Kevin se lance, presque à son insu, dans la course aux levées de fonds. Et malgré les vers de terre en commun, peu à peu, tout les sépare.



Voilà deux bien beaux personnages qui subissent en quelque sorte les diktats de la société dans leurs choix de vie. On sent bien que rien n'est simple ni évident dans ce choix, ni pour l'un, ni pour l'autre. Arthur est confronté à une solitude et aux difficultés de son entreprise difficile de faire revivre une terre exsangue tandis que Kevin n'est plus complètement maître à bord de son entreprise, mû par une société qui bat à un rythme effréné.



On peut voir beaucoup de choses dans ce roman : un portrait social et societal, un discours politique, une analyse sociologique. On peut surtout y voir deux hommes aux prises avec la vie et des choix,deux hommes que j'ai trouvés touchants et bien campés dans leurs convictions et leurs doutes, dans leurs certitudes et leurs paradoxes. En tout cas, ce livre sera une trace de ce qui sourdait dans notre France du début des années 2020, et, à l'aune de choix cruciaux pour la soutenabilité de notre planète, on ne sait pas encore vers où tout cela nous mènera.
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Humus

Quelle gageure que ce texte ! Rendre passionnant un récit sur les lombricomposteurs individuels et industriels, les cinq mille espèces de vers de terre, leur fascinante sexualité (si, si!) et la manière dont ils évoluent dans le sol (selon qu’ils appartiennent à la famille des endogés, des épigés ou des anéciques), le fonctionnement d’une motte de terre, le productivisme agro-industriel et les dégâts irréversibles qu’il engendre… Eh bien, le pari est tenu : on plonge dans un roman classique dont la forme tient un peu du roman d’apprentissage balzacien.

Deux jeunes étudiants en agronomie fraîchement sortis d’AgroParisTech et du plateau bétonné de Saclay, très idéalistes (ou réalistes?), raillant les « bifurqueurs » mais leur ressemblant pas mal, veulent pour l’un, mettre en place un moyen écologique de traitement des déchets (le lombricomposteur), pour l’autre, tenter l’expérience d’un retrait façon Walden dans le bocage ornais (chez moi !) sur les terres du grand-père afin de relancer une agriculture biologique respectueuse de l’environnement. Évidemment, ils vont tous deux rencontrer moult difficultés parce qu’absolument personne ne rêve de posséder un lombricomposteur dans sa salle à manger (sauf les lecteurs du roman archi-convaincus par le projet - non, non, je ne plaisante pas!) Quant aux terres du grand-père, elles sont tellement anéanties par les pesticides et autres saloperies de ce genre que pas un ver ne s’y loge. Le jeune diplômé va donc tenter une « inoculation de lombriciens à des fins de régénération des sols.» On assiste donc aux déboires de ces deux jeunes hommes (Kevin et Arthur), extrêmement attachants l’un et l’autre, se heurtant à une société individualiste, obnubilée par l’argent, la réussite sociale, le rendement, la vitesse et peu préoccupée par les problèmes écologiques. Ils sont tous deux très purs, très authentiques et complètement convaincus, ce qui les rend touchants et terriblement humains. L’on passe donc de la campagne ornaise à la Silicon Valley, d’une usine désaffectée près de Mantes-la-Jolie aux salons de Bercy. On rencontre des « young leaders », des « chief operating officers », des « community managers » (quelle horreur que ces termes !) (je ne connais pas le monde de l’entreprise mais ça ne me donne vraiment pas envie!), des ministres, une inspectrice de la CAF et des militants d’Extinction Rebellion. J’ose à peine imaginer le travail de documentation que l’auteur a dû faire avant de se lancer dans un tel livre où sont décrits avec minutie des milieux extrêmement différents. En tout cas, c’est vraiment réussi : le roman est un VRAI roman, ambitieux et qui nous embarque immédiatement : on n’a pas une seule seconde envie de le lâcher ! Il rend passionnant un sujet a priori rébarbatif. Et surtout, il nous fait réfléchir à nos pratiques, à notre rapport à la terre, au temps, aux gens. Le propos est dans le fond très pessimiste : l’urgence est absolue. Tout le monde le sait et pourtant... Les écolos en ont ras-le-bol de n’être pas pris au sérieux. J’ai vu que certains lecteurs considéraient la fin du roman comme une dystopie apocalyptique, vaguement ridicule ou improbable. Peut-être. N’empêche qu’un de ces jours, à force de patience et fatigués d’avoir comme seul privilège « l’illusion de la révolte », certains pourraient bien devenir plus violents. Ce n’est évidemment pas souhaitable. Mais qui sait ? En tout cas, l’on voit comment l’idéal peut conduire à la violence et au crime.

Enfin,« Humus » est aussi une magnifique histoire d’amour et d’amitié (voilà ce qui sauvera le monde au fond!) dans laquelle l’union des corps est décrite avec beaucoup de sensualité. Même les vers de terre font l’amour et mieux que nous visiblement !

On ressort de cette lecture changé, oui, changé. On ne voit plus le monde de la même façon ! « Humus » est un livre fort, engagé, sensible et bouleversant. C’est une satire sociale cruelle d’une société hypocrite où les gens, le regard rivé sur le portable, avancent dans la vie comme des fantoches, seuls, malheureux et incapables d’aimer. Triste monde, tiens !

Allez, je vous laisse, j’ai mes graines de courge à planter ...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Humus

Lu en audio



J'ai fait la connaissance de Gaspard Koenig avec L'enfer et sans mauvais esprit um je pourrais ajouter que Kevin et Arthur, les deux "héros" d'Humus vont découvrir que le monde, leur idéal est peuplé de bonnes intentions mais que la société va les confronter à des réalités auxquelles ils ne s'attendaient pas. Des vers de terre mais également un pamphlet sur les néo-ruraux, sur les pouvoirs, sur l'argent etc... Voilà une lecture qui m'a réjouie, fait sourire mais également m'a appris sur ce qui se trame sous nos pieds même si j'étais déjà bien informée, a rejoint nombre de constatations rurales, une aventure sur deux chemins pris par les deux Don Quichotte que sont Arthur et Kevin. J'aime la manière dont l'auteur place son lecteur face à la réalité du monde, des ses faiblesses et parfois absurdités.
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Humus

Il est fort probable que Humus constitue pour moi LE livre de l'année et que je vous tanne pour vous le lisiez. Arthur et Kevin se rencontrent sur les bancs d'Agro ParisTech au cours d'une conférence sur le pouvoir de régénération des sols et de gestion des déchets des lombrics. Ils nouent une solide amitié et une passion pour les vers dont ils font leur sujet d'étude. Une fois leur diplôme en poche, l'un se lance dans un projet de business de lombricompostage et l'autre dans le sauvetage d'une petite terre agricole. Ce roman va bien au delà de leur expérience respective. C'est un roman philosophique et social qui aborde une multitude de problématiques contemporaines:

- notre rapport au vivant

- l'ego

- Le libéralisme

- la fin du monde

- Le monde agricole

- les néo ruraux

- les start-up

- la bureaucratie

- la jeunesse

- la communication

- la lutte des classe

- l'anarchisme

- Le terrorisme

- la place des femmes

- les besoins

- Le travail

- L'argent

- Le pouvoir...

Si vous êtes étudiants, ce livre est fait pour vous,

Si vous avez déjà créé une entreprise, ce livre est fait pour vous,

Si vous avez échoué ou si vous avez réussi, ce livre est fait pour vous,

Si vous avez un potager ou une terre agricole, ce livre est fait pour vous,

Si vous êtes eco-anxieux, ce livre est fait pour vous,

Si vous voulez sauver la planète, ce livre est fait pour vous,

Si vous ne votez plus, ce livre est fait pour vous,

Si vous croyez aux solutions technologiques, ce livre est fait pour vous,

Si vous n'y croyez pas, ce livre est fait pour vous.

Si vous interrogez sur votre place dans le monde, ce livre est fait pour vous.

J'ai lu dans des critiques que les personnages étaient caricaturaux. C'est à la fois vrai et pas vrai. C'est vrai dans le sens où Humus est un roman et que les personnages sont censés incarner des "types": le genre fils de prolos, le genre fille à papa, le genre conspirationniste... Mais c'est aussi faux car hormis Philippine et Salim, les personnages évoluent tout au long de l'histoire. Leur expérience les modèle.

La langue est simple, le contenu savant et il y a un vrai suspens. Seul bémol, la fin (qui se passe à Paris) est plus qu'improbable. Quoi que, quand on voit ce qui s'est passé au Capitole en janvier 2023...

En tous cas moi, j'ai commandé un lombricomposteur. Ouais ben, je fais ce que je peux.
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Humus

J'ai été très attirée tout de suite par le thème de ce roman : deux étudiants en agronomie qui décident de changer le monde, avec une véritable ode aux vers de terre!

Ce fut tout d'abord une rencontre entre Kevin et Arthur, l'un fils d'ouvriers et l'autre issu de la bourgeoisie, rencontre prometteuse entre deux histoires, deux types d'éducation et de valeurs différentes, d'habitudes et de manière d'être aussi.

Prometteur aussi était le thème abordé : l'importance des vers de terre pour le sol (partie extrêmement riche et bien documentée), l'impact dévastateur des pesticides et de l'agriculture intensive, la nécessaire transformation de notre agriculture ...

Je devais donc être conquise mais ce fut raté! J'ai eu beaucoup de mal avec les personnages, qui se sont révélés être beaucoup trop caricaturaux (que ce soient les garçons ou leurs comparses féminines). Leur changement de classe les pousse soit à un extrémisme forcené pour Arthur qui se transforme en écoterroriste, soit à un décrochage total de la réalité pour Kevin qui semble perdre au fil du roman son humanité, ses idées et même ses sens.

Dommage.
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Humus

Lors d'une conférence écologique sur le rôle des vers de terre, véritables dépollueurs naturels, deux étudiants de l'AgroTechParis, Kevin et Arthur vont avoir une révélation commune : il est urgent de réintroduire les lombrics et de laisser (re)faire la Nature qui se débrouillait bien mieux que l'Homo Sapiens dans la préservation de la planète...

Deux trajectoires pour le moins opposées mais, au final, le même constat, capitalisme et écologie ne faisant pas bon ménage, seules persistent les solutions extrêmes...

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L'enfer

La quatrième de couverture est assez laconique .... Paradis, Enfer ? Et pourtant le titre parle bien d'Enfer mais si l'Enfer était à l'image de ce que l'on pourrait imaginer être le Paradis ?



Un homme, professeur d'économie à la retraite, après son décès, franchit les portes d'un lieu qu'il imagine être le Paradis car pour lui rien dans son existence n'aurait pu l'aiguiller ailleurs. Mais le Paradis est loin de ressembler à ce qu'il imaginait c'est en fait une vaste plate-forme où tout est à portée de mains : carte bancaire illimitée, destinations à volonté et plaisirs en tous genres.  Tout ce que vous avez rêvé avoir vous l'avez mais dans une urgence de consommation et d'achats car il ne faut aucun temps mort .... le Paradis croyez-vous, croit-il ? Que nenni car il y a un revers à la médaille et c'est que notre homme dont nous ne connaîtrons jamais le nom va découvrir même si dans un premier temps il va goûter aux plaisirs offerts par des serviteurs zélés, formatés (les Rouges) portant des noms ressemblant à des mots de passe informatiques avec majuscules, minuscules et chiffres. Mais les plaisirs à outrance ne sont-ils pas un piège ?



Roman feelgood ? Non plutôt conte philosophique, Gaspard Koenig fait de son personnage un témoin d'un idéal possible poussé à l'extrême. Les Rouges guident, orientent, dirigent les habitants de ce lieu de tous les plaisirs où il ne faut pas chercher à comprendre, à se poser des questions, à perdre son temps car il y a affluence, il faut consommer car le repos et l'inactivité sont bannis pour faire du lieu et de ses occupants des moutons de panurge de la consommation et de la satisfaction aux plaisirs.



Le Paradis se transforme très vite en Enfer et Gaspard Koenig introduit son hypothétique lieu de "réjouissances" en s'inspirant de stances de l'Enfer de Dante pour transposer dans notre monde libéraliste un Enfer à sa juste mesure.



Je dois avouer que c'est une lecture originale, déroutante mais qui porte à la réflexion si l'on a pas déjà réfléchi à la surconsommation à outrance, aux désirs qu'il est urgent d'assouvir sans réfléchir par simple besoin d'avoir ou de posséder et à ce que certains pourraient imaginer être une vie de rêves. L'auteur se fait l'avocat de Dieu (ou du Diable...) en imaginant un lieu des délices poussé à l'extrême.



Je n'entrerais pas dans tout le cheminement du personnage ni à la conclusion, comme une sorte de morale, mais que j'ai trouvé assez facile et prévisible parce qu'annoncée par des indices ici ou là, mais je dois avouer que j'avais un peu de réticences à frapper à la porte de cet Enfer et j'ai finalement pris du plaisir à me frotter aux flammes des offres alléchantes qui s'offraient à moi, même si elles allaient à l'encontre de mes convictions depuis plusieurs années. 



Je n'ai que de peu de connaissances en économie et n'ai pas les références du narrateur dans ce domaine dans lequel il a longtemps professé puis tenu des conférences et me borne donc à un ressenti général, en lectrice lambda, mais cela ne m'a pas gênée car le sens de cette fable est très accessible à tout néophyte en la matière. J'ai aimé les pointes d'ironie dans l'évocation de certains personnages du passé croisés dans les files d'attente découvrant ce monde de richesses qu'ils n'ont pas connus.. 



C'est un récit critique, humoristique et philosophique des sociétés actuelles et à venir si nous continuons sur la même lancée. Il a le mérite d'être assez court pour ne pas tourner en rond et nous perdre dans les correspondances des terminaux de départ ou d'arrivées et réflexions sur le vrai bonheur.



J'ai aimé.
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Humus

Je n'ai pas du tout apprécié ma lecture. Je me suis ennuyée du début à la fin. Je sais que plusieurs d'entre vous l'ont beaucoup aimé et j'ai lu avec intérêt vos éclairages. Je pense que c'est le genre de roman où on est soit embarqué par la vision et la plume de l'auteur soit on est laissé sur la bas côté.



Certes le sujet écologique est plus qu'important de nos jours. En témoigne la hausse constante, durable et record des températures sur l'ensemble de la planète. Mais ce n'est pas parce que c'est un sujet d'actualité et qu'il y a une véritable urgence climatique, que je me dois d'aimer pour autant un roman qui aborde ce thème.



L'auteur a fait un grand travail de recherches sur les lombrics et les techniques agricoles. On sent également qu'il connaît parfaitement le monde politique et le vocabulaire des affaires. Néanmoins est-il nécessaire de consigner tous ces termes savants dans de longues phrases qui s'enchaînent pendant de nombreuses pages? Est-ce que cela sert réellement le propos ? Pas selon moi. J'ai même trouvé cela pédant. L'étalage insistant de ce savoir m'a lassé et fait ressortir un manque de chaleur humaine. J'ai d'ailleurs davantage perçu cette œuvre comme une sorte de documentaire où son créateur relate des fantasmes écologiques, sexuels et politiques poussés à l'extrême plutôt qu'un roman d'engagement sur l'environnement ou explorant les relations humaines.



Je n'ai ressenti aucune empathie ni émotion envers les personnages principaux que j'ai trouvé froids et austères. Pour des hommes qui veulent sauver la nature et la vie, je les trouve égoïstes, geignards et auto-centrés sur leurs malheurs. Le mot à la mode éco-anxiété est balancé comme ça au début du roman. Il peut expliquer le début du projet et le ton défaitiste d'Arthur et Kévin mais finalement en avançant dans la lecture je me suis perdue sur l'intention de l'auteur envers ces 2 hommes et leur cause.



La dernière partie a été plus que compliquée à lire pour moi tellement ça part loin et que je n'ai pas adhéré du tout. Par contre la toute fin est poétique. Mais elle aurait gagné en intensité si le chemin pour y parvenir était plus crédible.



Les personnages secondaires sont caricaturaux : non tous les ruraux ne sont pas des anti vax, des anti capitalistes, des marginaux, des enragés politiques ou des illuminé(e)s de la naturophathie. De même que les femmes, comme Anne et Philippine, ne sont pas toutes accrochées à un homme pour en obtenir quelque chose ou résoudre un problème psychologique. Ou encore des femmes candides, pures et sensuelles à la fois comme Léa (le combo gagnant).



Enfin, les scènes de sexe arrivent comme un cheveu sur la soupe entre deux explications sur les lombrics ou l'économie.



Un roman qui ne m'a pas plu. Néanmoins j'en retiens de positif que l'auteur a fait des recherches sur le sujet et qu'il parle de manière originale de l'écologie par le biais des vers de terre et de l'amitié improbable entre 2 hommes.
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Humus





Pour faire un tour du côté des vers de terre, avec l'envie d'y retrouver l'enchantement provoqué par Les fourmis de Werber, je me suis tournée vers le roman de Gaspard Koenig.

Pas trop de déception niveau lombrics puisque l'auteur s'est appuyé sur une documentation solide et a fait relire son roman par des entomologistes. Ma curiosité est donc satisfaite par un certain nombre d'informations sur leur fonction régénératrice ou par ces descriptions plutôt réussies de la vie souterraine

« À quoi pense un ver de terre ? », se demandait Arthur en jetant son butin grouillant dans le seau. Il se trouve plongé dans un monde aveugle, sans odeur, ni forme, ni goût, ni son. Le seul sens qu’il possède, le toucher, doit être formidablement développé. Anneau par anneau, le ver perçoit le moindre changement de température ou d’humidité. Toujours poussant, engagé tête la première dans les concrétions du sol, il balise son territoire selon des zones plus ou moins compactes, plus ou moins friables. Un mètre cube de terre représente un univers dont il connaît les cavités et les recoins. Il sait où il peut se faufiler et quand il doit rebrousser chemin. Il y retrouve même les petites chambres qu’il a aménagées, où il fait macérer ses propres excréments comme des fromages et où il se réunit parfois avec quelques amis choisis, peau contre peau, pour passer les saisons inclémentes. De même que les grands espaces avec leurs géométries figées nous ont appris à raisonner de manière causale, le ver pense selon les catégories de la masse et de la résistance. "



Mais le propos de Koenig n'est pas celui de Werber, et les vers ne sont que l'accroche d'un roman idéologique qui joue avec des questions de société. Sous le prétexte de l'écologie et d'une interrogation sur la méthode entre pragmatisme et idéalisme, l'auteur emprunte à Houellebecq une attitude désabusée et cynique, celle d'un observateur pédant qui prétend avoir tout vu et tout compris.

On comprend alors comment il plonge dans la caricature et transforme joyeusement ses deux personnages en transfuges de classe et eco-anxieux.



Ainsi Kévin, le naïf du Limousin, est bisexuel ( pour le clin d'œil queer) et se voit traité comme un objet sexuel ( clin d'oeil masculiniste) par l'odieuse Philippine, sa partenaire commerciale qui va l'entraîner dans le greenwashing le plus odieux, avant de l'accuser injustement de viol ( nouveau clin d'oeil masculiniste). Arthur, le fils d'avocat parisien, s'en va jouer au néo-rural en Normandie sur la terre de ses ancêtres avec une compagne qui manie la truelle mais va rapidement l'abandonner pour retrouver les salons parisiens. Les femmes de ce roman accumulent d'ailleurs les clichés, soit comme manipulatrices, soit comme idiotes au grand cœur.

Sans trop se donner de mal, il est alors bien facile d'opposer la réussite totale de l'un, à grands coups de rencontres avec les puissants de ce monde, et l'échec de l'autre qui s'entoure de losers tous plus caricaturaux les uns que les autres.



Certes le ton est celui de la satire, et l'auteur semble n’épargner ni les politiques et les investisseurs, ni les écologistes et les idéalistes. A première vue , l'auteur ne ménage pas les opportunistes, les hypocrites, les menteurs, les corrompus qui se retrouvent massivement du côté des capitalistes ; tandis qu'il ridiculise la bêtise, l'aveuglement, la naïveté, la violence et le radicalisme du côté des écologistes ou des révolutionnaires. Après avoir qualifié les anarchistes de romantiques et de "retraités de la fonction publique soixante-huitards", il compare les zadistes à des" vers de terre semi-clochardisés ".

Arthur, qui a toujours adopté un comportement discret, se métamorphose, au mépris de la cohérence du personnage, lorsque son manifeste se répand sur les réseaux sociaux : " N'était-ce pas son rêve depuis le début : devenir un gourou ? "



L'auteur cède une fois encore à la facilité en choisissant le sensationnalisme : sectarisme et terrorisme deviennent les ressorts narratifs qui lui permettent de conclure par une révolution certes cinématographique, mais évidemment vouée à l'échec.

Sans craindre le ridicule, il s'engouffre dans un complot mondial où le mouvement Extinction Révolution aurait soigneusement recruté mille combattants par pays. Son scénario d'insurrection frôle la parodie lorsqu'il évoque des membres nommés les Predators et les Suppressors chargés d'empêcher l'apparition d'un gouvernement, alors que l'objectif final est de livrer l'humanité au chaos.

Quant au discours d'Arthur qui harangue la foule en déclarant :" Nous venons venger les abeilles, les papillons, les vers de terre", on ne sait plus si on est dans un film de Schwarzenegger ou dans un anime manga.

La mise en scène d'une révolution par Gaspard Koenig se résume à quelques victimes innocentes, des pneus crevés, un manque criard de préparation du style on a oublié d'acheter un lance-grenades. Bref, beaucoup de bruit pour rien...



Le recours à la dystopie politique permet ici de signifier la faillite des idéaux même lorsqu'il s'agit des plus nobles, et cela ne peut déboucher que sur un individualisme pleinement revendiqué. Tout comme le conservatisme pessimiste qui valide l'idée qu'il ne sert à rien d'espérer des transformations profondes.

Mis à part les descriptions de l'écosystème des vers de terre qui réservent quelques belles pages, le roman volette de gauche à droite, en pillant ici ou là des idées progressistes qu'il s'empresse de jeter à terre.

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Humus

"La nature en sursis les invitait à philosopher. Ils ne refaisaient pas le monde, comme les générations précédentes. Ils le regardaient se défaire et tentaient de se trouver un rôle dans l'effondrement à venir".



Arthur et Kevin se rencontrent à AgroParisTech lors d'une série de conférences sur la géodrilologie. Ou la science des vers de terre pour le dire plus simplement. Les deux étudiants issus de milieux sociaux très différents mais unis par un même désir de trouver des solutions face à la crise écologique deviennent rapidement amis et fascinés par le pouvoir régénérateur des lombrics. Cependant leurs parcours vont prendre des orientations différentes au moment de se plonger dans le concret. Arthur décide de laisser de côté les facilités auxquelles il est habitué dans son milieu bourgeois pour reprendre une ferme laissée à l'abandon dans le Perche et régénérer le sol grâce aux méthodes glanées sur les bancs de l'école. Kevin, lui, se lance dans un projet de vermicompostage et se laisse convaincre par une de ses camarades de sa compatibilité avec la mécanique capitaliste. Tandis qu'Arthur et sa compagne se changent en paysans au mode de vie minimaliste en quête d'autarcie, Kevin endosse le costume du parfait startuper leveur de fonds. Des apprentissages qui vont se faire dans la douleur.



J'ai passé un excellent moment à suivre les aventures de Kevin et Arthur qui sont aussi prétexte à explorer toutes la complexité et les contradictions d'un monde arrivé au bout de ses capacités et incapable de modifier ses comportements malgré les bonnes volontés. On pense bien sûr aux "bifurquants" ou "déserteurs" d'AgroParisTech qui ont fait la "une" des media en appelant à agir autrement et qui ont sans doute inspiré Gaspard Koenig pour son point de départ. Sur lequel il bâtit un roman passionnant, rythmé et vivant, qui prend le temps de suivre plusieurs axes de développement, de pousser ses différentes idées sans prendre parti mais en confrontant les idéaux à la réalité d'une société solidement (et violemment) campée sur ses bases. Il n'y a pas de cynisme dans le propos de l'auteur mais une attention réelle portée aux idées des uns et des autres ; pas de réponse non plus mais beaucoup de matière à réflexion. Et, cerise sur le gâteau, il parvient à nous faire éprouver une incroyable sympathie pour les vers de terre (c'est peut-être un truc de philosophes, Tristan Garcia fait déjà le coup dans "Âmes").



Ma très bonne surprise de la rentrée, plume intelligente, habile, acérée mais pleine d'empathie. Un vrai bon roman que je pourrais beaucoup offrir à noël prochain.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Humus

Il y a longtemps qu'on m'a appris à utiliser les petits monticules laissés par les vers et il ne m'a pas semblé bizarre d'imaginer de s'en servir pour redonner vie à une terre dévitalisée par les traitements chimiques. Arthur et Kevin, copains lors de leurs études, ont suivi le même cours et cela leur a donné l'idée d'essayer les lombrics mais ils vont prendre des chemins différents; pour Arthur, c'est le retour à la terre dont il ignore tout alors que Kevin se tourne vers l'industrie (poussé par une insupportable arriviste). L'auteur est critique envers les deux.

Au final: deux échecs.

La dernière partie n'est malheureusement pas invraisemblable mais est très dure.

J'ai longuement observé un lombric dans mon jardin et il n'a pas le comportement décrit dans le livre...ces bestioles qui viennent mourir sur ma tersasse au lieu de s'enfoncer dans la terre ne me semblent pas malins. Je n'ai pas observé leurs ébats...une autre fois peut-être!

Intéressant mais un peu long; était-il indispensable d'utiliser un vocabulaire "technique" et de faire référence à des philosophes que le pauvre Kevin ne connait pas? En même temps Arthur lui a donné un peu de culture...

Je pensais attendre la version poche, pas trop pressée mais le livre était disponible en médiathèque.
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Humus

Je n’aurais peut-être pas lu Gaspard Koenig, si Humus n’avait pas fait partie des sélections des prix littéraires ! Cette histoire de lombric, de lombrimix, de copulation de vers de terre ne me tentait que très moyennement, moi qui m’endors invariablement devant des documentaires animaliers. Mais la curiosité fut plus forte ! Et je ne le regrette absolument pas.



Gaspard Koenig saisit notre modernité au cœur de cette révélation, l’urgence écologique à changer notre façon de consommer pour assurer la survie de l’espèce. Sûr comme ça, pas envie de découvrir ce roman ! Alors, voici l’autre façon :



Brins d’histoire

Gaspard Koenig raconte l’engagement de deux ingénieurs agronomes Kévin, sans é, et Arthur.

Le premier est issu d’un milieu plutôt agricole. En remarquant son aisance dans les études, il est passé de classes en classes, de filières en filières bénéficiant à chaque fois de bourses ou de dispositif financier lui permettant de poursuivre ses études, sans en avoir éprouvé l’envie, sauf celle de découvrir Paris.



Arthur, et son prénom le souligne, appartient à la classe instruite de l’intelligentsia. Son père est un avocat reconnu pour défendre les libertés fondamentales. Lui, il connaît parfaitement Paris pour y avoir toujours vécu et fréquenté les meilleurs établissements scolaires.



C’est une conférence par le spécialiste des vers de terre, Marcel Combe (en vrai, Marcel Gauchet) qui va sceller leur amitié. À la fin de leurs études, leurs chemins divergent.



Arthur choisit de tenter l’expérience des néoruraux dans l’ancienne ferme de son grand-père en Normandie, complètement polluée par des années d’insecticides. Il se propose avec son amie, Anne, dont elle partage l’engagement, de vivre en décroissance, limitant au maximum leur empreinte carbone.



Kévin pense plutôt produire des vermicomposteurs de cuisine pour évacuer certains déchets ménagers. La rencontre avec Philippine, une rousse plutôt gothique, va orienter son projet vers le milieu industriel.



Vers de terre, sauveur de l’humanité ?

Gaspard Koenig est un philosophe, essayiste engagé. Après avoir fait le tour de l’Europe à cheval sur les traces de Montaigne, il avait essayé de se présenter aux élections présidentielles en s’interrogeant sur les raisons de vouloir élire un maître ! Plus réaliste était sa proposition d’un revenu universel pour les jeunes, reprise après.



Son premier roman avait déjà fait l’objet d’une sélection pour le Goncourt. C’est dire qu’il sait raconter des histoires !



Le roman ouvre des pistes de réflexion sans forcer son auteur à prendre position.

S’inspirant du mouvement des destructeurs apparus lors de la cérémonie des remises des diplômes des futurs ingénieurs agricoles en 2022, Gaspard Koenig démontre jusqu’au bout leur logique de décroissance qui peut déboucher sur un absolu difficilement compatible avec notre cadre bien délimité.



Des étudiants, formés à intégrer les milieux décideurs du pouvoir, se refusent à reproduire à l’identique ce qui n’a pas fonctionné. Ils essayent d’inventer d’autres possibles, comme le feront à leurs façons Kévin et Arthur.



De plus, la production d’humus par les vers de terre semble être une solution pour assainir la couche qui entoure la terre !



Pour finir,

La conclusion de Gaspard Koenig n’est pas réjouissante. Mais, elle répond à l’aspect romanesque de l’ouvrage. Mais sa clairvoyance se situe ailleurs : La justesse de la peinture de cette jeunesse y est évidente tout en étant éclairante. Certes, les lombrics vont peut-être assurer notre survie, mais ils ne sont qu’un prétexte pour confronter le lecteur à son écoresponsabilité.



Ainsi Gaspard Koenig préfère par la fiction montrer pour expliquer et comprendre. Notamment, les mouvements violents de groupuscules écoanarchiques qui envahissent nos actualités. Et, appréhender aussi cette écoanxiété si répandue dans une jeunesse instruite qui ne croit plus au modèle pour lequel ils ont été formés.



Gaspard Koenig offre un conte philosophique au point de départ écologique qui analyse notre actualité avec précision et ironie jubilatoire. Humus est un roman d’apprentissage pour deux jeunes hommes qui seront anéantis par notre époque. En cela, il s’inscrit dans la tradition littéraire du 19ème siècle. Mais, entre la désobéissance civique prônée par certains quaternaires et le terrorisme écologique qui se profile chez les plus jeunes, est-ce que le capitaliste vert, libéral et écologique, défendu par Gaspard Koenig sera suffisant. À vous de vous faire votre propre opinion ! Mais, c’est peut-être le prochain Goncourt ?
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Humus

Arthur et Kevin, deux étudiants en agronomie qui se rencontrent sur les bancs de l'école AgroParisTech. Lors d'une conférence donnée dans leur école par Marcel Combe, scientifique chevronné mais plus tout jeune, les deux étudiants découvrent la grande possibilité d'un monde plus sain grâce aux vers de terre. Un vaste univers s'ouvre à eux et leur permet d'espérer un avenir possible sur notre Terre bien abimée avec l'aide de ces petits animaux que personnellement je connaissais peu. Les deux amis vont prendre deux chemins totalement opposés alors qu'ils avaient le même rêve au départ. Mais sont-ils vraiment si opposés?

Gaspard Koenig nous entraine dans une histoire d'amitié qui aurait pu me plaire. Mais que de termes compliqués employés (pour quel objectif?)! Que de digressions sur ces vers si utiles certes mais tout de même peu ragoutants... Je n'ai pas tellement adhéré à l'engouement pour ce livre que j'ai, pour ma part, trouvé un peu pédant et un peu trop cynique malgré quelques passages qui m'ont tout de même fait sourire...
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Humus

Humus appuie là où ça fait mal, écologiquement, socialement, humainement.

J'ai adoré ce que j'ai lu et détesté ce que ce livre raconte. L'humanité n'est pas à son avantage, nous en prenons tous pour notre grade, hommes, femmes, riches et pauvres, pas un pour racheter l'autre niveau personnage. Et pourtant, on s'attache à eux, parce qu'ils nous ressemblent, ces jeunes, ces vieux, pris aux pièges d'un système mortifère.



J'ai dévoré ce texte qui ne dénonce pas mais donne à voir. Ensuite, au lecteur de se débrouiller avec sa conscience, ses questions... Un grand roman donc !
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