... explorer le problème central du judaïsme de Simone Weil et son rejet du judaïsme... A bien des égards, le problème est éminemment déplaisant, voire repoussant. Il faudrait la pénétration psychologique d'un Dostoïevski et la caritas d'un saint pour considérer équitablement un être humain qui, à l'heure où son peuple était voué à une extinction bestiale, refusa le baptême parce que "le catholicisme romain était encore trop juif". Ou dont les méditations prolixes sur la crise de la culture européenne et les programmes nécessaires à sa résurrection n'avaient rien à dire, pour autant que je sache, sur l'Holocauste en cours. A-t-on jamais vu penseur et philosophe de l'amour, à des profondeurs souvent saisissantes et séminales, plus dénué d'amour ?
"Sainte Simone : Simone Weil", p. 121.
« Les livres indispensables nous accablent avec plus de force encore que la mort de l’aimé. Ce qu’ils ont en commun, ce qui rattache les rares exemples profanes au canonique, c’est bel et bien leur statut de textes sacrés, de convocation et d’assignation à l’humanité....
Nous venons de publier un recueil d'entretiens entre George Steiner et Nuccio Ordine, intitulé //George Steiner. L'Hôte importun//. Il est précédé par un beau texte en témoignage à Steiner, écrit par celui qui fut un de ses plus proches amis, Nuccio Ordine.
Pour en savoir plus : https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251453163/george-steiner-l-hote-importun
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Ce livre est le témoignage de la profonde amitié personnelle et intellectuelle qui a lié George Steiner et Nuccio Ordine. L'amour des classiques, la passion de l'enseignement, la défense du rôle du maître, la fonction essentielle de la littérature qui rend l'humanité plus humaine constituent les thèmes d'un intense dialogue, nourri de plus de quinze années de rencontres et de voyages dans diverses villes européennes. Ordine trace un portrait original de George Steiner, en le peignant sous les traits d'un « hôte importun ».
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