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Critiques de Giorgio Bassani (84)
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Le Jardin des Finzi-Contini

Sous le charme.

Le charme du Jardin des Finzi-Contini, si subtil et mélancolique, avec tout son lot de désirs frustrés, sa douce amertume, ses personnages qui, à la possession des choses, préfèrent le souvenir que l’on a d’elles, «le souvenir en face duquel toute possession ne peut, en soi, apparaître que décevante, banale, insuffisante», vous enveloppe de sa beauté vaporeuse et cependant très profondément ancrée dans un contexte historique, social et politique prégnant.

Le tombeau des Finzi-Contini, dans le cimetière israélite de Ferrare, est énorme, hideux, monumental - mais seul un des membres de la famille que le narrateur a connus y repose. Les autres sont morts déportés en Allemagne - «qui pourrait dire s’ils ont trouvé une sépulture quelconque?»

Alors il se met à raconter ses souvenirs - une sorte de récit-sépulture où ils pourront trouver une place?

Dans la maison isolée des Finzi-Contini, au milieu des moustiques et des grenouilles du canal et des fossés d’écoulement, alors que le régime fasciste se mettait à promulguer des lois antisémites, se sont nouées et dénouées des relations complexes et fortes, pleines du trouble et de la confusion des amours de jeunesse. La brillante Micòl aux cheveux de lin, au regard magnétique, vive, spirituelle, est belle comme un premier chagrin d’amour, comme ces amours mort-nées qui n’en finissent pas de vivre et de mourir dans nos souvenirs.

Rien de tranchant, beaucoup de grâce dans cette cette écriture si fine, si pénétrante dans sa façon de manier le non-dit, l’ambigu, l’humour, tout en se plaçant sous la menace de l’horreur historique à venir.

Le parfum du Jardin des Finzi-Contini, ça vous pénètre subtilement, ça vous imprègne d’une manière intangible, ça reste en vous quand vous avez refermé le livre. Une bien belle lecture.
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Le Jardin des Finzi-Contini

Dès les premières pages, le lecteur ressent l’atmosphère proustienne de ce roman à la fois fiction littéraire mais aussi faite des réminiscences du passé. L’écriture de Georgio Bassani est feutrée, intimiste, finement ciselée de mots choisis, de descriptions liées au paysage comme à l’analys psychologique des personnages. Une écriture de la mémoire à la manière de Marcel Proust ou Ivan Bounine, cette nécessité de coucher sur le papier et d’arrêter le temps par le truchement de la littérature. Michel Arnaud nous offre une très belle traduction de ce roman. J’ai été particulièrement sensible à l’écriture et à l’ambiance du roman. Lorsque j’ai refermé le livre, je me suis sentie orpheline, c’est une sensation que je n’ai pas ressentie depuis fort longtemps. Et puis, il y a la magie de Ferrare que j’ai essayé de me représenter en voguant sur internet. Ce sera pour une prochaine visite, Bassani ne me quittera pas.



Le livre s’ouvre sur la visite de la nécropole étrusque de Cerveteri à une cinquantaine de kilomètres de Rome. La réflexion d’une enfant sur ces tombes va susciter chez le narrateur, Georgio, des souvenirs de sa jeunesse à FERRARE, du cimetière juif où il revoit la tombe hideuse mais monumentale des FINZI-CONTINI, significative de l’importance de la famille.



A cet instant, le fil de la mémoire déroule sous la plume de Georgio les souvenirs de cette période marquée par les lois raciales qui viennent d’être promulguées en Italie. Les FINZI-CONTINI sont de grands propriétaires terriens, issus de la branche de Moisé FINZI CONTINI qui a fait fortune. Quant à Georgio, il fait aussi partie de la communauté juive de Ferrare mais il est issu de la classe moyenne cultivée, les deux familles ne se rencontrent qu’à la synagogue.



Tous ces jeunes gens sont amateurs de tennis et font partie du club de Ferrare. C’est à la suite de la promulgation des lois raciales qu’ils vont se voir exclus du club. Cette ségrégation va donner l’idée à Micol FINZI-CONTINI, la fille du professeur Ermanno et de la signora Olga, d’inviter ces fervents du tennis dans ce magnifique jardin aux essences multiples et variées.

Cette belle propriété de plusieurs hectares entoure la « magna domus », sorte de manoir gothique et qui possède un court de tennis qui ne demande qu’à les accueillir.



De partie de tennis en partie de tennis, d’appel téléphonique en appel téléphonique, Georgio va tomber amoureux de la belle Micol mais hélas, sans espoir de retour.



Ce qui m’a fascinée dans cette fiction littéraire c’est d’imaginer ces jeunes gens jouer au tennis, de les voir vivre, s’amuser, discuter études, politique, flirther, réciter des vers, parler littérature, comme si à l’intérieur de l’enceinte du jardin, rien ne pouvait les atteindre. Bassani fait bien ressentir à son lecteur cet espace ouaté, où le funeste ne pénètre pas ou peu et où cet été là est un été idyllique.



Le chaos règne à l’extérieur et la tragédie n’est pas loin, mais, hormis une réflexion de temps à autre sur les injustices, les humiliations qui rendent la vie de cette communauté difficile à cette période, rien ne vient troubler le calme de la « magna domus ».

Parfois, le lecteur ressent l’angoisse de l’éphémère affleurer. Cette révolte, je l’ai ressentie chez Georgio lorsque celui-ci se fait exclure de la bibliothèque municipale et que le professeur Ermanno lui ouvre la sienne afin qu’il puisse préparer son diplôme. Mais cette discrimination ne s’arrête pas et elle allège le groupe qui se retrouve à quatre joueurs.



Sinon, rien ne vient troubler la « magna domus » et son jardin : c’est un peu à l’image d’ un espace sacré, le jardin d’Eden avant la chute. Le temps s’écoule et Georgio prend conscience petit à petit que son amour est sans issu mais ses maladresses et son insistance auprès de Micol finira par lasser cette dernière. L’amoureux excessif se verra exclu du Paradis. La chute sera pour lui mais aussi pour le monde qui l’entoure.



« Micol répétait continuellement également à Malnate que son avenir démocratique et social la laissait totalement indifférente, qu’elle abhorrait l’avenir en soi, lui préférant de beaucoup « le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui » et plus encore le passé, le cher, le doux, le charitable passé,

Et comme ce n’était là, je le sais, que des mots, les habituels mots trompeurs et désespérés que seul un véritable baiser eût pu l’empêcher proférer, que justement de ces mots et non d’autres soit scellé ici le peu de chose que le cœur a été capable de se rappeler. »





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Le Jardin des Finzi-Contini

Je viens de réaliser un vieux rêve: relire, en italien cette fois, le Jardin des Finzi-Contini, lu il y a très longtemps, adoré et ….revisité plusieurs fois, par le biais de son adaptation au cinéma par Vittorio de Sica.



J'avais aussi aimé le film et, dans ma mémoire, les pages du livre et les images du film se mêlaient et se prêtaient mutuellement ambiances et couleurs au point que je n'arrivais plus à démêler les unes des autres...



La relecture en VO a tout remis en perspective.



Que le livre est fort, fait de suggestions puissantes, d'ironiques introspections, de non-dits troublants! Toutes choses que le film, essentiellement dévoué à l'image, peine à rendre avec subtilité, quelle que soit par ailleurs sa qualité.



Le récit commence dans une tombe étrusque, visitée, à Cerveterri, par le narrateur, qui accompagne un couple d'amis avec leur enfant, et par une remarque de cette dernière: "Qui sont les plus anciens, papa, les Hébreux ou les Étrusques? " et l'enfant d'ajouter : "Quelle mélancolie! Pourquoi les tombes antiques suscitent-elles moins de mélancolie que les plus récentes? »



La « malinconia » dès lors emporte le narrateur, attendri et troublé par cette remarque d'enfant, dans un long voyage mémoriel.



Dès le début, s'opère un lent mouvement funèbre de repli dans le temps : d'abord la tombe étrusque, et puis le cimetière juif de Ferrare, et, dans ce vieux cimetière, le tombeau baroque et surchargé des Finzi-Contini – presque un cénotaphe pourtant : tous ceux qui auraient dû reposer dans cet aristocratique caveau familial sont partis en fumée dans les camps de la mort.



Funèbre ouverture et funèbre clôture : le récit s'achève sur un double « tombeau »poétique : les vers de Mallarmé, cités par Micol Finzi-Contini : « le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui », qu'elle aime plus que « l'horrible futur » - mais qu'elle place pourtant largement après « il caro, il bel, il pio passato »- « le cher, le beau et le pieux passé ».

Paroles de désespoir et de dépit sur lesquelles, à son tour, pieusement, le narrateur pose les scellés de son récit , comme un dernier baiser d'amour à celle qui n'est plus.



Cette ouverture et cette fermeture, funèbres et musicales, encadrent gravement le récit d'un premier amour vécu à contre-temps entre le narrateur, un très jeune garçon possessif, maladroit et romanesque et Micol Finzi-Contini, une jeune fille libre, vive et extraordinairement lucide.



Lui est un jeune intellectuel féru de littérature, issu d'une bourgeoisie juive assimilée et aisée –son père, avant d'en être exclu, a même adhéré au parti fasciste.

Elle est issue d'une vieille aristocratie juive établie en Italie après l'inquisition espagnole : elle incarne l'indépendance, la modernité, le refus des préjugés étrangement associé au goût et à la pratique des traditions.





Mais bientôt , en Italie, les lois raciales sont promulguées par Mussolini : la fonction publique, l'école, l'état-civil sont réglementés. Et même les clubs de tennis font l'objet d'une pointilleuse discrimination. Réservés aux aryens. Alors, comme s'était généreusement ouverte à ses coreligionnaires ferrarais la synagogue espagnole brillamment restaurée par la famille Finzi-Contini, celle-ci ouvre aussi aux juifs ferrarais exclus du club de tennis les portes de son jardin et les terrains de son tennis privé . Et quand le narrateur se voit refuser de poursuivre ses recherches universitaires, le docteur Ermanno Finzi-Contini lui ouvre aussi sa magnifique bibliothèque, lui permettant de consulter ses inestimables lettres de Carducci…



Fermeture et ouverture, là encore : la société démocratique se ferme, l'aristocratique famille s'ouvre ; l'intégration, l'assimilation se révèle un piège, et les aristocrates qu'on jugeait hautains s'avèrent être les divinités tutélaires d'un paradis qu'on croyait perdu, et qui ne l'est peut-être pas encore…



Dans cet univers entre parenthèse, ce paradis provisoire guetté par la tourmente de l'Histoire, tout prend une intensité extraordinaire : le charme des lumières et celui des saisons - ah, cette première pluie d'automne observée sur le seuil de la remise par les jeunes gens , signe avant-coureur des désillusions sentimentales et des malheurs à venir – le goût de la Skiwasser aux grains de raisin, recette de Micol, le rebond des balles sur le terrain de terre rouge remis à neuf pour accueillir les nouveaux hôtes, les apparitions silencieuses du grand danois Jor, fidèle escort-dog de Micol, les làttimi, ces verres vénitiens dont elle fait la collection, le vieux tumulus aux odeurs de mousse et d'eau croupie, cachette des premières amours enfantines, les murs degli Angeli qui encerclent de leur rempart le fameux Jardin, et , au coeur de celui-ci, la Magna Domus, immense, labyrinthique, une « folie » des siècles précédents dotée de tout le confort moderne.



Dans cet écrin unique, s'exaltent les passions : celle d'Alberto pour la décoration « moderniste », qui masque mal sa solitude et sa probable homosexualité, celle faussement conflictuelle de Malnate, le goï milanais et communiste et de Micol, l'aristocrate intellectuelle et hédoniste, et enfin, bien sûr, celle du narrateur pour la belle Micol dont nous avons déjà parlé - tout prend , dans un tel écrin, un éclat, une profondeur, un mystère particuliers…



Et on comprend aussi pourquoi, dans un univers aussi clos et protégé - mais pour combien de temps encore ?- lever le voile sur les réalités devient insupportable : tout y est en sursis, les gens, les sentiments, les plaisirs.



Il ne faut pas voir Alberto pâlir, s'étioler, et bientôt mourir, il ne faut pas essayer de savoir de qui l'apparition fantomatique de Jor, le chien danois, annonce l'improbable rencontre, dans le grand parc nocturne, ni pourquoi une échelle, derrière la brèche du mur, permet de pénétrer incognito dans le parc en venant de la piste cyclable qui traverse la ville.



Sous peine de briser le charme, l'équilibre délicat qui entretient l'illusion.



Tout est suggéré mais rien n'est dit, la vie paraît incroyablement futile mais elle est si grave au fond…



C'est ce mélange doux-amer, ce refus du pathos et cette vraie nostalgie qui font le ton inimitable de ce roman.



La « pudeur farouche », l'humour discret et distancié du narrateur y sont pour beaucoup : ils font mouche. On sourit de sa gaucherie, de son amour possessif et immature- comme on rit du snobisme de Micol, de sa prononciation si particulière et affectée- mais quand, tout à coup, devant la première pluie d'automne, le narrateur comprend la précarité du bonheur, ou qu'il manifeste, après une nuit éprouvante, sa tendresse pour un père jusqu'alors maintenu à distance , un père qui croyait naïvement qu'on pouvait être « doucement fasciste » et qui lui avoue cette nuit-là que les temps arrivent où il ne pourra plus aider ses enfants à survivre, on est totalement bouleversé.



Ce sont ces petites fêlures dans la grande musique ou ces grandes failles dans la petite chanson de l'insouciance, comme on voudra, qui donnent à ce roman magnifique toute sa profondeur. La phrase, proustienne, pleine de parenthèses et qui baguenaude, comme nonchalante, dans les allées de la mémoire, ne perd jamais de vue son objectif et, tout à coup, vous cueille à l'improviste, et vous pétrifie d'émotion.



Touché, coulé !

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Le Jardin des Finzi-Contini

C'est pour moi un des plus beaux livres du 20e. siecle italien. Des plus emouvants.



C'est l'histoire d'un amour de jeunesse, timide, balbutiant, irresolu, qui ne peut aboutir et qui n'aboutit pas.

Fin des annees 30, a Ferrare, petite ville a moitie endormie, de jeunes juifs de condition differente se rencontrent chez une famille de patriciens de la communaute, qui leur a ouvert les portes de son "domaine", de ses jardins et de ses courts de tennis, quand les autres portes de la ville leur sont interdites, ou tout simplement fermees. Dans ces jardins l'amour eclot, fleur parfumee mais fleur d'un jour, sans conclusion.



Cette belle histoire d'amour de jeunesse n'est peut-etre que le pretexte choisi par l'auteur pour aller a la recherche du temps passe dans une communaute juive perdue. Pour raconter une facon de vivre, une attitude devant la vie. Pour raconter, dans un style tres doux, presque en sourdine, les comportements face a une catastrophe qui n'est pas tres bien comprise. Les lois raciales enervent, compliquent la vie et finissent par la rendre insupportable? Elles passeront peut-etre. La roue tourne. Les juifs en ont vu d'autres. Il faut essayer de faire avec. C'est de l'aveuglement? L'auteur ne le pense pas. On n'est pas aveugle face a l'inimaginable. On ne peut le voir, ni meme le subodorer. On ne peut se defendre de l'inimaginable. On ne peut lutter contre l'inimaginable. Et l'auteur decrit donc la vie dans l'enceinte de lois raciales discriminatoires. La vie avec ses joies et ses peines, ses espoirs et ses apprehensions. Ou peut eclore un bel amour de jeunesse, a toujours garder en memoire.



Du beau livre de Giorgio Bassani, Vittorio de Sica a fait un beau film, y inserant une fin differente, nous montrant la famille patricienne prete a etre embarquee pour un quelconque Treblaushwitz. Une scene qui marque. Bassani n'a pas souhaite etre tellement explicite, bien qu'il annonce cette fin non racontee en debut du livre, quand le narrateur visite le cimetiere juif de Ferrare.

Et ce narrateur, cest un rescape? Comment a-t-il reussi? Comment certains ont reussi a echapper a l'engrenage broyeur? Ont-ils ete plus clairvoyants, plus astucieux, plus forts, plus chanceux? Je crois que la meilleure reponse a ete donnee par une poetesse (comme souvent, sinon toujours), Wislawa Szymborska (et je me permets de melanger deux traductions differentes):

"Tu as survecu car tu etais le premier.

Tu as survecu car tu etais le dernier.

Car tu etais seul. Car il y avait foule.

Car c'etait a gauche. Car c'etait a droite.

Car tombait la pluie. Car tombait l'ombre.

Car le soleil brillait.

Par bonheur il y avait une foret.

Par bonheur il n'y avait pas d'arbres.

Par bonheur un rail, un crochet, une poutre, un frein,

Un chambranle, un tournant, un millimetre, une seconde.

Par bonheur une paille flottait sur l'eau."



Mais je reviens au jardin des Finzi-Contini. Bassani y a mis du metier, avec du doigte et de l'empathie, et le jardin fleurit, refletant la vie d'une petite communaute juive italienne qui n'est plus, ses matins lumineux et ses soirs sombres, ses beaux jours et ses tempetes, ou dans les mots de l'heroine: son passe, son cher, son doux, son charitable passe.



Un tres beau livre. Un livre qui marque. A lire lentement. A savourer.























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Le Jardin des Finzi-Contini

Prendre la mesure d'une merveille : en 1962 chez l'éditeur Giulio Einaudi (oeuvrant en la Cité piémontaise de Torino) naissait un drôle de "roman" intitulé "Il Giardino dei Finzi-Contini"... Ce gros bourg tranquille qu'est l'historique Ferrare y était dépeint longuement, amoureusement, en mille détails chatoyants et teintés de la plus grande angoisse comme de la plus grande authenticité... Etrangement dédicacé à une très mystérieuse "Micòl", une large "pastille d'espace-temps" se déploie devant nous en ses deux longues angoissantes années, 1938 et 1939, veille du grand basculement : la gangrène mussoliniste ravageant sournoisement, tout le vivre-ensemble des concitoyens depuis des Lustres... (on croit entendre les dents des rongeurs s'attaquant au coeur de la boiserie qu'on pensait si solide....). Les "Lois raciales" (euphémisme sournois de la "campagne de la race" promulguée dès l'été 1937) gagnaient du terrain dans un assentiment d'apparences... jusqu'à la grande rafle d'un certain automne 1943 (sous cette soi-disant "république" des Salauds , de septembre 1943 à avril 1945)...

Mais voilà : le jeune Giorgio aime Micòl.



Depuis ses douze ans où il l'a vue au sommet du grand mur d'enceinte de la propriété (la "magna domus" et son Jardin d'Eden) de Barchetto del Duca...

Mais le destin est contrariant, comme les amours peuvent l'être... L'amour n'est pas forcément payé de retour et les fées restent inaccessibles et hermétiques aux baisers empressés...



Micòl Finzi-Contini, son frère Alberto, souffrant en silence de sa lymphogranulomatose jusqu'à l'asphyxie finale (on songe à la fin atroce du juriste Franz Kafka), le professor Ermanno , son épouse Olga, la signora Regina, et "les invités" à la propriété comme Bruno Lattes, Adriana Trentini, Giorgio bien sûr... flanqué de son ami (et rival naïvement insoupçonné), le dottore (en droit), Bruno Malnate surnommé "Le Malnate ", communiste clandestin de Milano...

Tous les personnages de cette fresque intimiste sont là...

La religion juive aussi, dépeinte amoureusement en tous ses rituels (vus initialement "à hauteur d'enfants")...

Comment dépeindre les mille sortilèges de ce livre ?



On sait que la blonde Dominique Sanda incarnera avec tant de grâce Micòl Finzi-Contini dans l'excellent film "tardif" de Vittorio DE SICA en 1971 : le réalisateur du "Ladri di biciclette" (1948) "trahira" - selon Bassani, mécontent - avec son habituel brio l'ouvrage-phare du romancier... tout en étant fidèle à "l'esprit" de cette merveilleuse et nostalgique "Chronique des événements amoureux" : se remémorer bien sûr le "Kronika wypadków milosnych" (1974) du polonais Tadeusz KONWICKI, roman d'inspiration autobiographique pareillement nimbé de lumière dorée) : fidélité à la brume du souvenir d'avant septembre 1939...



Michel Arnaud a reproduit ici (quinze années plus tard, en 1964) le miracle de sa traduction cristalline de "Il deserto dei Tartari", ce 3ème roman de Dino BUZZATI écrit en 1939 (publié chez Rizzole dès 1940) et dont on connaît la fabuleuse destinée : cette première traduction française, devenue "canonique" dès 1949 [*] traçait la voie avec brio aux égales qualités esthétiques de traductions ultérieures des deux premiers romans buzzatiens, à savoir "Bàrnabo delle montagne" (publié chez Treves-Treccani-Tumminelli en 1933) et "Il segreto del Bosco Vecchio", chez le même éditeur italien en 1935) dues à Michel Breitman qui paraîtront en France en 1959, soit dix années après ce "Désert" à la belle et mystérieuse destinée planétaire...



Bref, la prose sinueuse du travail de Michel Arnaud sur "Il Giardino dei Finzi-Contini" (rendu en 1964, deux années après la première édition italienne) y est d'une merveilleuse inventivité, d'une fidélité exemplaire à la mélancolie pointilliste du"magnus Opus" bassanien, d'une si rare, merveilleuse puissance d'évocation...



[*] ... "canonique" et intouchable comme nous l'espérons ! Aussi, "prière d'insérer" ici une très humble PRIERE : "Pitié, messieurs les éditeurs feignasses humant toujours "l'air du temps", point de "nouvelles traductions" branchouilles, moins "désuètes" et plus "adaptées" !!! :-)

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L'odeur du foin

L’Odeur du foin d’abord paru en 1972 est le dernier recueil du « Roman de Ferrare ». Giorgio Bassani (1916-2000) a vécu à Ferrare son enfance et son adolescence dans une famille juive assimilée de la bourgeoisie. En 1943, il s’est engagé dans la Résistance, a été fait prisonnier. Dès les années 50, Bassani part à la recherche de sa jeunesse et de tout son petit monde perdu. Il y consacre une vingtaine d’années.

Le recueil contient douze petits récits. L’auteur se dissimule derrière un narrateur anonyme ou des personnages sensés être déjà connus des lecteurs comme Bruno Lattès avant de se dévoiler dans l’ultime récit. J’aurais dû commencer par le commencement mais tant pis. J’ai aimé l’atmosphère belle et tragique du livre, son écriture épurée et pudique ainsi que la précision du détail dans les portraits qui ravive le souvenir en une image pleine de sensorialité. J’ai particulièrement aimé :

-Les nouvelles concernant la belle, puissante et paisible Adriana que le maigrelet Bruno Lattes n’ose aborder tant il est timide. Accroupi dans l’eau, il perd de vue le joli bonnet de bain en caoutchouc rouge (voir citation).

-Les trois nouvelles concernant Bruno Lattes et l’odeur du foin. Au cimetière juif de Ferrare, Le jeune Bruno Lattes pique une crise d’adolescent à l’enterrement de son oncle Celio, il est révolté contre les traditions et le sort des Juifs. L’odeur du foin coupé se répand dans le cimetière et lui rappelle un autre enterrement, celui de son grand-père Benedetto, quand il avait neuf ans, au cours duquel il voulut s’échapper pour courir à travers champ avant de tomber (voir citation).

-Le dernier récit dans lequel il explique humblement son travail d’écrivain.



C’est sûr, je poursuivrai ma découverte. Je lirai le Jardin des Finzi-Contini et Les Lunettes d’or.

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Le Jardin des Finzi-Contini

Formidable texte que ce roman de Bassani, écrit dans les années soixante et qui revient sur le sort des juifs italiens avant et pendant la seconde guerre mondiale, à travers la vie d'une famille juive de la grande bourgoisie, les Finzi-Contini, vue par le regard d'un jeune juif de milieu modeste amoureux de leur fille Micol, la soeur de son ami Alberto. Amour maudit et non partagé, qui donne au contexte une force particulièrement tragique, lorsque le destin se met en route et entraîne avec lui tous les protagonistes de l'histoire. Ce qui est analysé ici en filigrane mais en même temps avec une rare puissance d'évocation, c'est la lente et implacable montée des événements, la mise en place des éléments qui vont se terminer par le drame, comme dans" le Rivage des Syrtes" de Julien Gracq. L'histoire d'amour du narrateur, rejoint l'Histoire en évoquant un passé révolu que va dissoudre le nazisme et l'alliance germano-italienne. Lieu clos et sublime, le jardin des Finzi-Contini croit pouvoir s'isoler du reste du monde, en vain. Par les brèches de ses murs s'infiltreront le narrateur en quête d'un amour désespéré et le vent de l'Histoire. L'argent ne les protègera de rien, et leur destin sera à la mesure de leurs illusions. Le fils mourra de maladie à l'intérieur même du domaine (par manque de pouvoir respirer, ce qui n'est pas anodin) alors que leur mère, obsédée par les microbes, tentait d'empêcher ses enfants de sortir de chez eux. Tous les autres mourront en camp de concentration.

Proche aussi du "Guépard" de Lampedusa par ce côté fin de civilisation qui caractérise ce roman, ce texte est servi par une écriture irréprochable, à la fois brutale et sèche, presque violente en dépit de phrases qui s'enroulent sur elles-même dans une spirale qui noue peu à peu le drame et le conduit à son dénouement. On est tenu en haleine d'un bout à l'autre : des tensions se créent, les personnages sont comme paralysés par leur vie et par leurs habitudes face à l'inévitable et semblent se mouvoir dans une gangue d'inertie impuissante qui les conduit à leur perte en toute conscience et en toute lucidité. Est-ce inconscience, résignation , force de l'habitude, le destin se met en place avec une impitoyable capacité de fonctionnement. L'écriture invite à la rapidité comme si tout retour en arrière, la possibilité de bloquer les choses étaient impossibles. Un seul bémol : la fin, abrupte et trop courte par rapport au reste du livre termine le texte une peu en "pétard mouillé." Tout se termine au moment où l'histoire d'amour du narrateur s'achève, et l'épilogue conclut sèchement l'histoire de la famille en deux pages à peine. Je suis restée un peu sur ma faim.
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Le Jardin des Finzi-Contini

Un roman envoûtant, celui de relations humaines complexes qui finalement demeurent en suspence. Le microcosme de la Ferrare bassanienne, dont se détache la famille Finzi-Contini, séparée du monde par les murs de son immense jardin planté d'essences rares.
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Les lunettes d'or et autres histoires de Fe..

De Giorgio Bassani, j'avais lu le jardin des Finzi-Contini, un des plus beaux romans qu'il m'avait été donné de lire.



Les nouvelles rassemblées dans ce livre racontent de façon extraordinaire, profonde mais aussi acerbe, désabusée, et avec souvent beaucoup de détresse, je trouve, la vie de la ville de Ferrare durant la première moitié du 20ème siècle, avec notamment le fascisme et la seconde guerre mondiale.



Encore Ferrare, est-ce qu'il en a écrit, Bassani, d'autres récits qui n'aient pas pour cadre cette ville, je ne crois pas. C'est assez unique de voir un écrivain se limiter à sa propre petite ville de province; mais les thèmes qu'il aborde sont universels.



Le livre comporte deux très courts récits, l'un, tout au début, le mur d'enceinte et l'autre, En exil, tout à la fin du livre, qui, en quelque sorte donnent la coloration du recueil, le premier sur la mélancolie et la poésie du carré juif du cimetière situé près du mur d'enceinte, et le dernier sur la question de l'attachement à la région de Ferrare.



Il y a deux récits majeurs, à la fois plus longs et plus complexes que les autres, d'abord Les lunettes d'or, d'environ 120 pages et Une nuit de 43, d'une soixantaine de pages, alors que toutes les autres nouvelles sont un peu plus courtes, 40 à 50 pages, et un peu moins abouties.



Cependant toutes sont remarquables par leur description de la vie de la « province » italienne, par leur critique de l'état d'esprit des habitants, de leur rapport à la politique, par l'accent mis sur la vie de la communauté juive, et enfin sur la question de l'exclusion, que l'on soit juif, homosexuel, ou « simplement », femme.

Et puis, il y a l'écriture, dont je parle tout de suite, car elle est exceptionnelle en ce qu'elle sait rendre de façon admirable le comportement des gens, leurs racontars, par l'utilisation de digressions, de retours en arrière, d'allusions perfides. Et tout d'un coup, la dimension tragique ressort en quelques mots.

Seul le récit Les lunettes d'or avec son jeune narrateur plein de fougue, d'humanité, mais aussi de clairvoyance, est fait d'une autre façon d'écrire.



Tous les récits se situent dans la première moitié du vingtième siècle, soit au début, pour Lida Mantovani, La promenade après dîner, mais surtout dans la période fasciste de Mussolini et pendant la seconde guerre mondiale, pour tous les autres.

Je ne vais pas les détailler, je laisse à la future lectrice ou au futur lecteur le soin de les découvrir, mais je vais essayer de dégager quelques-unes des caractéristiques et des qualités de ces récits d'une grande richesse thématique.



Il y a tout d'abord ce constat amer que Bassani fait de Ferrare, une ville qui, contrairement à Bologne sa voisine, a, en quelque sorte, raté le « train de l'Histoire », s'est repliée sur elle-même, avec ses habitants aux mentalités étriquées, leurs ragots sur leurs voisins dans une ville où l'on se connaît souvent depuis plusieurs générations, et où l'on passe son temps à s'épier, se juger, et où les destins sont médiocres.

Ainsi en est-il, dans La promenade après dîner, du grand docteur juif Elia Crocos promis à un brillant avenir, mais qui restera à Ferrare plutôt que d'aller à Bologne, sera critiqué pour s'être marié avec une jeune infirmière « goy », Gemma, une épouse qui va dépérir au contact d'un homme solitaire, toujours plongé dans ses livres.

Et dans Lida Mantovani, c'est la triste histoire d'une femme abandonnée par le jeune homme qui l'a rendue enceinte, et qui se résignera à épouser un homme de la communauté juive, bien plus âgé qu'elle.



Il y a aussi, un peu comme en France, une communauté juive qui n'est pas enfermée dans un ghetto, qui est très bien intégrée, dont beaucoup de membres font partie de la bourgeoisie ferraraise, sont médecins, avocats, hommes politiques, etc…Et qui, pour certains, ont soutenu dès le début le mouvement fasciste de Mussolini. Et qui sont persuadés, à tort, que leur passé de combattants de la première Guerre mondiale, leurs relations et leurs amitiés, les protègeront de la discrimination raciale.

Celle-ci s'abattra sur eux, suivie de leur extermination dans les camps par les nazis, et le seul qui en réchappera, dont l'histoire est racontée dans Une plaque commémorative via Mazzini, découvrira qu'il était considéré comme mort, sera en butte à l'incompréhension de ses compatriotes, cherchera follement et sans succès, à évoquer le souvenir de sa famille exterminée.



Il y a l'ambiguïté des ferrarais à l'égard du fascisme, leur hypocrisie sur les événements de la seconde guerre mondiale, leur incapacité à en tirer les conséquences, la « récupération » de grandes figures de la gauche, telle la socialiste Clelia Trotti, dont la cérémonie pompeuse et hypocrite du transfert des cendres dans le cimetière de Ferrare, est l'occasion pour le jeune socialiste Bruno Lattes, de se souvenir des dernières années de celle-ci, de ses entretiens avec cette vieille dame et de son incorrigible espoir de changement de la société, alors qu'elle est astreinte à ne pas sortir de chez elle, et qu'elle est constamment sous surveillance.



Il y a enfin le thème de l'exclusion, magnifiquement décrit dans l'admirable longue nouvelle Les lunettes d'or, dans laquelle la révélation publique de l'homosexualité du Docteur Fatigati, spécialiste ORL , l'homme aux lunettes d'or, jusqu'alors médecin renommé et respecté, le conduira à la perte de sa clientèle, de son poste en Faculté, de ses relations avec la bonne bourgeoisie ferraraise, et enfin à un acte désespéré, alors que dans le même temps, le narrateur, jeune étudiant juif, voit s'installer les lois raciales envers sa communauté.



Il y aurait encore beaucoup à dire, par exemple la finesse psychologique formidable avec laquelle l'auteur décrit ses personnages, aussi le caractère récurrent de certains d'entre eux qui, comme chez Balzac ou Zola, réapparaissent d'un récit à un autre. Bassani fait même une évocation des Finzi-Contini, les héroïnes et héros de son célébrissime roman.



En conclusion, à mon avis et la part de subjectivité qu'il implique, encore un livre exceptionnel de Bassani, un écrivain qui, comme peu d'autres savent le faire (je pense à Balzac ou Proust), sait révéler l'âme humaine dans sa complexité.

Et le constat que la lecture des bons livres est un des moyens qui nous permettent de prendre du recul devant l'abjection de ces sombres jours.

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Le Jardin des Finzi-Contini

Un beau livre d’atmosphère qui nous immerge dans une époque, à un moment donné très particulier. Un livre chargé de réminiscences qui m’a fait vraiment penser à l’excellent Retour à Brideshead d’Evelyn Waugh.



L’époque est celle qui suit l’accession de Mussolini au pouvoir jusqu’à la guerre. Le récit se déroule à Ferrare, non loin de Bologne dans la communauté juive de la ville. Le narrateur encore enfant est fasciné par une fille de son âge, Micol Finzi-Contini, qu’il n’aperçoit qu’à la synagogue puisque la petite fille ne va pas à l’école comme lui, mais suit des cours particuliers à la maison donnés par différents professeurs. Micol Finzi-Contini appartient à l’aristocratie de Ferrare et les Finzi-Contini restent sur leur quant-à-soi, ils ne fréquentent que peu de monde à Ferrare, même dans la communauté juive. Les deux enfants attirés l’un par l’autre se perdent alors de vue, pour se retrouver une dizaine d’années plus tard, alors qu’ils sont étudiants et que les lois raciales promulguées par Mussolini restreignent petit à petit les libertés des juifs italiens.



Un groupe de jeunes gens, dont le narrateur, se retrouvent alors dans la propriété des Finzi-Contini pour y jouer au tennis car ils ont été exclus du club de tennis de Ferrare parce qu’ils sont juifs. Le narrateur retrouve alors sa complicité avec Micol et en tombe amoureux.



Ce sont ces après-midis passés dans le jardin des Finzi-Contini pendant des mois et cette idylle naissante que relate le narrateur. Ce seront des mois d'amitié, d’éveil amoureux timide dans une sorte d’oasis que les événements extérieurs semblent un peu épargner pour un temps. L’auteur parvient avec élégance à traduire cette forme de lourdeur, d’engourdissement que la menace raciale fait peser sur les journées ensoleillées de ces jeunes gens. Tous pressentent sans l’exprimer, et en particulier Micol, que soudain le temps va s’arrêter. Cette atmosphère est d’autant plus prégnante que le roman s’ouvre sur une description du monument funéraire des Finzi-Contini dans le cimetière de Ferrare et que l’on apprend d’emblée ce qu’il est advenu de la famille.



Un roman magnifique, tout en finesse, pour parler d’une parenthèse presque enchantée dans un moment tragique de l’histoire.

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Le Jardin des Finzi-Contini

Une visite de la nécropole de Cerveteri un dimanche d'avril 1957 est à l'origine de ce récit offert par le narrateur à la mémoire de Micol jeune femme aimée dans sa jeunesse. Comme si le site Étrusque lui renvoyait l'écho d'un autre vestige, d'enfance celui-là, toujours vivant en lui à travers le souvenir du cimetière juif de Ferrare et de la tombe érigée par le vieux Moisè Finzi-Contini à la fin du XIXe siècle pour sa descendance dont cette jeune femme faisait partie. Pages dédiées à Micol qui font immédiatement resurgir la vision de la « Folie » du XVIe siècle entourée d'un parc et ceinte de hauts murs, au coeur de Ferrare, ayant appartenu à la maison d'Este. Rachetée et restaurée au XIXe siècle par la vieille famille juive des Finzi-Contini et dans laquelle Micol avait grandi et vécu. le texte tout entier vibre comme un hymne à la culture dépassant par-delà les siècles les monstruosités de l'histoire en unissant les traces émouvantes et raffinées d'un très lointain passé archéologique toujours présent et l'héritage humaniste plus récent pris dans le tragique de la mémoire ferraraise de l'auteur.



L'observation fidèle du microcosme de la minorité juive ferraraise frappe dès les toutes premières pages et fait partie intégrante de ce récit rétrospectif qui prend pied dans l'Italie mussolinienne. Elle rend compte des tensions contradictoires d'une communauté juive partagée entre son désir d'ignorer superbement le parti fasciste – position Finzi-continienne – ou celui d'y chercher au contraire des appuis pour d'autres de ses membres. Mais qu'ils aient cherché ou non à "s'arranger" avec le parti tous les juifs subiront in fine l'iniquité du programme racial édicté par le régime. La demeure des Finzi-Contini, la « magna domus », comme l'appelle ironiquement le reste de la communauté israélite, selon la terminologie de l'époque, impose sa forte présence dès le début du livre sans pour autant qu'on y pénètre. le jardin des Finzi-Contini délimite un espace et un univers parfaitement clos, dont la découverte ne sera que très progressive ; le narrateur reste au pied du mur de la propriété en juin 1929, sous l'oeil narquois de Micol, et franchit la porte cochère du parc, devenu jeune homme à la fin de l'été 1938 peu avant la promulgation des lois raciales. La maison ne nous est ouverte que dans la troisième partie du livre. C'est par elle que le narrateur apprend à connaître un peu mieux les Finzi-Contini et peut tenter d'approcher Micol. Passé le temps des études, il se retrouvera avec d'autres amis, exclus des clubs sportifs ferrarais par les mesures raciales, pour jouer au tennis chez les Finzi-Contini. Et c'est dans la fougue de leur jeunesse et à l'ombre du grand parc baigné par la lumière déclinante de la fin de l'été 1938 qu'on les suit avec inquiétude de pages en pages dans leurs relations complexes, jusqu'à l'épilogue.



L'évocation de l'enfance tient une place particulièrement importante dans la construction du récit. Giorgio le narrateur relate les conditions de son amitié naissante avec les enfants Finzi-Contini. Voisins de bancs à la synagogue, sa famille y côtoie un temps celle d'Alberto et de sa soeur Micol Finzi-Contini, au moins deux fois par an, à Pâques et à Kippour. Dans la communauté israélite très assimilée de Ferrare les Finzi-Contini dérogent par des manières jugées trop aristocratiques, « à part » : du monument funéraire décrié de leur bisaïeul à la vaste propriété, en passant par l'éducation « maison » qu'ils réservent à leurs enfants – ceux-ci ne fréquentant pas le lycée de la ville – comme les autres enfants de la communauté. Tous cependant se réunissent chaque année en juin devant le mur des résultats d'examens ; ainsi naît l'attirance entre Micol et Giorgio.



Texte beau et funèbre à la fois qui rapproche dans son prologue les tombes Etrusques et celles du cimetière juif de Ferrare et suggère immédiatement l'idée de la disparition irrémédiable des choses et des êtres. Le vrai sujet du Jardin des Finzi-Contini est bien au delà des mots ; le passé se superposant au présent, dans une contraction du temps où tout semble suspendu à la menace inexorable du fascisme et de l'imminence de la guerre pour les protagonistes. L'évolution des sentiments entre le narrateur et Micol sont inséparables de ce contexte. Plus on avance dans la lecture plus on a l'impression que la littérature – Ferrare est la ville natale de l'Arioste où fut écrit l'Orlando Furioso –, particulièrement la poésie sont, autant ou peut-être plus que l'amour - qui ne peut accomplir ici tous les prodiges - les derniers refuges capables de sauvegarder les rares espérances encore possibles. La littérature reste au coeur des conversations, tente de faire oublier les affres soulevées par la politique immonde du régime et les menaces internationales.



Car l'ancienne Folie de la Renaissance, habitée par le professeur Ermanno, sa femme Olga, la mère de celle-ci, et leurs deux enfants Alberto et Micol, est un temple de livres. La bibliothèque, riche d'innombrables volumes, offre une compensation consolatrice aux mesures discriminatoires qui excluent les juifs de la bibliothèque municipale de Ferrare. La « magna domus » figée dans l'immobilisme, selon certains, fait maintenant figure de dernière patrie héroïque des livres et de l'humanisme de la Renaissance qui hante toujours ces lieux. Elle devient la plus fragile mais la plus symbolique des forteresses dressée face à la ville contre toutes les vexations et les humiliations infligées aux juifs et dont le narrateur, devenu bientôt ami de la famille Finzi-Contini, inscrit la chronique sombre et douloureuse dans des pages sublimes de retenue et d'une poignante mélancolie.



On sait tous que Giorgio Bassani, qui prête beaucoup de lui à son narrateur, est un survivant de l'holocauste. L'écriture de ce livre noue la gorge et confond par sa beauté mesurée qui plonge le lecteur aux racines de sa propre humanité.

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Le Jardin des Finzi-Contini

Un éblouissement d'abord cinématographique

Ayant adoré le film de Vittorio de Sica sur le jardin des Finzi-Contini (déjà la titre !), l'ambiance ferraraise chic (et ça n'est rien de le dire), les superbes cours de tennis, Dominique Sanda, puis le poids dramatique de l'histoire incroyablement présent dans ce film...j'ai lu depuis le très beau roman de Bassani. Pour constater à quel point l'on tient ici deux oeuvres magnifiques et à quel point également le film constitue, comme rarement, un miracle d'adaptation littéraire...

Deux oeuvres en tout cas qui ne donnent qu'une envie, celle de se rendre dans la campagne ferraraise...
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Le Jardin des Finzi-Contini

*Lu en italien*



Même si j’ai eu du mal à rentrer dans cette lecture, je ne regrette pas d’avoir persévéré car ce roman est véritablement magnifique !



En effet, plusieurs éléments m’ont rebutée au début : le style complexe, l’antipathie que m’inspirait le personnage, l’absence d’intrigue… Et pourtant, progressivement, je me suis laissé embarquer et j’ai été charmée par ce récit.



Le sujet du livre est l’amour que porte le héros – anonyme – à sa voisine, Micol Finzi-Contini, et le développement de cet amour de leur enfance à l’âge adulte. Mais ceci est un piètre résumé tant Le Jardin des Finzi-Contini est bien plus que cela ! Dans un style tantôt poétique, tantôt mélancolique, tantôt comique (on ne peut s’empêcher de sourire face à la maladresse du protagoniste), les chapitres constituent une suite de moments : des souvenirs de jeunesse sous forme de scènes ou de remémorations, mais même les dialogues les plus joyeux sont empreints d’une forme de triste nostalgie.



Et c’est grâce à la poésie que dégage l’ensemble du récit, ainsi qu’à la beauté de l’écriture, que j’ai aimé ce livre, car le personnage principal m’a agacée du début à la fin.



Un autre mérite du roman est de ne pas se transformer en énième livre sur le fascisme ou la Seconde Guerre Mondiale. Si le contexte est bien là, à travers les discussions politiques des personnages et les lois raciales dont sont victimes les personnages, tous issus de la bourgeoisie juive de Ferrare, il n’est pas prédominant. Le livre reste un roman d’initiation et l’histoire d’un garçon, puis d’un jeune homme, qui grandit et vit son premier amour – et il se trouve que cette intrigue se déroule dans les années 1930 en Italie. Si le prologue nous fait croire que la fin tragique est due à la guerre, il n’en est en réalité rien.



C’est donc assez émue que j’ai refermé ce roman, tout autant attristée par le dénouement que par le fait que ce soit déjà fini !
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Le Jardin des Finzi-Contini

Il y a des livres mythiques qu'il nous semble connaître, et pourtant. Je n'ai vu le film de Vittorio de Sica que très récemment, happée par son charme mélancolique autant que par le visage et la silhouette de Dominique Sanda. Des images qui m'ont accompagnée pendant ma lecture, comme un fond d'écran tandis que je découvrais la subtilité du texte qui les avait fait naître. Il ne m'a fallu que huit pages, celles du prologue, pour avoir le cœur serré puisque le récit qui suit appartient à un passé qui mêle joies et peines de l'enfance aux derniers feux de l'adolescence, dont la fin tragique connue de tous appartient à l'Histoire. C'est dans un cimetière que jaillissent les réminiscences et vient l'envie de raconter, de se remémorer. Les années 30 en Italie dans la belle ville de Ferrare située entre Bologne et Venise. Le narrateur appartient à la discrète communauté juive qui subit chaque jour un peu plus les conséquences de la politique Mussolinienne et ses discriminations. Lorsqu'il se voit - entre autres - radié du club de tennis local, l'invitation de Micòl et Alberto Finzi-Contini à venir profiter du terrain de leur propriété tombe à pic. Cela fait si longtemps qu'il rêve de pénétrer dans l'enceinte qui abrite cette famille iconoclaste, un peu à l'écart, dont le mode de vie suscite les commentaires de tous. Il prend peu à peu ses habitudes auprès du frère et surtout de la sœur qu'il admire depuis l'enfance. Mais Micòl est insaisissable. Entre parties de tennis et promenades dans l'immense jardin, les discussions laissent affleurer un contexte politique menaçant et influent sur les aspirations des jeunes gens en passe de valider des diplômes et de s'orienter vers un avenir dont ils peinent à imaginer les contours. Tout ceci pourrait être le lot d'une jeunesse normale, les hésitations, les tâtonnements, les premiers émois, l'illusion de l'amour. Un apprentissage à l'ombre de murs que l'on voudrait protecteurs. Mais l'auteur nous met dans la position de celui qui sait ce que réserve l'avenir à cette jeunesse, donnant à chaque sentiment un aspect plus poignant. Ce qui n'aurait dû être qu'un joli souvenir d'amourette déçue prend une tout autre couleur transformant la figure de Micòl en celle d'une héroïne tragique. Le jardin des Finzi-Contini est un roman à la beauté douloureuse qui joue avec talent sur la relation entre présent, passé et futur ; il s'en dégage une fragile élégance à l'image de la fugacité de l'instant présent. L'empreinte qu'il laisse dans l'esprit du lecteur est aussi profonde que l'abîme de tristesse qu'il laisse entrevoir. Magnifique.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le Jardin des Finzi-Contini

J'avais découvert Giorgio Bassani avec les lunettes d'or et ayant beaucoup apprécié cette oeuvre, je pensais pouvoir en dire autant du livre. Mais je ne vais pas mentir, ce récit autour de la famille Finzi-Contini ne m'a pas spécialement transportée loin. L'ayant lu en italien, j'avoue avoir sauté des passages car certains moments me paraissaient plus qu'ennuyeux...

L'histoire raconte celle d'un juif Italien, bien né et résidant à Ferrare. Chose assez particulière, il semble ne pas avoir de prénom ou du moins il n'est pas dévoilé dans le roman (peut-être l'incarnation de l'auteur lui-même) Il fait connaissance avec les fameux Finzi-Contini et finit par s'éprendre de la fille de la famille, Micol. Celle-ci lui préfèrera quelqu'un d'autre.

Mais l'histoire est avant tout une introspection, rythmée autour de discussions dans un jardin, comme si ce dernier avait une fonction protectrice et rassurante, par rapport, notamment, au contexte tendu de l'époque fasciste, des lois raciales visant à isoler et priver les juifs de tout, mais aussi du rôle étrange, voire ambigu de la bourgeoisie face à la montée d'un régime de plus en plus autoritaire.

Certains passages sont longs. Sans doute est-ce plutôt un roman d'introspection sur le ressenti de l'auteur et son identité judaique... Malgré ses quelques défauts, il faut néanmoins le lire.
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Les lunettes d'or et autres histoires de Fe..

Le docteur Fadigatti est un médecin réputé dans sa belle ville de Ferrare. Il renvoie une bonne image, fait son travail correctement et rentre dans les bonnes moeurs de la société de l'époque: l'entre-deux guerres. Mais un beau jour, des bruits courent à son sujet: le docteur serait homosexuel et aurait des relations avec un étudiant. On crie au scandale, les regards deviennent insistants, les lois raciales apparaissent également. le docteur tente de continuer sa vie, jusqu'à sa mort où il est retrouvé dans les eaux du Pô, sans que l'on sache si c'est un accident, un meurtre ou un suicide. Giorgio Bassani, issu de la bougeoisie juive ferraraise retranscrit tout le trouble de la société prise dans l'engrenage du fascisme, des préjugés et de la moindre gêne. Un livre qu'il faut lire absolument!
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Le Jardin des Finzi-Contini

Roman tout en finesse qui traite des premiers émois amoureux de jeunes gens, Micol la jeune fille et le narrateur, issus de la haute bourgeoisie juive de la ville italienne de Ferrare dans la période charnière de la mise en place des lois d’exclusion imposées aux Juifs par les Fascistes.

Le récit s’étend de la prime jeunesse à l’aube de l’âge adulte. Par contre, le cadre de cette rencontre se déroule dans la propriété parentale de Micol, les Finzi-Contini qui sont propriétaires de vastes terres agricoles le long du Po et vivent de leur rente. Cette propriété est une sorte de havre intemporel, immense avec un jardin où se trouvent une ferme et un arboretum regroupant des essences rares de tous les continents. Au cœur de ce jardin se trouve également la maison familiale aux couloirs labyrinthiques et le terrain de tennis où se retrouvent donc nos protagonistes ainsi que la famille et les amis.

Dans cet endroit clos et protégé du monde et du temps se tisse les liens complexes d’une relation oscillant entre l’amour et l’amitié et dont tout le sel se trouve par une fine et précise description des codes de cette époque en ce milieu si particulier. Hors de ce cocon, le monde évolue et commence déjà à s’armer pour s’abattre sur ce monde précieux et cultivé, préservé dans un jardin idyllique.

Magnifique roman tout en nostalgie, témoignage d’une société révolue. Peut-être un petit bémol dans le milieu du récit où j’ai perdu un peu de mon intérêt par l’aspect un peu trop statique dans l’évolution de la relation amoureuse.

Une lecture dans un jardin au calme devrait permettre d’accéder à une ressenti plus fin et plus intense du récit.

Et je suis curieux de savoir comment de Sica a adapté l’œuvre au cinéma…

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Le Jardin des Finzi-Contini

Le jardin des Finzi-Contini, c'est le paradis perdu, l'Eden de Giorgio Bassani.

Bassani qui égrène ici les souvenirs de sa jeunesse, son adolescence d'abord, l'année de ses treize ans, et dix ans plus tard, les émois amoureux de ses vingt-trois ans, emplis de la présence précieuse de Micol, qui, à ses yeux, magnifie tout ce qui l'entoure.



Micol Finzi-Contini, idéal reflet de la féminité pour le jeune homme, qui reporte sur elle tous ses rêves d'amour et pédale avec ardeur vers les joies promises par les parties de tennis acharnées qui se jouent dans le fabuleux jardin familial de l'automne 1938 jusqu'à l'été 1939, période durant laquelle les jeunes gens ignoreront les signes tangibles de la guerre sur le point d'être déclarée et n'accorderont, apparemment, pas beaucoup d'importance aux nouveaux règlements visant à écarter la communauté juive de la vie sociale à Ferrare.



L'évocation de ce jardin, au goût de bonheur, somptueux réceptacle de verdure et d'essences rares, sert d'écrin aux souvenirs d'amour de Giorgio. C'est là que règne la précieuse, mystérieuse et douce Micol, affectueuse et fuyante, amicale et réservée, dont le jeune homme éperdument amoureux analyse minutieusement tous les gestes, espérant à chaque instant y trouver enfin une réponse à ses maladroites déclarations passionnées.



Patiemment, avec une méticulosité frisant la maniaquerie, Giorgio Bassani raconte cette période dont il dissèque les moindres événements avec acharnement, comme habité par le désir de ramener au présent ce lointain passé dont tous les protagonistes ont tragiquement disparu.



Mais ces jeunes gens sont-ils véritablement si indifférents aux événements de cette tragique époque ? Et l'attitude de Micol qui privilégie "le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui" balayant négligemment le futur

ne préfigure-t-elle pas le drame qui va anéantir sa famille ?



Poignante évocation du paradis perdu, diffusée par petites touches talentueuses où l'auteur met tout son art du récit à raviver "le cher, le doux, le charitable passé".

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Le Roman de Ferrare

En terminant son dernier roman, Le Héron, Giorgio Bassani a éprouvé le besoin de reprendre l'ensemble de son oeuvre et de la fondre en un tout. Le roman de Ferrare est le résultat de cette version définitive. Le modèle en est proustien. Dans le cadre de cette ville emblématique de la plaine du Pô, Bassani déploie toute sa palette d'une extrême sensibilité. Des émois adolescents aux luttes politiques et aux ravages du fascisme, il peint une fresque des années 1930 et 1940 principalement, dans laquelle les humains ont la première place, mais où l'histoire pèse, souvent tragiquement, sur les destins. Le roman le plus connu qui y est inséré est Le jardin des Finzi-Contini, rendu célèbre par l'adaptation cinématographique de Vittorio De Sica.



L'oeuvre est donc enracinée. Il vaut la peine, si vous en avez l'occasion, de parcourir les avenues de l'Addizione Erculea de Ferrare, et de pousser jusqu'au cimetière juif (où l'on n'entre pas sans signer un vieux registre), dans lequel sa tombe se trouve mise en valeur, un peu à l'écart.



A lire pour les magnifiques qualités littéraires et pour remettre en mémoire les désastres bien concrets qui furent causés par l'idéologie fasciste.
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Le Jardin des Finzi-Contini

1957. Lors d'une visite de la nécropole étrusque de Cerveteri, le narrateur se trouve renvoyé à sa jeunesse, à Ferrara, et au doux souvenir de Micol Finzi-Contini. Alors il prend la décision de raconter l'histoire de sa relation compliquée avec cette jeune femme qui fut son premier chagrin d'amour.

Sa jeunesse, donc, s'est déroulée dans les années 30 et a été bercée par les lois raciales et le début des persécutions contre les Juifs. Isolés du reste des jeunes gens, le narrateur et quelques autres se retrouvent chez les Finzi-Contini pour jouer au tennis, après les avoir perdus de vue pendant plusieurs années. Déjà, Micol lui plaisait lorsqu'ils étaient enfants. A 23 ans, il tombe réellement sous son charme. Aucun d'eux cependant n'ose en parler clairement et Micol part du jour au lendemain pour Venise. A son retour, des mois plus tard, elle apparaît toute changée, distante, et niant le lien affectif qui semblait les unir. Que s'est-il donc passé? Un autre homme? Elle jure que non, le narrateur en doute, mais il n'aura jamais de réponse à sa question.



J'ai terminé ma lecture avec un pincement au cœur.

Giorgio Bassani nous offre là un récit extrêmement émouvant, plein de nostalgie et de mélancolie, sur fond de contexte politique difficile. Nous sommes là au pays des rêves perdus, des amours déçues, des souvenirs qui vont et qui viennent. L'écriture ne tombe jamais dans le pathétique mais reste au contraire digne et souvent avec une pointe d'ironie.

On se croirait parfois chez Marcel Proust, ou dans Norwegian Wood que Murakami écrira vingt ans plus tard. Je ne cache pas mon enthousiasme pour Il giardino dei Finzi-Contini ! J'ai adoré !



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