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Citations de Genyû Sôkyû (20)


J’ai reçu des soins qi gong et j’ai un peu pratiqué les « formules magiques » de la méthode Simonton que Jiun m’a apprises. Il s’agit d’une sorte de traitement par la méditation, dans lequel il faut se représenter mentalement d’abord les amas de cellules cancéreuses, puis l’attaque sur elles d’une armée de globules blancs. Mais cette méthode ne semble pas me convenir. Je respire profondément, visualise les cellules cancéreuses mais quand je veux imaginer l’armée des globules blancs, je finis toujours par penser à Fumiyuki mort à la guerre.
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Oui, ou une pomme de terre ou autre chose, ça n'a pas d'importance, rien que de penser que je vais me nourrir de cette vie-là… je suis comblé.
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- Sayoko, les fleurs, non, pas seulement les fleurs, mais aussi les herbes, les arbres, tu penses qu’ils regardent quoi?
- Pardon ?
- Moi, jusqu’à présent je pensais qu’ils regardaient le soleil ou le ciel. Mais c’est faux. Ce qu’ils regardent, c’est nous.
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"Ce jour-là, deux cérémonies étaient prévues. Le petit-déjeuner terminé, Sokudô enfila son vêtement blanc hakui, puis, par-dessus, le vêtement sacerdotal hôe. Après avoir disposé les offrandes dans la salle de prière principale, Keiko revint dans la maison où Sokudô préparait du thé, installé devant le brasero du salon. Il s'agissait d'une des nombreuses habitudes quotidiennes, mais c'était également un des moments préférés du couple. De la bouilloire en fonte leur parvenait comme de loin le bruit de l'eau frémissante, et dehors, le chant de la bergeronnette se faisait parfois entendre. "Bonjour" dit Sodukô, "bonjour !", répondit Keiko en inclinant la tête. Puis ils se regardèrent bien en face."

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Je vois une clarté qui s’étend à l’infini mais j’ai l’impression, peut-être à cause de mes habitudes de pensée, qu’il doit y avoir une fin.
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Les larmes arrivent les premières. Peu après, un sentiment de détresse envahit tout mon corps. Si je tente de raisonner, je me dis que, sous l'effet de l'extrême souffrance, j'ai sans doute eu peur et ressenti de la détresse face au risque d'entrer dans un "vide" total.
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Mais ce que je ressentais à ce moment-là, je pense que c’était peut-être la grandeur de la vie. Je n’aurais su expliquer pourquoi mais il me semblait que ma vie, tout autant que celle de ma mère, avait quelque chose de magnifique. Je me sentais pénétrée de cette sensation étrange et d’une certaine manière effrayante, comme cette mer immense que je pouvais voir en baissant les yeux. Je me disais que ma vie était une sorte de miracle, et mes larmes ne cessaient de couler.
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Sokudô, à son tour, comme s’il suivait le regard de sa femme, se mit à observer le jardin dans son état matinal : diverses variétés d’azalées, lilas des Indes, houx, et ses trois pins à la forme immuable depuis des années, et puis, se détachant sur la verdure entourant l’étang devant la maison, des pivoines tardives aux larges pétales d’un rose profond. On aurait dit que la lumière du soleil, tamisée par le feuillage des pins, n’était là que pour rehausser délicatement le rose vif des fleurs. Mais cette clarté, pourtant légère, semblait parfois trop forte pour de si fragiles pivoines qui, de temps en temps, oscillaient imperceptiblement sans qu’on aperçoive pourtant le moindre souffle de vent.
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Sans doute que l’humain, pour donner forme à sa vie, a tendance à ordonner un peu comme ça lui chante divers moments et ce qu’il a vécu pendant ces instants. Je pense que c’est même la plus importante toxine mentale de l’homme.
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Pourtant, qu’est-ce qui différencie les rêves que l’on a dans la tête et le souvenir des paysages où l’on s’est vraiment rendu ? Je finis par penser qu’au fond il n’y a pas grande différence.
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J’avais retrouvé suffisamment mon calme pour songer à m’occuper de l’homme qui s’était effondré. La silhouette a semblé un instant prise au dépourvu par ma demande, puis, posant sa main sur mon front, elle a lancé :

— Maman, tout va bien. Ne t’inquiète pas, nous sommes à l’hôpital !

Je vois le tuyau vert d’un inhalateur d’oxygène enfoncé dans mon nez.

Au bout d’un moment, mon gendre me demande d’une voix enjouée :

— Comment allez-vous aujourd’hui ?

Je me dis que c’était un rêve et quand je reviens complètement à moi, je lui réponds :

— Me voilà avec une moustache verte, maintenant ! Je prends du galon !

Mon gendre se met à rire ; son crâne rasé et son front brillent sous la lumière venant de la fenêtre.
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Une fois par semaine, comme un fuyard, il revient chez ses parents, s’empresse de prendre une douche, s’effondre plus qu’il ne se couche dans sa chambre et dort. Quand il se réveille, les yeux qu’on dirait argentés encore plissés de sommeil, il descend l’escalier toujours sans rien dire. Ses parents, tout en évitant les regards, ne peuvent que l’emmener dans un restaurant pour qu’il mange autant qu’il veut de cette viande de bœuf de Mizusawa qu’il aimait tant, puis le laisser repartir. Pour son père, c’est à la fois humiliant et triste.
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Devant une table de jardin, recouverte d'une nappe blanche, le marié et la mariée sont acclamés et applaudit par les parents et amis, près d'eux, puis les habitants des préfabriqués, rassemblés autour, sur plusieurs rangs...
Les jeunes mariés allument ensemble une énorme bougie en forme de cœur puis,sans façon, échangent un baiser.
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Tout en pliant les vêtements de Yûsuke et Kenta qui avaient séché, Sayuri jeta un regard dehors et pensa à l'irradiation que subissaient les deux hommes qui s'activaient sans s'inquiéter de rien. Elle se rappela que l'été précédent, Kenta lui avait parlé d'une rumeur qui circulait parmi ses confrères selon laquelle les aiguilles de pins atteindraient cent becquerels. "La quantité de becquerels est ce qu'elle est, mais quand les cheveux poussent on va chez le coiffeur et quand les branches poussent on élague". C'est ainsi que Kenta avait évacué le problème.
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J'ai du mal à expliquer mon sentiment mais je pense que c'est surtout que j'ai conscience de la faiblesse de tous ceux qui sont là. Faisant l'expérience d'un monde où il suffit de penser aux choses pour qu'elles prennent forme, ce que je saisis surtout de cette assemblée serrée dans une grande pièce d'une soixantaine de tatamis, c'est l'existence de pensées multiples et informes, cette stagnation de consciences qui s'enroulent sur elles-mêmes à la recherche d'une vaine représentation de choses insaisissables.
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Ce jour-là, avec le docteur Hagimoto, j'ai dit une phrase, que je voulais profonde, du genre : « L'an prochain, est-ce que je verrais les cerisiers en fleurs ? » mais au fond je n'étais pas vraiment pessimiste. Dans mon rêve, par contre, assise devant les cerisiers, je sanglotais.
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Différencier rêve et réalité, et choisir quelle attitude adopter face aux scènes étranges qui semblent n'appartenir ni à l'un ni à l'autre sont au fond mon unique souci, si tant est qu'on puisse parler de souci.
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Des évènements étranges qui ne semblent pas être des rêves commencent à se produire, et dans mes rêves, des époques différentes se mélangent ; portant, je pense être encore en mesure de faire la différence entre rêve et réalité. Par contre, cela semble difficile à comprendre pour les autres. Je dis à Sayoko : "Papa était là !" mais elle se contente de murmurer : "Tu as rêvé", et continue à plier le linge. Pas de doute, il était bien dans cette chambre, debout au pied de mon lit, au milieu d'une lumière tiède... Au début j'étais persuadée qu'il ne s'agissait pas d'un rêve. Mais peu à peu mes rêves deviennent tellement variés que je commence à ne plus en être aussi sûre.
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En fait, les opérations de décontamination ont un effet d'irradiation sur les ouvriers : c'est bien parce que l'irradiation est dangereuse que les travaux de décontamination sont effectués, mais si on craint l'irradiation, on ne peut pas faire les travaux de décontamination...
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Quand il rentre en voiture, après la nuit tombée, une guirlande lumineuse en forme d'arbre installée par le restaurant lui tristement, au milieu des lumières clairsemées provenant des fenêtres des préfabs, renforçant encore l'impression de dénuement. Il ne sait pas combien de personnes qu'on appelle encore des réfugiés habitent là ; l'ensemble est resté un camp amélioré sans jamais devenir comme un nouveau hameau.
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