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3.66/5 (sur 79 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 04/12/1946
Biographie :

Professeur de lettres, Gérard Macé a écrit une quinzaine de livres et publié plusieurs recueils de poésie. Il se distingue par un style particulier, inclassable, à mi-chemin entre la poésie et la prose.

Qualifié de "poète essayiste" par la critique, il écrit, dans la lignée des grands écrivains français, des textes qui constituent autant d’interrogations sur les identités parallèles des êtres, la signifiance des symboles, la place des Autres dans l’imaginaire du Moi et le sens de l’écriture. Ainsi, à l’écart des grandes modes littéraires, cet auteur discret et exigeant a pu bâtir une œuvre littéraire qui reflète avec douceur des préoccupations partagées par tous.

Depuis une quinzaine d’années, Gérard Macé poursuit également un travail parallèle de photographe. On trouve de nombreuses traces de ses voyages - Rome, Éthiopie, Japon, Moyen-Orient - dans son œuvre de poète et de photographe. Il est également traducteur (Bhattacharya, Solmi, Saba, Agamben, Campo, de Quincey).

Début novembre 2007, Gérard Macé était l’invité de la Faculté des Langues Étrangères de l’Université de Téhéran.
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Source : www.teheran.ir
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Des chaussons de feutre…


Des chaussons de feutre
et des voix étouffées,
une odeur de cire dans l’escalier.

Des bruits de pas dans le couloir,
une robe qui traîne sur le parquet.

La table qu’on met en silence
et les instruments qu’on accorde avant le concert.
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Aveugle et sourde…


Aveugle et sourde,
la nature ne voit pas les châteaux
que nous bâtissons en paroles,
ni la bête à l’écart du troupeau
qui broute la fleur empoisonnée.

Elle n’entend pas les têtes chantantes
qui flottent au-dessus de nos rivières,
ni les tambours en peau de chagrin
qui nous servent à compter les jours.
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L'ombrelle pour tout le monde, mais le bâton réservé aux hommes : ces deux accessoires inégalement répartis, partout présents dans l'Ethiopie chrétienne, semblent régler le mouvement des astres et la marche le long des routes, le gardiennage des troupeaux, la prière et la lecture, peut-être même la naissance des enfants. Sans ombrelle ni bâton les Ethiopiens se retrouvent les bras ballants il ne reste plus qu'à attendre la nuit qui tombe, ou la mort qui doit venir. (p. 25)
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Gérard Macé
Le goût du lait revient en parlant, le lait caillé dans les bols quand la lune rousse éclairait la faïence et l’eau qui dort. À l’intérieur d’une maison sans feu le sommeil est troublé par les soupirs de la sainte et les cris de la fée, par la chute au pied du lit des vêtements de la femme adultère. Sa voix dans les livres se confond avec une ancienne désinence, une langue jamais apprise qui revient à l’oreille de l’enfant. Rougeurs et silences qui précèdent un flot de paroles et leur contraire, un mascaret d’émotions qui remonte en même temps que la mémoire et la marée.
Si l’enfant prodigue et saturnien éclate en sanglots (le vendredi maigre où il revient), c’est encore à cause de l’amour qu’on lui montre du doigt. L’anneau de sa mère enferme à jamais les larmes de son corps, l’anguille et la rivière plus vif-argent que ses souvenirs.
Accompagné du vautour qu’on croyait femelle et fécondé par le vent, quand il repart c’est pour trouver le partage des eaux ; entre la sanglante et l’amoureuse, la rose et les ténèbres, la rime et le bruit... Héros roturier il apprend à écrire en prose, mais lit les vers en se taisant pour mieux entendre en lui l’instrument des tristes et l’accent de la superstition quand ils parlent de l’avenir (leur histoire est sans écriture et sans roi, leur voix est en souffrance dans les voyelles trop fermées de l’alphabet).
[...]
(Bois dormant)
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Pour m'endormir, je mets
le masque du sommeil : un léger voile
que je tisse avec les événements du jour
et les mots dont je garde le il en m'endormant.
Une toile aussi fine que celle de l'araignée
où restent au matin des lambeaux de rêves :
des images prises au piège, les discours décousus
d'un somnambule qui se réveille.
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Pour écrire un seul vers

Il faut se souvenir de cent ans de sommeil
et des vies qui précédèrent, de la piqûre des roses
et de l'aïeule qui voulait voir la mer,
de l'homme au large dos couverts de ventouses
et de ses enfants effrayés par les méduses.
Des objets magiques et des formules
où s'enroulent des fleurs autour des lettres gothiques.

Puis abandonner à son sort
cet homme en nous qui se noie dans ses souvenirs,
pour renouer avec la magie sans accessoires
et la jonglerie sans rien, mais avec des gestes
suspendus en l'air et la réalité
qui se retourne comme un gant .

Avec les êtres et les choses
attirant les mots comme des aimants.
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Le pont flottant des rêves, à la charpente aussi mal ajustée que les jours incertains. Les mois inégaux qui nous permettent pourtant de passer d'une année à l'autre
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Des enfants trisomiques ont joué Shakespeare
au bord de l’océan, mieux que les acteurs
habitués aux planches. Pour eux, être est un tel effort
que venger un père ajoutait à peine au fardeau.
Ne pas être, ils en faisaient chaque jour
l’expérience dans le regard des autres.

Traîner un cadavre en coulisse,
déclamer en dominant le bruit des vagues,
c’était prendre à témoin la nature
que le langage humain peut défier le néant.
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Tu sais qu'une rose est une rose dans toutes les langues.
Autrefois c'était un reste de raison qui t'empêchait
de croire au sens caché, aujourd'hui c'est le cœur
qui refuse de s'emballer, de battre plus vite
en courant après des fantômes.
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Cinq siècles après les navigateurs qui sillonnèrent deux océans, il fallut encore renoncer dans l’enfance à la représentation médiévale d’une terre posée à plat, comme sur ce tapis de salle à manger dont les motifs permettaient d’inventer des flores et des pays.

Nous aussi nous avons imaginé des hommes la tête en bas quand nous avons appris que la terre était ronde ; et quand nous avons su qu’elle tournait sur elle-même nous avons été pris d’un léger vertige, à l’idée qu’il faudrait tenir debout sur cette toupie lancée à toute allure.
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